(Treize heures deux minutes)
Le Modérateur
: Chers
collègues, donc bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur
la situation au Québec quant à la COVID-19 avec le premier ministre du Québec,
M. François Legault, la ministre de la Santé et des Services sociaux,
Mme Danielle McCann, et le directeur national de la santé publique, Dr
Horacio Arruda.
M. le premier ministre, à vous la parole.
M. Legault : Oui, merci
beaucoup. Donc, bonjour, tout le monde.
Le bilan pour la journée d'hier : 139 cas
de personnes infectées, donc 18 de plus que la journée précédente,
10 personnes hospitalisées, donc trois personnes de plus que la journée
précédente, toujours un seul décès, donc pas d'augmentation.
On a actuellement 2 400 personnes
qui attendent un résultat de test. Ça devrait arriver rapidement. On a jusqu'à
présent 7 700 résultats négatifs qui ont été obtenus. Et le nombre de
tests augmente de façon très importante. Actuellement, on a une capacité plus
grande que ce qui est demandé à notre réseau.
Aujourd'hui, ce que je veux vous dire
aussi, c'est qu'on ajoute des numéros de téléphone. Donc, le numéro général
reste le 1 877 644-4545. Mais maintenant ça va être possible en
composant le code régional de votre région, par exemple, à Québec,
418 644-4545, à Montréal, 514 644-4545, etc., là, pour les autres
régions.
Je veux vous dire que, pour l'instant,
quand on regarde le réseau de la santé, la situation est toujours sous
contrôle. On a libéré 4 000 lits, qui sont disponibles, donc, en
reportant des chirurgies électives. Je veux vous dire aussi qu'on a assez
d'équipement à court terme. Mais on travaille quand même sur des scénarios plus
pessimistes pour être prêts au cas où. Puis on parle déjà... On a commencé à
parler avec des entreprises, si c'est nécessaire, pour construire des
respirateurs, pour fabriquer des masques, pour fabriquer tous les équipements
qui pourraient être essentiels s'il y avait une situation qui devenait beaucoup
plus critique.
La direction de la santé publique m'assure
que toutes les mesures qu'on met en place, ça donne des résultats. Ça aide à
retarder, reporter la contagion de beaucoup de personnes. Je suis content de
voir qu'il y a de plus en plus de personnes qui sont au courant des consignes.
Mais, à compter de six heures ce soir, on
a demandé à Dominique Michel puis Bernard Derome d'enregistrer des messages qui
vont être transmis au téléphone aux personnes de 70 ans et plus pour
répéter les consignes, trouver aussi une façon de rassurer autant que possible
la population. Évidemment, la consigne qui est la plus importante, c'est :
Si vous êtes malade, si vous avez des symptômes, vous restez à la maison, vous
vous isolez. Vous vous assurez de ne pas voir d'autres personnes.
Donc, il faut vraiment qu'on ne lâche pas.
Il va y avoir encore des semaines qui vont être difficiles. Donc, il faut que
les personnes continuent de suivre les consignes.
Aujourd'hui, je veux vous parler des
chantiers de construction. Actuellement, bon, vous le voyez, dans l'économie,
il y a beaucoup d'emplois qui sont perdus. Le secteur privé, en particulier,
là, a des difficultés, donc est obligé de mettre à pied des employés. On
essaie, comme on l'a expliqué hier, de mettre en place des mesures pour aider
le plus d'entreprises possible. Mais le gouvernement va annoncer, dans les
prochains jours, des projets d'infrastructures qui vont être devancés.
Donc, évidemment, là, je n'ai pas besoin
de vous dire qu'en éducation, en santé, dans les routes, le transport en
commun, il y a beaucoup de projets d'infrastructures qui, de toute façon, vont
devoir être faits. Donc, on veut devancer ces travaux-là puis venir remplacer
les projets de construction annulés dans le secteur privé, donc, par des
projets qui viennent du secteur public. C'est important de le dire, la
construction, au Québec, c'est 260 000 emplois. Et, s'il y a un
secteur économique qui peut continuer de fonctionner malgré la crise, parce
qu'on va demander... On va avoir, donc, des projets publics qui vont pouvoir
être réalisés par ces 260 000 personnes. Bien, il faut s'assurer que
toutes les conditions, les précautions soient prises par les entreprises.
Donc, je veux aujourd'hui m'adresser à
tous les employeurs, à tous les propriétaires de compagnies de construction. C'est
très important, si on veut protéger cette base économique du secteur de la
construction, d'offrir aux employés toutes les précautions nécessaires.
Concrètement, ce que ça veut dire, c'est qu'il faut que les travailleurs,
travailleuses de la construction aient accès à un endroit avec de l'eau puis du
savon pour se laver les mains régulièrement. Il faut — je pense,
entre autres, aux chantiers qui sont extérieurs — avoir plus de
roulottes; lorsque vient le temps du repas, bien, qu'on puisse respecter les
consignes concernant la distance entre les différentes personnes.
Donc, ça, c'est important de le faire.
Avec Jean Boulet, on est en train de le répéter. Et évidemment, si un
travailleur, travailleuse de la construction est malade, bien, il reste chez
eux, point final. Donc, c'est important de protéger nos travailleurs de la
construction. On va avoir besoin d'eux autres. C'est une partie critique de
l'économie du Québec qui va pouvoir continuer de fonctionner si on prend les
bonnes mesures. Donc, on doit les protéger.
Je veux aussi dire un mot sur les médias.
D'abord, évidemment, vous dire merci. C'est important, l'information, les
consignes que vous transmettez, les fausses rumeurs aussi que vous niez. Je
sais que les médias, actuellement, c'est difficile financièrement. Évidemment,
les revenus publicitaires sont en baisse étant donné qu'il y a beaucoup de
commerces qui sont fermés... pas le temps de vendre des autos ou ce n'est pas
le temps d'annoncer qu'il y a des entreprises qui veulent vendre des autos.
