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Point de presse de M. Michel Audet, ministre des Finances

Version finale

Le mercredi 28 juin 2006, 11 h 58

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-huit minutes)

M. Audet: Ça va bien? Alors, je ne vous ai pas vu à Niagara? Non, non. bon...

Journaliste: ...

M. Audet: Ah, bon voilà. Alors, d'abord un petit mot d'introduction, parce que c'est important de situer toute la Conférence et les discussions dans le contexte où elles se situent. La question du déséquilibre fiscal n'est pas nouvelle, évidemment. On le sait, le gouvernement du Parti libéral, et particulièrement le premier ministre, M. Charest, martèlent cette question-là depuis déjà 1997, donc ce n'est pas nouveau. Le graphique que je dépose et montre à l'occasion à l'Assemblée nationale démontre d'ailleurs que le problème s'est creusé, donc, le déséquilibre s'est creusé sous le gouvernement du Parti québécois, particulièrement suite aux ententes fiscales qui ont été faites entre 1996 et 2001, qu'il y a eu, depuis notre arrivée au pouvoir des redressements, des ententes importantes qui ont été signées avec le gouvernement fédéral. Il faut souligner les 12 milliards d'entente, donc, l'entente asymétrique sur la santé de plus de 4 milliards, donc tout ça pour vous dire qu'il y a déjà des choses qui sont déjà en marche.
Cependant, il est évident que, pour nous ce n'est pas suffisant et qu'il faut donc corriger la situation pour des transferts accrus à plus long terme. Au premier titre, bien sûr, la fameuse formule de péréquation qui a été véritablement malmenée, pour ne pas dire complètement déformée, par le gouvernement précédent, le gouvernement libéral, et qui comporte même une formule de plafonnement qui est contraire à la Constitution elle-même puisque c'est une formule enchâssée dans la Constitution pour équilibrer en quelque sorte ou égaliser les capacités fiscales des provinces, ce qui veut dire que, s'il le faut, que ça augmente plus que 3 %, 3,5 %, ça devra augmenter. Or, la Constitution prévoyait une formule semblable, et la loi fédérale qui, actuellement, est en cours sur la péréquation plafonne cette contribution-là, ce qui est contraire à l'esprit même de la formule.
Donc, tout ça a donné lieu à trois rapports comme on le sait, qui ont été faits jusqu'à présent... même quatre. Il y a eu un rapport du Sénat, un rapport de la Chambre des communes à Ottawa, qui était présidée d'ailleurs par M. Loubier, le rapport du Conseil de la fédération et il y a eu par la suite, évidemment, le rapport Al O'Brien, le rapport qui a été formé par le gouvernement fédéral lui-même. Et, tous ces rapports, à l'unanimité, recommandent que le statu quo... le statu quo n'est pas tenable pour ce qui a trait à la formule de péréquation.
Donc, il faut modifier la formule de péréquation pour lui donner son sens, le sens qu'elle devrait, qu'elle aurait dû avoir depuis les dernières années particulièrement où le gouvernement a fait les changements inappropriés.
Et donc, pour ça, il y a des modifications qui pourraient être apportées. Les principes que le Québec a défendus se retrouvent pour l'essentiel dans ces rapports-là, c'est-à-dire une formule basée sur des principes prévisibles et connus, c'est-à-dire un partage couvrant l'ensemble des revenus des provinces, des 10 provinces donc, tous les revenus, y compris les revenus des ressources naturelles des 10 provinces qui devraient être incluses dans ces formules-là et, donc, d'avoir une formule qui soit également équitable pour tout le monde. Donc, il n'y a plus d'entente particulière, donc, la fin des ententes particulières qui avaient été établies.
