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Conférence de presse de M. David Cliche, ministre de l'Environnement et de la Faune

Bilan de la qualité de l'eau potable au Québec

Version finale

Le mardi 6 mai 1997, 11 h 04

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures quatre minutes)

Le modérateur: Je vous présente les gens qui sont à l'avant. M. Hubert Demard, président de l'Association québécoise des techniques de l'eau; M. David Cliche, ministre de l'Environnement et de la Faune; M. Bernard Voyer, qui est explorateur et qui est aussi porte-parole de l'AQTE et, enfin, M. Simon Théberge, qui est biologiste au ministre de l'Environnement et de la Faune. C'est lui qui a rédigé, entre autres, le rapport sur la qualité de l'eau potable que M. Cliche va rendre public dans un instant. Ces personnes-là vont vous adresser brièvement la parole et à la suite de ça il y a une période de questions. Alors, M. Demard.

M. Demard (Hubert): Merci, M. Cliche. Merci, M. Voyer. Merci, Simon. Pour les humains, comme pour les plantes et tous les organismes vivants, l'eau est la source même de la vie et en particulier celle que l'on consomme, celle qui est en contact direct ou indirect avec l'organisme, c'est la forme la plus vitale pour l'humain. La semaine que nous lançons aujourd'hui vise à rappeler à tous qu'au Québec l'eau du robinet est d'une qualité que plusieurs nous envient mais que nous devons en faire un bon usage si l'on veut respecter environnement et finances.

M. le ministre vous parlera de la qualité de cette eau ainsi que des efforts collectifs qui sont mis pour contrôler cette qualité. Au nom de notre association, je développerai spécifiquement le volet du meilleur usage que nous devons faire de cette eau. Un premier mot pour mieux situer notre association. Avec nos 1 500 membres, elle regroupe l'ensemble des acteurs du domaine de l'environnement et plus particulièrement dans le domaine de l'eau. On y retrouve par exemple 300 employés municipaux dont le travail et la fierté consistent, 365 jours par an et 24 heures sur 24, à traiter et distribuer cette eau potable. On y retrouve aussi ceux qui conçoivent et qui construisent les ouvrages. C'est donc au nom de tous ceux qui participent à vous assurer ce service que je vous demande de respecter l'eau potable et d'en faire un meilleur usage.

Nos municipalités québécoises produisent plus de 1 000 000 000 m³ d'eau potable par année. Pour vous donner une idée du volume, si cette eau était en bouteilles et qu'on aligne ces bouteilles-là les unes à côté des autres la chaîne ferait 2 500 fois le tour de la Terre. Nous sommes actuellement parmi les plus grands usagers de la planète. Ce «nous» inclut les différents usagers des réseaux municipaux, les résidences, les industries, les commerces, les institutions et les municipalités elles-mêmes, par exemple le nettoyage de rues, les parcs, les terrains de jeux.

Selon les statistiques d'Environnement Canada, la production municipale d'eau per capita, au Québec, dépasse de 40 % celle de l'Ontario. Oui nous avons des nappes, oui nous avons des lacs et des rivières en abondance et, sauf exception, nous ne sommes pas à la veille d'en manquer. J'aimerais cependant attirer votre attention sur le fait que nos municipalités dépensent annuellement en dettes, en électricité, en salaires, en produits et services, plus de 400 000 000 $ pour produire et distribuer cette eau et peut-être un autre 250 000 000 $ pour l'épurer une fois que cette eau-là se retrouve à l'égout. Par-dessus ça, il faut penser que les gouvernements fédéral et provincial donnent des subventions pour la construction de ces ouvrages-là, si bien que je ne serais pas surpris que le chiffre total de ce que ça coûte via les taxes municipales, les impôts et tout, soit de l'ordre de 1 000 000 000 $ par année pour l'ensemble des municipalités. Donc, pour gaspiller de l'eau, ça prend deux choses: Ça prend de l'eau et de l'argent. Nous avons l'eau et au moment où les municipalités doivent couper 500 000 000 $ dans leurs dépenses, je pense que ça serait le bon moment pour accélérer le processus d'économie.

Dernière question: Cette surconsommation nous confère-t-elle réellement une qualité de vie supérieure? Pas réellement quand on sait que cette surconsommation est due en partie à de l'arrosage inutile, des fuites dans les réseaux d'aqueduc, l'usage des fameuses toilettes pour autre chose que des besoins naturels – n'oublions pas que les toilettes représentent 40 % de l'usage qu'on fait à l'intérieur d'une maison – des urinoirs qui, dans un paquet d'édifices publics, déclenchent 24 heures sur 24, des robinets et des toilettes qui coulent. Donc, si on regarde bien, pas besoin de se serrer la ceinture et de se priver ni de bain, ni de douche. Non, seulement faire un bon usage de l'eau.

Passons maintenant au programme que nous annonçons aujourd'hui qui comprend trois volets: La Semaine internationale de l'eau potable que nous lançons aujourd'hui et dont les activités se poursuivront à Montréal demain et à Sherbrooke jeudi. C'est une première au Québec et nous rejoignons le reste de l'Amérique du Nord et nous comptons bien faire de cette semaine l'occasion de parler d'eau potable.

Deuxième volet: La campagne estivale de sensibilisation des usagers qui en sera cette année à sa 20e édition pour l'ensemble du Québec et à sa 23e dans la région ici à Québec puisque c'est de là que l'idée est née en 1974. La campagne sera cette année placée sous le signe du pouce bleu qui est à l'eau potable ce que le pouce vert est aux plantes.

Troisième volet: Un réseau d'informations techniques. C'est également une première cette année. Ce réseau va permettre à tous les spécialistes et techniciens municipaux d'échanger de l'information sur les meilleurs moyens d'identifier et de réduire la surconsommation sur toutes ses formes. Il y sera question, par exemple, de recherches de fuites, d'impacts des compteurs, de la réglementation et des appareils économiseurs d'eau. Nous nous attendons à la participation d'environ 150 municipalités à ce programme qui en plus, génère des emplois d'été dans chacune des régions du Québec.

Je tiens à saluer nos partenaires dans ce programme: Environnement-Québec, Environnement-Canada, le ministère des Affaires municipales, qui vient justement d'ajouter dans son programme d'infrastructures un volet économie de l'eau et favoriser également les travaux de traitement d'eau pour les petites municipalités. Parmi nos partenaires, on retrouve également l'American Water Works Association, dont nous sommes membres.

Le dernier message pour vous tous, c'est: S'il vous plaît, aidez-nous à passer le message du bon usage de l'eau et du pouce bleu. Nous sommes à votre disposition pour vous fournir tout le matériel dont vous pourriez avoir besoin. Merci.

M. Cliche: M. le président de l'AQTE, merci. Je vais essayer de vous résumer en quelques mots ce document que j'ai parcouru de long et en large, qui est un excellent document. On va vous en faire une présentation, M. Théberge va vous en faire une présentation rapide mais voici ce qu'on peut retenir, je pense, de ce bilan, en cette Semaine internationale de l'eau, avec comme porte-parole, M. Voyer, grand explorateur parmi les explorateurs qui est, pour les Québécois, source de fierté et source de rêverie et d'espoir aussi parce que c'est avec lui qu'on a traversé l'Antarctique et c'est bientôt avec lui qu'on va monter l'Everest, ça, j'en suis sûr, en esprit.

Le règlement sur l'eau potable est en place depuis 1984. C'est donc aujourd'hui qu'on vous présente le deuxième bilan. Il y en a eu un premier en 1989, qui s'est terminé en 1989; il y en a eu un deuxième en 1994, qu'on rend public aujourd'hui, deux ans et plus après la fin des statistiques parce qu'il faut que vous réalisiez que, pour faire un tel bilan, il faut faire une compilation et une analyse fine de près de 120 000 échantillons et analyses techniques dans le ministère, c'est ce qui explique le temps.

