(Douze heures quarante-cinq minutes)
Mme Massé : Alors, bien,
bonjour, tout le monde. Merci d'être là, à cette dernière journée de la
session. Comme vous l'avez remarqué, il nous manque une membre importante à
notre caucus. Vous le savez, Mme David est nouvellement grand-mère. Elle a
donc été aux Îles-de-la-Madeleine accueillir sa petite-fille. Et donc on va
faire le bilan à deux, ce qu'on n'est pas habitués, mais je pense qu'on devrait
s'en sortir.
Alors, dans un premier temps, on voulait
porter à votre attention, et je pense que la journée d'aujourd'hui le témoigne
bien, que cette journée où des mesures exceptionnelles vont être utlisées pour,
je dirais, adopter un projet de loi que nous savons collectivement très
contesté, ça nous témoigne à quelle hauteur ce gouvernement-là est autoritaire
et n'est pas à l'écoute ni de l'opposition, ni de la population.
D'ailleurs, notre premier ministre disait,
lundi soir, à la fin des élections partielles, comme quoi il entendait, il
était prêt à se mettre en mode écoute. Eh bien, si sa réponse, c'est un bâillon
pour un projet de loi qui n'a pas l'aval de la population, dont le deux tiers
des Québécois et Québécoises ne veulent pas du volet hydrocarbures, bien, c'est
une drôle de façon d'écouter. Et je vous dirais que, pour nous, ça témoigne
comment le gouvernement libéral poursuit cette façon d'opérer, cette façon de
fonctionner où, malgré le fait qu'il a été élu avec seulement 43 % des
votes au Québec, agit comme s'il avait 100 % de l'adhésion du Québec.
Je vais parler du projet de loi
n° 106. Bien, ce n'est pas un adon. C'est quand même plusieurs heures qui
ont été passées en commission parlementaire. Mais initialement, rappelons-nous,
la population, les trois partis d'opposition avaient demandé de scinder ce
projet de loi là parce que son chapitre IV était inacceptable. Puis on se
retrouve aujourd'hui, on va travailler jusqu'à très tard cette nuit, face
à un projet de loi considéré inacceptable. Vous l'avez vu comme moi, les
maires, plusieurs maires sortent, bien sûr les gens de la société civile, les
écologistes.
D'ailleurs, ils vont être plusieurs à
faire vigile ce soir, durant tout le temps du bâillon, pour rappeler, un an
après l'Accord de Paris, unanime, jour pour jour, l'accord de… On était à
Paris, le premier ministre et moi, l'an dernier à pareille date et, à Paris, le
gouvernement nous rappelait ou nous disait que le Québec était un modèle, un
leader. Et, si c'est cette façon-là qu'on est un leader mondial, c'est-à-dire
en imposant un bâillon sur un projet de loi que les gens ne veulent pas, en
adoptant une loi de transition énergétique dans laquelle la majorité des articles
sont des articles sur la Loi sur les hydrocarbures, eh bien, si c'est ça le
modèle que nous avons à proposer, au Québec, à la face du monde, je trouve que
ce n'est pas un très, très beau modèle.
Et aujourd'hui, qu'est-ce qui va se passer à
Ottawa? Les premiers… Les chefs, pardon, les premiers ministres des différentes
provinces vont discuter, encore là, d'environnement, et notre gouvernement
devra dire aux autres provinces : Bien oui, nous, on adopte des projets de
loi sous bâillon.
Un autre élément qui a été clé pour nous
dans la dernière session, c'est toute la question de la discrimination systémique
envers les peuples des Premières Nations. Vous m'avez vu souvent devant vous
ainsi que mes collègues venir et revenir dire que nous avons à régler la
situation de la discrimination systémique envers les premiers peuples. Et
malheureusement, pour rebâtir les liens de confiance avec les Premières Nations,
pour rebâtir ce qu'il est nécessaire de rebâtir après les lois coloniales que
nous avons imposées au fil des siècles, on se retrouve dans une situation où
notre gouvernement se refuse l'enquête judiciaire indépendante demandée de
façon unanime par l'ensemble des peuples des Premières Nations. Alors, on est
conscients et conscientes qu'on a un rôle majeur à jouer et, je dirais même,
assez exclusif, si on regarde dans les derniers mois.
Et je terminerai en vous disant qu'encore
là, au niveau de la discrimination systémique, Québec solidaire est au côté des
populations immigrantes et particulièrement auprès des gens racisés qui,
souvent, on trouve, dans les débats publics, malheureusement sont traités, je
dirais, sont négligés ou voire même traités comme étant des gens de qui nous
devrions avoir peur. Ce qu'on pense à Québec solidaire, et vous le savez, et on
va continuer à le dire, les gens racisés, les nouveaux arrivants, nous sommes à
leur côté parce que, pour nous, à Québec solidaire, ce qui fait la force du
Québec, c'est sa biodiversité même au niveau ethnique et non pas… Ce n'est pas
dans l'exclusion et dans la peur de l'autre qu'on va construire le peuple et le
pays auxquels nous aspirons.
