L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle, M. Bernard Drainville, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éthique et d'intégrité, de Loi électorale et d’accès à l’information , Mme Véronique Hivon, porte-parole de l'opposition officielle en matière de culture, de communications et de soins de fin de vie , M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation, de recherche et de persévérance scolaire et pour les communautés nordiques

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle, M. Bernard Drainville, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éthique et d'intégrité, de Loi électorale et d’accès à l’information , Mme Véronique Hivon, porte-parole de l'opposition officielle en matière de culture, de communications et de soins de fin de vie , M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation, de recherche et de persévérance scolaire et pour les communautés nordiques

Version finale

Le mercredi 9 septembre 2015, 14 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures quarante minutes)

M. Péladeau : Alors, bonjour à tous et à toutes. L'objectif de la session parlementaire à venir est clair : le Parti québécois sera le reflet des préoccupations des citoyens et des citoyennes. Nous sommes sur le terrain. Nous sommes en contact avec les Québécoises et les Québécois. Tout au long de l'été, nous avons parcouru les différentes régions à la rencontre des citoyennes et des citoyens. Nous leur avons parlé, mais surtout nous les avons écoutés. L'austérité libérale… Eh bien, l'austérité libérale fait mal dans toutes les régions. Les Québécoises et les Québécois sont préoccupés notamment en ce qui concerne l'éducation, la santé et l'économie.

En éducation, personne ne comprend les décisions du gouvernement. Personne ne comprend les coupes dans ce qu'il y a de plus important dans une collectivité, cet investissement dans l'éducation. Pourquoi rendre les conditions de travail des enseignants et des enseignantes encore plus difficiles en augmentant les ratios profs-élèves, en coupant les services offerts aux élèves en difficulté d'apprentissage ainsi que les enseignants et les enseignantes ressources? Personne ne comprend les décisions du premier ministre libéral Philippe Couillard, lui qui a pourtant bénéficié d'une éducation de qualité. Il incarne désormais un manque de générosité et l'incapacité de donner au suivant ce qu'il a lui-même reçu.

En santé, la réforme unilatérale du ministre Barrette suscite d'énormes craintes. Ce qu'on ressent sur le terrain, c'est l'abandon des services de proximité au profit d'une approche hospitalo-centriste. En région, pour avoir accès à des soins, ce n'est pas normal d'être obligé de faire des dizaines, voire des centaines de kilomètres, alors que les citoyens et les citoyennes souhaitent avoir des soins là où ils se trouvent.

En matière d'économie, au Québec, l'emploi est en panne. De grandes entreprises cessent leurs activités. Le premier ministre n'entend pas la population. Je lui ai tendu la main à maintes reprises et, comme je l'ai mentionné à Rimouski, devant son refus de réunir les décideurs économiques à l'occasion d'un sommet sur le plein emploi, j'irai moi-même à leur rencontre.

J'annonce également que je forme un comité d'action économique composé de collègues députés qui seront réunis autour du député de Rousseau, Nicolas Marceau. Je vous communiquerai les détails de ce comité, son mandat et ses objectifs ultérieurement.

Être proche des gens, c'est aussi travailler à la convergence des forces souverainistes. J'ai confié ce mandat à notre collègue la députée de Joliette, Véronique Hivon. Il faut et il nous faut savoir travailler ensemble pour bâtir notre pays. Et j'irai d'ailleurs avec Véronique dimanche prochain au lancement du livre d'Option nationale qui portera sur les raisons de faire l'indépendance.

Le Parti québécois sera la voix des Québécoises et des Québécois qui ne sont pas entendus par le gouvernement Couillard. Nous serons la voix des patients, des travailleurs, des familles, des parents, des aînés, des enseignants, des infirmières, des pharmaciens et des entrepreneurs. Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup. On va y aller avec la période de questions. Merci beaucoup de vous limiter à une question et une sous-question. Je vous remercie d'avance de votre collaboration. Et on débute par le micro de droite, M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous tous. M. Péladeau, est-ce que vous cautionnez le mouvement de débrayage du 30 septembre des enseignants?

M. Péladeau : Écoutez, j'ai des parents… pardon, j'ai des enfants, moi, qui vont à l'école et tristement, malheureusement, la semaine dernière, je n'étais pas présent lorsqu'une chaîne humaine a été formée autour de l'école de mes enfants. Je peux vous dire que j'aurais été présent. Je pense que c'est important de mettre en valeur le rôle essentiel des enseignants et des enseignantes, le rôle des parents, l'attention que nous devons avoir à l'endroit des élèves. Je peux vous affirmer que le Parti québécois va toujours continuer dans la perspective qui a été celle, historique, du maintien et de la continuation des efforts que nous devons faire pour la collectivité et l'investissement dans le domaine de l'éducation.

