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Point de presse de M. Michel Audet, ministre des Finances

Version finale

Le vendredi 3 février 2006, 8 h 55

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-cinq minutes)

M. Audet: Alors, bon, un court commentaire... Oui. Ça va?

M. Plouffe (Robert): M. Audet.

M. Audet: Oui.

M. Plouffe (Robert): Je peux-tu vous demander deux minutes? Léo, il est en train de courir, vous n'aviez pas vraiment annoncé la conférence.

Une voix: Non, non. Nous, on est en direct, là. Je m'excuse, mais il n'y a pas de raison de ne pas y aller.

M. Plouffe (Robert): Bien, moi, ça ne me dérange pas, là, pour une fois qu'on n'attend pas RDI. Pardon?

M. Audet: Alors, écoutez, hier soir, après la consultation prébudgétaire, j'ai réagi à ce que j'avais vu, mais j'ai dit en même temps que je prendrais la peine de regarder les documents, les rapports qui ont été préparés à la demande du conseil d'administration, les rapports d'enquête notamment, et les mesures qui ont été prises. Je dois dire que je suis... et je confirme que le conseil d'administration a fait preuve de rigueur, donc, et a suivi une démarche très sérieuse pour justement faire la lumière sur les gestes et qu'il a pris des mesures justement pour non seulement d'abord identifier les erreurs, admettre ces erreurs et corriger quand même les gestes qui avaient été posés, notamment en annulant les ententes sur les rabais volume, annoncer une politique de révision, d'ajustement des prix, justement, des monnaies, donc, qui va s'appliquer de façon automatique et également des changements, bien sûr, et des sanctions qui ont été annoncées également au niveau de la direction. Donc, les mesures m'apparaissent proportionnées, effectivement, à ce que la société ou le conseil a dégagé comme conclusions de son enquête et de l'enquête faite, en fait, par un groupe externe, donc la firme KPMG qui quand même y a mis, je pense, l'expertise qu'on lui reconnaît.
Alors, voilà très brièvement ce que j'ai à dire ce matin, et que j'ai reflété dans un communiqué.

M. Lessard (Denis): Sur les rabais-volume, nos sources là-dedans nous disent que c'était en toutes lettres dans un document que vous a transmis M. Toutant le 12 décembre, dans d'une rencontre...

M. Audet: Écoutez, écoutez, il y a un document de travail qui m'a été remis le 12 décembre effectivement, vous avez raison, qui faisait état de rabais-volume. Ceci dit, je n'ai... on discute de ce genre de... D'abord, dans les quelques minutes où on a abordé ce sujet-là, l'objectif du président de la SAQ, et de la SAQ, est de réduire ses coûts d'approvisionnement, n'est-ce pas? C'est un objectif louable, puisque, on le sait, l'ancien président, M. Roquet, a déjà lui-même signifié qu'il y avait un écart important dans le coût d'approvisionnement de la SAQ, de l'approvisionnement en vin, par rapport notamment à la société de l'Ontario, notamment, et certaines autres sociétés, donc, d'État qui achètent du vin. Donc, l'objectif, c'est de réduire les coûts d'approvisionnement.
Quelle est la méthode pour y arriver? Je n'ai aucune... personnellement je n'ai pas de compétences dans cette matière et ce n'est pas ma job. La job, c'est le conseil d'administration...

M. Lessard (Denis): Mais vous étiez informé...

M. Audet: Il y a... C'est un, c'est un des scénarios qui a été mis sur la place, mais il ne devait pas entrer en vigueur d'aucune façon, il n'y a aucune décision qui était annoncée à cet égard. Il y avait des scénarios pour baisser les prix et le fait est que cette politique-là n'était pas en vigueur, et c'est ça, c'est ce qui est à l'origine...

M. Lessard (Denis): ...partage.

M. Audet: ...c'est à l'origine du problème, c'est qu'ils regardaient, la société examinait des scénarios pour baisser ses prix et c'est une des choses qui était regardée. C'est une pratique qui est courante dans le commerce. Est-ce qu'elle peut s'appliquer dans le vin? Est-ce qu'elle est applicable? Les questions ont été posées, les réponses n'ont pas été apportées, et donc il n'y avait aucune décision de prise. Et ce n'est pas à moi à la prendre, la décision. On m'informe, n'est-ce pas, de l'évolution d'un certain nombre de dossiers.
Et puisque vous parlez de cette rencontre-là, l'objet principal de cette rencontre-là était de me saisir d'un problème de la SAQ à l'effet qu'il y a maintenant des vins sans alcool ou avec peu d'alcool qui sont produits à partir d'alcool de malt et qui ne sont pas taxés. Donc, c'était ça, l'objet de la rencontre, si vous voulez savoir l'objet de cette rencontre-là, bien plus, beaucoup plus que ce sujet-là.

