(Onze heures quarante-sept minutes)
M. Legault
: Bien,
bonjour tout le monde. Avant de passer la parole à chacun des membres de la
meilleure équipe économique de l’Assemblée nationale, je veux d’abord vous
faire trois commentaires.
Premier commentaire, hier, la présentation
de Mme Marois, de mesures coûteuses, ça vient nous prouver ce qu’on essaie
de lui dire depuis des semaines, c’est-à-dire que l’économie du Québec est en
panne, tellement en panne que ça prend des milliards de dollars pour la
relancer. Et puis je vous rappelle que — l’économie du Québec est en
panne — c’est le seul État en Amérique du Nord qui a un
ralentissement économique. Donc, c’est vraiment spécifique au Québec.
Deuxième commentaire que je voulais faire,
c’est de vous dire le Québec nous annonce un plan de 2 milliards de
dollars, le grand perdant, c’est la classe moyenne, le contribuable. Les
familles du Québec ne pourront pas compter sur cette marge de manœuvre pour
réduire le fardeau fiscal. Donc, ce que ça veut dire, c’est que Mme Marois
vient tout utiliser — et plus — la marge de manoeuvre du gouvernement
du Québec pour les entreprises, et donc il n’y aura pas d’argent pour un coup
de pouce aux familles puis à la classe moyenne. On pense que c’est un mauvais
choix.
Troisième commentaire que je voulais faire,
c’est que je n’ai jamais vu, depuis que je suis en politique, un ramassis de
mesures qui vont dans tous les sens comme ça. Écoutez, j’ai calculé plus de 70
mesures, on parle même d’aide pour les campings. On se retrouve dans une situation
où on ajoute 70 mesures aux 802 programmes du gouvernement du Québec. Donc,
mettez-vous à la place, ce matin, des entrepreneurs, là; ils se retrouvent avec
70 programmes de plus, donc plus de bureaucratie, plus compliqué de cheminer à
travers le gouvernement, des nouveaux organismes qui se sont ajoutés. Un vrai
fouillis. Et il semble, et puis ça semble assez clair, là, il n’y a aucun fil
conducteur dans ce qui nous a été présenté hier. Sur ce, je passe la parole à
Christian Dubé.
M. Dubé
: Merci,
François. Alors, bonjour, tout le monde. La même chose, j’aimerais vous dire en
commençant ce matin que, si j’avais été à la place du ministre des Finances
hier, je serais très malheureux, malheureux pour deux raisons. Devant mes
collègues, pour aller un peu contre mes principes, M. Marceau, depuis un
an, s’évertue, malgré tout le monde, à essayer d’équilibrer le budget. L’an
dernier, l’année qui vient de se terminer, il n’a pas réussi, le
1,5 milliard de cible n’a pas été atteint. Cette année, il continuait de
nous dire, encore il y a quelques jours, qu’il allait atteindre le déficit
zéro. Et hier ce qu’on lui demande de faire… Et je vous le dis, ça se sentait,
il était malheureux. J’ai déjà été chef des finances, puis, quand on se fait
imposer des choses, il faut avoir le courage de se tenir. Hier, je n’aurais pas
voulu être à sa place.
Ce qui est arrivé hier, c’est qu’on lui
dit : On dépose un programme électoral dans lequel on fait une foule de
promesses, comme M. Legault vient de dire, et lui, on lui enlève la parole
et on lui dit en plus : Bien, tu iras expliquer ça dans les prochains
jours. Ce qu’on lui a demandé de faire, c’est de donner… un peu comme on me
demanderait, moi, à travers mes collègues qui sont, par exemple, à l’économie
ou aux ressources naturelles, on a donné un budget, là, sensiblement, de
2 milliards et à peu près, et de dire : Pendant la prochaine campagne
électorale, même si on n’a pas défini les plans — et Stéphane va
venir nous en parler tout à l’heure — vous allez avoir un budget pour
vous promener à travers la campagne, et de donner un petit peu dans le
tourisme, un petit peu dans l’exportation, un petit peu dans les crédits et la
recherche, mais de l’argent que nous n’avons pas. Alors, je peux vous dire que,
pour un ministre des Finances, qui a un rôle de fiduciaire envers ses collègues,
mais surtout envers ses citoyens, c'est de lui demander une mission impossible.