M. Laforest (Alain) : Vous avez nommé Mme Véronique Hivon responsable de la convergence des forces souverainistes. Elle avait déjà entrepris le travail avec l'équipe de M. Cloutier. Mme David nous a dit ce matin que Québec solidaire était là pour rester et que les brebis égarées étaient peut-être au Parti québécois. Alors, est-ce que cette convergence-là ne va pas être difficile?

M. Péladeau : Écoutez, vous savez, nous, nous respectons les allégeances politiques de chacun, mais ce que nous souhaitons, et je vais laisser le soin à Véronique également, donc, de vous entretenir sur cette question, c'est de nous engager vers le rassemblement. Nous partageons un objectif commun, celui de la liberté, celui de la formation d'un pays, celui de l'indépendance et de la souveraineté. Et le Parti québécois n'a pas le monopole en cette matière. Il nous apparaît essentiel et incontournable, justement, que nous nous rassemblions tous ensemble pour cet objectif.

Mme Hivon : C'est un geste très fort qui a été posé par M. Péladeau, donc de vraiment nommer quelqu'un de responsable de l'enjeu de la convergence, du rassemblement des forces souverainistes. Dès qu'il est arrivé comme chef, il en a fait une priorité.

L'idée, c'est justement de ne pas appeler des brebis égarées à revenir vers nous, mais plutôt de dire que, nous, nous tendons la main, nous voulons travailler avec tous les souverainistes, les chefs souverainistes, c'est une chose, mais toutes les personnes individuellement qui portent ce projet-là. On veut travailler tous ensemble à repartir, à refonder le dialogue avec la population autour de ce projet fondamental pour l'avenir du Québec qu'est la souveraineté.

Le Modérateur : Merci. M. Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour, M. Péladeau. On apprenait hier votre volonté de mettre sur pied une école permanente pour former les gens à la souveraineté du Québec. Est-ce que vous êtes en mesure de préciser le mandat de cette école-là? Parce que déjà les libéraux s'inquiétaient, là, d'un possible endoctrinement de la jeunesse québécoise.

M. Péladeau : Ah oui! Alors, je pense que les libéraux devraient plutôt s'inquiéter des écoles. C'est une préoccupation majeure de l'ensemble de la population. Ceci étant, vous savez, il existe, depuis des décennies, un parti, qui s'appelle le Parti québécois, qui a vocation à s'engager pour faire l'indépendance du Québec. Nous avons eu récemment, avec la conférence des présidents qui s'est tenue au collège de l'Assomption, une bonne rencontre, une rencontre d'organisation. C'est dans les formes et les manières de faire en sorte que nous nous engagions à défendre notre option politique, et nous avons bien l'intention de le faire. Nous l'avons fait avec les dirigeants du Parti québécois, vous savez qu'il y a une nouvelle équipe qui est en place, et nous allons continuer à le faire avec les présidents des associations de chacune des circonscriptions du Québec.

M. Lavallée (Hugo) : Vous n'avez pas caché, lors du caucus à Rimouski, qu'une de vos cibles électorales était la CAQ et ses électeurs. Vous disiez qu'il y avait un potentiel certainement pour le Parti québécois. De quelle manière est-ce que votre lecture des choses a évolué, là, à la lumière des dernières propositions de la CAQ sur le front constitutionnel?

M. Péladeau : Écoutez, je pense que ce qu'il est important de souligner puis… bien, peut-être de faire une précision à propos des propos auxquels vous faites référence à Rimouski. Vous savez, nous partageons énormément de choses, donc les électeurs ou les sympathisants caquistes, avec ceux et celles qui se sont engagés au Parti québécois. Nous partageons cette volonté de nous enrichir collectivement. Nous partageons cette volonté de protéger les intérêts des Québécois et des Québécoises. Je suis convaincu, par exemple, que nous partageons, si on prend un exemple précis, cette aberration que de confier la perception de nos impôts à Ottawa, j'en ai l'intime conviction.

