(Onze heures treize minutes)
M. Fournier
: Alors, je
veux simplement ajouter quelques mots, suite à la période de questions qu’on
vient d’avoir, dans le fond, sur le dossier de l’assurance autonomie. Hier, on
a eu une représentation de la part du Regroupement québécois des résidences
pour aînés, qui, franchement, est le premier groupe qui vient établir un coût à
l’égard de l’assurance autonomie pour les personnes qui ne sont pas en
institution. Et, jusqu’ici, on avait eu l’association des retraités, Claude
Castonguay, le Commissaire à la santé et au bien-être et bien d’autres qui
avaient dénoncé le fait que, dans la politique ou dans le projet, dans le livre
blanc sur l’assurance autonomie, il n’y avait pas de cadre budgétaire.
Et, dans le fond, pourquoi il n’y a pas de
cadre budgétaire? Quand vous voyez le projet en question, on a plutôt
l’impression d’avoir devant nous un ballon, un ballon électoral. Ça, c’est le
projet tel qu’on l’a. Le cadre budgétaire, dans le fond, c’est un peu comme une
aiguille. Si vous mettez le cadre budgétaire dans la politique, bien, c’est la
même chose que mettre une aiguille dans un ballon. Et ça fait pouf! Et c’est la
raison pour laquelle il n’y a pas de cadre budgétaire dans cette politique-ci.
Pourquoi? Parce que le gouvernement veut dire : Nous voulons apporter beaucoup
de services aux aînés, mais nous ne voulons pas vous dire combien ça va coûter.
Nous ne voulons pas vous dire qui va payer.
Aujourd’hui, vous avez entendu la première
ministre dire que c’était 100 millions par année. Hier après-midi, le
président du conseil des... Regroupement des résidences pour aînés a évalué… et
tenez-vous bien, puis vous pourrez aller voir les galées, 4,4 milliards de
dollars pour 200 000 aînés, ceux qui ont besoin de plus de services, là.
Je l’admets, là, ce n’est pas pour les cas légers, c’est pour les cas où il y a
plus de besoins de services. Sur 725 000 personnes admissibles, il a
compté pour les 200 000 qui ont besoin de plus de services, et ils
arrivent à 4,4 milliards de dollars. Soyons honnêtes, il ajoute qu’il y a
1 million déjà prévu dans le budget, donc il manque 3,4 milliards.
Évidemment, le reste, entre le 200 000 et le 725 000, n’est pas
encore budgété.
La question que je pose aujourd’hui, que je
vous pose à travers vous : Ne serait-il pas normal que la première ministre
dise, lorsqu’elle fait des propositions, les coûts de ces propositions? Dans le
projet lui-même, dans le livre blanc de M. Hébert, on lit ceci : La
publication du livre blanc aura une large diffusion, puis suivie d’une
commission parlementaire qui vise à soumettre la proposition à la réflexion du
plus grand nombre, va nous permettre de disposer d’une lecture commune et de
faire en sorte que chacun soit solidairement partie prenante aux décisions.
Comment on peut être solidairement partie prenante aux décisions quand on
n’arrive pas à savoir combien ça coûte, quand ce sont les groupes qui viennent
nous dire l’évaluation des coûts? Il y a quelque chose qui ne fonctionne
pas.
Et je termine. Que ce soit pour ce plus
que 3 milliards pour l’assurance autonomie, que ce soit pour le
2 milliards pour le plan panique, que ce soit pour le manque à gagner de
2 milliards en 2014‑2015, que ce soit pour le déficit, en 2013‑2014, de
2 milliards qui semble s’annoncer, on ne sait toujours pas où Mme Marois
va aller chercher l’argent. Je pense qu’il serait temps que quelqu’un dise à
Mme Marois que les Québécois ne sont pas des guichets automatiques.
M. Journet (Paul)
:
Mais, selon vous, le Québec n’a pas le moyen de se payer les services et les
programmes prévus dans l’assurance autonomie?
M. Fournier
: Je crois
qu’il serait préférable que le ministre nous dise quelle est l’évaluation des
coûts. D’abord, on va se dire ceci : Vous et moi, on sait comment ça
fonctionne. Le livre blanc n’aurait pas été diffusé si le ministère des
Finances puis le Conseil du trésor n’avaient pas fait une évaluation des
scénarios. Alors, pour répondre à votre question, j’ai besoin d’avoir, dans les
paramètres pour analyser la chose, la couverture publique sera de combien.
