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Point de presse de M. Gérard Deltell, chef du deuxième groupe d'opposition et de M. Éric Caire, député de La Peltrie

Version finale

Le mercredi 1 décembre 2010, 11 h 22

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-deux minutes)

M. Deltell: Bon, alors, messieurs dames...

Une voix: ...

M. Deltell: C'est beau? Alors, messieurs dames, bonjour. Ça me fait plaisir de vous rencontrer. Le point de presse d'aujourd'hui risque d'être un peu plus long que celui d'il y a deux semaines.
Alors donc, je suis avec le député de La Peltrie, M. Caire, pour vous parler du centre de recherche en traitement des cancers et du... du centre de traitement des cancers à l'Hôtel-Dieu de Québec. On sait que c'est un projet qui est dans les cartons depuis un bon moment, et il est important pour nous de revenir... de ramener ce dossier-là dans l'actualité par la période de questions, parce que c'est une sujet qui est très important, qui va toucher des centaines, des milliers de personnes au cours des 10, 20, 30, 50 prochaines années à venir, et nous estimons plus que jamais que le choix qui est fait par le gouvernement est un choix qui est mauvais.
Je vous rappelle que le gouvernement a décidé d'implanter le centre dans l'Hôtel-Dieu, c'est-à-dire dans l'édifice actuel. C'est un mauvais choix, pour essentiellement trois raisons. Tout d'abord, l'Hôtel-Dieu est dans un site historique, donc, dès que vous donnez un coup de pelle, vous êtes sûr de tomber sur des artefacts. C'est fort probablement le secteur où il y a le plus d'artefacts dans la région de Québec, donc c'est un... ce n'est pas une bonne chose parce que c'est un site historique.
Deuxièmement, ça cause des problèmes de proximité parce que c'est une endroit qui est enclavé, donc vous faites des travaux à l'intérieur de ce qui est déjà bâti. Ça complique encore plus la chose et ça augmente nécessairement les coûts. C'est aussi un centre qui se veut pour l'avenir et qui est un... qui a une vocation suprarégionale, donc c'est des centaines de personnes de partout au Québec qui vont converger là, et on sait que c'est un endroit qui est déjà difficile d'accès. Moi, j'ai un de mes amis dont le père a été traité récemment, ça lui a pris plus de temps de partir de Wendake pour aller au stationnement que du stationnement pour aller au traitement, tellement c'est déjà très conscrit. Et c'est vrai. Donc, c'est des choses qu'il faut prendre en compte, et malheureusement le gouvernement a refusé de prendre ça en compte.
Ce qu'on constate, par exemple, au cours des dernières semaines, ce qui nous réjouit, c'est qu'il y a des gens qui maintenant partagent notre point de vue. La commission des monuments et sites patrimoniaux qui a pris position pour dire que c'était un mauvais choix. Ça, il faut prendre ça en compte. Ce sont des gens qui sont très sensibles, qui ont évidemment une acuité particulière pour la qualité de vie des citoyens dans le Vieux-Québec, mais également sur le patrimoine, et ceux-là partagent notre point de vue que ce n'est pas un bon choix. Et on a pu voir, à la lecture d'un article du Journal de Québec, qu'Agnès Maltais, la députée du Parti québécois qui a toujours défendu ce projet-là, maintenant, elle défend notre point de vue à nous. J'ai tenu à la saluer et à la remercier, à la féliciter de ce changement de cap. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.