Ces principes ont été hier dans les discussions. On doit dire que les gens se sont entendus pour dire que la formule actuelle ne pouvait pas tenir la route puisqu'elle était, par définition, une formule arbitraire. Donc, ça va à l'encontre de la formule. Tout le monde, je pense, on doit dire, là-dessus , il y a un progrès qui s'est fait là-dessus au moins pour reconnaître que ça ne peut pas... que la formule ne peut pas tenir la route.
Il peut y avoir des différences d'évaluation quant au type de formule à mettre en place. C'est évident que les provinces se regroupent selon en quelque sorte les avantages qu'elles peuvent éventuellement en tirer mais, ça, c'est tout à fait naturel. Mais, le gros des provinces, au moins cinq ou six provinces partagent la même vision, dont fait partie le Québec, c'est-à-dire qu'il faut revoir la formule de péréquation sur la base des principes que j'ai exprimés tantôt, ça veut dire, quoi, incluant tous les revenus des 10 provinces et incluant les ressources naturelles également.
Donc, ça, là-dessus, on s'entend et je peux les nommer particulièrement: le Québec, le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba et, à certains égards, également, deux autres provinces qui sont favorables, mais avec des réserves, donc Terre-Neuve et la Saskatchewan, parce qu'eux verraient leurs contributions plafonner.
Parce que la proposition qui est faite, qui à mon avis se défend aussi, dans le rapport O'Brien, c'est de dire qu'on ne pourrait pas donner de péréquation à une province qui aurait une capacité fiscale supérieure à l'Ontario, parce que, là, à ce moment-là, tout le monde finirait par avoir de la... ça pourrait aller à l'encontre, donc, du principe même de la formule de péréquation. Ce plafonnement-là évidemment peut créer des réserves chez certaines provinces. Les deux provinces qui ne reçoivent pas de péréquation, l'Alberta et l'Ontario, ont bien sûr des réserves, mais l'Alberta de façon très claire, disons, l'Alberta n'a pas soulevé de réserve fondamentale, l'Ontario, on connaît le discours public de l'Ontario, et auquel j'ai répondu d'ailleurs assez fermement à mon collègue: Ce n'est pas l'Ontario et ce n'est pas l'Alberta qui paient la péréquation, c'est un programme fédéral, c'est un programme financé par le gouvernement fédéral, avec des revenus qui viennent de toutes les provinces, y compris du Québec. Donc, le Québec contribue à la hauteur de près de 2,5 milliards au programme, au financement du programme de péréquation fédéral. L'Ontario y contribue, compte tenu de sa capacité fiscale, à 5 milliards, oui, mais on voit que toutes les provinces y contribuent pour financer ce 11 milliards qui est redistribué.
Donc, c'est important de ramener les faits, et ces choses-là ont été dites par beaucoup de collègues, et ça a été très franc, très correct. Donc, je pense que c'est important de retenir qu'au cours de cette première rencontre les chiffres, les données, les faits ont été mis sur la table, et tout le monde a la même compréhension. Il faut que tout le monde ait la même compréhension des faits au sujet de la formule de péréquation...

