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Point de presse de M. Michel Audet, ministre des Finances

Version finale

Le mardi 21 novembre 2006, 17 h 24

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix-sept heures vingt-quatre minutes)

M. Audet: Alors, un mot pour vous dire que je suis très heureux du rapport du Vérificateur général et particulièrement que ce rapport confirme que la Société des alcools a bien cherché à obtenir une baisse maximale des prix pour les consommateurs, donc dans une opération qui malheureusement s'est mal déroulée et qui confirme lui-même... qui a donné lieu à un cafouillage, et, deuxièmement, je suis également très heureux de faire confirmer par le Vérificateur général que le P.D.G., M. Sylvain Toutant, a dit la vérité lorsqu'il disait qu'il n'était pas au courant des changements qui étaient survenus en cours de négociation.
D'autre part, c'est important de le dire: le Vérificateur général dit également que le comité de vérification et le conseil d'administration avaient réagi correctement pendant toute cette opération et que la société avait posé les gestes appropriés donc dans toute cette opération, et, à la fin, que le consommateur donc n'avait absolument pas subi de préjudice dans cette opération de décembre dernier. Donc, voilà mon petit commentaire.

M. Brunet (Claude): ...entre les mains, qu'est-ce qu'il faut corriger à la Société des alcools du Québec?

M. Audet: D'abord, une des choses intéressantes: le Vérificateur général, dans le rapport, souligne plusieurs changements qui ont été apportés en matière notamment de gérance... de gestion, pardon, de la rémunération des administrateurs, les remboursements qui étaient faits, les politiques de remboursement. Il y a beaucoup, beaucoup d'autres mesures qui ont été prises depuis déjà... en cours d'année là-dessus. Il y a également le plan stratégique dont les objectifs et le contenu ont été modifiés, qui va m'être transmis prochainement. Le mode de rémunération variable a été changé et il est signalé, à ma demande d'ailleurs, pour intégrer d'autres éléments que les objectifs financiers et donc des éléments qui concernent la satisfaction notamment de la clientèle, les objectifs sociaux de la société, etc. qui n'étaient pas incorporés dans les objectifs de rémunération des cadres.

M. Brunet (Claude): Mais ma question, c'est: Qu'est-ce qu'il faut corriger maintenant à la SAQ?

M. Audet: Écoutez, ce qu'il faut continuer de mettre en oeuvre maintenant, c'est des politiques de gouvernance qui figurent justement dans la Loi sur la gouvernance qui est actuellement devant l'Assemblée nationale, qui vont faire en sorte que la société va se donner des comités, qu'ils vont suivre de très près ces politiques à la fois en matière d'éthique, en matière de vérification, en matière d'optimisation des ressources et en matière également de gestion de ressources humaines. Voilà.

M. Boivin (Mathieu): M. Audet, comment est-ce que vous pouvez nous dire que le consommateur n'a pas été lésé quand le Vérificateur général nous dit très expressément qu'il y 8 millions de dollars qui ont été...

M. Audet: Ça, c'était autre chose. Ce n'est pas l'opération de décembre dont il parle. Il parle de l'année dernière. Il ne faut pas mélanger les deux. L'année dernière, il y avait eu une... on sait, il y avait eu une dévaluation de l'euro et, pendant la période, avant la... M. Toutant l'a expliqué tout à l'heure, avant qu'il ne mette en oeuvre sa nouvelle politique de changements maintenant qui vont se faire de façon... chaque fois qu'il y a 3 % de variation, il va y avoir ajustement des devises. Là, il y a eu une appréciation qu'il a estimée lui-même de 8 millions, donc des revenus de la société découlant de cette période-là, mais il a mentionné aussi, c'est important de le dire, que c'est au moment où il y avait une variation importante de l'euro, mais on ne savait pas si elle serait permanente parce que la société avait acheté à prix élevé, donc il fallait aussi... pour tenir compte du fait que ses stocks, évidemment, avant de baisser les prix, voulait s'assurer que cette baisse-là était longue, était permenante, ce qui a été confirmé à l'automne et qui a donné lieu au changement de politique de la SAQ.

M. Lessard (Denis): J'ai posé la question à M. Toutant, il m'a dit de vous poser la question en tant que le ministre responsable. Est-ce qu'il a droit, compte tenu de ce qu'on sait, là, avec le rapport, pour l'année 2005, est-ce qu'il a droit à son boni?

M. Audet: Bien, vous comprendrez bien que je ne ferai pas d'évaluation ici, là, du rapport qui m'est soumis par le conseil d'administration. On va examiner la situaition et on prendra la décision en temps et lieu. Ce qui est certain, c'est que le travail, je pense, qui a été fait par M. Toutant dans des conditions difficiles depuis six mois a montré qu'il était capable effectivement de corriger le tir, de faire des virages importants dans la société. Quand le vérificateur nous dit, par exemple, que la politique maintenant d'achat et de mise en marché fait entrer la SAQ dans l'ère moderne du commerce de détail, ce n'est quand même pas rien. Donc, je pense que, ça aussi, on doit tenir compte de ça. On va évaluer la situation, il n'y a pas de décision de prise. J'aurai l'occasion d'en parler évidemment avec le premier ministre, et on prendra des décisions en temps et lieu.

