(Onze heures deux minutes)
M.
Caire
: Bien,
bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je voulais faire le bilan pour la
Capitale-Nationale du ministre Hamad, que je qualifierai, d'entrée de jeu, de ministre
décoratif parce que, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en 2015, ce qui le caractérise,
c'est son silence dans les dossiers importants pour la ville de Québec, pour la
région de Québec, même, devrais-je dire.
En fait, comme premier… En fait, on a fait
une espèce de top cinq, là, des plus gros dossiers pour lesquels il a été totalement
inutile et silencieux, à commencer par le Théâtre Diamant. Vous le savez, le gouvernement
du Québec a annoncé son soutien à ce projet-là à hauteur de 30 millions de
dollars. Et juste à titre comparatif, vous dire que le gouvernement libéral, en
fin d'année, a fait l'annonce d'un réinvestissement majeur pour l'ensemble du
réseau de l'éducation à 20 millions de dollars. Et nous, on avait
30 millions de dollars pour le projet du Théâtre Diamant, alors qu'on sait
que, dans la région de Québec, les ventes de billets aux guichets des salles de
spectacle sont en diminution. Qu'est-ce que le ministre a fait? Qu'est-ce que
le ministre Hamad a fait? Rien. Il est resté silencieux.
Évidemment, vous le savez, en campagne
électorale, à la dernière campagne électorale, le gouvernement libéral avait
promis l'étude sur un troisième lien, et j'insiste, là, parce qu'on a souvent
parlé de tunnel, mais j'insiste sur l'idée du troisième lien pour évidemment
favoriser la fluidité du transport dans la Communauté métropolitaine de Québec.
Le ministre Poëti, qui a dit d'ailleurs le plus sérieusement du monde qu'il n'y
avait pas de problème de congestion routière à Québec, là, pour bien montrer sa
connaissance fine de la région, a commencé par dire : Bien, oui,
peut-être, ça coûte 5 millions, on n'a pas vraiment les moyens, on va
reporter ça à plus tard, pour accoucher d'une souris, une étude à
100 000 $ sur la faille Logan. Donc, déjà, les paramètres sont
extrêmement restrictifs. On est loin d'étudier un troisième lien, donc l'idée
d'un troisième lien, avec l'ensemble des solutions que ça peut représenter.
Donc, c'est une façon, là, de nous dire qu'il a respecté sa promesse sans
respecter sa promesse. Qu'est-ce que le ministre Hamad a fait? Il est resté
silencieux.
On enchaîne évidemment avec notre
troisième dossier, l'agglomération de Québec. Bon, quand le ministre Moreau est
arrivé en poste, il a dit : Je vais régler ce problème-là. Il a rencontré
tous les maires, les trois maires, que ce soit M. Corriveau, à ce moment-là, M.
Loranger et le maire de Québec, M. Labeaume, pour entendre les doléances, pour
s'ouvrir à des solutions. Il nous avait promis de régler ce problème-là. 18
mois plus tard, il dépose un projet de loi à l'Assemblée nationale. Quelle est
la solution? Un vérificateur général. Donc, le vérificateur général de Québec
va pouvoir vérifier les dépenses d'agglomération.
L'éléphant a accouché d'une souris, alors
que les problèmes d'agglomération sont nettement plus complexes, plongent les
trois villes dans un conflit judiciaire, monopolisent des ressources qui
pourraient être nettement mieux utilisées à d'autres fins, notamment les
services aux citoyens, je dirais, empêchent une belle cohésion de ces trois
municipalités-là qui, à l'occasion, peuvent faire preuve de cette cohésion-là
au bénéfice des citoyens. J'en veux pour exemple, là, tout le dossier des zones
inondables, où M. Loranger et M. Labeaume ont travaillé de concert au bénéfice
des citoyens. On souhaite que ces situations-là se reproduisent plutôt que des situations
de conflit où on se déchire sur la place publique pour des problèmes d'agglomération.