M. Caire: Je vais rajouter là-dessus... D'abord, merci, Gérard. Je vais rajouter là-dessus. Je ne sais pas si vous avez remarqué aujourd'hui, à la question que M. Deltell a posée au ministre de la Santé, la seule réponse que le gouvernement a à offrir, c'est: On a déjà investi sur le site, il est trop tard pour reculer. Alors, le ministre Bolduc n'a pas défendu le site en disant: Non, les problèmes de circulation vont se régler. Moi, je peux vous dire qu'au niveau des ambulanciers c'est un réel problème actuellement, imaginez-vous plus tard. Au niveau de l'espace de stationnement puis de l'accessibilité, on va régler le problème; c'est inexact, ils ne sont pas capables. Au niveau de l'agrandissement de l'Hôtel-Dieu, Gérard en a parlé dans son commentaire, vous savez que l'Hôtel-Dieu est un centre suprarégional, va desservir tout l'Est du Québec. C'est la portion de la population du Québec où le vieillissement va se faire le plus rapidement, et on sait qu'il y a un corollaire direct entre vieillissement de la population et augmentation des cas de cancer.
Or, à ce jour, l'Hôtel-Dieu n'a toujours pas rassuré la population en disant: Oui, avec les aménagements que nous faisons, nous serons capables de suffire à la demande. La dernière fois qu'on a posé la question, que j'ai posé la question aux gens de l'Hôtel-Dieu, la réponse que j'ai reçue, c'est: Cette question-là est encore sous évaluation. Et, à ce jour, il n'y a toujours pas eu de réponse à cette question-là. Et donc le ministre n'a pas non plus, en Chambre, dit: Oui, oui, on va suffire à la demande. Donc, il n'y a aucun des contre-arguments qui nous amènent à dire qu'il faut changer de site qui a été relevé et contredit par le ministre. Le seul argument, c'est de dire: On a déjà investi. Donc, ce que le ministre nous dit, c'est: Oui, c'est un mauvais choix, oui, c'est un mauvais site, oui, ça nous cause un paquet de problèmes, oui, c'est un casse-tête perpétuel, mais on a déjà perdu de l'argent, ça fait qu'on va continuer à en perdre un peu plus. Ça, c'est la logique ministérielle, c'est complètement inacceptable.
L'autre aspect de la question qu'on voulait soulever, c'est sur les prévisions futures. Bon, on a amené le site... la Ferme SMA, Saint-Michel-Archange, comme site potentiel. J'ai entendu le ministre dire: C'est irresponsable de demander à des patients d'aller se faire traiter dans un champ. Je veux dire, comme réponse stupide et insignifiante, à mon avis, là, on est dans le top 5 2010. Ça, ça mérite une présence au bye-bye, c'est sûr. Il n'y a personne qui pense qu'on va aller se faire soigner dans un champ, et tout le monde a toujours dit que l'Hôtel-Dieu pouvait continuer à remplir sa mission, le temps qu'on construise effectivement le nouveau centre hospitalier. Et, sur cette question-là, encore là, ce qui n'a pas été dit, c'est que, là, on va aller probablement en PPP pour l'Hôtel-Dieu, avec les contraintes d'ingénierie qu'on connaît, parce que... Je fais juste un petit corollaire, là. Saint-Luc, un hôpital qui, si je ne m'abuse, a été construit dans les années cinquante, sera démoli parce qu'il est trop vieux, et c'est compliqué de le rénover. L'Hôtel-Dieu, qui est le plus vieil hôpital en Amérique du Nord, lui, on va le rénover sans problème en respectant les coûts et les échéanciers, il n'y aura pas de surprise, on va ouvrir les planchers, les plafonds et les murs, puis tout va être parfait. On va revoir une structure qui ne répond pas aux normes sismiques présentes, mais il n'y aura pas de problème, il n'y aura pas de coûts supplémentaires. On va expulser à peu près tout ce qu'il y a aux alentours pour essayer de prendre de l'expansion parce que c'est la seule façon, en respectant les normes architecturales parce qu'on est dans un quartier historique. On sait que, sur chaque dollar investi, il y a à peu près 0,10 $ qui va exclusivement à respecter les normes architecturales, pas à rendre l'hôpital plus efficace, à respecter des normes architecturales, mais on va rester dans des coûts normaux.
Le résultat de ça, Gérard l'a dit dans son introduction : Déjà, sans qu'il y ait une pelletée de terre qui a été faite, les coûts explosent. On est passé de 175 millions... la dernière prévision du gouvernement, c'est 630 millions, plus un 100 millions pour l'achat d'équipement, la modernisation de l'équipement, et les rumeurs qu'on entend, c'est que ce projet-là devrait dépasser le milliard de dollars.
Donc, Montréal a son CHUM, Québec a son CHUQ, et la seule raison pour laquelle on continue dans ce fiasco, la seule raison pour laquelle on va continuer à emprisonner les gens qui souffrent du cancer, les générations futures du Québec dans ce secteur-là, c'est que, que voulez-vous, on a déjà commencé dans un mauvais projet, alors aussi s'y enfoncer par-dessus les oreilles. Et, nous, on dit: Ça suffit.
Il y a un site qui est là, qui est encore disponible. La ville de Québec a des plans de réfection de ses infrastructures routières aux alentours, accessibles, modernes, on peut faire un maillage avec le centre de recherche de l'hôpital Robert-Giffard. Même si les secteurs de recherche sont évidemment différents, on m'avait garanti à l'époque qu'il y avait des choses qu'on pouvait mettre en commun. On peut faire de ce coin-là un coin où la santé, la santé spécialisée va être en ébullition. On va pouvoir attirer des gens, en faire un coin beaucoup plus... et on va dynamiser évidemment le secteur de cette façon-là. Mais c'est une solution qui est trop simple, trop logique, donc antilibérale.

