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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le lundi 18 mai 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, mesdames et messieurs, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du premier ministre François Legault, accompagné de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, et du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda. À vous.

M. Legault : Bonjour, tout le monde. D'abord, vous dire que le masque que je porte aujourd'hui a été fabriqué par Isabelle Senay de l'entreprise Ruban & Bouton, ici, à Québec — Senay, oui — et donc, bien, j'en profite évidemment pour demander à tous les Québécois de se procurer un masque; idéalement, si c'est possible, un masque qui est fait au Québec.

Je commence avec le bilan de la dernière journée. On a 34 décès, donc, un total de 3 596. J'offre mes condoléances aux proches, aux familles de ces victimes. On a maintenant 43 627 cas confirmés, c'est une augmentation de 707. C'est important de rappeler que, sur ces 43 000, on en a au moins 12 000 qui sont guéris, mais on ne les compte pas tous, en particulier à Montréal. On a 1 771 personnes hospitalisées, c'est une augmentation de cinq; 179 personnes aux soins intensifs, une diminution de quatre.

Donc, comme vous le voyez, les nouvelles sont plutôt bonnes. D'abord, le plus bas niveau de décès depuis le 12 avril. Ensuite, on maintient les nouveaux cas autour de 700 même si on a plus que doublé le nombre de tests. Et, pour les hospitalisations, bien, ça fluctue de jour en jour, mais, si on compare avec il y a une semaine, on a une baisse de 70 dans le nombre d'hospitalisations, donc c'est quand même significatif. Il n'y a rien de gagné, mais c'est encourageant.

Mais la meilleure nouvelle, la vraiment bonne nouvelle du jour, c'est qu'on a eu en fin de semaine 608 employés qui sont retournés au travail. Donc, ça, c'est une tendance qui est très importante. Donc, des gens, des employés qui ont terminé leur quarantaine, qui reviennent au travail, entre autres à Montréal, à Laval. Il faut dire que la baisse de certaines éclosions à certains endroits aide, mais c'est un renfort, évidemment, qui est très bienvenu puis qui va aider les employés qui sont déjà en place.

Nombre de tests, même si on est la fin de semaine, 11 300 prélèvements, 13 435 analyses. Donc, encore une fois, on a assez de tests actuellement, là, pour respecter le nombre qui est nécessaire pour déconfiner.

Parlant de déconfinement, on a eu beaucoup de discussions au cours des derniers jours avec le Dr Arruda, avec le Dr Massé, avec la Dre Drouin de la Santé publique de Montréal. Et je suis très content de vous annoncer qu'on a le feu vert pour ouvrir les commerces du Grand Montréal le 25 mai, tel que prévu, donc dès la semaine prochaine. Je parle évidemment des commerces qui ont une devanture extérieure. Donc, les commerces, pour être très clair, qui sont dans des centres d'achat puis qui n'ont pas de devanture extérieure vont rester fermés.

Je vous annonce aussi qu'on a le feu vert de la Santé publique pour ouvrir les services de garde, tel que prévu, le 1er juin dans la grande région de Montréal. Ça s'est bien passé, l'ouverture des services de garde dans les régions à l'extérieur de Montréal. Par contre, je veux tout de suite prévenir les parents. On a quand même restreint le nombre de places dans les garderies, là, pour des questions de distanciation. Donc, c'est possible que des parents n'aient pas accès, que tout le monde n'ait pas accès à des places en garderie, mais toutes les garderies vont être ouvertes. Donc, je vous demande d'être patients, indulgents. On va y aller graduellement, mais, pour l'instant, on ne veut pas avoir plus que la moitié des places d'occupées.

Donc, on arrive dans une nouvelle étape. C'est important, par contre, si on veut avoir du succès dans cette étape, dans cette étape importante du déconfinement, de continuer à respecter les règles, donc que les personnes restent à deux mètres. Ça va être important que les personnes portent un masque dans les transports en commun, puis on ajoute aussi dans les commerces. Donc, on recommande très fortement à tout le monde, dans les commerces, de porter le masque.

Je veux revenir aussi sur ma visite de vendredi dernier à l'Institut de cardiologie de Montréal. Je vous en avais déjà parlé. Il y a des recherches très prometteuses qui sont faites par le Dr Tardif sur un nombre quand même important de patients. On me dit que c'est le nombre le plus élevé de patients au monde. Vous vous rappelez, j'avais demandé aux gens qui ont la COVID-19 de s'inscrire. Je le redemande à nouveau aussi parce qu'on aimerait, même si on en a beaucoup, continuer à en avoir encore plus. Donc, des gens peuvent s'inscrire sur l'adresse colcorona.net. C'est le nom du médicament.

Eh bien, écoutez, moi, j'ai été très impressionné. C'est certain que les gens qui font l'étude sont très optimistes, là. Mais ça serait quand même extraordinaire puis ça serait une grande fierté s'il fallait que, dans les prochains mois, le premier médicament soit découvert au Québec. Ce n'est pas impossible. Donc, je vous invite, tout le monde, à aller vous inscrire. Ce n'est pas compliqué. Les gens n'ont pas besoin de se déplacer. Donc, les gens reçoivent le médicament à la maison, reçoivent aussi tout l'équipement pour faire les tests. On vient les porter, les chercher ensuite. Donc, je vous invite, tout le monde, là… Puis, encore une fois, bravo au Dr Tardif puis à toute l'équipe de l'Institut de cardiologie de Montréal. Ce n'est pas leur première étude, puis ils ont eu des succès avant. Donc, on a toutes raisons d'être optimiste.

Je termine avec mes remerciements du jour. Bien, j'en profite, c'est la Journée nationale des patriotes. Je pense, c'est un bon moment pour se rappeler les Québécois, à l'époque, c'était le Bas-Canada, qui ont défendu ce qu'on est, qui ont défendu notre démocratie. Ils ont défendu notre liberté, défendu notre autonomie, défendu notre nation, notre patrie. Vous savez, quand on regarde l'histoire de notre nation, ça n'a pas toujours été facile. Rappelons-nous les colons, les premières années, les hivers étaient durs. Mais, les Québécois, comme on s'appelle maintenant, ont toujours été résilients, ont toujours été prêts à se battre. On n'est pas parfaits comme nation, mais je pense qu'on peut être fiers de ce qu'on a fait à travers les années. Puis c'est une bonne occasion, la Journée nationale des patriotes, de se dire qu'on est capables de passer à travers les épreuves. On en a une grosse devant nous autres. Ce n'est pas fini, il ne faut pas lâcher, mais on est capables, les Québécois, de passer au travers. Merci.

Good afternoon. In the last days, we've been discussing the reopening of businesses in the Montréal region with Dr. Arruda, Dr. Masséand Dr. Drouin. I'm really happy to announce today that we have the green light to reopen retail businesses in the Montréal region in one week, as planned, the 25th of May. We're talking about shops that have a door on the outside. Public health authorities also gave us the green light to reopen day-care centers, as planned, in the Montréal region on the 1st of June. It's going well outside of Montréal area, but parents need to know that there's not enough places for every children. So, I appeal to your patience.

I also want to ask Quebeckers to continue to be very careful. If we don't want to go back and put the breaks on the reopening, we need to follow Public Health instructions. We need to keep our distances and wear a mask in public. I'm counting on you all. Thank you.

Sur ce, je passe la parle à la ministre de la Santé, Danielle McCann.

