L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Jean Charest, premier ministre

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Jean Charest, premier ministre

Version finale

Le vendredi 11 juin 2010, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-neuf minutes)

M. Charest: Vous êtes prêts? Alors, avant d'entrer dans une courte déclaration, j'aimerais en profiter pour souhaiter beaucoup de chance à trois de vos collègues qui quittent la tribune parlementaire et qui le font à partir d'aujourd'hui. Il y a M. Alexis Deschênes, Jean Dussault, que je vois, qui est toujours avec nous, et John Grant. Alors, on vous souhaite à tous les trois beaucoup de succès.
Je suis heureux de vous retrouver, d'autant plus que ce sera l'occasion, dans les instants qui suivent, de parler de la première moitié de l'année. Mais, avant d'entrer dans le coeur du sujet, je veux vous dire que je suis évidemment très déçu du fait que, dans le calendrier qui avait été prévu pour les débats à l'Assemblée nationale, le projet de loi n° 100, qui est le projet qui met en oeuvre le budget du gouvernement du Québec, n'a pas été adopté, malgré les appels que nous avons faits à l'opposition officielle d'agir - et à Pauline Marois - de manière responsable et de mettre en oeuvre une loi qui va au coeur même des intérêts économiques du Québec. Et, malgré nos appels, ça a été des mesures dilatoires. Je pense qu'on a dû faire 75 heures de débats sur le projet de loi. Alors, ils ont fait une obstruction systématique pour empêcher l'adoption de cette loi-là et d'un certain nombre d'autres projets de loi. Et ils l'ont fait malheureusement en oubliant de tenir compte des intérêts supérieurs du Québec, ce qui, à notre avis à nous, est irresponsable. Irresponsable parce que ça envoie un signal très important aux maisons de cotation... de crédit sur notre démarche de retour à l'équilibre budgétaire, irresponsable parce que le projet de loi va nous permettre de réduire les dépenses de l'État pour arriver à l'équilibre budgétaire.
On a donc siégé jusqu'à la dernière minute pour tenter de faire adopter le projet de loi n° 100, mais, de toute évidence, l'opposition officielle n'a pas voulu collaborer, n'a pas voulu assumer ses responsabilités, et ils ont fait cette obstruction. Par conséquent, compte tenu de l'importance du projet de loi, je vous informe que j'ai écrit au président de l'Assemblée nationale du Québec pour lui demander de convoquer la Chambre à 15 heures aujourd'hui. Et, dès 15 heures, nous pourrons reprendre le débat avec évidemment une motion que nous placerons devant l'Assemblée, une motion pour que nous puissions, de manière urgente, adopter la loi n° 100 et mettre en oeuvre les mesures budgétaires du gouvernement du Québec.
Alors, mesdames et messieurs, cela étant dit, je veux, dans quelques instants, vous présenter sommairement le portrait des six derniers mois sur les enjeux qui ont fait l'objet de travail par le gouvernement du Québec. D'abord, en vous rappelant que la première priorité du Québec et des Québécois, c'est l'économie. Et l'économie, ça a voulu dire pour nous des investissements majeurs, entre autres au niveau des infrastructures. Vous l'avez, décliné dans différents secteurs, au niveau de l'énergie par exemple, où c'est très structurant: 4,8 milliards de dollars d'investissement cette année. Au total, énergie et infrastructures ensemble, c'est presque 14 milliards de dollars. Dans le domaine des transports, c'est un montant record. Jamais dans l'histoire du Québec n'aurons-nous investi autant dans une seule année. Santé et éducation: 3,1 milliards; infrastructures municipales, avec nos partenaires du monde municipal: 716 millions; dans le domaine de la culture: presque 300 millions; dans les logements sociaux et la recherche également.
Pour justement passer la crise, le gouvernement a mis de l'avant un certain nombre d'initiatives, dont le programme Renfort, qui a aidé près de 20 000 personnes à rester à l'emploi. Le programme SERRE, qui a été très innovateur au niveau de l'emploi, qui a aidé 27 000 personnes à rester à l'emploi. Il y a trois fonds d'amorçage qui ont été mis sur pied. Le Pacte pour l'emploi, le Pacte pour l'emploi Plus ont eu de très beaux succès. Ça vient soutenir plus de 600 000 personnes. En tout, c'est 15 milliards de dollars sur une période de deux ans que le gouvernement du Québec a investis pour soutenir l'économie du Québec, pour passer une des pires crises, la pire crise économique mondiale depuis les 70 dernières années.
Les résultats sont très bons. Le Québec s'en sort mieux que partout ailleurs sur la planète. On a déjà récupéré 119 % des emplois que nous avons perdus depuis le début de la récession. Si on se compare à nos voisins, en Ontario, ils ont récupéré 64 %; le Canada, incluant le Québec, 74 %; et aux États-Unis, 11 %. 11 %, vous avez là aussi un signal sur l'endroit où il se trouve des difficultés sur le plan économique. Ils sont en lien aussi avec notre économie. Mais une performance de 119 %, c'est une très belle performance pour l'économie québécoise.
L'évolution de l'emploi, pour nous, ça a voulu dire qu'on a augmenté de 0,5 % l'emploi. Comparez encore avec l'Ontario, ils sont encore à moins 1,2 %; le Canada, moins 0,6 %; puis, aux États-Unis, moins 3,8 %.
Notre taux de chômage est inférieur à l'Ontario, au Canada et également aux États-Unis, à 8 %. On n'a pas vu ça depuis 30 ans. Alors que, traditionnellement, l'écart du chômage entre le Québec et l'Ontario est en faveur de l'Ontario, bien là on est en deçà du taux de chômage de l'Ontario, du reste du Canada et des États-Unis.
Ce qu'il y a aussi de remarquable, c'est la performance. Si on se compare à partir de la date de l'élection du gouvernement en 2003, on a fait un gain, en termes de taux de chômage, on est à moins 1,1 % par rapport à là où nous étions au moment de notre élection. Mais, allez voir en Ontario, au Canada puis aux États-Unis au même moment, ils sont tous dans une situation où le taux de chômage est plus élevé qu'il l'était en 2003, au moment de notre élection à nous. Alors, il n'y a jamais eu autant de Québécois au travail. C'est une bonne nouvelle. C'est par le travail que la reprise reprend, c'est par le travail qu'on peut permettre aux familles de s'épanouir et au Québec de grandir. En fait, il y a plus de Québécois au travail sous un gouvernement libéral, même quand c'est une crise économique mondiale, qu'il n'y a de Québécois au travail sous des gouvernements péquistes en période de croissance économique, ce qui explique pourquoi on s'en sort mieux que partout ailleurs.
Dans les derniers six mois, il y a un geste très important qui a été posé pour tous les Québécois, c'est le dépôt du budget de Raymond Bachand et la loi n° 100 dont je vous parlais tantôt qui va venir mettre en oeuvre les mesures du budget. C'est un budget qui a été décrit comme étant audacieux, courageux, un budget qui va marquer l'histoire, un budget qui nous amène et qui nous place face à nos grands défis comme peuple. On fait... on pose un geste très important. D'abord, on va rééquilibrer le budget du Québec en 2013-2014. On est parmi les premiers à rééquilibrer notre budget. En passant, allez voir ce qui se passe ailleurs, là, vous ne trouverez pas beaucoup de gouvernements qui ont pris un engagement aussi ferme puis aussi rapide que nous l'avons fait au Québec pour rééquilibrer le budget.
On va stimuler la création d'emplois puis la relance. On veut mieux financer le système de santé parce que notre gouvernement a fait le choix de protéger nos programmes sociaux, contrairement à Mme Marois qui a passé la hache dans les programmes quand il a fallu faire l'équilibre budgétaire, qui a coupé les services, mis les gens à la retraite. On a fait un choix qui est très, très différent: on maintient les programmes puis on prend les moyens justement pour y arriver puis les bonnes mesures. On va rembourser notre dette puis on va développer également un nouvel espace économique pour l'avenir du Québec.
Dans ce budget, il y a évidemment la référence à la rencontre des partenaires du monde de l'éducation, qui aura lieu à l'automne 2010, un passage extrêmement important. Cela ressort de la rencontre de Lévis qui a eu lieu au mois de janvier, alors que les partenaires, à ce moment-là, avaient priorisé l'éducation, avaient formulé des demandes sur des changements qu'ils voulaient, qu'ils souhaitent, des débats sur l'avenir du système d'éducation.