Ce que je dis, en plus, c'est que moi, il y a un mois, M. Legault
m’a demandé de faire une chose, c'est de préparer un rapport qui aurait le
courage de regarder qu’est-ce qu’on doit faire dans l’État, comment on peut
mieux gérer l‘État pour se donner une marge de manœuvre, c’est-à-dire regarder
les programmes qui sont existants, regarder les façons de faire, regarder les
structures, regarder tout l’État public, toute la fonction publique que l’on a,
les positifs qu’on a, comment on peut redresser la situation financière et ne
pas rajouter une couche de dépenses. Je le redis : Jamais, jamais je
n’accepterais, moi-même ou avec mes collègues, d’embarquer dans le scénario où
le gouvernement du Parti québécois a demandé au ministre des Finances hier.
Je répondrai à vos questions tout à
l’heure. Je vais passer la parole à Stéphane.
M. Le Bouyonnec
: Oui,
merci, Christian. Écoutez, lorsqu’on s’est réunis, l’équipe, un peu pour dire,
bon, quelles étaient un peu nos premières réactions, moi, personnellement, j’ai
été choqué puis triste pour le Québec de voir qu’aujourd’hui, encore une fois,
les péquistes prennent la vieille recette libérale, c’est-à-dire qu’on dope
l’économie de manière transitoire, sur la carte de crédit des Québécois, et
demain, bien, on aura la gueule de bois. Et il n’y a pas que… Il y a des pays comme
la Grèce, comme le Portugal qui ont vécu ça, mais rappelez-vous, à un moment
donné, de l’Irlande qu’on appelait le tigre irlandais, rappelez-vous de
l’Islande qui était, à un moment donné, le pays, per capita, le plus riche
d’Europe. Ça nous attend, ça, au Québec si on ne met pas fin à ces orgies
d’annonces gouvernementales dont 1,3 milliard ne sont même pas financées.
Ce qu’on attendait plutôt, c'était quatre
politiques économiques. Le gouvernement… Mme Marois disait : Écoutez,
je suis prête à gouverner, nous avons un plan, et tout de suite, d’entrée de
jeu, dès le début de la session l’an dernier, il allait y avoir des politiques,
alors : Politique nationale de la recherche et de l’innovation, politique
de l’exportation — on comprend que c'est surtout orienté sur
l’Afrique, là, avec 3 % du PIB mondial, pas sûr que ça va remonter le
niveau auquel songe le ministre Lisée — politique de Mme Zakaïb sur
le développement industriel et électrification des transports. Ces quatre
politiques-là, nous ne les avons pas aujourd’hui.
Alors là, la question qui se pose… Il n’y
a pas de plan d’affaires, les ministres n’ont pas déposé leur «white paper»,
mais la première ministre, elle, prisonnière de son calendrier électoral,
n’hésite pas à dépenser l’argent des Québécois. Mais moi, la question, je me la
pose. Prenons l’électrification des transports, est-ce qu’on va se retrouver
dans la même situation qu’avec l’éolien, par exemple? Oui, oui, oui, allons-y
sur l’éolien, pour finalement se rendre compte qu’on a des surplus qu’on est
prêts à brader. Est-ce qu’on va se retrouver, autrement dit, avec un 500 millions
dans l’électrification des transports, alors qu’il n’y a pas de plan
d’affaires? Est-ce que Mme Zakaïb, si elle était encore au Fonds de
solidarité, là, accepterait de donner 500 millions à un entrepreneur sans
qu’il ait un plan d’affaires?
Puis, pendant ce temps-là, ce qui me
décourage, c'est que les vrais déterminants pour l’économie du
Québec — formation de la main-d’œuvre avec la situation que nous
connaissons, réglementation au niveau de notre bureaucratie, environnement
d’affaires propice aux investissements, innovation… un peu comme ce que nous,
nous avions fait, c’est-à-dire d’avoir le courage de dire : les vieux crédits
d’impôt, la sédimentation où on en a, toutes proportions gardées, quatre fois
plus que l’Ontario, est-ce qu’on peut commencer à regarder ça? On l’a fait le
11 juin dernier en revoyant les 750 millions, là, de crédits d’impôt
à la recherche et développement et en trouvant une mécanique qui permettait de
générer davantage d’investissements privés. Hier, ce n'est pas ça qu’on a eu.
On a remis une autre couche sans prendre le temps de décaper des politiques que
l’on sait maintenant tous obsolètes. Donc, c'est décourageant, je pense, pour
le gouvernement du Québec, décourageant pour les Québécois, et, comme on le
disait, décourageant pour la classe moyenne.
M.