Le ministre Moreau avait le devoir de livrer un projet de loi pour régler le
problème, il ne l'a pas fait. Il a joué au spectateur quand c'était le temps
d'intervenir. Il est intervenu quand il aurait dû se garder un devoir de
réserve, notamment sur l'attitude des élus de Saint-Augustin. Et pendant ce
temps-là, qu'est-ce que le ministre Hamad a fait? Il est resté silencieux, totalement
silencieux sur un des dossiers les plus importants pour sa ville, pour l'agglomération
de Québec.
En deuxième position, la grève dans les
traversiers. Encore une fois, encore aujourd'hui, c'est des centaines
d'automobilistes qui vont être privés de services, qui vont être dans des
problèmes importants pour se rendre au travail, pour retourner à la maison.
C'est une hypothèque pour ces gens-là, c'est une hypothèque pour l'économie,
c'est un problème majeur. On aurait dû avoir, de la part du ministre de la Capitale-Nationale,
qui est aussi ministre du Travail, là, il avait un double chapeau dans ce
dossier-là, on aurait dû avoir une présence, des interventions importantes,
musclées, déterminées. Quand la Commission des relations de travail a tourné le
dos, fermé la porte aux revendications, qu'est-ce qu'il a fait? Il est resté
silencieux. C'est un double échec. Et pendant ce temps-là, on a osé augmenter
les tarifs des usagers du traversier. Donc, ça leur coûte plus cher pour ne pas
avoir le service auquel ils ont droit, un service essentiel au dire même du ministre,
là. Il a attendu une grève, mais il a fini par le dire que c'était un service
essentiel. Et que fait le ministre du Travail? Que fait le ministre responsable
de la Capitale-Nationale pour venir en aide à ses citoyens? Il reste
silencieux.
Et le dossier, à mon avis, le plus
complexe, le plus important, c'est toute la question de la congestion du
transport à Québec. Deux projets majeurs pour lesquels on a assisté d'ailleurs
à ce que je dirais une redéfinition de l'improvisation, je parle évidemment de
l'élargissement de l'autoroute Laurentienne, où le ministre Poëti, le très
montréalais ministre Poëti nous avait dit : Toutes les évaluations sont
faites, les études sont faites. On est prêts à aller en appel d'offres pour
élargir le tronçon entre George-Muir et Louis-XIV, jusqu'au jour où on a appris
que la promesse qui avait été faite, en campagne électorale, d'élargir
Laurentienne était devenu la promesse d'établir une voie réservée sur
Laurentienne, ce qui n'avait jamais été dans les cartons, si on se souvient
bien. Et là, face à la démonstration que nous avons faite... et là-dessus, je
pense qu'on peut dire qu'on a été les premiers à dire : Écoutez, là, le
nombre d'autobus qui passent sur ce tronçon-là de l'autoroute Laurentienne ne
justifie en aucun temps, en aucun temps, d'en faire une voie réservée. Ça ne
sera pas… Ça ne favorisera pas la fluidité du transport. Au contraire, on va
juste dépenser des millions de dollars pour garder la situation comme elle est actuellement.
La ville de Québec nous a donné raison. Le
ministre Poëti a reculé, mais, boudeur, il a décidé que c'est tout le projet
qui tombait. Là, on s'est mis à réétudier une voie réservée peut-être un peu
plus bas, là, entre la Capitale puis la Croix-Rouge. Mais là, c'est à l'étude
puis on est encore dans l'improvisation. On a convoqué des points de presse, on
a annulé les points de presse. On a dit qu'il y aurait un projet, on a dit qu'il
n'y aurait plus de projet. Que fait Sam Hamad? Que fait le ministre de la
Capitale-Nationale? Il reste silencieux.
Tout comme il est totalement silencieux
sur le projet du réaménagement de la tête des ponts. C'est un projet dont on
nous parle depuis très longtemps, qui est extrêmement important pour Québec,
parce qu'on sait, c'est l'entrée de la ville de Québec. Et, s'il y a un endroit
où la congestion est problématique, c'est tout ce secteur-là, avec le secteur
Henri-IV, où, là encore, oui, on a commencé les travaux d'élargissement, mais
pourquoi? Pour une voie réservée qui ne se justifie pas plus que sur
Laurentienne. Mais, pour des raisons idéologiques, on garde le cap sur la voie
réservée et, pour des raisons obscures, on n'entend plus parler du projet de
réaménagement des ponts qui est tellement nécessaire pour la ville de Québec,
pour son économie, pour le déplacement de nos gens. Et que fait le ministre de
la Capitale-Nationale? Il reste silencieux. Donc, Sam Hamad, inutile pour sa
région, pour la région dont il doit porter les dossiers, défendre les intérêts.