Alors, ce sont des éléments qui font en sorte , justement, que nous souhaitons rassembler le plus grand nombre de nationalistes, de souverainistes et d'indépendantistes pour faire en sorte justement que nous nous engagions à continuer à défendre les intérêts des Québécois et des Québécoises, et la meilleure façon de défendre les intérêts des Québécois et des Québécoises, c'est de faire du Québec un pays.

Le Modérateur : Merci, Mme Lajoie, Journal de Montréal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. Écoutez, M. Péladeau, vous avez remanié votre cabinet fantôme. Vous êtes député de Saint-Jérôme. Pourquoi est-ce que vous vous êtes gardé la responsabilité de la Capitale-Nationale? Quels intérêts avez-vous à Québec pour garder cette responsabilité? C'est un peu...

M. Péladeau : Parce que Québec est une ville merveilleuse et c'est le coeur du pays. Non? Vous ne la connaissez pas, cette chanson-là?

Mme Lajoie (Geneviève) : Non. Mais encore?

M. Péladeau : C'est une très belle chanson. Écoutez, la Capitale-Nationale est notre capitale nationale, comme évidemment l'expression le veut, et, oui, j'ai l'intention de m'impliquer davantage, comme je l'ai fait également dans le passé. C'est très important symboliquement, mais également économiquement. Vous savez, depuis des dizaines d'années, il y a eu une recomposition significative de l'économie du Québec. C'est le pays de nos entrepreneurs aussi. Il y a vraiment une émancipation, une prise en charge de notre destinée économique, et j'en suis évidemment fort ravi. J'ai eu l'occasion, donc, et je continue évidemment d'avoir un moment, quand même, relativement étendu à Québec. J'ai beaucoup de plaisir à travailler avec notre collègue la députée de Taschereau, Agnès Maltais. Et je persiste à penser qu'il y a d'importants gains à faire au niveau de notre capitale nationale, mais, en même temps aussi, que nous devons nous impliquer encore davantage pour les mois et les années qui viennent.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous parlez de gains à faire, vous parlez de… Pour le Parti québécois, donc, le fait que vous soyez responsable, que vous soyez davantage présent, vous pensez que le PQ peut faire des gains à Québec? C'est ce que vous dites?

M. Péladeau : Oui.

Mme Lajoie (Geneviève) : O.K. Est-ce que…

Le Modérateur : Une dernière question, Mme Lajoie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous avez parlé d'alliance avec les autres partis souverainistes. Si Québec solidaire dit qu'il est là pour rester, quel genre d'alliance êtes-vous prêts à former avec les autres partis souverainistes?

M. Péladeau : Véronique.

Mme Hivon : Il ne faut pas voir le mouvement qui est amorcé par le prisme d'une simple question d'alliances. Justement, je pense qu'une erreur dans le passé, ça a été de partir du prisme de l'alliance électorale. Ce n'est pas ça qui est en jeu ici. Comme le dit M. Péladeau, ces partis-là existent. On n'est pas en train de remettre leur existence en question. Ce que l'on souhaite, c'est pouvoir travailler ensemble, justement, au-delà des allégeances partisanes, sur ce qui nous rassemble, nos points de convergence. Et le plus grand point de convergence, c'est qu'on croit que le Québec serait beaucoup plus fort, se développerait beaucoup mieux, que les gens seraient beaucoup mieux dans un Québec souverain. Et c'est là-dessus, c'est ça, le sens du travail qu'on amorce.

Le Modérateur : Merci. Martine Biron.

M. Péladeau : Et permettez-moi, Mme Lajoie, justement, un rapprochement, puis ça peut vous aider dans votre réflexion. En Catalogne, c'est effectivement ce qui se produit. Il y a deux partis qui sont souverainistes, et ils sont ensemble pour justement faire en sorte de rencontrer les objectifs qui sont les leurs, c'est-à-dire que la Catalogne devienne un pays.

Le Modérateur : Merci. Mme Biron, Radio-Canada.

Mme Biron (Martine) : Bonjour, messieurs, madame. Félicitations pour vos nouvelles fonctions. M. Péladeau, j'aimerais ça revenir sur cette école de la souveraineté. Est-ce que vous pourriez préciser davantage votre pensée? Est-ce que vous voulez avoir pignon sur rue, organiser des séminaires? Comment est-ce que vous voyez ça, plus concrètement, là?

