Point de presse de M. Mario Dumont, député de Rivière-du-Loup
Version finale
Le mardi 24 janvier 2006, 13 h 01
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Treize heures une minute)
M. Dumont: Alors, bonjour tout le monde. Quelques remarques avant de prendre vos questions. D'abord, s'il y avait une première bonne nouvelle à retenir de cette élection d'hier, avant d'entrer dans les analyses plus profondes, je faisais partie de ceux qui, depuis plusieurs années, s'inquiétaient plus ou moins ouvertement du bon fonctionnement de la démocratie au Canada et, quand je dis «bon fonctionnement», pour moi, dans une démocratie saine, il doit y avoir le principe de l'alternance. On a connu pendant presque un demi-siècle au Mexique un système où il y avait des élections puis il y avait une démocratie, mais il y avait le Parti révolutionnaire institutionnel qui était le seul à pouvoir former un gouvernement. Alors, aujourd'hui au Canada, la démocratie fonctionne, c'est-à-dire qu'on sait qu'il y a une alternance. On sait qu'un gouvernement qui a commis des erreurs graves, qui a commis des manquements à l'éthique ou autre peut être remplacé. Et ça, dans tous pays, je pense que c'est important d'avoir plus qu'un parti en place qui soit capable dans l'ensemble du territoire, dans l'ensemble des régions de regrouper les forces nécessaires pour former un gouvernement.
Le plus grande nouvelle certainement d'un point de vue québécois, je pense que le chef du Bloc québécois avait bien placé la barre à 50 %. Il l'avait placée dans une logique bien simple, c'est que la séquence en trois périodes qui avait été annoncée, autant par André Boisclair que par Gilles Duceppe, si on veut arriver à la troisième période avec un référendum sur la souveraineté gagnée avec un pourcentage quand même... un pourcentage un peu convaincant, bien, dans le cas d'une élection du Bloc, on devrait être au moins minimalement à ce pourcentage-là. Et je pense qu'hier il est arrivé dans le fond l'histoire des trois périodes d'André Boisclair est un peu comme les matchs du Canadien, après la première période, de ce temps-ci, c'est fini.
Et l'agenda que s'est donné M. Boisclair, je pense, est à revoir à ce moment-ci, parce qu'il est absolument incompatible avec la nouvelle situation. Il y a un nouveau gouvernement et c'est un peu la troisième réalité dont je veux parler. Il y a un nouveau gouvernement aujourd'hui qui s'installe à Ottawa, qui a annoncé, d'une façon très claire, des intentions d'une attitude différente au niveau du respect des pouvoirs des provinces, d'une collaboration différente avec le Québec. Ça ouvre de nouvelles portes. On vient... Ce matin, M. Duceppe a établi le fait qu'il souhaitait collaborer avec ça. On ne peut pas à la fois être en préparation d'un référendum imminent et de l'autre côté dire qu'on a un parti frère, là, le Bloc québécois qui, lui, va collaborer au bon fonctionnement. Et je pense qu'André Boisclair est un peu condamné aujourd'hui à faire ce que les Québécois lui ont dit hier, c'est-à-dire mettre en veilleuse son option, la radicalisation du PQ, là, d'un référendum dans la première année. Cette radicalisation-là a été rejetée par les Québécois hier et, à ce moment-ci, je pense qu'il a été invité à saisir l'opportunité, à accueillir avec l'ouverture requise les nouvelles possibilités qu'ouvre l'arrivée d'un nouveau gouvernement. Et je ne pense pas que quelqu'un qui est chef d'un parti au Québec peut souhaiter pratiquer la politique du pire, c'est-à-dire essayer de faire déraper des arrangements possibles, essayer d'être le fossoyeur des progrès possibles du Québec pour nourrir un agenda référendaire immédiat. Et je m'attends à ce qu'André Boisclair rapidement annonce sa compréhension du message que les Québécois lui ont livré hier et qu'il pose les gestes nécessaires.
Journaliste: ...mettre en veilleuse son option. Il faut préciser. Est-ce qu'il doit renoncer au programme qui prévoit un référendum le plus tôt possible après un prochain mandat? Comment vous voyez la suite des choses?
M. Dumont: Bien, je ne vois pas comment le programme que vous venez de mentionner, comment un référendum immédiat, là, qu'il est supposément en train de préparer est compatible d'abord avec le résultat que le Bloc a obtenu hier, est compatible avec l'attitude que le Bloc a maintenant le devoir de jouer à Ottawa. Le Bloc dit: Nous, on va collaborer, on tend la main aux Conservateurs pour faire marcher des choses. Mais si André Boisclair, lui, de l'autre côté est dans un agenda référendaire radical, ce qu'il nous a annoncé jusqu'à maintenant, inévitablement on va savoir que derrière des portes closes il va devoir dire à Gilles Duceppe de faire dérailler ce qu'il peut faire dérailler à Ottawa puis d'éviter qu'il y ait des trop bonnes ententes. Et c'est incompatible. Il a le devoir de prouver que le système ne marche pas pour nourrir un agenda référendaire immédiat. Et je pense que là-dessus, quand la situation s'est présentée dans le passé avec René Lévesque, ça avait été nommé comme le «beau risque». Mais le chef du Parti québécois avait accepté de mettre de côté l'option, le temps de laisser une chance à une ouverture dans le système canadien de livrer la marchandise.
