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Conférence de presse de M. Geoffrey Kelley, ministre délégué aux Affaires autochtones

Présentation d'un document concernant la consultation des autochtones

Version finale

Le mardi 11 avril 2006, 15 h 36

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente-six minutes)

M. Kelley: Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour donner suite à la déclaration ministérielle que je viens d'annoncer devant l'Assemblée nationale cet après-midi. Comme vous le savez, il y a un mois, dans le discours inaugural, le premier ministre du Québec m'a demandé de formuler une politique de consultation des premières nations, et ça, c'est un devoir qui découle des arrêts de la Cour suprême, notamment dans les arrêts Haïda, Taku River et Mikisew. Alors, j'ai l'obligation ou le gouvernement a l'obligation de mettre en place une politique de consultation.
Alors, qu'est-ce qu'on annonce aujourd'hui, en effet, est une démarche à quatre volets. Le premier, c'est le dévoilement du guide intérimaire, et j'insiste beaucoup sur le mot intérimaire parce que c'est le fruit d'une première démarche qui a été faite à l'intérieur du gouvernement pour harmoniser les pratiques existantes, pour bonifier les pratiques existantes. Nous avons mis en place un comité qui représentait notamment les ministères concernés - Environnement, Ressources naturelles, Justice, Transport, le Secrétariat aux affaires autochtones - qui ont préparé une première ébauche du guide. Ensuite, nous avons consulté l'ensemble des ministères et organismes gouvernementaux pour produire un guide qui peut aider dès maintenant les personnes qui sont appelées à prendre des décisions en matière de consultation des premières nations. Alors, ça, c'est une première démarche, et je pense que ça répond au besoin d'avoir quelque chose en place le plus rapidement possible.
De deux, nous avons créé un groupe interministériel qui va, sous la responsabilité du secrétaire général du gouvernement, qui va s'assurer de la mise en application du guide. Alors, je pense que c'est très important, c'est M. Dicaire lui-même, avec les sous-ministres, qui va s'assurer que le guide est mis en place et que les démarches qui sont dans le guide vont être respectées par l'ensemble des ministères et organismes gouvernementaux.
Le troisième volet, et je pense que c'est très important, les arrêts de la Cour suprême nous demandent de s'assurer que les autochtones peuvent participer et peuvent avoir un soutien financier pour les aider à participer dans les consultations. Souvent, les questions qui sont soulevées sont très techniques. Je pense, entre autres, aux permis de coupe dans les forêts, ça prend l'expertise des ingénieurs forestiers et tout le reste. Alors, qu'est-ce qu'on met ici, ça va être un fonds - on ne sait pas à quel point ça va être appelé, mais on est autorisé à dépenser jusqu'à 5 millions de dollars l'an prochain - pour aider les communautés autochtones à participer adéquatement dans la consultation. Nous avons déjà une entente, qui était signée avant Noël par le ministère des Ressources naturelles et la communauté algonquine de Lac-Simon, qui permet à cette communauté de participer dans la discussion des mesures d'harmonisation forestière dans le coin de l'Abitibi.
Le quatrième, et je pense c'est comme la deuxième partie de notre mandat, c'est d'aller sur le terrain et rencontrer les représentants des communautés autochtones, et pour ça, je suis très heureux que Me Jules Brière, qui est un juriste de longue expérience, quelqu'un qui a déjà consulté le gouvernement notamment dans le dossier de l'approche commune et d'autres dossiers autochtones, a accepté d'agir comme mon représentant spécial. Alors, c'est lui qui va aller consulter les communautés sur le guide, avoir leurs suggestions, leurs commentaires pour voir est-ce qu'il y a des moyens de peaufiner, de modifier, de bonifier le contenu de notre guide.