M. Khadir
: Merci,
Manon. C'est une coïncidence quand même lourde de sens qu'il faut absolument
relever; aujourd'hui, c'est la Journée internationale de la lutte contre la
corruption. On a eu une motion à l'Assemblée nationale, mais ça nous fait
réaliser le chemin qu'il reste encore à parcourir. Quand on pense au scandale absolument
inacceptable de la vente des immeubles du gouvernement, alentour des
nominations partisanes et des collecteurs de fonds du Parti libéral, la Société
immobilière du Québec; quand on pense à la nomination inexplicable de Pietro
Perrino, un organisateur du maire de Laval impliqué dans la fraude et qui est
en prison aujourd'hui; les nominations douteuses de toutes sortes, qu'on a
sues, par des ministres à 100 000 $ qui continuent à siéger aux côtés
d'un autre ministre à 100 000 $, qui est le premier ministre actuel
du Québec, de l'époque du gouvernement Charest, et par leur dénégation, par les
réponses qu'on entend aujourd'hui, qui ressemblent étrangement aux réponses
qu'on entendait... Si plusieurs d'entre vous étiez là lorsqu'on a commencé à
poser des questions sur la corruption dans le secteur de la construction, c'est
exactement les mêmes réponses qu'on recevait. Malheureusement, l'incapacité que
nous avons, dans nos institutions, à pouvoir rendre responsables, imputables
des personnes qui ont des comportements parfois... légal peut-être, mais
parfaitement immoral... dans le cas d'Yvon Nadeau, M. Lessard, ensuite Sam
Hamad et tout l'entourage, en fait, de M. Couillard.
Mais je voudrais vous parler des
conditions de vie de nos citoyens, des conditions économiques de nos citoyens,
le dossier du salaire minimum qui est présentement, à proprement parler,
indécent. Nous parlons d'un salaire d'à peine 10,75 $. Faites le calcul, à
50 heures par semaine, à 40 heures par semaine, même pour quelqu'un qui
travaille à temps régulier et complet pendant toute une année, ça fait un
salaire, je dirais, de misère, lorsque vous avez à supporter une famille avec
quelques enfants.
Le ministre vient d'être obligé de
plancher, en reconnaissant l'inacceptabilité d'une telle chose, pour un
scénario pour sauver la face, parce que, heureusement, l'opposition officielle
s'est emparée de notre proposition d'un salaire à 15 $ l'heure, s'est
emparée, en fait, d'une proposition qui ne vient pas de nous. Nous, on l'a mise
de l'avant parce que ça venait des travailleurs, ça venait des milieux
populaires, ça venait de groupes de syndiqués et de non syndiqués qui
revendiquent ça. Mais c'est la chose à faire, c'est le rôle de Québec
solidaire, et tant mieux, tant mieux si l'opposition officielle est capable, de
temps en temps, de se resaisir et de faire son travail.
On espère que ça va être sérieux, qu'on va
forcer le gouvernement à aller plus loin que le 0,20 $ de l'heure que Mme
Vien s'apprête à faire cette année. Nous serons vigilants parce que nous sommes
prêts à démontrer, chiffres à l'appui, que l'argument du chaos économique puis
de tout ce qu'on entend habituellement, là, par les officines, je dirais, du
langage économique officiel, ça ne tient pas la route. Nous avons besoin d'une
politique de hausse du salaire minimum qui soit énergique. C'est une injection
directe dans l'économie d'en bas, dans la lutte à la pauvreté, mais surtout
dans le soutien à l'économie locale, à l'économie qui est à la base, en fait,
de la prospérité du Québec, c'est-à-dire les petites et moyennes entreprises.
Il y a aussi, vous savez, notre opposition,
que vous avez vue au cours de la session, le travail incessant, acharné qu'a
fait Françoise sur le projet de loi n° 70 pour essayer d'offrir un peu de
protection à l'attaque subie par les assistés sociaux par le gouvernement, par
le ministre, en fait, de non-assistance sociale dans l'espoir de voir un peu
atténuer les côtés les plus, je dirais, ravageurs de ce projet de loi.
C'est un projet de loi indécent, qui
s'attaque aux conditions de vie de ceux qui sont vraiment en bas de l'échelle
économique, les plus vulnérables de la société, par un gouvernement qui prétend
par ailleurs être héritier de la tradition libérale de générosité sociale. On
voit à quel point ce gouvernement manque totalement à toutes ses prétentions,
les prétentions d'un premier ministre qui a renié sa parole, qui n'a aucune
difficulté à penser que, oui, quelqu'un pourrait vivre avec moins de 500 $
par mois.
Ça, c'est le même gouvernement qui ne se
gêne pas, avec la plus grande diligence, avec, je dirais, le plus grand
enthousiasme, à allonger les chèques de plus de 1 milliard de dollars à
des entreprises qui ont le bénéfice, comme Bombardier, de jouir d'un lobby qui
ne dit pas son nom, en des personnes comme Daniel Johnson qui ont orchestré la
prise du pouvoir du premier ministre Couillard. On le dit, on le répète, s'il y
a quelque chose de faux dans ce qu'on prétend, j'aimerais que ceux qui sont
concernés par nos accusations s'avancent, prennent la parole et disent pourquoi
il n'en est pas ainsi.
