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Conférence de presse de M. Mario Dumont, député de Rivière-du-Loup, et de M. François Corriveau, député de Saguenay

Bilan de la session parlementaire

Version finale

Le jeudi 19 décembre 2002, 12 h 29

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures vingt-neuf minutes)

M. Dumont: Alors, bon début d'après-midi à tout le monde. Je commencerai par un bref rappel du bilan au moment où on arrive au bilan de fin d'année, au bilan de l'année 2002 sur le grand angle qu'on peut en prendre pour vous dire que notre parti considère avoir joué un rôle extrêmement important, extrêmement précieux pour le Québec, pour provoquer des débats, pour réintéresser – plusieurs l'ont dit – pour réintéresser même des gens à la politique, pour soumettre des débats d'idées qui avaient été absents de la scène québécoise depuis de nombreuses années malgré la persistance de problèmes chroniques et à la fois sortir le Québec de l'unique ornière constitutionnelle qui avait été omniprésente quand même au fil des années précédentes.

La première moitié de l'année, évidemment, c'est, on s'en souviendra, surtout à cause des élections partielles et de la croissance de l'appui à notre parti, à l'ADQ, dans l'opinion publique qui s'est traduit, lorsque les gens ont eu à voter dans quelques comtés du Québec, d'une façon encore plus importante que ce que même les sondages montraient à ce chapitre-là.

Et la deuxième moitié de l'année, bien, c'est évident qu'on partait pour les vacances d'été avec un parti qui était rendu, dans l'opinion publique, beaucoup, beaucoup plus loin qu'il n'était en termes d'organisation et de structure, et que, le grand défi de l'automne, c'était recruter l'équipe de candidats et de candidates qui vont porter les couleurs du parti aux prochaines élections; c'était la maturité organisationnelle au niveau d'un comité électoral, au niveau de l'ensemble des structures du parti, au niveau des régions, au niveau de la commission des finances, de mettre en place les structures qui pourraient nous permettre d'aller plus loin et évidemment de préparer l'élection générale.

Le troisième objectif qu'on s'était donné, on considère qu'un parti national qui aspire à gagner les élections au Québec doit être bien enraciné, bien ancré à Montréal, et d'autant plus quand un parti est pluraliste, il doit cogner à toutes les portes, s'adresser à tous les Québécois, c'est d'autant plus important d'être enraciné à Montréal. Alors, on a travaillé, et automne, beaucoup sur ces objectifs-là avec un succès qui est évident, avec un succès qui se manifeste de plusieurs façons, soit au niveau du nombre de membres total de notre parti, de la croissance, des investitures qui sont apparues dans des comtés et qui étaient du jamais vu à l'ADQ, plusieurs centaines de personnes dans différentes régions du Québec qui choisissaient leur candidate ou leur candidat.

Et ça nous place, en cette fin d'année, dans une excellente position à tous les points de vue, autant du point de vue de l'opinion publique qui veut du changement – on le sent très bien enraciné, ce désir de changement – qu'en termes de maturité organisationnelle où notre parti a fait des pas de géant, des progrès vraiment énormes.

Je veux parler... Évidemment, aujourd'hui, il faut faire un peu le bilan du gouvernement dans la même période. Le gouvernement a vécu, au cours des dernières semaines, des derniers mois, dans plusieurs dossiers dont certains étaient évidemment motivés par l'ADQ, par les prises de position de l'ADQ, a vécu une foule de contradictions. Je dois dire que si c'était l'apanage souvent des libéraux de lancer des ballons à gauche, à droite, dans cette session-ci, le Parti québécois s'est conduit comme un parti qui n'avait pas vraiment de fil conducteur. Les ministres de la Santé et des Finances, probablement les deux importants dans un cabinet, ont parlé à répétition d'augmentation des taxes et des impôts. Le premier ministre les a contredits cette semaine. Après avoir mis en place un des plus imposants Conseil des ministres de l'histoire, après qu'il ait donné à plus de monde que jamais dans l'histoire du Québec des limousines, il arrive, à la fin de la session, pour dire: peut-être qu'on devrait aller à l'autre extrême puis en avoir moins que jamais.

Même chose avec la taille du gouvernement, avec la réduction du nombre de structures, après en avoir créé, tout à coup une fascination de fin d'année pour le fait qu'il y ait moins de structures au Québec, on rapetisse l'État. Et je pourrais continuer. Le dossier les mini-centrales, les indications qui sont données aux gens, les gens avancent, dépensent de l'argent, investissent, avancent avec des projets. Tout à coup ça sort d'un chapeau que les dossiers ne se font plus, dossier évidemment qui a amené la démission du ministre Bégin ou un virage à 180 degrés du gouvernement, qu'on ne voyait pas venir, la nouvelle taxe sur le stationnement dans les municipalités.