Alors, c'est un travail très important, on a déjà reçu, avant le dévoilement aujourd'hui, les demandes écrites, entre autres, par les Micmacs, les Hurons, l'Assemblée des premières nations du Québec et Labrador et d'autres groupes qui ont exprimé un intérêt d'échanger sur la question du guide. Alors, ça va être le devoir de Me Brière d'aller chercher ces commentaires, ces propositions, ces suggestions, et il va faire un rapport. Je vais demander à Me Brière aussi de consulter d'autres acteurs qui s'intéressent à la question, les regroupements des industries, le monde syndical à exprimer un intérêt aussi. Alors, je vais demander à Me Brière de faire un résumé de ces genres de commentaires. Avant d'adopter un guide final ou une politique finale, je pense qu'il y a une étape importante à franchir.
Et le modèle, c'est un petit peu... j'ai rencontré mon vis-à-vis de la Colombie-Britannique, Tom Christensen l'été passé, et la Colombie-Britannique a également suivi un processus en deux étapes, si vous voulez: ils ont fait un processus interne et après ils sont allés consulter les premières nations de la Colombie-Britannique. Alors, la démarche qu'on est en train de faire ici n'est pas copie conforme de l'exemple de la Colombie-Britannique, mais je peux dire que c'est inspiré par l'expérience de la Colombie-Britannique.
En terminant, je trouve, il y avait le document, le protocole de consultation qui était déposé par l'Assemblée des premières nations, fin du mois d'octobre 2005, et je pense, dans notre guide, il y a cinq principes qui sont inspirés, si vous voulez, par le protocole de consultation de l'Assemblée des premières nations. Et la première, c'était la volonté d'avoir un engagement écrit par le gouvernement quant à notre devoir de consultation. Alors, je pense, notre guide répond à l'exigence d'avoir un engagement écrit par le gouvernement. De deux, comme j'ai mentionné, ils ont insisté pour un financement, de participer correctement dans les consultations. Alors, avec le fonds que nous allons mettre en place, ça va répondre à ce principe aussi. Troisièmement, l'Assemblée des premières nations exige que, dans la mesure du possible, les premières nations soient associées en amont de la prise de décision. Alors, il faut que les premières nations soient associées plus tôt dans le processus décisionnel plutôt qu'à la toute fin du processus où on arrive avec un produit quasi final et dit: Qu'en pensez-vous? Alors, je pense, ça, c'est un principe qui est reflété dans le guide aussi.
Quatrièmement, je pense que c'est très important d'avoir soit une consultation distincte plutôt qu'une consultation générale où on invite tous les partis intéressés de la société québécoise de venir dans le cadre d'une consultation. La Cour suprême dit que soit il faut faire quelque chose de distinct ou, si c'est un cas plus formel, comme le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, de s'assurer qu'il y a un volet qui est modifié ou adapté pour répondre précisément aux enjeux concernant les premières nations. Alors, soit on fait quelque chose complètement à part ou soit on assure à l'intérieur d'une consultation formelle, comme le BAPE, qu'il y a un volet distinct autochtone pour respecter les exigences de la cour.
Et, cinquièmement, on est en train de développer une série de mesures d'accommodement parce que... pas dans tous les cas, mais dans certains cas le gouvernement va être appelé à faire des accommodements. Souvent, ça peut être assez simple, le trajet d'une route d'accès, par exemple, pour une mine ou aller dans les forêts, plutôt de passer par le sud, peut-être il faut passer par l'est. Alors, ça, c'est un genre d'accommodement. Mais l'accommodement aussi peut être au niveau des contrats, ça peut être au niveau de la création d'emplois, ça peut être également d'autres éléments qu'on doit mettre en place pour accommoder d'une façon raisonnable les autochtones dans ces causes.
Alors, c'est ça la démarche qui est lancée aujourd'hui. Je pense, pour le moment, ça donne une plus grande sécurité pour les ministères qui sont appelés dès aujourd'hui à prendre des décisions en matière autochtone et je pense qu'avec la démarche que Me Brière va présider, ça va nous aider à valider nos hypothèses avec les premières nations et les autres acteurs concernés et bonifier le projet après le dépôt du rapport de Me Brière. Merci beaucoup.