Qu'on ne nous dise pas que ce gouvernement
a une véritable politique économique. Je dirais, l'espèce d'improvisation
permanente dans laquelle on se trouve a de multiples raisons, et la première
des choses, c'est que ce gouvernement n'agit pas en vertu d'une vision
particulière de prospérité du Québec, mais pour assurer les intérêts des
secteurs qui lui sont le plus proche. Et actuellement, comme ma collègue a dit,
le secteur qui semble le plus intéressé, en raison probablement des mêmes
lobbys qu'on a dénoncés, c'est le secteur pétrolier. On voit qu'il est même
capable d'imposer un bâillon pour un projet de loi aussi controversé et aussi
contesté, alors qu'en réalité le résultat de son laisser-faire économique,
hein…
C'est clair, pourquoi il y a tant
d'improvisation, parce que c'est une idéologie conservatrice du laisser-faire,
duquel s'est inspiré grandement M. Couillard, qui n'a jamais caché son
association et sa proximité avec les politiques économiques du Parti
conservateur de M. Harper, qui fait en sorte que, lorsqu'il s'agit d'Uber, bien,
on les laisse faire. Lorsqu'il s'agit de Airbnb, on n'applique même pas notre
projet de loi qu'on a entre les mains depuis un an pour s'assurer que les
services d'Airbnb sont encadrés.
Alors, c'est sûr que les citoyens en ont
marre. M. Couillard l'a compris. J'espère qu'il l'a compris, lundi soir dernier,
au vu des résultats électoraux. La population perd de la confiance dans nos
institutions. On en voit beaucoup, beaucoup, de manifestations. C'est pour ça
que nous sommes là sur l'échiquier politique, pour maintenir une cohérence dans
le discours économique, dans le discours social. Nous ne faisons pas dans la
politique-spectacle, nous ne faisons pas dans la politique démagogique. Nous ne
faisons pas dans le populisme de bas étage qui consiste à proposer des
solutions simples à des problèmes complexes.
À chaque fois qu'on avance une proposition
économique, on l'appuie par des chiffres et on est capables de démontrer en
vertu de quelles ressources l'État pourrait améliorer les services publics,
améliorer la santé, améliorer l'éducation, améliorer le salaire de base,
améliorer même l'étendue des services publics et les renforcer. Et, s'il nous
arrive de tourner le dos en Chambre, lors d'un vote qui est odieux pour couper
les vivres aux plus vulnérables, dans le fond, on le fait parce qu'il faut bien
que quelqu'un relève le fait que c'est le gouvernement, c'est l'institution,
c'est l'État qui est en train de tourner le dos à la population. Merci beaucoup
de votre attention.
Le Modérateur
: Merci.
On va prendre les questions. Une question et une sous-question, s'il vous
plaît. Il y a vraiment un enjeu de temps aujourd'hui, on doit terminer à
13 h 15. Merci. M. Bovet.
M. Bovet (Sébastien) : Bonjour.
Bonjour, Mme Massé. Bonjour, M. Khadir. Pourquoi, selon vous, votre
message ne passe pas à l'extérieur de Montréal? Dans les résultats des
partielles de lundi, vous êtes entre 3 % et 5 %, sauf erreur, à
Saint-Jérôme et dans Arthabaska. C'est quoi, le problème avec Québec solidaire
dans le reste du Québec, à part Montréal?
M. Khadir
: D'abord,
dans le reste du Québec, dans les élections générales, lorsque la population
entend parler de nous adéquatement, lorsqu'on a les moyens de se faire entendre
et qu'on parle de nous, je voudrais vous dire que, de sondage en sondage, notre
appui en région est à peu près le même et parfois supérieur à Montréal. Dans
une élection partielle, pour ceux qui ont fait des élections, et j'en ai beaucoup
dans le corps, laissez-moi vous dire, les résultats sont le reflet de l'organisation
locale, de ce qu'on a décidé de privilégier, de renforcer ou pas. Et il est
vrai qu'après autant d'élections partielles, je vous l'avoue, parce que nous,
on n'a pas d'argent, des millions, là, d'argent sale dans les coffres, on doit
faire des choix et on a fait le choix de faire une élection sur l'île de Montréal,
une élection en région après tout, la Rive-Sud de Montréal, hein? Longueuil
c'est quand même en dehors de ce qu'habituellement on nous prête. Or, surprise,
dans Marie-Victorin, on a fait un très bon score. On a augmenté
substantiellement nos scores.
Donc, moi, je maintiens le fait qu'un
parti dont plus de la moitié des membres viennent des régions, un parti qui a
des associations actives dans plus de 60 circonscriptions du Québec, et ça, ça ne
se trouve pas tout sur l'île de Montréal, c'est un parti qui est autant un
parti des régions que n'importe quel autre parti. Sauf qu'avec des faibles
moyens, ça prend du temps. On nous disait exactement la même chose... Quand moi
j'ai été élu, on n'imaginait pas, là... Ça, c'est une exception, ça ne pourra jamais
sortir du plateau.