Également, le budget traite de la question de l'avenir du système de santé, qui est un enjeu qui existe dans tous les pays développés: la question de la croissance très forte qui dépasse la croissance économique. Et là on pose des gestes pour préserver les services: on maintient un niveau de financement, de croissance des dépenses qui va être de 5 % par année; il y a la création d'un compte santé, un geste très important pour que tout le monde puisse voir où l'argent va, d'une part; il y a la contribution santé; puis il y a la question de la franchise santé qui va faire l'objet d'un dialogue dans les prochains mois.
Il y a le crédit d'impôt de solidarité qui protège les Québécois à bas revenus. C'est 200 000 Québécois de plus qui auront accès à ce crédit d'impôt, si on se compare aux trois crédits d'impôt qu'il remplace. Alors, il y a donc 2,7 millions de personnes au Québec qui vont recevoir le crédit d'impôt. C'était autour de 840 millions de dollars avant le budget, ça monte à 1,3 milliard de dollars, C'est en moyenne 174 $ de plus par année que les familles vont recevoir. Alors, on protège les Québécois à bas revenus, tout en tenant compte du fait que le revenu disponible des Québécois va augmenter, à terme, quand on arrive en 2013-2014, par rapport au niveau où il était en 2003, au moment de notre élection. Alors, le gouvernement a fait des choix, là, qui sont chirurgicaux, de manière à maintenir le niveau de vie, mais, en plus, pour protéger les Québécois à bas revenus.
Il y a également des gestes très concrets pour le contrôle des dépenses: la suspension des primes au rendement pour l'ensemble des gestionnaires, je tiens à le dire, parce qu'il y a 14 000 gestionnaires qui vont, évidemment, être sujets à cette nouvelle mesure, qui font ce sacrifice. Alors, ça vous donne une idée de la mesure, de l'importance de cette mesure dans les décisions du gouvernement du Québec. On demande un effort comparable aux sociétés d'État commerciales, on demande plus de productivité des sociétés d'État, mais également il y a l'abolition puis le transfert d'un certain nombre d'organismes de prévus dans le budget.
Toujours à l'intérieur du budget: une réduction de 25 % des dépenses de publicité, de formation et de déplacement; une réduction de 10 %, sur la période, des dépenses administratives; il y a le gel des salaires des parlementaires, le gel de la masse salariale de la fonction publique jusqu'en 2013-2014; il y a également le maintien du un sur deux pour la retraite, qui sera dorénavant en application dans le réseau administratif, je le précise, là, du réseau de la santé et de l'éducation - je dis bien le réseau administratif, il n'est pas question d'appliquer ça pour les infirmières, pas plus que pour les profs, mais le un sur deux, dorénavant, sera élargi également au réseau administratif; il y a la fin du renouvellement automatique des programmes qui arrivent à échéance, la révision et l'examen de tous les programmes, qui est en cours; l'autofinancement devient dorénavant la règle pour les nouvelles initiatives; et il y a évidemment la proposition salariale qu'a déposée le gouvernement du Québec, qui sera respectée.
Il y a toujours, dans ce budget, l'intensification de la lutte contre l'évasion fiscale. Également, le projet de loi n° 107 sur l'Agence du revenu, la création d'une Agence du revenu du Québec, la hausse de redevances minières: il y a 240 millions de dollars supplémentaires, par-dessus ce qui existait déjà, que nous allons aller chercher. Et il y a là-dedans aussi l'augmentation des taxes sur les banques et les institutions financières.
Le gouvernement resserre également la croissance des dépenses. On est à 3,2 % pour l'année et on sera ensuite à 2,8 % quand on inclut la croissance des dépenses pour la santé, évidemment. Tout ça a fait dire à l'Institut C.D. Howe, et vous avez la citation ici: «Some jurisdictions do better than others. New Brunswick and Québec have fulfilled their spending promises better than other jurisdictions.» Le gouvernement, depuis son élection, a fait preuve de beaucoup de rigueur dans le contrôle des dépenses. L'Institut C.D. Howe le constate, met le Québec parmi les meilleurs dans le contrôle et la rigueur dans le contrôle de ses dépenses. Et notre contrôle des dépenses, de croissance des dépenses - vous l'avez dans le tableau qui est devant vous - a été à 4,5 % inférieur à la moyenne canadienne qui, elle, a été à 6,9 % sur la période. Alors, la rigueur, ce n'est pas nouveau, il y a un effort supplémentaire de demandé, un effort important, compte tenu du contexte exceptionnel où nous nous trouvons.
Parmi les efforts donc pour le retour à l'équilibre budgétaire, le Québec le fera dès 2013-2014, l'Ontario l'a prévu en 2017-2018. Vous remarquerez que ni au Canada ni au États-Unis n'a-t-on prévu une date pour le retour à l'équilibre budgétaire et, dans beaucoup d'autres pays, il n'y a pas de date prévue non plus pour le retour à l'équilibre budgétaire. Sur le déficit comme tel pour l'année 2010-2011, le Québec fait très bien, à 1,4 % de déficit par rapport au PIB. L'Ontario, lui, est à 3,3 %, à presque 20 milliards de déficit cette année; le Canada, à 3,1 %; les États-unis, 10,6 %; l'Europe, la moyenne dans la zone euro est à 6,6 % et, dans les pays de l'OCDE, à 7,8 %.
Sur la reprise économique, des actions et des projets concrets en ressortent. Je vous en donne, pas tous et pas... la liste n'est pas exhaustive mais quelques-uns.
L'investissement de Galderma dans des laboratoires pharmaceutiques le 15 février dernier. La création d'une trentaine de nouveaux emplois spécialisés, 38 millions. C'est symbolique du type d'investissements qu'on a eus.
Les studios de jeux vidéo Warner Bros. L'annonce a été faite par Clément et moi, très symbolique du fait que le Québec, dans ce domaine-là, brille, est vraiment devenu un endroit où on investit dans le jeu multimédia.
Frima Studio, ici dans la région de la Capitale-Nationale, qui fait très bien, qui connaît une belle et forte croissance et que nous soutenons dans le domaine de... pour la formation de leurs travailleurs. Ils ont d'ailleurs une antenne à Matane, où ils font travailler des gens.
General Electric, dans le domaine de l'aviation. Évidemment, le Québec, dans le domaine de l'aéronautique, est également une puissance mondiale. Ça, c'est reflété dans la décision de Dornier d'investir dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu pour créer 250 emplois.
Le train de l'Est, l'autorisation environnementale a été donnée. Ça va créer 3 000 emplois pendant la construction. Les trains de banlieue, la mise en service de nouvelles voitures a commencé.
Il y a également la relance de l'industrie des pâtes et papiers avec l'usine de Thurso, dans le cellulosique, qui va servir à la fabrication de vêtements, un nouveau domaine pour l'avenir forestier.
Le retour du Grand Prix de formule 1, à Montréal, qui aura lieu donc dimanche.
L'entente de principe d'Hydro-Québec avec le Vermont. Et, le 4 juin dernier, le gouverneur de l'État du Vermont, Jim Douglas, signait son dernier projet de loi comme gouverneur, puisqu'il a décidé de ne plus se représenter. Et le dernier projet de loi qu'il a choisi, c'est un projet de loi qui, pour la première fois, reconnaît la grande hydraulique comme étant une source d'énergie propre et renouvelable. C'est le précédent pour lequel nous nous battons depuis sept ans pour faire avancer justement les exportations d'énergie propre et renouvelable vers les États-Unis. Et c'est notre ami le gouverneur Douglas et le Parlement de l'État du Vermont qui auront été les premiers à poser ce geste.
La rencontre économique de Lévis a été très importante pour mobiliser les partenaires économiques. Je vous mentionnais il y a un instant que l'éducation a été beaucoup priorisée.
Sur le plan Nord, il y a eu trois sessions de travail: le 26 janvier, 26 mars, 28 mai. Ça avance bien. Il y a eu des rencontres avec des représentants d'entreprises mais également avec les premières nations.
Le Plan Emploi Métropole de 30 millions a été lancé par Sam Hamad et Raymond Bachand également.
Et il y a la question de l'ouverture des marchés où le Québec demeure très, très actif, compte tenu du fait qu'on est encore trop dépendants du marché américain. On travaille justement pour investir d'autres marchés. Que ce soit à travers nos déplacements à Davos, en Inde, au Mississippi, ou à Washington, ou à Chicago, c'est toujours le même objectif: faire avancer les entreprises québécoises.
Dans l'entente Québec-France sur la reconnaissance des compétences des travailleurs, on a franchi un pas très important, jeudi de la semaine dernière, alors que nous avons ajouté des nouveaux métiers et professions. On est rendus à 54 à ce jour, de métiers et professions qui font l'objet de ce qu'on appelle un ARM, un arrangement de reconnaissance mutuelle entre le Québec et la France.