M. Robitaille (Antoine): On ne peut pas vous voir derrière la même tribune sans se poser la question:...

M. Caire: Quelle question?

M. Robitaille (Antoine): ...M. Caire, êtes-vous en train de rentrer au bercail?

M. Caire: Je suis et je continue à défendre un dossier qui me tient à coeur. Je tiens à signaler qu'avant que l'ADQ... au moment où j'étais à l'opposition officielle, avant que l'ADQ ne dénonce ce projet-là, personne, personne n'a mis sur la place publique, personne n'a forcé le débat dans ce dossier-là. C'est un dossier que l'ADQ continue à défendre, que je continue à défendre, et ce que vous devez voir aujourd'hui, c'est des gens qui sont convaincus que c'est un mauvais projet, qui ne lâchent pas le morceau, qui ne lâcheront pas le morceau et qui n'acceptent pas que la seule raison pour un ministre de continuer dans un mauvais projet, c'est de dire: Bien, on a déjà investi, continuons à gaspiller l'argent des Québécois.

M. Moalla (Taïeb): Je vais la reposer autrement, M. Caire, parce qu'on n'a pas de réponse vraiment. Est-ce que c'est un flirt politique passager aujourd'hui...

M. Caire: Je... je...

M. Moalla (Taïeb): ...ou est-ce que c'est un retour d'une histoire politique pour vous?

M. Caire: Non. J'ai répondu à la question. Gérard Deltell, l'ADQ défendent un dossier, je défends ce dossier-là, puis on a décidé de mettre en commun nos forces aujourd'hui pour avoir plus d'impact, pour faire en sorte que cette voie-là contradictoire, ces contradictions-là du gouvernement libéral soient mises sur la table et qu'on relance le débat sur le fait qu'on est en train de créer un gaspillage éhonté dans un secteur de la santé... dans un secteur névralgique de la santé, parce que, comme je vous l'ai expliqué, on peut s'attendre à une augmentation importante des cas de cancer, étant donné le vieillissement de la population, et, au-delà de «va-t-on revenir à l'ADQ, qu'est-ce qu'il va...», je pense que les gens de la région de Québec puis de l'Est du Québec sont en droit de se poser la seule vraie question qui est importante pour eux autres: Si j'ai le cancer, est-ce que je vais être soigné correctement? Est-ce qu'on est en train de gaspiller mes deniers publics? Ça, je pense que ça préoccupe les gens.