M. Chartrand (Yves): M. Kelley, les communautés autochtones, l'APNQL a fait depuis 2003 son travail là-dessus. Ils ont mis, comme vous l'avez dit tantôt, un protocole de consultation sur pied, ils l'ont réactualisé en 2005, si je ne me trompe pas. Il y a eu plusieurs autochtones, plusieurs chefs autochtones qui ont dit que le gouvernement n'a même pas eu d'accusé de réception sur ces documents-là et que...

M. Kelley: ...qui est faux.

M. Chartrand (Yves): Oui. Bon. Mais pourquoi ne pas avoir associé... Puisque le travail est fait, pourquoi ne pas avoir associé dès maintenant les autochtones à votre politique au lieu de maintenant faire votre propre politique et de retourner les consulter, puisque les autochtones se sont déjà consultés entre eux pour ça?

M. Kelley: Moi, il y a deux réponses à ça. Premièrement, il fallait harmoniser nos pratiques existantes parce qu'il y avait des façons de faire, par exemple au ministère des Ressources naturelles, qui n'étaient pas nécessairement identiques à qu'est-ce qu'on a fait au Développement durable et l'Environnement qui n'étaient pas identiques à qu'est-ce qu'on fait au ministère des Transports.
Alors, il y avait une obligation d'avoir une harmonisation de nos pratiques et d'avoir l'adhésion des ministères concernés. Alors, je pense, en premier lieu, on avait le devoir de faire notre propre devoir, si vous voulez, de s'assurer qu'on a un inventaire des pratiques existantes, de les harmoniser.
Mais le temps coule et l'arrêt Haïda déjà date de la fin de 2004. Alors, pour les personnes qui sont appelées dès maintenant de prendre des décisions, moi, je veux mettre en place quelque chose immédiatement. En deuxième lieu, et ça risque de prendre du temps parce que, sans les enjeux qui sont complexes, je vais mandater Me Brière d'aller tester le fruit de cette démarche initiale auprès des premières nations. Nous avons tenu compte de leur document. Nous avons tenu compte du document qui était déposé par les Micmacs. Tout ça a été soumis au comité interministériel. Alors, ce n'est pas qu'on n'a pas regardé attentivement le document de l'Assemblée des premières nations. Au contraire. Et, comme j'ai dit, je pense que cinq des plus grands principes qui se trouvent dans le protocole de consultation, se retrouvent dans notre guide.

M. Chartrand (Yves): Dans le protocole des autochtones, je crois qu'il y a 17 ou 21 principes qui sont couchés sur papier. Bon, vous en gardez cinq. Là, il faut voir... C'est un peu trop tôt...

M. Kelley: Non, moi, je vois les cinq grands. Je n'ai pas fait un calcul exhaustif des 17, mais, moi, je pense qu'il y en a cinq ici. Et, pour répondre peut-être plus précisément, à première vue, et, moi, je ne suis pas ni avocat ni expert dans le domaine, mais, moi, je trouve, dans l'arrêt Haïda, le juge en chef a parlé d'un spectre dans les consultations, que parfois ça va être un simple échange de lettres parce que soit le droit n'est pas touché profondément ou d'autres... Alors, il y a un spectre d'une consultation légère, correcte, mais moins intense, mais, si on veut faire quelque chose à côté d'une communauté dans un lieu où il y avait beaucoup d'activités traditionnelles, de toute évidence, notre obligation est plus intense. Alors, il y a le spectre qui est très important que moi, dans ma compréhension du protocole qui a été soumis, le spectre n'est pas là.

M. Chartrand (Yves): Dans les dernières choses qui ont été faites, un des problèmes cruciaux que vous avez à rencontrer, c'est évidemment les Innus de la Côte-Nord qui eux, bon, disent que vous ne les consultez pas assez, surtout la communauté de Betsiamites. Dernièrement, le ministère des Ressources naturelles a renouvelé les permis de coupe de bois pour l'aire commune en haut et encore une fois, la communauté a dit qu'ils n'ont aucunement été consultés. Alors, c'est peut-être une série de voeux pieux ce que vous faites là, puisque dans les choses concrètes, la communication ne se fait toujours pas.

M. Kelley: Vous avez un cas précis. Le cas de Betsiamites et vous comprenez, vu que tout ça est devant les tribunaux, j'hésite à commenter la situation précise de Betsiamites. Moi, je regarde dans les autres communautés où on n'a pas opté pour la voie juridique et on est en train de peaufiner nos pratiques avec les Algonquins. J'ai cité l'entente qui a été signée avec Lac-Simon par exemple. Ce n'était pas facile, mais je pense qu'on a réussi de bonifier notre consultation. Nous avons trouvé une entente avec cette communauté. Je pense qu'on a d'autres exemples. Je résiste, parce qu'il y avait une consultation qui était un petit peu sous l'autorité de la cour qui a procédé dans le cas de Betsiamites à Baie-Comeau et j'hésite à le commenter davantage, parce que c'est toujours devant les tribunaux.

