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Conférence de presse de M. Jacques Baril, ministre délégué aux Transports

Plan d'action pour améliorer la sécurité en motoneige

Version finale

Le mardi 9 février 1999, 11 h 04

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures quatre minutes)

M. Baril (Arthabaska): Bonjour mesdames, messieurs. Il me fait plaisir de vous souhaiter la bienvenue. Merci d'avoir répondu à notre invitation afin de connaître les actions que j'entends prendre afin d'améliorer la sécurité en motoneige.

Comme vous le savez, c'est le 22 janvier dernier que le coroner Raynald Gauthier a rendu public son rapport d'investigation concernant le décès accidentel de M. Jean-Claude Charbonneau survenu le 18 janvier 1997 dans un sentier de motoneige de Saint-Prosper-de-Champlain.

Comme je m'y étais engagé par voie de communiqué le jour même de la publication du document, j'entends vous faire part aujourd'hui des suites que j'entends donner aux recommandations formulées afin de limiter les risques de répétition d'accidents aussi malheureux.

Pour bien saisir l'ensemble de la problématique à laquelle nous devons faire face et donc mieux comprendre la nature de notre réponse aux recommandations du coroner Gauthier, il importe de prendre en considération les données suivantes: à l'heure actuelle, au Québec, c'est plus de 17 % de la population qui pratique la motoneige. Pour s'adonner à leur activité de loisir, les amateurs disposent d'un vaste réseau de 33 000 km de sentiers. On retrouve chez nous près de 251 clubs de motoneigistes regroupés au sein de la Fédération. Un peu plus de 2 000 véhicules sont offerts en location pour ceux qui désirent pratiquer occasionnellement cette activité. Parmi eux, on retrouve un bon nombre de touristes européens. Cela représente annuellement près de 50 000 locations. Enfin, on évalue à plus de 1 000 000 000 $ les retombées économiques de cette industrie récréotouristique.

Le contenu des mesures que nous annonçons aujourd'hui est d'autant plus important que nous traversons présentement une période difficile et qu'il est de ma plus profonde conviction que nous devons poser des gestes marquants pour que cette acitivité demeure des plus agréables au Québec.

D'entrée de jeu, il convient de souligner que les actions du ministère des Transports en matière de sécurité en motoneige ne datent pas d'hier. Un long processus nous a conduits à l'adoption, en décembre 1996, de la Loi sur les véhicules hors route, la loi n· 43.

Par cette loi, le ministère des Transports couvrait tout à la fois la sécurité des utilisateurs, la protection de l'environnement, le respect de la propriété publique et privée ainsi que le développement harmonieux de cette activité récréative.

Les principales dispositions législatives ayant pour but la sécurité des motoneigistes concernaient les points suivants: la limite de vitesse dans les sentiers, l'âge minimal de conduite, 14 ans, l'obligation de détenir un certificat d'aptitude pour les 14 à 16 ans, l'équipement de sécurité obligatoire, l'obligation de détenir une assurance-responsabilité.

Pour que les objectifs inscrits dans la loi puissent se concrétiser, un programme d'aide financière fut également mis sur pied. Celui-ci visait spécifiquement à assurer le développement des sentiers de motoneige et de l'aspect sécuritaire de ces derniers ainsi que l'établissement d'une signalisation adéquate. Ce programme, destiné à l'ensemble des clubs par l'intermédiaire de la Fédération des clubs de motoneige du Québec, est d'ailleurs toujours en vigueur. Il tire en partie son existence d'une somme de 20 $ prélevée à même les frais de 64 $ requis pour l'immatriculation d'une motoneige. Signalons, pour la seule année 1998-1999, que la somme ainsi retournée aux différents clubs de motoneige représente plus de 3 000 000 $.

Donc, la recommandation du coroner Gauthier visait trois aspects en particulier, soit la compétence des conducteurs de motoneige, un programme de soutien technique aux clubs de motoneige ainsi que la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec sur la tenue de registres d'accidents sur les sentiers. Je traiterai de chacun de ces points.

Le coroner recommandait un cours obligatoire à tous les niveaux d'utilisateurs. À mon point de vue, cette recommandation concerne plus que la formation, mais aussi le comportement des motoneigistes dans les sentiers. C'est d'ailleurs pourquoi la réponse du ministère propose plusieurs mesures pour tenter de corriger la situation. En premier lieu, il est important de signaler que l'article 18 de la Loi sur les véhicules hors route oblige tout conducteur de motoneige âgé de 14 à 16 ans à être titulaire d'un certificat de compétence. Or, j'annonce que l'article visant le certificat d'aptitude obligatoire pour les 14 à 16 ans, qui n'était pas encore en vigueur jusqu'à présent, le deviendra prochainement. Pour ce faire, la formation nécessaire sera disponible dès la prochaine saison, et c'est la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec qui a reçu le mandat de l'organiser. Les représentants sont d'ailleurs présents avec nous ce matin, et présenteront s'il y a lieu, plus tard, le contenu de cette formation. De plus, il est important de signaler que cette formation sera non seulement accessible aux jeunes de 14 à 16 ans, mais également offerte à toute personne désirant améliorer sa performance et sa dextérité en la matière. Nous allons d'ailleurs inciter les motoneigistes à la suivre.