M. Deltell: Ce que l'on voit... Ce que l'on voit aussi, c'est que, écoutez, pendant les années d'opposition officielle, M. Caire a fait un travail remarqué et remarquable concernant ce dossier-là, et, moi, quand je suis arrivé à l'Action démocratique, il y a deux ans, quand j'ai débattu ce projet-là, j'étais flanqué de M. Caire. Il était tout à fait logique et normal, de mon côté, de souligner le fait que, pendant nos années d'opposition officielle, M. Caire a défendu ce projet-là bec en ongles. Et nous pensons la même chose, nous disons la même chose, nous souhaitons la même chose. Il est tout à fait normal que nous fassions front commun sur ce dossier-là. Et, comme M. Caire le disait à juste titre, il en va pour l'avenir des soins de santé, particulièrement pour les cas de cancer, pour la région de Québec.
Ce n'est pas un petit projet, ça, là, ce n'est pas un petit agrandissement. C'est vraiment une vision que l'on a pour les décennies à venir. Et de le faire là où c'est, ce n'est pas un bon projet, ça, nous l'avons bien plaidé, et malheureusement le gouvernement est entêté. Là, ce qu'on constate, c'est qu'il y a d'autres organismes qui partagent notre point de vue. Bien, tant mieux. Il faut mettre ça au jour.

M. Plouffe (Robert): Vous auriez pu tout aussi bien, M. Deltell, choisir de le faire... Vous auriez pu tout aussi bien, M. Deltell, choisir de le faire sans avoir M. Caire à vos côtés. Vous auriez pu le faire, alors, la question, on la répète, là: Est-ce que, M. Caire, vous vous ennuyez de l'ADQ, ou vous vous ennuyez de l'«exposure» que monsieur... que l'ADQ peut vous apporter, ou...

M. Caire: Non, je... je veux dire, j'ai défendu plusieurs dossiers depuis que je suis député indépendant. Celui-là est un... Puis je vous signale, soit dit en passant, que, des points de presse conjoints, j'en ai fait un avec Pauline Marois; que je sache, je n'ai pas ma carte du Parti québécois. J'en ai fait un avec Amir Khadir; que je sache, je ne suis pas devenu membre de Québec solidaire.

M. Robitaille (Antoine): Vous avez un foulard.

M. Caire: Oui, c'est vrai, et il me sert après chaque repas.

Une voix: Ah bon!

Une voix: Je savais que ça servirait à de quoi, cette affaire-là!

M. Caire: Il est moins blanc qu'il l'a déjà été, mais bon. Mais ce que je veux dire, c'est que ce dossier-là, c'est un dossier qui me tient à coeur parce que - je pense que je peux le dire sans fausse modestie - j'ai été le premier... D'abord, je l'ai emmené au caucus de l'ADQ...

M. Robitaille (Antoine): Mais est-ce que c'est une position d'un député de la banlieue...

M. Caire: Si vous me permettez...

M. Robitaille (Antoine): ...ou qui ne veut pas que le Vieux-Québec soit consolidé...

M. Caire: Bien, écoutez, je vais juste...

M. Robitaille (Antoine): ...par une institution comme celle-là?

M. Caire: ...juste finir, puis je vais répondre...

M. Robitaille (Antoine): Bien, là j'étais sur le fond des choses.

M. Caire: Oui, oui. Oui, puis c'est une bonne question, mais je veux juste finir de répondre à Robert. Mais, promis, je reviens. Et donc c'est un débat qui me tient à coeur parce que je suis très conscient que l'ADQ et moi sommes les seuls à forcer ce débat-là. On parle beaucoup du CHUM à Montréal, on fait grand état du CHUM à Montréal, et on en a raison de le faire, mais, à mon avis, l'Hôtel-Dieu de Québec, c'est un fiasco du même ordre, autant financier que dans le fait que je ne suis pas sûr que ce projet-là, on va jamais en voir la couleur un jour ou l'autre.
Et, non, ce n'est pas... D'abord, moi, je suis... Il y a une partie de mon comté qui est Québec, là - La Peltrie, ça touche aussi... ça inclut aussi une partie de la ville de Québec - et la suggestion qu'on fait pour l'installation du centre oncologique, c'est ni dans le comté de Chauveau ni dans le comté de La Peltrie, là. La firme SMA, c'est D'Estimauville; c'est ni dans notre comté, ni à l'un ni à l'autre. Mais, comme députés, on a le devoir de s'assurer qu'on va choisir le meilleur endroit possible, le plus accessible, le plus facilitant au niveau de la construction, celui qui va donner les meilleures perspectives d'avenir, et...