Et il y a aussi le projet d'entente de partenariat économique Canada-Union européenne. Les séances de négociation vont bien, et le Québec joue un rôle très important de leader là-dedans. C'est Pierre Marc Johnson qui nous représente. D'ailleurs, la semaine prochaine, il aura l'occasion, avec le négociateur ontarien, de nous présenter un rapport de l'avancement des négociations lors de la rencontre des Conseils des ministres conjoints du gouvernement du Québec et de l'Ontario.
Le Buy America a été réglé le 12 février dernier. Le Québec a joué un rôle majeur là-dedans. Le Conseil de fédération a rendu possible la conclusion du Buy America. Ça a été une première, le fait que les provinces viennent... interviennent et viennent appuyer l'initiative de cette nature-là. Et c'est sous le leadership du Québec que tout ça s'est fait.
Du côté du développement durable, évidemment, il y a les suites de Copenhague sur la question des réductions de gaz à effet de serre. La loi n° 57 sur l'aménagement durable du territoire forestier, qui a fait l'objet de plus de 120 heures, quoi, environ, de débats parlementaires. La loi n° 84 sur la fiabilité du transport d'électricité. Le projet de loi n° 88 sur la question du recyclage. Le projet de loi n° 89 pour punir davantage les pollueurs. Et la mise en place de la réglementation pour la redevance sur l'eau, que Line Beauchamp a déposée. Il y a également le nouveau règlement sur la déclaration de GES qui entre en vigueur depuis le 2 juin dernier. Les projets également de biométhanisation à Rivière-du-Loup, qui créent beaucoup d'emplois, une centaine d'emplois, à Québec, 450 emplois, à Montréal où ça va créer 1 000 emplois. Trois projets majeurs, et il y en aura d'autres qui suivront également. Et, sur la question des véhicules électriques, dont on avait parlé... dans le budget, il y a l'entente Hydro-Québec-Mitsubishi sur l'essai de voitures électriques. Il y a également l'entente du gouvernement du Québec avec Alliance Renault-Nissan pour promouvoir les voitures à émission zéro.
Dans le domaine social, il y a le lancement des travaux préparatoires à l'Hôtel-Dieu de Québec; c'est fait. Le lancement des travaux de construction du Centre de recherche du CHUM; c'est fait. C'est la première phase dans la construction du nouveau CHUM. Le lancement des travaux du campus Glen, du CUSM; le lancement des travaux, c'est fait. Le plan de lutte à la pauvreté, qui a été mis de l'avant par Sam Hamad, c'est également une avancée majeure. 7 milliards de dollars sur une période de cinq ans. Je vous souligne que le Québec a connu de très importants progrès dans la réduction de la pauvreté depuis les sept dernières années. Les allocations familiales, le programme Prime au travail, la bonne performance économique du Québec, tout ça nous a permis, là, de réduire la pauvreté au Québec, entre autres pour les enfants et pour les familles. Et on se place à un très bon rang, là, grâce à ces efforts-là, tout en vous réitérant que ce n'est pas un combat qui est terminé, là. Je ne veux pas vous donner l'impression qu'on est satisfaits parce qu'on a eu des bons résultats, parce que la lutte continue. Ce travail-là va continuer tous les jours. Il y a également le plan d'action en itinérance qui s'ajoute à cela. La campagne de lutte aux agressions sexuelles, qui a été lancée le 21 mars dernier. La politique de lutte contre l'homophobie, le 11 décembre dernier, qui a été lancée. La hausse du salaire minimum. L'Institut national du sport s'ajoute à ça. Il y a également l'aide financière en Haïti, où M. le ministre Arcand a été très présent pour que nous puissions offrir au peuple haïtien un appui de manière continue. Et la loi n° 105 pour faciliter évidemment l'adoption des enfants haïtiens qui sont arrivés au Québec, ici, sans papiers et pour qui nous devons régulariser le statut juridique. Il y a la création de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux; la loi a été adoptée.
Et, du côté de la protection du consommateur, sur deux fronts le gouvernement a avancé des projets: sur la téléphonie cellulaire; également sur la question des agents de voyage.
Sur les institutions démocratiques, la loi n° 86, la loi qui reporte la date des élections scolaires générales a été mise en place en même temps qu'une table commissions scolaires-municipalités; la loi... le projet de loi n° 109, sur l'éthique et la déontologie municipale, a été déposé cette semaine et bien reçu à la fois par l'UMQ et la FQM. Il y a la Loi sur la représentation électorale: n° 92, n° 93, c'est deux projets de loi qui ont fait... qui ont été mis de l'avant suite à une scission pour qu'on puisse aborder les deux sujets correctement, incluant celui du financement des partis politiques, qui a fait l'objet de beaucoup d'heures en commission parlementaire. Et il y a le projet de loi n° 48, sur le code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée nationale du Québec.
Vous me permettrez de faire un commentaire là-dessus. Mme Marois avait dit: Il y a deux conditions, deux conditions. Nous avons réuni les deux conditions, on l'a fait très directement: la question du salaire que moi, je recevais, que je reçois du Parti libéral du Québec; l'autre question, c'était la question d'avoir des participations dans des entreprises privées. Et, malgré ça, le Parti québécois a fait une obstruction systématique à la loi n° 48 puis au code de déontologie. Alors, là-dessus, ils auront à s'expliquer, là. Ils avaient pourtant dit qu'ils allaient accepter le projet de loi. Ils l'ont eu pendant très longtemps, le projet de loi. Ils nous ont reproché, à nous, de ne pas avancer, alors qu'ils savent très bien que c'est un projet de loi qui a fait l'objet de plusieurs discussions sur une période de temps, justement parce qu'on doit l'adopter par consensus autant que possible, puis là ils arrivent en commission parlementaire et évidemment se traînent les pieds, alors qu'ils auraient dû être préparés. Alors, le gouvernement a posé les gestes qu'il devait poser pour faire adopter le projet de loi n° 48.
Il y a également, sur le resserrement de l'attribution des contrats municipaux, la loi n° 76, qui a été adoptée, la création de l'unité anticollusion au ministère des Transports, l'argent additionnel pour lutter contre le travail au noir. Revenu Québec a augmenté le nombre de vérificateurs, d'enquêteurs, de juricomptables. Et le projet de loi omnibus municipal qui, je vous le rappelle, fait en sorte qu'on doit publier la liste des contrats sur Internet, ce qui n'était pas fait autrefois, pour assurer une plus grande transparence.
Toujours dans les autres actions, il y a la coalition contre le projet fédéral de la commission des valeurs mobilières qu'a menée Raymond Bachand. Il y a la loi interdisant les écoles passerelles. Le projet de loi n° 103 a été déposé. Il y a le projet de loi n° 94, loi qui interdit de donner ou de recevoir des services publics à visage voilé, qui a également été déposé par le gouvernement, et la Loi sur la protection du patrimoine culturel.
Dans les négos du secteur public, les nouvelles sont encourageantes. On a signé avec 100 % de la fonction publique, avec 53 % du réseau de l'éducation, 44 % du réseau de la santé. On a inversé le processus de négociation qu'on connaissait au Québec autrefois. On a voulu accélérer en posant des gestes rapides et en s'engageant mutuellement à négocier de manière beaucoup plus rapide les ententes. Quand je dis ça, je parle des syndicats et de nous, le gouvernement du Québec. Ça donne des fruits. Et évidemment c'est toujours difficile. Les négos, là, dans la vie d'un gouvernement du Québec, c'est en moyenne deux ans. C'est deux ans. Il faut se rappeler que c'est plus de 500 000 Québécois, sur une population de 7,8 millions, qui sont visés par les négociations. Alors, vous avez suffisamment d'expérience pour savoir que c'est laborieux, sauf que la méthode choisie par le gouvernement actuellement porte fruit, et on peut dire aujourd'hui que les nouvelles sont encourageantes. La signature de l'entente avec la CSN, cette semaine, ça a été le fruit de beaucoup de travail, de part et d'autre, en passant, de la part du gouvernement et de la part, évidemment, des représentants de la CSN. Mais le résultat, aujourd'hui, c'est que 54 % des travailleurs syndiqués visés par les négociations font l'objet d'une entente de principe, et ça, pour les Québécois, c'est une bonne nouvelle.
Finalement, bien, le Québec s'en tire mieux, puis la preuve, encore une fois, c'est que, sous un gouvernement libéral, il y a davantage d'emplois de créés au Québec, malgré une crise économique mondiale, qu'il y a d'emplois créés sous un gouvernement péquiste pendant une période de croissance économique. Merci.