Donc, on est en train de regarder ce qu'on
peut faire financièrement parce que c'est vraiment un secteur qui est critique
pour les prochaines semaines, les prochains mois. Il faut continuer. On a
besoin de vous autres pour informer la population. C'est un service essentiel.
Puis j'en profite, parce que vous travaillez, vous autres aussi, dans des
conditions qui sont difficiles, là, pour vous remercier, tout le monde.
Peut-être un mot sur Loto-Québec. Il y
avait une question hier. On ne veut évidemment pas que les personnes aillent au
dépanneur seulement pour acheter un billet de Loto-Québec. Donc, on a demandé à
Loto-Québec de revoir ses règles, là, ça va se faire probablement rapidement,
pour que, oui, ils peuvent continuer à faire des ventes en ligne. On ne veut
pas inciter des personnes à sortir puis prendre des risques seulement pour
aller chercher un billet de loto.
Donc, je termine en répétant que chaque
geste qu'on prend pour limiter les contacts physiques, ça limite la contagion
et ça va sauver des vies. Donc, je veux encore une fois remercier tout le
monde. J'en profite aussi pour remercier Dodo et Bernard Derome, qui ont
accepté rapidement de nous aider à communiquer avec la population. C'est
important de respecter les consignes. Si on le fait, bien, on va, ensemble,
réussir à passer au travers. Merci.
Peut-être un mot... I
want to say a few words in English for our fellow Anglo-Quebeckers. The
situation remains under control. The public health authorities tell us that our
efforts are working. Every action we take to limit physical contact will save
lives. If you feel sick, stay home. Our health system is ready. And we're
working on getting more equipment if it's necessary. So we must continue our
effort and we'll get through that together. Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, pour la période des questions, d'abord en français avec une question.
Geneviève Lajoie, Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. Vous avez des consignes à l'endroit des Québécois tous les jours. Vous
avez décidé de fermer le Parlement jusqu'au 21 avril. Les parents et les
enseignants du Québec aimeraient savoir si le scénario d'un retour en classe le
30 mars est toujours sur la table.
M. Legault : Bon, on est
en train de regarder effectivement... On peut dire, il y a comme deux secteurs,
là. Il y a le primaire, secondaire puis il y a le cégep puis les universités.
Je pense que les cégeps puis les universités, on va réussir à faire des cours à
distance pour être capables de compléter l'année scolaire d'ici l'été.
Concernant les écoles, on regarde
différents scénarios. C'est peu probable qu'il y ait un retour à la fin mars.
On est en train de regarder si on peut essayer de viser le début du mois de
mai. Mais ce sont différents scénarios qui sont examinés. D'enseigner en ligne
à des enfants plus jeunes, ça semble très difficile. Je pense, entre autres, à
tous les enfants qui ont des difficultés. Donc, on regarde différents
scénarios. On devrait être en mesure, au cours des prochains jours, là, de
donner une indication, là, plus claire.
Le Modérateur
:
Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour. M. le premier ministre, vous avez souligné tout à l'heure que vous
aviez une capacité d'effectuer des tests diagnostiques qui est supérieure à la
demande en ce moment. Or, il semble que le problème, ce ne soit pas
nécessairement d'obtenir les résultats autant que d'avoir un rendez-vous pour
faire le test. Est-ce que le problème, donc, n'est pas tant au niveau de la
capacité des laboratoires d'analyser les tests plutôt que d'avoir le personnel
pour faire les prélèvements nécessaires ou les infrastructures? Parce qu'il
semble qu'il y ait des délais importants.
M. Legault : O.K. Il y a trois
choses, là. Il y a la ligne 8-1-1, là, où on est transféré quand on a
besoin d'un test. Donc, ça, il y a encore du travail à faire, mais on a ajouté
beaucoup de personnes puis on continue de le faire. Ça, c'est la première
étape. Je pense, hier, là, on a eu, par exemple, comme
2 400 personnes, là, qui devaient avoir un test puis qui ont pu l'avoir,
puis il y a une capacité de 6 000, là. Donc, autant au niveau du
prélèvement que de l'analyse, il y a une capacité de 6 000 par jour, là.
Donc là, peut-être que la contrainte la plus grande, c'est plus le tri qui se
fait au 8-1-1, là.
Mme McCann : Mais ça
s'améliore beaucoup. On a diminué d'une heure le temps d'attente hier puis on
avait ajouté 50 infirmières. On a fait 2 000 appels de plus. Aujourd'hui,
on ajoute 150 infirmières. Alors, c'est sûr que ça va beaucoup
s'améliorer. Hier, on a référé 3 000 personnes, là, pour avoir des
prélèvements, du dépistage. On a une capacité à ce moment-ci de dépistage, mais
on va l'augmenter, là, prochainement au niveau des cliniques de dépistage. Et effectivement
nos laboratoires, on est à 6 000 au niveau des analyses, mais on a une
capacité de 13 500 avec tous les laboratoires qu'on a. Alors, au niveau
des prélèvements aussi — c'était votre question — on va
améliorer le volume à court terme.