Une voix: M. Audet...

M. Audet: Oui.

Une voix: O.K.

M. Audet: Deuxième objet, deuxième objet, évidemment d'autres transferts qui pourraient éventuellement venir plus tard. Mais je vais m'arrêter là pour répondre à vos questions. C'est ce que vous vouliez me dire. Bon, j'ai compris. Merci.

M. Ouellet (Martin): Bon. Pendant que vous vous entendez... Vous dites que vous vous entendez tous sur la nécessité de revoir la formule, mais il n'y a personne qui s'entend sur quelle serait la formule à envisager. Sans entrer dans les détails, est-ce que... Parce qu'on a entendu Flaherty dire que si les provinces ne s'entendent pas, il va ramener le programme et il va reconduire le programme actuel de 11 milliards. Donc, est-ce qu'il y a espoir d'en arriver à un consensus dans le dossier?

M. Audet: Je pense que la position qui est exprimée, celle que vous décrivez, de M. Flaherty, est tout à fait inacceptable. C'est un programme fédéral et c'est la responsabilité du gouvernement fédéral de prendre ces décisions-là. C'est évident que s'il veut avoir strictement à nous dire que désormais le gouvernement fédéral va appliquer toutes les mesures sur lesquelles il y a un consensus, on va en faire, des consensus, mais parfois ils vont trouver que ça peut coûter cher aussi. Donc, nous, on essaie de le faire à l'intérieur d'une enveloppe raisonnable, c'est ce qui a été discuté avec... Donc, c'est évident qu'il y aura toujours certaines réserves. Quand on dit un consensus, on ne dit pas l'unanimité, mais, quand je vous dis qu'il y a déjà cinq des sept provinces qui reçoivent de la péréquation qui sont d'accord, ça ressemble pas mal à un consensus.
Donc, ça, c'est la base. Ça voudra dire que M. Flaherty et M. Harper vont devoir prendre des décisions, des décisions conformes aux engagements qu'ils ont pris. Ils ont pris des engagements très fermes, en décembre dernier, de corriger le déséquilibre fiscal. Ils ne nous ont pas dit à ce moment-là: Vous monterez vos impôts s'il vous manque de l'argent. Ils ont dit: On va corriger le déséquilibre fiscal, on va faire plus de transferts. Donc, ça, je pense que c'est important qu'ils soient conséquents maintenant et qu'ils tirent la leçon des décisions...

M. Ouellet (Martin): Mais les cinq provinces que vous avez nommées, elles sont d'accord avec votre formule, là?

M. Audet: Oui, oui, tout à fait. Il y a unanimité des cinq provinces là-dessus.

M. Dutrisac (Robert): Mais il semble justement que vous avez entendu des propos très forts de M. Flaherty, de la part des provinces, vous a suggéré d'accroître vos impôts. Et la stratégie fédérale semble de vouloir dépenser les surplus en dépenses militaires, en baisse de GTS, etc. Le fédéral n'est-il pas en train de régler le déséquilibre fiscal en augmentant tout simplement ses dépenses?

M. Audet: Écoutez, je pense qu'on observe les faits que vous mentionnez. Je pense que les gens sont conscients que ce n'est pas l'engagement qui avait été pris évidemment de dire: On va s'organiser pour qu'il n'y ait plus de surplus. Je vous signale qu'il y a encore 12 milliards de surplus cette année et qu'il y a même eu un point à l'ordre du jour, imaginez, où on a discuté de ce qu'on pourrait faire pour répartir éventuellement les nouveaux surplus non prévus. Donc, il n'y a personne qui anticipe qu'il y aura des déficits dans un avenir très prévisible. Donc, c'est pour ça que je ne m'inquiète pas de cet aspect-là à court terme.
Mais, vous avez raison, l'approche en question, ce n'est pas de dépenser plus, mais de s'entendre pour qu'il y ait plus de transferts aux provinces. Et là-dessus c'est cet engagement-là qu'on a compris et c'est cet engagement-là qu'on veut entendre du gouvernement fédéral.

M. Chartrand (Yves): Vos demandes sont de 3,8 milliards?

M. Audet: Écoutez, nous n'avons pas... Je vous ai parlé tantôt qu'il y avait...

M. Chartrand (Yves): Vous l'avez dit en Chambre.

M. Audet: Non, non, Écoutez, là, je ne veux pas... Je comprends que vous voulez citer M. Legault, là, je voyais qu'il reprenait ça. Ce que j'ai toujours... C'est le Conseil de la fédération qui a fait une évaluation de certaines hypothèses. Al O'Brien a fait d'autres hypothèses. Le comité de la Chambre des communes a fait d'autres hypothèses. Selon les hypothèses qu'on peut donner, ça donne des chiffres différents, et ça dépend de ce qu'on comprend. Parce que, si on comprend la péréquation, c'est une chose; si on prend l'enseignement postsecondaire, ça en est une autre. Donc, c'est un sujet très large, et je ne veux pas m'embarquer dans une discussion d'un chiffre, là, par rapport à un autre.

M. Chartrand (Yves): Mais quand même, M. Audet, vous devez avoir une idée de ce que voulez quand même?

M. Audet: Ce qu'on veut, c'est qu'on veut avoir plus d'argent qu'on en a maintenant et pas mal plus d'argent, c'est très clair. Donc, je vais m'en tenir à ça.

Journaliste: Mais, si vous ne demandez pas un chiffre clair, c'est sûr que... Comment d'autre part on pourrait répondre à vos attentes, si on ne les connaît pas?