Bonnardel
:
Merci Stéphane. Vous savez, un des secteurs les plus importants d’une politique
de développement économique, c'est certainement le secteur minier. Il y a
160 pages là-dedans, et il n’y a absolument rien, aujourd’hui, pour
ramener un climat de confiance dans l'industrie minière. Et malheureusement le
constat, après un an de régime péquiste, est le suivant : on a tué le Plan
Nord, on a des baisses de redevances de 150 millions pour l’exercice
2012-2013, on a une augmentation du taux de chômage en région, et je vous donne
trois exemples… quatre exemples : au Saguenay, on est passés, en septembre
2012, de 8,6 % de taux de chômage à 9,7 %; en Gaspésie, on est passés
de 12,8 % à 15 %; sur la Côte-Nord, on est passés de 7,7 % à
11,1 %; et en Abitibi de 6,7 % à 7,9 %. La confiance de
l'industrie minière est au plancher, est à zéro. Et le PQ veut, en plus,
utiliser les surplus d’électricité à des fins électorales, quand, exemple, ce
sont tous les Québécois qui vont payer pour les contrats de gré à gré signés
dans l’industrie éolienne. Il n’y a aucune société minière qui a profité du
congé fiscal pour les investissements de 300 millions et plus annoncé lors
du dernier budget. Et, en terminant, le seul congé que le Québec et l'industrie
minière souhaiteraient, c'est de donner un congé sans solde au gouvernement
péquiste. Merci.
M. Legault
: Écoutez,
avant de passer aux questions, juste vous dire que vous avez devant vous quatre
personnes qui ont déjà créé des emplois dans des vraies entreprises privées. Et
moi, je suis tellement fier de l’équipe économique de la coalition. J’ai hâte
qu’on soit au gouvernement; on va vous en faire, des vrais budgets.
Le Modérateur
: On va
passer à la période de questions. Paul Journet.
M. Journet (Paul)
:
Bonjour.
M. Legault
: Bonjour.
M. Journet (Paul)
:
Vous venez de parler des mines. Justement, il y a l’étude du projet de loi sur
les mines qui avance, l’étude des mémoires est terminée. À quelles conditions
appuierez-vous le projet de loi actuel, surtout sachant qu’on est rendus au
troisième projet de loi déposé en environ quatre années... depuis quatre ans et
puis que l’industrie minière se plaint de l’imprévisibilité causée par ça?
M. Legault
: Écoutez,
j'ai eu la chance, dans ma tournée, de rencontrer plusieurs compagnies minières
à Sept-Îles, à Val-d’Or, à Rouyn-Noranda... Je leur ai même posé la
question : Est-ce que vous préférez qu’on adopte le projet de loi à peu
près comme ça ou si vous aimez mieux attendre la prochaine élection? Ils m’ont
tous répondu : On aime mieux attendre à la prochaine élection, puis ils
m’ont expliqué pourquoi. Dans le projet de loi n° 43, il y a plus de
100 mesures où on donne un pouvoir discrétionnaire à la ministre Ouellet.
Et l’industrie minière n’a aucune confiance dans la ministre Ouellet. Donc,
tant qu’il y aura ces pouvoirs discrétionnaires, je ne vois pas comment les
entreprises vont pouvoir investir. C’est comme de dire : On investit puis
on ne sait pas c’est quoi, les règles du jeu.
Donc, il faut que le projet de loi soit
complètement revu, mais ça traîne, il semble y avoir des dissensions à
l’intérieur du Parti québécois là-dessus. Pendant ce temps-là, les projets ne
se font pas dans le Nord québécois.
M. Journet (Paul)
: Mais
est-ce que pensez qu’il y a possibilité de faire certains amendements pour
diminuer ce pouvoir discrétionnaire là de la ministre ou est-ce que, carrément,
vous pensez que c’est rendu impossible, puis vous allez bloquer ça?
M. Legault
: Ah! Bien,
nous, on espère que c’est possible. Puis François y travaille, à essayer de
faire des amendements rapidement. Mais le Parti québécois ne semble pas vouloir
avancer, et puis on a une ministre qui est dogmatique, qu’est-ce que vous
voulez?
Le Modérateur
: Robert
Dutrisac.
M. Dutrisac (Robert)
:
Oui. Philippe Couillard a exigé le dépôt d’un budget, là, cet automne, là, surtout
s’il y a une élection, donc nécessairement un budget avant les prochaines
élections. Qu’est-ce que vous en pensez?
M. Legault
: Bien, ça
fait longtemps que Christian Dubé le demande. Nous, on aurait voulu avoir un
directeur du budget qui serait indépendant. Ça avait été même promis par
Mme Marois pendant la campagne électorale. Ce n'est pas fait. Une autre
promesse reniée de Mme Marois. Nous, on souhaiterait, effectivement, avoir
la situation... Parce que ce qui semble de plus en plus clair, c’est que
Mme Marois veut se précipiter en élection avant que les mauvais chiffres
commencent à sortir au cours des prochains mois.