Aujourd'hui, vous voyez, on fait bonne
figure dans Verdun, dans Saint-Henri—Sainte-Anne. On a trois comtés. Donc,
laissez-nous le temps et donnez-nous la chance de forcer les autres partis à se
battre à armes égales, c'est-à-dire sans l'argent mal acquis, et vous verrez.
M. Bovet (Sébastien) : Le gouvernement
se présente comme le sauveur, le Parti québécois comme l'alternative, la CAQ
comme le gouvernement en attente. Vous, vous êtes qui?
Mme Massé : La voix du peuple.
M. Bovet (Sébastien) : Courte
réponse. L'enjeu de temps est résolu. Merci.
Le Modérateur
: Alain
Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour. Est-ce que vous laissez entendre que la Coalition avenir Québec a de
l'argent sale dans ses coffres?
M. Khadir
: Non, bien
là, je ne peux pas dire ça.
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est ce que vous venez de dire, là.
M. Khadir
: Non, non,
non. J'ai dit les principaux partis au pouvoir.
M. Laforest (Alain) : Bien,
la Coalition avenir Québec présente des candidats partout, a une bonne
représentation...
M. Khadir
:
Reconnaissons tous à François Legault d'avoir eu le courage et l'honnêteté de
reconnaître qu'il y avait un problème dans le financement aussi de l'ADQ et de
rembourser. On en attend de même pour le Parti québécois et le Parti libéral.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que les élections partielles vous ont démontré que la convergence, c'était la
solution pour sortir les libéraux?
Mme Massé : Ce que les
élections partielles nous ont surtout démontré, à notre sens, c'est que, un, il
y a un... comment tu appelles ça? Les gens, de moins en moins, se trouvent
interpellés par les changements nécessaires à faire pour être au service du
monde, mais surtout de tout le monde. Alors, ça fait des taux anémiques de
participation, et les gens étaient bien conscients que les enjeux n'étaient pas
énormes, considérant que les quatre endroits qui étaient en élections sont, à
tout le moins trois sur quatre, des endroits acquis de longue date, hein?
Alors, voyez-vous, si on pense que le
résultat électoral n'est que l'addition de votes, je pense qu'on se trompe. Ce
que c'est, c'est le travail terrain, c'est rassembler les gens qui veulent
changer des choses, et ça, dans ce sens-là, moi, quand je vois comment on s'est
débrouillés avec les moyens du bord pour Verdun et pour Marie-Victorin, je
pense que nos candidats et candidates ont fait une réelle bonne figure.
Le Modérateur
:
M. Lecavalier.
M. Lecavalier (Charles) :
Oui. Bonjour, Mme Massé, M. Khadir. Vous allez rencontrer plusieurs
groupes de la société civile dans votre recherche de... ce n'est pas une
alliance avec le Parti québécois, mais, disons, dans la recherche d'un...
Mme Massé : D'un dialogue
avec la...
M. Khadir
: Social.
M. Lecavalier (Charles) :
Merci. Est-ce que, dans ces gens-là que vous allez rencontrer, Bernard Gauthier
en fait partie?
Mme Massé : C'est-à-dire
que notre conseil national nous a dit de nous mettre en mode dialogue avec tout
le monde qui pense qu'on doit changer les objectifs, changer les façons de
faire et de faire en sorte que le Québec devienne progressiste. Et ça, vous savez
comme moi, ça veut dire des changements profonds.
Alors, on ne va pas s'empêcher de parler
avec personne, et, si M. Gauthier a envie de venir discuter dans notre
chantier, on verra. Mais il y a une chose qui est certaine, c'est que Québec
solidaire jamais n'acceptera qu'on pointe des gens et qu'on les exclut parce
qu'ils ne sont pas de la même origine que nous, jamais n'acceptera des propos
qui excluent...
M. Khadir
:
Racistes.
Mme Massé : Oui, c'est
ça, des propos racistes, des propos homophobes, des propos... Alors, on va
s'asseoir avec le monde qui veulent changer les choses, mais pas pour aller
dans un monde qui exclut, mais un monde qui inclut.
M. Lecavalier (Charles) :
M. Khadir, Bernard Gauthier disait que, si les libéraux restent au
pouvoir, il pourrait y avoir de la violence. Est-ce que vous êtes d'accord avec
lui?
M. Khadir
: Bien,
c'est sûr qu'actuellement le gouvernement libéral, par ses politiques, agit,
comme ma consoeur a dit, avec autoritarisme sur le plan législatif, s'attaque
aux plus démunis, cause, je dirais, une violence sociale à l'endroit des plus
démunis, des gens qui sont mal représentés actuellement à cause du pouvoir de
ses institutions. Donc, ça cause plein, je dirais, de tensions sociales. Est-ce
que ça peut déboucher sur de la violence? Je ne le sais pas.
On sait que le monde autochtone subit beaucoup
d'injustice, je dirais une exclusion systématique, un racisme systématique, et
il peut arriver que des nations autochtones, devant l'intransigeance, devant
l'absence d'écoute du gouvernement, devant son déni démocratique, puisse
recourir à des méthodes que certains vont qualifier de violentes. Mais la vraie
violence vient de ce système qui n'est plus démocratique lorsqu'il nie
l'évidence, lorsqu'il nie des solutions que l'ensemble de la société réclame.