La situation financière aussi. On en a malheureusement trop peu parlé, mais c'est 800 millions qui ont été détournés du fonds consolidé, du bilan consolidé du gouvernement pour l'année en cours, pour être envoyés dans un fonds à part. Il faut se souvenir de toute la fierté puis des discours de Bernard Landry, il y a quelques années à peine, sur le fait qu'il répondait aux demandes du Vérificateur général puis que la comptabilité allait être dorénavant transparente, moderne, intégrée à tous les volets. Puis là, tout à coup, quand on arrive à faire un déficit dans la CSST, on le sort. De rentrer quelque chose dans les comptes du gouvernement quand ça va bien puis le ressortir quand ça fait des déficits, c'est le genre de comptabilité qui, dans les entreprises américaines à l'heure actuelle, crée du chaos, là. C'est le genre de manipulations comptables qui n'est aucunement autorisé dans l'entreprise privée et auxquelles le gouvernement s'est amusé.

Alors, autant d'exemples où le gouvernement a visiblement peu de sens de la direction. Et, si on prend un instant pour s'y arrêter avec un peu de recul, on regarde les ballons d'essai, on regarde le gouvernement qui est en toute fin de mandat, qui consulte, qui fait un Sommet des régions, qui ne devrait plus être à l'étape de consulter quand tu arrives aux dernières semaines ou aux derniers mois de ton mandat, on ne voit plus le sens de la direction. On ne voit plus non plus la connexion entre ce qu'ils font aujourd'hui et le mandat qu'ils ont obtenu en 1998, qui n'était d'abord pas un mandat du même chef, qui n'était pas un mandat sur les mêmes orientations. Or, c'est un parti qui essaie toutes sortes d'affaires.

Et tout ça pour dire que je pense que les Québécois et les Québécoises sont en droit de s'attendre que, rapidement à l'intérieur de l'année 2003, des élections générales soient appelées pour permettre d'élire un nouveau gouvernement qui aura des orientations fraîches, approuvées par la population, et que les gens à ce moment-là pourront faire leurs choix entre les valeurs, entre les propositions qui seront mises de l'avant par chacun des partis. Mais on voit difficilement comment, de ballon d'essai en contradiction, en constat d'échec, le gouvernement actuel pourrait s'étirer encore bien longtemps.

Je conclus. Je passe la parole à mon collègue, François Corriveau, pour vous parler de la session, en soulignent quand même avec... on a reçu avec beaucoup d'humour les propos du leader de l'opposition officielle, M. Paradis, qui disait que la session avait été constructive pour eux et le gouvernement. La session a été probablement constructive parce qu'il y a une partie du temps qu'il prenait habituellement à se chicaner à propos des riens qu'ils ont utilisé conjointement, comme larrons en foire, pour taper sur l'ADQ. Alors, c'est probablement ce qu'eux appellent une session, une session constructive. Mais je pense que, pour l'ensemble de la population, il est difficile de sentir qu'il y a un sens de la direction qui amène des choses réelles, là, qui s'améliorent au cours de la prochaine année.

M. Corriveau: Oui, alors, bien, comme M. Dumont le mentionnait, ça a été très intéressant pour les nouveaux parlementaires de l'Action démocratique de réussir cette session à finalement apporter un vent nouveau, je dirais là, à cette Assemblée nationale. Le mandat qu'on se donnait principalement était, évidemment, d'accentuer la présence de l'Action démocratique dans tous les débats d'idées, dans tous les débats au niveau de l'adoption des projets de loi, la présence accrue au niveau des commissions parlementaires. On a, tout en restant proches de nos racines dans nos comtés, quand même été très intéressés de davantage mettre l'accent sur la participation des parlementaires dans les travaux parlementaires, et ça nous a permis de justement participer à ces débats d'idées, à laisser notre trace. Et ça, je pense que, compte tenu des circonstances, ça a été un mandat qui, pour les quatre nouveaux députés, était de grande taille, là, de réussir à chausser ces souliers de nouveaux parlementaires dans une Assemblée qui siégeait déjà depuis plusieurs années avec un gouvernement qui était là depuis sept ans, avec Mario Dumont qui était là à nous attendre. Alors, on est très fiers des réalisations qu'on a faites. Ça s'est très bien passé.