M. Péladeau : Bien, écoutez, là, il y a comme une fixation sur le terme «école». Je dirais, c'est plutôt une formation, et la formation, ça fait essentiellement partie de l'action politique d'un parti politique. Alors, c'est dans cet esprit-là que nous nous engageons. C'est dans cet esprit-là… Et, vous le savez, j'ai été quand même assez fréquemment clair sur le fait que je souhaite — et je l'ai effectué, donc — faire des tournées, aller à la rencontre des militants et des militantes, faire des assemblées citoyennes. Ça fait trois ou quatre, ou quatre ou cinq, là, que j'ai l'occasion d'organiser, à Sept-Îles, à Havre-Saint-Pierre, Paspébiac, et il y en aura d'autres.

Ce qui est intéressant, évidemment, donc, dans ces réunions, c'est que, oui, il n'y a pas de doute, il y a un certain nombre de militants et de militantes du Parti québécois, mais pas uniquement, et nous nous... on se rend compte actuellement que, de plus en plus, le format est intéressant.

Il faut justement parfaire notre réflexion, construire notre argumentaire. Nous avons un travail à effectuer, celui de nous engager, donc, dans l'indépendance ou vers l'indépendance du Québec, et donc, en conséquence, de faire le nécessaire pour y arriver.

Mme Biron (Martine) : Quand vous prononcez les mots «formation» puis qu'on pense à école, évidemment on pense aux jeunes qui sont un peu votre talon d'Achille, finalement, au Parti québécois. Est-ce que c'est un peu par ce biais-là? Est-ce que c'est...

M. Péladeau : Non. Vous savez, la formation, ça existe à tous les niveaux. Maintenant, si vous dites qu'il y a un défi au niveau de la jeunesse, nul ne va dire l'inverse, au contraire. Nous savons que c'est certainement, donc, une portion très importante de la population, que nous devons faire en sorte de développer le discours approprié.

Moi, je dirais que le cynisme développé par les libéraux depuis plus d'une dizaine d'années a éloigné les jeunes de la politique, et notre intention, et notamment avec Alexandre, c'est de faire en sorte d'aller à la rencontre des jeunes et de le combattre, ce cynisme-là, parce que la démocratie s'érode lorsqu'effectivement le cynisme s'installe. Et, s'il y a un mal qui guette effectivement une collectivité, bien, c'est de la déliquescence de sa démocratie.

Le Modérateur : Dernière question.

Mme Biron (Martine) : ...juste pour être clair, est-ce que vous organiseriez des séminaires de formation itinérants? Ce serait itinérant ou...

M. Péladeau : Écoutez, on va voir ça avec le parti. Le parti a une équipe de direction. Ce sont des discussions qui ont lieu également avec les présidents de circonscription. Vous savez, le Parti québécois est le parti qui a la base militante la plus importante. Ça a toujours été un parti populaire, et nous avons avons l'intention qu'il le demeure, et donc, en conséquence, ces décisions ou ces orientations et suggestions seront déterminées en collaboration avec les membres du Parti québécois. Merci.

Le Modérateur : M. Pépin, Radio-Canada.

M. Pépin (Michel) : Bonjour, madame, messieurs, M. le chef de l'opposition officielle. Dites-moi en quoi cette session, qui est véritablement votre première reprise des travaux parlementaires, là, sous votre autorité, si vous me permettez, en quoi sera-t-elle différente de celles qu'on a pu voir précédemment au Parti québécois? Je vous ai entendu, bien sûr, tout à l'heure évoquer le projet de loi n° 20, la réforme que vous qualifiez d'unilatérale du ministre Barrette, ce qui se passe en éducation et tout ça, mais qu'est-ce qui sera véritablement différent avec Pierre Karl Péladeau?

M. Péladeau : Il y a, je pense... bien, deux choses, mais ce n'est pas complètement différent parce que mon prédécesseur, Stéphane Bédard, a fait un travail exceptionnel, et tout l'ensemble de la députation, durant les sessions précédentes... au fur et à mesure que nous avons connu l'agenda, l'agenda qui était inconnu de notre députation parce que ce n'était pas l'agenda de la campagne électorale de Philippe Couillard le candidat... or, au fur et à mesure, nous l'avons connu, et c'est dorénavant clair, net et précis, c'est l'austérité. Et donc, en conséquence, nous allons combattre et continuons à combattre l'austérité puisque nous considérons que c'est une stratégie et une politique qui est néfaste aux intérêts des Québécois et des Québécoises. Et j'en veux particulièrement... Et je demanderais peut-être à Alexandre de pouvoir prendre la parole sur l'éducation.

