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Point de presse de Mme Nathalie Roy, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de culture et de communications

Version finale

Le jeudi 3 octobre 2013, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures seize minutes)

Mme Roy (Montarville) : Oui, bonjour, tout le monde. Merci d’être ici. Alors, ce matin, probablement qu’en ouvrant votre quotidien vous avez lu cette déclaration, cette lettre de l’ancien premier ministre M. Jacques Parizeau. Alors, nous sommes ravis de constater, à la lecture de cette lettre, qu’un homme réfléchi, qui a traversé plusieurs tempêtes, nous arrive ce matin avec une position sur la charte qui embrasse presque en sa totalité la position de la Coalition avenir Québec, une position, je le répète, qui est responsable, équilibrée et applicable. C’est ce qui est le plus important, nous voulons une charte, une charte qui soit applicable. Si vous avez des questions, ne vous gênez pas.

M. Lavallée (Jean-Luc) : Ce matin, on a entendu et lu sur Twitter beaucoup plus de caquistes claironner que, justement, M. Parizeau avait exactement la même position que la CAQ, mais ce n’est pas ce que vous me dites, là, quand même…

Mme Roy (Montarville) : À une chose près. À une chose près.

M. Lavallée (Jean-Luc) : Les enseignants.

Mme Roy (Montarville) : Les enseignants, voilà. Nous, ce que nous préconisons, à la Coalition avenir Québec, ce que M. Parizeau préconise également, c’est l’interdiction de port de signe religieux chez les personnes en position d’autorité, naturellement une autorité coercitive, si je peux m’exprimer ainsi, c’est-à-dire les juges, les procureurs de la couronne, les gardiens de prison, les policiers, tout officier de justice.

Et, nous, à la Coalition avenir Québec, nous ajoutons les enseignants du primaire et du secondaire du secteur public. Et la raison pour laquelle nous le faisons… si vous relisez le texte de M. Parizeau, il nous parle du fait que… de facto, dans les faits, on sait que nos écoles ont été déconfessionnalisées, que les écoles sont neutres et qu’elles sont laïques, mais, ce qui est important pour nous, c’est qu’on suit cette logique. Alors, on dit : de facto, les enseignants, au premier chef, sont des personnes en position d’autorité coercitive sur des enfants et donc eux également devraient être neutres et ne pas porter de signe religieux.

Par ailleurs, j’ajouterais à cet égard qu’il ne faut pas oublier une chose. Lorsque vous envoyez vos enfants à l’école, il y a une délégation de l’autorité parentale. Vous, en tant que parent, vous confiez votre autorité temporairement aux enseignants. Alors, il n’y a pas plus important que cette autorité parentale là donc qui vient supporter le fait que les enseignants sont en position d’autorité coercitive. Et, nous, ce que nous disons : ils doivent être neutres pour cette raison, pour représenter tous les parents.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que c’est une gifle pour les CPE?

Mme Roy (Montarville) : Pas du tout…

M. Chouinard (Tommy) : Bien, je confie temporairement mon autorité parentale à une éducatrice.

Mme Roy (Montarville) : Ah non… l’autorité parentale, oui, oui, à cet égard-là, mais, nous…

M. Chouinard (Tommy) : ...un pouvoir coercitif.

Mme Roy (Montarville) : Oui. Je suis d’accord avec vous, quand il y a un transfert d’autorité parentale. Cependant, nous, ce que nous disons, c’est qu’on ne veut pas interdire les signes religieux dans les CPE, les cégeps, les universités, les municipalités et tout le réseau municipal, parce que, pour ce qui est des CPE, pour répondre à votre question, selon nous, ce ne sont pas des employés qui représentent l’État en position d’autorité. Les CPE, comme vous le savez, les parents doivent payer une partie, il y a des conseils d’administration.

Alors, on dit : Pour le moment, envoyons un message très fort parce que ce n’est pas écrit actuellement que l’État québécois est laïque. Ce message-là n’est pas envoyé dans une de nos lois, pour le moment, c’est de facto, c’est dans les faits. On le sait qu’il y a cette séparation de l’État et de l’Église, mais il faut qu’elle soit écrite à quelque part pour lancer un message très, très fort.

Et M. Parizeau en rajoute pour ce qui est l’égalité hommes-femmes, le fait que cette neutralité de l’État doit être inscrite, le fait que des règles doivent être édictées clairement pour qu’on puisse encadrer les accommodements religieux. Tout ça, nous y souscrivons. Alors, c’est la raison pour laquelle nous sommes ravis de constater que cet homme, ce matin, embrasse la totalité de notre position, outre les enseignants que, nous, nous ajoutons.