Mme McCann : Merci, M. le premier ministre. Alors, aujourd'hui, moi, je veux vous parler de la reprise des activités en chirurgie au Québec. Alors, comme vous savez, au cours des deux derniers mois, on a cherché à avoir un équilibre entre la préparation, hein, pour les cas de la COVID-19 puis la poursuite des services pour les patients. Alors, il y a eu des activités qui ont dû être mises en pause ou sur pause, dans les centres hospitaliers, mais, encore une fois, on a toujours maintenu les traitements qui étaient urgents ou semi-urgents et notamment en cardiologie et en oncologie. Alors, tous ces patients-là ont pu recevoir des soins.

Aujourd'hui, ce que je vous annonce, c'est qu'on va reprendre graduellement les activités qui ont été mises en pause, dont les chirurgies. Alors, le nombre de chirurgies va augmenter graduellement dans toutes les régions du Québec. Je peux vous dire déjà qu'on a évalué à 68 000 le nombre de chirurgies reportées à travers le Québec. Il va falloir s'assurer de pouvoir continuer de répondre aux besoins de la population qui est atteinte de la COVID-19 et, en même temps, prendre soin aussi des patients qui ont d'autres problèmes de santé.

Alors, ce qu'on demande, ce qu'on a demandé aux établissements, c'est de s'assurer évidemment qu'ils aient le personnel, qu'ils aient les plateaux techniques, dont évidemment les lits disponibles, pour reprendre ces activités. Ce sera différent, probablement, d'une région à l'autre, notamment dans les huit régions froides, là, du Québec, je pense que ces activités-là vont aller bon train, la reprise des chirurgies va tendre vers le 100 %. Évidemment, il y a des régions mitoyennes comme l'Outaouais, la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, où est-ce qu'il y a eu une certaine transmission communautaire, mais pas aussi grande que dans le Grand Montréal. Là aussi, on va tendre vers le 70 % de reprise. Pour ce qui est de la Communauté métropolitaine de Montréal, la reprise va se faire plus lentement parce que ça demeure quand même assez difficile dans les hôpitaux du territoire. Évidemment, la situation va évoluer, on le voit déjà, là, que les hospitalisations diminuent, très lentement, mais diminuent. Alors, on évalue différentes options, parce qu'à ce moment-ci on est plus à 40 % de reprise des activités dans la grande région de Montréal, au niveau des chirurgies, et on voudrait aller plus loin.

Alors, on est en train d'examiner l'élargissement des heures du bloc opératoire, la semaine et la fin de semaine, pour nous donner plus de capacité, des ententes avec les cliniques privées, il y en a plusieurs à Montréal, ou bien le transfert de patients montréalais vers d'autres régions qui ont la capacité plus grande de prendre en charge des chirurgies. Alors, on évalue la faisabilité de tout ça avec la Santé publique, bien entendu, et on va pouvoir vous présenter, dans les prochains jours, un plan plus détaillé de la reprise des chirurgies au Québec, avec un calendrier des différentes étapes parce qu'on a besoin d'avoir un peu plus d'informations de chacun des établissements impliqués.

Alors, moi, ce que je veux dire, aujourd'hui, et c'est pour ça que je tenais... nous tenions à faire cette annonce, là, c'est de dire à la population : Nous reprenons les activités de chirurgie qu'on appelle plus électives, nous reprenons ces activités graduellement dans l'ensemble des régions du Québec, et on va prioriser, avec beaucoup de rigueur et de diligence, les opérations, et le faire dans les meilleurs délais. Alors, merci.

Le Modérateur : Merci, Mme McCann. Nous en sommes maintenant à la période de questions. Tout d'abord, Geneviève Lajoie du Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. Vous avez annoncé, donc donné le feu vert à la réouverture, donc, des commerces, des services de garde une semaine plus tard, le 1er juin, mais on sait que, bon, les écoles n'ouvriront pas, tout de même, à Montréal. Les gens, les travailleurs qui ont des enfants d'âge du primaire, qu'est-ce qu'ils vont pouvoir faire, là, puisque, là, ils ne pourront pas faire garder leurs enfants qui ne vont pas à l'école? Qu'est-ce que vous demandez aux employeurs de ces gens-là?

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, ça va prendre de l'indulgence, de la compréhension, c'est certain, là. On doit tous comprendre qu'il y a... puis je le disais même pour ceux qui avaient leur enfant dans un service de garde, étant donné qu'on réduit à peu près à 50 % la capacité des garderies, il va y avoir des travailleurs, à certains endroits, qui n'auront pas de place pour leur enfant.

Donc, on n'est pas dans un monde idéal. Je demande aux employeurs d'être compréhensifs et évidemment, là, d'essayer de faire avec les moyens du bord.

Mme Lajoie (Geneviève) : La semaine dernière, l'Association des pédiatres et plusieurs pédiatres en leur nom personnel sont sortis sur la place publique pour manifester... pour dire qu'ils avaient peur, finalement, pour les adolescents. Bon, les écoles secondaires ont été fermées, le ministre a évoqué un scénario qui laisse entendre qu'il pourrait y avoir seulement de l'école à distance pour le secondaire à compter de septembre.

Peut-être une question à M. Arruda puis, M. Legault, vous pourrez peut-être compléter, mais est-ce que vous consultez les pédiatres à la Santé publique avant de décider des choses, notamment pour la réouverture des écoles?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, on reçoit des opinions de plusieurs personnes, notamment des correspondances qu'on a reçues des pédiatres, en lien avec la réouverture des écoles, puis etc. Si vous me parlez d'une consultation formelle, il peut y avoir des échanges qui se font à travers nos liens avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec, là, mais un échange formel, non. Mais on est conscients, on est bien au fait de ces éléments-là et on aussi préoccupés par tous les impacts, je vous dirais, pervers du confinement, notamment à cette période de l'adolescence où on a beaucoup de besoins de socialisation. Il y a des deuils importants. Il ne faut pas minimiser, là, le bal des finissants pour quelqu'un en secondaire V. C'est une période où les amis sont très, très importants.

Et là je tiens à vous dire qu'on a un plan, là, qu'on va soumettre sous peu pour justement trouver des alternatives à ça, même au niveau de l'éducation, là, des alternatives de projets qui permettraient à des jeunes de pouvoir se retrouver, puis on va revenir à une vie un peu normale. Mais c'est l'équilibre, hein, je vous dirais, entre éviter qu'on se reflambe puis qu'on soit tous obligés de se reconfiner totalement, de façon stricte, versus une approche où on va devoir encore réouvrir le robinet ou le rhéostat, mais en revenant dans un mode de fonctionnement qui est différent d'avant.

Je pense que les rassemblements de jeunes en grande quantité, à court terme, ce n'est pas possible, mais peut-être qu'il faudrait trouver des alternatives autres au-delà du virtuel qui... habituellement les jeunes sont très virtuels, mais on sent maintenant, disons, ces besoins-là. Les gens qui... les élèves aussi qui pourraient décrocher au niveau scolaire parce qu'ils n'ont pas eu ce contact-là, il va falloir qu'on ait des stratégies particulières pour les rejoindre. Je n'ai pas encore tout le détail de ça, mais on y travaille. L'éducation, nous travaillons ces éléments-là, puis c'est sûr qu'on va essayer de monitorer ce qui se passe au niveau des clientèles jeunes, particulièrement aussi de celles qui sont les plus vulnérables.