Le Modérateur: Merci, M. le premier ministre. Nous allons donc maintenant procéder à la période de questions. On va débuter en français avec Robert Plouffe, TVA.

M. Plouffe (Robert): M. Charest, malheureusement, votre bilan est un peu assombri par les problèmes d'éthique de votre gouvernement. Vous venez de renoncer à un salaire de 75 000 $, que vous aviez caché pendant 10 ans, et là je ne sais pas, si le projet de loi n° 48 n'est pas adopté, je ne sais pas si vous avez décidé de changer d'idée ou pas, mais... Et votre ministre... Vous avez un ministre qui a démissionné parce qu'il avait eu des contrats du gouvernement. Vous avez un autre ministre qui vient de démissionner parce qu'il avait utilisé une carte de crédit d'un donateur du Parti libéral. Le même ministre a attribué des places en garderie privée à des membres de son exécutif de comté. Est-ce que tout ça, ça ne fera pas passer votre gouvernement à l'histoire pour un gouvernement qui, avant tout, a eu des problèmes d'éthique?

M. Charest: La réponse, très rapide, c'est non, pour la raison suivante: juste en évoquant ce que vous évoquez, quand vous parlez de M. Whissell, là, il n'y a jamais rien eu de fait, dans le cas de M. Whissell, qui était en dehors des règles. Les règles ont changé. M Whissell a choisi, lui, de maintenir ses intérêts dans une entreprises où il y avait un intérêt.
Le reste, là, ça a été quoi? Ça a été du pur salissage de la part de Mme Marois, fait délibérément, alors que Mme Marois a dit, pendant la session parlementaire, qu'elle changeait de personnalité, et que, dorénavant, elle allait devenir une tueuse, et qu'ils ont utilisé l'immunité parlementaire pour salir systématiquement tout ce qu'ils pouvaient salir. Malheureusement pour Mme Marois, elle a choisi un drôle de symbole pour arriver à ses fins, avec son foulard blanc, qui s'est avéré beaucoup plus noir que blanc, une fois qu'elle avait fini de faire ses accusations. D'autant plus que Mme Marois, là, elle prêche... On ne peut pas dire qu'elle prêche par l'exemple quand elle essaie de dire aux autres quoi faire. La preuve, c'est qu'elle est elle-même l'objet d'une vérificateur... d'une vérification du Directeur général des élections. Elle, qui demandait une enquête, fait l'objet d'une vérification par le Directeur général des élections. C'est la même Mme Marois qui disait que les ministres du gouvernement qui ont pu faire l'objet d'une vérification du Directeur général des élections devraient démissionner de leur poste. C'était ce qu'elle demandait au gouvernement de faire. Et, lorsqu'elle fait l'objet d'une vérification, elle ne suit pas son propre conseil.
Alors, là-dessus, je pense que le ballon est plutôt gros. Je peux vous dire que ça a été une session difficile, oui. Mais, moi, j'en ai eu d'autres vis-à-vis du PQ depuis que je suis à l'Assemblée nationale. J'ai fait face à Lucien Bouchard, à Bernard Landry, à André Boisclair, par intérim, à Louise Harel et à François Gendron. Et je n'ai jamais vécu, avec les chefs précédents du PQ, ce que j'ai vécu avec Pauline Marois.

Journaliste: Pourtant vous avez vous-même admis que vous aviez votre part de responsabilité dans ce qui s'est passé cette session-ci à l'Assemblée nationale, les attaques très basses, M. Charest. Vous-même, vous avez de façon voilée utilisé même les enfants de Mme Marois pour l'attaquer. Quelle est votre part de responsabilité dans ce qui s'est passé cette session-ci? On aimerait ça l'entendre clairement, là, votre part de responsabilité.

M. Charest: On a chacun notre part. On a chacun notre part de responsabilité. Mais, ce que je note, je vous réitère, là, c'est que la même personne, là... J'ai ma part, là. Et je vous rappelle que j'ai fait face à Lucien Bouchard, Bernard Landry, André Boisclair, à Louise Harel et à François Gendron. Alors, comment se fait-il qu'il y a... qu'avec Mme Marois on a vécu ce que nous avons vécu dans la dernière session parlementaire? Allez voir pourquoi Mme Marois vous dit qu'elle a changé de personnalité, qu'elle devenait une tueuse. Et, Mme Marois, qui s'est présentée avec son foulard blanc pour dire qu'elle était pure, bien, je pense que vous avez, là, la réponse.