Une autre mesure que nous allons avoir la possibilité d'appliquer, c'est au niveau des locateurs de ces véhicules, la possibilité de faire visionner par les locataires, les futurs utilisateurs, une cassette-vidéo qui dure environ 15 minutes sur ce qu'est une motoneige, sur cette machine, sur les dangers et aussi sur les performances de ce même véhicule.

D'autres mesures doivent être prises concernant le comportement global des motoneigistes, soit la vitesse, l'alcool et les imprudences de certains motoneigistes qui sont reconnues comme étant les principales causes d'accidents mortels et avec blessures graves. C'est pourquoi, dès l'adoption de la loi 43, le ministère des Transports a également mené une importante campagne de sensibilisation à la sécurité en motoneige à laquelle se sont associées la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec et la Sûreté du Québec. Cette campagne avait pour thème «Il y a des limites, pas d'excuse pour les excès».

Or, si l'on se fie aux plus récents événements, force est de constater que cette thématique demeure toujours aussi pertinente et qu'il faut continuer en ce sens.

C'est pourquoi nous avons décidé de mesures qui seront prises dès cette semaine pour à la fois sensibiliser et surveiller les usagers des sentiers de motoneiges. En premier lieu, la Sûreté du Québec organisera des blitz de surveillance des sentiers d'ici la fin de saison. Ainsi, les usagers se le tiennent pour dit. Tous les sentiers peuvent être l'objet d'une opération de surveillance. Il est d'ailleurs de mon intention de discuter avec nos différents partenaires pour voir comment nous pourrons augmenter la surveillance dès la saison prochaine, et j'ai quelques idées là-dessus.

Deuxièmement, il est prévu dans la loi que le gouvernement peut hausser à 90 km/h la vitesse dans certains sentiers. À la lumière des plus récentes statistiques d'accidents mortels depuis le début de la saison 1998-1999, vous comprendrez donc ma décision de rejeter les demandes exprimées en ce sens et de maintenir la vitesse maximale à 70 km/h dans les sentiers de motoneiges. J'ai informé la Fédération la semaine dernière de ma décision et j'ai été ravi de constater leur appui.

Comme troisième action à court terme, le ministère des Transports, en collaboration avec la Fédération, prodécera dès cette semaine à une campagne de publicité dans les régions du Québec où ont lieu le plus grand nombre d'accidents mortels. Cette campagne prendra la forme d'un message que l'on retrouvera dans la presse écrite. À plus long terme, soit la saison prochaine, nous avons l'intention de mettre en place une campagne plus musclée, surtout destinée à la clientèle la plus à risque, soit des 25 à 34 ans, et qui mettra l'emphase sur les dangers de la vitesse, de l'alcool et des imprudences hors des sentiers et sur les plans d'eau. Il faut se rappeler que plus de 50 %, pratiquement 60 % des accidents proviennent en dehors des sentiers.

Pour ce qui est des questions concernant ce que le coroner a appelé le soutien technique aux clubs de motoneige, d'autres mesures précises seront adoptées. Sur ce point, le ministère des Transports du Québec fera publier sous peu un règlement qui tiendra compte des points développés par le coroner sur la question de la signalisation. Élaboré en partenariat avec la Fédération, le nouveau règlement viendra compléter le système de signalisation uniforme existant depuis 1972 en ajoutant une vingtaine de types de panneaux. Les matériaux utilisés pour fabriquer ces panneaux seront également réglementés.

Toutefois, malgré ce règlement amélioré, ce qui pose problème en ce domaine, c'est le nombre de panneaux dits de danger et la façon dont est disposée cette signalisation dans les sentiers. Pour résoudre ce problème, nous avons convenu de mesures concrètes avec la Fédération. En premier lieu, nous allons organiser, pour la saison prochaine, un blitz d'installation de signalisation de danger dans les sentiers de motoneiges du Québec. Ensuite, afin d'aider les dirigeants des clubs, qui sont responsables de cette signalisation, nous allons produire conjointement un guide à leur intention. De facture simple, mais complète, ce guide sera aussi disponible la saison prochaine et répondra à toutes les questions.