Et on sait notamment que dans la réouverture des écoles, pour les jeunes qui ont des problèmes d'adaptation, de déficience ou autre, on va essayer de donner un répit aux familles, etc. Mais on est très préoccupés de ça. C'est pour ça d'ailleurs que, vous savez, on réouvre un peu, et dès qu'on réouvre, bien, c'est le danger que tout le monde se laisse aller. Mais il faut qu'on soit capable de le faire, parce que, sinon, le confinement a trop d'effets secondaires négatifs.

M. Legault : Bien, j'ajouterais qu'effectivement moi aussi, là, depuis le début, depuis deux mois, on a eu beaucoup, beaucoup de discussions. Ce n'est pas idéal de ne pas rouvrir certaines écoles. On va essayer de minimiser les impacts négatifs parce que l'école n'est pas finie. Jusqu'au 20 juin, les enseignants vont donner des devoirs, vont rester en lien avec les jeunes, entre autres... en particulier ceux qui ont des difficultés d'apprentissage. Il y a des capsules, il y a sur Télé-Québec aussi des vidéos, mais ce n'est pas idéal. Ce n'est pas idéal, c'est certain, mais c'est la balance d'inconvénients.

C'est que même si les enfants ne sont pas très à risque de conséquences graves, ils sont quand même des transmetteurs, jusqu'à preuve du contraire, du virus. Donc, on ne peut pas ouvrir tout grand. Puis les classes, bon, c'est quand même dense, et donc ce n'est pas idéal pour la propagation du virus. Donc, on essaie de donner des services via les téléphones, les vidéoconférences, mais ce n'est pas idéal. Puis c'est pour ça que moi, je vais tout faire, vraiment tout faire pour qu'en septembre, toutes les écoles soient réouvertes, physiquement, que les enfants puissent voir leur enseignant, voir leurs amis et puis retrouver un peu une vie normale, qui est importante pour eux autres.

Le Modérateur : Maintenant, question pour Alex Boissonneault, Radio-Canada.

M. Boissonneault (Alex) : Mme la ministre, M. le ministre, Dr Arruda, bonjour. Il y a une question que je me pose puis je pense que plusieurs Québécois se posent aussi. C'est qu'il semble y avoir un peu un flou pour ce qui est des rassemblements. Je m'explique. Il commence à faire beau. Il y a des gens, là, on commence à ouvrir le patio, hein, la cour arrière, on se dit : Est-ce qu'on peut inviter quelqu'un chez moi, respecter les distances, un proche, mes parents, par exemple? D'autant plus qu'on disait même que les grands-parents pourraient peut-être, dans certains cas, venir garder à la maison. Donc, peut-être pour clarifier la situation, voir qu'est-ce qu'il est possible de faire. Est-ce qu'on peut inviter des gens à la maison en respectant les distances?

M. Arruda (Horacio) : Bon, écoutez, actuellement, comment je pourrais vous dire, on ne s'est pas positionnés là-dessus. Mais ça va se faire très, très, rapidement parce que la question est posée puis elle est pertinente. Tu sais, même, personnellement, je l'ai vécu en allant… Je suis allé chez moi. J'ai vu ma femme en fin de semaine, mais on était à distance. Je me suis posé la question. Est-ce qu'on va laisser les enfants rentrer, amener les enfants, puis qu'ils viennent à distance, puis qu'on se fasse un barbecue à l'extérieur avec une grande, grande table? On ne l'a pas fait parce qu'on ne l'a pas recommandé.

Ça fait que vous comprendrez… Ça fait que, là, ces questions-là, il faut voir… Là, maintenant, il y a toutes sortes de modèles, hein, le modèle des bulles familiales, le modèle des amis toujours uniques, pairage seulement avec ces gens-là, modèle où on peut changer de personnes pour ne pas seulement voir les seuls amis. On est en train de faire cette analyse-là puis on va essayer de trouver une façon de faire. Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'on va essayer de trouver la façon de faire qui a le minimum d'impacts. Puis on comprend ça, là. Je pense qu'il faut le faire. Les rassemblements à l'extérieur, c'est mieux qu'à l'intérieur. L'été est là, donc on peut probablement profiter de ces éléments-là. On va essayer de donner de la souplesse.

Mais ce qui va être important aussi, c'est que, quand on va réouvrir des commerces, puis etc., je veux le répéter encore, c'est que, si les gens se ruent puis ne respectent pas le deux mètres, on est vraiment dans une problématique. Les parcs… L'été, dans les villes densément urbaines comme Montréal, c'est normal, on a le goût de quitter son appartement puis on s'en va dans un parc. Mais, si on ne respecte pas le deux mètres, si on n'a pas porté un masque… pas respecté, c'est autant d'occasions de transmettre la maladie. Ce n'est pas parce qu'on file bien puis qu'il fait beau qu'on ne peut pas être porteur du virus puis le transmettre. Et puis je pense qu'il faut essayer de limiter ça, entre guillemets, au minimum, aux affaires vraiment essentielles. Ça, ça veut dire : Vous pouvez sortir, là, mais il faut faire attention.

Ça fait que tout ça, on va le faire. On va jauger avec nos experts quel serait le meilleur modèle pour le Québec, là. Mais je veux juste vous dire, si jamais vous le feriez de façon clandestine, et je ne vous le recommande pas, n'oubliez pas, c'est vraiment le deux mètres qui est important, le lavage des mains, des objets avant, le port du masque si vous n'êtes pas capable de vous rapprocher. Puis je sais que c'est facile d'avoir le goût de se rapprocher en dedans du deux mètres, là. Pour l'avoir expérimenté moi-même en fin de semaine, on a comme le goût. Mais il faut faire attention, un contact, etc., et puis le lavage de mains est très important quand on fait des repas, puis etc., c'est majeur.

Ça fait que je veux juste vous dire qu'on n'est pas fous. On est très conscients de ça. On le vit nous autres mêmes et on va vous revenir avec une définition claire de ce qui sera permis, pas permis, des exemples de choses, puis il va falloir que les gens pigent à l'intérieur de ça. Mais de grâce, c'est très malheureux, mais on ne peut pas revenir comme avant.

M. Legault : Peut-être juste pour ajouter, là. Effectivement, j'étais à Montréal en fin de semaine, hier, je suis allé voir dans les parcs, bon, j'avais des gens, incluant mes gars, ils faisaient du skate, et puis, bon, la plupart se tenaient à deux mètres, mais il y avait des groupes de cinq, six, certain, là, qui étaient à moins que deux mètres, puis tout est dans la façon de le faire puis le signal qui est envoyé. Puis on veut que ça se fasse graduellement parce qu'on sait qu'il y en a qui vont respecter le deux mètres puis il y en a qui ne respecteront pas le deux mètres. Mais je peux vous dire que je pose cette question-là à chaque matin, incluant ce matin, au Dr Arruda dans notre préparation, et Dr Arruda m'a dit dans les prochains jours qu'on devrait être capables d'avoir une indication plus claire sur les rassemblements.

Mme McCann : Si vous me permettez, M. le premier ministre, moi, je tiens à dire qu'il y a un lien direct, là, avec la disponibilité, la capacité dans l'hôpital, les lits d'hospitalisation, parce que, si les gens ne respectent pas les consignes, bien là, on va se retrouver avec des gens qui ont besoin d'être hospitalisés puis on va être obligés de refermer des secteurs, là — puis on ne voudrait pas faire ça, évidemment — qu'on a déconfinés. Alors, c'est majeur de respecter ces consignes qu'on répète, évidemment, à tous les jours.