Le Modérateur
:
Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Une question délicate, mais j'ai besoin d'une réponse franche. On a des
informations à l'effet qu'il y a deux médecins d'urgence de l'hôpital de Granby
qui sont atteints, retirés, en contact avec des gens. Est-ce que c'est le cas? Et
est-ce que vous craignez un bris de service dans cette région-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, si vous me permettez, encore pour des raisons de
confidentialité, je ne veux pas rentrer dans trop de détails, mais il y a des professionnels
de la santé, effectivement, qui ont été atteints. Mais on ne prévoit pas de
bris de service actuellement parce qu'on a des plans de contingence dans le cas
de ces situations-là. Peut-être... C'est ça. Donc, dans les faits, actuellement,
là, on n'a aucun signal de bris de service. Et on peut prendre des gens de
l'extérieur. Il y a maintenant beaucoup de médecins spécialistes ou autres qui,
en fonction de l'annulation des chirurgies électives ou des choses électives,
vont pouvoir être mis à disposition. Mais chacune des situations est analysée,
enquêtée. Puis, bien entendu, notre priorité, premièrement, c'est la santé des
travailleurs et des patients comme tels puis d'offrir le maintien des services
comme tels.
Mme McCann : Moi, j'aimerais
juste prendre quelques minutes pour vous parler du réseau et parler aussi au
personnel. Moi, aujourd'hui, là, je tiens à les remercier, d'abord et avant
tout, l'ensemble du personnel, les infirmiers, les médecins, les préposés, les
auxiliaires, les infirmières auxiliaires, les organismes communautaires aussi,
hein, qui travaillent beaucoup en lien avec notre réseau. On le sait, les
banques alimentaires, les centres de crise, les centres d'hébergement, c'est
essentiel. Alors, moi, je veux remercier tout ce monde-là qui est l'oeuvre actuellement.
Je veux vous dire qu'on a reçu non
seulement 10 000 C.V., on a reçu 17 000 C.V., dans le réseau, de gens
qui veulent s'investir. Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'on n'est pas en
bris de service parce que les gens sont au rendez-vous, mais parce qu'on
réorganise aussi le réseau. Alors, on déleste des activités électives. On a
libéré déjà 4 000 lits. Il y a effectivement du personnel, là, qui n'a pas
le même secteur d'activité et qui peut venir en renfort par rapport aux
nouvelles activités, là, qu'on fait au niveau du COVID-19.
Et je veux rassurer vraiment le personnel
qu'on prend toutes les mesures nécessaires. On a des instructions qu'ils
connaissent et que, vraiment, on répète. C'est sur le site Web du ministère, c'est
aux bureaux de santé, c'est dans les équipes. Notre personnel, là, comme dit le
premier ministre, ce sont nos anges gardiens. C'est la prunelle de nos yeux.
Alors, on va avoir l'équipement nécessaire pour les protéger. C'est clair. Il y
a des trajectoires qui ont été revues pour justement dégager de l'équipement de
protection. Les instructions sont claires. On va leur fournir ce dont ils ont
besoin, surtout, évidemment, dans les secteurs critiques, mais partout où c'est
requis.
Alors, moi, je veux les remercier aujourd'hui
de l'effort considérable qu'ils font et leur dire qu'on est derrière eux.
Le Modérateur
:
Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Oui.
Cette semaine, vous avez ajouté beaucoup de services de prélèvement à l'auto. Mais
comment ça fonctionne pour les personnes qui ne peuvent pas aller se faire
tester en voiture et qui doivent… Est-ce qu'elles doivent prendre le transport
en commun? Si ces personnes-là prennent un taxi, est-ce qu'elles ont
l'obligation de divulguer qu'elles vont passer un test au chauffeur de taxi?
Puis est-ce que vous envisagez éventuellement d'établir un système pour aller
chercher certaines personnes chez elles pour les tester?
Mme McCann : Bien, écoutez,
ça, ce que vous soulevez, là, c'est important. Ce n'est pas venu à mes oreilles.
Mais, s'il y a des difficultés, on va y voir effectivement parce qu'on sait à
quel point c'est très, très important qu'on teste le plus grand nombre possible
de personnes justement pour diminuer la courbe, hein, ce dont on parle, là,
puis qu'on ait l'information.
Mais je laisserais peut-être à Dr Arruda
la question, là, du taxi. S'il y a des gens qui ont besoin d'un moyen de
transport, je le prends en note, et on va voir qu'est-ce qu'on peut faire pour
les rejoindre.
M. Arruda (Horacio)
:
Il faut comprendre aussi... J'aimerais ça, de façon générale, maintenir un
message important. Toutes les mesures qui ont été ordonnées et recommandées,
là, il faut les appliquer. Ça, je trouve ça important parce que les gens focalisent
beaucoup sur le test, les masques, etc., là. Je vous le dis, là, si vous voulez
vous protéger, c'est ça. On a dit qu'on suivait la situation de jour en jour.
Là, on en est à la suivre d'heure en heure. Puis, en fonction d'où on va être
rendus au point de vue épidémiologique, on va tester en priorité certaines
personnes.
Prenons, par exemple... Quand on était
dans une situation où il n'y avait aucune circulation ici, il fallait tester
les gens qui avaient des voyageurs et des symptômes. Si vous êtes
asymptomatique, il ne faut pas se présenter pour avoir le test. Et, à mesure
que l'évolution va venir, on va cesser de faire certains tests parce que ce n'est
plus nécessaire, mais on va aller vers une autre catégorie. Comme,
actuellement, on va se mettre à tester les patients qui sont hospitalisés, même
s'ils ne sont pas revenus de voyage, aux soins intensifs pour voir… parce qu'ils
auraient pu l'attraper de quelqu'un qui n'est pas revenu de voyage, puis on va
le savoir. On va commencer à tester les… On teste les professionnels de la
santé qui sont symptomatiques, qui ont des symptômes, ils ne sont pas
asymptomatiques, pour s'assurer qu'ils ne sont pas malades puis qu'ils ne vont
pas transmettre la maladie dans les centres hospitaliers.