Le Modérateur: Robert Dutrisac, Le Devoir.

Journaliste: ...quelle est votre part, M. le premier ministre, dans ce qui s'est passé cette session-ci?

M. Charest: Je vais juste vous donner la même réponse.

Le Modérateur: Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert): M. Charest, devant l'UMQ, vous aviez dit: «On va faire adopter... J'ai la ferme intention que le projet de loi n° 48 soit adopté.» Le gouvernement aussi voulait que le projet de loi n° 93 sur le financement des partis politiques soit adopté, aussi. On a eu l'impression d'une certaine désorganisation des travaux parlementaires. Parce que, bon, vous avez commencé des travaux sur des projets de loi. Vous avez arrêté ces travaux-là. Vous avez décidé, dans le milieu de la session, de procéder à l'étude de d'autres projets de loi. Alors, pourquoi, par exemple, avez-vous attendu si longtemps avant d'arriver à l'étude du projet de loi n° 48?

M. Charest: 48, vous voulez dire?

M. Dutrisac (Robert): Oui, 48 puis 93, en tout cas...

M. Charest: D'abord, 48, les parlementaires l'ont devant eux depuis déjà un bon moment. Mme Marois avait demandé deux choses, deux conditions pour appuyer le projet de loi n° 48, nous avons répondu à l'appel qu'elle nous a fait, et, une fois que ces deux conditions-là étaient réunies, il n'y a aucune raison aujourd'hui qui justifie que le Parti québécois fasse ce qu'ils font, de l'obstruction systématique sur la loi n° 48 et le code d'éthique. C'est à Mme Marois de répondre, maintenant, de sa décision à elle de ne pas respecter la parole qu'elle avait donnée lorsqu'elle a dit: J'ai deux conditions pour faire adopter la loi n° 48. Et je vous ferais remarquer qu'elle l'a devant les yeux, la loi n° 48, déjà depuis très longtemps, là. Elle l'avait, là. Alors, ça n'explique, là, aucunement, là, les délais qu'ils nous imposent en commission parlementaire.

M. Dutrisac (Robert): Vous avez beaucoup insisté sur votre bilan économique, mais évidemment on n'a pas parlé de votre bilan économique durant la session, essentiellement, on a parlé d'éthique. En quoi le climat à l'Assemblée nationale a fait en sorte que le gouvernement était impuissant à contrôler l'agenda?

M. Charest: Bien, le climat à l'Assemblée nationale du Québec, c'est Pauline Marois qui a décidé qu'elle allait imposer un climat, comme elle l'a fait, où ils allaient abuser de l'immunité parlementaire, puis ils allaient faire une opération de salissage. Ça, c'est la décision de Pauline Marois. Puis je pense qu'elle ne pouvait pas être plus claire qu'elle l'a été là-dessus. Quand elle vous dit qu'elle change de personnalité et elle vous dit que, dorénavant, elle va devenir une tueuse puis que, dans les faits, c'est ce qu'on voit à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire une personne qui change de personnalité. Moi, je n'ai pas changé de personnalité, là, je vous ferai remarquer, c'est toujours ma très belle personnalité que vous avez durant les 12 dernières années, là. Alors, je ne sais pas si vous avez croisé ça souvent dans votre vie du monde qui me dise: Bonjour, moi, mon nom, c'est Denis Lessard, j'ai décidé de changer de personnalité. Avez-vous croisé ça souvent? Vous ne répondez pas à la question, M. Lessard? Non, mais combien de fois, vous allez à des partys, vous rencontrez des gens, vous dites: Je suis Robert Dutrisac, puis aïe, sais-tu, dernièrement, j'ai décidé de changer de personnalité? Moi, je n'ai pas vu ça souvent. Je n'ai pas vu ça souvent. Pauline Marois, la première, à ma connaissance. Je compare Pauline Marois à tous les autres chefs du PQ que j'ai eu devant moi, je n'ai jamais connu ce que j'ai connu dans la dernière session parlementaire avec les autres chefs du PQ, jamais.

Le Modérateur: Martine Biron, Radio-Canada.

Mme Biron (Martine): Bonjour, M. Charest. À vous entendre, Mme Marois est visiblement une adversaire extrêmement coriace, la plus coriace que vous avez connue. Vous avez dit: Je n'ai jamais vu ça. Son changement de personnalité a été assez efficace. Si vous dites même qu'elle a réussi à imposer le climat et l'agenda à l'Assemblée nationale lors de cette session, c'est-à-dire qu'elle a été très efficace.

M. Charest: Je ne sous-estime jamais mes adversaires. Jamais, jamais, jamais je ne les sous-estime. Maintenant, c'est aux Québécois de juger de ses tactiques, à Mme Marois. Si les Québécois veulent ça, s'ils pensent que ce que Mme Marois fait... Remarquez, c'est en droite ligne avec ce que Mme Marois avait dit, le soir du 14 avril 2003, puis qui a été filmé dans le film À hauteur d'homme, hein? Le gouvernement n'était pas élu depuis une heure que Mme Marois affirmait qu'ils allaient attaquer le gouvernement puis qu'ils allaient brasser, hein, de la merde. C'est ce qu'elle disait.
Alors, c'est bien documenté. Mme Marois, à ce moment-là, décide... Et, en plus, elle annonce, pendant la session parlementaire, qu'elle change de personnalité. Je laisse le soin aux Québécois de juger de la façon dont Mme Marois s'est comportée. Par ailleurs, je note en passant qu'elle a choisi ces tactiques-là, mais, sur le fond des choses, je n'ai jamais eu devant moi un chef du PQ aussi vide de contenu sur le plan des idées.
Alors, nommez-moi une idée forte, là, sauf pour demander une commission d'enquête. Les oppositions, ça demande ça, des commissions puis des démissions. À part que de demander une commission, là, c'est quoi, les idées fortes, là, de Mme Marois sur l'économie, alors que c'est l'enjeu majeur, c'est la pire crise mondiale que nous avons depuis les 70 dernières années? Elle n'a rien à dire, rien à proposer, rien à dire. Je n'ai jamais vu le PQ, puis un chef du PQ, aussi vide de contenu que Mme Marois l'est actuellement.

Mme Biron (Martine): M. Charest, tout au long des débats de la dernière session, le ton a été souvent personnel. Est-ce que vous regrettez certains propos? Et je fais référence ici à la tête de «slinky».

M. Charest: Écoutez, dans le feu de l'action, moi, ça fait 25 ans, plus de 25 ans, que je fais ce métier-là, il m'est arrivé de dire des choses qui dépassaient ma pensée. Et, dans ce temps-là, tu sais, je pense que j'essaie de... d'éviter d'aller trop loin, mais il peut arriver, dans le feu de l'action, qu'on aille très loin. Moi, je ne connais pas de parlementaire ou de... d'homme ou de femme politique qui ont fait des carrières politiques substantielles à qui ce n'est pas arrivé.
Alors, ça peut arriver, ça peut arriver. Mais le ton très personnel, puis le ton à l'Assemblée nationale, trompons-nous pas, là, c'est Mme Marois qui a choisi le ton. Ce n'est pas nous. C'est l'opposition qui, dans la... qui a choisi le ton des débats, et Mme Marois le dit elle-même. Quand elle prend la peine de dire aux Québécois: Moi, j'ai changé de personnalité puis je vais devenir une tueuse, je pense qu'il fallait la croire.