Journaliste: M. Dumont, vous parlez comme si M. Boisclair était au pouvoir, là. Je ne vous suis plus, là.
M. Dumont: Bien, M. Boisclair n'est pas au pouvoir, M. Boisclair cependant est chef d'un parti au Québec, est chef d'un parti qui a établi un agenda. Évidemment, il n'est pas au pouvoir, mais l'agenda qu'il a présenté de par son alliance complète avec le Bloc québécois, l'agenda qu'il a présenté est absolument incompatible avec le rôle que prétend vouloir jouer le Bloc. Et si le Bloc québécois dit: Nous, on veut collaborer, qu'André Boisclair dit: Moi, là, dès la prochaine élection, je veux gagner l'élection pour faire un référendum, il me paraît que le Bloc n'aura aucune crédibilité pour dire qu'il veut collaborer, qu'il veut faire fonctionner les choses.
Journaliste: S'il vient de perdre la première période, qui vous dit qu'il va gagner la deuxième? Est-ce que ce n'est pas... il ne sera pas mieux placé présentement pour l'emporter, ou même vous, à la limite?
M. Dumont: Je comprends bien qu'il y a plusieurs questions qui se posent pour les prochaines étapes pour le Parti québécois, incluant l'élection. Je pense qu'André Boisclair est, dans le fond, sur la scène québécoise, André Boisclair est le grand perdant de la soirée d'hier, on s'entend là-dessus. Sauf que quand on est chef d'un parti au Québec, on a néanmoins des responsabilités, on a néanmoins un impact sur le débat public. Et sa responsabilité aujourd'hui comme chef du Parti québécois, comme chef d'un parti qui a des sièges à l'Assemblée nationale, qui a un impact dans le débat public au Québec et qui a un allié à Ottawa, je pense que c'est de donner son ouverture, donner son opinion par rapport à ces nouvelles possibilités qui sont ouvertes tout en rappelant qu'il n'y a pas de garantie de résultat à l'heure où on se parle. Mais qu'un chef du Parti québécois nous dise aujourd'hui: Moi, je ne donne pas la chance au coureur, on entendra tous que c'est finalement un message qui s'approche beaucoup de la politique du pire, là, on veut que ça ne marche pas pour nourrir notre agenda. C'est ça qu'on entendrait s'il n'avait pas ce genre d'ouverture à ce moment-ci.
Journaliste: Maintenant pour le Québec, là, quelle est votre lecture des résultats? Finalement, on a un gouvernement conservateur qui veut collaborer avec M. Charest, qui va essayer d'améliorer les choses pour... et chercher la réélection d'un gouvernement libéral, est-ce que ça ne vous place pas, vous l'ADQ, dans une position plus difficile qu'avant?
M. Dumont: Non, pas du tout. Je veux dire, pour nous, la situation qui est... D'abord, moi, personnellement, je m'étais inquiété que le Bloc québécois occupe tout l'espace, je l'ai dit durant la campagne, j'ai fait une intervention d'ailleurs assez dure, là, sur la position du Bloc québécois. Hier, les conservateurs ont eu 10 sièges au Québec. Personnellement, je pense, que le gouvernement nouveau ait un ancrage dans le Québec, c'est une excellente nouvelle, puis, à 10 sièges, c'est un ancrage qui est significatif. Maintenant, en politique québécoise, on a à faire nos devoirs en politique québécoise, là. Je veux dire, M. Harper aujourd'hui est appelé à collaborer avec le gouvernement du Québec puis ce n'est pas nous, le gouvernement du Québec, puis, moi, je ne pratique pas la politique du pire, alors j'espère qu'il y aura les meilleurs règlements possible pour le Québec. Puis, quand on arrivera à l'élection québécoise, les gens choisiront le meilleur gouvernement, le meilleur premier ministre au Québec, et ça, ça va se passer entre nous, au Québec. Mais dans l'intervalle, moi, je ne souhaite pas que le gouvernement du Québec en obtienne le moins possible, je souhaite que le gouvernement du Québec, au nom de l'ensemble des Québécois, puisse régler le maximum de dossiers.
Journaliste: Mais les conservateurs vont être des alliés de qui, vont être les alliés du gouvernement Charest ou vont être des alliés de l'ADQ, là?
M. Dumont: Bien, là, les conservateurs, si vous pensez au Parti conservateur dans son ensemble, là, je pense que le chef du Parti conservateur, ce qui va être important pour lui, c'est de livrer la marchandise - il l'a dit hier soir - et ça, le parti auquel ça nuit, évidemment c'est le Parti québécois, au Québec, ça, c'est bien évident. De l'autre côté, sur le plan personnel, bon, des nouveaux militants, des nouveaux députés conservateurs, individuellement, peuvent avoir différentes options, différentes préférences, sauf qu'hier soir il faut quand même voir le résultat. C'est dans les châteaux forts adéquistes que la quasi-totalité de la vague conservatrice est arrivée, c'est dans la Beauce, puis c'est dans les châteaux forts adéquistes que la vague conservatrice a levé et c'est là que l'ensemble des gains, la presque-totalité des gains se sont faits, hier soir.