Donc, les priorités de testage sont
analysées avec nos experts en fonction d'où on est rendus. Ça fait qu'il va y
avoir des variations. Vous vous souvenez, j'avais dit : Demandez-moi pas
ce que j'ai dit hier par rapport à aujourd'hui, c'est un phénomène très dynamique.
Et ces choix-là sont faits en fonction de l'utilité pour traiter les patients
puis pour connaitre qu'est-ce qui est en train de se passer dans la population.
C'est clair qu'avec une augmentation du nombre de tests on va détecter plus de
cas. Ça ne veut pas dire qu'on détecte plus de cas puis qu'ils n'étaient pas...
puis ça veut dire qu'il y a une grande augmentation subite, c'est qu'ils
n'étaient, peut-être, là, pas encore détectés.
Mais, jusqu'à maintenant, la situation est
sous contrôle, mais on la suit de très près. Mais ce que les patients, ce que
les gens peuvent faire pour nous aider le plus, c'est de respecter les
consignes. Comme disait le premier ministre, si vous avez des symptômes, restez
à la maison. S'il y a encore des gens qui se rassemblent, pas à l'extérieur,
mais dans des maisons pour faire des soupers, c'est comme ça que s'est
transmise beaucoup la maladie en Chine, écoutez ces consignes-là. Puis nous, on
va ajuster la question des tests en fonction des différentes populations puis
on va essayer de les communiquer clairement.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
messieurs dames. Hier, M. Arruda, vous disiez qu'on était encore dans une
transmission de première génération. Est-ce que que ça a changé depuis 24
heures? Est-ce qu'il y a, au Québec, des endroits ou un endroit où il y a de la
transmission de deuxième génération en ce moment?
M. Arruda (Horacio)
:
On est en train d'enquêter sur des situations actuellement. Puis je veux vous
dire une chose qui est importante. Oui, il est possible qu'à un certain endroit
on soit déjà à une deuxième génération. Est-ce qu'on est à une deuxième
génération qu'on peut camper et arrêter dans ce coin-là? Ce n'est pas tout le
Québec qui est en deuxième génération, parce que, quand vous regardez des
courbes aussi dans le monde, vous voyez la courbe d'un pays, O.K.? Quand on
regarde la courbe d'un pays, c'est très différent de la courbe qu'on fait au
Québec, qui est une province, même si on est une nation. C'est une province qui
a des caractéristiques. Puis on fait l'analyse personne, temps, lieu. La
situation, dans une zone géographique, peut être différente. On peut être à
seulement des cas qui sont arrivés par des voyages, puis il n'y a pas eu
d'autres cas ailleurs, puis ça va rester sans génération.
Puis on va vous le dire, quand est-ce
qu'on change de stade. Mais, à ce stade-ci, qu'on soit à un, à deux ou à trois,
même, à des niveaux régionaux, je veux dire, ou demain ou après-demain, là, les
mesures qu'on met en place demeurent les mêmes. Puis, je peux vous dire, les
gens ont beaucoup... pensent que la fermeture des frontières... C'est quelque
chose de perméable. Vous pourrez voir certains graphiques qui ont été faits. La
chose la plus importante, ce n'est pas nécessairement d'isoler une
ville — je ne dis pas qu'on n'arrivera pas à ça — c'est que
les gens restent chez eux parce que, comme il y a toujours du monde qui peut se
déplacer, bien, si vous êtes en contact avec ces personnes-là, vous allez
pouvoir faire la maladie. Si vous demeurez le plus souvent possible chez vous,
vous évitez les lieux. C'est ça qui est très important.
Pour ce qui est des autres décisions qui
auront à être prises par le premier ministre, et en préconsultation avec les
experts, sur l'isolement... Parce que, là, on va voir des situations locales
arriver, puis ça va exciter, ça va inquiéter les gens, et c'est tout à fait
légitime. Les maires, les gens vont prendre... Mais il faut faire une analyse
épidémiologique soutenue. On a plein de gens qui regardent les données d'heure
en heure.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour, madame messieurs. Vous avez parlé tout à l'heure des équipements, M.
Legault. On a cru comprendre que les équipements névralgiques... ce serait le
fameux respirateur. Vous avez dit que vous vous êtes renseignés, donc, auprès
de fournisseurs éventuels locaux. On en a combien? Il en faudrait combien pour
le pic? Est-ce qu'on doit en commander dans la réserve fédérale? Est-ce que
vous avez des chiffres là-dessus?
M. Legault : Bon, je pense
qu'il faut être prudent avec les chiffres parce que, bon, il y a des masques,
des respirateurs à beaucoup d'endroits dans le réseau, même dans certaines
villes comme Montréal. On a des commandes qui sont en cours. Il y a des
commandes qui sont confirmées. Il y a des commandes qui sont en suspens, qui
sont aussi, dans certains cas, contrôlées par Ottawa, qui redistribue aux
différentes provinces.
Donc, on regarde avec des scénarios... Comme
je le disais tantôt, pour le court terme, il n'y a pas de problème. Dans deux,
trois semaines, bien là ça dépend des scénarios qu'on envisage. Puis là, bien,
on ne veut rien exclure. On veut regarder les scénarios les plus pessimistes. Puis,
pour ces scénarios plus pessimistes, bien, on n'exclut pas d'en faire
fabriquer. On parle avec le gouvernement fédéral. On parle avec le gouvernement
de l'Ontario. Il y a des entreprises, déjà, qui nous offrent leur
collaboration, des entreprises qu'on a sollicitées. Mais les masques puis les
respirateurs, c'est certain, là, que tout le monde dans le monde va en
chercher. Donc, il faut suivre aussi ce qui se passe à New York, ce qui se
passe aux États-Unis, ce qui se passe en Europe.
