(Neuf heures quarante-six minutes)
Mme Boulet
: Alors,
bien, tout d’abord, d’entrée de jeu, merci d’être présents ce matin à ce bref
point de presse. Je voudrais, dans un premier temps, au nom de tous mes
collègues, offrir mes plus sincères condoléances à la famille Desmarais. Alors,
tout le monde sait, au Québec et partout dans le monde, à quel point M.
Desmarais a été un bâtisseur. C’est un modèle, une source d’inspiration pour
nous tous au Québec. Alors, il faudrait qu’on prenne un moment de recueillement
pour avoir des pensées toutes particulières pour la famille Desmarais ce matin.
Merci.
Le Modérateur
:
Maintenant, sur la question des feux de forêt…
Mme Boulet
: Alors, ce
matin, on veut revenir… le Parti libéral du Québec, on veut revenir évidemment
sur la gestion des feux de forêt cet été et les pannes de courant qui s’en sont
suivies.
Premièrement, sur les
feux de forêt, je voudrais dire qu’on a été témoins de la très grande
incompétence de la ministre des Ressources naturelles qui a eu besoin d’un
briefing d’un journaliste pour savoir comment elle devait intervenir dans le
cas des feux de forêt. Alors, on est intervenus trop tard, on a attendu finalement
que toute la Minganie soit brûlée avant d’intervenir, ce qui est, dans un
premier temps, un signe de grande incompétence de la part de la ministre des
Ressources naturelles.
Maintenant, je veux revenir sur le fait
qu’Hydro-Québec a associé les pannes d’électricité de milliers de Québécois et
les a associées à ces feux de forêt. Et on a un média qui a sorti la nouvelle
comme quoi que l’information n’était pas juste, qu’Hydro-Québec et M. Thierry
Vandal n’ont pas donné l’heure juste ni à la ministre, ni au gouvernement et
encore moins aux Québécois.
Alors, nous, comme
parti politique, ce matin, nous réclamons d’Hydro-Québec, du gouvernement et de
la ministre le dépôt des rapports. On veut savoir la chronologie des
événements, pourquoi on a connu ces pannes d’électricité là importantes au
Québec et on veut avoir également les bordereaux de transmission, donc qui a
été informé et quand ils l’ont été? Alors de toute évidence, Hydro-Québec
ignore totalement la ministre, la ministre n’a aucun contrôle sur Hydro-Québec.
Alors, nous exigeons de Thierry Vandal, du gouvernement, d’avoir le dépôt de
ces rapports-là. On veut connaître la vérité. On nous l’a cachée, on a conté
des histoires aux Québécois. Alors, nous, on exige, en toute transparence,
qu’Hydro-Québec et M. Vandal remettent ces rapports-là pour que l’ensemble des
Québécois puissent connaître la vérité sur la situation des pannes
d’électricité que nous avons vécues cet été au Québec.
Mme Lajoie (Geneviève)
:
Justement, concernant le comportement de M. Vandal qui n’a pas informé
correctement et la ministre et les Québécois, qu’est-ce que vous... est-ce que
vous pensez qu’il a encore la légitimité pour occuper ce poste-là?
Mme Boulet
: Bien, écoutez,
c’est inacceptable, totalement inacceptable. Premièrement, il a donné une
information, mais il y a deux fautes. Il a donné une information, mais qui
n’était pas la bonne. Donc, en plus, il n’a pas donné l’heure juste, il n’a pas
donné la vérité à la ministre. Donc, c’est totalement inacceptable de la part
d’un dirigeant d’une société d’État. Alors, nous réclamons le dépôt de ces
rapports-là, et, nous, on veut savoir... on veut connaître la vérité.
M. Gentile (Davide) : Vous
trouvez que c’est anormal qu’eux se réfugient derrière une certaine forme d’autonomie,
là, pour...
Mme Boulet
: Bien, c’est
une société d’État, mais, au-dessus d’une société d’État, il y a une ministre
puis il y a une première ministre. Alors, ils ont la responsabilité de se
rapporter au gouvernement et, cette fois-ci, ils se sont rapportés en ne
donnant pas l’heure juste, en ne donnant pas la vérité au gouvernement. Alors,
c’est totalement inacceptable. Je pense que c’est une façon de faire qu’on ne
peut pas accepter de la part de M. Vandal. Et les Québécois ont droit à la
transparence, les Québécois ont droit de savoir la vérité, de connaître l’heure
juste. Pourquoi on a vécu de telles pannes? Est-ce que c’est la faute des feux
de forêt ou est-ce que c’est la faute d’un disjoncteur et d’un problème
d’entretien chez Hydro-Québec? C’est un impératif de connaître la réponse.