M. Boissonneault (Alex) : Mon autre question, c'est un peu un autre sujet... en fait, c'est pas mal un autre sujet. Les transporteurs ont décidé d'offrir un crédit de voyage à leurs clients plutôt que de leur redonner leur argent. Là, on parle de milliards de dollars qui appartiennent, disait-on, aux consommateurs. La légalité de ça, c'est contesté, il y a des gens qui pensent qu'il devrait y avoir un remboursement. Or, il existe au Québec un mécanisme, hein, qui s'appelle le Fonds d'indemnisation des clients d'agences de voyages, et le règlement prévoit que le gouvernement peut puiser dans le fonds pour rembourser les clients et ensuite se tourner vers les transporteurs... et ensuite le gouvernement peut se tourner vers les transporteurs qui ne veulent pas payer. Alors, l'industrie du voyage fait pression sur le gouvernement pour que les voyageurs ne soient pas indemnisés par ce fonds-là. Et moi, ce que j'aimerais savoir, c'est : Est-ce que vous allez changer les règles, à la demande de l'industrie de voyage, pour que les consommateurs ne soient pas indemnisés par le fonds?

M. Legault : Bon, c'est un secteur que je connais bien à cause de mon ancienne vie. Je peux vous dire tout de suite qu'il n'y a probablement pas du tout assez de fonds dans le fonds d'indemnisation pour rembourser tout le monde. Il faut comprendre que les transporteurs, incluant les gros comme Air Canada puis Air Transat, ils n'ont absolument pas les fonds, actuellement, pour être capables de rembourser tout le monde. Donc, il y a une situation où il y a un problème. Le problème est beaucoup plus grand que ça, là, les transporteurs ont des loyers importants à payer à chaque mois sur les avions, ils n'ont pas non plus cet argent-là. Donc, toute la question du remboursement des dépôts des consommateurs, de comment on fait pour aider les transporteurs, quelle partie va venir du gouvernement fédéral, quelle partie va venir du gouvernement du Québec, ce sont des choses qu'on regarde actuellement, mais, pour l'instant, il n'y a pas rien de décidé concernant l'indemnisation. Évidemment, mon premier choix, ça serait de rembourser, avec de l'argent, les consommateurs.

Le Modérateur : Maintenant, question pour Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda, bonjour.

M. le premier ministre, il y a à peine quelques jours, vous nous avez dit que la situation était toujours critique à Montréal. Vous arrivez aujourd'hui avec un déconfinement. Est-ce que ce n'est pas un pari risqué? Et là je vous amène au Bas-Saint-Laurent, où il y a moins de cas, alors que les médecins, dentistes vous ont écrit pas plus tard qu'hier pour dire : Ne déconfinez pas, on est trop serrés au niveau du réseau hospitalier. Vous déconfinez en région, vous allez déconfiner à Montréal. Est-ce que le réseau va être capable d'absorber tout ça, là? Il n'y a pas un risque?

M. Legault : Bien, d'abord, il y a une logique, là, c'est qu'à partir du moment où la situation est plus sous contrôle à Montréal les gens du Bas-Saint-Laurent devraient être moins inquiets de voir des gens de Montréal arriver dans le Bas-Saint-Laurent.

Revenons sur la situation de Montréal. Je vous l'ai dit depuis le début, tous les critères étaient remplis, sauf le coussin concernant le nombre de lits puis les employés qui vont avec ces lits-là. Donc, on voit, là, 600 employés, juste en fin de semaine, qui sont revenus. On est confiants que, dans les prochains jours, on devrait être capables d'avoir à peu près 2 000 employés qui vont revenir dans le réseau. Donc, ce qui est important, c'est la tendance. La tendance est bonne sur les hospitalisations. La tendance est même bonne sur les décès qui arrivent après les hospitalisations, qui arrivent après les cas.    Donc, la situation, la tendance est bonne puis nous permet effectivement de prendre un certain pari. Puis, pour gagner notre pari, j'ai besoin de la collaboration de tous les Québécois. On a besoin que les Québécois respectent les consignes, restent à deux mètres, mettent un masque quand ils ne sont pas capables, si on veut que la propagation ne se relance pas. Donc, je pense que c'est correct.

Bon, dans le Bas-Saint-Laurent, j'ai des hôtels qui nous appellent puis des gens dans le tourisme qui veulent que les gens de Montréal recommencent à aller dans le Bas-Saint-Laurent. Il y en a d'autres qui sont inquiets. Il faut faire ça graduellement. Donc, il ne faut pas faire exprès, à ce moment-ci, là, puis on va, dans les prochains jours, annoncer des consignes pour le secteur du tourisme, parce que je continue à espérer qu'au moins pour une partie de la saison de l'été que les Québécois qui probablement n'iront pas à l'étranger, bien, puissent utiliser les infrastructures touristiques du Québec. Ça suppose qu'à Montréal, entre autres, la situation soit davantage sous contrôle.

Je rappelle aussi que la situation, le problème est très concentré dans les CHSLD, dans les résidences. Donc, la situation... Puis, l'INSPQ puis le Dr Arruda vont sortir des statistiques sur la transmission communautaire, donc il faut que la tendance se maintienne. Mais, je comprends qu'il y ait des gens qui soient inquiets dans le Bas-Saint-Laurent, mais je pense qu'à partir du moment où les déplacements se font juste pour des raisons nécessaires, essentielles, je pense que c'est un risque qui est acceptable.

M. Laforest (Alain) : Les municipalités ont demandé de l'aide au gouvernement fédéral. Hier, M. Trudeau a dit qu'il était prêt... ou samedi, il a dit qu'il était prêt à vous aider. Vous en êtes rendu où, là? Parce qu'il va falloir ouvrir les goussets et donner de l'argent aux municipalités aussi.

M. Legault : Bon, évidemment, les premiers ministres des provinces aimeraient que le gouvernement fédéral fasse une entente avec les gouvernements des provinces, plutôt que d'aller négocier directement, par-dessus notre tête, avec les municipalités. C'est notre... qui est le plus important. Donc, vous avez vu qu'on a fourni des masques, puis des fonds pour acheter des masques à Montréal. Je comprends qu'il y a des municipalités qui ont des difficultés, entre autres avec le financement de leur transport en commun, donc on est en train de regarder tout ça. Mais moi, je souhaite qu'il y a ait une coordination entre le gouvernement fédéral puis le gouvernement du Québec.

Le Modérateur : Maintenant, question pour Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le premier ministre, Mme McCann, Dr Arruda. M. Arruda, il y a quelques... quoi, deux semaines, peut-être un petit peu plus, on avait parlé du phénomène de l'immunité communautaire, là, ou l'immunité dans la population qui venait avec les gens qui sont infectés par le virus. Puis, tout à coup, ça a été évacué, on n'en parle plus, là, maintenant, c'est... on a évacué ça. En tout cas, dans les conférences de presse, on en parle très peu. Est-ce que vous avez de nouvelles données là-dessus? Est-ce que vous vous êtes fait une nouvelle idée sur... d'abord, est-ce qu'on a une idée du taux d'immunité communautaire qu'on a en ce moment, là, les gens qui ont été infectés, etc., dans la population? Et est-ce qu'on sait davantage aujourd'hui qu'on savait y a trois semaines si on peut réattraper une deuxième fois le virus, une fois qu'on est guéri?