M. Chartrand (Yves): Vous reconnaissez quand même que les Innus c'est probablement le défi le plus grand que vous avez à résoudre dans la consultation, vous reconnaissez ça?

M. Kelley: Moi, je ne veux rien présumer. Il y a les Algonquins, il y a les Attikameks aussi qui ont les situations, parce qu'on a au Québec nos autochtones conventionnés au Grand Nord et, oui, l'arrêt Mikisew nous oblige de consulter même les autochtones conventionnés. Mais on a quand même certains engagements, certaines relations qui sont encadrés dans la Convention de la Baie James ou la «Paix des Braves» ou le Sanarrutik. Mais c'est plus difficile avec ceux qui n'ont pas de traité. Les Innus sont parmi ceux et je suis d'accord que ce ne sera pas facile, mais je veux ajouter à la liste notamment les Attikameks et les Algonquins.

M. Chartrand (Yves): Je veux savoir: Est-ce que vous avez abordé la question des redevances dans votre consultation?

M. Kelley: Oh! Ça, c'est une des choses que je vais demander à Me Brière de regarder. Je sais qu'en Colombie-Britannique, ils sont en train de regarder la question. Le conseil que j'ai reçu du ministre de la Colombie-Britannique, ça doit toujours être avantageux de signer un traité. Alors, les redevance règle générale sont quelque chose qu'on veut adresser dans un traité, style approche commune ou style les négociations avec les Attikameks. Mais, moi, je pense qu'il faut être ouvert à toute suggestion quant à c'est quoi, la notion d'accommodement. Et je ne nie pas, parce que, comme je dis, il faut avoir un spectre et parfois un accommodement raisonnable peut être simplement de changer le trajet d'une route ou quelque chose comme ça ou de faire les coupes forestières autrement. Mais ça peut nécessiter des choses qui sont plus importantes, mais ça, c'est parmi les principes que je vais demander à Me Brière de d'examiner dans le cadre de son travail.

Mme Saint-Pierre (Annie): Une des demandes de certains chefs autochtones, M. Kelley, était notamment la non-reconnaissance des lois actuelles en matière de mines, de forêts ou d'énergie dans le processus de consultation. Ce n'est pas ce qu'on y retrouve actuellement?

M. Kelley: Je n'ai pas bien saisi.

Mme Saint-Pierre (annie): L'une des demandes de certains chefs autochtones était de ne pas reconnaître les lois actuelles en matière de mines, d'énergie ou de forêt à l'intérieur même du processus de consultation. On ne retrouve pas cette latitude-là dans le guide.

M. Kelley: Moi, je pense, c'est plutôt les lois générales qui s'appliquent à travers le Québec. Et on est ici maintenant dans des endroits où il n'y a pas de traité, il n'y a pas de relation formelle entre les premières nations et le gouvernement du Québec. Alors, c'est d'adapter les mesures, et si c'est la Loi sur les mines, si c'est la Loi sur les forêts, comment adapter ces lois aux obligations qui découlent de l'arrêt Haïda. C'est ça qu'on est en train de faire, on pense, le guide est une première démarche, une première étape, et il y a d'autres possibilités que le gouvernement doit regarder aussi. Mais moi, j'ai, je pense, la responsabilité de mettre en place, au moins sur une base intérimaire, au moins un processus. On va commencer. Parce que, comment je peux dire ça, les arrêts de la Cour suprême sont riches en principes, et les principes sont très importants. Mais quand ça vient à l'application, c'est plus ou moins le cas par cas. On est invités de regarder chaque cas sur ses mérites, chaque cas pour... Alors, je suis pris avec une position comme ça qu'on va... il faut adapter et changer nos façons de faire, mais le comment, c'est un petit peu avec la pratique qu'on va maîtriser comment consulter d'une façon adéquate les autochtones dans les domaines que vous avez mentionnés.

Mme Saint-Pierre (Annie): J'ai une question un peu plus concrète maintenant, vous dites que vous avez été autorisé pour 5 millions dans le fonds, c'est uniquement pour la consultation, c'est pour payer leurs frais. Quant aux accommodements privilégiés, comme vous le dites, que ce n'est pas le moyen premier à envisager, est-ce que c'est au gouvernement de faire ces accommodements-là dans des projets privés, exemple, des chemins forestiers ou des coupes forestières? Est-ce que c'est la compagnie privée ou le gouvernement qui doit accommoder les communautés?