M. Robitaille (Antoine): L'Hôtel-Dieu pourrait récupérer le site de l'école Saint-Louis-de-Gonzague, sur la rue Richelieu.

M. Deltell: Bien, écoutez, les gens...

M. Robitaille (Antoine): Donc, est-ce qu'il n'y a pas là quand même un grand terrain qui pourrait servir?

M. Deltell: Bien, même le Conseil des monuments et sites ne partage pas ce point de vue là. C'est quand même des experts, des gens qui connaissent ça, qui sont très attentifs au bâti urbain et au patrimoine qu'on doit préserver et à la qualité de vie des gens.
Dans le cas présent, ce n'est pas un projet local, ce n'est même un projet régional, c'est un projet suprarégional, puisque ça va servir tout l'est de la province de Québec, pour tous ceux qui, par malheur, vont souffrir du cancer. Donc, il faut avoir une vision beaucoup plus à long terme et une vision aussi beaucoup plus globale.
C'est un projet actuellement de 700 millions de dollars, comme M. Caire le disait, qui peut malheureusement friser peut-être le milliard de dollars, donc il faut avoir une vision beaucoup plus globale, qui a une perspective d'avenir, pour les 50, 100 prochaines années à venir, où est-ce qu'on veut le situer, ce centre-là. Et de le situer dans un secteur enclavé, dans un secteur historique où déjà il y a des problèmes de circulation, c'est une erreur fondamentale. Il ne faut pas aller de l'avant.

M. Boivin (Simon): M. Caire, est-ce que le score de l'ADQ dans Kamouraska-Témiscouata ne vous fait pas un peu ravaler vos paroles sur l'image... l'irrécupérabilité de l'image de marque à l'équipe?

M. Caire: Je n'aurai pas de commentaire sur le score dans Kamouraska-Témiscouata, sinon pour féliciter Gérard Beaulieu de sa performance...

M. Deltell: Gérald.

M. Caire: Gérald. Excuse-moi. Non, mais ça arrive des fois...

M. Deltell: Oui, c'est arrivé de temps en temps.

M. Caire: ...qu'on ajoute ou qu'on oublie un l; ça arrive. Mais tout ça pour dire que ce qui est important... ce qui est important, pour moi aujourd'hui...

M. Boivin (Simon): ...un espèce de signe que l'ADQ n'est pas morte, qu'elle revit. Vous avez dit que l'image de marque est irrécupérable. Est-ce que vous maintenez ces propos-là?

M. Caire: Je ne change pas une virgule à ce que j'ai dit dans le passé. Maintenant, ce que je veux, c'est qu'on regarde dans l'avenir, et, dans l'avenir, le problème qui se pose à nous, c'est celui de l'Hôtel-Dieu, et j'ose croire que ce débat-là n'est pas mort, j'ose croire que l'initiative de Gérard aujourd'hui, à laquelle je souscris entièrement, de relancer ce débat-là pour s'assurer qu'il y aura minimalement... Puis on voit, là, il y a des additions à ce mouvement-là d'opposition, même si ça a été un peu plus tranquille. J'ose croire qu'on sera en mesure de relancer le débat puis forcer le ministre a changer sa décision.

M. Moalla (Taïeb): ...quand même que ça devient un sujet quasiment tabou, là, de vous parler de ça, alors que vous savez très bien, on vous... présentement, aujourd'hui, ensemble, ça va être ça, la question, quelle que soit votre annonce, là.