Et ce qu'on retient aussi, c'est surtout notre présence au niveau du décorum puis du respect de l'institution. Ce qu'on a voulu faire, c'est faire sentir qu'on était capables de faire les choses autrement aussi en Chambre et donc de faire comprendre finalement que la game habituelle qui se joue au niveau de certains propos, de poser des questions, planter, de ne pas avoir les réponses, de se lancer des injures, d'être, disons, parfois indisciplinés au niveau des applaudissements ou des chahutages, on s'est fait un point d'honneur que de ne pas embarquer dans cette game-là. Et ça aussi, je considère que c'est un mandat qui a été bien réalisé. On a cherché davantage à amener le respect à l'institution ainsi qu'à la présidence. On n'est pas toujours d'accord nécessairement avec les questions ou avec les réponses, même les décisions de la présidence, il n'en demeure pas moins que c'est une institution qu'il faut respecter puis on s'est évertué à le faire. Et par aussi le fait de ne pas continuellement s'applaudir pour la moindre prise de parole de chacun des députés, ça a été une façon pour nous de dire: Écoutez, je pense que le temps que la période des questions dure, ces 45 minutes là sont trop précieuses pour commencer à tout le temps s'applaudir et à se flatter le dos.

Ceci étant dit, ça a été charmant de voir aussi, évidemment, les libéraux et les péquistes davantage parler de notre programme que de parler du leur. Et disons que le seul manque, finalement, au feuilleton, c'est au niveau de la pertinence, quand on rapporte des propos qui ne sont pas toujours nécessairement vrais ou qui sont tordus, c'est sûr que ça fait plus spectaculaire et, quand on n'a pas le micro pour y répondre, ça fait autrement. Mais sur le terrain, les gens demeurent confiants. Quand on se promène dans nos comtés, les gens voient effectivement – la population n'est pas dupe là. Donc, ces spectacles inspirés en Bunker et d'autres séries télévisées, on ne veut pas embarquer là-dedans. Donc, c'est ça: mission accomplie pour notre équipe.

La participation dans les commissions parlementaires a été très intéressante aussi. C'était une session de formation en même temps pour nous tous, puis je considère encore une fois qu'on a – comme j'avais fait lors d'une de mes premières sorties – on est là pour apprendre. Je considère qu'on a énormément appris au cours des derniers mois et j'entrevois l'avenir avec optimisme. Pour la suite, peut-être, on pourrait passer à vos questions.

Mme Poirier (Dominique): Robert Plouffe.

M. Plouffe (Robert): M. Dumont, vous avez parlé de contradiction là. Il y a M. Dutil qui, au cours de l'année, vous a contredit sur le taux d'imposition unique. Vos adversaires vous ont accusé de vous être écrasé à Toronto. Puis il y a eu l'incident Snyder. Vous avez eu une année difficile aussi, M. Dumont. Est-ce que vous considérez que vous avez perdu un peu de plumes, d'aura au sein de la population? Et qu'entendez-vous faire pour essayer peut-être de le regagner, si c'était le cas?

M. Dumont: Oui, bien, là, vous venez de nommer trois événements qui n'ont aucun lien. D'abord, le discours à Toronto là. D'avoir prononcé un discours à Toronto, discours très ferme, sur le fait qu'un gouvernement de l'ADQ défendrait les intérêts du Québec sur toutes les tribunes, que le Québec serait un partenaire présent et que le Québec serait un compétiteur économique plus féroce, puis d'être allé à Toronto sans se chicaner, moi, je suis très fier de ça puis je referais le même discours demain matin. Puis ceux qui critiquent ça, ce que j'entends de leurs critères, M. Charest, M. Landry, tous ceux qui essaient – ils sont peut-être jaloux, mais – qui essaient de se reprendre aujourd'hui, ces gens-là, dans le fond, sont jaloux que quelqu'un soit allé à l'extérieur du Québec, puis que ça n'ait pas viré en chicane. Les citoyens du Québec, là, ils veulent ça.

Quand on va à l'extérieur du Québec, quand on discute avec les autres provinces, on va se tenir debout, on va se faire respecter, on va défendre nos points, on ne mettra pas de la chicane pour de la chicane juste pour s'en faire un plaisir.

M. Plouffe (Robert): Le reste?

M. Dumont: Bien, les autres points...

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Dumont: L'affaire Snyder, il n'y a rien à redire là-dessus. Ça a été un élément humain extrêmement triste dans l'automne. Maintenant, autant ça qu'une contradiction de quelqu'un... Là, si vous prenez tous les officiers de tous les partis, vous vérifiez leur adhésion, tous les éléments de programme de leur parti respectif, peut-être qu'on va avoir une partie de plaisir là, mais Marcel Dutil – il y a trois partis politiques au Québec – auquel il a décidé de se joindre pour construire le Québec, pour faire des choses, pour amener des changements qui sont positifs à l'économie? C'est l'ADQ. C'est ça qu'il faut retenir de l'automne puis de la fin de l'été. Il faut retenir que Marcel Dutil qui était traditionnellement libéral, les a laissés tomber en disant que ces gens-là n'avaient pas de vision, n'allaient nulle part, puis il s'est joint à l'ADQ.