L'éducation, j'ai essayé de mettre davantage un petit peu l'emphase là-dessus tout à l'heure, mais c'est le pire investissement qu'une collectivité peut faire, c'est son désinvestissement à l'endroit de son éducation. Alexandre.

M. Cloutier : Vous avez entendu tout à l'heure notre chef être très clair sur l'importance de l'éducation au Québec. On va être une opposition efficace, structurée. On entend défendre haut et fort et combattre surtout ce que le gouvernement libéral essaie de faire présentement. On va combattre cette volonté d'augmenter le nombre d'élèves par classe. On va combattre cette volonté de vouloir couper tous azimuts, particulièrement aux élèves qui ont des plus grandes difficultés, puis on va aussi soutenir cette proposition ou plutôt combattre la proposition du gouvernement à l'effet qu'ils veulent dorénavant comptabiliser de la même manière des élèves en difficulté.

Alors, vous aurez compris que le thème de l'éducation va être au coeur de cette session parlementaire et que le Parti québécois, comme toujours, va défendre le système d'éducation pour qu'il soit bonifié. Et, comme vous le savez, l'éducation, bien, c'est l'investissement dans nos jeunes.

M. Pépin (Michel) : M. Péladeau, il y a également des acteurs sociaux qui s'intéressent aux questions d'austérité, probablement à très court terme. Bien sûr, il y a des négociations dans le secteur public. Vous ne semblez pas trop vouloir vous en mêler. Il y a des parents aussi qui sont là, qui s'associent d'une certaine manière à ces préoccupations liées à ces négociations dans le secteur public. Il y a une certaine convergence. Votre place dans cette convergence avec ces acteurs sociaux dans la lutte contre l'austérité du gouvernement Couillard telle que vous la présentez, quelle est cette place-là, véritablement?

M. Péladeau : Oui. Écoutez, mon collègue le député de Marie-Victorin et leader, donc, a eu l'occasion de s'exprimer hier sur cette question. Je pense qu'il est important de réitérer le principe suivant. C'est que nous sommes pour une clause d'appauvrissement zéro.

Vous savez, une négociation, ce n'est pas simple. Il y a des centaines et des centaines de dispositions de convention collective qui vont faire l'objet d'une négociation, mais il y a un principe qui nous apparaît fondamental, celui de l'appauvrissement zéro, pour une raison très simple. C'est que nous ne sommes pas d'avis que nous devions diminuer les efforts en ce qui concerne la santé et l'éducation. Ce sont des missions de l'État qui nous apparaissent fondamentales et, au fur et à mesure, et nous le constatons... parce que le gouvernement Couillard, il est comme le gouvernement Harper, ce qu'il souhaite, c'est diminuer le poids de l'État. La meilleure façon d'y arriver, c'est justement de faire en sorte que les conditions de travail des gens qui veulent s'engager pour le service public, elles ne soient plus attrayantes. Et c'est ce qui est en train de se produire, et ça, nous allons le combattre.

Le Modérateur : Merci. M. Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à tous. Bonjour, M. le chef de l'opposition. Vous avez dit tout à l'heure que vous aviez comme objectif d'attirer les nationalistes à votre proposition. Vous savez que la CAQ actuellement est en train de bâtir sa propre position constitutionnelle et cherche aussi à séduire les souverainistes mous, les moins pressés. Est-ce que vous ne craignez pas de vous ramasser, juste au bout du compte, avec les caribous, finalement, de votre côté et les souverainistes purs et durs dans une espèce de «crois ou meurs», et puis que les autres, les nationalistes plus mous, s'en aillent vers la CAQ?

M. Péladeau : Vous aimez les images, caribous, purs et durs, oui. Je préfère les purs et durs qu'aux mous et corrompus. Moi aussi, je peux vous en balancer, des...

Non, écoutez, soyons sérieux. Donc, écoutez, j'ai l'intention... et je pense que c'était assez clair, là, durant la campagne à la direction, mais c'était vrai également pour mes collègues, le Parti québécois a l'intention de s'engager fermement vers l'indépendance, vers la défense des intérêts des Québécois et des Québécoises, et notre position constitutionnelle est assez claire.

M. Bergeron (Patrice) : Et celle de la CAQ, qui chercherait maintenant à...

M. Péladeau : On verra bien, mais, pour l'instant, ça ne semble pas très, très simple. Mais attendons. Ils vont peut-être avoir les moyens de la simplifier, mais, pour l'instant, je ne le sais pas. C'est la quadrature du cercle peut-être. Attendons. Ils sont censés éventuellement la faire connaître.