M. Dutrisac (Robert)
:
Alors, si vous étiez au pouvoir, est-ce que vous envisageriez... Compte tenu de
la situation économique, là, où il y a une économie assez poussive, est-ce que
vous êtes d’accord pour stimuler, justement, la croissance économique par des
investissements?
M. Legault
: Bien,
d’abord, il faut voir ce qui nous a amenés à la situation actuelle. Ce n'est
pas une récession mondiale ou une récession nord-américaine ou une récession
canadienne, là. Le Québec est le seul État en Amérique du Nord à être en
ralentissement économique. Depuis le début de l’année, on a perdu
45 000 emplois au Québec; il s’en est créé 146 000 dans le reste
du Canada. Donc, c’est un problème qui vient de l’incertitude qui a été créée
par Mme Marois. Je viens de donner l’exemple des sociétés minières. Quand
vous dites aux sociétés minières : Je change les règles du jeu, je donne
un pouvoir discrétionnaire à une ministre dogmatique, bien, attendez-vous pas à
ce qu’il y ait des investissements privés. Donc, on voit une chute des
investissements privés. Donc, le ralentissement économique, là, il a été créé
par l’incertitude qui a été mise en place par Mme Marois, point.
Maintenant, ce qu'on dit, là, c'est que
prenons les crédits d’impôt de 2 milliards qu'on a déjà au Québec, aux
entreprises. Il y en a juste 700 millions en Ontario pour une économie qui
est deux fois plus importante, puis ça marche mieux en Ontario qu’au Québec. On
continue à creuser l’écart de richesse. Nous, ce qu'on a dit, là, de façon très
précise — Stéphane a expliqué, là — il y a
750 millions de crédits d’impôt en R&D, nous, on les changerait. Il y
a un 200 millions, là, on les passerait par les universités; le reste, on
changerait les critères. Donc, ce qu’il faut, là… Il y a deux méthodes :
il y a la méthode courageuse de revoir les dépenses qui sont déjà faites puis il
y a la méthode facile de Mme Marois où on en rajoute une couche, où on
rajoute des nouveaux programmes, alors qu'on n'a pas d’argent pour le faire.
Le Modérateur
: Martin
Ouellet.
M. Ouellet (Martin)
:
Oui. M. Legault, messieurs, juste pour préciser, être bien sûr, là, comme
les libéraux, vous dites que le gouvernement devrait déposer un budget cet
automne, là, pour…
M. Legault
: On l’a
dit, je pense, avant les libéraux, même, oui.
M. Ouellet (Martin)
:
O.K. Puis, que la stratégie soit électoraliste ou pas, il reste que ça vous met
des bâtons dans les roues pour les prochaines semaines, parce qu’eux, ils vont
se promener avec ça, ils vont faire des annonces durant, éventuellement, une
campagne électorale. Alors, comment vous allez manœuvrer là-dedans?
M. Legault
: Bien,
écoutez, c'est cousu de fil blanc, là, vous l’avez vu comme moi. Ils prennent…
Là, ils semblent vouloir prendre un peu notre position sur la
charte — en tout cas c'est ce que M. Parizeau
fait — ils prennent un peu notre position sur les commissions
scolaires, ils prennent un peu notre position sur le Plan Saint-Laurent, le
tourisme, l’innovation. Mais moi, je me dis, là, entre l’original puis la
copie, au même prix, c'est bien mieux de prendre l’original.
M. Ouellet (Martin)
:
Vous êtes sûr de ça?
M. Legault
:
Absolument, absolument, je suis sûr de ça.
Le Modérateur
: Simon
Boivin.
M. Boivin (Simon)
:
Oui, bonjour, M. Legault. Ce matin, à la radio, vous avez abordé la rumeur
à l’effet que le Parti québécois cherche à recruter Pierre Karl Péladeau dans
ses rangs en disant que vous aviez des doutes sur cette possibilité-là en
raison de la proximité du PQ avec les syndicats. Est-ce que j'ai bien compris
votre analyse de la situation?
M. Legault
: Bien,
regardez, là, d’abord, ces rumeurs-là, là, que plusieurs journalistes
répètent — il y en a qui mettent ça sur leurs blogues, dans des
articles, un petit peu partout, j’en vois qui sont là devant moi — ça
vient confirmer une chose, c'est que le Parti québécois a besoin de se trouver
quelqu’un qui connaît l’économie. Vous avez devant vous, là, quatre personnes
qui ont déjà créé des emplois dans des entreprises privées. Il n’y en a aucun
au Parti québécois. Donc, si j’étais à leur place, je serais… effectivement, je
cognerais à toutes les portes, peut-être même à celle de M. Péladeau.