Journaliste: Mais, M. Dumont, si jamais M. Harper honore ses engagements, règle le déséquilibre fiscal, donne une place au Québec tel que convoité, vous ne pensez pas que ça risque d'aider Jean Charest, puis vous nuire en bout de ligne?
M. Dumont: Bien, je pense que ça va surtout nuire... ça va nuire au Parti québécois, c'est le Parti québécois qui se nourrit des échecs du système. Nous, on est un parti autonomiste. Alors, nous, comme parti autonomiste, on veut plus d'autonomie pour le Québec. Quand il y a un gouvernement centralisateur à Ottawa, quand à chaque budget il y a un nouvel empiètement dans les juridictions du Québec, ça ne donne pas tellement d'élan à notre position, hein? Bon. Là, je pense qu'il y a des portes nouvelles qui sont ouvertes. À partir de là, je veux dire, ce n'est quand même pas de Calgary que va se décider le prochain résultat de l'élection au Québec. Il y a une bataille qui va se mener au Québec, comté par comté, région par région, et celle-là on est amplement prêts à la mener contre les libéraux de Jean Charest, puis elle va se mener sur la façon dont ils ont géré l'ensemble des dossiers, puis sur la crédibilité de Jean Charest comme premier ministre, et là-dessus on est prêts à faire la bataille. Mais, moi, je souhaite néanmoins... Là-dessus j'ai toujours été catégorique, on a toujours, toujours appuyé tous les gouvernements du Québec quand il s'agit de régler le déséquilibre fiscal, quand il s'agit de faire avancer des dossiers qui préoccupent les Québécois. Et le gouvernement du Québec encore aujourd'hui en ces matières-là va toujours avoir l'appui de l'ADQ. Ce sont des choses qui dépassent les partis et pour moi... qui n'ont rien à voir le jour où les élections arrivent. Pour moi c'est deux choses complètement différentes. Jean Charest ne s'économisera pas le fait d'avoir à défendre un bilan désastreux lorsqu'il va se présenter à la prochaine élection.
Journaliste: M. Dumont, M. Charest, c'est un ancien chef du Parti conservateur. Il y a le Parti conservateur au pouvoir et est-ce que vous ne craignez pas encore une fois de manquer d'espace politique, puis d'être expulsé de ce jeu-là? De toute évidence, s'il y a une alliance qui se fait, elle se fait entre deux partis qui sont au pouvoir.
M. Dumont: C'est-à-dire que les partis qui sont au pouvoir ont à gouverner. Mais là, je ne sais pas de quoi vous voulez... Vous me parlez d'alliance entre partis. D'abord, moi, je vous ai toujours.... Oui?
Journaliste: ...Parti conservateur à Ottawa.
M. Dumont: Moi, je vous ai toujours dit que l'ADQ ne ferait aucune alliance avec aucun parti fédéral, ça demeure vrai aujourd'hui, là. Et je ne m'attends pas que c'est un parti fédéral qui va venir gagner l'élection à notre place à l'ADQ. On peut avoir des collaborations, on peut avoir des ouvertures, tant mieux, on peut partager un certain nombre de militants et de châteaux forts, tant mieux, mais il n'y aura jamais d'alliance entre l'ADQ et aucun parti fédéral. L'intervention que j'ai faite en cours de campagne ne visait pas ça, hein? J'ai dit ce que je pensais d'une situation précise par rapport au Bloc québécois. Alors, là, il ne faudrait pas non plus s'en aller dans un autre univers auquel, moi, je n'ai jamais référé, dont je ne me suis jamais... auquel je ne me suis jamais attendu. On a, nous, l'ADQ, à faire notre place. On a déjà dans le Québec des régions où on est très fort, on en veut plus, on a des hauts et des bas politiquement. On a connu un automne difficile, par contre le printemps d'avant avait été excellent, puis l'année de 2006, on a un plan de match pour être bien présents, mais la bataille québécoise, elle va se mener entre les partis au Québec. M. Hébert.
M. Hébert (Michel): Comment expliquez-vous la poussée, la très forte poussée des conservateurs dans la région de Québec? Plutôt qu'à Montréal, par exemple, il n'y a pas un député conservateur, À Québec, il y en a huit sur les 10, au Québec.