100 %, 50 %, 20 %, 10 %? Les coûts sont de
4 milliards, 5 milliards? Je ne sais pas. Mettons 4 milliards,
puis, la couverture publique, c’est 100 % ou c’est 10 %? J’ai besoin
d’avoir cette réponse. Aujourd’hui, ils sont à 15 %. Le ministre répond
qu’il veut aller à 30 %, 40 %. Mais, elle est où, dans le cadre
budgétaire? Où on me dit cela? Parce que, si on doit passer…
Je sais que ça fait compliqué, là, mais
imaginez comment les gens peuvent travailler avec ça. Imaginons qu’on veut
faire passer la couverture à 30 % et qu’elle est à 15 %. Il va
falloir… ça va nous déterminer combien de points d’impôt de plus il faut
charger pour payer ça, et on va pouvoir identifier la contribution de l’usager.
Ce n’est quand même pas banal, là. On fait un projet puis on dit au monde :
Vous allez payer. C’est un peu normal qu’on lui dise combien il va payer.
Ce que je déplore puis je le fais de façon
bien calme, il y a une espèce de pattern qu’on voit, où le gouvernement nous
fait des propositions pour faire discuter sans jamais nous donner les chiffres
qui vont avec. Et Mme Marois disait aujourd’hui : Les Québécois, ils
veulent ça, ils en veulent plus de soins. Bien sûr, mais vous allez chez Brault
et Martineau, vous allez peut-être vouloir avoir tous les fauteuils. Mais on ne
peut pas dire, comme Brault et Martineau : Achetez tout de suite, payez
plus tard. Les Québécois doivent savoir combien ça coûte.
M. Boivin (Simon)
:
L’évaluation de M. Maurice, là, qui s’élève à 4,4 milliards, là, est-ce
que lui en arrive à ce montant-là dans un scénario où 100 % des services
sont pris en compte?
M. Fournier
: Il n’est
pas dans le 100 %, là, il dit le coût. Alors, il dit... Dans le fond…
M. Boivin (Simon)
:
...la prise en charge des...
M. Fournier
: Il dit :
Le coût pour les 200 000 personnes qui ont besoin de niveaux de services
plus élevés… sur le 725 000, il en regarde 200 000. Il dit :
Voici, ce que voulez faire, là, le coût de ça, c’est 4,4 milliards de
dollars. Alors, évidemment, quand vous voyez l’ensemble des services pour
725 000, ça va être plus cher, mais concentrons-nous à ce
4,4 milliards.
La question est la suivante : Si c’est
10 % que le gouvernement veut couvrir et que les gens vont payer
90 %... Bon, d’abord, il faut le dire, ça, c’est déjà utile. Mais déjà, le
10 % du 4,4 milliards, pour seulement 200 000, c’est déjà plus
que 100 millions dont parlent le ministre et la première ministre.
Commençons par ça.
Aujourd’hui, la réalité, le ministre dit :
Aujourd’hui, on paie 15 %. Donc, on n’est plus à 10 %, on est à
15 %, c’est quand même plus que 100 millions. Hier, il a ajouté,
quand M. Maurice disait ça : Nous, on voudrait aller à 30 % ou
40 %. Arrangez ça comme vous voulez, là, mais 4,4 milliards, quand
vous prenez 30 % ou 40 %, ça fait plus que 100 millions. Alors,
je vous repose la question : Il est où, le cadre budgétaire? Comment les
Québécois peuvent être solidaires dans les décisions prises? Pourquoi est-ce
que le gouvernement décide de se comporter comme s’il était un vendeur de
produits où les gens n’ont pas à savoir le coût qu’ils vont devoir payer?
Puis je ne parle pas juste des impôts, là,
dont on nous a dit : Ça va être les points d’impôt qui vont être
augmentés. Je parle aussi de l’usager, je parle des aînés, notamment, à qui on
dit, en ce moment : J’ai une excellente offre de service pour vous, regardez
tout le bouquet de mesures que j’ai pour vous. Puis là ils sont là puis ils
disent : Combien ça coûte? Occupe-toi pas de ça. On te dira ça plus tard.