D'abord, pour vous donner une idée en gros de ce que ce règlement dit, c'est que tous les exploitants d'un réseau d'aqueduc doivent, dépendamment de l'importance de ce réseau, faire état des analyses qu'ils font de la qualité de l'eau. C'est ainsi que, pour la ville de Montréal par exemple, la dernière année, en 1996, seulement pour la ville de Montréal, c'est 2 400 échantillons d'eau qui sont analysés et dont les résultats sont subséquemment analysés et colligés par le ministère de l'Environnement et de la Faune et, comme je vous l'ai dit, à l'échelle du Québec, c'est 120 000 échantillons annuellement qui font l'objet de l'analyse.

Il y a 2 347 réseaux d'aqueduc au Québec, qui desservent 6 218 000 Québécois. Il est très intéressant de noter, parce que, plus tard, je vais y revenir, qu'il y a 2 183 de ces réseaux, pratiquement 2 200 réseaux qui desservent moins de 5 000 personnes, ce que nous appelons dans notre jargon les petits réseaux et il n'y a que 164 réseaux qui desservent plus de 5 000 personnes. Quelles sont les sources d'approvisionnement de ces réseaux? Rapidement – je vous résume ce que j'ai moi-même lu et retenu d'essentiel – 20 % de l'eau municipale dans ces réseaux vient de la nappe phréatique, 35 % vient des eaux de surface: lacs, ruisseaux, rivières, et – c'est intéressant de noter – 45 % de l'eau qui est dans les réseaux d'aqueduc au Québec provient du fleuve Saint-Laurent, 96 % des Québécois sont desservis par un réseau d'aqueduc alors que les autres 4 % s'approvisionnent, eux, directement, par des puits individuels au niveau de la nappe.

Que dit le bilan? En gros, c'est qu'il y une à ce moment-là de la qualité de l'eau potable au Québec et que, de façon générale, la qualité de l'eau potable est généralement bonne. Ce que le bilan également démontre, c'est que, suite au premier bilan de 1989, le ministère de l'Environnement et de la Faune avait décidé de resserrer le suivi qui est fait au Québec de la qualité de l'eau potable. Et je vous signale, images à l'appui, que les chiffres sont probants. Au graphique que vous retrouvez dans ce rapport, par exemple aux pages 12 et 13, vous remarquerez que depuis 1990, il y a une diminution continue du nombre de demandes d'ébullition du taux de dépassement. Il y a donc une amélioration continue de la qualité de l'eau et c'est grâce au resserrement de l'application de ce règlement et, bien sûr, de la collaboration continue des propriétaires, qu'ils soient municipaux, privés ou industriels de ces réseaux d'aqueduc pour l'amélioration de la qualité.

Ce qu'on remarque également dans ce bilan, c'est qu'il y a une nette amélioration au niveau de l'information qui est donnée au public quant à la qualité de l'eau qu'ils boivent. Il y a une accélération notamment dans les délais que les municipalités ou autres propriétaires de réseau prennent pour informer la population de faire bouillir l'eau, ce qu'on entend le plus souvent dans ce domaine, souvent dans les périodes printanières. C'est ainsi que de 500 à 600 avis d'ébullition annuels qui sont transmis à la population le sont de façon plus rapide.

Je vais laisser à M. Théberge le soin de continuer sur les aspects techniques. Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'il y a trois pistes d'action fondamentales dans lesquelles le ministère de l'Environnement et de la Faune est engagé pour l'amélioration de ce bilan et, espérons-nous, que dans cinq ans on pourra conclure qu'on a encore une fois amélioré la qualité de l'eau potable au Québec. D'abord, un travail continu des directions régionales du ministère de l'Environnement et de la Faune avec l'ensemble des exploitants de réseaux d'aqueduc au Québec. Comme M. Demard vous l'a dit, le président de l'AQTE, cette année avec le renouvellement du programme d'infrastructures Canada- Québec, infrastructures municipales, il y a une classe de projets, au niveau du traitement des eaux potables, qui est maintenant admissible à ce programme, et on espère que les problèmes résiduels que, disons-le, on retrouve souvent dans les petits réseaux de moins de 5 000 personnes desservies, se serviront de cette occasion pour faire en sorte qu'ils améliorent les équipements de traitement d'eau potable, pour donner une eau potable de qualité.

Deuxième piste d'action, c'est de participer, avec l'AQTE, avec les municipalités, à la sensibilisation de l'économie de l'eau potable. Quand on marche toujours dans le trèfle jusqu'aux genoux, comme disait l'expression, on ne réalise malheureusement pas qu'on vit dans l'abondance. Or, les Québécois doivent réaliser qu'il y a un coût au traitement de l'eau potable, et que cette eau potable qui passe chez nous s'en va dans des usines d'assainissement des eaux dont on est en train de terminer la mise en place. Au moment où on se parle, c'est 80 % des eaux usées municipales qui sont traitées, et au virage du millénaire, à la fin de 1999, c'est 98 % des eaux municipales au Québec qui seront traitées, ce qui fera de l'État du Québec l'État le plus avancé en termes d'épuration de ses eaux municipales. Nous avons également l'intention de faire en sorte que les autres secteurs qui peuvent être source de contamination des eaux, soit des eaux souterraines ou des eaux de surface qui sont elles-mêmes source d'approvisionnement pour notre population, soit le secteur industriel et le secteur agricole, eux aussi confirment le virage qui est maintenant amorcé. L'eau est une richesse collective, est une richesse du patrimoine qu'il faut protéger, qu'il faut conserver.

Et maintenant, je laisse à M. Théberge le soin de faire une présentation technique de ce rapport que j'ai essayé de résumer dans ces grandes lignes, certainement en ce qui concerne les aspects positifs et en ce qui concerne les défis que ce rapport nous pose, à titre de collectivité, pour l'amélioration du bilan. Et je laisse la parole à M. Théberge qui m'a promis qu'à l'intérieur de cinq minutes – il l'a promis à son ministre – il allait nous faire une présentation technique.

M. Théberge (Simon): Je vous remercie, M. le ministre. Afin de compléter la présentation qui vient de vous être faite, je vous informe d'entrée de jeu que c'est le second bilan de la qualité de l'eau potable qui fait l'objet de la conférence de presse actuelle. Le second bilan, comme le premier qui a été rendu public en 1989, se base sur deux sources principales d'information. En 1984, le gouvernement du Québec a été la première province à adopter un règlement sur l'eau potable, et ce règlement-là stipulait un contrôle de qualité pour les paramètres conventionnels. Alors, les paramètres conventionnels sont des coliformes et des métaux. Donc, la première source d'information, ce sont les données transmises par les 2 347 exploitants, dont la moitié sont municipaux, au ministère de l'Environnement. Nous avons utilisé ça pour faire un bilan. Ça a des avantages et des petits inconvénients dont je vais vous parler tantôt.

La deuxième source d'information. L'année suivant l'adoption du Règlement sur l'eau potable, donc en 1985, nous avons mis sur pied un programme de surveillance pour analyser les substances chimiques qui sont plus complexes à analyser, qui demandaient des développements. Donc, le ministère a complété la connaissance générée par le Règlement sur l'eau potable à même son propre programme de surveillance.

Prochain acétate. Je vous précise très rapidement que sur les 2 347 réseaux, le haut de la tarte ici, c'est 50 % de réseaux qui sont municipaux. Le reste, le quart, ce sont des réseaux privés. Donc, des petits réseaux d'aqueduc privés qui desservent des citoyens. Le reste du quart, ce sont des entreprises ou des institutions qui possèdent leur propre prise d'eau. Donc, elles sont tenues de fournir au ministère des données de qualité. Donc, je répète ce que M. le ministre a dit: C'est que même si la moitié des réseaux sont municipaux, il demeure que les municipalités desservent 96 % de la population du Québec reliée à un réseau d'aqueduc.