M. Dumont: Il y a deux phénomènes. D'abord, pour ce qui est de Montréal, on ne peut pas isoler le phénomène Montréal. On doit inclure Montréal, Vancouver, Toronto. Il y a clairement un mouvement politique très particulier dans les métropoles à ce moment-ci. Les conservateurs, dans plusieurs comtés du centre de Montréal notamment, ont vécu le même genre de situation difficile que nous on a vécue. Il y a clairement quelque chose avec les grandes villes. Maintenant, dans le reste du Québec, les conservateurs sont passés deuxièmes partout. C'est évident qu'il y a eu, dans l'ensemble des régions du Québec, particulièrement dans le Québec francophone, il y a eu de l'intérêt pour un fédéralisme d'ouverture, il y a eu de l'intérêt pour une nouvelle collaboration entre un nouveau gouvernement à Ottawa et le Québec. Donc, les gens ont vu de nouvelles portes qui s'ouvraient. Les Québécois ont voulu les saisir. Bon, là où ils ont réussi, parce que souvent en pourcentage il faut juste arriver au point pour gagner des comtés et ça c'est produit dans la région de Québec, dans la région Chaudière-Appalaches, donc dans des châteaux forts adéquistes. Est-ce qu'il y a une coïncidence? Probablement qu'il y a une corrélation, puis...
M. Hébert (Michel): Ils sont plus conservateurs, plus populistes, comme disait M. Simard ce matin, qu'ailleurs au Québec.
M. Dumont: Quel M. Simard a dit ça?
M. Hébert (Michel): Sylvain Simard. Il dit que le Bloc a fait une percée dans le vote ethnique à Montréal et qu'il aurait aimé en faire de même à Québec.
M. Dumont: Non, je comprends qu'il aurait aimé ça, mais je ne vois pas le mot "populiste" à quoi ça réfère. Je pense...
M. Hébert (Michel): ... conservateur, plus populiste qu'ailleurs...
M. Dumont: Ben, je pense que les gens de toutes les régions du Québec le premier message qu'ils ont reçu dans cette campagne-là, c'est qu'il y avait une volonté d'un parti à Ottawa de respecter davantage les provinces, de collaborer davantage avec le Québec. À partir de ce moment-là, ce message-là a été entendu puis il a relevé le score du Parti conservateur un peu partout. La région de Québec, la région de Chaudière-Appalaches, et celle... il y en a eu suffisamment, il y en a eu d'autres, remarquez, même en plein coeur du Saguenay-Lac-St-Jean, en Outaouais, il y a eu d'autres régions. Mais, ici, c'est évident qu'il y avait peut-être un terrain qui était davantage préparé et qui a fait que c'est arrivé. Peut-être que s'il y avait eu deux semaines de plus de campagne, par contre, peut-être que la vague aurait déferlé plus loin, là.
Journaliste: Dites-moi si je me trompe, je présume que vous êtes très satisfait des résultats.
M. Dumont: Ben, très satisfait, je veux dire... Moi, j'ai soulevé... pour moi, la grande préoccupation en voyant en cours de campagne qu'un gouvernement conservateur était probable, j'aurais trouvé vraiment malheureux que le Québec soit complètement isolé avec le Bloc québécois. Alors, que ce gouvernement conservateur ait des racines, en enracinement réel avec 10 sièges dans le Québec, je pense que tous les québécois doivent être contents de ça. Maintenant, moi, me réjouir en politique, j'ai appris en politique qu'on se réjouit lorsque se produisent des résultats concrets qui affectent le bien-être de notre population. Or, aujourd'hui, on a un gouvernement qui est nouveau, qui a promis des choses, qui les a réitérées, M. Harper les a réitérées dans son discours hier soir, sa volonté réelle de livrer la marchandise. Mais, on se réjouira vraiment lorsqu'on aura les résultats. Et là-dessus, moi, je vais faire partie de ceux qui vont certainement suivre de près les engagements qui ont été pris pour s'assurer qu'on va vraiment avoir des aboutissements.
Journaliste: ...c'est une ouverture?
M. Dumont: Pardon?
Journaliste: Sur le dossier des garderies, il s'apprête à rompre une entente fédérale-provinciale, vous trouvez que c'est une ouverture?
M. Dumont: Bien, sur le dossier des garderies, il s'apprête à donner de l'argent aux parents du Québec. On aura l'occasion de voir comment il va rendre ça compatible avec le programme des garderies du Québec mais, nous, personnellement, à l'ADQ, on n'a jamais été de l'école qu'une politique familiale, c'est de mettre 100 % de l'argent disponible dans les garderies. On pense qu'une politique familiale... là-dessus on partage plutôt la vision des conservateurs, une politique familiale doit, oui, inclure des sommes d'argent dans les garderies. Les services de garde sont un élément clé d'une politique familiale, mais des politiques fiscales qui encouragent la famille, des politiques d'autre ordre qui encouragent la famille peuvent amener une politique familiale en combinaison. Là-dessus, par contre, c'est à voir comment il va pouvoir entrer en discussion avec le gouvernement du Québec, pas juste avec le Québec d'ailleurs. Sur cette question-là, il y a eu des conflits épiques entre l'ancien gouvernement libéral et le Nouveau-Brunswick, parce que Bernard Lord voulait faire une place dans la politique familiale pour les grands-parents. Les libéraux fédéraux ne voulaient rien savoir des grands-parents. Pour eux, c'étaient les garderies puis rien d'autre.