Le Modérateur : Dernière question, M. Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Et maintenant, quant à vos préparatifs pour la campagne de 2018, donc qu'on a entendus, là, les rencontres que vous avez eues, l'école de formation que vous voulez mettre sur pied, ou, en tout cas, les séminaires, ou la formation que vous voulez établir avec vos militants, il y a des militants qui ont fait circuler le mot de «machine de guerre». Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de belliqueux là-dedans? Qu'est-ce que vous en pensez de cette qualification-là de machine de guerre?

M. Péladeau : Bien, nous avons l'intention de redonner au Parti québécois, justement, cette impulsion, cet élan qui l'a toujours caractérisé, c'est-à-dire un parti politique qui est fier de ses convictions, qui va défendre ses convictions. Et nous allons déployer les efforts appropriés pour faire en sorte, justement, de nous engager vers la démonstration des bienfaits et des bénéfices de l'indépendance du Québec et nous allons le faire avec les membres, les sympathisants et les électeurs du Parti québécois. Merci.

Le Modérateur : Merci. M. Croteau, LaPresse.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Péladeau. Bonjour à tous. Je voudrais revenir sur la question de la convergence, si vous permettez. Vous dites que, d'une part, votre parti s'engagera sur la voie de la convergence dans les prochains mois, et, de l'autre, vous dites : Bien, on reconnaît ou on... l'existence, là, on établit l'existence des partis, par exemple, Québec solidaire, Option nationale, qui sont là. Est-ce que vous ne trouvez pas qu'il y a un risque pour le Parti québécois avec la présence de plusieurs partis souverainistes dans le paysage politique québécois?

M. Péladeau : Non, parce que nous partageons le même objectif, c'est-à-dire de faire du Québec un pays, de s'engager pour l'indépendance. Comme je vous l'ai mentionné tout à l'heure, il n'y a pas une singularité en cette matière. Il y a des cas de figure où, effectivement, plusieurs partis ont cette volonté, cette vocation de faire de leur nation un pays, et, à cet égard, bon, il n'y a pas quelque chose de particulier ou de singulier qu'on devrait retenir.

M. Croteau (Martin) : Mais encore faut-il prendre le pouvoir pour faire ça, et, en ayant plusieurs partis souverainistes, est-ce que votre électorat, des gens qui seraient susceptibles de voter pour vous, ne sont pas…

M. Péladeau : Les élections vont avoir lieu en 2018, M. Croteau. Donc, on aura certainement l'occasion d'en reparler.

M. Croteau (Martin) : Mais la convergence, justement… Pardonnez-moi si je ne suis pas clair dans mes questions, mais quel est votre objectif avec cette convergence? Parce que vous dites, Mme Hivon dit : Ce n'est pas un objectif d'alliance politique. Je ne comprends pas…

M. Péladeau : De rassembler les souverainistes, M. Croteau.

M. Croteau (Martin) : Sous votre parti?

M. Péladeau : Sous la volonté de faire du Québec un pays, de nous engager tous ensemble pour faire du Québec un pays, de rassembler les forces souverainistes.

Le Modérateur : Merci. M. Dutrisac, Le Devoir.

Journaliste :

M. Péladeau : Mme Hivon vous a répondu, je l'ai répondu en respectant les entités politiques qui existent aujourd'hui.

Le Modérateur : M. Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Bonjour, messieurs, madame. M. Péladeau, M. Legault a dit récemment, justement, que la démarche ou la stratégie, disons, qu'il a qualifiée de radicale, d'indépendance du PQ va marginaliser le parti. Il y a M. Fournier qui a dit ce matin quelque chose comme : Écoutez, le PQ prouve qu'il est décroché des véritables réalités, des véritables préoccupations de la population. Est-ce que, justement, cet objectif que vous avez, là, de remettre l'indépendance à l'avant-plan va nuire à votre travail d'opposition?

M. Péladeau : Écoutez, là, vous faites référence au leader du gouvernement. Je ne pense pas que ça soit très surprenant qu'il dise ce qu'il a dit. Alors, bon, tu sais, nous allons continuer à trop souvent l'écouter et puis, tu sais, peut-être dire un paquet d'âneries, là, comme il le fait assez fréquemment.