Prochain acétate. Au niveau des résultats découlant du contrôle réglementaire, le paramètre qui est le plus fondamental, important à suivre, ce sont les coliformes qui sont des indications de la qualité microbiologique desservie par les exploitants. On observe sur le premier histogramme, en fonction des années, le nombre de réseaux qui ont dérogé au moins à une reprise aux normes microbiologiques. Donc, l'eau dans laquelle on retrouvait des coliformes. Les coliformes ne rendent pas nécessairement malade, mais ce sont des indicateurs de la qualité de l'eau. Donc, en 1989, par exemple, il y avait 400 réseaux; en 1992, il y en avait un petit peu plus que 600; et puis en 1994, c'est redescendu à 400 réseaux et quelques.

Si on regarde cet histogramme-là, on conclue que l'eau se serait comme détériorée durant les trois premières années parce qu'il y a plus de réseaux qui dérogeaient, et par la suite, elle se serait améliorée. En fait – et c'est là l'interprétation que nous devons faire puisque ce sont des données colligées pour des fins de contrôle réglementaire – cet histogramme-là nous informe non seulement sur la qualité, mais sur le type de suivi effectué. Or, l'histogramme du bas nous démontre qu'entre 1989 et 1990, il y a eu une augmentation des infractions émises. Donc, l'histogramme du bas illustre le nombre d'avis d'infraction émis par le ministère aux exploitants de système de distribution lorsque ces exploitants-là ne respectaient pas les obligations réglementaires. Exemple: S'il y a des coliformes, l'exploitant est tenu d'informer la population.

Donc, à partir de 1990, il y a eu un suivi beaucoup plus serré du ministère qui s'est traduit par une augmentation du nombre de réseaux qui dérogeaient. Pourquoi? Parce qu'on disait aux municipalités, aux exploitants: Respectez les facteurs d'analyse. Plus tu analyses, plus il y a des chances que les problèmes de qualité ressortent.

Donc, ce resserrement a affecté les trois premières années et fort heureusement, en maintenant un même niveau de contrôle, on s'est aperçu que le niveau d'infractions émis a diminué, donc que les exploitants respectaient plus, et malgré que l'analyse ait été faite plus fréquemment, on a aussi observé une diminution du nombre de réseaux qui dérogeaient, ce qui nous fait penser que, sur toute la période, si le contrôle avait été constant, l'amélioration de la qualité aurait sorti de façon plus évidente.

Prochaine acétate. La prochaine acétate illustre deux détails de l'acétate précédente. Donc, ici, nous avons le nombre d'avis émis par groupe de réseaux. On a les petits réseaux entre 0 et 1 000, les réseaux entre 1 000 et 5 000 et les réseaux plus grands que 5 000. On voit tout de suite que ce sont surtout les petits réseaux qui dérogent plus souvent. Pourquoi? Parce qu'il y a beaucoup plus de petits réseaux, d'une part, donc, la majorité des réseaux au Québec sont petits tels que l'illustrait M. le ministre tantôt et que ces petits réseaux-là sont plus susceptibles d'avoir soit un puits dont la tubulure est moins étanche, soit un système de distribution dont les équipements sont plus ou moins efficaces. Donc, ce sont surtout les petits réseaux qui sont visés. Plus les municipalités sont grosses, plus on observe que le respect des normes réglementaires est adéquat.

On va juste lever un peu l'acétate. Ici, on a en abscisse, en bas les mois de l'année et on a, en ordonnée, le nombre de dérogations. Alors on observe que c'est au milieu de l'été, au mois d'août, qu'il y a plus de dérogations au niveau des normes microbiologiques. Pourquoi au mois d'août ou plutôt la période estivale? C'est parce que plus l'eau est chaude, plus les microorganismes peuvent se multiplier et même, dans un réseau d'aqueduc, s'il manque un peu de chlore, les microorganismes peuvent se multiplier et aussi durant l'été, il y a des travaux publics qui sont faits. Il y a des aqueducs qui sont réparés et ça peut générer une contamination. Donc, l'été est plus à risque pour ces deux raisons là.

La prochaine acétate. Ici, nous avons le contrôle physicochimique. Donc les paramètres autres que les coliformes que les exploitants doivent analyser, ce sont les métaux, turbidité nitrate, donc aussi, on fait un contrôle. L'acétate précédente nous indiquait qu'il y avait entre 19 % et 28 % des réseaux qui peuvent déroger à la norme microbiologique une fois par année ou un peu plus. Au niveau physicochimique, c'est 10 fois moins. Donc, il y a entre 2 % et 3 % des 2 347 réseaux qui vont dépasser la norme microbiologique environ une fois, peut-être deux fois par année. Donc, c'est très, très peu au niveau de ces substances-là.

Prochaine acétate. Alors, comme le temps s'écoule, j'arrive tout de suite aux conclusions pour ce qui est du constat par rapport aux normes microbiologiques et aux normes physicochimiques qui sont respectées via le règlement sur l'eau potable. En gros, la qualité de l'eau de consommation distribuée au Québec est généralement de bonne qualité. Les trois quarts des réseaux visés par le règlement distribuent en tout temps une eau de bonne qualité.

Évidemment, vous allez poser la question tantôt: Qu'est-ce qui en est des 25 %? Je vous dis tout de suite qu'un distributeur d'eau, c'est un métier qui est ingrat parce qu'il faut que l'eau soit bonne tous les jours de l'année. Or, pour ceux qui ont dépassé, c'est environ une fois, deux fois par année. Donc, c'est très peu. Ça veut dire 600 résultats dérogeant aux normes microbiologiques et on en transmet 100 000, 120 000 par année. Donc, le métier est difficile, ce qui fait que c'est le partage de ceux qui respectent en tout temps. Donc, la majorité font un excellent travail. Finalement, au cours de la période 1989-1994, le ministère a resserré le suivi du contrôle réglementaire et les exploitants ont répondu en améliorant nettement le respect des exigences réglementaires.

Dernier acétate. Alors, sur le dernier acétate, je vais vous faire état des faits saillants relativement au programme que le ministère met de l'avant. Donc, il analyse des substances chimiques. De loin, la substance chimique qui a été mise en évidence à des seuils significatifs par rapport à toutes les autres substances chimiques, ce sont ce qu'on appelle, ce mot-là «trihalométhanes». C'est un sous-produit du chlore. Donc, le chlore est utilisé à l'échelle internationale pour bien désinfecter l'eau. Depuis la fin des années soixante-dix, le techniques analytiques se sont développées, on a trouvé d'autres substances et ce sont les trihalométhanes qui ont de loin le plus notre attention. Donc, on observe que, par rapport à la norme du règlement actuel, il y a seulement trois, quatre, cinq réseaux qui peuvent occasionnellement dépasser cette norme-là. C'est très peu.

Cependant, si je change mes lunettes et j'interprète ces données-là en fonction de normes plus internationales, ce qui est le plus à jour, on va utiliser comme références les recommandations canadiennes, parce que le Québec, avec les autres provinces, travaillons là-dessus activement. Donc, c'est plutôt 17 % des réseaux qui font une simple chloration – on a environ 250 réseaux qui font une simple chloration au Québec – qui sont susceptibles de dépasser cette recommandation-là. Donc, elle n'a pas force de loi mais elle nous indique que pour ces réseaux-là il faut faire attention.

Deuxième fait saillant: le plomb. Le plomb dans l'eau potable provient, pas de l'eau brute, mais des canalisations. Donc, dans vos maisons, il y a des soudures au plomb. Même si depuis 1989 le code de plomberie a atténué la teneur en plomb des soudures, il demeure que nos maisons, évidemment, ont, dans la majorité des cas, des ... Donc, il y a un risque lorsque, un, il y a des soudures au plomb, et, deux, lorsque l'eau est agressive. Ça veut dire quoi une eau agressive? Ça veut dire une eau qui est acide. Si l'eau est acide, ça va dissoudre le plomb et on peut en retrouver dans l'eau. Donc, par rapport à la norme actuelle, qui est de 50 mg par litre de plomb, il n'y a que trois réseaux. Sainte-Agathe-des-Monts, il y a trois ans, a fait les manchettes là-dessus; et, par la suite, on a vérifié au Québec, on en a trouvé seulement trois au total et intervention a été faite.