Pour le reste, les points dans le programme puis les préoccupations pour la classe moyenne, une famille politique, c'est là pour débattre de ces choses-là. Mais qu'on eu, durant l'automne... on était évidemment dans une situation double, d'abord avec une pression considérable au niveau de surveillance, puis c'est correct, je ne me plains pas de ça, pas du tout. Parallèlement à ça, on avait un gros travail à faire. Tu sais, c'est plus spectaculaire de gagner des partielles que de faire des rencontres avec des candidats privés dans le but de les convaincre qu'à l'hiver, on aimerait ça les annoncer. Il y a du travail de fond un moment donné qui, en préparation sérieuse d'une élection, où on aspire à former le prochain gouvernement. Il y a du travail qui ne se fait pas devant le public, qui est moins spectaculaire que de triompher comme le 15 avril au soir, avec M. Corriveau, à côté de moi, tu sais, c'est bien certain. Et ça, il fallait néanmoins, je pense, comme parti, dans notre plan de match, le faire, et se donner les éléments de maturité organisationnels qui nous permettraient d'aller plus loin.

M. Plouffe (Robert): Martin Ouellet.

M. Ouellet (Martin): Juste une petite question. Vous en êtes où avec la «flat tax»? Ça existe-tu encore, c'est-u encore dans le décor? Ce n'est pas clair.

M. Dumont: L'idée de simplification puis l'idée d'arriver à une simplification des taux, c'est présent. L'idée d'augmenter le seuil de base pour protéger les revenus de la classe moyenne, ça fait huit ans que je défends ça à l'Assemblée nationale, défendre la classe moyenne. Alors, l'orientation, elle est là, puis on l'a dit tout l'automne. On a un programme politique qui donne des orientations très claires contrairement à nos adversaires, puis, sur le fond des orientations, on veut accomplir des choses qui sont bonnes pour le Québec puis qui vont être profitables pour les citoyens et les citoyennes du Québec, tous, tous les citoyens, incluant les plus pauvres. Puis dans la mise en application, puis dans le comment, plus on a des gens compétents, et plus on a des Steven Morgan pour approfondir un dossier comme la santé. Mais plus on les a approfondis, ça, ça n'arrêtera pas, et ça va nous conduire à un programme électoral. Donc, les gens pourront juger un programme électoral qui va être appuyé, documenté, chiffré, clair et précis sur ce qu'un gouvernement de l'ADQ voudrait faire dans un premier mandat pour améliorer le Québec.

M. Ouellet (Martin): Juste un autre sujet. Jean Charest disait tantôt qu'un gouvernement ce n'est pas un conseil étudiants. Est-ce qu'il n'y a pas une image cégepienne qui vous colle un peu à la peau, M. Dumont?

M. Dumont: Non. Non. Pas du tout. Et les gens vont voir dans l'ADQ, quand les gens vont se présenter dans les isoloirs, ils vont avoir d'abord le seul programme qui présente vraiment du changement, et ça, c'est important de le rappeler. J'entends beaucoup de choses ces semaines-ci. Il serait important de rappeler à toutes ces personnes qui ont dit que, sans l'ADQ avant l'élection 2003, il n'y aurait pas eu de vrai débat d'idées, que les gens comprennent que, sans l'ADQ après, il n'y aura pas de changement non plus. Alors, quand les gens vont se présenter dans les isoloirs, ils auront à l'esprit qu'il y a un seul parti que leur propose du changement et que cette équipe-là a une équipe... ce parti-là a une équipe de candidats, de candidates qui mélangent l'expérience. Parce qu'il y aura de l'expérience extrêmement solide de notre équipe, mais aussi l'énergie, la jeunesse d'être capable de faire les choses différemment. Et on ne s'excusera pas d'avoir dans notre parti une énergie puis une jeunesse qui veut faire des vrais changements. La responsabilité qu'on a, c'est d'aller chercher dans d'autres, dans différents domaines l'expertise et l'expérience pour faire le mélange solide dont on a besoin pour que les électeurs soient confiants, non seulement que les changements qui soient... ils vont voter pour ça va arriver après.

M. Ouellet (Martin): ...que vous réclamez des élections pour le début de l'année. On peut s'attendre à ce qu'on puisse voir votre programme assez tôt en 2003?