M. Audet: Ce que je vous dis, c'est que ce que nous avons mis sur la table pour la réforme des principes de la péréquation donne des augmentations très importantes de péréquation, très claires. L'augmentation des transferts pour l'enseignement postsecondaire qui est sur la table, on veut restaurer les programmes de transfert pour l'enseignement postsecondaire au niveau où ils étaient en 1994. Sans indexation, c'est 2,2 milliards pour l'ensemble des provinces. Avec indexation, c'est plus de 4 milliards. Donc, ça fait plus d'argent ça aussi. Mais ce sont des chiffres qui vont devoir être discutés, négociés, qui ont été mis sur la table par les provinces. Alors, je n'ai pas parlé du Québec. On n'en est pas là actuellement.

M. Ouellet (Martin): La formule que vous proposez, là, ça donnerait combien plus d'argent?

M. Audet: Tout ça, ça a été établi par les comités qui ont fourni des documents là-dessus. Maintenant...

M. Ouellet (Martin): ...

M. Audet: Non, mais je n'ai pas les chiffres sur moi. J'ai seulement quelques notes. Mais ce que je sais, ce qui a été dit, dans un cas c'était dans le cas du programme... dans le cas du comité du Conseil de la fédération. De mémoire, c'était 2,6 milliards. Dans l'autre cas, dans le comité sur le... dans l'autre cas c'était un peu moins de 1 milliard, dans le cas du conseil donc... dans le cas, c'est-à-dire, du comité O'Brien. Mais ça, ça dépend beaucoup de... c'était pour une année donnée dépendamment d'autres facteurs. Alors, on en est, pour le moment, on est à l'étape de la première salve au fond, soyons clairs. On vient d'amorcer une discussion. On est dans un processus de minimum neuf mois puisque dans le plan du budget du gouvernement fédéral, ils ont fourni un plan, là, ce qui a été convenu hier, ça c'est important de le dire, ce qui n'était pas clair jusqu'à présent, il y a un comité fédéral provincial qui va suivre désormais le travail et qui va lui-même amener des suggestions à l'automne et pas seulement fédérales, mais fédérales provinciales pour justement qu'on soit impliqués dans le processus.
Et ce que le fédéral nous dit, c'est qu'il y aurait quelque chose qui serait mis sur la table à l'automne et évidemment dans le prochain budget fédéral. C'est ce qui est marqué dans le discours du budget et hier ça a été le plan qui a été retenu encore.

M. Thivierge (Jean): ...votre premier patron c'est la population du Québec. Est-ce que le patron n'est pas en droit de savoir exactement de quoi on parle et, je veux dire, vous êtes supposé être notre mandataire en quelque sorte. On ne sait même pas sur la base de quoi. On pourrait même ne jamais mesurer, dans le fond, si vous avez réussi beaucoup, un peu, passionnément ou pas du tout.

M. Audet: Ce que je vous dis c'est que depuis déjà trois ans on a fait des ententes pour 12 milliards. Il y a une entente sur la santé de 4,3 milliards. Nous avons eu cette année, même, encore cette année suite... avant un budget fédéral une augmentation du budget fédéral pour la péréquation de 460 millions. Donc, il y a eu des gains qui ont été faits. Ce que je vous dis c'est que, là, ce dont on parle, on ne parle pas d'un gain d'une année, on parle d'une modification structurale aux transferts fédéraux à long terme. Donc, ce n'est pas juste une année, c'est qu'on est en train de revoir un mécanisme qui va faire en sorte qu'à plus long terme les provinces, le Québec particulièrement, vont recevoir plus d'argent pour financer ses responsabilités et le fédéral faire moins de surplus. C'est ça qui est en cause. Donc, c'est ça le débat qu'on va avoir dans les neuf prochains mois, M. Thivierge.

M. Chartrand (Yves): ...la fameuse déclaration de M. Landry qui disait avant que le déséquilibre fiscal nous coûtait 50 millions par semaine? Êtes-vous d'accord avec ça?