J'oserais encore dire décoratif.
Et pendant ce temps-là, je vais vous faire
une confidence, je vais vous dire que je m'ennuie un peu d'Agnès Maltais, parce
que, du côté du Parti québécois, quand M. Péladeau s'est donné ce dossier-là de
la Capitale-Nationale, on a un peu comptabilisé, là, ses sorties puis les
occasions qu'il a eues de défendre les intérêts de la Capitale-Nationale, et,
outre sa présence au consul, dans un événement politique qui visait à donner
tous nos voeux de sympathie à la France, là, suite aux événements qu'on
connaît, il n'a rien fait, M. Péladeau. Il n'a pas été là.
Donc, on peut penser que, de sa part, c'est
une stratégie pour associer son nom à celui du Centre Vidéotron, de son
entreprise, de jouer sur la confusion des genres. Peut-être un amalgame aussi
avec le retour des Nordiques, essayer de soutirer du capital politique de cette
situation-là pour son propre compte. Mais pendant ce temps-là, pendant qu'on
méprise les gens de Québec du côté du chef de l'opposition, on a une députée de
Québec dont l'intérêt pour sa ville est indéniable. Je n'ai pas toujours été
d'accord avec Mme Maltais, mais, au moins, elle intervenait dans les dossiers
chauds de la ville de Québec. Elle se prononçait, elle défendait ses gens à sa
façon. Et, dans le cas de M. Péladeau, le capital politique qu'il essaie de se
faire sur la situation se fait au détriment des intérêts de la ville de Québec,
et ça, c'est extrêmement condamnable. Donc, espérons pour 2016 que Mme Maltais
sera de retour aux affaires. Ça donnerait, je pense, peut-être un peu plus de
crédibilité à l'opposition officielle.
Mais, en attendant, je dois vous dire qu'à
part la Coalition avenir Québec, je pense qu'il n'y a personne qui défend les intérêts
de la ville de Québec. Là-dessus, j'attends vos questions.
M. Gagné (Louis) : Votre
bilan, M. Caire, est sans équivoque, là, vous parlez d'un ministre décoratif,
inutile, silencieux. Vous vous ennuyez même de Mme Maltais. Est-ce que M.
Couillard ne devrait pas nommer quelqu'un d'autre ministre responsable de la Capitale-Nationale?
M.
Caire
: Écoutez,
j'y ai pensé, mais qui? François Blais? Je veux dire, il a été catastrophique
en Éducation, je ne vois pas pourquoi il ferait mieux avec la
Capitale-Nationale. André Drolet, bon, c'est vrai que là, il a un petit peu
plus de temps depuis qu'il fait moins de téléphones, mais je ne vois pas
vraiment à quoi il pourrait servir. Puis Véronyque Tremblay n'a jamais été
aussi silencieuse que depuis qu'elle est élue comme députée libérale. Elle
aurait été plus utile dans son ancienne vie, je pense. Donc, malheureusement,
je dois vous dire que la faiblesse du caucus libéral ne me donne pas vraiment
d'espoir pour un successeur, là.
Journaliste
: …je
m'excuse, veux-tu terminer? Termine...
M. Gagné (Louis) : Oui. Bien,
en fait, si M. Hamad et les libéraux ont si mal porté les dossiers de la
région de Québec, comment expliquez-vous qu'ils aient quand même eu un certain
succès lors des partielles qui ont eu lieu, là, dans deux circonscriptions
cette année, à Québec, alors que, selon ce que vous dites, ils n'ont pas du
tout mis de l'avant les dossiers prioritaires pour la région?
M.