Mme Biron (Martine): Vous admettez que vous êtes allé trop loin avec la tête de «slinky»?

M. Charest: C'est les débats... Les débats ont été durs, mais le gouvernement s'est défendu aussi, hein? Quand on est attaqué, on se défend.

Le Modérateur: Jean Dussault, Radio-Canada.

M. Dussault (Jean): Merci. Est-ce que vous reconnaissez que généralement et aussi en politique, M. Charest, quand il y a une chicane, il y a juste le plus fort puis le fin qui peut l'arrêter?

M. Charest: Bien là, j'ai... Je ne suis pas sûr à quoi vous faites référence, là, parce qu'on est dans un système parlementaire où les gens ont une liberté de parole puis même plus que ça. Ils ont une immunité parlementaire, M. Dussault. Ça, je ne contrôle pas ça. Si quelqu'un choisit de se lever à l'Assemblée nationale, dans l'opposition et de dire n'importe quoi, il peut le faire. C'est le prix à payer pour nos institutions démocratiques. Est-ce que je peux arrêter ça? La réponse, c'est non, je ne peux pas arrêter ça.

M. Dussault (Jean): Ça n'arrêtera pas, mais êtes-vous content que ça arrête pour un petit bout de temps, là?

M. Charest: Pardon? Ici, à l'Assemblée? Non. Bien, on va continuer à 3 heures aujourd'hui. Puis, moi, je suis... je ne me fais pas d'illusion, on revient à l'automne, les débats vont reprendre à l'automne. Le gouvernement va rester sur son agenda, qui est un agenda économique. Et c'est le coeur du mandat que nous avions demandé aux Québécois en 2008, hein? Moi, j'avais demandé aux Québécois un mandat pour gérer la crise, préparer la reprise, préparer un nouvel espace économique, on livre la marchandise, on fait exactement ce qu'on dit que nous allions faire. Mme Marois devra, elle, rendre compte de la façon dont elle se comporte en politique et les choix qu'elle a faits.

Le Modérateur: Antoine Robitaille, Le Devoir.

M. Robitaille (Antoine): J'ai une question sur l'économie. Pourquoi, quand ça va mal en économie, c'est une tempête incontrôlable puis, quand ça va bien, là, c'est grâce à vos mesures?

M. Charest: Allez voir ce qu'il se dit partout dans le monde sur le contexte économique actuel, puis les mots que j'emploie reflètent parfaitement ce que...

M. Robitaille (Antoine): C'est grâce à vos mesures seulement?

M. Charest: Non, non, je veux revenir à la première partie de votre question, là, pour répondre. Les mots que nous employons, c'est les mêmes mots qui sont employés par tous ceux qui commentent le contexte économique actuel. Vous le reconnaissez, j'espère? Hein, c'est quand même la pire crise économique mondiale depuis les 70 dernières années? S'il y a quelqu'un qui veut se lever puis me dire le contraire, qu'il se lève puis qu'il le dise. C'est ça, la réalité. Le gouvernement du Québec a posé des gestes. On avait été chercher un mandat, en 2008, pour gérer la crise, ne le perdez pas de vue, là. Moi, j'ai une élection sur cette question-là. J'ai demandé directement aux Québécois de nous donner un mandat pour gérer la crise. J'ai dit aux Québécois, avec mon équipe, que nous étions mieux placés pour gérer la crise que les autres et, aujourd'hui, j'ai des résultats qui sont meilleurs que partout ailleurs au monde. Alors, si... À moins qu'il n'y ait quelqu'un qui veuille nous contredire là-dessus? Ils ne peuvent pas.

M. Robitaille (Antoine): Vous dites...

M. Charest: Et pourquoi on a des meilleurs résultats? Encore là, ce n'est pas moi qui vais prendre la parole, allez voir ce que le Mouvement Desjardins dit, allez voir ce que la Banque Royale disait, hier, pas plus tard qu'hier ou avant... je pense que c'est hier, sur la croissance économique, allez voir ce que la Banque Nationale dit, s'il y a une constante dans les analyses sur la performance économique du Québec depuis la dernière année et demie, à chaque fois, on relève le fait que les décisions prises par notre gouvernement d'investir dans les infrastructures et l'énergie ont contribué à maintenir les Québécois en emploi et à maintenir la croissance économique. Est-ce vrai ou non?

M. Robitaille (Antoine): Oui, c'est vrai. Vous dites que vous n'avez pas changé de personnalité, c'est peut-être parce que, vous, vous avez toujours eu une personnalité de tueur en politique.

M. Charest: Je n'ai pas, certainement pas se sentiment-là. Ce n'est pas vrai que je me vois... Bien, ça fait quand même 26 ans que je fais ça, là, presque 26 ans, alors on se connaît assez bien. Je fais de la politique par conviction, je fais de la politique de manière passionnée aussi. Mais ça ne me gêne pas de vous réitérer que ce que Mme Marois a fait dans la dernière session, moi, je n'ai pas vu ça en 25 ans: un abus systématique de l'immunité parlementaire.

Journaliste: ...qu'il fallait haïr les adversaires.

Le Modérateur: On va laisser une chance...

M. Charest: Ce n'est pas vrai, ça, qu'il faut procéder... il faut se comporter comme Mme Marois s'est comportée. Je n'ai jamais vu ça, pas plus en politique qu'ailleurs dans la vie. Je vous répète la... En connaissez-vous beaucoup, de gens que vous avez rencontrés qui vous disent: Moi, j'ai changé de personnalité, à part que de Pauline Marois? En connaissez-vous? Nommez-les si vous les connaissez. Curieux de les connaître, moi aussi. Bien, curieux... pas longtemps, mais peut-être savoir qui ils sont. Pour la période où ils ont la personnalité qu'ils ont.

Le Modérateur: Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy): Bonjour. J'aimerais revenir sur des propos que vous avez tenus un peu plus tôt: parlant du projet de loi n° 48, vous avez dit que vous avez déjà réuni les deux conditions de l'opposition. Vous avez dit, puis là je reprends les termes, l'une des conditions sur le salaire que je recevais, que je reçois de mon parti. Pour mettre les choses au clair, est-ce que vous recevez toujours ce salaire et...

M. Charest: Je le reçois jusqu'à temps que la loi est adoptée.

M. Chouinard (Tommy): Jusqu'à temps... Mais est-ce que ça ne donne pas l'impression que vous y renoncez non pas parce que c'est un problème éthique, mais plutôt par obligation, pour satisfaire l'opposition?

M. Charest: Je n'ai jamais cru qu'il y avait un problème éthique avec le salaire. Si j'avais cru ça, je ne l'aurais pas accepté pour commencer.

M. Chouinard (Tommy): O.K. Mais, maintenant, j'aimerais revenir sur les projets de loi. En fait, il y en a beaucoup qui n'ont pas été adoptés au cours de cette session, sur les accommodements, sur la sécurité routière, même qui avait été présentés il y a déjà des mois: le code d'éthique, le financement politique, l'environnement, le patrimoine culturel. Toutes les pièces législatives majeures du gouvernement n'ont pas été adoptées. Les projets de loi adoptés sont, sans dénigrer là les enjeux sur lesquels ils portent, étaient moins imposants. Objectivement.