M. Arruda (Horacio) : Vos questions sont bonnes, puis elle fluctue, la réponse, en lien avec les études qui se font. C'est un peu plate, là, c'est  parce que, je veux dire, il y a une étude qui sort, qui n'est pas trop pire, qui est contrôlée par les pairs, qui semble dire que, oui, il y a de l'immunité. Là, est-ce qu'elle se prolonge au-delà d'une saison? On ne le sait pas. Moi, je pense que... À date, ce que je sens, là, à la littérature que j'ai pu voir, c'est qu'il y aurait une certaine immunité. O.K.? Ce qu'on ne sera pas capable de dire, c'est jusqu'à combien de temps elle va durer. Est-ce qu'elle va durer deux ans, trois ans? Si le virus mute un peu, est-ce qu'on va être protégé ou pas?

La question de la réinfection, actuellement, c'est peut-être possible, mais on pense plutôt que c'est associé au fait que nos tests détectent des fragments de virus, puis, quelque part, les gens ne sont plus... ou, même s'ils ont un peu de virus, ils ne sont plus suffisamment contagieux, ou bien ils ont des tests... ils ont eu un faux négatif... un faux positif, à un moment donné, deviennent négatif ou c'est un faux négatif. Ça fait que voyez-vous, là, on est encore trop peu... Puis le problème qu'on a souvent aussi, c'est que les données portent sur des petites séries de personnes, pas des grandes quantités. Ça fait que, comme on n'a pas nécessairement des grandes quantités, on n'a pas les éléments.

Mais, dans les faits, somme toute, si on essaie de penser... si on fait le parallèle avec d'autres éléments, je pense qu'on va finir par avoir une immunité de la population, là, mais, au Québec, elle n'est probablement pas plus haute qu'entre 3 % et 5 %. C'est ce que je pense parce que, si vous me permettez, il y a eu quand même beaucoup de cas dans les CHSLD, mais, dans la communauté, il y en a, mais il n'y a pas eu... on a vraiment aplati la courbe de ce côté-là. Si on n'avait pas eu l'histoire des CHSLD, on aurait vraiment une courbe très, très basse. Mais ce qui va être aidant, c'est les tests qu'on va faire actuellement, mais surtout les tests de séroépidémiologie qui vont se faire ici, au Québec, comme ailleurs au Canada, puis, à ce moment-là, on va pouvoir avoir une idée de ce que ça peut représenter.

Mais je ne pense pas, là... Il ne faut pas penser qu'on a 60 % de gens qui ont été infectés au Québec, là. On est loin de là. En tout cas, si c'est le cas, tant mieux, hein, je vous dis, surtout si ça amène une protection, mais on est encore dans des zones basses, puis tout le monde s'entend pour dire, je n'aime pas ça dire ça, mais qu'il va probablement y avoir une deuxième vague dans le contexte où on n'a pas immunisé la majorité de la population. Mais, qui sait, les virus peuvent des fois nous apporter des surprises.

M. Lacroix (Louis) : Ma deuxième question, c'est un peu en lien avec ça, parce qu'il y a certains pays, dont le Danemark, entre autres, qui a décidé, au cours des dernières heures, d'offrir un test de dépistage à tous les adultes, qu'ils soient symptomatiques ou asymptomatiques. Donc, tout le monde qui demande d'avoir un test pour savoir s'il l'a, s'il est porteur ou non de la COVID-19, est autorisé à le faire. C'est quand même une population importante, là, on parle d'un peu plus de 6 millions de personnes au Danemark. Ça ressemble un peu au Québec, là.

Est-ce que c'est quelque chose qui est envisageable chez nous? Est-ce que c'est quelque chose à laquelle vous songez?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, à ce stade-ci, je vais vous dire bien honnêtement, ça plaît à l'esprit en théorie, mais, en pratique, là, même si on a des gens qui sont négatifs puis qu'on est au début de leurs symptômes ou pas du tout au début de leurs symptômes, mais que le test n'est pas encore positif, ça ne veut pas dire que, dans deux jours, il ne le sera pas. Ce que moi, je proposerais, puis ce qui s'en vient, c'est vraiment les études séroépidémiologiques qui vont nous permettre de dire, selon le type d'anticorps, c'est-u un anticorps récent ou un anticorps plus vieux. C'est comme ça qu'on fait... En fin de compte, ça va être des prises de sang qui vont être prises au bout du doigt, puis on va appliquer un test pour vérifier quels sont les anticorps, pas pour mesurer le virus, s'il est en circulation, mais véritablement de savoir est-ce qu'il a fait la maladie. Il l'a peut-être fait…

M. Lacroix (Louis) : Ça s'en vient, ça?

M. Arruda (Horacio) : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Quand?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, le test, là, je n'ose pas vous donner de date parce que j'ai peur que vous me reveniez avec ça, mais ce n'est pas ça du tout.

M. Lacroix (Louis) : Ça va arriver de toute façon.

M. Arruda (Horacio) : Le test vient d'être homologué. Et les équipes sont en cours de processus de recrutement, etc. Il y a déjà des données… des analyses qui se font à Héma-Québec juste… à partir des banques de sang. Il y a des analyses qui se font. Mais on pourra vous représenter, probablement lors d'un briefing technique, c'est ce que je pense parce que c'est mieux que le point de presse… pour présenter c'est quoi, les études qui ont cours, puis etc. Puis on pourra éventuellement aussi... Je sais que je vais faire travailler du monde, ça va peut-être les faire… mais préparer un genre de briefing technique éventuellement où on parlera des recherches qui sont faites au Québec, soit dans le domaine de la vaccinologie, soit dans le domaine des études de séroprévalence, soit dans le domaine des traitements comme tels. Si l'étude du Dr Tardif, de l'Institut de cardiologie de Montréal, amène les résultats qui sont escomptés, bien là on va avoir des bonnes nouvelles Vaccin, on ne sait pas encore, mais le traitement, peut-être avant la fin de l'été.

M. Bergeron (Patrice) : Maintenant, si vous me permettez, une question pour moi, Patrice Bergeron de LaPresse canadienne. M. le premier ministre, donc vous êtes allé à Montréal la semaine dernière. Qu'est-ce que votre visite à Montréal a pu changer dans la situation actuelle? Qu'est-ce que ça vous a permis, par exemple, de mieux comprendre ou de mieux positionner?

M. Legault : Bien, j'ai été capable, d'abord, de rencontrer la mairesse de Montréal, Valérie Plante. On a pu discuter des enjeux, transport en commun, certaines communautés, certains quartiers de Montréal qui sont plus affectés puis qui ont besoin de masques, entre autres. Bon, ça m'a permis de rencontrer les P.D.G. des centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux et les autres de Montréal pour discuter de ce qui est arrivé avec les CHSLD. Donc, j'en ai parlé à Montréal. Mais il y a des enjeux, entre autres, qu'est-ce qu'on fait avec les CHSLD privés, comment on fait pour attirer plus de personnel, bon, des enjeux aussi de vétusté de certains CHSLD, là où on a encore, malheureusement, deux résidents par chambre. Donc, ça m'a permis un peu de mieux comprendre la réalité de ceux qui vivent au quotidien, entre autres avec la gestion des CHSLD. Ça m'a permis aussi de voir que les coupures qui ont eu lieu dans les dernières années, bien, ça a amené des choix où par exemple, actuellement, on a des CHSLD où il n'y a pas de patron ou de patronne. Donc, c'est peut-être plus difficile d'implanter des directives, entre autres sur le port de tout le matériel de protection individuelle, quand il n'y a pas de patron ou de patronne.