Caire
: Bien,
d'abord, je me demande si les gens, de Chauveau notamment, ne sont pas en train
de regretter leur choix, hein, parce qu'ils se sont fait promettre
l'élargissement d'une autoroute qui n'arrivera jamais. Et moi, j'ai entendu
notamment des élus municipaux de ce secteur-là qui ne décolèrent pas depuis,
d'une part. D'autre part, je pense que les enjeux aussi qui ont eu lieu pendant
l'élection partielle dépassaient la région de Québec. On l'a dit, cette
élection-là a été tellement médiatisée, c'est pratiquement devenu une élection
nationale, là. Donc, je ne suis pas convaincu, là, que c'est le bilan libéral
qui était dans la balance à ce moment-là.
Et moi, je suis obligé de constater maintenant,
ici, à la fin de 2015, là... souvenons-nous quand même que l'élection a eu lieu
au printemps, puis là, à la fin de 2015, je suis en train de vous dire que le
ministre n'a pas livré la marchandise sur ses promesses. Et c'est factuel, là.
Je veux dire, Le Diamant, c'est factuel; le troisième lien, la promesse qui
n'est pas tenue, c'est factuel; l'agglomération, il n'y a rien de réglé, on le
constate encore dans ce qui se passe dans les municipalités liées, notamment,
il n'y a rien de réglé là-dedans; le traversier, on est encore en grève
aujourd'hui, là.
Je veux dire, c'est factuel, puis les
problèmes de congestion routière, je veux dire, vous avez tous assisté au
triste spectacle de l'improvisation sur Laurentienne; la tête des ponts, on en
parle, on n'en parle plus. Donc, tout ça, c'est factuel, là. Alors, moi, je
peux juste vous dire que, comme ministre, Sam Hamad n'a pas livré la
marchandise.
M. Boivin (Simon)
:
Vous ne donnez aucun crédit, par exemple, pour les investissements dans le
terminal de croisière, ou la place des Canotiers, ou même l'ouverture du Centre
Vidéotron? Vous ne trouvez pas que ça vient peut-être un peu balancer votre
appréciation…
M.
Caire
: Bien,
non, non, non, parce que ce qui va distinguer... À mon avis, là, ce qui va
distinguer l'action d'un ministre, c'est ça capacité à régler des problèmes qui
ne sont pas nécessairement de faire un chèque. Est-ce que Sam Hamad a été
capable de faire des chèques? Oui. Il a même fait un chèque de 8 millions
pour une passerelle derrière les chutes Montmorency. Est-ce que ça fait en
sorte que la Capitale-Nationale voit ses problèmes majeurs être réglés? Est-ce
que, demain matin, les gens qui sont pris dans le trafic sur Laurentien, sur
Henri-IV, sur de la Capitale ont vu leurs problèmes réglés? Est-ce que les
gens, là, qui attendent, là, pour traverser à la traverse Québec-Lévis voient
leurs problèmes réglés?
Est-ce que les gens, dans l'éducation, là,
les parents qui se font dire : Écoutez, là, on avait tant
d'orthophonistes, on s'est fait couper un certain nombre de tâches, on avait un
budget... Puis ça, je vous parle de ce que, moi, je vis, là. On avait un budget
de 220 000 $ d'aide aux devoirs, on est rendus à 120 000 $,
puis là on réinvestit un malheureux 20 millions, mais on a
30 millions pour Le Diamant. Est-ce que ces gens-là ont vu leurs
vrais problèmes être réglés?
Donc, est-ce qu'on a des chèques pour le
terminal de croisières? Est-ce qu'on est capables de faire un chèque une
passerelle derrière les chutes Montmorency? Oui. Mais, dans la vie des gens,
dans la qualité de vie des gens, dans les problèmes que les gens de Québec
vivent au quotidien, quel a été l'impact de Sam Hamad? C'est zéro.
M. Vigneault (Nicolas)
:
Mais quelle intervention auriez-vous souhaitée? Par exemple, dans le cas des
traversiers, aujourd'hui, il risque d'y avoir une nomination au Conseil des
ministres qui en fait sourciller plusieurs. À ce moment-là, est-ce que vous
auriez souhaité une intervention politique directe à la Commission des
relations de travail?
M.