Enfin, le ministère des Transports assure la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec de son soutien technique pour la mise en place de registres dénombrant les incidents sur les sentiers de ces clubs. En prenant note de ce qu'il est convenu d'appeler les points noirs, tel que le lui recommande la coroner Gauthier, ces registres seront très utiles pour la gestion future du réseau de sentiers. C'est une politique que le ministère des Transports avait appliquée sur son réseau routier, déjà il y a quelques années, en faisant un relevé des points noirs des sites où il y a eu accidents. Il y a eu des sommes d'argent d'investies pour corriger ces points noirs. Ça a eu des résultats concrets.

En conclusion, vous constatez vous-mêmes que le ministère des Transports du Québec accepte, dans l'ensemble, les considérations du coroner Gauthier et y donne suite d'une manière concrète. C'est l'habitude, qu'on m'a dit, pour le ministère des Transports, de tenir compte des recommandations des coroners sur les accidents qui concernent le ministère des Transports.

Et avec la collaboration de la Fédération et de la Sûreté du Québec, j'ai même la conviction que nous allons plus loin au niveau des mesures à court et moyen termes que nous entendons prendre. La motoneige doit demeurer un sport sécuritaire, c'est un loisir, et avec le partenariat entre le ministère et la Fédération, j'ai confiance que nous allons atteindre tous nos objectifs. Je vous remercie. Je ne sais pas s'il y a de mes collègues qui ont des choses à rajouter.

La Modératrice: Nous allons passer à la période de questions. MM. Chevalier, Fortin et Watier sont disponibles pour répondre à nos questions et, par la suite, nous irons, via le téléphone, pour répondre aux journalistes en régions.

M. Delisle (Norman): Je vais commencer. Est-ce qu'on pourrait savoir quand l'article concernant les jeunes de 14 à 16 ans va entrer en vigueur et pourquoi ça a pris... parce que la loi a été adoptée quand même en décembre 1996. Pourquoi on a retardé d'au moins deux ans et demie pour cette entrée en vigueur là?

M. Baril (Arthabaska): Bien, moi, je peux vous dire qu'elle sera en vigueur pour l'automne prochain, pour la saison de motoneige, la pratique de ce sport pour l'automne prochain. Maintenant, pourquoi la mise en vigueur fut retardée? Je ne sais pas s'il y a un spécialiste avec moi du ministère des Transports qui peut en informer.

Une voix: ...ici, c'est le problème de logistique. Il faudrait voir avec la Fédération de quelle façon le cours pourrait être donné. Ces problèmes-là sont à toutes fins pratiques après nous et c'est pour ça... (inaudible)

M. Baril (Arthabaska): Parce que le cours n'était pas finalisé puis on voulait, bien entendu, avoir un cours uniforme, bien entendu, pour l'ensemble du Québec et, d'ailleurs, c'est la Fédération qui sera chargée de dispenser ce cours ou cette formation.

M. Delisle (Norman): Est-ce qu'on peut nous tracer un bilan des accidents cette année? Il paraît que ça a été particulièrement dramatique. Il y a eu combien de morts, combien de blessés, combien d'accidents?

M. Baril (Arthabaska): À date, nous avons malheureusement 20 décès depuis le début de l'année comparativement à ― j'ai des chiffres ici ― 1997... En moyenne, si on fait une moyenne, il y a 28 décès par année.

Une voix: Vous annoncez un blitz de surveillance dans les sentiers. Est-ce que c'est pour distribuer des billets de courtoisie ou des contraventions? Et quels sont les montants des contraventions, jusqu'à quoi on peut monter?

M. Chevalier (Pierre): Disons qu'au cours des prochaines semaines la Sûreté du Québec, en collaboration avec les agents de surveillance des sentiers, va tenir des opérations dans les différentes régions de la province. Ces opérations vont avoir deux buts: Dans un premier temps, sensibiliser les usagers au niveau de la sécurité; dans un deuxième temps, des interventions seront menées auprès des gens qui seront identifiés en infraction et des contraventions pourront être émises à ce moment-là.

Une voix: Ça peut aller jusqu'à combien?

M. Chevalier (Pierre): Les montants varient, mais on parle d'amendes assez importantes, de l'ordre de 250 $ et plus.

Une voix: Puis, quand c'est l'alcool qui est impliqué, ça peut monter à combien?

M. Chevalier (Pierre): Je ne saurais pas vous dire au niveau de l'alcool. Généralement, c'est la juge qui rend la sentence.

Une voix: C'est plus élevé que 250 $.

M. Chevalier (Pierre): Disons que c'est le juge qui a la discrétion d'apporter les sentences à ce moment-là. C'est au niveau criminel.

