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Conférence de presse de Mme Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, M. Luc Fortin, député de Sherbrooke, M. Maka Kotto, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration, Mme Sylvie Roy, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de relations internationales et de francophonie, et Mme Agnès Maltais, leader parlementaire adjointe de l'opposition officielle

Annonce des démarches du gouvernement du Québec destinées à accélérer les procédures d'immigration à l'intention de M. Raif Badawi

Version finale

Le vendredi 12 juin 2015, 9 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Neuf heures trois minutes)

Mme St-Pierre : Alors, bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie d'être parmi nous ce matin. Alors, comme vous le voyez, je suis accompagnée de Mme Kathleen Weil, qui est ministre de l'Immigration; également du député Luc Fortin, qui est député de Sherbrooke. Il y a madame… également Agnès Maltais, députée de Taschereau; M. Maka Kotto, député de Bourget, aussi porte-parole sur les questions d'immigration; et Mme Sylvie Roy, qui est de la Coalition avenir Québec, qui est aussi porte-parole en matière de relations internationales.

Ce matin, le gouvernement du Québec réaffirme haut et fort son appui à M. Raif Badawi, condamné à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet par les autorités de l'Arabie saoudite pour avoir exprimé son opinion sur son blogue. Nous refusons de demeurer silencieux. Nous réitérons que cette sentence est cruelle et inhumaine et qu'elle va à l'encontre des droits fondamentaux.

Partout à travers le monde, des voix s'élèvent pour réclamer la libération de Raif Badawi. Des pressions politiques, diplomatiques, médiatiques s'exercent. Nous notons également le travail constant d'Amnistie internationale, d'Avocats sans frontières et de Reporters sans frontières.

Depuis plusieurs mois, nous posons de nombreux gestes, notamment une motion unanime qui a été adoptée à l'Assemblée nationale. Nous nous sommes présentés aussi devant le Parlement, lors des vigiles d'Amnistie internationale. Le premier ministre Philippe Couillard a personnellement rencontré l'épouse de Raif Badawi et est intervenu auprès des autorités saoudiennes, auprès de l'ambassade ici, au Canada. La ministre Kathleen Weil et moi-même sommes en lien étroit avec nos homologues à Ottawa. Le député Luc Fortin accompagne également Mme Haidar. Nous avons aussi et nous voyons aussi le travail de l'opposition officielle, des oppositions officielles dans ce dossier de Raif Badawi, donc nous parlons d'une seule voix.

Ce matin, nous posons un geste fort, et je cède la parole à ma collègue la ministre de l'Immigration, Mme Kathleen Weil, pour vous en dévoiler les détails.

Mme Weil : Merci, Christine. Alors, bonjour, tout le monde, bonjour aux collègues, et je vous remercie d'être présents ici avec nous ce matin.

Alors, ce matin, j'annonce l'émission d'un certificat de sélection du Québec à M. Raif Badawi. Mme Ensaf Haidar, sa courageuse épouse, le recevra officiellement lors d'une cérémonie spéciale qui aura lieu la semaine prochaine au ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion.

J'ai parlé avec Mme Haidar hier soir pour lui dire que nous allions émettre ce certificat et l'inviter à Montréal, au ministère, la semaine prochaine. Elle était très émue. Elle a, de nouveau, remercié le gouvernement du Québec et a réitéré sa reconnaissance envers les Québécois pour leur appui indéfectible à son mari. M. Badawi pourra, grâce à l'obtention de ce certificat de sélection du Québec, poursuivre ses démarches d'immigration auprès du gouvernement fédéral.

Un certificat de sélection du Québec pour motif humanitaire n'est remis que lors de circonstances exceptionnelles à une personne à l'étranger lorsque celle-ci est en situation de détresse. J'ai d'ailleurs en main une copie du certificat que je remettrai à Mme Haidar la semaine prochaine.

Ce geste que pose aujourd'hui le gouvernement du Québec est un signal très fort de notre appui inconditionnel et entier envers M. Badawi et sa famille, et je dirais que la présence de tous les partis du Parlement, comme on agit dans ce dossier depuis le début, montre que tout le Québec est derrière la famille Badawi. Merci.

Mme St-Pierre : Merci, Kathleen. Alors, je passe maintenant la parole à M. Maka Kotto, député de Bourget, porte-parole en matière d'immigration.

M. Kotto : Merci, Mme St-Pierre. C'est un moment hautement symbolique au plan de la défense de causes belles, nobles. Tout le monde s'y est mis du côté de l'opposition, du côté du gouvernement, et, bien entendu, le gouvernement réfléchissait, de son côté, et faisait des démarches dans la perspective de voir M. Badawi sortir de son enfer.