Caire
: Bien,
nous, on a été clairs là-dessus, on aurait voulu que les traversiers soient
inclus dans les services essentiels. C'est ce à quoi on s'attendait de la part
du ministre du Travail, qui était aussi ministre de la Capitale-Nationale, donc
qui était à même de vérifier jusqu'à quel point c'était une hypothèque pour ses
propres citoyens. Donc, c'est ça qu'on aurait souhaité comme intervention qui
n'a jamais été faite, surtout dans un contexte, souvenez-vous, où on a augmenté
les tarifs et là on diminue le service. Ce n'est pas acceptable, là. On
augmente les tarifs parce qu'il fallait aller chercher plus de revenus,
techniquement pour donner des meilleurs services, puis là on laisse les gens...
on abandonne les gens à eux-mêmes. C'est inacceptable. Donc, oui, j'aurais
souhaité une intervention politique de la part du ministre, qui avait la
capacité de le faire puis qui ne l'a pas faite.
Mme Couture (Julie) :
M. Caire, vous dénoncez la montréalisation du cabinet. Qu'est-ce que vous
voulez dire?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, d'abord, Robert Poëti. Robert Poëti arrive comme ministre des
Transports, puis on s'entend qu'un des problèmes les plus importants de la
Capitale-Nationale, c'est le transport, c'est la fluidité du transport, c'est
la congestion routière. Il commence par nous dire qu'à Québec il n'y en a pas
de problème de congestion routière. Il faut-u être assez déconnecté pour dire
une affaire de même? Dites ça aux familles, là, qui sont prises, le matin, sur
Henri-IV, de la Capitale, Laurentienne, etc., qu'eux autres, là, puis qui sont
pare-chocs à pare-chocs, puis qu'un trajet qui prend normalement 15 à 20
minutes va prendre une heure, 1 h 15 min. Il y a même une étude
qui a dit : La congestion routière à Québec sur les heures de pointe est
aussi importante sinon plus qu'à Montréal. On a tous sursauté, on s'est tous
dit : Bien non, il me semble que ça n'a pas d'allure. Mais moi, là, pour
utiliser le réseau routier de Québec, je peux vous dire que... je ne sais pas
si elle est plus importante ou aussi importante, mais je peux vous dire qu'elle
est très importante.
Et là on a un ministre de la Capitale-Nationale
qui fait quoi? Qui improvise sur Laurentien pour abdiquer devant Robert Poëti
face à ses obsessions de voie réservée, alors que la démonstration a été faite
que ce n'était pas nécessaire; qui abdique devant Robert Poëti face à ses obsessions
de voie réservée sur Henri-IV, alors que la même démonstration a été faite que
ce n'était pas nécessaire; et qui abdique sur l'étude du troisième lien, parce
qu'au départ Robert Poëti nous l'avait dit lui-même, c'est 5 millions. Faire
une véritable étude sur un troisième lien, c'est 5 millions. Là, on fait une
étude sur la faille Logan à 100 000 $. Bien, on s'entend que ce n'est
pas du tout ce à quoi on s'attendait, ce n'est pas du tout ce qui avait été
promis. Puis qu'est-ce que Sam Hamad fait? Rien. Il ne dit rien, il applaudit.
Il s'installe à côté du ministre, il fait des grands sourires. Il est très
décoratif, mais il n'est pas très proactif.
Puis la tête des ponts... Qu'est-ce qui se
passe avec la tête des ponts, le réaménagement de la tête des ponts? Y a-tu
quelqu'un à Québec qui pense que ce n'est pas un problème qu'on doit prendre à
bras-le-corps, pour lequel il faut trouver une solution puis il faut aller de
l'avant avec ce dossier-là? Qu'est-ce qu'il fait? Il annule son point de presse
du printemps, puis on n'en entend plus parler.
M. Vigneault (Nicolas)
:
Mais dans le cas, par exemple, bon, évidemment, du Diamant, où... En fait, dans
le cas de la congestion routière, de façon générale, ce serait quoi, pour vous,
la solution, à ce moment-là? C'est : on élimine les voies réservées, il
n'y a pas de voie réservée?