M. Delisle (Norman): Mais le taux est le même, le taux d'alcoolémie est le même que pour quelqu'un qui est au volant d'un véhicule?

M. Chevalier (Pierre): Oui. C'est le même taux d'alcoolémie.

Mme Gaudreault: En ce qui a trait au cours de formation qui va être donné, ça va consister en quoi, exactement, ce cours-là?

M. Watier (Yves): Si on peut élaborer, le cours est déjà prêt comme tel, comme véhicule. C'est assez volumineux comme livre. C'est le cours, le programme Pro-neige qui va prendre force. Les documents, pour ceux qui veulent prendre le cours vont être disponibles à partir de lundi prochain. Vous pouvez l'avoir sous la forme d'un livre qui est disponible à partir de lundi, et aussi sous la forme ― on sait que les jeunes, à l'école, sont maintenant habitués à l'ordinateur ― c'est six disquettes, dans lesquelles des centaines de questions et non pas seulement des questions, c'est une façon de procéder en partant des pièces. Je vais vous élaborer des chapitres: introduction à la motoneige comme telle, au sport de la motoneige; techniques de conduite en motoneige; conditions de conduite en motoneige; entretien et situations d'urgence; la motoneige et son environnement. Donc, on touche tous les aspects, que ce soient les pièces, la façon de se conduire, de se comporter vis-à-vis autrui ou encore vis-à-vis l'environnement. Ça, c'est le cours qui va se donner, en modèle réduit, d'ici quelque temps, conjointement avec le ministère. Pour septembre prochain, on pourra dire à nos jeunes de 14 à 16 ans: Allez à certains endroits, il y a des cours qui vont être donnés, mais le matériel pour se préparer au cours va être disponible à partir de lundi prochain.

Mme Lawand (Christina): Combien de temps ça va durer?

M. Watier (Yves): Le cours, c'est une période de quatre heures, qui va être dans différentes régions. Ce n'est pas donné seulement à Québec ou Montréal, toutes les régions de la province de Québec vont être touchées. Il y aura deux à trois cours par région, avec les dates. Déjà, un véhicule qui s'appelle le magazine Motoneige Québec, et aussi les journaux, vont véhiculer à quel endroit et le moment de ces cours qui vont être donnés pour ces jeunes.

Une voix: Vous trouvez ça suffisant, quatre heures de formation?

M. Watier (Yves): À l'heure actuelle, sur l'ordinateur, ça prend de quatre à cinq heures, selon l'individu, qu'est-ce qu'il va falloir comme temps pour travailler à l'ordinateur, qui est beaucoup plus long quand on peut aller sur le livre. C'est de l'information, mais le cours, si l'individu veut avoir le livre immédiatement, il peut feuilleter ça pendant trois mois, il est disponible immédiatement, mais le cours va se donner, il y aura des questions stratégiques auxquelles il devra répondre lors de son cours.

Mme Gaudreault: Alors, il y aura une évaluation par la suite et il y a un permis qui sera remis.

M. Watier (Yves): Définitivement, il y a une évaluation qui est faite sur le cours, et un permis sera donné vis-à-vis ce cours.

Mme Gaudreault: Vous ciblez uniquement les gens de 14 et 16 ans, c'est les plus critiques?

M. Watier (Yves): On ne cible pas juste 14 et 16 ans, tous les gens qui veulent suivre le cours, ils peuvent le faire. Donc, une personne, une dame qui n'a pas de permis de conduire, qui veut faire de la motoneige et conduire la motoneige sans traverser les routes pourrait, effectivement, prendre ce cours-là, et se doit de suivre de cours-là pour pouvoir faire de la motoneige. Mais il faut cibler aussi que de 14 à 16 ans, on peut suivre le cours, et ça donne le droit de faire de la motoneige sur les sentiers, mais ça ne donne pas le droit de traverser les routes. Pour traverser les routes, il faut être muni d'un permis de conduire comme pour une mobylette. Donc, il y a deux cours à prendre s'ils veulent faire de la motoneige à travers le Québec, c'est prendre son permis de conduire de mobylette, qu'on appelle, et ensuite prendre le permis d'accréditation de conduire une motoneige pour pouvoir se véhiculer dans le Québec au complet. Mais si l'individu n'est pas membre de la Fédération, n'importe qui qui a une terre agricole ou un chalet qui veut faire de la motoneige, il se doit de se munir d'un petit cours qu'on va donner ici pour conduire la motoneige.

Mme Gaudreault: M. Watier, obligatoire, c'est seulement pour les jeunes de 14 et 16 ans, on s'entend là-dessus, là?

M. Watier (Yves): Oui.

Mme Gaudreau (?): Pourquoi?