Donc, donne une meilleure idée de, bon, un, les problèmes puis les solutions à court terme, mais aussi les solutions pour une réforme qu'on va regarder plus dans les prochains mois, donc qu'on commence déjà à regarder, mais qu'on veut mettre en place dans les prochains mois pour vraiment qu'on ne revive plus ce qu'on a vécu dans les CHSLD.

M. Bergeron (Patrice) : Merci. Maintenant, deuxième question. Vous suivez certainement la situation, les sondages, je suis sûr aussi que votre gouvernement, probablement, sonde actuellement la population sur ses solutions. Est-ce que votre message... autant M. Legault que M. Arruda, est-ce que votre message à la population passe mieux ou moins bien qu'au début de la crise? Est-ce que vous constatez des différences par rapport au début de la crise?

M. Legault : Bien, d'abord vous savez, M. Bergeron, que je ne commente jamais les sondages. On les regarde, mais on ne les commente pas. Puis je suis en politique depuis assez longtemps pour savoir que ça change vite, hein? Aujourd'hui, on peut être encensé, puis demain ça peut être le contraire.   Évidemment, quand on commence à déconfiner, on commence... puis plus on prend des décisions, bien, plus on est sujets à critiques. Je vois très bien actuellement qu'il y a des gens, d'un côté, qui trouvent que je déconfine trop vite puis d'autres qui trouvent que je ne déconfine pas assez vite. Donc, c'est difficile de plaire à tout le monde. J'essaie de prendre des décisions avec la science, avec la Santé publique, mais j'essaie de le faire dans l'intérêt supérieur des Québécois. Mais ce n'est pas... ce n'est jamais tout noir ou tout blanc, là. Je fais mon possible puis j'essaie de ne pas trop regarder les sondages.

M. Bergeron (Patrice) : M. Arruda?

M. Arruda (Horacio) : Bien, de mon côté, vous comprendrez qu'on vit une situation qui est excessivement nouvelle. Il y a des règles générales qui sont recommandées puis il y a des principes de santé publique qu'on applique, là. Mais la recette du Danemark ne peut pas automatiquement être appliquée au Québec non plus parce qu'on n'est pas le même peuple, la même culture, la même organisation. On est véritablement dans ce qu'on appelle, je vous dirais, à partir de certains principes de santé publique, une science qui évolue très rapidement. On ne peut même pas se comparer parce que chacun connaît sa situation. Tu sais, même à l'intérieur du Québec, il y a des grandes variations.       Ça fait que... Puis je pense que c'est clair, arrêter une machine, c'est mettre le frein, puis tout le monde arrête, puis on rentre à la maison, mais la repartir, ça, c'est une autre chose. Puis là on fait face à une population qui n'est pas homogène, hein? Je veux dire, il y a des craintifs, des gens qui n'ont pas assez peur, des gens qui ne comprennent pas le message. Il y a des particularités, il y a des Québec à l'intérieur du Québec, il y a des zones... Ça fait que tout ça entraîne de la complexité.

Moi, je pense que le plus important, c'est que les gens comprennent dans quel sens on le fait, qu'ils essaient d'écouter ce qu'on dit, puis on sait que ce n'est pas facile pour personne. Ça fait que moi, je pense que le message est plus dur à passer, puis le contexte et la compréhension de ce qui se passe est plus compliqué. Puis l'autre élément, c'est qu'en plus qu'on veut combattre le virus, on veut aussi qu'une société fonctionne, là, parce que les effets pervers du confinement, les enfants qui sont enfermés, le décrochage scolaire, la santé mentale, les problématiques de femmes battues, les problématiques d'enfants qui vont décrocher, la dépression, le suicide, tout ça est là, là. Ça fait que, là, maintenant, il faut qu'on regarde... puis en plus de l'économie qu'il faut repartir, parce qu'une société ne peut pas fonctionner arrêtée comme ça. Tout le monde, on doit se nourrir, manger puis repartir l'économie.

Le Modérateur : Maintenant, question pour Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour à vous trois. Je me demandais, avec la réouverture, là, des commerces à Montréal puis des services de garde, est-ce que vous... si les gens respectent, là, les consignes que vous donnez, est-ce que vous considérez qu'on va maintenir l'aplatissement de la courbe ou vous vous attendez à une recrudescence des cas?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, c'est clair que des cas, il va y en avoir, là. Ça, je trouve ça très important. Puis premièrement, comme on va dépister beaucoup plus, là, comme on est passés de 6 000 à 13 000 cas de dépistage... C'est 15 %, là, de tests qui sont positifs. Donc, vous comprendrez qu'on va avoir plus de cas.

Ce qu'on veut, c'est qu'il y ait une transmission qui soit contrôlée. Ce que je veux dire, c'est qu'on puisse éviter que des éclosions, notamment dans les commerces qu'on va ouvrir ou quand on va réouvrir encore plus le secteur manufacturier, si jamais dans un... moi, je vais donner un exemple, un atelier de couture, bien, il y a un cas chez une dame ou deux cas... bien, s'il y a sept, huit cas autour, mais qu'on est capable de contenir ça pour éviter que toute l'usine devienne malade ou que toutes les familles deviennent malades, on est en train de contrôler la situation. Ce qu'on ne veut pas, c'est en arriver à ce qu'il y ait tellement de cas qu'il n'y ait plus de place dans les hôpitaux puis surtout pas le drame qui a été vécu en Italie, de dire : Bien, on va choisir telle personne versus telle personne parce qu'elle a plus de chances de survivre ou pas.

Ça fait que c'est sûr qu'on s'attend... C'est impensable de penser qu'il n'y aura pas de nouveaux cas. Là, ce qu'on aimerait, c'est éviter une augmentation de façon importante, qui créerait une vague, mais il va y avoir une autre vague avec le cycle du virus, à un moment donné. C'est cet équilibre-là, là... C'est comme si on était en train, là, de marcher sur un fil, je vous dirais, qui est plus tendu, je vais vous dire... parce que quand c'est tendu, ça a l'air que c'est plus dur à rester dessus que quand c'est plus mou. En région, en périphérie, on a déconfiné, on voit que les choses vont relativement bien, dans les écoles, ça va bien, dans les garderies. Ça ne va pas dire que c'est impossible qu'il y ait des cas. Ça va bien, mais à Montréal, c'est cette chose-là.

Mais on pense, avec les décès qui diminuent, le nombre d'hospitalisations, l'amélioration de la capacité, je vous dirais, en nombre de lits, mais surtout des travailleurs de la santé, parce que c'est ça qu'on a dit tantôt, bien qu'on pourrait, si les gens respectent les consignes, à mon avis... parce qu'enquêter sur une manufacture qu'on vient d'ouvrir, c'est une chose. Enquêter sur 79 ou 90 rassemblements qui ont eu lieu hier soir... pas hier soir, mais il y a trois, quatre jours, puis qui ont entraîné des éclosions, ça devient une autre paire de manches.