M. Kelley: Dans l'arrêt Haïda, c'est clair, c'est le gouvernement qui doit faire les accommodements, mais le gouvernement, c'est l'ensemble de la société, alors il faut trouver les moyens. Et ça, c'est parmi les choses que nous devrons regarder, comme société, comment on va s'acquitter de nos responsabilités. Mais, comme je dis, il y a comme toute une autre gamme d'options pour les accommodements, et de l'interpréter uniquement via l'argent, je pense que c'est trop limitatif. Et, moi, je pense qu'il y a d'autres choses que le gouvernement est prêt à faire plus rapidement.
Parce que la grande question des redevances, je reviens toujours à ça, c'est que, règle générale, la meilleure question d'aborder ces questions, c'est dans le cas de négociations d'un traité.

M. Delisle (Norman): M. Kelley, il y a combien de dossiers actuellement qui opposent le gouvernement du Québec et les nations autochtones et qui sont devant les tribunaux?

M. Kelley: Le nombre précis, je ne sais pas. On est, à Betsiamites, à sept ou huit ou... Avant tout, c'est les causes et les sous-causes parce que c'est très compliqué. Mais on a le nombre, que je peux vous donner après. Il y a un expert au ministère de la Justice qui peut vous...

M. Delisle (Norman): Quels sont les principaux dossiers? Il y a celui des... le dossier forestier avec les Algonquins en Abitibi. Il y a probablement...

M. Kelley: Mais il n'y a pas de contestation juridique.

M. Delisle (Norman): Quelles sont les autres principales contestations?

M. Kelley: Devant les tribunaux, c'est uniquement Betsiamites, à ma connaissance.

Une voix: ...

M. Kelley: Mais Marie-José Thomas, l'avocate du Secrétariat des affaires autochtones.
Mais au niveau de vraiment, M. Delisle, les contestations devant les tribunaux, la plupart sont les causes qui étaient faites par la communauté innue de Betsiamites. Et c'est compliqué parce qu'il y a la décision de la juge Grenier, qui était sur les coupes sur île René-Levasseur, il y a une autre scierie qui découle du bois brûlé, et maintenant il y a une troisième scierie qui est liée à d'autres contrats d'aménagement, CAAF, qui étaient octroyés.
Alors, ça, c'est les trois grands morceaux, mais il y a les sous-causes à l'intérieur de ces causes. Mais honnêtement, si vous voulez, on a un expert au ministère de la Justice qui va essayer d'expliquer une fois toutes ces causes qui sont pendantes devant les tribunaux.

M. Delisle (Norman): O.K. En ce qui a trait aux Algonquins et aux Attikameks, il n'y a aucune cause actuellement qui est pendante, autant pour le bois que pour...

M. Kelley: On peut vérifier, mais à ma connaissance non. Mais il y a toujours les négociations. Et, comme je dis, la négociation avec la communauté de Lac-Simon a duré 16 ou 18 mois, mais avant Noël les Ressources naturelles ont réussi à signer une entente pour les mesures d'harmonisation avec cette communauté, avec l'argent pour permettre leur participation dans la consultation.

M. Delisle (Norman): Est-ce qu'avec les Micmacs il n'y a aucun litige devant les tribunaux?

M. Kelley: À ma connaissance, mais, comme je vous ai dit, je vais vérifier auprès du ministère de la Justice.

M. Dougherty (Kevin): Can we do some other language now?

M. Kelley: Sure! I can practice my English.

M. Dougherty (Kevin): Oui, mais... O.K., non, je vais en parler en anglais. Yes, you talked about the cases with Betsiamites, and you're saying that because those cases are before the Court Supreme, if I understand correctly, you can't use this sort of instrument, you can't use the consultations which would... maybe avoided... you are going to Court, n'est-ce pas?

M. Kelley: Well, I mean, all we're trying to do is improve what we're doing.

M. Dougherty (Kevin): But in this case...

M. Kelley: Well, I mean, if you look... I mean, how far back to go? The decisions on these casts were taken in 1997. So, I wasn't Minister then, I don't know to what extent...