M. Dumont: Vous allez voir, notre programme, nous, il n'y a pas huit versions du programme. Il y a le programme puis le programme c'est le programme. Les gens peuvent le lire là, puis ça existe puis c'est là, puis les engagements électoraux. Puis, à ma connaissance politique là, c'est quand un parti ne prend pas en cours d'année, avant les élections, après avoir pensé ramasser le pouvoir à bon marché, puis là il prend une débarque puis là il décide de faire un programme spécial intermédiant entre l'un et l'autre, comme les libéraux l'ont fait, pour l'ensemble des partis qui fonctionnent dans un régime, entre guillemets, normal, programme politique. Le programme politique il est là puis les gens peuvent juger si les valeurs puis les orientations sont dans le programme politique puis les gens ne les aiment pas, bien, ils ne deviennent pas membres de l'ADQ. Puis les gens qui les aiment, bien, ils nous appuient puis après ça, la question qui se pose pour les gens au moment d'une campagne électorale, c'est: Dans un premier mandat, qu'est-ce que vous feriez? Puis comment vous financeriez ça? Puis votre cadre financier? Les gens vont l'avoir. Je veux dire que la compétence des gens qui travaillent là-dessus à l'heure actuelle, n'est-ce pas, aucune inquiétude sur la qualité des propositions puis le réalisme des propositions qu'on va mettre de l'avant. Il y a des gens qui ont une expérience dans tous les secteurs, incluant des gens du secteur public qui, à l'heure actuelle, travaillent au développement de nos politiques, qui ont l'expérience, la connaissance du secteur public. On fait nos devoirs, ce n'est peut-être pas toujours des devoirs qui, entre autres, ceux qu'on avait à faire cet automne. C'est sûr que ce printemps, si on voulait éclore – si vous me passez le mot – il fallait que ça se fasse de façon spectaculaire, il fallait gagner des élections pour débloquer le reste. Le travail qu'on avait à faire cet automne, ce n'est peut-être pas autant mais il n'en demeure pas moins, il faut le voir, où on se situe cet automne. On vient de passer le cap des 40 000 membres, on a eu dans différents comtés des conventions extraordinaires, des conventions à 7, 800 personnes, qui venaient choisir leurs candidats, leurs candidates. L'équipe d'organisation... notre permanence de parti qui était en début d'année, en janvier, c'était six, sept personnes. Aujourd'hui, c'est une cinquantaine de personnes et c'est une croissance qui est considérable et quand on me dit fin d'année, il y a eu des petites anicroches de croissance, je prends ça avec un sourire là. Bien, j'aime mieux gérer la croissance que la décroissance, j'aime mieux construire puis préparer les choses. Je le dis humblement là, je pense qu'on l'a fait avec responsabilité puis en gardant le focus sur ce qui est l'essentiel puis quand va arriver l'élection là, il y aura arrivé des malchances, il y aura arrivé des malchances comme celle de mars, puis il y aura arrivé toutes sortes de choses. Mais les gens vont devoir choisir pour leur avenir, celui de leurs enfants. 40 ans après la révolution tranquille, est-ce qu'on est prêts pour un vrai changement d'orientation? Est-ce que 40 ans après la révolution tranquille on veut rénover le modèle québécois? Est-ce qu'on veut changer la philosophie, remplacer des valeurs, comme le nivellement par le bas puis la centralisation? Est-ce qu'on veut les remplacer par la responsabilisation puis l'autonomie des gens? Notre conviction là, c'est que les gens vont dire oui. Les gens vont dire oui à ça et qu'ils vont avoir très bien compris que si l'ADQ n'avait pas mis de l'avant tout ce débat d'idées durant l'année qui se termine, il n'y en aurait pas eu, il n'y en aurait pas eu.

Mme Poirier (Dominique): Jean Thivierge

M. Thivierge (Jean): M. Dumont, vous avez beaucoup insisté au cours des derniers mois pour dire que vous voulez faire la politique autrement. Tantôt, il y a une question assez simple qui a été posée par Martin Ouellet sur votre programme concernant le taux unique d'imposition et vous avez encore éludé la question, comme c'est arrivé souvent à chaque fois qu'on vous pose la question, on ne sait pas si c'est encore sur votre écran radar, la «flat tax» oui ou non. Les Québécois, souvent vous l'avez dit vous-même, ce qu'ils n'aiment pas des politiciens, c'est quand ils ne répondent franchement et directement aux questions. Je veux dire, donc la question est simple, est claire: Est-ce que c'est encore sur votre écran radar oui ou non?

M. Dumont: Si vous allez sur Internet, il y a un programme politique de l'ADQ, puis, le programme, il ne change pas. Le programme... Puis là je redis des choses que les gens comprennent très bien, que, dans le programme, il y a des orientations politiques. Le PQ a son programme depuis 1970 puis il y a encore des chapitres qui n'ont pas été nécessairement réalisés. Alors, nous, on souhaite que, sur l'ensemble des volets du programme, les gens comprennent bien l'orientation. Est-ce que l'ADQ va compliquer le régime fiscal du Québec? La réponse, c'est non, hein. Toutes les orientations vont dans le sens de le simplifier, de le rendre plus incitatif au travail. Et on dit que l'ultime solution en cette matière-là serait de pouvoir jouer avec l'ensemble des variables pour soulager la classe moyenne, mais en arrivant à un taux unique. Et c'est quelque chose qui est tout à fait réaliste, qui a même déjà été envisagé par le gouvernement du Québec. Mais il n'y a aucune forme de «non-clarté» à dire aux gens, là, que dans la préparation d'engagements électoraux avec des gens compétents, avec des ressources qui ont l'ensemble des connaissances, des capacités intellectuelles pour faire le développement, on va arriver à faire les meilleures propositions possible pour réaliser les objectifs qu'on a à l'esprit. C'est que les gens comprennent très, très bien ça.