Le Modérateur
: M.
Bélair-Cirino.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. M. Khadir, vous avez mentionné un peu plus tôt... bien, en fait, vous le
répétez depuis le début de la session, voire même depuis votre arrivée à l'Assemblée
nationale, que de l'argent sale dort dans les coffres du Parti libéral du Québec.
Est-ce que c'est essentiellement grâce à
cet argent sale là que le Parti libéral a réussi à faire élire une députée dans
la circonscription de Verdun?
M. Khadir
: Le Parti
libéral, là, paye des gens pour mener ces campagnes, fournit beaucoup d'argent
pour faire des pancartes, tapisser le territoire, ensuite beaucoup d'argent à
des gens pour prendre le téléphone pour organiser la sortie de votes, des autos
s'il le faut. Ça, c'est des moyens inestimables. Tous ceux qui ont fait des
élections, la capacité qu'a une organisation de sortir le vote de ses
sympathisants est essentielle pour remporter une victoire.
Donc, c'est sûr que l'argent sale du Parti
libéral, quelle que soit l'honnêteté des gens qui sont leurs représentants...
Moi, je ne remets pas en doute, je ne la connais même pas, ni l'intégrité de
Mme Melançon, ni bien des députés qui sont ici, à l'Assemblée nationale, mais
j'ai le regret de leur dire que leur victoire a été grandement rendue possible
par de l'argent sale dans les coffres du Parti libéral.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, est-ce que le Parti libéral a triché dans Verdun?
M. Khadir
: Bien sûr.
Je l'ai déjà dit. En anglais, je l'ai dit, it's a rigged election. En vertu du
fait qu'il y a de l'argent illégalement acquis, ce qui a, de manière occulte,
contribué à renforcer ce parti, leur permettre de gagner des élections, ces
élections sont truquées par l'argent contre la démocratie, sont truquées par
l'argent contre des gens qui se battent en respectant les règles de la
démocratie qui exigent qu'on n'accepte pas un financement illégal.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Quand annoncerez-vous que vous allez participer ou non à la prochaine campagne
électorale, M. Khadir?
M. Khadir
: Bien, après
discussion avec nos équipes... bien, quand je saurai que c'est le temps que je
parte, mais malheureusement, ce n'est pas pour demain... pour vous.
Le Modérateur
: M.
Croteau.
M. Khadir
: Les
conférences de presse vont être longues.
M. Croteau (Martin) : Bonjour
à vous deux. À qui de droit, là, je pose la question à qui veut bien la
prendre, d'abord, comment recevez-vous ces informations selon lesquelles il y
aurait une prorogation de l'Assemblée nationale et un remaniement ministériel?
Mme Massé : Bien, moi, je
pense que ce n'est pas surprenant, c'est-à-dire, quand on regarde dans quel
bourbier le gouvernement s'est embourbé depuis quelques mois, ce n'est pas
surprenant qu'à un moment donné il doive tirer une ligne et surtout qu'après
avoir fait souffrir les Québécois et Québécoises des services de garde, au
niveau de l'éducation, de la santé, on puisse se positionner en sauveur qui
vient réinvestir de l'argent qui a été malheureusement coupé depuis deux ans,
ce n'est pas surprenant.
Mais nous, prorogé ou non, on va être là
et on va continuer à faire notre travail.
M. Croteau (Martin) : Je
voudrais revenir sur la question que Sébastien avait soulevée tout à l'heure
concernant la... C'était un objectif de Mme David de faire connaître Québec solidaire
en région. Là, ce que vous nous dites, c'est que finalement, s'il n'y avait pas
eu d'argent sale et si on avait eu une meilleure organisation, on aurait eu des
meilleurs résultats en région. Mais donc est-ce qu'il y a là...
M. Khadir
: Regardez,
en région, pour que, la journée de l'élection, dans un comté comme
Saint-Jérôme, d'accord, ou Arthabaska, les gens qui sont des sympathisants
de Québec solidaire se déplacent, il faut qu'il y ait une motivation, il faut
que ça soit facilité, il faut qu'il y ait des rappels. Vous savez, dans Verdun,
pour qu'on obtienne les résultats, on avait une équipe qui, dès
6 h 30 du matin, lundi, distribuait des cartes de rappel aux portes
de ceux qu'on avait identifiés des sympathisants. C'est par l'entremise de ce
genre d'action, de travail.
C'est sûr que, quand on n'a pas les
moyens, quand on choisit de privilégier, de mettre nos efforts sur deux comtés,
puis on maintient juste l'effectif minimum dans deux autres comtés, dans une
élection partielle où, en plus, il y a une polarisation alentour des deux
principaux «contender», des deux principaux opposants ou rivaux qui aspirent à
gagner le comté, c'est très difficile de motiver nos sympathisants de sortir et
d'aller voter. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'appui populaire dans ces
comtés-là, ça ne veut pas dire...