M. Bovet (Sébastien): M. Audet, de deux choses l'une, si M. Toutant n'était pas au courant de ce qui se passait dans son entreprise, c'est un mauvais gestionnaire; s'il était au courant, il n'a pas dit toute la vérité lorsqu'il est allé sur la place publique. Il ne devrait pas porter une part de responsabilité plus grande que simplement celle de dire: Je prends mes responsabilités, mais finalement il n'y a aucune conséquence pour lui?

M. Audet: Écoutez, vous avez écouté la conférence de presse comme moi, je pense que... et le conseil d'administration, le président du conseil et le conseil d'administration ont mis en place un comité de vérification pour faire la lumière. Hier, on nous a annoncé les mesures. Comme vous, je les ai écoutées, et, comme vous, je fais confiance évidemment à l'exercice qui a été fait à l'interne et dont c'est la responsabilité. Le gouvernement ne s'ingère pas dans la gestion quotidienne des sociétés d'État. Il faut le dire, c'est une job, c'est le travail de la société. C'est pourquoi j'étais moi-même surpris quand j'ai vu cette opération-là parce que c'est une... et je pense qu'on a confirmé qu'il y avait un problème, on a pris des mesures et donc, moi, je prends maintenant la parole de la Société des alcools que la lumière a été faite là-dessus et que les mesures pertinentes ont été prises.

M. Plouffe (Robert): Comme dit mon confrère, est-ce que vous ne devrez pas, vous, en tant que ministre responsable de la SAQ, demander la tête du président, également? Comme il dit, effectivement, il y a eu une faille, il devait savoir ce qui se passait dans sa business, il ne le savait pas.

M. Audet: Là, aujourd'hui, si vous me permettez, ce n'est pas le moment de faire des procès d'intention. Moi, si je veux tout simplement prendre les faits comme ils sont... Les faits qui ont été mentionnés hier, c'est que le président n'était pas au courant, donc il l'a dit lui-même, il s'est cependant excusé parce qu'il a lui-même, même s'il n'était pas au courant, induit la population en erreur, il faut le dire parce que la société a émis les communiqués pour dire que ce n'était pas vrai, alors qu'il y avait un fondement de vérité, donc je pense que... Et s'il y a quelque chose de clair, c'est bien ça. Ça, je pense que la société a fait preuve quand même de transparence en reconnaissant qu'elle n'avait...

Mme Richer (Jocelyne): ...a toujours pleinement votre confiance?

M. Audet: Le conseil d'administration a ma confiance entière, et M. Toutant fait partie du conseil d'administration. Le gouvernement a appuyé un conseil d'administration, en passant, dont on a nommé tous les membres, hein, vous savez qu'il y a beaucoup de membres qui sont là depuis longtemps, qui sont des gens compétents et en qui on fait... le gouvernement délègue des responsabilités de gestion de la société d'État. C'est au conseil d'administration à faire la lumière sur ça.

M. Brunet (Claude): Mais pourquoi M. Toutant ne doit pas être imputable des gestes qui ont été posés au sein de sa propre société?

M. Audet: Écoutez, c'est le conseil d'administration qui a cette responsabilité de nous dire, et hier il a conclu que M. Toutant avait agi de bonne foi là-dedans et qu'il avait sa confiance. Donc, moi, comme représentant du gouvernement, je ne peux pas faire un procès et aller au-delà de ce que me dit le conseil d'administration, et je fais confiance au conseil d'administration qui a fait cet exercice en toute transparence. La perception des choses, évidemment, vous en faites état, c'est autre chose, mais la réalité, moi, je m'appuie sur les faits.

M. Plouffe (Robert): ...la SAQ a agi en toute transparence grâce à un journaliste qui a mis à jour cette chose-là. S'il n'y avait pas eu un journaliste qui avait mis à jour ça, ça aurait continué pendant combien de temps? Qu'est-ce que vous avez fait pour vous assurer que ça ne se reproduise pas?

M. Audet: Bien, écoutez, je pense qu'hier la société a elle-même annoncé une série de mesures justement, d'abord, premièrement, en matière d'ajustement de prix reliés aux monnaies que, de façon automatique, lorsqu'il y a une variation de 3 % en plus ou en moins, il y ait un ajustement automatique. Ça peut être à tous les deux mois, six mois, un an, c'est le niveau de la variation qui va être le déclencheur, donc... Parfois, on dit: ah, ça ne vaut pas la peine, ça vaut la peine. Là ils se sont donné une politique très claire, je pense, qui va éviter cette situation-là. Par ailleurs, on a dit aussi, la société, qu'il y a des... lorsqu'il y a des hausses de prix, c'est au fournisseur à faire état lui-même de la justification de ces hausses des prix et ce n'est pas à la société à les négocier.

Mme Richer (Jocelyne): M. Audet, vous êtes sensible aux règles de gouvernance des sociétés d'État, est-ce que selon vous il y a suffisamment de contrôle extérieur à la SAQ?