Pour ce qui est, maintenant, de ma lunette, qui s'appelle: La recommandation canadienne , je vais en trouver un peu moins de 100 qui sont susceptibles de dépasser la recommandation fixée à 10.

Troisième constat: Les pesticides. Les pesticides, on en a cherché, autant qu'on a pu, et on en a trouvé qu'un seul qui attire notre attention, c'est l'atrazine. L'atrazine, c'est un herbicide utilisé dans la culture du maïs et on estime qu'il y a environ seulement une douzaine de municipalités qui, au début de l'été, peuvent distribuer une eau dépassant la lunette que j'appelle Recommandation canadienne . On n'a pas encore de normes au Québec. Donc, c'est un programme qui est très ponctuel. Évidemment, les gens de la santé sont toujours, à chaque niveau, consultés. Dans ce cas-là, compte tenu que c'est une exposition ponctuelle, il n'y avait pas de préoccupation. Mais je peux vous dire que quand il y a un contrôle de la qualité, les gens de la santé sont là et l'intervention suit au niveau des citoyens.

Enfin, on a vérifié l'adéquation de la qualité, exemple, d'un indicateur qui sont les coliformes totaux, on s'est aperçu que c'était plus ou moins précis. On a, à ce moment-là, vérifié plus précisément les microbes, micro-organismes qu'on retrouve dans l'eau. Il y a des parasites, entre autres, et, dans l'eau du Québec, il y a des animaux partout et même les animaux sauvages peuvent contaminer l'eau. Alors, ces parasites-là peuvent être présents. Donc, il y a environ 275, 250 réseaux qui sont susceptibles de prendre leur eau dans une rivière contaminée et le traitement devrait être ajusté par la suite. C'est tout le temps qui m'était alloué. Je vous remercie.

M. Voyer (Bernard): Pour ma part, j'en ai connu, de l'eau, de l'eau pure, de l'eau propre, de l'eau douce, dans toutes mes aventures. Je la connais plus souvent sous l'état solide, sous forme de glace. Il m'est arrivé de poser mes mains sur le front des glaciers, ces grandes strates bleutées d'eau pure. Poser mes mains sur le front du glacier, c'est poser les mains sur 100 000 ans d'histoire. La glace a une longue mémoire. C'est en regardant cette glace-là que je me dis: Je ne sais pas si elle sait ce qu'on en fera.

Il m'est arrivé aussi de sortir mes crampons, mon piolet, de grimper sur ces fronts de glaciers, de monter ces grands glaciers, ces rivières de glace, d'eau douce, d'eau pure, qui creusent des vallées, qui descendent des montagnes, qui font leur chemin. La glace devient plus dure que le roc. Il m'est arrivé de me faufiler entre les crevasses, à l'entendre craquer – la glace était menaçante – et installer ma tente sur ces grandes immensités glaciaires que l'on appelle les calottes glaciaires et, sous mon oreiller, plus de 2 km d'épaisseur de glace.

En vous disant: J'aime la glace, je vous dis, en même temps, j'aime l'eau. C'est ma matière première de mes aventures. Je l'ai connue aussi en voyant se détacher du bout du glacier l'iceberg, ce grand morceau de glace qui est la sculpture des mondes polaires. Je l'ai connue aussi en touchant le plus grand continent de glace de notre planète, l'Antarctique, la plus grande réserve d'eau douce du monde. Espérons qu'elle ne fonde jamais. Mais si toutefois elle fondait, pour vous donner l'importance de ce massif glaciaire, elle offrirait à chaque habitant de la planète – plus de 5 000 000 000 – 150 litres d'eau par jour, par personne, pendant 100 000 ans. Voilà, la glace que je voulais connaître.

Et à tous les jours, pendant mes expéditions sous la tente, il y a une expression qui dit: On fait de l'eau. On doit prendre le réchaud, prendre une gamelle, prendre de la glace et de la neige, faire de l'eau. Et j'y fais attention, et j'en mets dans des contenants, et tout est calculé, tout est calculé. Je dois la conserver, j'en ai besoin. Et à tous les jours je dois me réhydrater, c'est ma source de vie.

Quand je reviens chez moi et que j'ouvre le robinet et qu'il y en a, c'est tellement facile. Eh! que ce n'est pas compliqué. Ah! ce qu'on peut être chanceux. On est chanceux. Et comme sous la tente, je calcule aussi, j'en prends soin. Je veux en avoir, et je vous dirais: Je veux en avoir encore demain.

Le modérateur: On va passer à la période de questions.

M. Thivierge (Jean): Ce qu'on avait évoqué déjà – je pense que c'était à l'occasion du premier bilan – on avait évoqué le fait que les sous-produits de la chloration pouvaient poser des problèmes de santé. Et on avait questionné, à ce moment-là, la façon d'aborder la désinfection de l'eau. Et on se disait: Pourquoi pas l'ozonation plutôt que la chloration de l'eau?

Je vois que la très grande majorité des réseaux fonctionnent encore avec la chloration de l'eau. Et dans le rapport on évoque quand même qu'il y a encore beaucoup de sous-produits de la chloration, qui peuvent encore représenter un risque pour la santé.

Jusqu'à quel point vous pouvez intervenir pour envisager la désinfection de l'eau autrement, pour justement éviter de se retrouver encore dans 20 ans avec ces problèmes de sous-produits de la chloration?

M. Cliche: Est-ce que vous me permettez de demander à notre expert de répondre à cette question? C'est des questions très techniques, et M. Théberge est là depuis plusieurs années, il serait peut-être en mesure de donner cette réponse.

M. Thivierge (Jean): Je vous remercie, M. le ministre.

M. Théberge (Simon): Au Québec, nous avons un peu plus, environ une vingtaine de municipalités qui utilisent l'ozonation comme traitement complémentaire de l'eau, alors qu'au Canada il n'y a que deux ou trois autres municipalités qui le font et aux États-Unis, il y en a relativement peu aussi. Donc, nous pouvons dire que nous sommes d'avant-garde à ce niveau-là.

Un élément technique bien important que je vais vous mentionner, c'est que l'ozone, une fois qu'elle est injectée dans l'eau, n'a pas de résiduel, ne subsiste pas dans l'aqueduc et il faut toujours qu'une substance chimique soit mise en complémentarité pour assurer une désinfection tout le long du système de distribution pour éviter, quand il fait chaud, que les microbes ne se multiplient. Donc, de quelle façon le ministère peut-il agir sur l'un ou sur l'autre? C'est en édictant les normes les plus pertinentes au niveau des sous-produits, que ce soient les sous-produits du chlore ou que ce soient les sous-produits de l'ozone.

Or, qui dit «substance chimique» dit nécessairement «réaction chimique», et il faut à ce moment-là que nous analysions quels sont les sous-produits qui proviennent de l'ozone. Il y en a, les analyses sont faites et nos recommandations avec les autres provinces sont près d'être officialisées, et le message qu'il y a, que vous utilisiez l'ozone ou que vous utilisiez le chlore, c'est qu'avant la désinfection, il faut traiter l'eau. Si l'eau est sale, c'est-à-dire s'il y a de la matière organique, de la turbidité, vous devez mettre tellement d'oxydant ou de désinfectant, que ce soit de l'ozone ou du chlore, que là, vous générez un problème. Donc, traitez bien votre eau avant de la chlorer ou de l'ozoner et la quantité de sous-produits générés sera acceptable. C'est la façon dont nous travaillons sur ce dossier-là, et je vous avoue qu'on travaille avec les autres provinces et à l'échelle internationale, c'est la même philosophie qui prévaut.

M. Thivierge (Jean): Mais dans votre bilan, M. Théberge, on souligne que les trihalométhanes ont un potentiel cancérigène. Au niveau canadien, on a demandé il y a quelques années de passer de 350 microgrammes par litre, les trihalométhanes, à une concentration de 100 microgrammes par litre. Ça veut dire que pendant longtemps, on a fonctionné avec des normes qui pouvaient poser un risque pour la santé; on doit l'admettre aujourd'hui.