M. Dougherty (Kevin): But obviously, what we're looking for, what the Supreme Court has asked us to do is to improve how we consult First Nations, so that's what we're looking to do. And I thought it was important to ask the various Government departments to come up with their best practices, so the guide represents an improvement on how we were doing things before. It's a coherent approach as opposed to having each department develop their own principles on how to consult First Nations. But I insist on the word, it's an interim guide, I have asked a very experienced jurist to go out, to meet with the First Nations of Québec, to receive their comments, to come back, and if we have to improve the final product, that's the job that I've asked Me Brière to do for us and I'm very pleased he has accepted this role because it's a very important work.
But I want to say, and I think it's important to say in English as well, that we did not... I'm far from ignoring that a lot of what you find in the guide today reflects the protocole, the consultation protocole that the Assembly of First Nations gave me at the end of October 2005. So, that was one of the documents we use as a reference. Obviously, we used the documents that the other provinces have put together, we used the documents that the Micmacs gave me during my visit to Restigouche in the month of October. So, we're trying to come up with a guide that reflects the principles contained in these documents.

M. Dougherty (Kevin): I don't want... I don't mean this to be a trick question, but, you know, did you think of inviting Ghislain Picard today, you have someone...

M. Kelley: He's in Halifax.

M. Dougherty (Kevin): O.K. But, is that something that you are considered... because, you know, what we have now... Me Brière...

M. Kelley: Well, I think it's important that... If you go back to Haïda, the responsibility lies with the Government to do its homework and I think as a first step, that's what we have done, but the next step is obviously to involve le First Nations and I... As I say, in a written form, we have done that already, but I would like to go but I think our first order of business was to make sure that we had our own practices put into place and we have decisions we have to take immediately. So I couldn't wait for a consultation process to be finished, I thought was very important to move forward, put this document in place now, but with an open mind and an opened spirit to go out and if suggestions and other things come to how we can improve the document, I'm sure Me Brière will take note of that and will come back and report to me on what he learned as part of his meetings with the First Nations.

Mme Rich (Kristy): ...question, Mr. Kelley. What sort of deadline have you given Mr. Brière to report back to you?

M. Kelley: I mean... It's always... because I don't want to impose a deadline and I can't predict how much interest there is going to be. Will all 11 First Nations want to sit down with Me Brière? Will a number of outside experts want to share their commentary? I know that the counsel on the forest industry, Mr. Chevrette, has expressed an interest to be consulted. The union movement has asked to be consulted as well, so I can't anticipate how much interest there's going to be. So I want Me Brière to obviously report back in this calendar year and the sooner the better, but I don't want to be seen as imposing a deadline this afternoon by saying: This has to be done by this date or that date. I think we're going to have to wait and see. These are very complicated principles and I don't want to be accused of rushing First Nations into a consultation process. It will take the time it will take, but obviously I would like to get this done, if we can do it, by the fall of this year, I would be a very happy minister.

Mme Plante (Caroline): Mr. Kelley, on an other topic, can we have your thoughts on the result of yesterday's bi-election?

M. Kelley: Well, first of, I very much like our candidate, Nathalie Malépart. So, my first thoughts are to her. I, on two occasions, went out and did door to door with her, and she's a remarkable young woman. So, I would have very much like to see her join us in the National Assembly. Secondly, you can't generalize too much of of bi-election when only 31 % of the people vote. So, that's not the kind of turn-out will see in the general election. So, you have to be careful. But I think, for the two established parties, the Parti québécois and the Liberal Party, the success of the Green Party and Québec Solidaire, I think we have to look at that very closely to see what it is in their messages that are connecting with certain electors, and... Certainly, I'm glad that I am not Mario Dumont and have to have answer the question on why, once again, in the Montreal area, I earned 2 % of the vote in a bi-election in downtown Montreal.

Mme Plante (Caroline): You think that Québec Solidaire is splitting the pequiste vote?

M. Kelley: Well, as I say, I think it's... I think that's more natural because they are also a party that believes in the separation of Québec from Canada which is not a federalist. So, I don't think they're taking a lot of federalist votes away, but in any bi-election, I think there is a learning experience that is possible as well and I think we should look at it, but as I said, my first thoughts go to Nathalie Malépart, because she's very dynamic, someone who knows that community very well, her work in the CLSC has put her in touch with the electors around her.
Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 3)

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