M. Watier (Yves): Ou une personne qui n'a pas de permis de conduire.

Mme Gaudreau (?): O.K.

M. Watier (Yves): C'est obligatoire.

Mme Lawand (Christina): Mais le cours de quatre heures, c'est un cours théorique seulement.

M. Watier (Yves): Il n'y a pas de pratique. C'est théorique.

Une voix: Est-ce que c'est la Fédération qui a demandé la hausse des limites de vitesse? Parce que vous disiez qu'il y avait plusieurs demandes en ce sens. Est-ce que vous étiez en faveur de ça?

M. Watier (Yves): C'est la Fédération avec son conseil administratif ainsi que ses 251 clubs. La Fédération a un mandat avec ses clubs de regarder la situation par rapport à la vitesse. Effectivement, quand le projet a été présenté, c'est des mesures de la Fédération, suite à la recommandation de ses membres, de demander 90 km, mais dans des endroits très stratégiques. Ce n'est pas 90 km à travers tout le Québec. Il y a des endroits très stratégiques où on peut appliquer les 90 km. Mais on est d'accord avec le ministre à l'heure actuelle qu'on devrait plutôt penser à la sécurité de nos gens à l'heure actuelle que d'appliquer la loi de 90 km. C'est 70...

Une voix: Qu'est-ce qui vous a fait changer d'opinion là-dessus? C'est le nombre d'accidents de cette année?

M. Fortin (Nicol): C'est l'application aussi, comment l'appliquer dans les sentiers. C'est des bénévoles qui vont l'appliquer. C'est des distances, puis on veut éliminer aussi les poursuites au niveau de nos clubs de motoneige. Présentement, on a senti, au niveau des clubs de motoneige, par nos tournées régionales, que certains clubs étaient réticents à embarquer cette limite-là à cause de la réglementation qu'on va lui apporter. Puis, je pense que présentement on va laisser tomber. On va travailler plus au niveau de la signalisation que de la sécurité.

M. Simard: On nous dit, dans les sentiers, qu'un des problèmes, c'est le manque de surveillance. Mis à part le blitz de février, il n'y a rien de prévu dans le document. Qu'est-ce qu'on prévoit pour l'an prochain? Est-ce qu'il y aura augmentation de la surveillance?

M. Baril (Arthabaska): Bien, pour l'an prochain, on mise beaucoup sur une campagne de publicité pour inviter les utilisateurs à améliorer leurs comportements. Nous autres, on croit que, dans le passé, dans d'autres secteurs, ça a eu un effet bénéfique. Et vous savez, autant l'avenir de la motoneige au Québec dépend du gouvernement du Québec, de la Fédération, mais dépend beaucoup aussi du comportement des utilisateurs. Et je pense, comme j'ai dit tout à l'heure, que c'est 1 000 000 000 $ de retombées économiques au Québec. Je pense que l'ensemble des utilisateurs, tous les gens impliqués dans ce secteur, nous allons travailler ensemble pour améliorer l'image qui, malheureusement, s'est ternie, en tout cas, cette année entre autres. Les accidents mortels ont été un peu à la chaîne, rapidement au début de la saison, mais on pense bien qu'avec une bonne publicité, améliorer, également, la signalisation des dangers, des sites dangereux, des points noirs sur les sentiers, ça va être une chose. Mais je l'ai dit tout à l'heure aussi, il y a moins de 50 % des accidents qui se produisent sur les sentiers. Donc, il y a beaucoup de décès, malheureusement, sur les lacs, les rivières et en dehors des sentiers.

Donc, même si on fait tout pour bien réglementer, bien organiser, structurer les sentiers, il reste la problématique en dehors des sentiers. Je pense que ces gens-là, c'est par une campagne de sensibilisation qu'on est capable de les rejoindre. Je fais confiance, j'en appelle aussi aux Québécois et aux Québécoises pour s'aider tous ensemble à améliorer la situation.

M. Simard: Partage de surveillance l'an prochain.

M. Baril (Arthabaska): J'ai dit aussi, tout à l'heure, qu'on verrait avec les MRC comment on pourrait voir... Parce que les MRC, depuis qu'elles participent au financement de la Sûreté du Québec, pour chacune des MRC, je ne sais pas si elles appellent ça un conseil ou un comité de sécurité, mais avec elles, elles négocient ou elles parlent, en tout cas, avec les représentants de la Sûreté du Québec: où on doit mettre la surveillance, à quel endroit on doit augmenter la surveillance. Donc, c'est une démarche que je vais faire dans les mois qui viennent avec ces gens-là, pour voir comment on pourrait augmenter la sécurité au niveau de chacune des MRC.