M. Théberge (Simon): L'effet sur la santé, tel que vous le mentionniez si bien, est un effet cancérigène; donc, c'est un effet à long terme. Il y a deux ans, il y a une étude qui a été faite autour des Grands Lacs et qui a été sanctionnée par Santé Canada qui, enfin, mettait en évidence la relation entre la consommation d'eau chlorée – donc, les trihalométhanes sous-produits du chlore sont inclus dans cette eau-là – et l'incidence légèrement élevée de cancer, mais pour les gens ayant ingéré l'eau durant plus de 25 ans. Si on regarde les groupes qui ont ingéré l'eau durant moins de 25 ans, il n'y a pas de différence significative entre ceux qui boivent et ne boivent pas l'eau chlorée.

Donc, en tant que gestionnaire, ça nous a laissé le temps de faire les études, de faire des conclusions. Et nous ferons les recommandations pertinentes aux autorités. Le moins que nous puissions faire aujourd'hui, c'est d'informer les municipalités de la situation.

M. Thivierge (Jean): Il n'y a pas d'alternative à la chloration? On ne peut pas vraiment envisager d'autres façons de désinfecter l'eau qui soient efficaces, durables...

M. Théberge (Simon): Je peux vous assurer qu'il y a des alternatives. On peut appeler ça: l'ozone, le bioxyde de chlore qui sont deux méthodes utilisées au Québec. Mais quelle que soit la méthode que vous utilisiez, il faut que l'exploitant traite de façon acceptable son eau avant de la mettre en contact avec le désinfectant. C'est la relation entre cette substance chimique là, qui est oxydante, qui réagit fortement avec la matière organique présente dans l'eau. Une eau, au Lac-Saint-Jean, qui est colorée de façon naturelle, il y a de la matière organique. Et même si l'eau peut être non polluée par endroits, les exploitants doivent prétraiter l'eau avant de la chlorer, ou de l'ozoner, ou de mettre du bioxyde de chlore. Et, à ce moment-là, tous les autres sous-produits vont être à des seuils acceptables.

Mais, évidemment, avant de régler le problème de chlore, je vous avoue qu'on regarde les autres oxydants, dans son ensemble. Mais l'alternative existe. Pour une petite municipalité, elle pourrait prendre de l'eau souterraine, sans avoir à nécessiter de la désinfecter, parce que, souvent, l'eau souterraine est naturellement mieux protégée.

M. Caron: M. Cliche, on comprend donc qu'on a une eau de qualité. Et, depuis quelques mois, on parle de la vendre sur les marchés extérieurs. Il y a toutes sortes d'idées, puis des chiffres un peu surprenants qui sont sortis ces dernières semaines. Il y a des gens qui s'enthousiasment; d'autres ont mis des bémols là-dessus. Est-ce qu'on peut départager ce qui est faisable de ce qui n'est pas faisable présentement, pour ce qui est de la vente de l'eau potable québécoise sur les marchés extérieurs?

M. Cliche: En ce qui concerne cette question-ci, le premier ministre a été clair. On en a longuement discuté dans une réunion du Comité des priorités. Nous allons une vaste discussion sur ces questions d'exportation d'eau. Il n'y a pas, devant nous, de projet spécifique d'exportation d'eau. Ces images d'un tanker qui ferait le plein, nous, en ce qui nous concerne, aux dernières nouvelles, nous n'avions pas – certainement pas au ministère de l'Environnement et de la Faune – de projet qui nous était présenté à cet égard; donc, chaque chose en son temps.

Mais, il faudra que le Québec – et c'est notre intention – se dote d'une politique en ce qui concerne l'exportation de l'eau. Et le premier ministre a indiqué qu'il n'y aurait pas de décision de prise dans ce dossier-là sans que nous ayons le temps d'en débattre publiquement et que nous ayons, naturellement, le temps de faire en sorte que le gouvernement du Québec ait une politique globale à cet égard.

Mais, aujourd'hui, l'essentiel de notre présentation, c'est un bilan quinquennal qui démontre que l'eau potable, au Québec, dans les réseaux, est de bonne qualité et qu'il y a un contrôle, essentiellement, rassurant la population d'un contrôle continu de cette eau potable. Et lorsqu'elle l'est moins ou ne l'est plus, la population est informée adéquatement.

M. Thivierge (Jean): Êtes-vous en mesure de nous garantir que le contrôle va être maintenu en dépit des réductions de budgets et d'effectifs à votre ministère?

M. Cliche: Le contrôle est maintenu en dépit des réductions de personnel que nous voulons garder minimal. Nous espérons que le total de nos employés passe uniquement de 3 140 à environ 3 060. Donc, on essaie vraiment de réduire au strict minimum les pertes d'employés. Et je veux dire très clairement à la population que sur cet aspect de santé publique et de contrôle de l'eau potable, le ministère de l'Environnement et de la Faune n'a pas l'intention de modifier en quoi que ce soit ou de réduire la surveillance. Au contraire, ce que le bilan démontre très bien, c'est qu'avec une amélioration de la surveillance, il y a immédiatement une réaction positive de la part des gestionnaires et des propriétaires de réseaux d'aqueducs qui, eux, sont aussi responsables devant la population de la qualité de l'eau qu'ils leur donnent, d'améliorer la qualité de l'eau. Et toutes nos actions vont dans ce sens.

M. Grant (Rick): Est-ce qu'il y a moins d'inspecteurs et d'analystes pour les réseaux de l'eau qu'il y en avait en 1994?

M. Cliche: Non. La réponse à ça est négative.

M. Kalb (Richard): Serait-ce possible qu'on ait une liste des 83 municipalités où l'eau est contaminée de plomb et où au moins deux sont contaminées de pesticides? On a parlé de plusieurs mais je vois, dans le rapport, qu'il y en a deux qui sont contaminées de pesticides.

M. Théberge (Simon): En 1992, le ministère de l'Environnement a mis en branle un vaste programme de détection du plomb dans les réseaux qui étaient plus susceptibles d'avoir du plomb. Donc, ça visait 275 réseaux municipaux. Suite à cette investigation-là, il y a effectivement exactement 75 réseaux qui ont été identifiés.

Le problème que nous avons avec ça, c'est que la concentration de plomb dans l'eau potable varie beaucoup dans le temps parce qu'il vous faut comprendre que de la soudure au plomb, il y en a proche de votre robinet. Il y en a au niveau des raccords dans votre maison et que lorsque l'eau circule dans le canal, vous ouvrez le robinet, ce qu'on appelle le premier jet peut être très contaminé à cause de la soudure au plomb.

Ce que j'essaie de vous expliquer, c'est qu'on n'est pas sûrs de la représentativité de ces résultats-là. Est-ce que la liste existe? Oui, elle n'est pas rendue publique parce que les directions régionales, évidemment, se sont encourues d'informer ces municipalités-là pour qu'elles prennent les interventions qui sont nécessaires. De toute ce vaste programme-là, j'avoue que Shawinigan, Saint-Georges-de-Beauce, Sainte-Agathe-des-Monts, eux, il y a eu une intervention très, très nette qui a été entreprise par les municipalités pour régler un problème aigu de contamination, un problème évident de contamination. Puis au niveau de l'atrazine, il y a... c'est une estimation à partir de quelques réseaux, donc, c'est une liste qui est estimée. Ce n'est pas une liste nominale.

M. Kalb (Richard): Et quel réseau? Et pourquoi ne pas informer les parties? Mr. Cliche, why don't you tell the people that they have got contaminated water? Why don't you tell the people, if they are 83 networks that have too much led and, at least, two that are contaminated with pesticides? Why don't you tell the people?

M. Cliche: Les municipalités sont informées, en premier lieu.

M. Kalb (Richard): But, why don't you tell the people?

M. Cliche: Bien, je n'ai pas la liste, ce matin, des municipalités. Ça ne sert à rien de créer un mouvement de panique dans la population. Ce qu'on vous dit, c'est que l'eau est de qualité et, lorsqu'il y a des problèmes ponctuels au niveau de la qualité de l'eau, les municipalités sont immédiatement informées et les municipalités prennent les actions nécessaires pour s'assurer que les gens aient de l'eau de qualité.