Donc, ça évolue très rapidement. Mais,
pour l'instant, moi, je veux rassurer tout le monde, là, à court terme, il n'y
a pas de besoin d'équipement.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
J'aimerais ça que vous me parliez plus précisément de l'Estrie, qui a peut-être
5 % de la province, mais, je ne le sais pas, 20 % des cas. Et est-ce
qu'il y a des mesures particulières, plus fortes, qui sont envisagées pour
cette région-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Pour la région de l'Estrie, les mesures sont celles qu'on ferait n'importe où
si on aurait ce genre de situation là. L'Estrie, c'est un petit volume. Effectivement,
il y a plusieurs cas. Là, il faut comprendre d'où ils viennent, ces cas-là,
comment ils se sont générés.
M. Bossé (Olivier) : Pourquoi
il y en a plus.
M. Arruda (Horacio)
:
C'est ça. C'est associé à des facteurs... Probablement, suite à la relâche, les
gens ont peut-être eu, certaines personnes, des contacts. Il y a une analyse
qui est faite actuellement. Et ce que je veux que vous reteniez, là, c'est que
toutes les mesures qui devront être prises, à la fois dans le système de soins,
à la fois en termes communautaires, dans cette région-là, vont être prises. Là,
disons que c'est l'Estrie, là, où il y a quelque chose, on le regarde, O.K.?
S'il y a une chose qui arrive à une autre place... Et le Québec n'est pas tout
au même niveau, là, et ça, c'est important. Puis je vais répéter aussi une
autre chose. On va parler moins de voyageurs maintenant que d'autres, là. Les
baby-boomers qui reviennent, là, les mesures de 14 jours en isolement,
c'est très important.
Je ne veux pas faire une analyse ici
détaillée de la chose, de l'Estrie, mais ce que je veux passer comme message,
c'est que les équipes de santé publique sont en train de faire ce qu'on
recommande comme étant les plus hauts standards. Il y peut-être des gens qui
vont me dire : Pourquoi on n'isole pas l'Estrie ou on ne ferme pas
l'intérieur de la... On a dit un principe général : Évitez les voyages non
essentiels d'une région à une autre, O.K.? Mais, pour en arriver à une décision
de bloquer complètement et d'isoler l'Estrie, il faut avoir les bons critères
puis une bonne analyse. Il y a beaucoup d'information qui circule. Moi, je veux
qu'on base nos choses sur ce qu'on a, pas non plus sur les rumeurs, des fois,
là... C'est pour ça que les enquêtes se font. C'est sûr que vous êtes très
réactifs, comme médias, les gens en parlent puis etc. Mais il faut regarder
tous les cas, faire des dessins, des schémas pour être capables de le faire. Et
ça se fait, là, en continu, jour et nuit, pour prendre une décision en temps
opportun.
Mais, pour le moment, là, si jamais,
demain, on décidait autre chose, on va vous le dire. Peut-être même qu'on va le
faire avant même de l'annoncer en point de presse si c'est nécessaire. Mais,
pour le moment, c'est encore analysé de façon détaillée. Les petits foyers qui
peuvent être gros, selon vous, là, parce qu'on les voit gros parce que c'est
Granby, mais, si vous les placez dans une perspective québécoise, c'est encore
petit, mais on ne les néglige pas. C'est pour ça qu'il y a un directeur de
santé publique, dans chacune des régions, avec une équipe, qui me donne de
l'information. Mais, moi, cette information-là, il faut qu'elle soit validée. Elle
ne peut pas venir de ce que j'ai vu dans la revue de presse.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. Combien de personnes parmi celles qui sont hospitalisées se retrouvent
aux soins intensifs? Et, M. le premier ministre, vous parlez beaucoup des scénarios
pessimistes puis tout ça. Mais ça fait déjà quand même un certain nombre de
jours que la crise perdure, donc, qu'on voit... il y un certain rythme de
croisière. Plus réalistement, parce que les gens à la maison se posent toutes
sortes de questions, là, quelle part de la population pourrait être infectée,
là, d'ici l'été, là?
M. Legault : Écoutez, c'est
très difficile, là, parce que, quand on regarde ce qui s'est passé dans
d'autres pays, puis même, je dirais, quand on regarde juste les États
américains, ça fluctue beaucoup d'un État à l'autre. La chance qu'on a, c'est
qu'on a agi plus vite que les autres. Donc, ça devrait nous permettre d'avoir
une courbe qui est moins prononcée. Mais, écoutez, là, si on consulte cinq
experts, ils vont avoir cinq chiffres différents, probablement, là. Donc, c'est
très difficile.
Mais je veux peut-être ajouter une chose
sur ce qui a été dit par le Dr Arruda, là, parce que je ne veux pas qu'il
y ait de fausses rumeurs, là. Il n'est pas question, puis je lui ai posé la question,
de fermer la région de l'Estrie. Il n'est pas question de fermer la région de
Montréal. Donc, ça, c'est toutes des fausses rumeurs. C'est important de le
dire, ça.
M. Chouinard (Tommy) : ...les
soins intensifs.
M. Legault : Je pense qu'il y
en a... Combien? Six? Six, sur les 10, qui sont aux soins intensifs.
Le Modérateur
: Il nous
reste un peu de temps pour une deuxième ronde de questions. Je sais que vous en
avez pour vos collègues ou peut-être pour vous-même. On va retourner à
Geneviève Lajoie, du Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que vous envisagez de faire en sorte que les quarantaines soient
prolongées, pour les gens qui reviennent de l'étranger et qui auraient des
symptômes, à plus que 14 jours?