Mais je peux vous dire que j’étais au PQ
quand M. Péladeau négociait avec Le Journal de Québec. Ce n’est pas… Il
y a une proximité que j’ai déjà mentionnée entre le PQ puis les syndicats, il y
a des personnes qui sont députées, qui sont très proches des syndicats. Mais,
pour l’instant, c'est de la spéculation. Donc, je n’irai pas commenter des
rumeurs, même si elles sont répétées par plusieurs journalistes.
Journaliste
: Est-ce
que néanmoins un cas de figure comme celui-là amènerait des questions sur la
propriété médiatique d’un élu?
M. Legault
: C’est une
rumeur. Là, vous êtes dans les «si, si, si», là. Ce qu'on voit là, c'est oui,
puis, si c'est M. Desmarais qui s’en va…
Journaliste
:
…question.
M. Legault
: …chez les
libéraux parce qu’il n’y a pas plus d’équipe économique chez les libéraux, mais
écoutez, on va attendre que ça arrive, là.
Là, pour l’instant, les deux vieux partis
essaient de convaincre des gens d’être candidats en économie. Nous, on a déjà,
avec nous, la meilleure équipe économique, des gens d’expérience. Donc, on va
les laisser aller, là. Pour l’instant, ils n’ont pas annoncé personne, puis
M. Bachand, il ne nous a pas dit qu’il revenait.
Le Modérateur
:
Jean-Luc Lavallée.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Bonjour, M. Legault. Dans les circonstances actuelles, déficit de
1,8 milliard après seulement trois mois du nouvel exercice financier,
serait-il acceptable de repousser de un an l’atteinte de l’équilibre
budgétaire?
M. Legault
: Non. Nous,
on pense, là, que c'est très important, là, compte tenu de la dette du Québec
de 250 milliards, qu'on atteigne dès cette année l’équilibre budgétaire.
M. Marceau nous dit que c'est possible, là. Ça semble flou un petit peu,
mais il nous dit que c'est possible.
Écoutez, là, s’il n’a pas encore pris les
mesures, qu’il prenne les mesures, là, mais on ne peut pas se permettre de
continuer à utiliser la carte de crédit de nos enfants. Ça va faire!
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Et le croyez-vous, que c'est possible de renverser la vapeur?
M. Legault
: Plus ou
moins, parce que ce qu'on sent — puis je pense que vous le sentez
tous — c'est que Mme Marois a l’air bien pressée de s’en aller
en élection avant d’avoir les prochains résultats trimestriels de ses finances
publiques.
Le Modérateur
:
Sébastien Bovet.
M. Bovet (Sébastien)
:
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Bovet (Sébastien)
:
Vous comptez 18 députés à l’Assemblée nationale, combien vous ont confirmé
qu’ils seraient candidats aux prochaines élections générales?
M. Legault
: Combien
ont confirmé qu’ils se présenteraient au Parti libéral, au Parti québécois?
Pour l’instant, tout le monde se représente.
M. Bovet (Sébastien)
:
Jacques Duchesneau vous a donc confirmé qu’il serait candidat aux prochaines
élections?
M. Legault
: Jacques
Duchesneau va être à mes côtés lors de la prochaine campagne électorale.
M. Bovet (Sébastien)
:
Là, vous jouez sur les mots, là. Est-ce que ça veut dire qu’il va être
candidat?
M. Legault
: Écoutez,
quand va être la prochaine campagne électorale?
M. Bovet (Sébastien)
:
Bien, d’ici quelques mois.
M. Legault
: On ne le
sait pas. Vous le savez, vous, qu’il va y avoir une élection le mois prochain?
M. Bovet (Sébastien)
:
Non, mais vous savez que vous ne dissipez pas les doutes sur Jacques Duchesneau
en disant qu’il serait à vos côtés.
M. Legault
: Bien, écoutez,
M. Lessard écrivait que Christian Dubé, qui est à côté de moi, ici, là,
qu’il ne serait pas candidat de la CAQ. Je ne sais pas. Je vais lui laisser la
parole. Comme ça, hein, ça ne viendra pas de ma bouche, là.
M. Dubé
: Je ne sais
pas, honnêtement, d’où vient l’intérêt pour Lévis tout d’un coup, mais
j’aimerais ça peut-être vous demander : Est-ce qu’il y a quelqu’un qui
veut se présenter dans Lévis, que je devrais être au courant? Parce qu'il y a
tellement...
M. Legault
: Un journaliste,
peut-être.