M. Théberge (Simon): Je voudrais juste ajouter que le réseau de la santé est toujours de pair avec l'intervention du ministère, et il y a un comité spécial qui a été fait au niveau de... un comité d'experts, au ministère de la Santé et le MSSS qui a délibéré là-dessus et qui a fait les recommandations pour intervenir sur tel niveau de municipalités, et, pour les autres, ils ne l'ont pas jugé nécessaire. Donc, nous, on comptabilise la qualité de l'eau et s'il y a des dépassements, on s'assoit avec les experts, tel que spécifié dans le règlement sur l'eau potable.

M. Kalb (Richard): Et les citoyens sont des champignons? Ils faut les garder au noir?

M. Cliche: Non, non. Les citoyens savent. Aussitôt qu'une municipalité a des problèmes, écoutez, on entend, nous-même, plusieurs fois par année: Veuillez ne pas consommer l'eau du robinet, ou veuillez la faire bouillir cinq minutes, 10 minutes. C'est courant.

M. Kalb (Richard): Ça, ce n'est pas un problème de plomb. Ça, c'est un problème de coliformes ou d'autres bactéries qui est de pointe. Et le plomb et les pesticides, ce n'est pas un problème de pointe. M. Cliche: Les municipalités où il pourrait y avoir des problèmes ponctuels de plomb le savent et c'est avec elles qu'on détermine les façons de régler ces problèmes-là.

M. Thivierge (Jean): Mais, est-ce les situations ont été corrigées? C'est ça, dans le fond, qu'on voudrait savoir. M. Théberge dit: On a, en 1992, mis sur pied, bon la détection, etc. Là, on a un bilan se terminant en 1994, donc, les situations qu'on évoque, les contaminations au plomb, ça remonte à 1994, au plus tard. Ce qu'on veut savoir, c'est, en 1997, est-ce que, là où ça s'est manifesté, les situations ont été corrigées pour la population visée?

M. Cliche: Il n'y a plus aucun tuyau de plomb qui se pose au Québec. Il n'y a plus aucune soudure au plomb qui se pose au Québec depuis 1989.

M. Thivierge (Jean): Ça, on sait ça, M. Cliche. La question ce n'est pas ça. La question c'est: Dans les réseaux de distribution où on a identifié qu'il y avait une contamination au plomb, est-ce que les situations ont été corrigées? Pas dans les maisons où il y avait des soudures au plomb. Je parle des réseaux.

M. Théberge (Simon): O.K. On disait tantôt que le problème de plomb il y a deux caractéristiques qui sont nécessaires pour qu'il y ait effectivement un problème: présence de soudure ou d'entrée de service en plomb et, deux, eau agressive. Or, la municipalité détient la clé pour ajuster sa qualité d'eau qui transite dans le système de distribution et c'est effectivement ce qu'elle a fait dans les trois municipalités que je vous ai mentionnées tantôt pour régler le problème. Je vous précise que toutes les municipalités dans lesquelles il y avait un problème qui pouvait atteindre la santé des consommateurs ont été informées et elles sont intervenues.

Maintenant, au niveau de ma liste de 75 municipalités qui dépassent le 10, même l'Organisation mondiale de la santé est consciente que c'est impossible que partout on respecte le 10. Le 10 est une lumière rouge qui s'allume et à ce moment-là qui nécessite des investigations et c'est là que les spécialistes de la santé entrent en ligne de compte pour vérifier s'il y a lieu ou non d'intervenir. Le plomb provient d'autres sources.

Nous quand nous faisons un règlement nous faisons une norme générale qui va protéger tout le monde. Dans les faits, les gens qui sont dans des municipalités où il y a des sources de pollution au plomb, si tu additionnes l'eau potable plus le plomb, ça peut être un problème de santé. Donc, le spécialiste de la santé intègre l'ensemble des sources de contamination et recommande d'agir sur l'eau potable ou d'autres sources, la peinture, etc.

M. Cliche: Une longue réponse scientifique pour répondre à votre question: Est-ce qu'il y a eu amélioration au niveau de la qualité de l'eau incluant sa contamination par le plomb? La réponse à ça est positive. C'est: Oui il y a eu amélioration. Aussitôt qu'on identifie qu'il y a une municipalité qui a un problème on intervient et avec la municipalité on détermine quelles sont les choses à faire immédiatement.

L'autre chose que nous avons faite et c'est un appel que je fais aux municipalités. Les municipalités qui savent qu'elles doivent modifier leur traitement souvent initial pour faire ce calibrage d'eau devraient, à mon point de vue, profiter du fait que maintenant dans les infrastructures municipales, le programme d'infrastructures Canada–Québec, le programme est admissible aux programmes et aux travaux au niveau de l'eau potable. Alors, je pense que l'occasion est bonne de régler les problèmes résiduels qu'il y aurait encore à régler. Mais, oui, il y a eu amélioration, oui, on fait un suivi et aussitôt qu'on suspecte un problème au niveau de la santé il y a intervention conjointe de départements de santé communautaire qui sont présents dans toutes les régions du Québec, du ministère de l'Environnement et de la Faune et de la municipalité pour corriger la situation.Il faut dire à la population que l'eau qu'elle consomme est sous très haute surveillance et je pense qu'il y a 120 000 échantillons pris annuellement et l'eau que les citoyens du Québec consomment est sous très haute surveillance et le message qu'on veut vous passer très clairement aujourd'hui, il n'est pas question qu'on lésine là-dessus, c'est la santé publique qui est au cours de cette préoccupation.

M. Caron: Mais, pourquoi ne pas rendre la liste des municipalités publique, M. Cliche, à ce moment-là? Les municipalités sont peut-être au courant mais les citoyens, eux, méritent de le savoir aussi, pour questionner leurs élus là-dessus.

Une voix: À l'intérieur du règlement, les municipalités le font déjà à l'intérieur des avis publics qu'elles font. Pourquoi on n'intervient pas puis de ne pas faire une liste comme ça immédiatement? C'est parce que les problèmes sont déjà réglés. Pourquoi énoncer immédiatement des problèmes qui sont déjà réglés? Une liste de municipalités qui ont déjà réglé le problème.

M. Kalb (Richard): Lesquelles ne le sont pas? À date, lesquelles ne le sont pas, réglées.

M. Théberge (Simon): Nous avons adopté un règlement en 1984 et je peux vous assurer hors de tout doute que tous les réseaux, les municipalités qui dépassent la norme québécoise ont réglé leurs problèmes. Maintenant, tantôt, ma conclusion, j'avais une autre paire de lunettes qui s'appelait les recommandations canadiennes. Donc, comme ils ne dépassent pas la norme québécoise, c'est là que, nous, nous «investiguons», nous vérifions et nous validons la pertinence ou non avec les gens de la santé d'intervenir. Et, je peux vous jurer qu'on a brassé en masse d'eau avec ce dossier-là pour que les gens de la santé, les spécialistes s'assoient autour d'une table, regardent le programme de contamination quand Sainte-Agathe-des-Monts était fantastique, une contamination excessive qui a questionné toute la problématique du plomb. Et, en 1992, on a fait une campagne provinciale. Je peux vous assurer qu'à ce niveau-là, s'il y a un problème de santé, il a été réglé, ça, c'est hors de tout doute.

M. Kalb (Richard): Alors, les chiffres que vous nous donnez ici, les 81 puis les trois, ça ne s'applique plus? C'est tout réglé?

M. Théberge (Simon): Ça dépasse un chiffre qui est de 10 muram(?) par litre de plomb. Je vous répète qu'une fois que ce chiffre-là est dépassé, ce n'est pas dans le règlement, là, on va voir nos spécialistes de la santé pour qu'eux autres vérifient s'il y a un risque et le risque, comme les normes sont toutes faites de façon sécuritaire, lorsque tu dépasses cette norme-là, dans le cas du plomb par exemple, là, tu vas te poser la question: Les municipalités, les 80, est-ce qu'elles sont dans une région où la part de plomb au niveau de..., bien, là, au niveau du pétrole, c'est réglé, de la circulation automobile, mais la peinture, est-ce qu'il y a des sources qui nous feraient penser qu'il y a un problème et la santé, ils vont «investiguer». S'il n'y a pas de problème, il n'y a pas d'intervention immédiate qui est faite mais les municipalités ont quand même été informées de ça.