M. Grant (John): Les motoneiges qui sortent maintenant des usines sont de plus en plus performantes. N'êtes-vous pas en train de demander aux propriétaires de rouler dans l'équivalent de la deuxième vitesse d'une auto? Vous n'êtes pas un peu à l'encontre de l'évolution des machines elle-même?

M. Baril (Arthabaska): Bien, vous savez...

M. Grant (John): Si le gars achète une machine performante, il va dire: 70, mon oeil! Comment allez-vous contrer cette tendance-là?

M. Baril (Arthabaska): Bien, écoutez, à 70 km, déjà j'empêche de l'augmenter à 90 parce que, un, ce n'est pas le temps de l'augmenter à 90; on va commencer par faire respecter, à sensibiliser les gens au respect de la limite de 70 km. C'est évident que les fabricants... il y a des machines qui peuvent aller jusqu'à 200, 240 km, mais, ça, c'est pareil comme les automobiles. La limite de vitesse sur la 20 ou sur les autoroutes, c'est 100 km, mais il y a des machines, des bolides qui sont faits pour aller à 240 et à 300 et plus km/h.

En plus de ça, si on exige, on oblige les fabricants à limiter leur véhicule en respectant notre limite de vitesse. Écoutez, le marché international, dans d'autres pays, il n'y a pas ces limites de vitesse là. Donc, ce serait difficilement applicable. Mais moi, je me fie beaucoup sur le raisonnement et le jugement des gens qui pratiquent ce sport pour améliorer la situation.

M. Delisle (Norman): M. Chevalier, il y a combien de policiers de la Sûreté du Québec dans votre escouade de surveillance de motoneiges?

M. Chevalier (Pierre): Présentement, il y a 61 patrouilleurs qui font de la surveillance au niveau des motoneiges.

M. Delisle (Norman): Est-ce que c'est suffisant?

M. Chevalier (Pierre): Disons que ces gens-là, présentement, portent assistance beaucoup au niveau des patrouilleurs de sentiers de la Fédération. Comme je disais tantôt, le travail se fait conjointement. Présentement, on est en train de regarder la possibilité, comme on le soulignait tantôt, auprès des MRC, par des projets-pilotes, voir à augmenter la présence dans les sentiers. On va voir à la fin de la saison, on va faire une analyse de ces résultats-là et des recommandations seront faites en ce sens-là.

M. Grant (John): Ils disent ici qu'il y a 160 000 motoneiges au Québec licencées. Combien de ces gens-là sont membres de...

M. Watier (Yves): 115 000.

M. Grant (John): 115 000. Alors, la majorité sont rejoignables par un club de motoneiges.

Une voix: Est-ce que, M. Baril, vous écartez la possibilité de, plus tard, augmenter les limites de vitesse une fois que les motoneigistes se seront disciplinés?

M. Baril (Arthabaska): On analysera ça quand on sera rendus là. Je ne peux pas...

Une voix: ...va passer le message: Disciplinez-vous puis après ça on verra?

M. Baril (Arthabaska): Bien, si vous voulez interpréter ça de même, c'est pas mal ça.

Mme Gaudreault (Caroline): Pour ce qui est de la réduire à 50 km/h comme le suggérait le coroner Boulianne, il n'en est pas question pour le moment, de réduire plutôt la vitesse dans les sentiers?

M. Baril (Arthabaska): Non, parce que je crois, moi, qu'à 70 km/h c'est une vitesse raisonnable, si elle est respectée. Il y a des spécialistes plus que moi ici à côté, puis, trop réduire la vitesse c'est une pratique du sport qui va devenir moins intéressante, si je peux dire ainsi.

Vous allez prendre comme des motoneigistes qui vont partir de Montréal puis qui vont aller à Gaspé ou bien ils vont aller en Abitibi, Lac-Saint-Jean, si tu réduis ça à 50 km/h, c'est possible que quand ils arriveraient à Gaspé le printemps va être passé. Là, j'exagère un peu, vous me permettrez, mais, quand même, je pense qu'à 70 km/h il s'agit de voir à faire respecter cette limite-là puis vraiment conscientiser les gens aux dangers et aux risques de la motoneige, de la vitesse.

La Modératrice: Nous allons maintenant passer aux questions des médias régionaux.

M. Greer (Stuart): Mr. Baril, I'm wondering, we saw the coroner's report...

M. Baril (Arthabaska): Excusez-moi, mais je ne parle pas... je ne peux pas, je ne parle pas anglais.

Une voix: I'll answer if you want.

M. Greer (Stuart): We saw the coroner's report that came out, Mr. Watier, a while ago, and he recommended a 50 km/h speed limit, he recommender courses, not just for 14 to 16, but for all new snowmobilists, is this going to be enough to lower the number of deaths on trails in Québec?

