(Quatorze heures quarante-neuf minutes)
M. Daoust : Alors, il y avait
une rencontre de cédulée aujourd'hui dans le cadre de l'industrie forestière
sur la Côte-Nord, une rencontre qui regroupait les principaux intervenants :
mon collègue, bien sûr, Laurent Lessard, qui est le ministre des Forêts, de la
Faune et des Parcs; aussi M. Arcand, qui est ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles et ministre responsable de la Côte-Nord; le président de
papiers Résolu, M. Richard Garneau; deux autres collègues, aussi, qui sont
avec lui, le président de Boisaco et le président d'Arbec, et on devait se
réunir pour tenter de finaliser une entente entre le gouvernement et
l'industrie forestière sur la Côte-Nord.
La bonne nouvelle, c'est qu'on est
parvenus à une entente, et l'industrie s'engage à reprendre le travail sur la
Côte-Nord avec l'intervention du gouvernement. C'est une entente qui est
globale, qui est spécifique à la Côte-Nord, et les travailleurs de la Côte-Nord
vont pouvoir retourner dans cette industrie-là, travailler dans cette
industrie-là.
Je veux souligner aussi la collaboration
particulièrement efficace des milieux de l'industrie. On a travaillé fort, au
gouvernement, comprendre ce qui se faisait sur la Côte-Nord, de la
problématique de la Côte-Nord, mais on nous l'a bien expliquée aussi, et ayant
rendu visite, avec mon collègue, à la Côte-Nord, on était à même de constater
les dommages que la tordeuse pouvait faire là-bas.
Je veux aussi remercier les milieux
économiques régionaux et les élus locaux qui ont contribué, par leur présence,
et leur dynamisme, et leur intérêt marqué, à nous respirer suffisamment dans le
cou pour que l'on agisse dans cette direction-là. Je le dis à la blague, mais
ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu manifestement beaucoup d'intérêt.
Écoutez, pour vous expliquer peut-être un
peu plus qu'est-ce que ça veut dire pour l'industrie, je vais demander maintenant
à M. Richard Garneau de vous adresser quelques mots. M. Garneau, président
de Résolu.
M. Garneau (Richard) : Merci.
Je voudrais tout simplement souligner le travail de collaboration. Je pense que
ça fait un an qu'on travaille avec le gouvernement puis avec les communautés
sur le projet de… vraiment, pour trouver les solutions pour cette épidémie de
tordeuse des bourgeons d'épinette qui cause des problèmes quand même majeurs au
niveau de la qualité du produit, au niveau des rendements de la fibre et je
pense que cette collaboration-là s'est concrétisée aujourd'hui. On va reprendre
les opérations.
Ce qu'il est important de se rappeler… Il
faut que les papeteries de Clermont et de Baie-Comeau… qu'on puisse opérer pour
s'assurer que la filière forestière… que tous les maillons de la chaîne
puissent vraiment bien fonctionner. Il reste encore des petites choses à attacher,
mais je pense que ce qui est important, c'est la… vraiment, il y a cet
espoir-là qui renaît pour la population de la Côte-Nord, que ce soit à
Sacré-Coeur, ou à Baie-Comeau, ou à Port-Cartier. C'est toute la Côte-Nord
parce qu'il y a beaucoup de travailleurs qui sont impliqués. Ça fait qu'à
partir de la semaine prochaine, on retourne en forêt et on va travailler très
fort aussi pour essayer de repositionner… c'est plus un travail à long terme
avec l'aide du gouvernement, l'industrie…
On sait que la demande papier journal
continue de diminuer, mais il faut la faire durer le plus longtemps possible,
puis on va regarder d'autres possibilités de repositionnement. Il y a beaucoup
de fibres sur la Côte-Nord. On va trouver des façons de l'exploiter au coût le
plus compétitif possible. Je pense que l'effort qui a été fait avec le
gouvernement, c'est vraiment de s'assurer que le bois de la Côte-Nord, il va y
avoir une valeur au marché qui représente vraiment, là, les conditions de qualité.