M. Thivierge (Jean): Sur votre parti comme tel, on a cru remarquer quand même depuis quelque temps, comme vous essayez d'aller chercher des fonds pour votre parti, vous vous êtes beaucoup rapprochés des gens d'affaires – et c'est vraiment des gens d'affaires de haut niveau, là, quand on est rendu à des cocktails à 1 000 $ par tête – ces gens-là, je veux dire, on en connaît un certain nombre de ces gens-là qui ont déjà été associés à d'autres partis politiques comme le Parti conservateur, ces gens-là sont habitués à des retours d'ascenseur. Est-ce que vraiment vous vous préoccupez de la classe moyenne ou bien si vous êtes devenus le parti du «big business»?

M. Dumont: Parce qu'on est profondément ancrés, puis regardez les gens qui travaillent pour nous, qui votent pour nous, qui vont être candidats et candidates pour nous, on est un parti qui veut unir tout le monde, qui pense que, dans une société, il y a un rôle important évidemment pour les gens qui sont les créateurs d'emplois puis les gens qui développent les entreprises qui développent les emplois. Et quand on va s'associer avec des gens comme Marcel Dutil, des gens qui sont partis de rien, partir une entreprise dans la grange de son père puis, aujourd'hui, il gère une entreprise d'énormes dimensions, qui a été habitué à garder les deux pieds sur terre, le gros bon sens. Puis, c'est tout à fait souhaitable que des gens comme ça puissent nous aider dans un volet où ils peuvent nous aider puis ça n'empêche pas, puis ça a été dit à maintes reprises, on a des activités, je pense, à 5 $ qui s'en viennent dans le mois de janvier, puis on en a eu au cours de l'automne des activités à 10, 12, 15 $. On s'adresse à l'ensemble des citoyens et des citoyennes qui veulent du changement, mais on ne part pas dans l'idée qu'il y a un groupe de la population qu'on ne voudrait pas voir nous appuyer. On veut unir. Là, où d'autres ont divisé dans le passé, nous, on veut unir puis, nous, quand on a des gens qui ont une expérience au niveau économique, une vision internationale des choses puis qui voient les éléments de concurrence puis qui s'inquiètent de problématiques comme l'exode des cerveaux, puis le chômage puis tout ça, quand ces gens-là arrivent à dire: Le Parti libéral n'a pas de vision, ils n'ont rien à proposer. L'ADQ amène des orientations qui pourraient améliorer le sort de la population puis les conditions économiques du Québec. Bien, je pense que ça doit être entendu par la population. Puis nous, on est plutôt fiers de ça.

Mme Poirier (Dominique): Gérard Deltell.

M. Deltell (Gérard): M. Dumont, comme on ne sait pas encore quand auront lieu les élections, hier encore, le premier ministre disait: J'ai 12 mois constitutionnels pour le faire. Est-ce que vous allez chiffrer, bien avant la campagne électorale, vos engagements électoraux, c'est-à-dire peut-être dès le mois de février, mars, et le cas échéant, est-ce que vous êtes même prêt à déposer un budget de l'an 1?

M. Dumont: Ça avait été un gros succès ça, hein? Le budget de l'an 1. Non, je l'ai dit tout à l'heure, quand on va déposer des engagements électoraux, ils vont être appuyés par les données par le chiffres. Maintenant, l'erreur de déposer des chiffres, bien là, on voit ce que ça donne. Vous avez vu qu'aujourd'hui en faisant son bilan de session, le chef du Parti libéral est pogné avec des chiffres qui, avec la dernière synthèse de opérations financières, sont plus ou moins bons puis plus il y a des prévisions économiques nouvelles qui sortent, plus il y a des fissures dans le solage de ça. Alors, il est complètement sur la défensive dans une guerre de chiffres là, de défendre un cadre puis des prévisions.