Mme McCann : J'aimerais en profiter pour faire une petite correction sur qu'est-ce que je vous ai dit tout à l'heure. Je vous ai parlé du Grand Montréal, des régions froides. Mais trois régions mitoyennes, je vous parlais de la Capitale-Nationale, l'Outaouais et j'ai mentionné Chaudière-Appalaches, il faudrait le remplacer par Mauricie-Centre-du-Québec. Je m'excuse, là, j'ai fait une petite erreur. Donc c'est Mauricie-Centre-du-Québec qui est une région mitoyenne où il y a un petit peu plus de transmission communautaire.

Mme Crête (Mylène) : M. Legault, vous avez dit la semaine dernière que vous n'excluiez pas de rendre le masque obligatoire, le port du masque obligatoire dans certains cas. Est-ce que, le cas échéant, vous songez en fournir, par exemple, aux gens qui n'auraient pas les moyens de s'en payer, là?

M. Legault : Bien, ça fait partie des considérations, là. Vous avez vu, on a offert un million de masques à Montréal. Je ne pourrais pas en offrir 10 millions de masques, je n'en ai pas, 10 millions de masques. Il faut s'assurer effectivement que les personnes moins riches, là, ne perdent pas leur accès au transport en commun parce qu'ils n'ont pas de masque, là, donc on va essayer d'en fournir. Il y a des gens de plus en plus qui s'en achètent, qui s'en font personnellement. Là, on va, lundi prochain, rouvrir les commerces dans le Grand Montréal, puis on demande que les gens, dans les commerces, portent le masque. Donc, on va regarder la situation. On ne l'exclut pas.

Moi, j'aimerais mieux ne pas être obligé de l'obliger. J'aimerais mieux que les gens soient assez responsables pour le porter. Parce qu'à partir du moment où on rend ça obligatoire, là, il faut se poser des questions. Est-ce qu'on a une police qui vérifie? Est-ce qu'il y a des pénalités qui sont données à ceux qui ne portent pas le masque, bon, etc. Donc moi, j'aimerais mieux que les gens soient responsables, mais si jamais on voit qu'il y a trop de personnes qui ne portent pas le masque dans des endroits où ils devraient le porter, bien, on n'exclut pas de le rendre obligatoire.

M. Arruda (Horacio) : Si vous me permettez, j'inviterais quand même la population qui peut se le permettre, d'avoir un couvre-visage, de s'en procurer un. Je ne sais pas si vous comprenez. Dans le fond, il y a des inégalités de santé, là, puis, tu sais, je me verrais mal, moi, me faire fournir un masque par le gouvernement avec le salaire que je fais, puis j'ai encore conservé ma job, alors que ce n'est pas tout le monde qui a ces moyens-là. Donc, j'inviterais la population qui peuvent s'en procurer un parce qu'il y en a plein, de compagnies, surtout des couvre-visages, de s'en procurer un. Puis, à ce moment-là, ça nous mettrait un poids moins grand, au niveau du gouvernement, pour permettre à ceux qui, pour toutes sortes de raisons, ne peuvent pas l'avoir, de leur donner. Moi, je pense que ça pourrait être un acte, aussi, de la même façon que porter un masque, maintenant, et surtout pour protéger les autres. Ça fait partie de l'étiquette respiratoire. Mais ça pourrait être aussi, à mon avis, correct que ceux qui peuvent s'en procurer se le procurent. Puis laissons les masques qui seront disponibles par les entreprises, données par les municipalités... transport en commun, bien, que ce soit dédié aux personnes qui ont des difficultés.

Le Modérateur : Maintenant, les questions de LaPresse, Ariane Krol. Au sujet du personnel de santé, combien de personnes manquent encore dans le réseau, et combien avez-vous réussi à recruter dans la grande région de Montréal avec les nouvelles primes annoncées la semaine dernière?

Mme McCann : Bien, là-dessus, on peut vous dire qu'il y a à peu près 10 000 personnes, un peu plus de 10 000 personnes qui manquent dans le réseau de la santé. On en a 600, là, qui sont revenues, donc ça a diminué un petit peu. Pour ce qui est de la grande région de Montréal, je pense qu'on peut faire vraiment une proportion, hein, parce que la grande région de Montréal représente d'habitude, au moins, le tiers des travailleurs de la santé, puis on peut en mettre un petit peu plus parce que la région de Montréal, elle est très touchée. Donc, on peut parler de 5 000 travailleurs absents dans la grande région de Montréal.

Pour ce qui est de l'effet des primes de la semaine dernière, il faut attendre encore quelques jours pour avoir la donnée exacte parce que notre système va pouvoir nous donner l'effet probablement à la fin de cette semaine, et on va vous revenir avec l'impact. Évidemment, on espère que ça aura eu un impact au niveau des gens qui prennent un poste à temps plein ou vont travailler à temps plein au lieu du temps partiel, là, qu'ils avaient auparavant.

Le Modérateur : Dernière question en français, toujours de Mme Krol, une question pour Mme McCann encore. Combien de travailleurs de la santé vous ont écrit, depuis samedi, à la nouvelle adresse On vous écoute? Et combien d'interventions ont été faites pour régler des problèmes dénoncés?

Mme McCann : Alors, on a reçu 836 courriels, depuis... en fait, c'est pendant le week-end, donc jusqu'à hier, 18 heures, 836 courriels, et on va commencer à leur répondre rapidement demain. Donc, on a une équipe qui va s'occuper de répondre dans les meilleurs délais. On peut vous dire que les principaux sujets, c'est vraiment les primes, justement, les conditions de travail, évidemment, il y a des choses qui vont être transmises aux instances qui s'occupent des relations de travail, les équipements de protection individuelle, le manque de personnel, les transferts entre les zones chaudes et zones froides — et croyez-moi que ça va être des situations qui vont être répondues rapidement — le dépistage, les mesures de prévention et de contrôle des infections, les vacances et quelques courriels sur la détresse qui est vécue chez le personnel.

Alors, évidemment, moi, j'ai un intérêt, nous avons un intérêt très, très important pour toutes ces demandes qui nous sont faites, et elles vont être traitées très rapidement. Et je vais vouloir avoir un rapport très complet sur les suivis qui vont être faits et les rectificatifs aux bons endroits qui vont être faits sur ces situations-là.

Le Modérateur : Merci. Nous en sommes maintenant à la période de questions en anglais. Nous commençons avec Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) :Good afternoon. Mr. Legault, there is an emergency room nurse at the CHUM that... She posted a video a few hours ago and she was very emotive. She put that on Facebook. She was very emotive because she saw, before her night shift, around 200 people gathering at a park in Rosemont and they were not wearing masks. And then she said : We have the weight on our shoulders to take care of these people, but we have also to police, in a sense… and she was very angry. What kind of backlash do you think that may have on health care workers coming back?

M. Legault : I'm trying every day to ask people for their collaboration. It's a question of respect for other people. It's not only for yourself, it's for other people also that you have to take your distances. So, of course, we need people to wear a mask, stay at two meters. And I've looked in different parks yesterday in Montréal, most of the people were at two meters. Sometimes they were more than a couple, they were five, 10 together, but at two meters, but some were too close. So it's important to repeat, and repeat, and repeat that, if we want to be successful, if we want to return to a more normal life, if we want to continue to open retail business, to open daycare centers, we need to be careful because, if we have too many people infected, even the young ones, they may have to go to the hospital, and, if we don't have enough beds, we'll have to backtrack on the reopening.

So it's important for everybody to respect... And I can understand that a nurse working very hard in a hospital, that she didn't like to see a lack of respect from these people. I can understand that. So I'm not sure that these people, they see that as a lack of respect. But we have to explain them that it's truly a lack of respect for all the people fighting against the virus.