Et je vous mets au défi, je vous le dis
sincèrement, j'accepte votre proposition sans avertissement, on va dans ces
comtés-là, Arthabaska, on va dans Saint-Jérôme, on va aller rencontrer des
gens, vous allez voir, une proportion importante même de ceux qui sont allés
voter pour les autres partis disent que nous sommes leur premier choix. Ils
vont voter pour les autres partis juste pour bloquer l'un ou l'autre. C'est à
cause du mode de scrutin, sur lequel travaille actuellement Manon, qui fait en
sorte qu'il y a toutes sortes de distorsions, et une des distorsions, c'est ce
genre de chose que vous êtes en train de nous dire.
M. Croteau (Martin) : Pardonnez-moi,
mais, en filigrane de ce que vous nous dites, c'est qu'il y a quand même une
admission que le plan n'est pas tout à fait... l'objectif n'est pas tout à fait
atteint. Il reste encore du travail à faire pour Québec solidaire...
M. Khadir
: Non, j'ai
dit que la machine n'était pas là. Mais, comme dans les sondages, l'appui est
là.
M. Croteau (Martin) : La
machine n'est pas là, mais ça fait partie...
M. Khadir
: On a même
des appuis qui dépassent, en région, l'appui dans l'île de Montréal.
Mme Massé : Et je vous dirais,
M. Croteau...
M. Croteau (Martin) : Donc,
le plan fonctionne bien. Donc, tout va bien, là, c'est ce que vous nous dites,
en région.
M. Khadir
: Écoutez,
notre... Oui. Bien, regardez notre membership, actuellement, une majorité de
nos membres viennent des régions. Je peux vous fournir des chiffres si vous
voulez, là, via notre amie.
Lorsque vous faites des sondages, que les
gens n'ont pas besoin de se déplacer sous la neige le jour des élections, dans
une élection où il n'y a pas d'enjeu puis on leur demande : C'est qui,
votre appui?, nos appuis actuellement, en région, dépassent la région de Montréal.
Quelles sont les preuves que j'ai besoin autres que ça? Que nous progressons
convenablement, à la hauteur de ce qui est possible pour un parti avec des
exigences que nous avons.
Le Modérateur
: Mme
Biron.
Mme Biron (Martine) : M.
Khadir, Mme Massé, bonjour. J'aimerais savoir si vous avez des contacts avec
Gabriel Nadeau-Dubois qui vient de terminer, là, la tournée Faut qu'on se
parle?
Mme Massé : Bien, on n'a pas
de… en tout cas, on n'a pas de contact particulier, mais c'est évident que,
dans le travail que nous demandent de faire nos membres par rapport au chantier
de réflexion, se mettre en dialogue avec l'ensemble des progressistes du Québec
pour nous rendre à notre congrès du mois de mai, bien, Faut qu'on se parle et
toute cette gang-là, pas juste Gabriel mais tout le groupe, définitivement,
sont des gens avec lesquels on va avoir envie qu'ils viennent s'asseoir à la
table pour jaser comment on va renverser le gouvernement actuel.
M. Khadir
: Et moi, je
me dis : Il y a sûrement un contact, parce qu'à chaque fois que je
l'entends parler il y a un court-circuit positif dans ma tête, là. C'est comme…
il y a un courant qui passe.
Mme Biron (Martine) : Même
chose pour Jean-Martin Aussant, là? Je ne veux pas brûler ma deuxième question,
mais c'est…
Mme Massé : Bien, même chose.
En fait, nous, on appelle… Le mandat qu'on a reçu de nos membres, c'est de
s'asseoir, à travers un chantier de travail, de s'asseoir avec les
progressistes qui veulent mettre fin à ce qui se passe actuellement. Et moi, je
pense que les gens qui se reconnaissent vont être heureux de venir s'asseoir
avec nous autres.
M. Khadir
: Contact
formel, non, il n'y en a pas.
Mme Biron (Martine) : Mais,
ma deuxième question, notamment M. Aussant, on sait qu'il veut faire de la
politique, qu'il est intéressé à faire de la politique. Est-ce qu'il pourrait
utiliser le véhicule de Québec solidaire pour faire de la politique?
M. Khadir
:
Absolument. Bien sûr, absolument. M. Jean-Martin Aussant est un
indépendantiste, un progressiste, c'est un homme de grand talent qui a des
qualités de communicateur, il est jeune, il a des compétences économiques,
alors il a tout ce qu'il faut pour faire ce que Québec solidaire souhaiterait
faire.
Et Québec solidaire est une bonne
plateforme. C'est sûr que c'est démocratique, Québec solidaire, donc le mode de
direction, le mode d'orientation, ça se fait moins individuellement. Donc, s'il
est capable de travailler avec ces exigences démocratiques, où il n'y a pas de
chef, c'est parfait.
Mme Biron (Martine) : Mais
est-ce que vous posez un geste pour qu'il se joigne à vous, le groupe de Faut
qu'on se parle?
M. Khadir
: Ce n'est
pas encore fait, parce qu'on vient de décider de tout ce qu'on vient de
décider, mais on est en réflexion. Le chantier dont a parlé Manon, c'est
exactement le geste, mais on veut le faire de manière pas individuelle. Ce
n'est pas notre manière d'approche. Nous, on veut englober des courants. On ne
pense pas que la solution réside dans des individus, on pense que la solution
réside dans une mobilisation sociale.