M. Caire: Je trouve ça dommage...

M. Moalla (Taïeb): Puis vous ne voulez pas vraiment répondre à ça.

M. Caire: Bien, c'est parce que je trouve ça dommage, parce que j'ai le sentiment, en mon âme et conscience, que le sujet dont on discute aujourd'hui, là, pour les gens de Québec, pour les auditeurs, pour les téléspectateurs, pour les lecteurs, de savoir qu'on va gaspiller 1 milliard de dollars dans un hôpital qu'on a décrété, pour des raisons strictement politiques, centre oncologique suprarégional, moi, j'ai l'impression que c'est d'intérêt public.

M. Boivin (Simon): Bien, c'est parce que ce n'est pas nouveau, M. Caire, cette position. Vous avez depuis plusieurs années...

M. Caire: C'est que... Mais le problème n'est pas réglé.

M. Boivin (Simon): Ce qui est nouveau, c'est de vous voir ensemble aujourd'hui.

M. Caire: Vous avez des documents d'archive en masse...

M. Deltell: Mais ce qui a vraiment bousculé un peu les événements, c'est de voir que, là, bien on n'est plus tous seuls dans notre coin. C'est de voir que, même si en effet les premiers coups de pelle ont été donnés... Mais, soit dit en passant, ça n'enlève strictement rien, c'est des travaux préparatoires de... pas d'architecture, mais sur le patrimoine, là... pour les artefacts, là, c'est ça.

M. Caire: Les archéologues...

M. Deltell: Bon, c'est ça, les travaux d'archéologie. C'est des travaux d'archéologie. On n'a pas commencé à voir de pépine, puis vous n'avez pas vu de grues non plus à l'Hôtel-Dieu. Mais c'est de voir que le Conseil des monuments et sites dit que ce n'est pas une bonne chose et c'est de voir que le Parti québécois a changé son fusil d'épaule. Ce n'est quand même pas rien, ça, là. Vous avez l'opposition officielle, vous avez la députée de Taschereau qui, elle, défendait bec et ongles ce projet-là, nous avons des témoignages là-dessus, et voilà qu'aujourd'hui... bien, en fait, aujourd'hui, il y a deux semaines, elle a dit au Journal de Québec: Bien, voilà, on constate que, maintenant, ce n'est pas une bonne chose, puis ça va causer du bruit, puis ce n'est pas un bon endroit, puis ça va coûter cher, tout ça. Coudon, c'est exactement ce que nous lui disions. Et je m'en souviens particulièrement, lors de la campagne électorale, en 2008, parce que je croisais Mme Taschereau à toutes les semaines dans les débats à la radio.

Une voix: Mme Maltais.

M. Deltell: Mme Maltais, pardon. Mme Maltais, pardon, à la radio, je la croisais souvent, et on argumentait souvent là-dessus, puis je me souviens, à un certain moment, à CHRC, au débat avec Sam Hamad, ils étaient deux contre moi, puis, là, moi, j'étais tout seul à défendre ça, mais je tenais mon point. Puis je vois qu'aujourd'hui elle partage notre point de vue. Bien, bravo!

M. Séguin (Rhéal): Alors... être ici avec vous aujourd'hui sur la même tribune?

M. Deltell: Bien, quand j'ai posé la question, quand j'ai signalé, dans ma question, à Mme Maltais qu'elle avait changé d'opinion, elle m'a regardé avec un large sourire en me faisant signe que non, mais nous avons des déclarations qui prouvent que oui.

M. Pépin (Michel): Alors, vous avez bien présenté votre dossier, est-ce qu'on peut parler de l'ADQ et de son résultat dans Kamouraska-Témiscouata? À cet égard-là, est-ce que ça ne contribue pas... Quel effet ça a sur votre réflexion par rapport à votre affiliation politique, M. Caire?