M. Arruda (Horacio)
: Bien,
c'est-à-dire que, si quelqu'un est revenu de l'extérieur et qu'il est placé en
quarantaine pour 14 jours, après 14 jours, le risque en lien avec le
voyage, il est éliminé, O.K., parce que, d'ailleurs, la majorité des gens
développent des symptômes avant ça, mais, pour être correct, il faut attendre
14 jours. Mais cette personne-là ne devrait pas commencer à se promener
partout, à gauche et à droite, à faire des rassemblements puis à faire des
soupers chez elle parce que le risque, il n'est plus seulement à l'extérieur,
il est ici. Ça fait que, dans les faits, le 14 jours en revenant de
voyage, il est obligatoire. On devrait le respecter. Ça, c'est vraiment majeur.
Puis vous ne devriez pas rester en contact avec quelqu'un qui n'est pas...
Disons, là, que la personne... Vous dites : Tu reviens de voyage? Attends,
etc. Après, ça va être les mêmes consignes qu'on va dire aux autres Québécois
qui n'ont pas voyagé.
Le Modérateur
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui, rebonjour.
On parlait des cas de première, deuxième, troisième génération tout à l'heure.
Il y a beaucoup d'inquiétudes qui se sont exprimées, là, depuis l'annonce de ce
décès dans la région de Lanaudière, autour de la résidence où vivait cette
dame, même chose à Côte-Saint-Luc, là, où on a appris qu'il y avait aussi un
cas dans une résidence pour personnes âgées. Est-ce qu'on est en présence, là
où ailleurs, de foyers d'éclosion à proprement parler?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est-à-dire qu'on a des cas. On commence à avoir ce qu'on appelle... Là, là,
c'est toute la question de l'image. Disons qu'on a un cas dans un centre
d'accueil puis qu'il n'y a pas d'autre cas secondaire, on a eu un cas. Un cas,
il y a eu trois, quatre personnes, on a une petite éclosion dans ce cas-là.
Puis j'aimerais parler des courbes, O.K.?
C'est sûr que, quand on regarde la courbe du Québec, qui correspond à
8 millions de personnes, on va voir, à cause de la hauteur, bien, la
quantité qu'on va mettre, on ne met pas ça dans un graphique qui écrase la
courbe, là, tu sais? Mais, si on compare la courbe du Québec aux courbes des
autres mondes, dans l'autre monde, vous voyez des grandes augmentations comme
ça, là. Même si on a, nous, une augmentation comme ça, par rapport à la courbe
qui est ailleurs, on est encore dans la petite basse parce que, c'est ça que je
veux que vous compreniez, la courbe d'un pays puis la courbe d'une province,
c'est la sommation des courbes qu'on a ailleurs dans les petites provinces. Ce
que je veux juste vous illustrer, c'est que c'est sûr qu'on va voir : Aïe!
Ça monte, on en a 12. Mais déjà, puis je ne veux pas parler trop à l'avance, on
remarque que c'est en train de monter un peu moins vite que ça remontait même
si on a augmenté le nombre de tests, etc.
Ça fait que c'est tout ça qu'on regarde.
Ça fait que nous, on agit en amont, en anticipant beaucoup, beaucoup, là. Mais
actuellement, là, ce qu'on veut, c'est aplatir la courbe — donc on a
besoin de vous autres — s'assurer qu'on a les soins prêts une, deux,
trois semaines à l'avance pour ne pas être pris à recours, puis planifier déjà,
si jamais on aurait un scénario plus sévère, d'avoir du matériel
supplémentaire. Mais, en date d'aujourd'hui, on est en capacité à la fois de
faire les enquêtes puis de faire ça. Mais on surveille ça au jour le jour, et maintenant,
je vais vous dire, d'heure en heure, pour ne pas dire en quart de travail. Et c'est
pour ça qu'on va tenir des points de presse souvent. Puis peut-être qu'un jour
on va se mettre à agir puis on va être obligés de faire un autre point de
presse pour annoncer quelque chose. Mais la situation est sous contrôle.
Je veux rappeler ce que vous devez faire.
Lavez-vous les mains. Si vous êtes malade, n'allez pas à l'extérieur. Pratiquez
l'étiquette respiratoire. Et écoutez-nous. C'est ce que vous pouvez faire. Ne
tombez pas en panique. Faites-le adéquatement. Faites de la distanciation
sociale physique, mais restez connectés entre vous par les réseaux sociaux. Et
les activités qui seront mises en place vont vous aider à mieux vivre cet
élément-là.
Le Modérateur
: Question
courte, réponse courte, si possible, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Oui, parlons d'espoir. Il y a des médicaments qui sont actuellement testés dans
le monde : le Klaretra, ce n'est pas disponible, ça a servi au SRAS, on ne
sait pas trop, Remdevisin — je pense que je le prononce bien — qui
est testé aux USA, et la chloroquine, qu'on a actuellement au Québec et qu'on
pourrait tester beaucoup plus rapidement. Il semble que les tests en France
fonctionnent très bien. Pourquoi on n'accélère pas justement les essais sur ce
médicament-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, si vous me permettez, notre institut national a fait une revue de
littérature très, très précise par rapport à ça. Les cliniciens vont avoir des
«guidelines». Il y a des études qui se font ailleurs, mais aussi avec des
chercheurs canadiens, par rapport à différents antiviraux, là. On n'est pas en
arrière de la parade, là. La chloroquine est rapportée comme étant très
efficace dans certaines situations, mais elle ne peut pas être donnée à
n'importe qui. Ce n'est pas un médicament spécifique comme tel. Mais je veux
juste que vous sachiez que nos meilleurs experts, qui font notre protocole de
médicaments... Puis on est en train de travailler aussi dans le domaine de la
recherche. On... pas en arrière chez nous par rapport à l'utilisation de ces
médicaments-là.