M. Audet: Écoutez, ça a été une évaluation qui a été faite à partir du rapport Séguin, qui était l'évaluation... On n'a pas refait de mise à jour, depuis. C'est quelque chose qui évidemment... Ça dépend beaucoup de l'évaluation. Vous savez que l'Ontario dit que ça lui coûte 20 milliards par année. Alors, il y a un problème, si tout le monde pense que ça coûte quelque chose, là.
Donc, moi, je ne veux pas entrer purement dans cet aspect chiffré. Je vous dis que le Québec veut avoir plus d'argent après l'entente et beaucoup plus qu'on en a maintenant. Puis on en a besoin de plus pour financer nos responsabilités. Alors ça, on verra dans les prochains mois, on vous présentera des chiffres, des données dans les prochaines conférences. On n'en est pas là pour le moment.

M. Bouillon (Pierre): Pourquoi ce blocage fédéral? Qu'est-ce qui se passe? Est-ce que ça vous étonne?

M. Audet: C'est un blocage qui découle, je pense, du fait qu'il n'y a pas... Quand vous dites blocage, c'est plutôt une attitude actuellement qui semble reprendre un peu le discours qu'on avait entendu auparavant, où on reprend un peu le discours plus ou moins de la machine fédérale qui dit: Bien, finalement, il y a moins de surplus qu'on prévoit, les provinces équilibrent leurs budgets, le Québec a équilibré son budget, donc il n'y a pas tant de besoins que ça. On a équilibré notre budget comment? On a équilibré notre budget en comprimant nos dépenses. Vous le savez, on a restreint depuis quatre ans l'augmentation des dépenses du Québec à 3,7 % par année. Donc, c'est comme ça qu'on a réduit... Alors, ce n'est pas parce qu'on avait beaucoup d'argent. Au contraire, c'est parce qu'on n'en avait pas beaucoup qu'on a comprimé nos dépenses. On dit: Maintenant, il y a des besoins criants auxquels il va falloir répondre, et pour ça ça va nous prendre plus d'argent. C'est notre discours qu'on vous tient depuis le début.

M. Bouillon (Pierre): Je termine, mais c'est quoi, là, qu'est-ce qui ne va pas? Comment ça se fait que ça bloque comme ça, là?

M. Audet: Écoutez, je vous l'ai dit, on est à l'amorce d'une négociation, on n'est pas à la conclusion. Chacun se positionne. Il ne faut pas prendre, n'est-ce pas, les réponses fédérales actuellement comme c'est un... On essaie de réduire les attentes, mais, nous, on n'est pas dupes. On dit: Nos attentes sont là, et il faudra y répondre. On les a exprimées clairement dans des formules, dans des principes très clairs qui représentent beaucoup d'argent effectivement à long terme, mais on ne veut pas lancer actuellement... faire une guerre de chiffres pour savoir... jouer comme à la Legault, là: Je veux tant de millions de plus, 100 millions de moins. Nous, on est dans un contexte où on travaille dans le fédéralisme canadien et non pas pour prouver que le fédéralisme ne marche pas.

M. Ouellet (Martin): Bien, justement, alors que le gouvernement fédéral se braque, vous arrivez ici, vous avez l'air débonnaire, ça a l'air à bien aller...

M. Audet: Ce n'est pas du tout ce que je viens de dire.

M. Ouellet (Martin): ...vous ne dites pas de chiffre, vous ne citez aucun chiffre. Est-ce que c'est une bonne attitude d'arriver à la table en disant: Bien, moi, je ne le sais pas. Je veux juste avoir un peu plus d'argent.