Il n’y a pas un biais dans la transparence? Il n’y a pas un problème de
transparence? Moi, je vous soumets que c’est inacceptable.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Il y a des questions sur un autre sujet, si on peut y aller. Il y a de
nouvelles révélations ce matin dans le journal, là, concernant le scandale des
papiers commerciaux à la Caisse de dépôt. Il semble qu’un des administrateurs de
la caisse, le V.P., aurait vraiment ignoré, là, les signaux, les avertissements
sur l’effondrement imminent du marché. La question est la suivante :
Êtes-vous allés au fond des choses, en commission parlementaire, à l’époque, là-dessus?
M. Fournier
: Bien, écoutez,
moi, je me souviens de l’ensemble des participants qui y étaient. Je pense
qu’ils ont fait le tour de la question. Mais, plus que ça, ils ne peuvent pas
non plus avoir les réponses. Il faut faire des réponses pour les gens qui y ont
apporté des réponses. Mais il y a eu plusieurs transformations, qu’il y a eues,
à la Caisse de dépôt, dans la foulée ou dans la suite de ces éléments-là, des
transformations qui ont reçu l’aval d’à peu près tous les observateurs et ceux
qui ont donné des avis là-dessus.
Dans les... à la nouvelle dont vous faites
référence aujourd’hui, je pense que c’est à la Caisse de dépôt de dire aujourd’hui
si toutes les transformations qu’ils ont réalisées après le problème des PCAA
et si ces transformations-là qu’ils ont faites sont suffisantes, à la face du
reportage qu’il y a aujourd’hui. Je veux dire, honnêtement, c’est à eux
d’évaluer, de faire le diagnostic là-dessus.
Mme Prince (Véronique)
:
Y a-t-il eu négligence? Pensez-vous qu’il a pu y avoir négligence? Je veux
dire, vous étiez au pouvoir à ce moment-là, vous aviez des contacts avec eux.
M. Fournier
: Bien,
écoutez, je pense que vous avez... Même, dans la couverture aujourd’hui, vous
dites que le président n’était pas au courant lui-même, que c’était une
personne qui semble avoir — il semble, là, parce que je m’en remets à
vous — qui semble avoir réagi tardivement. Alors, je vous renvoie à
tous ces éléments-là, là.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Est-ce qu’on a entendu les bonnes personnes à l’époque? Parce que la CAQ, ce
matin, vous accuse d’avoir manqué de transparence dans tout cet épisode-là.
M. Fournier
: C’est
assez difficile à dire, parce que c’est... Je sais bien que la CAQ n’existait
pas, mais l’ADQ, donc le fonds de commerce de la CAQ, était présent, ils
étaient là. Si mon souvenir est bon, j’ai l’impression que Québec solidaire
aussi était là. Alors, transparence? On a fait une commission parlementaire.
Puis tantôt, je parlais de transparence de Mme Marois. Je pense qu’on avait
passé le test pas mal mieux que le gouvernement actuel.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Pour finir, est-ce qu’il faut creuser ça davantage? C’est ce que M. Legault
propose, là.
M. Fournier
: Moi, la
proposition que je fais, je crois que la Caisse de dépôt doit aujourd’hui, à
l’égard de cette nouvelle-là, regarder toutes les transformations qu’elle a
faites et se dire : Est-ce que ces transformations-là sont complètes eu
égard à cette information-là qui, pour vous et moi, est nouvelle ce matin? Pour
eux, je l’ignore, je ne peux pas répondre pour eux. Mais je pense que le
diagnostic des transformations réalisées, qui a reçu l’aval de tout le monde,
doit être revu ou refait à la lumière de cet élément-là pour voir, de leur part,
si tout est conforme.
M. Lessard (Denis)
: Le
crucifix à l’Assemblée nationale, comment la décision...
M. Fournier
: Pardon,
je n’ai pas compris.
M. Lessard (Denis)
: Le
crucifix à l’Assemblée nationale, comment la décision pourrait se prendre?
C’est un vote? C’est au BAN? C’est...
M. Fournier
: Je vais
laisser le gouvernement nous dire quel est le chemin qu’ils veulent faire à cet
égard-là. Il semble que ça va être demain. On pourra apporter plein
d’éclairages.