De notre côté, avec Agnès Maltais, Carole Poirier, nous travaillions également dans le même sens, à trouver des solutions à cet effet-là. La main tendue que nous avons présentée, ces derniers temps, au gouvernement, en était une dénuée de toute forme de partisanerie, et je suis bien heureux, personnellement, de voir l'ensemble des partis, et je joins également Québec solidaire qui n'est pas présent ici ce matin, unis derrière cette cause.

Parce qu'au plan strictement humain il s'agit d'un père de famille qui a trois petits enfants. Imaginez-vous, et je sais qu'ici, dans la salle, il y en a qui sont parents, loin de vos enfants pendant une dizaine d'années, imaginez-vous, mettez-vous une seconde à la place de ses enfants qui lisent, qui voient, qui écoutent la radio, qui regardent la télévision parler du risque auquel leur papa est exposé; fouetté une fois, on espère que ce sera la dernière, et menacé de vivre reclu dans une prison très loin d'ici. Un père manquant aux enfants, cela peut avoir des conséquences graves. Je ne suis pas psychologue, ni psychiatre, mais il y a énormément d'écrits là-dessus. Ce n'est pas une seule vie qui est à risque, au moment où on se parle, c'est plusieurs vies : celle des enfants et celle de Mme Badawi. Alors, merci. Merci.

Mme St-Pierre : Merci, M. Maka Kotto. Maintenant, je passe la parole à Mme Sylvie Roy, qui est porte-parole de la Coalition avenir Québec sur les questions de relations internationales.

Mme Roy (Arthabaska) : Merci, Mme St-Pierre. Merci aussi de la démarche. J'ai rencontré Mme Badawi il y a quelques semaines, voire des mois, et ça fait longtemps qu'on travaille sur ce dossier-là. Moi, je suis très émue, en tant que mère de famille, puis vous dire qu'elle était d'un courage exceptionnel puis surtout d'un calme assez serein. J'ai été vraiment étonnée. Je pense que c'est son combat pour sauver son mari puis pour retrouver un papa pour ses enfants.

Donc, je suis très heureuse de finir la session sur cette note-là, sur une bonne note. C'est pour des raisons comme celles-là qu'on s'engage en politique, je pense, qu'on réussit à faire des choses palpables, humaines puis ensemble. Je pense qu'on finit la session sur une bonne note avec ça puis j'espère de tout coeur, parce qu'à chaque fois qu'arrive le vendredi puis qu'on parle, dans les médias, de la flagellation barbare de M. Badawi, ça m'arrache le coeur. J'espère ne plus revoir ces épisodes-là à la télé. J'espère que la prochaine fois qu'on va voir M. Badawi à la télé, ça va être à l'aéroport à Montréal.

Donc, je pense que… je demande au Canada d'être très sensible aux arguments du Québec. On en fait un Québécois, donc il faut qu'il respecte les Québécois. Merci.

Mme St-Pierre : Merci, Mme Roy. Je veux signaler la présence parmi nous ce matin d'Avocats sans frontières , M. Edouard Delaplace, qui est avec nous ce matin. Merci de vous être déplacé, M. Delaplace. Je demande à mon collègue Luc Fortin, qui est député de Sherbrooke — et vous savez que Mme Haidar et ses trois enfants habitent à Sherbrooke — de nous dire quelques mots.

M. Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, Christine. Tout d'abord, évidemment, à titre de député de Sherbrooke, j'ai eu l'occasion de côtoyer, au cours des derniers mois, des dernières semaines, à de très nombreuses reprises, Mme Haidar et ses enfants et je peux vous dire que tous les Sherbrookois, toutes les Sherbrokoises sont très sensibles à cette cause-là et appuient, évidemment, la démarche qui est faite par Mme Haidar.

Et ce qu'on réclame, nous, à Sherbrooke, depuis longtemps, c'est que Raif Badawi rejoigne sa famille chez nous, à Sherbrooke. Et comme l'a dit ma collègue, Christine St-Pierre, le premier ministre, dans ses échanges qu'il a eus avec l'ambassadeur d'Arabie saoudite au début de l'hiver, avait dit que, nous, au Québec, nous étions prêts à accueillir M. Badawi et aujourd'hui, par le geste que nous posons, nous réaffirmons très solennellement cette volonté-là. Mais encore, je pense, de manière plus forte, nous affirmons sans aucun doute que Raif Badawi est un Québécois à part entière. Moi, je peux vous dire qu'il est un Sherbrookois à part entière, et ce qu'on veut, comme l'ont mentionné les collègues, c'est que nous le revoyons à Sherbrooke très bientôt, et un peu comme il a été dit par mes autres collègues, moi, je suis très heureux qu'on le fasse aujourd'hui dans une démarche non partisane. C'est comme ça qu'on le fait depuis le début et on a eu la chance de participer à certaines vigiles ensemble, et je pense que ça démontre clairement que tout le Québec est uni derrière la cause de Raif Badawi. Merci beaucoup.