M. Audet: Ce n'est pas ça que je viens de dire.

M. Ouellet (Martin): Non, parce que...

M. Audet: Au contraire, je viens de vous dire que nous avons défendu à date des chiffres qui ont été repris par les comités. Ce que je vous dis, c'est que nous avons des réclamations qui ont été faites qui comportent plusieurs nivaux. Le premier niveau de notre réclamation, au Québec puis plusieurs provinces, c'est la péréquation. Ce n'est pas celle de toutes les provinces. Nous, c'est ça. Parce que, si on ne rétablit pas une formule de péréquation qui a du bon sens, on ne pourra pas demander des points d'impôt, parce que les points d'impôt, nous autres, il faut qu'ils soient... qu'il y ait de la péréquation, dans ces points d'impôt là. Ça prend aussi d'autres transferts. Donc, c'est ça qu'on est en train de discuter. Alors, oui, il y aura des chiffres puis ils ont été mentionnés déjà. On pourra... on va vous distribuer des tableaux, mais on est au stade, actuellement, de la négociation, où on essaie de s'entendre, et c'est ce qu'on a dit dans nos documents, c'est sur des grands principes, est-ce qu'on est d'accord que la façon dont fonctionne actuellement la péréquation sur une base arbitraire ça ne marche pas? Et ça, je pense que là-dessus on s'est entendus pour dire: Il y a un problème, partons de là et là travaillons sur quelque chose qui va marcher. C'est ça qu'on essaie de faire.

Mme Barton (Rosemary): Mr Audet, you said in French that you felt the Government had changed its attitude, that it was acting a little bit more as federal governments in the past have acted. Why do you think this is happening? Are they backing away from what they have said or... what is your interpretation of that strategy?

M. Audet: I don't want to interpret that. I am just saying that it seems to be the case, but we remember that, you know, before the election, last December, Mr Harper and Mr Flaherty were saying that there was a fiscal imbalance, and that they will correct that. And this is what we are waiting for, right now.

Mme Barton (Rosemary): You do admit, though, that you noticed a bit of a shift in the way they're talking?

M. Audet: There is less, I would say, they are looking for an explanation, you know, some explanation that would permit them maybe to reduce the level of those transfers. To us, it doesn't make sense. We have asked for more transfers and we will fight for that.

Mme Barton (Rosemary): One more question. I know you don't want to go into numbers, so, if the discussion is not about numbers right now, what is it about? Maybe you can just...

M. Audet: Yes. Because you know, behind those principles, there are numbers, you know, and that is the problem. Ontario is saying: Yes, give less money for equalization payments in order to have more money for other transfers, that you know would favor Ontario. That is the question, that is why there is, you know, a pie, and we are discussing to have each a larger piece of that pie. So that is the question right now, we are discussing about that, and for the Québec government it is important that an important share of that pie, you know, bear on the equalization program, because that is an important issue for us.

M. Dougherty (Kevin): You talked about this as being the beginning of negotiations. Mr Flaherty has come to the table and said: You are not going to get the billions of dollars you've expected. And you're coming back, it is not clear what you're saying. Mr Legault says that you are taking a weak position, you know. Can you tell us something more? When there aren't billions, can you say there are billions? What do you come back...

M. Audet: Yes there are billions, there is money. The federal Government has the ability and can afford to increase its transfers. That the base of the situation. They have big surpluses and you know we have problems to balance you budget, so that is the base of...
But, what I'm saying right now: we are at the very begining of that process, we are discussing, you know, on principles that would, you know, manage this overall distribution of the surplus, of the federal surplus, so that's why it's too soon to, you know, give figures that would permit to know if, you know... what will be the figure at the end of the process, at the end of the day, that say in... next spring. It's too soon.

M. Dougherty (Kevin): ...taking a position like that, you know, he's saying there isn't money, you're saying there is. But you should... Can you say how much there is, give us some ballpark figure?

M. Audet: It has been discussed yesterday, I think that there will be a prime-minister meeting, you know, of the Council of the Federation at the end of the month, there will be other meetings in fall, so there will be many other, you know, meeting where we will put in place, I would say a strategy and figures to prove that.
What I'm saying, yesterday... Et je vais le dire en français. Hier, par exemple, une des choses qu'on entend, c'est que l'Ontario nous dit bien, évidemment, qu'ils ne sont pas favorisés par les transferts. Hier, on a déposé des documents démontrant que la province qui a bénéficié le plus des transferts, depuis 1999 à 2005-2006, c'est l'Ontario, avec une augmentation de 130 %. Ces documents peuvent vous être remis. Donc, j'ai, avec ça, donc répondu à mes collègues de l'Ontario, qui disent effectivement que les transferts de la péréquation leur nuisent. C'est faux.
Donc, c'est très clair qu'on a déjà déposé hier des documents, on va travailler au niveau technique sur ces documents-là et justement on va, aux prochaines rencontres, être en mesure de mieux argumenter et de mieux chiffrer toutes ces données.