M. Lessard (Denis)
:
...en faveur du retrait du crucifix. C’est ce que j’ai compris de...
M. Fournier
: On
pourra...
M. Lessard (Denis)
:
...du point de presse de M. Couillard...
M. Fournier
: Je
vais... Dans les positions que nous avons prises, vous savez, même si Mme
Marois aujourd’hui nous insulte en disant qu’on n’a pas de position, on a une
position sur le visage découvert, sur les balises, sur la neutralité de l’État,
et je tiens à vous dire qu’on a aussi une position, et on n’a pas à être
insultés d’une position qui est de dire que nous allons défendre les droits et
les libertés...
M. Lessard (Denis)
:
Sur le crucifix, quelle était votre position?
M. Fournier
: Que nous
allons défendre les droits et les libertés de tous les Québécois. Et, M.
Lessard, sur le crucifix, on va attendre ce qu’est la proposition du ministre
et du gouvernement. Mais je vous rappelle que les balises, l’égalité
hommes-femmes que nous avions mise, le visage découvert et la grande importance
à défendre les droits et libertés vont toujours faire partie de l’opposition
que nous avons.
Alors, n’acceptez pas quand les gens
disent qu’on n’a pas de position. Je suis content et heureux qu’au Québec — je
suis étonné qu’on soit les seuls, par contre — content qu’il y ait un
parti politique qui défende les droits et libertés. Savez-vous quoi? Les
vôtres, les vôtres et les vôtres. Nous allons défendre vos droits et vos
libertés et nous n’allons pas nous laisser insulter par ceux qui disent qu’on
n’a pas de position. Nous sommes fiers de défendre les droits et les libertés. Merci
beaucoup.
Mme Prince (Véronique)
:
M. Fournier, M. Fournier, une dernière question…
Le Modérateur
: On va
en prendre une dernière en français puis...
Mme Prince (Véronique)
:
…sur le fait que M. Couillard se présente aujourd’hui dans d’Outremont. Est-ce
qu’enfin vous allez l’avoir dans vos rangs à l’Assemblée nationale? Est-ce que
vous pensez que le chef doit maintenant...
M. Fournier
: Je
regardais la montre...
Mme Prince (Véronique)
:
Vous cherchez une façon de vous échapper?
M. Fournier
: Je
regardais la montre de Charles. La question est la suivante : Est-ce que
le décret a été émis?
Mme Prince (Véronique)
:
Non, mais il se présente. La conférence de presse est cet après-midi.
M. Fournier
: Et
j’imagine qu’elle va être...
Mme Prince (Véronique)
:
Alors, êtes-vous heureux d’avoir votre chef enfin à l’Assemblée?
M. Fournier
: J’imagine
qu’elle va être très conditionnelle. Je vais répondre au conditionnel à votre
question, si vous me le permettez. Alors, au conditionnel, je suis très heureux
d’avoir M. Couillard comme chef.
Journaliste
: Au
conditionnel?
M. Fournier
: Je vais
enlever mon conditionnel, vu que j’ai changé ma réponse.
M. Boivin (Simon)
:
Dans l’optique où il s’en vient en Chambre, vous allez perdre votre rôle de
chef en Chambre. Est-ce que vous avez des visées sur des dossiers particuliers
ou des postes...
M. Fournier
: Alors, si
éventuellement il y avait un décret, si éventuellement il était candidat à
l’élection, connaissant tout son talent, je suis persuadé qu’il gagnerait. Et
conséquemment, comme chef de parti, il devient chef parlementaire, ce qui va me
propulser à l’extérieur du siège où je suis. Et, pour le reste, lorsqu’il sera
chef parlementaire, ce genre de question sera pour lui d’offrir des réponses.
Mme Prince (Véronique)
:
Alors, on va reformuler notre question, à ce moment-là.
M. Fournier
: C’était
la dernière.
Mme Prince (Véronique)
:
Est-ce que vous pensez qu’il est temps qu’il soit à l’Assemblée nationale? Est-ce
que, pour les troupes, la cohésion, tout ça, c’est bon qu’il soit ici?