La Modératrice : Alors, maintenant, pour prendre… Je cède la parole à Mme Agnès Maltais, députée de Taschereau.

Mme Maltais : Je vous remercie véritablement de me permettre de dire un petit mot. Une soirée… Bon, nous avons participé ensemble à des vigiles et vraiment, cette cause-là, nous avons été unanimes devant l'Assemblée nationale. Toutes les fois où on s'est vus, on a été très respectueux et respectueuses de M. Badawi en se disant qu'on n'avait laissé aucune brèche entre nous au Québec, là-dessus, pour réussir à le rapatrier, et c'est bien. Une soirée sur la rue St-Joseph, je suis allée entendre Béatrice Vaugrante d'Amnistie internationale, et les gens nous demandaient : Mais pourquoi le Canada n'agit pas? Elle a répondu : Le principal argument, c'est qu'il n'est pas canadien. Et on a eu une idée : On va en faire un Québécois. Alors, l'idée, c'est que… je remercie le gouvernement de faire de Raif Badawi un Québécois d'adoption maintenant. Il faut maintenant que le Canada défende et nous ramène ce Québécois parce qu'il est des nôtres. Merci beaucoup.

Mme St-Pierre : Alors, merci. Donc, la parole est à vous, mesdames et messieurs.

M. Robillard (Alexandre) : Concrètement, ce certificat-là, est-ce qu'il oblige le gouvernement à agir…

Mme Weil : Le gouvernement…

M. Robillard (Alexandre) : …fédéral, excusez-moi, oui. Est-ce que cette…

Mme Weil : J'ai eu l'occasion de parler, justement, avec M. Alexander, ce matin. Il m'a exprimé tout son appui, l'appui du gouvernement du Québec… l'appui du gouvernement fédéral au geste que pose le gouvernement du Québec et qu'il est très sensible et que le gouvernement est très sensible à la situation de M. Badawi et de sa famille. Et donc, il m'a rassurée que, comme on le fait dans tous les dossiers d'immigration, eux, ils vont, comme je l'ai dit dans mon discours, que la famille pourra entamer, donc, les procédures d'immigration au niveau fédéral, et il a très bien compris que cette démarche allait s'ensuivre.

Mme St-Pierre : Moi, je peux ajouter que nous avons été aussi en contact avec le cabinet de M. Nicholson ce matin. Je lui ai parlé en début de semaine. Maintenant que les recours juridiques sont terminés, il n'y a plus de possibilité de recours juridique pour M. Raif Badawi. Bien sûr, les pressions doivent s'exercer au niveau politique, et on pense que le Canada peut prendre le leadership, avec ses alliés à travers le monde, pour faire des pressions sur l'Arabie saoudite.

Les pressions sont de trois ordres. Il y a les pressions politiques, qui sont très importantes; les pressions aussi des organismes non gouvernementaux, Amnistie internationale, Avocats sans frontières, Reporters sans frontières; mais aussi les pressions médiatiques. Tant et aussi longtemps que cette histoire va continuer de faire la manchette, d'être dans les médias, on pense que ça va continuer, la pression va continuer à s'intensifier sur les autorités saoudiennes. Il ne faut surtout pas, et je lance un appel, bien sûr, aux médias, que cette histoire sombre dans l'oubli parce qu'à ce moment-là il n'y a plus de possibilités. Donc, vraiment, tout le monde met des pressions et nous allons tous dans le même sens, c'est-à-dire obtenir sa libération. On veut qu'il vienne ici, au Québec, qu'il retrouve son épouse et ses trois enfants.

M. Robillard (Alexandre) : Et, Mme Weil, factuellement, quand vous dites M. Alexander vous a… a bien accueilli tout ça, vous dites : La famille peut commencer ses démarches d'immigration, est-ce que ça veut que M. Badawi, depuis l'Arabie saoudite, pourrait, grâce aux certificats de sélection, avoir la citoyenneté canadienne éventuellement ou…

Mme Weil : Écoutez, moi, ce que… Je l'ai invité, comme ministre de l'Immigration au fédéral, répondre lui-même à vos questions. Je dois faire attention. Moi, je connais les procédures, mais ce n'est pas à moi de répondre pour M. Alexander. Alors, je pense qu'il attend vos appels et il serait prêt à prendre vos questions, parce qu'ils ont leurs propres procédures. Mais il a tout simplement réitéré qu'évidemment, la première étape importante, c'est ce CSQ du Québec.