Est-ce que les conservateurs vont être capables de cette nouvelle souplesse qui va accommoder les provinces? C'est le genre de défi auquel... je disais à la question précédente, où il y a des intentions, il y a une volonté d'ouverture qui est manifestée. Maintenant, dans le quotidien, avec les provinces, ça va être de faire arriver ça à des coopérations et à des dossiers réels qui seront réglés par une souplesse plus grande, une flexibilité plus grande que le Parti libéral du Canada avait vraiment... dans tout l'esprit centralisateur de Trudeau et de Chrétien, ce genre de flexibilité était dans l'oubli réellement.
Journaliste: ...pour faire éventuellement partie de son cabinet. Qu'allez-vous lui répondre?
M. Dumont: Bien, il m'a déjà... on s'est déjà parlé et on s'est parlé hier soir, mais il n'est pas question de ça. Pour moi, ce n'était pas une option, pas avant... D'abord, si j'avais voulu faire ça, bien, vous me connaissez un peu, je n'ai pas tellement peur des guerres de tranchées, si j'avais voulu faire ça, je serais allé quand c'était le temps, je me serais présenté, puis je l'aurais fait à visière levée et ça n'a jamais été... je n'ai jamais eu d'intérêt personnellement pour la politique fédérale, soit dit en passant. Ce que je connais, c'est le Québec. Ce que j'aime, c'est la politique au Québec. J'ai fondé un parti dans le Québec, et je vais mener à terme ce défi-là. Alors, pour moi, ça a toujours été sans nuance ce questionnement-là et ça a toujours été aussi clair quand je le dis en public que quand je le dis privément à M. Harper.
Journaliste: ...de votre discussion avec M. Harper hier?
M. Dumont: Bien, écoutez, c'est d'abord de le féliciter. Il vient de remplir un défi colossal. Il faut quand même se souvenir... On a tous nos qualités et nos défauts. Dans les moments plus difficiles, les gens ont reproché toutes sortes de choses à Stephen Harper, mais du point de départ, là, il y avait deux partis conservateurs: l'Alliance et les conservateurs, les deux voués à rien. Je veux dire, prenez le nombre de fois où on a dit que c'était impossible ce qu'il y avait à faire, là, d'unifier ces partis-là, de les unifier suffisamment pour que ça n'ait pas l'air d'un collage de deux morceaux différents, là, d'un monstre à deux têtes, mais que ça ait l'air d'un parti politique capable de former un gouvernement, de réunir l'équipe qu'il fallait. Ensuite, on a dit: C'est impossible qu'il perce au Québec. On a tous dit ça, c'est impossible. On doit redonner à César ce qui revient à César, là, il a, sur plusieurs fronts où on l'avait, on l'avait étiqueté de s'attaquer à des impossibilités, il a réussi, avec du travail acharné, avec du travail minutieux, et là-dessus, moi, je lui donne tout le crédit. Je lui ai dit, hier, je l'ai félicité pour ça.
Par ailleurs, je pense qu'il est, il était heureux, très heureux d'une percée au Québec, très heureux d'avoir un ancrage au Québec. Il avait évidemment noté les territoires où ces comtés-là se retrouvaient, et je pense qu'à partir de maintenant, moi, mon message public comme privé à lui, c'est qu'il faut que les Québécois qui ont mis leur confiance dans cette nouvelle possibilité, les gens qui ont vu cette nouvelle porte ouverte, d'arrêter les confrontations dans l'ensemble canadien puis qu'il y a des portes ouvertes pour des dossiers qui se règlent puis des choses qui marchent puis des collaborations réelles, bien il faut que ces Québécois-là ne soient pas déçus. Il faut qu'ils puissent en voir les résultats apparaître, et c'est à ça que je pense que, lui comme moi, on veut travailler.
Journaliste: Est-ce qu'il vous a offert ce soir-là...
M. Dumont: Pardon?
Journaliste: Il vous a offert, ce soir-là, de venir dans son cabinet, dans son... M. Harper?
M. Dumont: Je viens de répondre à ça, là, je n'ai jamais eu d'ouverture, pas plus maintenant qu'avant. Il le sait très bien. Je pense qu'il a compris. Je pense qu'il a compris...
Journaliste: (Question inaudible)
M. Dumont: Non, et je pense qu'il a compris le genre de personnalité que j'ai. Je suis plutôt têtu. Je sais ce que je veux, je sais ce que je ne veux pas dans la vie. Ça ne s'améliore pas en vieillissant de savoir ce que je veux, de plus en plus têtu. Alors, là-dessus, je pense que, pour lui, c'est très clair. Ça n'empêche pas que, comme chef d'un parti au Québec, j'ai un intérêt à ce qui se passe à Ottawa, j'ai un intérêt dans cette campagne-là, puis j'avais une préoccupation personnelle de soulever un débat par rapport à la pertinence du Bloc québécois. Le débat a été soulevé et je suis très content de ça parce que, dans les jours qui ont suivi, on a vu des lettres ouvertes, on a vu un paquet de Québécois se questionner puis, bon, le résultat du vote semble démontrer qu'il y a des gens qui sont arrivés à la même conclusion que moi et bien d'autres, et là-dessus, je vais continuer, lorsque j'ai des choses à dire, à les dire.