M. Chouinard (Tommy): Si le conseil d'administration suggère qu'il y ait versement d'un boni à M. Toutant, est-ce un avis qui est pesant?

M. Audet: Le conseil a mentionné tantôt, M. Hébert a mentionné que déjà l'ancienne présidente m'avait transmis une recommandation, mais sujette évidemment à ce que serait le contenu du rapport du Vérificateur général. Maintenant qu'on a le rapport du Vérificateur général, on va évaluer tout ça et on prendra notre décision donc en temps et lieu, encore une fois, sans précipitation.

M. Brunet (Claude): Le blâme adressé par le Vérificateur général à l'égard de M. Toutant?

M. Audet: Écoutez, ce blâme, il n'est pas nouveau. Après, lorsque M. Toutant a décrit les faits, l'année dernière, il a lui-même dit: j'aurais dû moi-même suivre de plus près l'opération, et il s'en est même excusé, il l'a rappelé tout à l'heure, reprenez les transcripts de ce qui a été dit à ce moment-là. Donc, il a lui-même dit: j'ai fait une délégation de consignes qui étaient très claires du conseil d'administration, ça n'a pas été respecté, je m'en excuse auprès des Québécois, donc il l'a dit, même je l'ai entendu sur les ondes, il l'a répété tout à l'heure. Donc, je pense que c'est une opération qui malheureusement arrive dans des grandes organisations, n'a pas été suivie à la lettre, et, moi, maintenant, M. Toutant peut être assuré de ma confiance comme de celle de son conseil d'administration et celle du gouvernement.

M. Boivin (Mathieu): Si c'est à lui que revient la responsabilité ultime, comment se fait-il qu'il y a deux vice-présidents qui ont démissionné, que le président du conseil d'administration a démissionné et que lui est toujours en place? Il a lui-même reconnu que c'était sa responsabilité, ultimement.

M. Audet: Ne mélangeons pas les choses. Les deux V.P. qui ont démissionné étaient justement ceux qui, de l'avis même du rapport, ont effectivement changé la direction, n'est-ce pas, de l'application des politiques telles qu'elles avaient été décidées par le conseil. Ça a été reconnu, mis en preuve et clairement défini. Donc, c'est normal qu'eux autres évidemment, n'ayant pas suivi la consigne, aient démissionné, qu'il y ait eu un règlement avec eux.
Pour ce qui a trait au président du conseil, il avait démissionné pour d'autres raisons que vous avez mentionnées, c'est qu'il était devenu la cible de critiques qui littéralement rendaient sa fonction carrément irresponsable. Mais il n'y a rien, dans le rapport, qui démontre que M. Boucher n'a pas fait son travail correctement. Au contraire, les décisions qui ont été prises ont été prises tout à fait, je pense, en conformité avec la situation qui était celle qui existait et les décisions qui devaient être prises à ce moment-là.

M. Lessard (Denis): ...les cadeaux, les privilèges, les bouteilles...

M. Audet: Là, là-dessus il y a un changement important, et là c'est important de le dire: Ce sont des pratiques qui n'étaient pas acceptables, mais, soit dit en passant, elles sont en vigueur, vous avez vu, depuis 1996 dans certains cas, depuis 2001 dans d'autres cas. Ces éléments-là ont été changés déjà, ces politiques-là ont déjà été changées. On a introduit des règles transparentes de rémunération maintenant pour les membres du conseil d'administration, qui sont maintenant en vigueur depuis l'été dernier, et donc ça fait partie des nouvelles règles de gouvernance. Et je pense qu'au fond les pratiques, soit disant du bénévolat qui était pour des gens qui travaillaient très fort, ont peut-être donné lieu à des pratiques comme celles-là dans le cas de la Société des alcools, mais pratiques tout à fait inacceptables, je le dis, et qui ont été corrigées. Et celles qui n'ont pas été corrigées le seront certainement dans les prochaines semaines. Voilà.

M. Boivin (Simon): Est-ce que les deux vice-présidents congédiés vont avoir l'occasion de se défendre publiquement sur le rapport du Vérificateur...

M. Audet: Mais c'est déjà fait. Mais ils ont été rencontrés. Je me permets de le dire. Le VG le mentionne lui-même, qu'il les a rencontrés, qu'il a écouté toutes leurs propositions. Il a fait cet exercice-là. Écoutez, le Vérificateur général a travaillé pendant huit mois. Alors, il a tiré ses conclusions après avoir rencontré ces gens-là, et là maintenant, moi, je pense que... Écoutez, le Vérificateur général est l'autorité suprême dépendant de l'Assemblée nationale pour nous présenter la réalité des choses. Alors, maintenant, je pense qu'on ne va pas commencer à remettre en cause, n'est-ce pas, l'autorité du VG lui-même et son autorité morale, autant auprès de la population que de l'Assemblée nationale. Alors, moi, je prends sa parole telle qu'il la décrit dans son rapport annuel. Et, soit dit en passant, s'il a lui-même entièrement fait ces travaux-là, nulle part nous n'avons même été rencontrés, moi, personnellement, là-dessus, donc il n'a pas été influencé d'aucune façon. C'est vraiment son évaluation de la situation après une enquête de huit mois à la Société des alcools et auprès de tous les acteurs concernés, y compris des acteurs français qui étaient impliqués au dossier. Merci beaucoup.

(Fin à 17 h 33)

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