Il faut faire attention à ce qui est
publié des fois avec des sources. Nous, on veut avoir... par rapport à la
donnée probante. La chloroquine va être utilisée dans certains cas très
sévères, mais la chloroquine n'est pas nécessairement efficace dans certains
niveaux de maladie. Et c'est là qu'il faut regarder l'information, dans le
milliard d'informations, celle qui est associée aux sources crédibles d'enquête.
Mais on a des contacts. Il y a des chercheurs canadiens qui sont ailleurs. C'est
très important. Et le médicament, ça va probablement, espérons-le, arriver
avant le vaccin.
Le Modérateur
:
Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) :
Oui. On reçoit des messages de gens inquiets, dont les parents vivent en CHSLD,
puis, apparemment, l'habitude de manger ensemble à la cafétéria perdure. Il ne
faudrait pas resserrer les façons de faire dans certaines résidences pour
personnes âgées? J'ai dit CHSLD, ce n'est pas spécifiquement... Je parle de
résidences pour personnes âgées.
Mme McCann : Oui, oui.
Alors, écoutez, moi, je suis en contact avec Mme Blais, Marguerite Blais, puis
on le sait, que c'est un gros changement. On le sait. Alors là, vraiment, on a
des gens sur le terrain. On sait qu'il y a beaucoup de gens qui se sont
mobilisés, qui ont compris. D'ailleurs, moi, j'entendais qu'à certains endroits
les corridors sont vides. Mais il y a peut-être justement certains endroits où
ce n'est peut-être pas complètement compris. On va le dire comme ça. Alors, on
va faire des vérifications. Puis c'est vraiment important, hein, de ne pas
aller en grand rassemblement dans la salle à manger, là. Alors, on va faire des
vérifications. Moi, je parle très souvent à Mme Blais, et l'équipe, là, du ministère
va faire toutes les vérifications de ces situations-là.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix. Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Mme
McCann, on me signale, entre autres, dans certains hôpitaux de Montréal, que
les hôpitaux continuent à facturer pour le stationnement, là. Puis il y a des
gens du système de santé, entre autres au CUSM, qui me disent : Peut-être
que la meilleure façon d'éviter que les gens prennent le transport en commun,
ce serait de mettre les stationnements gratuits.
Mme McCann : Bien, écoutez,
c'est sûr que ça arrivait fin juin, hein? On l'avait dit, d'ici fin juin... Puis
d'ailleurs on devait commencer certains stationnements parce que c'était plus
réalisable, là, parce qu'on ne pouvait pas toutes les faire en même temps, à la
fin...
M. Lacroix (Louis) : Je parle
pour le personnel.
Mme McCann : Ah! d'accord. Moi,
je pensais que c'était pour la population. Bien, écoutez, on va regarder ça. Ce
n'est pas quelque chose, là, qui était prévu, hein? À la fin juin, on avait
fait tout le montage. Mais on va regarder ce qu'on peut faire, là. C'est ce que
je peux vous répondre aujourd'hui, là. On va l'analyser.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) : Dites-moi,
hier, Dr Arruda, vous avez parlé de... On est prêts à prendre des mesures de
guerre. Là, ça a eu une certaine résonance. Est-ce qu'il y a des démarches qui
sont actuellement faites avec l'armée canadienne, par exemple, où est-ce qu'ils
sont prêts à intervenir? Est-ce qu'il y a un préavis qu'on doit leur donner?
Quelles sont les procédures, au fait?
M. Arruda (Horacio)
:
Je veux juste clarifier peut-être les choses. On m'a demandé si on pouvait
aller jusque-là. J'ai dit : Comme je ne peux pas prévoir l'avenir, on
pourrait aller jusque-là. Mais on n'en est vraiment pas là, O.K.? On n'en est
vraiment pas là. Mais, dans des situations, par exemple, où... Puis on n'est
pas là parce qu'on a préparé notre population. Imaginez-vous, là, qu'on aurait
attendu que les gens... on aurait annoncé toute une série de patentes du jour
au lendemain, O.K., puis que le monde n'aurait pas compris le sens de ce qu'on
est en train de faire, puis que, là, il y a des émeutes qui s'installent, nos
policiers ne sont plus capables de contrôler... les gens sortent dans la rue
pour manifester, c'est dans ces situations-là qu'on utilise les mesures de
guerre. Mais on n'est pas là. On est en prévention. On est hyper en prévention.
Puis, ce que je veux vous dire, on est tellement précis, là, c'est rare, là...
C'est le traitement qui, souvent... mais la prévention, c'est la meilleure
chose à faire. Puis ici, là, si on ne fait pas la prévention, on va avoir des
problèmes avec le traitement parce qu'il n'y en a pas, de traitement, puis il
n'y en a pas, de vaccin, puis on peut avoir des courbes élevées. Donc, ce que
j'ai dit, c'est vraiment dans une perspective de... question de... C'est-u
possible? Oui, mais jamais... On est vraiment, vraiment très loin de ça.
Le Modérateur
: Merci.
Rapidement, Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Les
employés des SAQ demandent que ça ferme. Est-ce que ça va se faire?
M. Legault : Bien, pour
l'instant, les magasins restent ouverts, là, la SAQ comme les autres magasins.
Le Modérateur
:
Dernière question, Tommy Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
bonjour. Il y a plusieurs travailleurs de l'État qui nous écrivent pour dire
que ça tarde complètement, le télétravail. Puis on a vu qu'il y a au moins,
dans deux édifices gouvernementaux, des employés qui ont été testés positifs,
là, à la COVID-19. M. Legault, êtes-vous déçu de la réponse qui a été
faite par les ministères et organismes à votre appel à favoriser au plus grand
nombre le télétravail?