Journaliste: M. Dumont, vous donnez l'impression aujourd'hui que M. Harper vous doit une fière chandelle. Vous avez préparé le terrain, c'est ce que vous dites: On a préparé le terrain. C'est une coïncidence, là. Il y avait certains comtés adéquistes. Et puis là, aujourd'hui, vous dites que vous aviez lancé un appel contre le Bloc. Donc, il vous doit une fière chandelle, aujourd'hui?
M. Dumont: Non, il ne me doit rien du tout, il a gagné tout ce qu'il avait à gagner, M. Harper. Je viens de vous dire comment... le parcours qu'il a fait. Évidemment, à l'intérieur de ce parcours-là, on doit noter ce qu'il y a à noter, et les succès de quelqu'un qui a franchi les obstacles qu'il avait devant lui, qui aujourd'hui est premier ministre, bien, c'est des succès pour lesquels on doit lui donner tout le crédit. Et durant la campagne, j'ai posé une question concernant le Bloc québécois, même chose avec les châteaux forts adéquistes. Je veux dire, dans ces comtés-là avant l'élection, on ne s'apprêtait pas nécessairement à voter conservateurs. Ils étaient peut-être un peu plus forts qu'ailleurs, mais pas tant que ça. Je veux dire, c'est lui qui a livré le discours de Québec, c'est lui qui a travaillé sur le fédéralisme d'ouverture. Je veux dire, moi, je pourrais bien aller sur la place publique, puis dire aux gens de faire une chose. Si ce n'est pas logique, s'il n'y a pas une offre politique, il n'y a personne qui va bouger. Les gens... je veux dire, on peut comme chef d'un parti soulever des questions, on peut brasser des idées, mais il faut que les gens aient une offre réelle, et l'offre réelle, elle est venue de lui, de son équipe, de son programme, de son travail. Et là-dessus je pense que le crédit revient à nul autre que celui qui a fait ses devoirs.
Journaliste: ...que l'appui aux conservateurs, ça va faire en sorte que les Québécois vont aussi davantage acheter vos idées en vue d'une prochaine élection? Est-ce que vous faites vraiment un lien entre les deux?
M. Dumont: Non. Il n'y a pas de lien automatique comme ça. Par contre, il y a des liens, je veux dire, il y a un contexte politique. Je veux dire, aujourd'hui je pense que le débat politique de l'année 2006 risque d'être beaucoup moins polarisé. L'autoroute, puis les trois périodes menant à un référendum, c'est de l'histoire ancienne, là. Ça fait que l'agenda politique que, moi, je préconise, un agenda économiste, un agenda où on veut discuter de façon différente de gérer notre gouvernement au Québec a beaucoup plus d'espace et je pense que c'est heureux pour le Québec parce que je pense que c'est l'agenda dont le Québec a besoin, surtout pas de se relancer vers un autre référendum, puis d'occulter les autres questions. Alors, là-dessus, je pense qu'hier d'une certaine manière on a avancé.
Journaliste: À la suite de votre appel sur la réévaluation du Bloc, quelques minutes plus tard M. Duceppe vous avait pris un peu de haut en disant: Bien, on verra bien le soir des élections. Qu'est-ce que vous avez à lui dire aujourd'hui à M. Duceppe?
M. Dumont: Rien. Je veux dire... Je comprends bien que sur le plan personnel, M. Duceppe n'a pas dû aimer mon intervention et je comprends bien que lui, là, il est chef du bloc, puis il est là, puis s'il y en a un qui n'a pas le droit de poser la question sur la valeur réelle du Bloc, c'est lui, et puis là-dessus je le respecte comme personne. Et je pense... d'ailleurs Gilles Duceppe a mené plutôt une bonne campagne, là, ce n'est pas ça qui est en jeu, c'est vraiment la question que j'ai soulevée, que... Et là, si vous pensez que le débat que j'ai lancé en cours de campagne est fini, je pense qu'il fait juste commencer, hein, sur... Au cours des prochains mois, imaginez un instant que le gouvernement conservateur livre la marchandise, progressivement, là, donne des ouvertures au Québec, la pertinence, la place du Bloc à mon avis, là, de semaine en semaine, de mois en mois va être encore questionnée. Alors, ce n'est pas un débat qui va s'ouvrir, là, mais, je veux dire, avant les commandites, hein, la question de la pertinence du Bloc, elle se posait partout. On ouvrait un journal, là, puis... Bon, les commandites leur ont donné un sursis, mais là le parti qui était coupable des commandites, là, il vient d'être sanctionné durement par l'électorat. Alors, là on ouvre, on écrit des nouvelles pages de la politique québécoise puis canadienne, et, dans ces nouvelles pages là, c'est bien évident qu'à mon avis le Bloc va avoir besoin de beaucoup d'imagination pour se trouver un grand rôle. C'est mon avis.