Journaliste: Mr. Legault is criticizing both you and Mr. Charest and the federal Government for saying that the fiscal imbalance seems not to be a priority for anybody anymore. How do you respond to that?

M. Audet: Yes, it's not true, you know. You know, the fiscal imbalance has been created under the Parti québécois Government, you know, it's quite clear. So they are... It needs some, I would say... He's in a bad place to make such a comment, you know, that's...

Journaliste: So you feel it's still a priority for...

M. Audet: Yes, it's still a... it's the first priority right now for the Québec Government, and it's a priority for all, I would say, Governments in Canada, except maybe one or two, let say. And I've already said that for Alberta, who has a surplus of 9 billion dollars, maybe it's not the same kind of problem than we have in other provinces. But in all other provinces this is a priority.

M. Chartrand (Yves): Sur un autre sujet. Quelles étaient vos prévisions de croissance pour cette année?

M. Audet: 2,4 %, je crois, oui.

M. Chartrand (Yves): Ce matin, on a appris, par l'ADQ qui nous a apporté un document du Bureau de la statistique, qu'au premier trimestre la croissance avait été de 0,9 %, ce qui est vraiment bas.

M. Audet: Écoutez, on suit ça de très près. Jusqu'à présent, nos prévisions de revenus, qu'on va rendre publiques justement demain, je crois, des prévisions de revenus pour les premiers mois, sont tout à fait conformes à nos prévisions. Donc, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, on est tout à fait en ligne avec nos prévisions de budget. Et, comme vous savez, ce qu'on va faire maintenant, ce qu'on va faire demain, c'est que déjà on va publier chaque mois les résultats, mais en les comparant aux mois antérieurs, parce que ce n'est pas évident, ça change par rapport à ce qu'on avait auparavant, et, à l'automne, on va faire une mise à jour. Et donc, si, au mois d'octobre, novembre, quand on fait la mise à jour, il y a des changements, bien il y aura lieu de le faire, mais pour le moment ce n'est pas du tout, du tout le cas. Les prévisions... on est tout à fait en ligne avec nos prévisions.

M. Chartrand (Yves): ...

M. Audet: Pardon?

M. Chartrand (Yves): Combien vous avez dit que c'était cette année, vos prévisions de budget?

M. Audet: Je crois que c'était 2,4 %.

M. Dutrisac (Robert): Mais la faiblesse de la croissance économique devrait vous inquiéter, même si les revenus de l'État semblent là.

M. Audet: La croissance économique au Canada, évidemment c'est un facteur, c'est une des discussions qu'on a eues, hier, sur les perspectives économiques. En passant, les perspectives économiques en général, au Canada, font l'envie un peu du monde entier. J'étais en Europe, la semaine dernière, et puis tout le monde envie un peu le Canada. Mais, voilà, et vous avez raison, les données globales, de 3 % de croissance, sont toujours boostées beaucoup par les investissements en Alberta, même chose quand on parle des investissements, c'est la même chose quand on parle de la croissance. Ce qui se passe actuellement, sur le domaine pétrolier, le domaine gazier, beaucoup, évidemment.
Au Québec, les données sont tout à fait comparables à ce qu'on a eu au cours des 20 dernières années. Le taux de croissance actuellement est en ligne avec le taux de croissance des... On a eu 15 années de croissance, et c'est en ligne avec ce qu'on a eu au cours des 15 dernières années. Je voudrais effectivement que ce soit plus important évidemment, mais il faut reconnaître qu'on a vécu des situations avec le dollar canadien qui rend la situation un petit peu plus compliquée. Malgré ça, comme vous savez, le dernier mois, la croissance de l'emploi a été exceptionnelle, et le taux de chômage est actuellement le plus bas depuis 30 ans. Donc, quand même, on doit dire, la situation économique est loin d'être mauvaise. Alors, merci beaucoup.

(Fin à 12 h 23)

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