M. Lavallée (Jean-Luc) : Donc, est-ce que c’est une gifle pour le PQ, selon vous? Comment vous qualifiez la sortie de M. Parizeau?

Mme Roy (Montarville) : Moi, je considère que c’est quelqu’un qui a de l’expérience, qui connaît le Québec, et il ne faut pas oublier que c’est un intellectuel également qui s’est penché sur la question, qui constate qu’il y a une division actuellement avec la position du PQ qui est beaucoup trop radicale, dans la mesure où elle embrasse toute la fonction publique et parapublique. Et là on entend, ce matin, lorsque vous lisez dans LaPresse, entre autres, la position va se radicaliser, parce que, si on n’a plus le droit de retrait, alors ce sera à la grandeur de la fonction publique et parapublique que plus personne ne pourra porter de signe religieux ostentatoire. Donc, on se radicalise encore, et ce n’est pas une position, actuellement, celle du Parti québécois, qui est rassembleuse. On le voit même au sein même des séparatistes, ils se séparent entre eux puis ils déchirent leurs chemises entre eux.

Alors, nous, on dit non. Il faut arriver avec une position qui soit rassembleuse, qui lance un message très, très fort et qui soit applicable. Ce que je vous disais ici, lorsqu’on a fait notre présentation, puis je vous avais montré les petites croix, ce n’était pas de l’humour. C’est le fait qu’on dise ne pas avoir de signe religieux ostentatoire, déjà là, il y a une problématique dans l’application.

Alors, nous, ce qu’on dit, c’est : Interdiction de signe religieux, point, un point c’est tout. Alors, il y a cette problématique qu’on n’aura pas besoin de vivre pour aller vérifier. Et, si on veut appliquer cette interdiction de signe religieux à la grandeur de la fonction publique et parapublique — on n’a toujours pas de réponse du ministre Drainville — comment va-t-il l’appliquer? Qui va aller vérifier? Qui aura la responsabilité de le faire? Et là ça semble être le brouhaha entre M. Lisée et M. Drainville à savoir, bien, est-ce que, le droit de retrait, on le garde, on ne le garde pas, on l’enlève. Donc, on n’est pas fixés encore.

M. Lavallée (Jean-Luc) : Sur l’impact de la sortie de M. Parizeau, ce matin, les ministres péquistes n’ont pas semblé très ébranlés. Ils étaient même souriants. Mais, pour vous, c’est clair que c’est embarrassant pour le gouvernement.

Mme Roy (Montarville) : À vous d’en juger. Moi, je prends sa sortie comme le témoignage de quelqu’un qui est en position… une position privilégiée pour avoir côtoyé les Québécois en tant que premier ministre, en tant que ministre, et pour avoir pris le pouls. Et sa position est très, contrairement à une sortie qu’il a déjà faite, et sur laquelle je ne reviendrai pas, mais c’est une position qui est très équilibrée, responsable, raisonnable et qui se veut rassembleuse. Parce que ce n’est pas le moment pour le Québec de s’entredéchirer, ce n’est pas le moment de se faire du capital politique sur la charte. Au contraire, on en veut une, il faut qu’elle soit applicable. Il faut que le message de la laïcité de l’État soit très clair et précis pour qu’on puisse l’envoyer ailleurs, aux autres États. Et je pense que c’est le temps de légiférer. Nous, on dit : M. Drainville, amenez-le votre projet de loi, déposez-le, on attend que ça.

M. Robitaille (Antoine) : Dites-vous que ça corrige sa déclaration de 1995? C’est ça que vous voulez dire?

Mme Roy (Montarville) : Ce n’est pas ce que j’ai dit, mais j’ai dit que c’est très différent. C’est très différent, et on a ici la réflexion d’un homme et qui s’étend sur plusieurs années d’expérience, et il nous arrive avec une réflexion équilibrée, qui est rassembleuse. Si on s’en va dans les extrêmes, vous le savez comme moi…

M. Robitaille (Antoine) : Donc, il s’est refait une virginité ethnique. C’est ça que vous voulez dire.

Mme Roy (Montarville) : C’est vous qui le dites. J’aime votre expression.

Mme Plante (Caroline) : Mrs. Roy, is Mr. Parizeau the voice of reason in this debate?

Mme Roy (Montarville) : Absolutely. We think that he comes with a reasonable position, a position who is quite like the position of the Coalition avenir Québec. We salute him for that, because the position is reasonable, and the thing is that it’s going to be possible to… appliquer…

Une voix : Apply.

Mme Roy (Montarville) : Apply, merci. So it’s going to be possible to apply. And the thing is that we go a little bit further than Mr. Parizeau because we say : We don’t want to see any religious sign on teachers, and that it’s important for us. But it’s quite the same position.