Journaliste: ...déséquilibre fiscal, la TPS sera réduite. Est-ce que M. Audet devra augmenter la TVQ d'autant afin de retrouver une certaine forme d'équilibre fiscal?
M. Dumont: Bien, c'est-à-dire que c'est un drôle de débat, c'est-à-dire, le gouvernement du Québec... Je me suis rendu compte, quand ces questions-là étaient soulevées, là, notamment par le Bloc, c'est-à-dire que le Québec perdait de l'argent, bien, il n'y a pas beaucoup de citoyens qui comprenaient, parce que la plupart des citoyens oublient qu'au Québec on taxe la taxe, hein. La base de tout ça, c'est exactement ça, c'est qu'au Québec on taxe la taxe, hein. Donc, s'il réduit la TPS, étant donné qu'avec la TVQ on taxe la TPS, on perd certains revenus. Bon. C'est aussi vrai de dire: Si le prix du pétrole baisse, on perd de la TVQ; si le prix de... Tu sais, tout ce qui est taxé, si le prix baisse... Là, dans ce cas-ci, c'est le prix de la TPS qui baisse, ça fait qu'on perd... Donc, le gouvernement du Québec, dans un cas comme celui-là, a deux choix: soit qu'il prend cette baisse de revenus de taxe là comme une participation à une diminution du fardeau fiscal de l'ensemble des citoyens ou soit que le gouvernement du Québec dit: Moi, j'en ai absolument, absolument besoin et je réajuste. Il y a une façon de réajuster son taux pour que, pour le Québec, ce soit neutre.
Mais, je veux dire, je ne pense pas qu'au Québec quelqu'un va se lever et dire: Moi, je suis contre, parce que, si on est contre la baisse de la TPS parce que là le Québec taxe la taxe, bien, à ce compte-là, il faut être contre toutes les baisses de prix, là: il faut être contre la baisse du prix de l'essence, il faut être contre la baisse du prix des matériaux de construction, parce qu'à chaque fois qu'un prix baisse, là, au Québec, on perd de la TVQ. Et, dans ce cas-ci, je veux dire, allez faire un vox pop sur ce que les Québécois pensent de ça, déjà, le fait que la TVQ s'applique sur la TPS, puis qu'on taxe la taxe des autres, puis que là on va perdre de l'argent parce que l'autre baisse sa taxe. Je veux dire, là-dessus, tu sais, le Bloc a voulu avancer sur ce terrain-là, puis ça a créé un peu de confusion. Mais, quand on explique aux gens, je n'ai pas trouvé beaucoup, beaucoup de supporters qui disent, là: Il faut maintenir la TPS à 7 % pour protéger la taxe sur la taxe que le Québec veut se conserver, là.
M. Grant (John): Mr. Dumont, you and the Premier both supported in you own way the Conservatives in this campaign, you more openly than Jean Charest. So, who's the winner between you and Charest in this Conservative breakthrough in Québec?
M. Dumont: Well, I don't think someone is the winner. I think Québec is in a better position now, I think Québec is in a better position today with 10 members from the Conservative Party than if we only had been isolated with Bloc members, that, I think, is a thing. I think the big looser today is definitely André Boisclair for a simple reason, that Mr Boisclair had an agenda leading to a referendum, a radical agenda leading to a quick referendum. And I think the people of Québec said yesterday that they were not running into it.
Journaliste: ...risky to place that much faith or that much of you betting money on a shaky minority like Harper is?
M. Dumont: I put... I'm not putting any money there, I'm just saying... Non mais, it's...
Journaliste: ...political follow from this being very, very positive for your option. I mean if they don't deliver because they've got such a shaky minority, what are you going to do?
M. Dumont: Yeah, but if the minority is too shaky to deliver, you'll have to call an election, that might happen. But in the in-between time, everybody in Québec sees that there are new open doors. It's been written in the platform of the Conservatives, it's been mentioned repeatedly by Mr Harper, especially when he came to Québec. Last night, from his headquarters in Calgary, he repeated the message of openness to Québec, of desire to collaborate with the provinces, to solve some of the important problems we have in Québec, fiscal unbalance being one. So this is what I call new open doors for Québec. I'm not saying that those are results yet. When new doors are open, I think we have to keep our minds open, to work positively to make things happen and that's the big question for André Boisclair: Will he through the Bloc québécois try to get the worst, make everything fail? I think that would be unaccepted, unacceptable for the people of Québec. But if he wants a quick referendum, he kind of has to. He has to make sure nothing will work within the federal system because that would prove the opposite of what he is trying to prove.
Journaliste: ...into a new «beau risque», as far as you're concerned, is that how he is presenting himself?
M. Dumont: Québec is definitely into a new «beau risque», there's no doubt about that in the sense that the people of Québec looks at the Conservatives, the gain they have and support. The people of Québec are going that way. The big question is... the «beau risque» was René Lévesque's decision, that was a decision made by René Lévesque to enter into it. And today, of course it's not enough if he's not governing but André Boisclair is the current leader of the PQ. And how will he play that? Very, very though situation for him because he has set an agenda with a three-periods story but after the first period, it's like the Canadian's game. After the first period, it's over. So, what will he be doing from now on? For me is the big question.