M. Watier (Yves): First of all, if we look at the 14 to 16 years old, I don't think we have a report, at this moment, that we have a death in this category, but it is definitely going to help because, as usual, we know that the future of a sport is in our young kids, and if somebody like me has kids already involved into the sport and if they take that course, that is going to help the future of the sport because we have to look to the future. But, for an immediate factor, I think the way we are going to be doing is the right way to get our kids on the go and working on it, and be able to travel with their father or mother for 14 to 16 years old and participate in the sport. That is going to help because, if you get involved at 17 and 18 year old, as it was before, the problem is that at 17 and 18, they like to be more aggressive, I think we all know that. From 14 to 17, it is a special education, and the parents will have to get involved with their kids, and I think this is going to help, saying that this is the way that we should work in our sport. This is a sport, and his moment in Québec, this is a family sport more than anything else. The sales of snowmobiles, nationally, shows that in Québec City, in Québec, the snowmobile result on sales are mainly on the touring machines. A touring machine is really not a speeding machine, it is a machine to enjoy like, enjoy the exterior and I think the way the situation is going in the sport, this is were we are going, and I think the kids being involved in the sport right away, taking that course, it will be good for the sport.

M. Greer (Stuart): Should the course be made mandatory for new snowmobilists, even if they are over the age of 16?

M. Watier (Yves): At this moment, discussions with Mr. Baril, if you are 17 or 18 years old, if you do not have a driver's license, you have to take that course.

Une voix: But, Mr. Watier, referring to the statistics we were provided with, it is mostly 20 to 39 years old who are getting into accidents, not the 14, 15 and 16 years old.

M. Watier (Yves): Yes.

Une voix: It seems that it is not necessarily the kids that need training, but these guys that already have licenses.

M. Watier (Yves): They do have a driver's license, you are right on that.

Une voix: Yes, that is where the problem is. You don't think that these are the people that... that the training should be made mandatory?

Mme Lawand (Christina): How is this going to help, in the problem category, from 20 to 39, how is this going to help?

M. Watier (Yves): We did discuss this matter, we will discuss it, because we are still working on the course at this moment, how we are going to do it, and at this moment, there is nothing at the table saying that we will take action for a specific age. We will take action for a specific age, the 14 and 16, and for the people that don't have a driver's license. At this moment, you are able to drive a car at 18 and 19 years old, and they do have problems on the road also; they do have problems sometimes on the trails. But there is nothing, at this moment, on the road who will interfere, gentlemen, to ride 100 miles an hour on the road, except... I think we are all doing our job, there is signs, they have to be respected. I think the problem is not the machine, it's not the speeding, it's only the people who get involve into... not to be ― how can I say that, saying that you are not conscious of what you are doing. O.K.? The people have to be conscious, this is a machine, there is a motor, you have to roll to enjoy it, but if you start speeding, they are the people where we are going to get action right away, with all the police people; we will work with Mr. Baril on that. We want to react right away with those people who are doing speeding and we all react that way. And at the same time, we have to get involve, there is a law into effect, there are few things that the people are not aware of it. I think the people will give information on the trail. We will advise those people that there is new rules and regulations. Somewhere, we will through our own magazine. We are giving some of that information.

But we have to work together, the Sûreté du Québec, the Transports and the Federation have to work together to get the message across those young people.

M. Grant (John): Correct me if I am wrong, but my understanding of the motor vehicle laws, I get a driver license, but that does not qualify me to ride a motorcycle. Is that true? You need a separate endorsement...

M. Watier (Yves): Yes.

M. Grant (John): Then why should we have one for a snowmobile, which is essentially the same thing on snow? Why shouldn't be a separate part of your driver's license; you have to qualify for no matter who you are? Why a snowmobile is exempt from that kind of control?

M. Watier (Yves): You are talking after 16 years old?

M. Grant (John): Anytime.

M. Watier (Yves): This is something that the Transports Minister...

M. Grant (John): Would you favor that?

M. Watier (Yves): ...should answer, not the Federation.

M. Grant (John): Would you favor that, though, the Federation?

M. Watier (Yves): I am not saying that I am in favor, I am just saying that this is not... I want to be involved in the 14 years old, but after 16 years old, the Transports Minister have to work on that issue.

M. Greer (Stuart): Are you afraid that with more regulations, it might affect the numbers of you membership, you might see fewer members for you Federation?

M. Watier (Yves): Not at all. If we do agree with what Mr. Baril is doing, saying and doing at this moment, it's probably because we know that there is a lot more families than speeding people that we want on the trail. And that is going to involve a sport, it's not a racing place.

M. Greer (Stuart): But the follow-up on the question of my colleague, would you favor a separate permit, as we have for motorcycles, for snowmobiles?