M. Harrold (Max) : Do you think that Mr. Parizeau has evolved since his money and ethnic statement in 1995?

Mme Roy (Montarville) : I think that he had a lot of time to think, and he sees what is going on actually, right now, in the society, and he sees that it’s creating… the «charte» actually, right now, the «charte des valeurs» is creating a lot of problems, or dissention, or…. That’s not the right word. The «charte des valeurs» is creating a lot of division, division, and that’s not what we want. We want to unite all Quebeckers. We want to give a sign that here, in Québec, the State is a neutral state, and that’s really important.

Mme Plante (Caroline) : And Mr. Parizeau is vying for modifications of the charter, improvement to the charter. At the same time, we’re hearing that the opting-out clause might be abolished, literally. What do you think…

Mme Roy (Montarville) : I think it’s going to be more and more… The PQ, with that, if they abolish that right of… «droit de retrait», I think they are just going to be more radical, and we are against that. Because, they are creating a problem, they are saying : Our CEGEPs, universities, all the health world, and the municipalities, they can have that «droit de retrait», and then, now that everybody says : Perfect, we are going to use it, they move back; oh no, we won’t have any «droit de retrait». And now it says that we are going to have to… if that’s what they propose, nobody, nobody in the public and parapublic sector will be able to wear a single religious sign, which is ridiculous because it won’t be applyable.

Mme Plante (Caroline) : What kind of political strategy do you think this is, the fact that they are offering this opting-out and now they might be going back on the opting-out? What kind of a political strategy is it?

Mme Roy (Montarville) : Well, you’ll have to ask them. I don’t know really what they have in mind. But the thing is that we know that they use that to… and maybe to go to an election. And we say : That’s not an issue, those values of our identity, which we should play with, but we should have a bill and work on it. And we say to the minister Drainville : Please, give us that bill and let’s talk, but don’t make it last, and last, and last just to guide the agenda or to have the agenda. That’s ridiculous.

M. Lyons (Shawn) : …asked this before, but it sounds to me a lot like you are saying that Mr. Parizeau would fit far more comfortably in the CAQ then in the Parti québécois?

Mme Roy (Montarville) :Absolutely. He won’t come with us, don’t worry, but the thing is that his position is responsible, and we go a little bit further than him. But he doesn’t close the door, saying : Not right now, but maybe, you know. If you read the text this morning, the letter… but we go a little bit further, because our schools are now secularism schools. So, you see, just put in on writing and let’s be coherent. If the school is not a religious school, the teacher must be neutral, and that’s where we stop. We add that to what he said.

Mme Montgomery (Angelica) : What kind of position do you think Parizeau is putting the PQ in?

Mme Roy (Montarville) : He should have the PQ… he should ask the PQ.

Mme Montgomery (Angelica) : But where do you think they’re being placed right now because of Parizeau’s statements? What…

Mme Roy (Montarville) : Well, Mrs. Marois doesn’t talk a lot about it, Mr. Drainville seems to be conciliant, but I don’t know. What I see is that that’s not the way Mr. Drainville wants to go, so he’s clearly against what the PQ wants to do. But what it’s going to do to them, I don’t know, but right now, what we see, is that the separatists are separating themselves, so that chart is not inclusive.

Mme Montgomery (Angelica) : On this opt-out clause, I’ve heard a number of people say the doctors of the Jewish General are never going to follow this charter. How are you… Are they going to bring in inspectors and force the doctors to take their kippas off?

Mme Roy (Montarville) : That’s the question, eh?

Mme Montgomery (Angelica) : What do you think about this possibility that it could be enforced on a place like the Jewish… and the international headlines that could…

Mme Roy (Montarville) : We’re against the fact that the people working in hospitals, CEGEPs, universities and the municipalities, we’re against the fact that they could not wear any religious sign or symbol. That’s ridiculous. For us, it’s going too far. It’s too radical, and it doesn’t serve the purpose of the neutrality of the State because they don’t represent the State for us.

M. Lyons (Shawn) : Mr. Parizeau also said the one thing that nobody else at National Assembly is saying, and that is that the crucifix should come down from the Blue room. Do you think that should be thrown in? Should that be part of this debate?

Mme Roy (Montarville) : Ah, the thing is that, eventually, we can do something about it, but the thing is that, right now, if you ask the people, if you look at the polls, the polls said we want to keep it. And we want to keep it, because the people want to keep it, and they want to keep it as a symbol, but not a religious symbol, but as part of our cultural heritage. And that’s the reason we want to keep it there. But the thing is that we can talk about that. We’re open to that, but we listen to what the people say. C’est bien? Merci à vous.

(Fin à 11 h 29)

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