M. Dubé
: Peut-être un
journaliste, je ne le sais pas, mais, ce que je vous dis : Dites-le-moi,
s’il y a quelqu’un qui veut Lévis, je veux le savoir, parce que moi, je vais me
battre pour Lévis. Les gens de Lévis, ils le savent, ils m’ont accueilli depuis
un an. Dites-le-moi, s’il y a quelqu’un qui s’en vient à Lévis.
Moi, je vais être là, je vais être pour la
CAQ, je vais être... Et je peux vous dire, je l’ai dit depuis des semaines,
mais ce que j'aimerais dire, je trouve ça... que ça manque, des fois, un petit
peu de rigueur, quand les gens disent… répandent ces rumeurs-là, qui ne sont
pas fondées. Il n’y a personne à part vous, aujourd’hui, qui m’a demandé si
c’était vrai. Vous êtes la première personne qui le fait, qui m’appelle pour me
dire : C'est-u vrai que? Ça a été des rumeurs, et aujourd’hui je vais
dire : Est-ce que c'est de la déstabilisation ou... peu importe. Moi, ce
que je dis : Je vais être là. Puis s’il y a quelqu’un qui est intéressé
par Lévis, ça va me faire plaisir de lui expliquer le comté, parce que c'est un
très beau comté, puis j’ai très hâte de me représenter.
M. Bovet (Sébastien)
:
C’est la plus belle vue de Québec qu'on a, de Lévis.
M. Dubé
: Bien, je vous
dirais mieux que ça, parce que, regardez… M. Bovet, votre point est
tellement bon, juste pour vous préciser… Depuis que je suis là, il y avait un
beau projet, qui s’appelait la revitalisation de la traverse de Lévis, O.K.? Je
vais vous dire, maintenant, les gens de Québec, dans quelques années, vont
regarder le quai Paquet, où il va y avoir des lumières, il va y avoir des jets
d’eau. Je peux vous dire que, dans quelques années, les gens... même M. Labeaume
va être gêné de Lévis.
M. Bovet (Sébastien)
:
Est-ce que MM. Bonnardel et Le Bouyonnec peuvent prendre le même
engagement pour la prochaine élection?
M. Dubé
: Je vais les
laisser parler eux-mêmes.
M.
Bonnardel
:
Je serai présent à la prochaine élection. Affirmatif.
M. Bovet (Sébastien)
:
Aux côtés de M. Legault ou candidat?
M.
Bonnardel
:
Candidat encore pour la circonscription de Granby avec M. Legault.
M. Bovet (Sébastien)
:
M. Le Bouyonnec?
M. Le Bouyonnec
: Jean
Lapierre disait, ce matin, qu’avec 75 voix de majorité ça allait être dur pour
moi, mais j'ai l’intention de défendre mon comté puis de me... bec et ongles
pour conserver ce comté-là pour la CAQ.
M.
Bonnardel
:
Stéphane, en 2008, je l’ai gagné par 63.
M. Le Bouyonnec
: Ça,
c'est un bon exemple.
Journaliste : Mais, M. Legault...
M. Legault
: Bon! On
espère juste que les gens au Parti libéral puis au Parti québécois ont autant
de plaisir que nous autres.
Journaliste
: Mais,
juste pour dissiper le doute, là, pouvez-vous répondre, oui ou non, est-ce que
Jacques Duchesneau va être candidat de la CAQ...
M. Legault
: ...
Journaliste
: Attendez,
laissez-moi terminer ma question, s’il vous plaît. Est-ce que Jacques
Duchesneau va être candidat pour la CAQ lors de la prochaine élection?
M. Legault
: Il va être
à mes côtés. Si vous avez des questions à lui poser... Il faut attendre de
voir, il faut attendre de voir quelle est la date de l’élection, mais il a dit
qu'il serait à mes côtés. Point final.
Journaliste
: Mais
qu’est-ce que ça veut dire? Qu’est-ce que ça veut dire, ça, M. Legault?
M. Legault
: Oui, il va
être à mes côtés.
Journaliste
: Ça veut
dire quoi, «être à mes côtés»?
M. Legault
: Bien, il
va être à mes côtés. Il va être avec moi. Il va être avec moi dans l’autobus.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Journaliste
: …comme
candidat, M. Legault? Comme candidat?
M. Legault
: Il ma dit
qu'il serait dans l’autobus autant de jours que je lui demanderais. Donc, il
n’y a pas de problème.
Journaliste
: O.K., mais
pas comme candidat?
M. Legault
: Je n'ai
pas dit… je n'ai pas dit ça. Il sera à mes côtés. Il sera à mes côtés.