Le Modérateur
:
M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce que M. Nadeau-Dubois, ça ferait un bon successeur pour vous, par
exemple, dans Mercier?
M. Khadir
: Bien,
pourquoi vous ne lui faites pas la proposition? Moi, je pense que oui. Il y a
lui, il y a tous ceux et celles, il y a des femmes aussi, qui se sont
présentés, là... j'oublie les noms, Claire Bolduc, Maïtée Saganash, Gabriel,
Jean-Martin. Il y a de la place pour eux dans Mercier, mais vraiment c'est sûr…
Mme Massé : Will Prosper.
M. Khadir
: Will Prosper. Dans Mercier, là, c'est un comté
dans lequel on peut mener une bataille victorieuse avec n'importe quelle personne
qui est dévouée et qui peut défendre les positions de Québec solidaire. Mais on
n'en est pas rendus là.
Mme Massé : D'une part, et,
d'une autre part, c'est parce qu'on en a 122 autres à gagner.
M. Robillard (Alexandre) :
Hier, M. Couillard a dit qu'il ne connaissait pas le fin détail du mandat qui
avait été confié par M. Vaillancourt à M. Perrino. Donc, on comprend qu'il
était au courant qu'il y avait eu un mandat confié à M. Perrino à Laval et que
ça ne lui posait pas de problème.
Moi, j'aimerais savoir, est-ce que, pour
vous, le simple fait que M. Perrino ait travaillé avec M. Vaillancourt ça
aurait dû le disqualifier d'une nomination comme celle qu'il a reçue?
M. Khadir
: Votre question
est un peu hypothétique, parce que M. Perrino a bien d'autres flèches dans son
arc, je dirais, questionnables...
M. Robillard (Alexandre) :
Mais sur ce fait précis, là.
M. Khadir
: ...mais je
pense que oui. Maintenant qu'on connaît le bilan, et les méthodes de travail,
et la fraude, et les actions criminelles de la bande organisée qui répondait au
chef, qui était M. Vaillancourt... c'est une bande organisée, hein, il a été
accusé de gangstérisme. On a laissé tomber ça juste pour faciliter la
conclusion d'une entente. Donc, il y avait une bande criminelle organisée qui
répondait à M. Vaillancourt, et M. Perrino était, au moins en 2001, mais
là maintenant, j'ai la preuve, en 2005, oeuvrait pour le chef d'une bande
criminelle. Alors, tirez-en vos conclusions.
Jean-Marc Fournier se lève en Chambre pour
dire que ce n'est rien. Il rejette ça du revers de la main. Pour lui, ça ne
l'intéresse pas de savoir ça. C'est un aveuglement volontaire sur un
comportement excessivement discutable, et il ne peut pas mettre ça dans le
champ de l'UPAC ou de... Non, la police fait sa job. La police épingle les gens
dans la cité. Le rôle du gouvernement, c'est de s'assurer que, dans le gouvernement,
on ne laisse pas place à des gens qui ont des comportables doutables ou
douteux.
Le Modérateur
: Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) :
Good afternoon. Mr. Khadir, recently, you've been reaching out to the Anglophone
community in Québec. You've
posed some questions, in
question period, in English, but you've also seemed to have accused the Anglophone
milieu of having a Liberal bias. Do you want to clarify that or confirm that?
M. Khadir
: Did I accuse the media to
have a Liberal bias? No. But... Yes, I did that?
Mme Fletcher (Raquel) :
Yes.
M. Khadir
:O.K. What did I say? Please, I can't remember...
Une voix
: We have to get out the transcript.
M. Hicks (Ryan) : Well, you said that, because our audience is anglophone, and
Anglophones vote Liberal, that the reporters are biased.
M. Khadir
: Yes. I said that everybody who
has a bias towards an opinion at any role... and, I think, in basic media
courses that I have had when I was in cegep, it said that even journalists have
bias. So I assume that probably sometimes it works against us, but I said,
before saying that, that the main reason is that the main sources of
information at night are national news that accord little attention in, you know, the headlines…
M. Hicks (Ryan) : That's not true.
M. Khadir
: ...about what happens in
Québec, a lot of time. It comes in the pages of The Gazette..
M. Hicks (Ryan) : It's not true.
M. Khadir
: Well, if it is so, I would
love to be convinced of that. But that's not the problem. The main problem is
us. We don't have the ability, we don't have the genius, we don't have the
capacity to reach out at the level that we would love to do so. So, if nothing
of what I believe, in terms of bias, exist, I hope that, in the near future,
we'll have a lot of opportunities with you to reach out to the English
community so that they find out why this Government is justly accused by the rest of Quebeckers of a corrupted government, you know, and
correct that situation where only a quarter of people are aware, among the
English community, or Anglophones are aware that the Liberal
Government is corrupted.
Mme Fletcher (Raquel) : So are you saying, though, it's the fault of the Anglophones medias
that the Anglophone community isn't aware of these things that you want them to
be aware of?
