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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et Mme Lorraine Richard, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement nordique

Version finale

Le mercredi 7 octobre 2015, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-deux minutes)

Mme David (Gouin) : Alors, bonjour. Mme Richard et moi-même sommes très heureuses d'être entourées par des travailleuses, travailleurs de la Côte-Nord, plus précisément du comté de Duplessis. Donc, on parle de Sept-Îles, Port-Cartier et toute la Basse-Côte-Nord. Si nous sommes ensemble ce matin, c'est parce que conjointement nous avons déposé une motion en Chambre qui demande au ministre… au président du Conseil du trésor, très clairement, là, de renoncer à son intention de couper la prime de rétention des travailleuses et travailleurs de la Côte-Nord qui travaillent dans les services publics.

Pour le bénéfice des gens qui nous écoutent ou qui nous liront, c'est une prime importante, qui touche 2 500 syndiqués, hommes et femmes. C'est une prime à laquelle ils ont droit depuis 40 ans et que le gouvernement voudrait couper probablement dans toute la série, hein, des primes et des coupes qu'il veut faire dans sa négociation avec les travailleuses, travailleurs du secteur public.

Alors, pour moi, pour nous, c'est totalement inacceptable. Si cette prime devait être coupée, on parle d'un appauvrissement de 4 000 $ par année par travailleuse, travailleur. Écoutez, là, on n'est même pas dans… il n'y a pas suffisamment d'augmentation de salaire pour accoter le coût de la vie, on recule, on s'appauvrit. Donc, c'est parfaitement inacceptable, et je pense que c'est important, ce matin, de dire toute notre solidarité à l'égard des travailleuses et travailleurs.

Yvon Payeur, président du syndicat des techniciens et professionnels de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord, va donc prendre tout de suite la parole, suivi de Mme Richard.

M. Payeur (Yvon) : En premier lieu, je voudrais remercier nos deux députées ici qui nous appuient ainsi que leurs partis. Je pense que c'est important de sentir un appui réel de nos députés. On est ici, nous, depuis dimanche. On a fait une vigile en avant de l'Assemblée nationale pour ramener concrètement sur la place publique l'enjeu de notre prime d'attraction et de rétention de 8 %. Présentement, on a rencontré M. Coiteux. On lui a expliqué clairement c'était quoi, nos attentes, c'est quoi, les objectifs, c'est quoi que ça allait enlever si cette prime-là n'était pas maintenue, c'est quoi, tout le processus qui reste à arriver, la rétention de personnel qui allait venir à zéro. Ça fait que, tout ça, M. Coiteux est bien au courant.

On a réussi à amener ça sur la place publique, et aujourd'hui, ce qu'on sait, c'est que ça s'en va à la négociation. Il y a 2 500 personnes sur la Côte-Nord qui vivent de l'insécurité par rapport à cette prime-là. C'est un montant très important de leur budget. Donc, 2 500 personnes qui vivent de l'insécurité. M. Coiteux, il faut que ça cesse, il faut avoir des réponses à ça pour rassurer nos 2 500 personnes. Merci beaucoup.

Mme Richard : Merci. J'étais contente ce matin de m'associer avec ma collègue la députée de Gouin pour cette motion. Il faut savoir que, sur la Côte-Nord, présentement, la situation économique est extrêmement difficile. La prime de rétention, c'est 10 millions, 10 millions qui servent à la région de Sept-Îles et de Port-Cartier. C'est 10 millions de plus dans la poche des travailleurs et des travailleuses de la fonction publique. Cette prime, c'est une prime de rétention, c'est une prime aussi pour du recrutement. Le coût de la vie est extrêmement élevé sur la Côte-Nord. Juste en coûts de construction d'une maison, c'est près de 30 % de plus que n'importe quel endroit au Québec. Donc, cette prime-là, il y a un historique derrière tout ça.

Et c'est vraiment dommage que le président du Conseil du trésor ne comprenne pas l'importance, pour les gens de Sept-Îles et de Port-Cartier… Enlever cette prime-là va faire un mal considérable à la région. On a déjà des gens qui sont extrêmement inquiets, qui pensent à quitter, et c'est difficile, le recrutement, dans une région comme la mienne. Donc, moi aussi, je lance un appel à M. Coiteux, le président du Conseil du trésor, pour qu'il regarde la situation de près et que les gens chez nous puissent conserver cette prime. Ce qu'il faut savoir, c'est que, si cette prime devait être annulée, en bout de piste, en 2019, les gens de Port-Cartier et de Sept-Îles qui sont touchés, ce serait 5 % de moins que ce qu'ils font comme salaire aujourd'hui. C'est inadmissible.

M. Poinlane (Pascal) : Je n'ai pas vraiment de question là-dessus.

Mme David (Gouin) : Non? J'aimerais peut-être ajouter… parce qu'en fait ce sont les travailleurs qui me l'ont dit. On apprend toujours à rencontrer les gens des régions. Il y a une raison pour laquelle elle existe, cette prime de rétention. Il y a, bien sûr, l'éloignement, les prix très élevés, etc., mais il y a aussi la compétitivité des salaires, de la rémunération dans le secteur public par rapport aux grandes entreprises minières, par exemple, qui sont sur la Côte-Nord. Ce n'est pas si facile, faire du recrutement. Par exemple, on me disait, un comptable sur la Côte-Nord qui travaille à son compte va gagner beaucoup plus d'argent qu'un professeur de comptabilité au cégep. Et il y a plein de domaines comme ça où ça n'est pas facile de recruter et de garder des gens.

Alors, si, en plus, on leur dit : Il n'y a plus de prime de rétention, comme disait Lorraine, il peut y avoir des départs de travailleuses, travailleurs vers des centres où c'est plus facile, où les prix sont moins élevés, etc., et là on touche aussi à la qualité des services publics. Alors, ça, il faut y penser aussi. Voilà, c'est ce que je voulais ajouter.

M. Poinlane (Pascal) : Combien le gouvernement économise-t-il avec cette...

Mme David (Gouin) : 10 millions.

Mme Richard : 10 millions.

Mme David (Gouin) : Bon. Quand on sait qu'il est capable de donner 200 millions aux minières, 400 millions à la cimenterie de Port-Daniel, il m'apparaît que 10 millions aux travailleuses, travailleurs de la Côte-Nord, ce n'est pas énorme.

Mme Richard : Moi, j'aimerais... Oui, j'aimerais que le président du Conseil du trésor regarde cette situation pour les travailleurs et les travailleuses de la région Côte-Nord comme le ministre de la Santé, M. Barrette, l'a fait quand il a négocié avec les médecins. C'est deux poids, deux mesures.

M. Poinlane (Pascal) : Est-ce que cette prime-là existe pour d'autres régions?

Mme Richard : Non. Non.

M. Poinlane (Pascal) : C'était uniquement pour la Côte-Nord.

Mme Richard : Exactement, parce qu'on a des spécificités qui sont propres. Vous savez, si je vous donne l'exemple de Blanc-Sablon, vous avez une prime d'éloignement. Ce n'est pas la même chose que la prime de rétention et la prime de recrutement. C'est complètement différent.

(Fin à 11 h 29)

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