Le Modérateur
: Gilbert
Lavoie.
M. Legault
: M. Lavoie.
M. Lavoie (Gilbert)
:
Bon. Je vais vous...
Journaliste
: M. Legault,
votre femme aussi est à vos côtés, mais elle n'est pas candidate.
M. Legault
: Faites
attention, ça l’intéresse peut-être.
M. Lavoie (Gilbert)
:
M. Legault, je vais vous poser la même question que j’ai posée à Philippe
Couillard. Les partis politiques auront beaucoup fait, au cours des dernières
années, pour l’intégrité, pour le financement des dépenses, le plafond des
dépenses. Vous avez été… Qu’est-ce que vous pensez de ces politiques, de cette
publicité préélectorale à grandes pages qu’on a faite également pour le Plan
Nord?
M. Legault
: Bien,
écoutez…
M. Lavoie (Gilbert)
: …la
Coalition avenir Québec se prêterait aux mêmes manœuvres tout en gouvernant
autrement?
M. Legault
: Non. Écoutez,
moi, je pense, là, il faut être respectueux des contribuables. Je me rappelle du
Parti québécois qui dénonçait les publicités sur le Plan Nord. Ils font la même
chose sur la charte, la même chose sur un faux budget, parce que, contons-nous
pas d’histoires, c'est un faux budget qu’on a présenté hier, il n'est pas
financé. Donc, il y a des mesures sur trois ans qui n’ont jamais été votées à
l’Assemblée nationale, puis c'est déjà pages pleines dans les journaux. Moi, je
pense, là, que c'est de la vieille politique des vieux partis.
M. Lavoie (Gilbert)
:
Autre question, mais ce n'est pas à vos côtés non plus. La décision de devancer
les immobilisations… Bon, les immobilisations, ça s’ajoute à la dette, mais,
pour stimuler l’économie, ça s'est avéré assez efficace dans le passé.
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, c'est toujours une méthode facile de dire : Étant donné que
les immobilisations ne passent pas à la dépense, ça ne touche pas le déficit,
puis on va mettre bien des immobilisations. Moi, je me rappelle, là, plusieurs
fois d’avoir entendu Mme Marois dénoncer à l’Assemblée nationale le Parti
libéral parce qu’ils avaient fait plein d’annonces qui étaient au-dessus du
cadre financier. Ce que Mme Marois vient nous dire hier, c'est qu’elle veut
ajouter 565 millions d’immobilisations puis elle ne nous dit pas c'est
quoi, son cadre au total, d’immobilisations. C'est pas mal difficile de
répondre, là. Est-ce que ça rentre dans le cadre financier? Est-ce que ça veut
dire qu’on vient encore d’augmenter la dette d’un demi-milliard? Mme Marois,
là, qui crie sur tous les toits que les libéraux ont augmenté la dette est en
train de faire exactement la même affaire.
Le Modérateur
:Questions in English, Max Harrold.
M. Harrold
(Max) : Hello, Sir, how are you doing?
M. Legault
:
Hello.
M. Harrold
(Max) : Well, your colleague said that the PQ government is doping the
tax… the electorate with a… on the tax payers’ back. How will you counter these
promises that are going to come, that are going to seem very attractive to
average voter in the next few weeks?
M. Legault
:
Bien, they are not credible. You have more than 70 measures costing $2 billion,
and we don’t have this money. So, where will we take this money? That’s the
main problem. It means that the money we put to help companies, it’s money that
we won’t be able to put in your pocket. And we think that, right now, the
middle class, we owe them some tax cuts. So, right now,
the Parti québécois won’t have
any margin to be able to do those tax cuts.
M. Harrold (Max) :And on the deficit, we know that it has gotten worse,
or that’s what we were told. Are you willing to pledge to run a campaign on
promising that you… the first thing you would do, in the first year, would be
to achieve a balanced budget?
M. Legault
:Absolutely, absolutely, in being rigorous.
Right now, Christian Dubé will table, in a month, a report. He’s looking right
now at each expense. So, that’s what we have to do, that’s what the Parti
québécois and the Liberal Party didn’t do in the last 10 years. So, that’s
why we stand where we are right now.
Le Modérateur
: Caroline Plante.
Mme Plante (Caroline)
: Hello, Mr. Legault, are you surprised to hear this morning
Mr. Couillard say that he won’t necessarily strive to achieve zero deficit
if it means jeopardizing economic growth? Are you surprised to hear him say
that?
M. Legault
: I disagree, I disagree with him. I think that, right now, we cannot
afford more deficits in Québec.