M. Khadir
: I think it doesn't help
anybody to blame anybody. I'm just saying that if our problems, in our side,
our incapacities, if there are some problems, technical, because national news
are national news, are not only Québec news, OK, where the
Francophones, their first news are usually Québec news, so…
M. Hicks (Ryan) :People watch the local news.
Le Modérateur
:OK. We'll take questions first, and you can tell you
opinion afterwards.
M. Hicks (Ryan) : It's not my opinion, that's a fact.
M. Khadir
:OK. I am very sorry if you take that blame personally.
M. Hicks (Ryan) : No, I don't take it personally.
M. Khadir
: I'm very sorry. You know, we have to fight a corrupted government and we question every possibility. We question every
possibility. We want to know why our English-speaking citizens are not as aware
as the rest of the population of the state of matter. So give me other explanations,
give me other alternative explanations. I would love to hear about them.
Le Modérateur
:
Question, M. Hicks?
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry, I have one question for Mme Massé as well. During the Gerry
Sklavounos issue…
Mme Massé :
I'm sorry, I didn't…
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry. During the Gerry Sklavounos issue, you said that you would
be uncomfortable if he returns to the National Assembly. He's currently on sick
leave. So I wanted to ask you if you would still feel uncomfortable and also if
you think that the current government as done enough to address the issue of
violence against women.
Mme Massé :
It's two big questions. First of all, I'll say that, if I'm right, and I think
I am, Mr. Sklavounos didn't have accusation by now. La plainte…
Des voix
:
Complaint.
Mme Massé :
The complaint is done, but I didn't hear nothing about accusation. But, for me,
you know, when public people have allegation against them, it's… you know,
let's say they… I'm sorry, my English, as you know, is not very good, but the
difference between «l'apparence de» and…
M. Khadir
:
Real conflict.
Mme Massé :
The real conflict, at our point, it's the same thing. But what I'd like to say
too, it's, since that moment, I, of course, saw that Mr. Sklavounos will be sit
right behind me. So I talked with the secrétaire général about that and I hope
he heard me, that, if Mr. Sklavounos is back, that's what we don't really want.
I hope I'll change… we'll change the place. It's going to be a little bit too
hard for me to have him right there. This is your first question.
For the second question,
what… Sorry.
Mme Fletcher (Raquel) : If you think the Government has done enough to address violence
against women.
Mme Massé :
Violence against women. You see the last strategy that the Minister gave to us.
The problem, it's : in that strategy, we have a lot of action, but the $5
billion each year, it's not enough to go through this big issue. It's to change
mentality, it's to change the rape culture, and this needs more than
$5 million a year.
Le Modérateur
:
O.K. M. Hicks... D'abord, je dois vous expliquer, on a un enjeu de temps;
par respect pour nos amis techniciens, on devra terminer. Ce n'est pas de la
censure. Je vous invite... Il nous reste littéralement deux minutes. Soit vous
posez chacun une question — vous êtes trois — ou on fait ça
à part après. Alors, une question, s'il vous plaît.
M. Hicks (Ryan) : I would just like to know, after Monday's result in Verdun, what…
Québec solidaire did well, doubled its vote. So how do you think that's going
to change the dynamic in your talks with the Parti québécois and others about a
possible electoral alliance in 2018?
M. Khadir
:
Well, I think it will show everybody, not only Parti québécois, but also our
social allies, that we have capacities, that we can go far beyond the central
neighborhoods where we were supposed to be confined, because Verdun is not at
all the same as, for example, Sainte-Marie—Saint-Jacques or Gouin, you know. It's really different socially.
So it just shows that Québec solidaire has things to say to populations everywhere in Québec, so it changes… and it gives more power in convincing people
that it's good to gather and work together against the Liberal domination.
Le Modérateur
:
M. Authier.
M. Authier (Philip)
:
Just a quick question. Do you support the nomination of Tamara Thermitus as the
president of the Québec Human Rights Commission?
Mme Massé :
Absolutely. Since the beginning, we saw that this woman, we need her at the
commission.
M. Authier (Philip)
:
And what are her qualities?
M. Khadir
: She's, first, a prominent lawyer. She's expert in
matters of discrimination, she has written about it. She has been involved in
community action against systematic racism. She has been close to the… revendications…
Mme Massé :
The demands.
M. Khadir
: …the demands and the advocacy of First Nations. So
she really has a lot of knowledge, experience and competence to act where… And
she has also the supplementary aspect that she's a woman from a diverse origin,
from a region. So it's, you know, competence with everything else. That's the
best choice.
Le Modérateur
:
Dernière question. On a 30 secondes. Si ce n'est pas suffisant, on poursuivra
en marge.
Mme Johnson (Maya) : Merci. So, what is the hold-up then? Why do you think that there appears to
be a deadlock about her nomination at the National Assembly?
M. Khadir
: I have heard, if I'm right, that even the Parti
québécois is now ready to accept her nomination.
Mme Johnson (Maya) : Yes, they changed their minds, but initially there were reports
that some, within the party, felt she was too pro-multiculturalist.
M. Khadir
: You know, I think it's better to ask them because
they will be there. I can't recite…
Mme Johnson (Maya) : OK.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 13 h 26)