M. Charest: Non, mais attention, le projet de loi sur la forêt...

M. Chouinard (Tommy): Oui, oui, sur la forêt, mais qui était déjà en processus...

M. Charest: Mais c'est comme ça, le processus... Mais le processus parlementaire, ce n'est...

M. Chouinard (Tommy): Un bon gouvernement, je regrette mais...

M. Charest: ...pas une question de quantité, c'est également une question de qualité. Il y a des projets de loi qui exigent... puis ce n'est pas le nombre d'articles dans le projet de loi qui détermine ça, hein? Il y a des projets de loi qui exigent plus de temps que d'autres. Le budget, par exemple, c'est un projet de loi majeur, majeur, qui change le cours du Québec, qui change notre économie de manière substantielle, c'est un projet de loi qui exige qu'on l'adopte.

M. Chouinard (Tommy): Je voudrais savoir qu'est-ce qui fait que le gouvernement n'est pas capable de faire avancer des projets de loi majeurs là, dans l'enthousiasme, là, que tout le monde adhère?

M. Charest: Le gouvernement agit de bonne foi et présume la bonne foi. Le projet de loi n° 48 est un bon exemple. Quand on pose les gestes pour réunir les deux conditions de Mme Marois, on présume la bonne foi, M. Chouinard. On présume qu'elle était sincère lorsqu'elle a dit ça. Là, on a la démonstration du contraire. De toute évidence, ils n'étaient pas sincères. Mme Marois n'était pas sincère lorsqu'elle a dit: Posez ces deux gestes là puis on adopte la loi. C'est la seule conclusion que je peux tirer.

Le Modérateur: Je suis désolé, M. Chouinard, ce n'est pas une entrevue, c'est un point de presse. On va aller rejoindre M. Chartrand, Rue Frontenac.

M. Chartrand (Michel): Une préquestion, M. le premier ministre, je vois cinq ministres derrière vous mais seulement un député. Est-ce que c'est le début de... Est-ce que ça annonce un remaniement ministériel bientôt ou...

M. Charest: S'il y a un remaniement, vous serez invité, M. Chartrand.

M. Chartrand (Michel): Je n'en doute pas. Je veux savoir, M. le premier ministre, vous faites un excellent bilan économique de votre gouvernement. Évidemment, il y a des chiffres là-dedans qui sont révélateurs: le taux de chômage, effectivement. Par contre, vous êtes jugé non pas sur l'économie mais sur le comportement éthique de votre gouvernement. Les gens, que ce soit vrai ou non, les gens croient ce qu'ils entendent, dans les journaux, Mme Marois, et vous avez créé la commission Bastarache à propos des déclarations de M. Bellemare, ce qui était important dans la session qui s'est passée, parce que Mme Marois a transmis ces propos-là. Est-ce que vous croyez...

M. Charest: Oui, elle les a assumés.

M. Chartrand (Michel): Oui. Est-ce que vous croyez que la commission Bastarache va pouvoir enfin laver votre réputation? Est-ce que vous y croyez vraiment ou si vous allez revenir à la session prochaine avec les mêmes problèmes éthiques?

M. Charest: M. Chartrand, je prends bonne note de ce que vous avez dit dans votre préambule. Vous avez deviné, quand ça a sorti de votre bouche, que les gens croient ce qu'ils voient dans les journaux, hein? Alors, je vous le mentionne en passant, ce qui veut donc dire qu'il y a donc une responsabilité de la part des médias aussi parce que, selon votre affirmation à vous, devant vos collègues, les gens croient ce qu'ils lisent dans les journaux.
Et, dans le cas de M. Bellemare, la commission Bastarache, voilà une occasion justement pour aller au fond des choses sur un enjeu qui touche directement nos institutions démocratiques, nos tribunaux. Alors, moi, je vais laisser la commission faire son travail. Ils feront leur travail, ils déposeront leur rapport et on est confiants sur les décisions que, nous, on a prises, puis on ira faire ce que la commission nous demandera de faire. On donnera l'information qu'on doit donner pour aller au fond des choses.

Le Modérateur: Simon Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon): Juste peut-être, pour terminer sur la commission Bastarache où, en tout cas M. Bellemare, jusqu'à maintenant, ne s'est pas manifesté pour participer à la commission. Je crois que vous allez avoir le pouvoir...

M. Charest: Absolument.

M. Boivin (Simon): ...de le convoquer. Est-ce que c'est dans votre intention de le faire ou s'il est possible que cette commission-là se fasse sans lui?

M. Charest: Là, c'est des questions hypothétiques. Vous poserez les questions à M. Bellemare, là, pour ses décisions à lui. Moi, dans mon cas à moi, j'ai demandé le statut d'intervenant parce qu'évidemment je suis directement interpellé par le sujet qui va être abordé.

M. Boivin (Simon): Vous pouvez exiger qu'il vienne, sauf erreur.

M. Charest: Bien, c'est une question qui doit être abordée par la commission d'abord. Ce n'est pas les partis qui vont faire la liste des témoins. On peut être, j'imagine, consultés. Là, vous me posez une question sur le fonctionnement de la commission. Peut-être, peut-être pas, mais on ne s'est pas penchés là-dessus. Mais attention, là, la commission Bastarache s'est quand même créée suite aux allégations de M. Bellemare. J'imagine qu'il va témoigner. Est-ce que, vous, vous pensez qu'il ne devrait pas témoigner?

M. Boivin (Simon): Seconde question.

M. Charest: Oui, bon, merci. J'ai compris votre réponse.

M. Boivin (Simon): La deuxième c'est que, bon, il y a eu tout un paquet de dossiers, d'allégations, l'industrie de la construction, les garderies, les juges, les financements de partis. Le Québec a même été comparé, à un certain moment donné, à la Sicile. Jusqu'à quel point vous pensez que les derniers mois ont eu un impact négatif sur l'image du Québec?

M. Charest: Les Québécois font bien la part des choses...

Journaliste: ...à l'extérieur?

M. Charest: Les gens font bien la part des choses. La politique, les gens connaissent ça et, vous l'avez bien dit dans votre préambule, vous avez parlé d'allégations. Alors, quand on gratte un peu puis on va voir, là, c'est quoi, la réalité, bien on arrive à la conclusion que ça ne ressemble pas du tout au type d'accusation. Alors, les gens font bien la part des choses.

Le Modérateur: En anglais maintenant. On va débuter avec John Grant, CTV.

M. Grant (John): Premier, as you know, there are two schools of thought about the necessity of passing Bill 100 and I'm wondering: Why did you choose that rather than go into the summer as the man who restored ethics to the Assembly by adopting 93 and 48?

M. Charest: Well, the issue, the number one issue facing us today is the economy and it's true for us, it's true for the rest of the world and, given the importance of this issue, we feel it is extremely important to operationalize the decisions that are made in the budget, and Bill 100 allows us to do that. So, that's why we made the choice to bring back the Assembly at 3:00 o'clock today and to adopt the bill. It's the responsible thing to do.

M. Grant (John): But, with respect, the challenge for your Government, for the past little while, has been ethics, not the economy. People believe you have done well with the economy already.

M. Charest: Well, we... even if Quebecers recognize that we have done well on the economy, that doesn't diminish the importance of this bill being adopted to make sure our budget is able to go through and the budget is going to operate itself and the decisions will be made. And, on other issues, well, we are going to continue to work within the confines of the Assembly to advance these things.
On Bill 48, for example, there is disappointment on our part because Mme Marois did not respect her word. She said: There are two conditions to adopting the bill. We delivered on both conditions and she has not lived up to her word. She has not said... she has not done what she said she would do. I'm disappointed. I think that speaks to the way that she has conducted herself during this session of the Assembly.