Alors, qu'il fasse de la politique sur le dos de 40 % des Québécois ou des Québécoises qui partagent également, donc, cette volonté de faire la souveraineté… Ça varie entre 35 % et… bon, je n'ai pas fait de sondage récemment, mais tous vont constater que ça constitue quand même, malgré tout, une portion significative de la population. Donc, le premier ministre Couillard a dit qu'il ne laisserait pas un pouce aux souverainistes. Il était assez fort dans ses déclarations, mais j'aimerais quand même rappeler au premier ministre qu'il est le premier ministre de tous les Québécois et que, parmi les Québécois, bien, il y a un grand nombre de souverainistes.

M. Dutrisac (Robert) : Vous connaissez, tout le monde connaît l'expression «bon gouvernement». J'ai vu, dans votre présentation, que vous vous êtes associé à des enjeux gouvernementaux réels et courants. Est-ce que, dans ce sens-là, comme on dit, bon gouvernement, est-ce que vous avez l'intention d'être une bonne opposition conventionnelle, disons?

M. Péladeau : Écoutez, là, nous allons faire notre travail d'opposition. Nous sommes dans l'opposition pour les trois années qui viennent, et c'est ce que, je pense, la population souhaite que nous fassions, et nous allons le faire avec le plus de rigueur et le plus de discipline possible, en sachant également aussi, en même temps, que nous allons continuer notre action politique sur le terrain.

Le Modérateur : Merci. M. Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour.

M. Péladeau : Bonjour.

M. Bélair-Cirino (Marco) : J'aimerais qu'on joue à un exercice en cette rentrée scolaire.

M. Péladeau : O.K. À Génies en herbe? Vous voulez jouer à Génies en herbe?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Ça va être un peu plus facile. Je vais me transformer, pour l'instant...

M. Péladeau : C'est un nouveau format?

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...de quelques secondes, en militant de Québec solidaire ou d'Option nationale. Quel message vous me lancez aujourd'hui...

M. Péladeau : Écoutez, on ne fera pas... on ne fera pas de... Non, non, mais il n'y a pas de jeu, là, ici. On est en point de presse. Posez des questions, s'il vous plaît.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Très bien. Quel message vous lancez aujourd'hui aux militants de Québec solidaire et d'Option nationale avec la désignation de Véronique Hivon comme responsable de la convergence. Qu'est-ce que vous leur dites aujourd'hui?

M. Péladeau : Écoutez, vous savez que Véronique a été active, avec Alexandre, durant la campagne à la direction. Je l'ai été également. Véronique a beaucoup de talents et elle a déjà été engagée dans cet exercice, et nous avons considéré que c'était celle qui était en mesure de faire en sorte... parce que chacun... Je ne veux pas diminuer, évidemment, le travail de mes collègues dans d'autres champs de compétence, bien au contraire, mais, en même temps, il faut qu'il y ait quelqu'un qui ait la responsabilité, et Véronique a certainement le meilleur des profils pour y arriver.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, je comprends que vous faites le pari aujourd'hui de... vous dites que vous pouvez remporter les élections générales en 2018 avec un mandat clair tout en ayant comme adversaire politique d'autres indépendantistes, donc Québec solidaire et Option nationale, sur l'échiquier politique. Vous nous dites ça aujourd'hui.

M. Péladeau : Écoutez, nous partageons le même objectif. Alors, il n'y a pas de contradiction lorsque... si nous partageons le même objectif, nous nous engageons vers la souveraineté, et c'est à cet égard que nous allons travailler dans les années qui viennent pour justement que cette convergence puisse se réaliser et se cristalliser en fonction de ce que nous souhaitons.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous avez employé l'expression, un peu plus tôt — juste une précision — l'expression «mous et corrompus». Je comprends «mous» pour...

M. Péladeau : C'est une blague pour «pur et dur», donc...

M. Bélair-Cirino (Marco) : On ne fait pas d'exercice aujourd'hui, on est en politique, donc...

M. Péladeau : Oui, O.K. Bon, est-ce que vous avez... On va passer aux questions an anglais, s'il vous plaît.

Le Modérateur : Non, il n'y a pas de questions en anglais. Il y aura M. Robillard, par contre, à votre gauche, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Bonjour, M. Péladeau. Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple ou quelques exemples concrets de comment elle se matérialiserait, la convergence des forces souverainistes?