M.
Caire
: Tout
à fait.
M. Vigneault (Nicolas)
:
Dans le cas du troisième lien, le maire Labeaume l'a dit encore hier, M. Caire,
pour lui, ce n'est pas une priorité. Il ne croit pas que le gouvernement va
financer un troisième lien, par exemple, à 1 milliard de dollars, ou peu
importe. Le coût d'un tunnel, là, il est quand même assez important. Il préfère
le SRB, c'est le dossier qui unit Québec et Lévis. Qu'est-ce que vous répondez
à ça?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, moi, si je regarde ce dossier-là du point de vue de la Communauté
métropolitaine de Québec, je dois vous dire que le troisième lien m'apparaît
être plus prioritaire. Pourquoi? D'abord, il faut comprendre qu'il y a 450
millions qu'il faut mettre sur le pont de l'île. Ça, c'est incontournable.
Donc, je veux dire, je comprends ce que le maire dit. Il a probablement raison.
Probablement, puis je ne suis pas dans les officines du pouvoir, là, mais probablement
que le gouvernement provincial ne souhaite pas financer et un troisième lien et
un SRB. Mais il y a une chose que le gouvernement provincial n'a pas le choix
de faire, que personne, personne n'a le choix de faire, c'est le 450 millions
sur le pont de l'île. Donc, tant qu'à mettre 450 millions sur un pont qui est
désuet, qui est arrivé à sa fin de vie, puis ça, personne ne nie ça, là, pourquoi
ne pas mettre l'argent nécessaire pour faire une véritable étude sur un
troisième lien? On pourrait être très surpris du résultat.
Vous parlez d'un tunnel. Je veux juste
nuancer. Nous ne parlons pas d'un tunnel, nous parlons d'un troisième lien.
Donc, il faut regarder l'ensemble des possibilités.
Et troisièmement, je comprends ce que le
maire a dit, mais le maire Lehouillier, lui, est farouchement favorable à ça. Les
deux chambres de commerce de Québec et Lévis sont très favorables à ça. Encore ce
matin, on constate par un sondage que les gens de Lévis sont très favorables à
ça. Les gens de Québec sont favorables à ça. Alors, je comprends la position du
maire, je comprends que, lui, il a un projet, puis il a son plan de mobilité,
puis, dans son plan de mobilité, il a besoin du SRB. Mais, quand on regarde de
façon globale, pour la communauté métropolitaine, personnellement, je pense que
l'opportunité, notamment en raison de la désuétude du pont de l'île,
l'opportunité de faire l'étude du troisième lien, elle est maintenant. Et le
maire n'a pas dit : Je ne veux pas d'étude. Le maire a dit : Oui,
faites-la puis faites-la au plus sacrant. Donc, sur l'étude, on est tous
d'accord.
M. Vigneault (Nicolas)
:
Le troisième lien, vous le voyez où? C'est de l'autre côté de l'île d'Orléans, par
exemple?
M.
Caire
: Bien,
moi, je n'ai pas les capacités pour vous dire où je le vois puis qu'est-ce
qu'il faut faire. C'est pour ça que ça prend une étude. Il faut que des
experts... puis pas 100 000 $ pour étudier une faille, là, hein, en
paramétrant tellement serré pour être sûrs que les conclusions sont
pratiquement écrites avant l'étude elle-même. Puis, soit dit en passant,
mettons en parallèle le fait qu'il y a déjà des experts internationaux qui se
sont prononcés sur le fait que ça se fait, construire un tunnel, si on
parle d'un tunnel, là où il y a une faille. Ça s'est fait, ça se fait ailleurs,
il y a des exemples. Donc, je ne suis pas sûr de ce qu'on est en train
d'étudier, honnêtement, pour 100 000 $, là, sinon pour se faire dire :
Bien non, il faut enterrer ce projet-là, puis trouvons une façon de l'enterrer.
Moi, je pense que c'est ça. C'est une façon...
M. Vigneault (Nicolas)
:
C'est une façon qu'on peut accréditer une thèse.
M.