Donc, la norme, c'est un seuil sécuritaire. Son dépassement ne signifie pas nécessairement d'agir, d'informer. On «investigue» et, s'il y a un risque, les gens sont informés.

M. Thivierge (Jean): M. Théberge, il y a un problème qui avait été évoqué il y a plusieurs années dans le Nord-Ouest québécois, les parcs de résidus miniers. On avait évoqué le fait qu'il y avait danger de contamination à cause du problème de lixiviation des parcs de résidus miniers, de contamination des nappes phréatiques dans le Nord-Ouest québécois, région minière. Est-ce que dans cette région-là, on a pu faire un suivi particulier pour retrouver des traces de métaux lourds ou d'acide, etc, dans les réseaux d'aqueduc ou dans la nappe phréatique qui alimentent certaines municipalités du Nord-Ouest québécois?

M. Théberge (Simon): De façon routinière, tous les réseaux de distribution qui desserve plus que 50 personnes ont un suivi de qualité d'eau qui permet de détecter si, oui ou non, il y a des problèmes. Donc, au niveau du règlement sur l'eau potable, je n'ai pas de réponse qui me donne l'information qu'il y a eu un problème régional. Malheureusement, je dois vous demander la Direction régionale visée par ça, parce que c'est eux autres qui vont intervenir pour, non seulement les problèmes reliés aux aqueducs, mais aux problèmes de contamination des aquifères. Alors, malheureusement, je n'ai pas cette information-là, qui est très régionale.

M. Cliche: Mais ce qu'on peut voir, ici, clairement, dans ce graphique, M. Thivierge, c'est que tous les réseaux d'aqueduc du Québec, les 2 300 et quelques qui sont suivis, il n'y a pas eu aucun dépassement au niveau de l'arsenic, qui est souvent utilisé dans le traitement des minerais. Donc, il n'y a eu aucun dépassement. Le cadmium, la même chose. Tous les réseaux sont suivis. Quelle que soit la source d'approvisionnement d'eau: eau de surface, eau douce, eau souterraine, tous les réseaux sont suivis.

M. Kalb (Richard): On passe à l'anglais?

Une voix: Peut-être une dernière question en français. Je comprends qu'on a une eau généralement de très bonne qualité, mais qui est généralement très gaspillée. Outre les campagnes rituelles et annuelles de l'Association québécoise des techniques de l'eau, est-ce qu'il y a d'autres incitatifs que vous pourriez utiliser – je ne sais pas: des taxations, quelque chose comme ça – pour dire aux gens: Bien, arrêtez de gaspiller?

M. Cliche: Il en retourne aux municipalités de décider la façon dont elles gèrent les quantités d'eau potable. Ce sont les municipalités qui financent l'assainissement de l'eau en aval et qui, en amont, financent le traitement de l'eau. Et il y a une équation directe entre les deux.

Certaines municipalités, notamment, par exemple, la Communauté urbaine de Montréal a des programmes pour intervenir directement auprès d'utilisateurs industriels. Certaines municipalités vont même jusqu'à – et ça, c'est le choix des municipalités; elles ont le pouvoir de le faire – poser des compteurs d'eau pour comptabiliser l'eau qui rentre. Et, si ma mémoire est bonne, lorsqu'on pose un compteur d'eau, lorsque les municipalités qui détectent une surconsommation dans un secteur, la réduction est quasi automatique de l'ordre de 25 % à 30 % de réduction de la consommation d'eau. Donc, c'est aux municipalités à faire en sorte qu'elle économise l'eau.

Une voix: D'après vous, est-ce que c'est une avenue à privilégier, ça, les compteurs d'eau?

M. Cliche: On laisse ça aux municipalités. Peut-être que M. Demard, qui est le spécialiste de l'AQTE, l'Association québécoise des techniques de l'eau, peut faire état du bilan là-dessus, sur les impacts au niveau des programmes de sensibilisation.

M. Demard (Hubert): En fait, du point de vue impact de l'installation de compteurs, globalement, ce qu'on va a fait ressortir c'est que ça avait un impact de l'ordre de 30 %, c'est une réduction de l'ordre de 30 %.

Maintenant, ce qu'il faut comprendre, c'est que c'est avant tout une décision que la municipalité doit prendre en regard de ce qu'elle va économiser comme argent, parce que, définitivement, d'un côté la municipalité va économiser sur les coûts de production ou l'eau, mais de l'autre côté elle va dépenser pour l'installation de compteurs, etc.

Donc, je veux dire, cas par cas, il faut que la municipalité regarde, un, si elle est dans une situation de surconsommation. Deux, qu'est-ce que ça lui coûte de rester comme ça? Et trois, qu'est-ce que ça lui coûterait d'installer des compteurs, en supposant, par exemple, que ça va réduire de 30 %.

Donc, comme association, ce qu'on donne à la municipalité c'est un outil qui lui permet d'évaluer où est-ce qu'elle en est. C'est un guide finalement, c'est exactement ce qu'on joue comme rôle vis-à-vis des municipalités. C'est de les informer, de les guider sur la façon de prendre telle ou telle décision qui, au départ, avant, je veux dire, une ville qui décide d'implanter des compteurs, il faut définitivement qu'au minimum ça soit rentable sur le plan économique. Une ville qui s'en irait dans cette direction, et qui, par exemple, se tromperait parce que son problème principal c'est les fuites, bien je ne vous dis pas quels problèmes elle va avoir d'ici aux prochaines élections.

M. Cliche: Personne n'a posée une question à M. Voyer, j'ai quasiment envie de lui en poser une. Vous qui êtes philosophe devant l'éternel, grand voyageur, qu'est-ce que ça vous dit toutes ces discussions techniques, quelle conclusion en tirez-vous?

M. Voyer (Bernard): En fait, moi ce qui me réjouit là-dedans c'est qu'on ne fait plus n'importe quoi, n'importe comment. C'est-à-dire qu'on est vigilant sur la qualité de l'eau, on est vigilant sur la source de la vie. Il faut de la lumière, il faut de l'eau pour qu'il y ait de la vie et pour moi je trouve ça très positif qu'on se questionne, qu'on réfléchisse, qu'on amène des chiffres, qu'on amène à améliorer. Je vous ai dit: J'ai besoin d'eau, comme vous, comme tout le monde, et en plus pour pouvoir glisser dessus, j'en ai besoin.

M. Cliche: Merci. Bonne fin de journée. En anglais, excusez-moi.

M. Kalb (Richard): Mr. Cliche, don't run away please.

M. Cliche: Excusez-moi. Il n'est pas de bonne humeur ce matin.

M. Kalb (Richard): Non, c'est juste que ça prend du temps.

Mr. Cliche, can you tell us about these three towns that had the high contamination of lead, have they all been cleaned up?

M. Cliche: What we're saying this morning is that this water quality report says that, generally speaking, the water quality of Québec, the drinking water system is good, quality is one of good one of the good ones. What we are saying is that, as long as we know, and the 120 000 samples and tests made every year, as soon as we have an indication that there is a problem within a municipality, we are immediately intervening with this municipality and also with the original officers of Public Health, ensuring that the population has access to safe drinkable water.

Your specific question: Have we met all the municipalities that had difficulties with their quality of drinking water? Yes. Can we say that we have improved the quality of water? Yes. So, is there still some more work to do? We are seeing in small water systems, we think that they need some improvement in the initial treatment of water and we are basically calling for the municipalities to take advantage of this new municipal program so as to invest into the improvement and renovation, sometime, of their existing equipment.

M. Kalb (Richard): Can I just finish, first, with this lead thing, so I can, maybe, try to get an answer here?

Your researcher tells us that there are 80 communities where their lead levels are above Health Canada's norms, which are five times lower than Québec's norms.