La Modératrice : Davide Gentile, Radio-Canada.

M. Gentile (Davide) : Sauf que, concrètement, on comprend que la démarche, elle est non partisane, bon, tout ça, mais concrètement, le problème est loi d'être réglé, là. Moi, ce que je perçois, c'est qu'il y a deux…

Mme Weil : La libération, absolument. La libération, c'est loin d'être résolu. Mais, comme disait Mme St-Pierre, c'est une question… Tout ça, ce dossier, ça a toujours été une question de mobilisation et de pression à trois niveaux, hein : médiatique, politique, symbolique, diplomatique, à tous les niveaux. Alors, c'est ce qu'on fait aujourd'hui puis on n'arrêtera pas, hein? On va continuer. Et Mme Haidar, hier soir, évidemment… Il faut savoir le bien que ça fait à la famille de faire ce qu'on fait. Imaginez les trois… les enfants, imaginez elle. À chaque fois qu'elle reçoit un appel de nous, qu'elle est avec nous, ça lui donne du courage, encore plus de courage, de savoir que toute une nation, la nation québécoise, mais aussi, on peut l'espérer et puis on nous le dit, au gouvernement canadien, ils ont cette préoccupation aussi… Mais nous, on pose des gestes, et ça lui fait du bien.

M. Gentile (Davide) : Mais, bon, il y a d'autres dossiers pas comparables, on a entendu des préoccupations à Ottawa qui n'ont pas nécessairement donné lieu à des gestes concrets, là. Ce que vous entendez, vous, entre les lignes, c'est qu'ils procéderaient ou non?

Mme Weil : Bien, ce qu'il m'a dit, c'est qu'ils sont très préoccupés par la situation. Évidemment, il y a des complexités dans ce dossier, et c'est pour ça que je ne veux pas répondre pour M. Alexander. Je pense, vraiment, vous avez…

M. Gentile (Davide) : Mais votre impression, c'est quoi? Oui? Non?

Mme Weil : Il est en appui. Il m'a dit : On appuie ce que vous faites. Alors, c'est quand même important qu'il le dise. Je suis contente d'avoir pu lui parler ce matin.

La Modératrice : Charles Lecavalier, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce qu'il y a d'autres exemples… Bonjour. Est-ce qu'il y a d'autres exemples où le Québec a émis un certificat de sélection du Québec dans ce contexte-là? Et, si oui ou si non, concrètement, ça peut prendre combien de temps avant d'obtenir la citoyenneté canadienne une fois que ça, c'est fait?

Mme Weil : Ou la résidence permanente. La prochaine étape, c'est la résidence permanente. Évidemment, cette question des pouvoirs du gouvernement… du ministre fédéral, c'est à lui de répondre à cette question. Moi, j'ai un pouvoir discrétionnaire, que j'exerce très rarement, hein, que les ministres de l'Immigration exercent très rarement. Il faut vraiment que ça soit des cas exceptionnels, je l'ai souligné d'entrée de jeu, et on est vraiment face à un cas exceptionnel.

Alors, c'est cette discrétion que moi, j'ai pu exercer. Maintenant, au niveau fédéral, les règles sont différentes, et je vous invite à poser la question à M. Alexander.

M. Lecavalier (Charles) : Mais est-ce que c'est un précédent? Est-ce que c'est la première fois qu'un…

Mme Weil : Je ne pourrais pas vous le dire. Dans une situation de ce genre, je ne peux pas vous dire. Quelqu'un en prison, ailleurs, avec un gouvernement qui refuse de donner la liberté à cette personne, je ne peux pas vous dire.

La Modératrice : Max Harrold…

Mme Weil : Mais j'ai déjà donné un certificat pour motif humanitaire. Ça, ce n'est pas… C'est sûr qu'on le fait dans des cas exceptionnels, je l'ai déjà fait.

Mme Maltais : Si vous me permettez une seconde. Le Québec fait preuve de maturité en cette matière en décidant d'utiliser son pouvoir discrétionnaire. Je le salue. C'est déjà arrivé dans le passé, que… Par exemple, on a un ministre qui s'appelait Couture, à l'époque, qui avait rapatrié les «boat people» simplement en disant : Écoutez, on va, nous, bouger en matière d'immigration. Il était même allé au-delà de ses pouvoirs parce qu'il y a une générosité ici, il y a une tradition en matière d'accueil humanitaire.