M. Péladeau : Nous allons engager des conversations, des discussions, des échanges avec les militants et les militantes des différents partis politiques qui prônent et qui sont d'accord avec ce que nous souhaitons se produire, c'est-à-dire la souveraineté et l'indépendance du Québec.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que, par exemple, il pourrait y avoir une convergence de… Mme Hivon, vous vouliez ajouter quelque chose? O.K.

M. Péladeau : Bien, oui, elle peut effectivement intervenir…

M. Robillard (Alexandre) : Je ne sais pas, là, je ne veux juste pas…

Mme Hivon : Bien, écoutez…

M. Robillard (Alexandre) : Non, non, j'avais l'impression que vous vouliez parler. O.K., bien, il n'y a pas de problème.

Mme Hivon : Non, continuez. Bien, je ne veux pas interrompre votre question.

M. Robillard (Alexandre) : Je voulais savoir : Est-ce que, dans ce cas-là, concrètement, il pourrait y avoir une convergence dans les discussions pour élaborer la stratégie référendaire? Est-ce que ça, c'est, par exemple, un sujet sur lequel les souverainistes de tous les partis pourraient travailler ensemble?

M. Péladeau : Bien, mon sentiment, évidemment, c'est que, lorsque nous allons nous présenter aux élections en 2018, nous allons avoir des réponses aux questions, et indéniablement les questions concernant, donc, l'accession à l'indépendance vont faire également l'objet de discussions.

M. Robillard (Alexandre) : …vous l'aurez fait à l'interne au Parti québécois, si je comprends bien, là.

M. Péladeau : Bien, c'est un exercice… c'est une cible, entre guillemets, mouvante, donc nous avons trois ans, donc, pour engager cet exercice. Nous avons trois ans pour parler à ceux et celles qui partagent la même option politique, le même objectif, et nous allons le faire peu importent les partis. C'est parce que, ce qui nous regroupe et ce qui nous rassemble, c'est notre option politique.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, est-ce qu'eux pourraient avoir une influence sur la stratégie référendaire du Parti québécois? Est-ce que les autres formations souverainistes…

M. Péladeau : Oui, certainement que les citoyens et les citoyennes, les militants et les militantes d'autres partis politiques vont enrichir la conversation, bien sûr.

Le Modérateur : Dernière question, M. Gentile.

M. Gentile (Davide) : Je pense que, s'il y a beaucoup de questions là-dessus, c'est parce qu'on ne comprend pas. Donc, l'objectif, c'est quoi? C'est de jaser, c'est de discuter ou si c'est d'amener ces gens-là à rallier le Parti québécois à terme?

M. Péladeau : Véronique va répéter ce que je disais antérieurement.

Mme Hivon : C'est peut-être une nouvelle manière de penser, donc on vous invite aussi à embarquer avec nous dans cette nouvelle approche. C'est justement de dire qu'il y a une cause qui est plus grande que nous, qui est plus grande que nous dans nos allégeances partisanes et que c'est peut-être en mettant de côté les ruptures, les difficultés, les scissions qu'il a pu y avoir qu'on va être justement capables de donner une force renouvelée au mouvement souverainiste. Et on peut recommencer à parler, mais plus que parler, à travailler ensemble sur des pistes d'action pour aller dialoguer avec les gens qui, justement, ne sont pas des convaincus. C'est ça, l'objectif.

M. Gentile (Davide) : O.K. Mais, aller dialoguer, ça veut dire que, quand vous parlez de fracture, vous ne pensez pas que tout le monde peut être réuni, peut revenir au bercail au PQ. Vous pensez qu'elles sont…

Mme Hivon : Non, je dis qu'il faut tenter de mettre de côté les points de divergence pour travailler ensemble sur ce qui nous unit, puis il y a une chose extraordinaire qui nous unit, c'est de faire du Québec un pays. Donc, oui, on est capables, puis, dans les derniers mois, je l'ai vu qu'on est capables de se parler d'objectifs communs, de ce qui anime dans ce projet-là puis de comment on veut aller à la rencontre des Québécois, un tronc commun qu'on pourrait imaginer, dessiner les contours du pays du Québec. Il y a plein de choses qu'on peut faire ensemble. Donc, c'est ça, l'idée, c'est de dire : On ne va pas être juste dans la stratégie de l'alliance électorale. Ce n'est pas ça. C'est de dire : Travaillons sur l'objectif qui nous unit, qui nous réunit, plutôt que des éléments qui peuvent nous éloigner.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde. Bonne fin de journée.

M. Péladeau : Merci. Bonne fin de journée, messieurs dames.

(Fin à 15 h 13)