M. Fournier
: Mon avis
à moi, là, mais c’est un avis personnel, vous allez me dire, mais moi, je ne
trouve pas qu’il y a une difficulté de cohésion. Je suis heureux qu’il soit ici
et je suis heureux qu’il soit à la rencontre des Québécois sur le terrain. Pour
être franc, ce que je trouve dommage, c’est que Mme Marois ait dit : Je
veux absolument qu’il revienne, puis elle a appelé les élections au moment où
elle est sûre qu’il ne pourra pas rentrer avant le mois de février. Je trouve
ça drôle, tu sais, je trouve ça bizarre. Mais, bon, je laisse ce petit jeu là
partisan à Mme Marois.
Mme Montgomery
(Angelica)
: So how significant is it or how important is it that
we’ll be finally seeing the Charter of values bill tomorrow?
M. Fournier
:
Well, first, I’ll wait for tomorrow to make comments about what’s going to be
in the bill. But certainly, if the news, the reports are true and the fact that
they are going to put in their bill what they are saying in their numbers…
numerous rumors that they sent, I don’t see it as a good day for Québec,
certainly not a good day for those who think that rights and liberties of every
Quebeckers have to be respected. Certainly not.
And what about the
respect for the institution in those matters, which is the Commission des
droits et libertés de la personne? What about the fact that there is no «opinion
juridique» on their position? In fact, we’ve got one. One is from the Commission
des droits de la personne who said that this is against rights and liberties.
So if ever tomorrow it’s
a confirmation of their position, it will be a sad day for rights and liberties
in Québec.
Mme Montgomery
(Angelica)
: And the PQ youth wing and there is speculation
that they don’t support… that they are divided over this charter. What is going
to be like for the PQ as they head into this convention over the weekend?
M. Fournier
:
Ask the question to Mme Marois. This morning, half an hour ago, she said in the
Assembly that her bill won’t divide, her bill is for a debate. Well, I’m sorry,
you and me know that this bill is for division, is for separation and is
against… it is against the harmony of a society where you have to give a place
to each and everyone.
Mme Montgomery
(Angelica)
: Then, on the…
M. Fournier
:
And I think that’s going to be the last one probably. And you have one after
that. Good.
Mme Montgomery (Angelica)
:
On the tax «sur l’autonomie», the independent living, is this a money trap or,
if so, why?
M. Fournier
:
The problem here, again, is the same problem that we see in many files, you
know, the same about the $2 billion deficit of 2014, $2 billion that
we don’t have for 2014‑2015, $2 billion for the «plan panique» of the
Government they announced in early October. We never know where they’re going
to take the money. Here, we’ve got a government who is saying : We want to
deliver many services. Good idea. What’s the amount? They say
$100 million.
Yesterday, someone came,
someone who is in the field, and said : For 200,000, not everybody,
200,000, it’s going to be $4.4 billion. So I’m just asking : Is there
a difference between a $100 million and $4.4 billion? I think, yes.
Why is the Government hiding their scenario, their hypothesis of the cost of
what they are offering? It’s a big balloon. This is a big balloon. If you’ve
got the number, you’ll see what will happen with the balloon. Pouf! No more
balloon, no more proposition because you cannot say to someone : I’m going
to give you the moon, it won’t cost anything. Nobody believes that.
M.
Lyons (Shawn) : Then we’ve seen the PQ’s position on how they’re going
to fight you by saying the Liberals had no position when it comes to State
neutrality. How big of an issue… how big of a fight do you think you’re going
to have to convince people that you do have a position, even though it’s… you
know, it’s less flashy, it’s less… their isn’t many controversial things in it?
How do you convince people that the PQ is wrong and you do have a position on…
Because, there, they take up all the oxygen in the debate with their own
charter, their proposals.
M. Fournier
:
More than 100 years now that we live in a society where we think that
difference is an advantage, not a problem. More than 100
years that we have build a country and our society in Québec, believing that we can work, everybody, together, no matter the
race, the language, the color or the faith. No matter. We can live together.
So if you say : How
are we’re going to react to the fact that people say that we don’t have any
position, the position that we’ve got is to have a great society as we have,
it’s because we’ve got to give a place to everyone.
And certainly we will be
the only party defending rights and freedom, not just in our charter, not just
rights in a charter, rights in our life, rights for you to believe in what you
want to believe too, rights for you too and rights for every body. The
neighbors of my street have to be defended. We’ll be there and we’ll win this
fight. Thank you very much.
(Fin à 11 h 31)