Ça va permettre aussi — je pense que c'est un autre élément qui est
très important — de pouvoir remettre en production… On sait que, si
rien n'est fait avec cette épidémie-là, il va y avoir… ça va prendre plus de
temps à remettre les parterres de coupe, les endroits qui sont affectés par
l'épidémie, en production. Et à ce moment-là je pense qu'on a réussi, vraiment,
à mettre en place un plan qui va nous permettre, là… Tout au moins, il y a
beaucoup d'espoir qui a été créé avec cette entente-là, aujourd'hui. Merci.
M.
Lessard
:
Bien, moi, je… bon, je veux remercier aussi les collaborateurs — quand
on est un gouvernement, on ne travaille jamais seul — alors, mes deux
collègues, principalement. Donc, avant tout, c'est de l'économie, c'est des
entreprises, c'est une industrie. Et de l'autre côté, bien, Pierre, comme ministre
de la Côte-Nord, sa sensibilité, mais aussi son travail de ministre de
l'Énergie est très important aussi dans le dossier qu'on a.
La tordeuse des bourgeons de l'épinette,
on était convaincus qu'il fallait prendre un plan spécial. Puis, dans le plan
spécial d'intervention, puisqu'il y a à peu près 7 millions de mètres
cubes qui vont être mangés par la tordeuse, comment on peut aller récolter de
façon préventive ce bois-là pour lui donner de la valeur, pas seulement du
volume. Donc, tous les éléments font en sorte qu'on a un bois de mauvaise
qualité qui est amplifié par la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Puis on
veut améliorer le panier de produits qu'on veut vendre à tous les jours, donc
on a des projets ambitieux du côté de FerroAtlantica, du côté de Port-Cartier
pour l'entreprise, qu'il y ait des alternatives, du côté de Baie-Comeau, sa
scierie avec sa papetière pour continuer d'alimenter nos clients à
l'international, mais aussi trouver des alternatives à la fibre qui n'a pas de
preneur, donc c'est-à-dire le bois qu'on laisse derrière nous qui pourrait
servir à d'autres utilités. Alors, la Côte-Nord va être mise à contribution,
là, pour une étude de positionnement stratégique. Ça, c'est très important.
Mais tout ça est vrai dans le cadre où est-ce que nos deux papetières, qui
sont… dont le bois est emmené, donc, à Clermont et à Baie-Comeau, donc, c'est
du bois qui vient des secteurs des tordeuses. Il faut qu'ils continuent d'exploiter
de façon rentable, alors donc c'est pour ça qu'on voit arriver le secteur de la
papetière de Clermont.
Alors, merci à tout le monde. Merci aux
industriels, qui m'ont donné la vie dure dans les dernières semaines, et au
gouvernement, en positionnant les choses pas faciles pour eux. D'être en
affaires, c'est eux autres qui posent le premier geste fort important de donner
du travail et de conquérir les marchés, puis, quand ils nous l'expliquent bien,
on essaie aussi de trouver des solutions qui sont plus favorables, à continuer
de diminuer l'écart compétitif que la Côte-Nord a par rapport à d'autres
secteurs de l'industrie chez nous à cause de sa distance, d'une forêt qui est
plus vieille, etc. Donc, merci de l'effort de nous faire comprendre ça en peu
de temps, même si des fois ça a été difficile. On a été sur place, on a
constaté puis on a échangé avec les équipes. Le ministère, chez nous, je tiens
à le mentionner, là, je pense, a été très collaborateur.