Journaliste: ...thanked you for the role that you plaid in... in those ridings...
M. Dumont: Especially me, congratulating Mr. Harper for what he has accomplished. What I sure remember that in the last couple of years many times we heard everybody saying that he was trying was impossible, impossible to unite the Conservative Party, impossible to give it a real image of one party instead of a two-head monster, impossible to gain in Québec, impossible, impossible, and it all happened, he delivered. And for that thing, he deserves a lot of credit. Now, of course, I think he is very realistic in the fact that winning an election is just the first step and the real, real challenge is to deliver and make sure that the things he promised will indeed happen and the thing that he engaged in he will be able to deliver.
Journaliste: What does he have to deliver first? What would be the proof that he can actually do it?
M. Dumont: A couple of things. In terms of relationship with the provinces. Think of every budget, every Liberal budget in Ottawa. Basically there was always one new jurisdiction of the provinces and of Québec, there was under attack, basically every single year. So if you had next budget respect for the provinces, respect for their jurisdiction, open doors towards solving fiscal imbalance, nobody thinks it will be solved in one budget, but open doors in that direction, and I think that will already show something. So he has a platform for other things and also federal provincial matters and fiscal policies and family policies. So, in a number of areas he has to deliver. Of course, in a minority situation, it's not so easy and he doesn't have so obvious allies in Ottawa, but he is going to mandate and I think opposition parties will be very careful before challenging him on the mandate he got from the Canadian population.
Journaliste: ... that your party, you, yourself was the factor that Conservatives braked through in Québec?
M. Dumont: Of course, if you look at the ridings, the question cannot be asked, you know, it looks pretty obvious, but I think there's never a single element, you know. You need a combination of factors for something to happen and the main thing is what do you have to offer. And this time, I mean, Stephen Harper had something to offer to the people of Québec, he had a positive choice, he had a platform of a number of important issues and he had a new vision of federalism in which cooperation would be possible and which would not be always quarrels between the Federal and the provinces so the people of Québec certainly were interested by that message. But, you know, today Mr Harper doesn't owe anything to anybody. I mean he did the work he had to do and the result is his and any in between factor, I mean, what I did in the campaign as an intervention I did not because I want something in return, I did because I thought it was very important for the people of Québec because I thought that debate about the relevants of the Bloc québécois was completely evacuated and I thought it was necessary and it happened after the last few weeks of the campaign. You saw open ... you saw people wondering about the usefulness of the Bloc québécois and that had to be made as a thinking process in Québec and I think it's not over in a matter of fact.
Journaliste: Juste une petite précision pour terminer. Vous parlez du «beau risque» puis Québec est dans une situation de «beau risque». Le Québec, en 1984, était en situation de «beau risque» aussi. Mulroney avait quelque chose à offrir au Québec. Vous avez échoué lamentablement. Qu'est-ce qui vous permet de penser que cette fois-là Harper ne se fera pas dicter...
M. Dumont: Oui, bien, là, les Québécois... Les options qui sont devant nous, c'est d'améliorer le système canadien ou de faire un référendum sur la souveraineté. Les deux ont échoué deux fois ou plus là. Donc, soit qu'on se rentre tous la tête dans le sable ou soit qu'on réessaye autrement quelque chose. Et je pense que dans ce cas-ci, on ne peut pas faire autrement que dire: Bon, il y a eu un échec dans des circonstances très particulières, l'échec de Meech, qui a eu un impact considérable. Est-ce qu'à cause de ça, on s'empêche pour l'éternité de faire toute tentative d'améliorer le fonctionnement de notre système? Moi, je réponds non à ça et il semble qu'il y a pas mal de monde au Québec à ce moment-ci qui sont prêts. Tu sais, l'expression «beau risque», on ne répète pas l'histoire identique. L'expression «beau risque» une histoire... Je pense qu'aujourd'hui les Québécois ont vu une main tendue puis il y a une bonne partie des Québécois qui l'on saisie, parce qu'ils ont senti que ça ouvrait des nouvelles portes, ça ouvrait des nouvelles possibilités.
Journaliste: ...demander à Boisclair de tendre lui-même la main puis mettre de côté son projet référendaire puis tenter une nouvelle fois une nouvelle change... donner une nouvelle chance au Canada, quoi?
M. Dumont: C'est ce que les Québécois semblent lui demander si on se fie au résultat des élections d'hier. Il n'y a certainement pas dans l'élection d'hier le genre d'accélérateur pour aller vers un agenda radical d'un référendum rapide comme il le souhaitait et il y a beaucoup de Québécois qui au contraire souhaitent explorer cette main tendue, voir quel résultat ça peut livrer. Et je pense que le chef du Parti québécois, même s'il n'est pas au pouvoir, serait très mal venu de faire déraper ces possibilités de réussite. Merci beaucoup.
(Fin à 13 h 37)