Alors, moi, je pense que ce geste que le gouvernement pose en appui, c'est de dire : Nous en… je rappelle, nous en faisons un Québécois d'adoption. Et le gouvernement demande au Canada maintenant de bouger de son côté. J'espère qu'ils auront aussi la… sauront faire preuve d'imagination et de rapidité comme, au Québec, on a su le faire.

Mme Weil : Juste rajouter, évidemment, le mot qui est dans la loi, là, c'est la détresse, hein, la détresse de la personne, la détresse de la famille. C'est un mot important. Je pourrais vous donner la disposition de la loi, et c'est sur cette base que j'exerce ma discrétion.

La Modératrice : On va passer en anglais. Max Harrold, CTV.

M. Harrold (Max) : So why are you doing this now? And what does it say about Québec's support for freedom of expression? What's underlying this decision today?

Mme Weil : Well, that's a very good question,actually. I think it just shows that we're all of one mind. And there have been other occasions where the National Assembly expresses itself with one voice, and it's perhaps the most heartening feature of the National Assembly, in my experience in politics.

So it means that we believe that his treatment is outrageous, how he's being treated and for what he has done, and it's beyond limiting freedom of expression. It's cruel and unusual punishment, it's absolutely horrendous. And of course the outcry is worldwide. It's now just here, in Québec, it's worldwide. And the world is watching Québec right now. We know it because we're getting a lot of calls from media all over the world, the ones who are following, especially in Europe.

So our gesture today, you have to look at it as a gesture that will help mobilise everybody internationally. And my colleague Christine St-Pierre has reiterated this on a number of occasions, the importance of sustaining this pressure. And thank you for being here, thank you for covering this story as you all have and for you interest in playing your part. So that's my answer.

M. Harrold (Max) : So, ultimately, though, it rests in the hands of the Saudi Government. If they don't want to play, this is just all going to be a nice symbol, right?

Mme Weil : Yes, but, you know, he did receive lashes one time, so that's why there was this decision, if… we thought it was so important. We started the procedures a little while ago, but this news came out last night. He did not receive his lashes today. And for the family, I knew, in the tone of her voice last night, every Thursday night is agony, agony for her, and every Friday is agony until she gets the news. And so it's a week-by-week effort.

So it's an important gesture. Politically, diplomatically, it's a very important gesture. So we can't say what the outcome will be, but Canada, Québec, together, we have to keep pushing this forward and with the world behind us all.

La Modératrice : Ryan Hicks… Oh! Did you have another… No? O.K. Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Madam St-Pierre, you've recently met with Rob Nicholson, the Foreign Affairs Minister. What did he say to you about what the Government of Canada is doing? And do you think they are doing enough to advocate for this case?

Mme St-Pierre : I had a telephone call with Mr. Nicholson at the beginning of this week. What he said is the fact that he is very concerned and the federal Government is concerned by the situation of M. Badawi. And now, because of the… it's not possible anymore for him to have anything with the court of Saudi Arabia. This is time, and he recognized that it is time for the political pressure. So this is what I was asking to him, to make sure that Canada takes the leadership in this situation and to call its allies abroad, because there are allies in this situation, in this issue, and this is what I asked to Mr. Nicholson.

He was very open, he received questions at the period of questions at the House of Commons, two in French, one in English. He was very detailed about the questions that were addressed to him during the question period. And we think that we can work with the federal Government in this issue, but not only with the federal Government. We also, as Mrs. Weil said, we know that, abroad, there is pressure : political, diplomatic, mediatic and civil organizations. So we continue the pressures and we think that, at the end of day, we will succeed because it is not good for the reputation of Saudi Arabia, and they don't like what… they would prefer that we keep silent on this issue, but we won't keep silent and civil society, organizations and even «Communauté européenne», European community said that it is cruel, even the State department and media as well. CNN, Mrs. Amanpour asked questions about this situation.

So we are very confident that, at the end of the day, we will succeed and we will see M. Badawi here, in Québec, with his family and with his wife and family. We want a happy ending.

Mme Plante (Caroline) : I'll ask one question here. What will be the next steps in his immigration procedure or process?

Mme Weil : Well, he has to now engage in the federal procedures for permanent residency. There are issues too, there is steps around citizenship as well, but it would be permanent residency that would be the next step. So, the federal Government received this request, this file right away. Obviously, they're going to treat it with priority.

Mme Plante (Caroline) : How long could it take? Do we have an idea?

Mme Weil : I wouldn't want to answer that question. You will have to address the question... I mean, you can work fast in immigration. You can work fast in immigration, especially when you've got the whole population behind you.

La Modératrice : Thank you very much. Merci.

(Fin à 9 h 27)