Le reste, bien, ce n'est pas une… c'est
quelque chose qui commence parce que l'appel à tous, c'est une nouvelle ère de
collaboration. Quand tu as quelque chose qui n'arrive pas souvent, il faut que
tu fasses quelque chose que tu n'as jamais fait aussi. La tordeuse, c'est aux
20 ans dans des secteurs. Donc, chez nous, la tordeuse, on ne prend jamais
d'expérience parce qu'elle revient sporadiquement. Mais donc l'ère de
collaboration, c'est à tous les jours, comment on est capables ensemble de
répondre, avec des indices économiques et forestiers, à une nouvelle réalité
qui nous incombe et la tordeuse dans un contexte nord-côtier. Alors donc, on
aura des rendez-vous mensuels, des rapports aux trois mois, donc on se donne
des éléments de mesure pour savoir… qu'on peut changer périodiquement. On
n'attendra pas qu'une année soit faite pour connaître nos résultats, on va les
connaître, donc, au fur et à mesure.
Alors, merci à tout le monde, merci de la
confiance que vous nous faites. Et puis je pense que ça va dans le sens qui est
désiré.
Maintenant, tout n'est pas répondu des différentes
problématiques. Mais, nécessairement, ça va dans le sens espéré par les
entreprises. Alors, merci à tous.
M.
Arcand
:
Alors, moi aussi, à mon tour, permettez-moi de remercier d'abord Laurent, bien
sûr, pour avoir très bien mené ce dossier; saluer mon collègue Jacques Daoust;
évidemment, la députée de Charlevoix également, qui est ici présente
aujourd'hui; les représentants municipaux, qui sont très nombreux aujourd'hui
parce que c'est un dossier qui est très important pour la Côte-Nord; et
évidemment les représentants de l'industrie ici.
Comme vous le savez, depuis le mois de
février dernier, j'ai l'honneur de représenter la population nord-côtière à
titre de ministre responsable de la région de la Côte-Nord. Il me fait donc
plaisir aujourd'hui de voir enfin une fin à cette discussion qui a cours depuis
de nombreuses semaines entre le gouvernement et les entreprises forestières de
la Côte-Nord.
Comme vous le savez — et mes
collègues ont eu l'occasion de le dire — quelques entreprises basées
sur le territoire du Plan Nord traversaient et traversent toujours une période
difficile en raison de l'épidémie de tordeuse des bourgeons de l'épinette qui
sévit depuis quelques années. Notre gouvernement a donc pris l'engagement de
soutenir ces entreprises touchées par cette crise de façon très importante en
leur offrant différentes mesures d'aide. Dans le cas qui nous préoccupe, au
niveau, évidemment, de notre ministère, nous allons examiner à notre tour la
possibilité d'offrir aux entreprises papetières touchées par cette épidémie des
rabais temporaires sur leurs tarifs d'électricité. En révisant donc à la baisse
cette tarification, le gouvernement pourra donner un moyen de plus à ces
entreprises pour mieux traverser ces différentes épreuves. Il s'agit donc d'une
autre mesure concrète qui aura un impact sur les travailleurs forestiers et sur
les familles nord-côtières touchées par cette crise temporaire.
La relance de l'économie québécoise fait
partie des priorités de notre gouvernement. J'ai eu l'occasion, en mars dernier,
de me rendre à Sept-Îles et également au mois de juillet. Entre autres, à
Sept-Îles, au mois de mars, on avait annoncé la délivrance d'un certificat
d'autorisation pour le projet de Mine Arnaud. On a fait également différentes
annonces au mois de juillet, et, entre autres, il y avait l'octroi d'une aide
financière à Tourbières Berger sur la Côte-Nord pour la construction d'une
usine de transformation dans le secteur de Rivière-Pentecôte.
Alors, toutes ces mesures-là s'ajoutent à
la relance de l'économie de la Côte-Nord que nous voulons, et, par le fait
même, nous voulons assurer cette prospérité dans cette région pour soutenir les
travailleurs et les familles. Ainsi donc, je souhaite à tous les travailleurs
de reprendre le plus rapidement le travail, d'être efficaces, et je pense que
cette période difficile, qui est toujours, dans le secteur de la forêt depuis
nombre d'années, va au moins voir une période où on va pouvoir s'ajuster et où
on va pouvoir aller beaucoup plus loin. Merci infiniment.