M. Cliche: Parlez-vous anglais?

M. Théberge (Simon): Je vais essayer.

M. Cliche: Répondez... Ha, ha, ha! M. Kalb (Richard): Oh, good! Mr. Théberge, you've told us that this – just correct me if I'm wrong...

M. Théberge (Simon): No, you're not wrong. That's exact.

M. Kalb (Richard): O.K.

M. Théberge (Simon): What you said is exact...

M. Kalb (Richard): Mr. Cliche, can you tell us if you're going to change the norm here, so that people here don't run five times the risk that they do in the rest of the country to be contaminated by lead in their drinking water?

M. Cliche: Wait a minute! Wait a minute! We're not talking about lead contamination of the population here. As soon as we have a problem, there are immediately actions taken towards the municipality and the municipality must take action as to change whatever the treatment of water so as to minimize the risk. So, I don't want you to go away and alarm the population that within 18 municipalities of Québec, there are lead-poisoning problems. It is untrue. It is not true, and we're taking the necessary action, and we are currently revisiting the existing regulation so as to improve the existing regulation if necessary.

M. Kalb (Richard): And in the three specific cases: Sainte-Agathe, Saint-Georges and what was the other one?

Une voix: Shawinigan.

M. Kalb (Richard): Shawinigan. What is the situation in those three municipalities now?

M. Cliche: M. Théberge.

M. Théberge (Simon): The municipalities have taken the intervention to make sure that there is no more contamination above the actual Québec standard.

M. Kalb (Richard): And what about the question of changing the standards from 50 to 10 micrograms? The Quebec Standard is 50, the Canadian Standard is 10.

M. Théberge (Simon): On a technical point of view, let me say that we've done the job to propose a brand new regulation to the authorities and the technical job is almost done. We have to consider the implication of other ministries, like the Affaires municipales Ministry. So, it seems that the last time we talked with the people responsible from Health Departments and people from the Affaires municipales, they agreed with the technical versions of the regulation. But now, it's up to other levels of administration to go on with that.

M. Cliche: If you wanted us to say that there is a led... poisoning problem into the drinking water system of Quebec, the answer is no. We have'nt identified that there could have been a problem and we've taken necessary actions to ensure the population that the water they're drinking is safe, and, if not, they are immediately warned that they have to either boil the water, when we're talking about organic problems, and they must drink other types of water if necessary. So, we think the situation is under control, that there is a very tight control about public safety and the quality of drinking water of Quebec. That's the clear message and we know exactly what should and must be done and, as we said, we think that there is a remaining difficulty and challenge ahead of us and in this smaller... network from 1 000 to 2 000 people being served and we call upon the municipalities to take advantage of the existing program, financing program to fund the necessary improvement to their system. M. Kalb (Richard): Just to clarify. Mr. Théberge, these three towns, they're above 10 micrograms?

M. Théberge (Simon): Fifty is the actual standard in Quebec.

M. Kalb (Richard): And are they above or below now?

M. Théberge (Simon): They are below 50 for sure.

M. Théberge (Simon): What above 10? I don't have the exact results of the water quality right now but t's below 50 and that's the first goal we must look for. And above 10, they are maybe a little less than 100 municipalities that could be above 10 and, like I told you before, we had discussions with people from Health Department and they agreed that there is no health threat... right now. So, that's the way we manage the result that are above Canadian guidelines.

M. Grant (Rick): M. Cliche said ... government ...asking for a big effort from the municipalities for the next couple of years in terms of budget cuts. What assurance do you have do you have from anybody that they are gonna fix their leeking system? Or are they gonna upgrade their equipment? Or are they going to meet your norms if you're asking, at the same, to...

M. Cliche: Municipalities have their own going investment program on their own. What we're offering is two third of governmental money that they could use, so they would only have to pay one third of what is needed.

M. Grant (John): ...fixing the leaks.

M. Cliche: Yes, fixing the question of running water.

M. Grant (John): What are you doing for the 12 municipalities that have an annual problem with atrazine when the farmers spray their corn fields?

M. Cliche: M. Théberge.

M. Théberge (Simon): The people from the Health Department has been told about those facts, and it was obvious for them that because the "excedents" of the five PPB of atrazine is only for one, two, three weeks a year, there is no problem because it is the long term exposure that it a threat for the health.

M. Grant (John): I'm not sure that would be much comfort to the people who're leaving in those 12 communities.

M. Théberge (Simon): Repeat that.

M. Grant (John): I'm not sure that would be much comfort to the people who're leaving in those 12 communities.

M. Théberge (Simon): O.K. What I can say is that on a popular point of view, it's obvious that people can say: Hey, there is pesticides in my drinking water. That's true, and the first one where we detected atrazine was Saint-Hyacinthe. Saint-Hyacinthe, during the weeks of the year where they find atrazine, they do add activated carbon. So, it's a king of black powder they add in their filtration systems and it absorbs atrazine. So, Saint-Hyacinthe has a conventional treatment that can give them the opportunity to get rid of atrazine. I can't tell you if it is the same for the other municipalities. Like I told you, a dozen municipalities is an estimation. It is not a factual list of name of municipalities.

M. Grant (John): You mentioned that the largest number of problems are in the smaller networks of aqueducts. There's also apparently 15 networks of more than 15 000 people that had problem year after year. What is the problem in those larger networks and how do you address these chronic problems?

M. Théberge (Simon): The way the regulation has been adopted in Québec is the fact that what we're looking for is to make sure that the health of people is protected. So, if a municipality cannot, for a reason I don't know, give full quality of water to the people that are drinking it, what we make sure, as a ministry, is that people are getting informed that the water is not respecting all guidelines or all standards. So, this is our own job to make sure that people are gonna have good water quality. It is up to the municipality to decide what is the action that I am going to take. Will I have to inform people during one month a year that maybe we have got pesticide in the water or will I have to put a brand new treatment to get rid of atrazine, pesticide or whatever? This is up to them. And as Mr Cliche told you we had and we still have an opportunity from the Programme d'infrastructures that maybe that can help a few municipalities.

Une voix: Mr Cliche, do you have any commitments from any of these municipalities that they will change their systems with the Infrastructure Program?

M. Cliche: I don't know. I will have to check with my colleague of Municipal Affairs who is the channel for those projects. But, it seems to be unclear to you. What we are saying is that there is a very tight monitoring of the situation and if there exist problems, people must either boil the water or drink other kind of water. What we are saying here is that there is a very tight monitoring and if there exist problems, there exist solutions that have been given to that and it is the responsibility of municipalities to respond to the actions we are having towards municipalities. The mayor is the ultimate responsible for the quality of drinking water coming out of this rainwater network. It is our responsibility to follow-up on this and to generally assure population of Québec that the water they are drinking is a safe one.

M. Kalb (Richard): Mr Cliche, if farmers are dumping industrial qualities of pesticide into the ground, it is leaching into the ground-water and ending up in the drinking water of twelve municipalities in this province to the extent that it is over the norms. Isn't it incumbent on the Environment minister to act to stop the dumping of those pesticides into the ground?

M. Cliche: You are right. This is the source and this is why, before June 20th, we are going to pass a new regulation for the reduction of agricultural pollution which will make that every of the 25 000 farmers producers of Québec will need a fertilization plan and in this plan they will have to put on the land, soil and plants only what is needed by the plants and soils. We have a clear objective of reducing the use of pesticides or whatever by 50 % by the year 2000 and by the year 2000 the needs of the plants and soils will only be served by fertilizers to a level of what they need, so as to stop the leaching of surplus into the ground water table or surface water.

M. Kalb (Richard): Is there a plan for these twelve municipalities that seem to be...

M. Cliche: Those municipalities are covered by the action that I have been talking about. This is source of pollution and what we are talking here to be is the quality of water and the running-water pipes. But, obviously, and we agree, and we're working, as I said, on the source of pollution, we're working on industrial sources, we're working on municipal sources, and we're working also on agricultural sources. Those three sources we're working upon.

Le modérateur: Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 11)



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