M. Legault : Non. Mais, écoutez,
j'en ai discuté encore avec Christian Dubé, puis Éric Caire travaille
là-dessus. Il faut s'assurer évidemment de protéger les données des Québécois.
Donc, est-ce que, dans cinq ans, on serait plus avancés pour être capables de
travailler davantage à la maison? Certainement. Donc, on essaie de faire le
maximum de ce qu'on est capables de faire tout en protégeant les données. Et
moi, je pense que la réponse est très bonne. Il y en a beaucoup qui travaillent
à la maison actuellement.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, en anglais, Phil Authier, Montreal Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. I think the
English-speaking community probably appreciates the little bit of English that
you've added in your statements, especially in the crisis.
M. Legault : Right. I'll continue to do it.
M. Authier (Philip)
: Mr. Arruda was speaking about the «foyers». We're seeing a development
of small hot spots where the virus is emerging. We have a situation in Côte-Saint-Luc
in particular. The Cavendish Mall has been closed. There was a case of
someone in a synagogue, I believe. How are you targeting… And do you have
different tactics? Do your workers have different tactics to deal with
particular zones like that? And is there any chance that you would have to
start closing stores in those… Mr. Laforest spoke about Granby. Would
there be something specific in, like, a zone where you see there's a growth of
numbers?
M. Arruda (Horacio)
: The most important thing is to get a good diagnosis of the
situation, not the rumors, being able to understand what is happening. And it's
true that it could be applied, but always with the same protocols, always with
the same approach. It could be applied differently from one region if there are
those small spots, who seem very big when you're in Granby. But, if you're in Québec City, or seeing all things
around together, and if you're not in Canada, it's a mini, mini, mini spot, so…
But we will analyze everything. And, as I'm telling you always, this is
person, time and place issues. So when, in one place, we obtain the levels
where we must do something else, we're going to do it. But it's not meaning
that Montréal, Granby, Estrie, Gaspésie, Chicoutimi is going to be on the same
place, time and... So it's normal that there's going to be a different thing.
But, when there is the same thing everywhere, it's because it's almost at the
same level everywhere.
Le Modérateur
: Now a question
sent by email from Raquel Fletcher, Global News. Should pregnant women,
particularly those working in the health sector, be sent home as a precaution?
M. Arruda (Horacio)
:
This is managed based on the epidemiology, and we want to protect the woman,
the baby. There's already adaptations of those persons, where they're going to
be. This is taken into account with our recommendations everywhere. But, as
there was no circulation of the disease at that time, there is still people getting
to hospitals, but not treating COVID-19. But, if things change, we're going to
apply precautions to that person.
Le Modérateur
: Cathy
Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Philip
asked about Côte-Saint-Luc. If the mayor of Côte-Saint-Luc wants to put
Côte-Saint-Luc in quarantine, what do you tell him today?
M. Arruda (Horacio)
:
No. I think we're going... First of all, I want a good diagnosis. I want my
people of public health giving me the right information, what he's doing, what
is the level of inquiry they can do. And then that is going to be discussed
with us at the central level. I think it would be dangerous for mayors to take
those decisions without being in touch with us.
Mme Senay (Cathy) : Why?
M. Arruda (Horacio)
:
Why? Because it's important to have not only the aspect of your own city, but
what is going on around. And sometimes it's going very fast. There are rumors
or stories mixed-up with other ones. But I think that a city will... From my
perspective, my Prime Minister can take another decision, but actually it's an
exceptional situation. We never had this, I would say, in the world. And I
think it needs to be not a decision taken in a corner because I'm afraid of
everything or because I don't have all the data to take a decision.
Le Modérateur
: Another
question for CTV sent by email. Are you looking at adding an online triage tool
similar to the other public health ministries for people to decide if they need
testing?
Mme McCann : Yes, we are,
actually, and it's in development right now. And it's going to really, really
increase the volume of the people who are going to be sent to the testing. But,
at the same time, it's going to screen very well. And I think we're going to be
able to confirm to you very, very soon that this is effective and
it's working very well. We're testing it right now.
Le Modérateur
:OK. Another
question in English. Mr. Authier.
M. Authier (Philip)
: Yes. It's for Mr.Legault. We saw last week a story about you and
the Deputy Premier, Mme Guilbault, not working too closely together to protect
yourself and Mme Guilbault in case someone was to get sick. I'm just wondering
how are you holding up. You're working very hard. How are you doing?
M. Legault : I'm in good shape and I don't see any problem. But I think it's to
be responsible, yes, we plan that. If something happens to me, Ms. Guilbault
will replace me. And we are doing that also for Dr. Arruda, for Danielle, for
the key people. I think it's important to have a backup. But I feel very well.
Le Modérateur
: Last question, Cathy Senay.
Mme Senay (Cathy) : Premier Legault, you said yesterday that you want Quebeckers to avoid any nonessential
regional travel in Québec. The
weekend is coming. Perhaps some children would like to help their parents
living in other regions. I had this reflection. I had to stop myself. So what
do you say? How do you… going to enforce this?
M. Legault : I'm saying: Please don't travel between regions. It's important
right now that... And you see the figures. The figures are quite different from
one region to the other. But, even if you take the worst place, it's not a
situation where we have to close the regions. That's important. But, of course,
it will evoluate in the next few days, few weeks. So we have to be careful and
limit traveling.
Le Modérateur
: That's it. Thanks, everyone.
M. Legault : I know that one of my boys' birthday is Sunday and, unfortunately,
I won't be able to see him. He's in Montréal. I'm in Québec City.
But that's life.
Le Modérateur
: Merci,
tout le monde. Merci pour votre collaboration.
(Fin de la séance à 13 h 47)