Le Modérateur: Tim Duboyce, CBC.

M. Duboyce (Tim): A couple of years ago, when Pauline Marois decided to leave politics, there where speeches for her in the National Assembly and you said quite a few pretty nice things about her and her career in politics. Do you still believe those things?

M. Charest: Why? Is she leaving?

M. Duboyce (Tim): ...

M. Charest: Oh! O.K. Well, if she leaves, then, let me know and I'll dust off the speech. You know, I'm certainly disappointed in the behavior of Mme Marois in this session at the Assembly. I've had the opportunity of facing other péquiste leaders: M. Bouchard, M. Landry, M. Boisclair, M. Gendron by interim and Mme Harel, and never have I been confronted with the type of behavior that Mme Marois has had.
Now, Mme Marois herself stated that she was changing personalities and that's her decision. I mean, she says this publicly: I'm going now to have a new personality. I don't know a lot of people who... Actually, in my life, I have not come across - I'm 51 years old - a lot of people who've said to me: Hello, Jean, you know what? I decided to change my personality. I'm a new person now. I'm going to have a different personality. I don't know whether you've come across a lot of those people. You're probably not friends with them a lot, but I don't ... you know when she goes to that point, I think she's giving us a pretty clear indication of what her strategy was during that session.

Journaliste: One of the political commitments you've also made in the past is to have male-female parity in your cabinet. Is that going to happen again? And, if so, when?

M. Charest: We work very, very hard to interest women in being involved in politics, and it's a tough job because it's not always obvious for women who run for office. We've been successful, not successful as much as we wanted to be, and we continue to persevere. And so I'd like to think that, when we choose our cabinet, though, we always do it based on talent and on merit, that's the first criteria. And, if we're able to reach parity, well, then so be it. That's even better. But those who are in cabinet are there because of their talent and their merit first.

Le Modérateur: Angelica Montgomery, CJAD.

Mme Montgomery (Angelica): The PQ has said, and it's true, that there are a lot of bills that are enacted... that are meant to enact the budget that are brought in after the spring session. What is it that's so special about Bill 100 that makes it necessary to use, to invoke closure?

M. Charest: The credibility of our finances in regards to the rating agencies is in itself an important issue. I mean there's a world of economic turbulence out there now, we see it in Europe. United States are far from being out of the woods. They've only recuperated 11 % of the jobs they lost since the beginning of this recession. Here in Québec, we've recuperated 119 %. We're doing better. But, if it were only for the credibility of our commitment to meeting our budgetary objectives, it's very important to send a signal to the marketplace that we are very serious, very determined in making this budget happen.

Mme Montgomery (Angelica): You have talked about Pauline Marois and how she has launched a smear campaign against you, but the general feeling within Quebec is that people believe a lot of the things that people are saying. How do you explain that if it's so untrue?

M. Charest: Oh! that's a very good question you need to ask yourselves, isn't? It's like your colleague Chartrand who... Yves Chartrand, a moment ago, said: You know, most people believe what they see in the newspapers. And most people will believe or a lot of people may believe what you say. Was that a good question? I mean, when you report, I think it's a question you need to ask yourself. If people are asking questions under parliamentary immunity, if it is allegations, if there is no evidence, if they are just throwing out words to try to, you know, sully someone's reputation, frankly, that's a good question for you.

Le Modérateur: Kevin Dougherty, The Gazette.

M. Dougherty (Kevin): Yes, Sir, you've always said that you haven't ruled out a public enquiry into all these allegations and so on, but, listening to you, I think you're saying that there is no... there is nothing there, and so there... I mean, do you really think that there will be some day a public enquiry? And what would provoke a public enquiry if you think that all these allegations are trumped up?

M. Charest: Well, if there were circumstances, something that would change, then, of course, the Government would look at it in regards to those new circumstances. But what is the reality of all of this one way or the other? You know, an allegation is an allegation, that doesn't bring anyone in front of a court. You need evidence, proof, and that's what investigations do. So, whatever happens, I mean, there's a logic here that no one can escape. There needs to be evidence gathered, people need proof before they proceed with anything, and that's what we have done. So, we have chosen the course that allows us to have immediate effect on whatever may be done that's outside of the rules in the construction industry.

M. Dougherty (Kevin): So, that proof hasn't been established? Is that what you think?

M. Charest: Well, the police have the mandate to go out there and investigate these matters, that's what we have asked them to do and that's what we have given them. We have given them the means to do that, additional means to do that, I should say.

Le Modérateur: Caroline Plante, Global.

M. Dougherty (Kevin): ...there is a lot of anger, you know, the school boards, for instance, and there is a feeling that you take the English voters who vote pretty solidly for your party for granted. What do you say to people who...

M. Charest: We do not take for granted the support of any given community. And language issues are always difficult issues in Quebec. And I think we've learned through every experience and we've gathered lessons from every experience, going all the way back from Bill 69, to Bill 22, to Bill 101, to Bill 178, to Bill 86, to... I mean, all these... line them all up, and in each instance, we've learned things and we've been able to, I think, gather better consensus on how to deal with what is, at the best, a difficult issue in regards to our society. We made a balanced choice. We are not invoking a notwithstanding clause and we are responding to what the Supreme Court of Canada and the Appellate Court of Québec have asked us to do, which is based on another ruling called Solski, by the way, on «le parcours authentique». And it's a balanced piece of legislation. But we don't take any individual or group for granted. And we are going to work for the school boards to do... to make sure that they are able to prosper and to... and to do the work that we all expect from them.

Le Modérateur: Dernière question.

M. Charest: I think you get the last question.

Le Modérateur: Caroline Plante, Global.

Mme Plante (Caroline): Premier, you say that Miss Marois was able to impose her agenda this session, impose the climate in the National Assembly. So, are you saying that she was a very efficient Opposition Leader?

M. Charest: No. I think she is not. I don't think so. I don't think that changing your personality, as she said she has done, and employing a strategy of going out there, deliberately try to, you know, soiling the reputation of people is a good idea. I don't think so. I think it may have short term effect. But, you know what, if in the meantime you are the Leader of the Opposition and you have zero to say on major issues facing Québec, including the economy, I don't think... I don't think that will lead her very well into the future. Frankly, I don't think that's good. I don't think it's good for her, frankly, and I don't think it's good for Québec.

Mme Plante (Caroline): You say that she causes some obstruction in the National Assembly, so, are you disappointed in how little was actually accomplished this session?

M. Charest: Well, I just went through the first part of the year. A lot has been... This Government has governed. Hein? On a gouverné, là, dans les six derniers mois, là. Malgré ce que Mme Marois a fait, le gouvernement a gouverné puis a pris des décisions. Vous en avez, là, dans le bilan, là, qui n'est pas exhaustif, que je vous présente, là. Des décisions ont été prises et on a avancé, puis, entre autres, sur l'économie, le Québec a prospéré puis on a respecté l'engagement. We governed. We said... We did what we said we would do in the 2008 campaign. And we've done very well. So, the Opposition can do their thing, fine. I mean, they have parliamentary immunity, they can do it. But, people will judge.

Mme Plante (Caroline): Would you have liked to accomplish more and...

M. Charest: We always would like to do more. Always. But we've done a great deal. We are on our agenda. We are delivering. The economy of Québec is doing well and, in that respect, I'm happy for Quebeckers.

Le Modérateur: Merci beaucoup.

M. Charest: Merci.

(Fin à 14 h 24)

 

Participants


Document(s) associé(s)