We already have the largest debt of all provinces, $250 billion. We’re using
the credit cards of our children, we have to stop doing so. So, I disagree with
that. We have to reach this year the zero deficit.
Mme Plante (Caroline)
: On a lighter note, I know it’s just au rumor, but Pierre Karl
Péladeau going to the PQ, what are the odds of that’s going to happen?
M. Legault
: I think that these rumors about Pierre Karl Péladeau, they show
that right now the Parti québécois doesn’t have any economic team. Right now, they have nobody having
experience in creating real jobs in a real company. You have four of us in
front of you who did so. So right how it’s speculation, so I won’t comment
speculation.
Le Modérateur
: And the last question, Shawn Lyons.
M. Lyons (Shawn) : Mr. Legault, a very flashy announcement yesterday, we see ads
in the newspapers now for this new economic development strategy, what do you
make of all this in the way the PQ is handling this?
M. Legault
: I think that it’s clear that Mrs. Marois doesn’t want to see
the financial results of the next few months for the QuébecGovernment, so
she’s trying very hard to be able to open a window and have an electoral
campaign in the next few weeks. And I think that Mrs. Marois is doing
exactly what Mr. Charest was doing before, which is use tax payers money
to put ads in newspapers. And she said that it wasn’t right when it was about
the North Plan, and right now it’s supposed to be right because it’s her plan.
It’s again what she said during the electoral campaign.
M. Lyons (Shawn) : Now, you got your economic team around you here...
M. Legault
: Right.
M. Lyons (Shawn) :
The... If things are as bad as you say they are right
now with the economy and the Government wants to use
this to launch an election over the next few weeks, isn’t that good for your
party? Shouldn’t you be looking forward to jumping into a campaign?
M. Legault
:
If there’s a campaign, we’ll be ready. And we hope that the campaign be about
economy. And we have the best program and the best team, and we will also have
the Projet Saint-Laurent tabled in a few weeks from now.
M. Lyons (Shawn) :
One question for Mr. Dubé, before you go...
M. Legault
:
Yes.
M. Lyons
(Shawn) : Just on the job creation. Isn’t any
plan to try to create 43 000 jobs a good idea? Or
Mr. Le Bouyonnec...
M. Le Bouyonnec
: I would transfer that to him.
M. Dubé
: When you’re looking at the plan they’ve put forward, it’s interesting
to see that it’s 40 000 over a two-year period.
So, it’s quite a lot of money, $2 billion for 40 000 over two years.
And in total, including the other jobs created normally by the economy, it’s
40 000 per year, which is roughly the average we had. So, basically, what
we do, we spend $2 billion to stay put and not to create an increase in
job creation, really. So, I think it’s... that solution is not the solution we
were looking at, us, at the Coalition avenir Québec.
Le Modérateur
:
Juste une très petite rapide et ensuite Paul veut juste... en français.
M. Legault
:
Juste pour Caroline.
Mme Plante (Caroline)
:
Ah! Merci. Do you... The fact that the PQ is dividing up this economic plan
into four or five distinct announcements in the weeks to come, is that a smart
strategy? Is it going to be hurting you?
M. Legault
:
I think that people, what they see since a few weeks, is that they make announcements
everyday. And Mrs. Marois is always there to show her face with an announcement.
So, what they announce is that they’ll keep on doing so for the next weeks,
so... But I don’t think that people will accept that. They know very well that
we don’t have the money to continue to make these kinds of announcements, so I
think it will be counterproductive.
Le Modérateur
:Juste vraiment la dernière, Paul.
M. Journet (Paul)
:
...une réaction à un événement récent dans l’actualité, M. Legault. Le DGE
dépose huit constats d’infraction dans une affaire de prête-noms liée à une
activité avec Nathalie Normandeau. M. Couillard, tantôt, a dit que le
problème, ça venait des individus qui auraient servis de prête-noms et non du
parti. Comment vous réagissez à ça?
M. Legault
: Bien,
écoutez, vous vous rappelez du débat des chefs? J'ai demandé trois fois à
M. Charest s’il dénonçait les façons de faire de Nathalie Normandeau, il a
refusé de me répondre... J’espère que M. Couillard va vous répondre, ce
n'est pas à moi à répondre.
M. Journet (Paul)
: Ça
nous dit quoi sur le Parti libéral?
M. Legault
: Bien,
écoutez, Nathalie Normandeau a accepté des billets d’un gars qui voulait avoir
un contrat de son ministère. Moi, j'ai déjà dit qu’elle avait manqué de
jugement. Maintenant, là, je n’ai pas vu les accusations.
Le Modérateur : Merci.
M. Legault
: Merci.
(Fin à 12 h 18)