M. Gagné (Louis) : Oui,
bonjour, Louis Gagné, Agence QMI. Donc, au-delà… Là, de ce que je
comprends dans l'entente, vous donnez des rabais sur les tarifs d'électricité,
mais est-ce qu'il y a autre chose? Est-ce qu'il y a… Vous vous êtes entendus
sur un prix pour le coût de la fibre? Est-ce que vous envisagez une nouvelle
réduction sur les droits de compensation? Qu'est-ce qu'il y a, concrètement,
dans l'entente?
M.
Lessard
: Oui,
en fait, donc, c'est une nouvelle ère de collaboration, donc, l'accompagnement
des industries par le ministère du Développement économique, qui va les
accompagner dans de nouveaux investissements stratégiques. Donc,
l'accompagnement… Énergie, bien, c'est réglé, c'est une question à bâtir un
nouveau tarif, donc, dans les circonstances, quand on a de la tordeuse, entre
autres, pour notre cas.
Au ministère, chez nous, c'est une
nouvelle approche sur le bois de tordeuse. Avant, on disait : Tu as du
bois vert, puis, s'il y a de la dégradation, je t'applique un volet de
dépréciation. Il y avait toujours l'interprétation, ça vaut-tu
10 millions, 4 millions, 8 millions? Donc, on dit : Voici,
il y a une aire de distribution de la tordeuse des bourgeons d'épinette, on a
un tarif à 2,92 $. Quand tu es à l'intérieur du plan, c'est un plan
global, donc c'est un taux de récupération unique, et, si l'entreprise veut,
elle pourra même renoncer… donc, quand tu es dans la tordeuse, donc, renoncer à
tes volumes, mettre en marché par le Bureau de mise en marché. Alors, c'est vraiment
une nouvelle approche, plus on se donne des indicateurs économiques et, donc,
forestiers. On veut que le bois qui est mis en marché, sachant que la tordeuse
va en manger plus qu'on va en récupérer, qu'on aille chercher un meilleur
panier de produits pour qu'est-ce qu'ils sont en train de transformer… que c'est
le marché qui leur paie plutôt que d'avoir des compensations ou des réductions.
Donc, c'est une nouvelle ère de collaboration complète.
M. Gagné (Louis) : Et là, si
je comprends bien, les coupes vont reprendre la semaine prochaine dans tous les
secteurs. Est-ce que ça veut dire aussi que les…je pense qu'on parle de 400
travailleurs, là, qui étaient mis à pied temporairement depuis deux mois…
qu'ils vont reprendre dès lundi?
M. Paré (Réjean) : De notre
côté, à Port-Cartier, mardi prochain, des chiffres de 8-6… Mardi prochain,
l'opération forestière devrait débuter.
M. Gagné (Louis) : Excusez-moi,
vous, votre nom, c'est… Excusez-moi.
M. Paré (Réjean) : Réjean
Paré.
M. Gagné (Louis) : D'accord.
Et vous êtes pour…
M. Paré (Réjean) : Arbec.
M. Gagné (Louis) : Arbec. Et
est-ce que vous êtes confiants, peut-être, M. le ministre ou les autres entreprises,
que ça va consolider au moins à moyen terme, là, on parle de 1 700 postes
sur la Côte-Nord pour l'industrie forestière?
M. Paré (Réjean) :
Aujourd'hui, l'entente permet de regarder vers le futur. Je pense qu'il y a
beaucoup de projets qui s'en viennent dans notre cas, il y a des projets qui
s'en viennent, il va falloir s'assurer du coût de la fibre. Je pense que
l'entente qui s'est signée aujourd'hui pour dire… L'entente qu'on a
signée — je remercie les trois ministres — je pense que
c'est un pas vers le futur. Avec ça, on va être capables de se faire des
budgets, des budgets gagnant-gagnant. On dit dans notre langage : Deux
plus deux, il faut que ça fasse au moins cinq, comme dans tout notre quotidien.
Ça fait que, je pense, qu'avec l'entente d'aujourd'hui, ça devrait bien aller.
M. Gagné (Louis) : Merci.
(Fin à 15 h 4)