(Neuf heures trente et une minutes)
Mme Poirier
: Alors,
bonjour. Carole Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Je suis en compagnie
de mon collègue Stéphane Bergeron, député de Verchères, porte-parole en matière
de...
M.
Bergeron
:
D'affaires intergouvernementales.
Mme Poirier
: Affaires
intergouvernementales.
M.
Bergeron
:
Relations Québec-Canada, plus précisément.
Mme Poirier
: Exactement,
et travail. Je suis là à titre de porte-parole en relations internationales.
Alors, on se rappelle que Raif Badawi a
été condamné à trois ans de prison, 1 000 coups de fouet et une amende de
plus de 300 000 $. Il avait simplement, sur son blogue, parlé de
l'islam et remis en question les autorités saoudiennes. Il a aussi, on se
rappellera, subi une séance de coups de fouet en janvier dernier, les autres
séances ayant été remises à chaque fois, nous l'espérons, à cause de la
pression internationale. Le gouvernement du Québec avait accepté d'émettre un
certificat de sélection à Raif Badawi afin de pouvoir l'accueillir au Québec.
Nous avons appris hier que le blogueur
Raif Badawi pourrait subir une autre séance de coups de fouet dans les
prochains jours. C'est sa conjointe, Mme Haidar, qui nous en a informés sur son
site de la Fondation Raif Badawi.
Alors, vous comprenez l'inquiétude de cette
femme, avec ses enfants, de savoir que son conjoint pourrait à nouveau subir
cette séance de coups de fouet et qui remet en question son état de santé
toujours, puisque nous pensons que les autorités saoudiennes avaient arrêté les
séances, justement, en raison des conditions de santé de Raif Badawi et de la
pression internationale.
M.
Bergeron
:
Bien, dans les circonstances, devant cette menace de l'application de cette
sentence inhumaine à M. Badawi ce vendredi, la question qui se pose, fort
simple : Qu'a fait le gouvernement du Québec dans un premier temps? On
sait que le gouvernement du Québec a émis un certificat de citoyenneté ou un
certificat de...
Mme Poirier
: De
sélection.
M.
Bergeron
:
...de sélection, voilà, à l'intention de M. Badawi. Mais la question qui
se pose aujourd'hui, à la lumière de cette menace : Est-ce que le
gouvernement du Québec a pris contact avec le gouvernement fédéral pour nous
assurer que des pressions soient exercées sur le gouvernement saoudien pour
empêcher cette nouvelle séance de flagellation?
Je pense qu'il est de mise également, à
l'instar de Mme Haidar, d'interpeller le premier ministre désigné,
M. Justin Trudeau, quant à ce qu'il entend faire pour empêcher cette
nouvelle séance de flagellation. Mme Haidar a interpellé le premier
ministre désigné en lui rappelant sa promesse, sa promesse d'appuyer Raif
Badawi pour assurer sa libération. C'est à sont tour, maintenant, d'intervenir.
On sait qu'il a grandement critiqué le gouvernement conservateur dans le
dossier de Raif Badawi. C'est à lui, maintenant, d'intervenir. Bien sûr, il va
peut-être tenter de justifier son inaction en disant qu'il n'est pas encore en
fonction, mais il est le premier ministre désigné, il peut prendre le
téléphone, communiquer avec les autorités saoudiennes. Il a la légitimité de le
faire, il doit le faire. Et il a fait une promesse. Il a critiqué le
gouvernement conservateur et, qui plus est, il nous a dit en campagne
électorale qu'il entendait maintenir de bonnes relations commerciales avec
l'Arabie saoudite. Je pense qu'il est tout à fait justifié, et personne ne comprendrait
qu'il ne le fasse pas, qu'il prenne le téléphone et qu'il communique sans
tarder avec les autorités saoudiennes.
Mme Haidar demande également au roi
d'Arabie saoudite de procéder rapidement à la libération de Raif Badawi de
telle sorte qu'il puisse rejoindre rapidement sa famille ici, au Québec. Et,
pour ce faire, il faut lui émettre rapidement un passeport lui permettant de
joindre le Canada sans délai. Le temps nous est compté, chaque seconde compte
au moment où on se parle. Il faut donc intervenir sans tarder, et nous
demandons, à la fois au gouvernement du Québec et au gouvernement du Canada,
d'intervenir incessamment, immédiatement, de telle sorte d'éviter cette
nouvelle séance de flagellation et mettre un terme, enfin, à cette situation-là
en permettant le rapatriement rapide de Raif Badawi.
Mme Poirier
: Merci.
M.
Bergeron
:
Est-ce qu'il y a des questions? Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 36)