Mme McCann : And if I may add... because, you know, people value very much our workers, our health workers, nurses, but all the other workers. And I think it's that connection that people have to make, that when they are in the park and they don't respect that two meters, a nurse, a doctor, a «préposé aux bénéficiaires», will have to take care of more patients because you've been in a park and you didn't respect... because other... more people are going to be sick and there is a certain proportion that will go to the hospital. So it's very key to think about those workers, that need also a rest during the summer. They will need vacations. So, in that sense, I think we have to be all very socially responsible for everybody, for the workers also.

M. Arruda (Horacio) : And if may add, I think the two meters must be a social norm. So actually, with no aggressivity, I think it's important to say to others : Hey! please, you are not respecting the two meters, in a right way, not to fight, but to remember this. Because we can... we are not used to do that for a long time, so I think it's part also, I would say, our responsibility even to not fight, not be aggressive, but say : Please, could you please respect the two meters? It's a kind of respect for everybody. It's a kind of respect for healthcare people and, I think so, it will be important that we do that, even parents, even us, to others. I think it's because we care of you that we are asking you to stay two meters away from me.

Mme Senay (Cathy) : Excellent. My second question is regarding the reopening of retail stores in Montréal in a week from now. You were a few days ago in Montréal. That was a statement for you to be there in person, to basically calm things down. But you know that with the reopening of some retail stores, and not having primary schools reopening in the greater Montréal region and the daycares... about 40 %, 50 % of capacity, it's going to be hard for parents. Why the rush, why rushing things?

M. Legault : I don't think we're rushing. I think the retail business is open already in Ontario, I think it's open in most of the states in the United States. I think that we respected the conditions, the World Health Organization, but we have to be careful, we have to be careful. We are opening the retail business next week. We will open the daycare centers the week after. And, because there would be only three weeks remaining for schools, if we reopen on June 1st, I think it's better to postpone to September, because it's only for three weeks. And, regarding the daycare centers, it will be gradual. So, at first, it'll be only 50% of the capacity, but with the following weeks, it will open more and more. So it's key to go gradually, but I understand that some workers will be in trouble because they won't all have a place for their child during their working hours. So I understand that the situation won't be perfect next week, but I think we have to go gradually.

Le Modérateur : Question maintenant pour Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. Mr. Arruda, you mentioned something, which interest a lot of people, in French a moment ago. You said you are looking at producing a guide or producing... you're doing an analysis on how, with deconfinment, various groups that now cannot meet, could theoretically meet. I know, in some provinces, they're saying : This family bubble or this unit can meet this unit at the cottage from now on. Can you explain? Can you elaborate on that? And will it actually be a book or a guide that people...

M. Arruda (Horacio) : Yes. It's going to be probably communication tools that we are going to put to explain to people what to do, because, you know, with those... all kinds of models, it's a little bit mixing, what you mean. Could I meet always the same people, a pairing couples, you know, or pairing families and stay only with those ones? Should I change from pairing, but being only five, or six, or seven persons? OK? And so we will try to make those... what's going to be... I think, if we do prescribe something to somebody, if they want to know if it's OK, we should be clear on what we are authorizing.

So now we are looking at all those strategies and we will try to communicate it the best way, because why it's going to be clear is that we are going to let people have more social contacts. It's important for the health, mental health, and even young people are important. But we don't want to go back the same way it was before because there is too much risk of having the disease. So we are going to be able to explain what does it mean for a grandma with her family, what does it mean for brothers or what could be permitted. And that will also always be in relation that, if you meet with somebody, you must be in confidence that he respected the good things, because, if he's sick or if he had been everywhere with close contacts, he could be a challenge for you and your family. So we're going to try to… In the next days, we're going to share it with you.

M. Authier (Philip) : You have referred today to controlled transmissions, in French, a moment ago. What we want is controlled transmissions.

M. Arruda (Horacio) : In fact, you know, there's going to be cases as we do have more people getting in contact. As the virus hasn't disappeared from the Québecpopulation, there's going to be some situations when there's going to be breaks of the two meters or there's going to be close contacts. There're going to be outbreaks. If those outbreaks are on the places that we know we deconfined, so, let's say, that's a manufacture of people who sew masks on everything, if there is a case or two, we can now make a public health investigation, catch those persons, make tests on their contacts and control the transmission.

M. Authier (Philip) : Mr. Legault, what kind of a summer will we have, will Montrealers have with… Mr. Arruda is talking about controlled transmissions. What kind of a summer will it be in Montréal?

M. Legault : You'll get the answers in the next few days. We'll discuss tonight about a kind of calendar and see when can we start putting dates on this calendar, what will happen with sports, collective sports, what will happen with restaurants, what will happen with gatherings, what will happen with tourism. It's all the kind of questions that we'll work on. I think it was important first to talk about schools, and daycare centers, and retail businesses. But now we're at the other steps. Also, religious gatherings, I saw that four people from four different religions wanted that we open, even if… they say that they would respect the two meters. So there are many, many questions. But, in the next few days, we'll be at another step to give you answers on that.

Le Modérateur :Maintenant, question de CTV, Andrew Brennan. Is the Government considering using COVI for help with contact tracing? Will an app be approved for contact tracing?

M. Legault : Are you talking about Mr. Bengio?

Le Modérateur : Application.

M. Legault : Application? Yes, we're considering using this application. Of course, it's important to protect personal data. We want to look also... We have discussions with Ontario because it would be nice, if we used it, that also Ontario used it. I know that there are other proposals in other provinces, but, of course, I would like that we use the application made here, in Québec.

Le Modérateur : Another question is : With no school until fall in Montréal, what do you say to parents... should do if they have to return to work but don't have childcare?

M. Legault : I understand that there is a problem with that. So, I understand. Bon... We'll have to talk soon. Another subject that will be important will be about summer camps because, usually, schools are not open after June the 20th, so same situation as other summers. So, what do we do with summer camps? Maybe it can be an answer to parents having to work this summer.

Le Modérateur :Maintenant, deux dernières questions en anglais de Raquel Fletcher, de Global.

A lot of Quebeckers were outside over the weekend taking advantage of the warm weather, parks were packed. What will you do if people start defying social distancing as summer begins?

M. Legault : Look, I was in Montréal yesterday, so I have travelled a bit to see what was happening in the parks. In the parks I looked, most of the people... the vast majority respects the two meters. Some didn't. I think it's important to repeat and repeat that it's a question of respect for all people. It's important if we want to continue to reopen our society, that we respect those directives. So I'm asking people in parks to respect the two meters, and it they are close, also to use masks.

Le Modérateur : Une dernière, dernière, donc, question de Raquel Fletcher.

Can you speak to how the pandemic will affect the tourism industry this summer? What message do you have to tourism operators?

M. Legault : We're working on that with Dr. Arruda. I think that there's an opportunity for Québec tourism because most of the people would be probably scared to travel in other countries. So there's an opportunity to try to convince them to use our infrastructure of tourism in Québec. Of course, we have to go gradually, we have to make sure that we do that at the right time. So, it's a kind of question I'm having for Dr. Arruda.

Le Modérateur : Merci beaucoup pour votre collaboration.

M. Legault : Merci, tout le monde. Bonne journée, tout le monde.

M. Arruda (Horacio) : Merci. Bonne fin de congé.

(Fin à 14 h 9)

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