Moi, là, des citoyens qui me demandent ce qu'ils veulent de l'ADQ, c'est des prévisions économiques jusqu'en 2009, je n'en ai pas encore rencontré un. Du monde que c'est ça qu'ils veulent des partis politiques, des prévisions économiques sur six, sept ans, là, d'abord, il n'y a personne qui prend au sérieux. Deuxièmement, tout le monde a compris que, dans l'économie mondiale, il peut arriver une récession à la grandeur du continent puis le Québec va être pris par la récession comme les autres. Je pense qu'il faut, oui, avoir, à l'intérieur des propositions d'engagements électoraux, des cadres financiers qui rendent les propositions solides et réalistes. Maintenant, le fait de jouer aux grands savants des cadres financiers ne peut avoir de sens que pour cacher l'absence de propositions de changement réel, que pour camoufler l'incapacité de développer des politiques, des attitudes qui sont différentes, ce qui est le cas du Parti libéral. Et là, je crois qu'il y a eu beaucoup d'indifférence cet automne par rapport à ce qu'ils ont sorti, puis ça n'a pas intéressé grand monde puis ça a comme passé dans l'oubli. Mais faites le bilan de ça. D'abord, un document où, pour l'essentiel, santé, éducation, on va continuer à faire exactement la même affaire que le PQ, même affaire; famille, garderies, en gros, sur les grandes orientations, c'est la continuité du PQ. Deuxièmement, ils disent: On va geler les budgets dans un paquet de domaines, leurs députés se promènent sur le terrain puis ils promettent des augmentations de dépenses dans les mêmes domaines. Puis, troisièmement, à cause du délai qui pourrait exister entre le moment où ils ont déposé ça puis le moment de l'élection, le cadre financier lui-même, il prend une tasse à chaque fois qu'il y a la synthèse des opérations financières qui sort. D'abord, à ma connaissance, dans leur cadre, ils n'ont pas tenu compte du fait qu'à la CSST il y a 800 millions qu'on vient de sortir des coffres, qui est un déficit réel. Alors, c'était une grande imprudence de faire ça, puis on voit aujourd'hui les résultats.

M. Deltell (Gérard): Donc, à vous comprendre, il n'y aura pas de chiffres avant la campagne électorale?

M. Dumont: Oui, il y a des chiffres. À l'intérieur du programme de l'ADQ, il y a des chiffres. Mais l'idée de chiffrer, l'idée d'un cadre financier puis tout ça, c'est quelque chose qui ne vient possible qu'au moment où on rend publics les engagements électoraux, et là il faut chiffres, évidemment, les engagements électoraux, puis chiffrer les engagements électoraux, quand tu fais la conciliation de ça, ça te donne un cadre financier.

Mme Poirier (Dominique): On va passer aux questions en anglais. J'ai cinq questions en anglais. John Grant.

M. Grant (John): Mr. Dumont, you said in the past that you don't believe in negative campaigning. What we've seen in the past little while is the two other parties essentially attacking the ADQ. So, does that mean that, for the next however many months we have to wait for an election campaign and through that campaign, you're going to be fighting essentially a defensive battle?

M. Dumont: It's not a defensive battle, it's a battle for ideas. I really don't believe in negative campaigns, I think it basically was the whole strategy of our opponents, and that didn't work. The most they can do is worry a few people about our proposals, because people listen to this fear campaign and say: Wow! They're proposing that! So, the most they can do is that. But these people still do not have any interest in own party. So, we will keep explaining, campaigning positively. The big success of the year 2002 for us: we created debates of ideas, and we'll keep focusing on that, the ideas, the need for change. Forty years after the Quiet Revolution, there's a need in Québec for a change in the model, it's obvious in every field of activity, and we have to keep the focus on what's important.

Mme Poirier (Dominique): Kevin.

M. Dougherty (Kevin): Two questions. First, Mr. Corriveau, you don't get enough questions. Suppose I'm a voter in the Saguenay riding, well René Lévesque now...

Une voix: Yes.

M. Dougherty (Kevin): ...and I say to you, I'm against «l'approche commune». I'm voting for you because I want the statu quo, I want that thing off the table. I don't want you to deal with that at all. What do you say to me? M. Corriveau: I believe that the «approche commune» is something very interesting right now that we have to go ahead and find solutions for the worries that people have in it. People have been just pushed aside for all the negotiations that went on for the last few years. And now we have to reintroduce these people in the dialogs. So, the one that you were referring to would be wrong to believe that I can go with the idea of pushing aside this «approche commune». We have to find a solution. This is a good base. We have to find some answers to the question that worries the people. That's all.

M. Dougherty (Kevin): O.K. And to Mr. Dumont, I'm just wondering if Léon Courville will be a candidate for your party?

M. Dumont: Léon Courville is helping, giving a hand, helping in terms or preparing the academic platform, working on ideas, recruiting people, giving a great help. It's another story for people like that who are nearly retired, who do the whole day-to-day work of politics So, the door is not close, but though it's a huge change in the day-to-day life for someone who knew in more quiet days than what politics can offer.