M. Audet: Écoutez, je pense que nous avons annoncé que nous allions justement appliquer de nouvelles règles de gouvernance. Maintenant, la base de la règle de gouvernance, quels que soient les changements qui vont être faits, c'est justement la responsabilité du conseil d'administration. Il va toujours s'appuyer sur le conseil d'administration, sur des règles justement claires et ces règles de la SAQ sont quand même très claires. Le conseil a la responsabilité de faire le travail ou remplir la mission et les objectifs qui lui sont assignés. Je dis que quelles que soient les règles qu'on aurait, la société a été informée, le conseil lorsqu'il a été informé, a pris les mesures appropriées pour le faire. Je le regrette parce que je trouve ça... c'est un... pour moi, j'étais... vous parliez effectivement de rencontres l'automne dernier, j'étais heureux, et je l'avais dit à mon cabinet, qu'on aurait une bonne nouvelle à annoncer au début de l'année avec une baisse des prix. Ça se transforme presque en cauchemar, Imaginez, pensez-vous que c'est quelque chose que je trouve... dont je suis très heureux? Pas du tout. Mais, malheureusement, ça fait partie des situations qu'il faut gérer. On l'a gérée de la façon la plus responsable possible. J'ai demandé qu'on soit transparent, qu'on donne toute l'information, alors c'est à la société à livrer toute l'information, et je suis sûr que s'ils n'ont pas traduit... s'ils ne l'ont pas donnée toute complètement, quelqu'un va le faire parce que c'est sa mission de le faire.

M. Brunet (Claude): M. Audet, il y a quand même un bris de confiance actuellement. Il y a un bris de confiance actuellement entre la population et la Société des alcools. Est-ce que M. Toutant est à même de rétablir cette confiance ou vous ne devriez pas plutôt changer de P.D.G.?

M. Audet: Écoutez, là, pour le moment, ce matin, on parle des mesures qui ont été prises hier par le conseil d'administration dont fait partie M. Toutant et, moi, je me dis que... je vous ai mentionné que je trouve que les mesures annoncées sont proportionnées évidemment au geste qui a été posé.

M. Plouffe (Robert): M. Audet, les deux employés qui quittent, ils partent avec le gros... ils partent avec des primes de départ. Il y en a un qui s'en va à la retraite, on va le payer pendant quatre ans. Est-ce que c'est vraiment une punition, selon vous?

M. Audet: Écoutez, ce que je vous dis, c'est que la... ce que la société a mentionné, c'est qu'il n'y avait pas visiblement malversation. Il n'y avait pas fraude. Ça avait été fait dans une optique évidemment commerciale justement qui ne se fait pas dans une société d'État, visiblement, qui se fait, comme vous le savez, beaucoup dans le secteur privé peut-être, mais ça ne se fait pas dans une société d'État. Je pense que c'est la différence qu'on voit aujourd'hui. Alors, c'est pour ça que je pense qu'il n'y a pas matière à mon avis à un congédiement puisqu'il n'y a pas eu d'objet relié à une fraude ou à une malversation. C'est ce qu'a dit le président hier, je pense qu'il faut le reconnaître.

M. Bovet (Sébastien): Combien MM. Proteau et Mériaux ont reçu pour quitter la société?

M. Audet: Je n'ai pas... Moi, je n'ai pas été associé au règlement, c'est la Société des alcools qui gère cette question-là.

M. Lessard (Denis): Est-ce qu'il devrait être public, le règlement des dépenses?

M. Audet: C'est au conseil de répondre à cette question.

M. Lessard (Denis): Est-ce que vous connaissez les liens entre M. Toutant puis M. Boucher? Est-ce que vous assumez que le conseil d'administration était indépendant pour juger de tout ça?

M. Audet: Le conseil d'administration s'est réuni à plusieurs reprises. Ils ont un comité de vérification qui a fait un travail sérieux, il est indépendant du gouvernement, je vous l'assure. Moi, je n'ai absolument rencontré personne du conseil d'administration. Je leur ai demandé de faire leur lumière, et c'est le rapport qu'on nous donne, et je m'appuie sur ça.

Mme Rich (Kristy): Is the population going to have some problems in trusting the SAQ at this point? Is Mr. Toutant still the man to be in charge of this government organization?

M. Audet: You know, the SAQ Board, you know, made an inquiry. They announced a lot of... some important measures yesterday. And, for me, you know, it's a good answer to the problem that has been, you know, experienced. So, I have the confidence in the Board in handling this question.

Mme Rich (Kristy): Should they still come before the Public Finances Committee as it has been asked?

M. Audet: It's always possible, you know, that when I will have a parliamentary commission, when we will vote my credits, you know, and it's quite possible for the opposition to ask, you know, to meet with SAQ, you know, Board representatives and ask them the questions. It's open every year, you know, when we are voting the finances budget. So, it's quite... it will be possible. If they want to do so, they will ask for, and I will ask people from SAQ to be there.

Mme Rich (Kristy): Do Quebeckers have confidence that this is not going to happen again?

M. Audet: I have confidence in the Board of SAQ. Thank you. Merci.

(Fin à 9 h 8)

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