Caire
: Bien,
c'est une façon de dire : Voici, on avait promis une étude, on a livré
l'étude, le projet est mort dans l'œuf, passons à autre chose. Moi, je pense
que c'est ça, l'objectif du ministre Poëti. Puis probablement qu'il n'y a pas
d'argent à investir à Québec pour ça, là, parce que, comme il l'a dit, il n'y
en a pas de congestion routière à Québec. Alors, pourquoi étudier un troisième
lien?
M. Boivin (Simon)
: M.
Caire, pourquoi on n'entend pas le maire de Québec, par exemple, qui n'a pas la
réputation dans sa poche, dénoncer le même genre d'appréciation du travail de
M. Hamad? Comment vous pouvez nous convaincre ce matin que ce que vous faites, ce
n'est pas une appréciation partisane de ce que votre adversaire politique fait
comme travail?
M.
Caire
: Bien,
d'abord, sur les cinq éléments que j'ai apportés, je vous mets au défi de me
dire lequel n'est pas factuel. Ça fait que vous me dites : Est-ce que c'est
partisan? Je laisse cette interprétation-là à tout le monde, mais je pense que,
sur les cinq éléments que j'ai apportés, là... l'investissement dans le Théâtre
Diamant, c'est factuel, c'est 30 millions. Je donne un comparatif avec ce
qu'on a fait en éducation au niveau provincial, c'est 20 millions, c'est
factuel...
M. Boivin (Simon)
:
D'autres personnes pourraient trouver que c'est un point positif à son bilan,
par ailleurs.
M.
Caire
: Oui.
Dans un contexte où les ventes au guichet des salles de théâtre diminuent, peut-être
que oui. Mais il y a des gens qui trouvent ça positif, soit dit en passant, je
ne le nie pas. M. Lepage, au premier chef, trouve ça positif, mais est-ce que
les citoyens de Québec trouvent ça positif? Est-ce que les citoyens de Québec
pensent que c'est le bon temps d'investir 30 millions dans un nouveau
théâtre, alors que les ventes au guichet diminuent dans les autres salles de
spectacle qu'on a déjà? Est-ce que les gens de Québec trouvent que
30 millions pour un théâtre, quand on en met 20, au niveau provincial, en
réinvestissement en éducation, est-ce que les gens trouvent que c'est
équilibré, que c'est une décision équilibrée? Moi, je pense que non puis je
pense que je ne suis pas tout seul à penser que ça n'a pas de bon sens.
Sur les questions de l'agglomération,
écoutez, je veux dire, on le voit dans les médias pratiquement au quotidien,
depuis un certain temps, que la chicane continue, puis ce n'est rien de
constructif, ce n'est rien qui nous fait avancer. Il n'y a rien de réglé, puis
le...
M. Boivin (Simon)
: Mais,
au fond, je comprends, vous les avez... chacun de vos dossiers. Ce que je
veux... Je veux comprendre pourquoi le maire ne s'en plaint pas. Tu sais, le
maire, quand ça ne fait pas, généralement, il est assez sonore.
M.
Caire
: Oui,
tout à fait, tout à fait. Parce que, écoutez, j'imagine que les priorités du
maire sont ailleurs. Le maire a, de toute évidence, une bonne relation avec M.
Hamad. Le maire n'a pas intérêt à contaminer cette relation-là dans un futur
proche.
Mais sinon, posez la question au
maire : Est-ce qu'il est satisfait de la gestion qui a été faite de
l'autoroute Laurentien? Est-ce qu'il est satisfait de la gestion qui est faite
des traversiers? Est-ce qu'il est satisfait de la gestion qui est faite de
l'agglomération? Est-ce qu'il est satisfait de la non-gestion qui est faite du
réaménagement de la tête des ponts? Posez la question à M. Labeaume, puis je pense
que c'est à lui à répondre, là.
Mais moi, comme porte-parole de la
Capitale-Nationale de ma formation politique, je pense que ces dossiers-là ont
été échappés par M. Hamad.
Le Modérateur
:
Dernière question. Est-ce qu'on en a d'autres? Tout est beau? Merci beaucoup.
M.
Caire
:
Merci. Bonne journée.
(Fin à 11 h 26)