M. Dougherty (Kevin): Basically, helping is not...

M. Dumont: He's having a great contribution.

Mme Poirier (Dominique): Troisième question.

M. DeSouza (Mike): How do you convince Quebeckers now that your party is still a new party different from the old parties when you're having some problems that make the ADQ look like one of the old parties in the past year? And how have the policies of your party changed since April 15th? Is it the same party that it was before than it is now?

M. Dumont: I'm glad that you pointed that. It's the same party. It's the same party, it's the same ideas, it's the same desire for change that pushed the people. And what the people want different, I think is they know that we have lived for a few decades in a debate that was all constitutional. The divisions were made along those lines and they feel that, at this point, it's useless. And they won't open a new debate, turn the page of the old agenda and write a brand new page about the economy, about the model of government, about how public services can be introduced with a bigger participation of the private sector, of the communities. And that's what's new. That is brand new. And all the people who realize that without the ADQ, before the 2003 election those debates would not have occurred, have to understand that after the election, without the ADQ, there will not be change.

M. DeSouza (Mike): When it comes to the problems that you had as an old... compared to some of the problems the old parties have, do you have to...

M. Dumont: I don't see anything that happened to us that is something that people complain about toward old parties. They're(?) tired with old parties because of old debates. It is a debate that comes over and over again and again, that are disconnected with what the ordinary people live. And on that, listen to the people of Québec. They still realize clearly that if they want change, it's the ADQ that will bring it.

Mme Poirier (Dominique): Two questions, first one for Mr Dumont. Mr Landry, as you're probably well aware, yesterday, had some internal poles that said that you're running neck to neck with him for the francophones. You don't have any by-elections over the next couple of months to kind of get you back into the spotlight, what do you plan to do over the coming months to bring up your number ahead of the PQ, if Mr Landry is telling the truth? M. Dumont: You have to know whose Mr Landry's poster could explain certain things which...

More seriously, we don't put our focus on daily poles. We're glad because, in general, for the last six, seven months, they've been very positive for us. But we know that, at the end of the day, when comes the election, you need the candidates, you need the grass root of organization, the people in the ridings to do the work.

And we keep, for the winter of course, announcing more et more intensively candidates, good candidates, candidates that will be able to manage big issues and take big responsibilities.

And I'll be covering more across the regions with the enormous progress this fall in Montréal in what we call «the 514». It was important for us to be real national, well-rooted party everywhere.

Now we know exactly the work we have to do, you know. Basically, we want to be ready for the... not very far in the Winter, and we will.

Now, when it comes to polls, I have to remind that, just in the last few weeks, there are polls done at the local level, by local newspapers in Saint-Hyacinthe, in Saint-Jean, barometer ridings, actually, and they're quite clear. They're quite, quite clear.

Mme Barton (Rosemary): And, if I can just ask you a question, Mr. Corriveau. You were talking about how in the House you're trying to give a new aspect of respect, by not clapping and things like that, which is good, because I didn't understand why you weren't clapping. But do you think maybe you're taking things too seriously, though, in terms of the game of politics?

M. Corriveau: ...I'm one of those who believe that every game must be played seriously. And this one that we are playing right now needs a little bit more respect. There is a lot of things that go on that I can't accept. Like just shooting stuff all over the place, when the mikes are off. This is the kind of thing that we don't like, and if we want to see the respect come back to this Assembly, we have to make a point and we have to be taken seriously.

La Modératrice: Rick.

M. Kalb (Richard): Mr. Dumont, do you play hockey?

M. Dumont: No.

M. Kalb (Richard): Do you figure skate?

M. Dumont: No.

M. Kalb (Richard): You skate very well. I listened to two colleagues ask you a question about flat-tax, and I'm still not sure what the answer was. Could you tell us what will happen to a flat-tax if you're Premier of Québec?

M. Dumont: I mean, it's a very simple answer. But that's true for all elements of our platform. We have a political platform, it tells the people in which direction we're bringing Québec. And it sounds like the people understand what we're talking about, because they're ready to vote for us.

Now, making an electoral platform with, very precisely, how do we engage and what's the fiscal impact of every single decision, that, we will do, and we will do at the normal time in the electoral campaign.

Now, what's in the platform, it's in the platform, and nobody in the population doesn't understand that, as you're working towards an election and you're bringing in more and more good people with expertise, experience, knowledge of issues and they can go deeper and deeper in how such things can be implemented and how you'll implement them and what are the steps, and... So we are doing that work right now. But the people, when they read the ADQ's platform, they must know that's where we want to go. M. Kalb (Richard): Thank you.

M. Dumont: Merci beaucoup. Bien, des joyeuses fêtes à tout le monde, repos bien mérité pour une année remplie.

(Fin à 13 h 6)

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