M. Watier (Yves): That, I have to discuss with all my members around the table.

Une voix: M. Chevalier, juste une petite question, parlez-vous en anglais.

M. Chevalier (Pierre): Non.

Une voix: Non, merci.

M. Chevalier (Pierre): Je préfère répondre en français.

Une voix: C'est beau.

La Modératrice: Alors, du côté des médias régionaux, si vous avez des questions?

Mme Lawand (Christina): M. Chevalier, est-ce que je peux juste vous poser une question. Je ne sais pas si vous êtes en mesure de connaître... vous dites que vous êtes 61 personnes maintenant qui êtes affectées à la route, affectées à la surveillance.

M. Chevalier (Pierre): Présentement, il y a 61 policiers de la Sûreté du Québec qui font de la patrouille de sentiers.

Mme Lawand (Christina): Maintenant, est-ce que la saison prochaine ça va augmenter avec le blitz ou non, c'est ces 61 personnes-là qui vont...

M. Chevalier (Pierre): Comme je disais précédemment, présentement il y a des projets-pilotes au niveau de la desserte MRC. Nous allons analyser les résultats de ce qui a été fait durant la présente saison et, par la suite, nous allons être en mesure de faire des recommandations à savoir si, effectivement, ces projets-pilotes donnent les résultats escomptés. Si c'est le cas, bien, il est sûr que ça risque d'augmenter la présence policière au niveau des sentiers.

M. Baril (Arthabaska): Pour ce qui est des médias régionaux, est-ce que vous avez des questions?

Une voix: Oui. Moi, j'en aurais une.

M. Baril (Arthabaska): On se demandait s'il y avait quelqu'un au bout de la ligne, là.

Une voix: Oui, oui. Vous parlez de mener une campagne de publicité dans les régions les plus touchées. Quelles sont justement ces régions?

M. Baril (Arthabaska): Bien, écoutez, c'est un peu beaucoup. Je n'ai pas voulu les énumérer parce qu'on faisait pratiquement le tour de toutes les régions. Donnez-moi un instant, là. Bon, ce sont les régions du Saguenay―Lac-Saint-Jean, l'Abitibi-Témiscamingue, Mauricie―Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, la Côte-Nord et le Bas-Saint-Laurent et les Laurentides.

Une voix: C'est beau. Merci.

M. Baril (Arthabaska): Bienvenue.

Une voix: Si on parle de l'Abitibi-Témiscamingue, les accidents en majorité ont lieu hors des sentiers. Qu'est-ce qu'on pourrait faire, qu'est-ce que le ministère peut faire à ce moment-là pour essayer de limiter ces accidents-là?

M. Baril (Arthabaska): Bien, c'est avec la campagne de sensibilisation que nous allons faire d'abord à partir de cette semaine et également une campagne de sensibilisation l'automne prochain, avant la saison de motoneige, qui va être plus aiguë, en collaboration avec tous les intervenants, les fédérations et les clubs de motoneiges, la Sûreté du Québec. Nous allons vraiment mettre l'accent pour sensibiliser les gens sur les bienfaits de la motoneige, mais aussi sur les risques de la motoneige, de la pratique de la motoneige. Et ça, c'est pour en dehors des sentiers. Dans les sentiers, bien, je l'ai énuméré tout à l'heure, nous allons augmenter la signalisation, ce qui touche entre autres la sécurité, et on va voir les possibilités avec la Sûreté du Québec d'augmenter la surveillance. Ça vous va?

Une voix: Oui.

M. Prince (David): David Prince. Je voudrais savoir: De toutes ces mesures-là, ça va coûter combien, la campagne de publicité. Puis, je voudrais savoir aussi s'il va y avoir un coût pour les jeunes ou les moins jeunes qui vont devoir aller suivre le cours théorique?

M. Baril (Arthabaska): Bien, on me dit que pour la campagne de sécurité, ça serait aux environs de 85 000 $. Maintenant, pour ce qui est du cours qui sera obligatoire pour les jeunes, si ça n'a pas changé, là, c'était 39 $...

Une voix: 39 $ à 40 $.

M. Baril (Arthabaska): 39 $ à 40 $ pour la formation.

Une voix: Merci.

M. Baril (Arthabaska): Bienvenue. Est-ce qu'il y a d'autres questions? Sinon je vous remercie. Alors, je remercie tous les collaborateurs, les participants, ceux et celles qui vont... Nous allons nous aider ensemble à améliorer cette situation de la pratique de la motoneige au Québec, qui a un avenir prometteur. Il faut améliorer, voir au développement de cette pratique. Alors, merci à tous et à chacun.

(Fin à 11 h 41)

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