M. Gentile (Davide) : Est-ce
que ça part d’une culture un peu qui est à changer à Hydro-Québec, là?
Mme Boulet
: Bien, écoutez,
c’est sûr que c’est une société d’État, une grande société d’État, mais je
pense qu’il ne faut jamais oublier qu’il relève d’une ministre, qu’il relève
d’un gouvernement et il a un devoir de transparence à l’égard du gouvernement.
Et je pense que, dès qu’on déroge à cette règle-là, je pense qu’on fait fausse
route. Et les Québécois... Oui?
M. Journet (Paul)
: Mais
pour revenir à la question de ma collègue, est-ce qu’il a encore la légitimité?
Mme Boulet
: Écoutez,
il y a beaucoup de choses qu’on peut se poser comme questions. C’est clair que
ce geste-là est inadmissible, inacceptable et qu’il y a des questions à se
poser, comme ministre responsable de la société d’État.
M. Robillard (Alexandre)
:
...il est encore crédible?
Mme Boulet
: Il y a des
questions à se poser, comme... Je vous le dis, moi, si j’étais ministre,
sincèrement, là, si la société d’État relevait de moi, assurément qu’il y aurait
des questions et une analyse très pointue, très fine, très pointue du dossier
et de l’agissement des hauts dirigeants de la société.
M. Dutrisac (Robert)
:
C’est rare qu’on vous voit du même côté que Martine Ouellet.
Mme Boulet
: Bien, je
ne vous dirais pas que je suis du même côté qu’elle, parce que, elle, de toute
façon, Hydro-Québec, ils l’ignorent totalement. Elle n’a aucun contrôle sur
Hydro-Québec et elle a fait preuve cet été, durant les feux de forêt, d’une
grande, d’une grave incompétence qui a fait en sorte que toute la Minganie soit
brûlée avant qu’elle intervienne. Et c’est un journaliste qui a dû lui dire ce
qu’elle devait faire.
Alors, s’il y a un
changement de personnel, un roulement de personnel qui est trop fréquent chez
elle, puis qu’on ne la tient pas au courant des dossiers, bien, je pense
qu’elle aussi elle doit se poser de sérieuses questions.
M. Corbeil (Michel)
:
C’est un gouvernement libéral qui a nommé M. Vandal. Est-ce que le... ce
que vous lui reprochez, vous n’aviez pas des indices, des échos que c’était...
Mme Boulet
: Écoutez,
les gens peuvent avoir des compétences. Entre avoir des compétences puis dire
qu’ils posent toujours les bons gestes avec un bon jugement, c’est deux choses.
M. Corbeil (Michel)
:
C’est le même homme qui avait recommandé d’investir dans Gentilly et qui, au
changement de gouvernement... Qu’est-ce que vous en tirez, comme...
Mme Boulet
: Bien, c’est
ce que je vous dis, ça n’enlève pas les compétences et l’intelligence d’une
personne. Maintenant, ici, c’est une question de jugement et d’attitude. Alors,
on peut se questionner sur le jugement et l’attitude que M. Vandal a eus à
l’égard de ce dossier-là et le manque de transparence évident...
M. Corbeil (Michel)
:
…uniquement de ce dossier-là?
Mme Boulet
: Bien non,
il pourrait y en avoir quelques autres. Vous avez tout à fait raison, il
pourrait y en avoir quelques autres sur lesquels on peut se questionner.
M. Corbeil (Michel)
:
...il était transparent...
Mme Boulet
: Sur la transparence,
écoutez, il faudrait que je fasse le tour. J’arrive, comme critique, là, dans
l’énergie. Sur la transparence, il faudrait que...
M. Corbeil (Michel)
:
Vous l’étiez au gouvernement.
Mme Boulet
: Oui, il
faudrait revoir l’ensemble des dossiers, mais, effectivement, ce n’est pas la
première fois qu’on aurait raison de se questionner.
Le Modérateur
:
Dernière question en français, peut-être? Parfait. Ça vous va? Merci.
Mme Boulet
: Merci
beaucoup.
(Fin à 9 h 52)