M. Caire: Lorsque j'aurai des choses à dire là-dessus, je vous en ferai part, soyez-en assurés.

M. Pépin (Michel): M. Deltell, M. Deltell, est-ce que, vous, justement, ce résultat-là, vous croyez que c'est une bonne occasion de vous rapprocher des députés indépendants, anciens adéquistes?

M. Deltell: Comme je l'ai dit le soir même ou au lendemain à ceux qui m'ont posé la question, on est très heureux des résultats, puis je suis très heureux aujourd'hui de parler de la question de l'Hôtel-Dieu.

M. Pépin (Michel): C'est une question vraiment taboue...

M. Boivin (Simon): Le dossier santé, c'est le vôtre, M. Deltell, à l'ADQ? C'est vous qui êtes le porte-parole de la santé à l'ADQ?

M. Deltell: Vous comprenez qu'à quatre députés on pédale pas mal, et il y a de très gros dossiers, ça fait que chacun se les partage à sa façon.

M. Pépin (Michel): À cinq ou six, ce serait plus simple?

M. Deltell: Oui?

M. Journet (Paul): Juste pour être certain, M. Caire, vous avez dit que vous ne changiez aucune virgule à vos déclarations passées que vous avez faites dans les dernières semaines, notamment certaines qui étaient très dures à l'égard de l'ADQ et M. Deltell. Vous ne changez aucune virgule par rapport à ça?

M. Caire: J'ai... J'ai... j'ai dit ce que j'ai dit puis je vais vivre avec... je vais vivre et assumer ce que j'ai dit.
Le Modérateur: Des questions en anglais.

M. Nagata (Kai): You've both agree on the fact that we need a public inquiry into the construction industry. Would you happy with a permanent bureau of investigation that would look at the construction industry forever?

M. Deltell: Well, we shall see what the Government has in his mind, but the point is that if he does not declare a public inquiry on that precise subject he will fail to recognize the fact that all the people in this province are asking for that. And, you know, it's not the fact that he will do something else that it will erase the responsibility that he has to create this public inquiry. People need that. And why we need that? Because there is a tremendous opportunity in front of us, because we will spend billions of dollars in construction. So, we have to clear the air before that. We could loose billions of dollars if don't clear the air, and the best way to understand the roots of this problem is by a public inquiry.
We do agree with the Government when he said: Well, it's important to have a police investigation. Sure, we do agree with Marteau, but it's not because you do Marteau that you cannot do something else, and so this is why we still believe strongly that we need a public inquiry on that subject.

M. Nagata (Kai): There's no room for compromise? We could not come down in the middle and just create a permanent... a sort of permanent inquiry?

M. Deltell: The best way... the best way to clear the air is to have a public inquiry.

Mme Montgomery (Angelica): On another subject, today is the first day that Loto-Québec will present it's online gambling website. I know you were talking help. What is your party's position on this website? Are you asking for boycott?

M. Deltell: Well, I will be very... I will not go deeply in this subject, because we have to discuss about that in our caucus. What I could say is that, well, gambling is a problem that we have to deal with. I know it's not something good, but you have to control the situation. As we said for the... - how do you say that in English? «Machines videopoker»? Poker machine?

Une voix: Video lottery.

M. Deltell: Video lottery at Radisson, I raise the question about that, saying that 10 machines for 300 people, it's not fair. So, we have the heart at the right place for this subject.

Mme Montgomery (Angelica): But the fact that there is a State sponsored online gambling website starting today, do your party have a position on that now?

M. Deltell: Well, we'll discuss about that in the caucus.

M. Dougherty (Kevin): Back to the announcement today, the Minister said: If you do move to Estimauville, move on oncology to Estimauville, it will take another five or 10 years. What do you say? I see Mr Caire shaking his head. Can you shake your head in English, sir?

M. Caire: C'est complètement inexact.

M. Deltell: Oui, vas-y.

M. Caire: Bien, écoutez, ce que le ministre est en train de nous dire, bien, peut-être sous la gouverne libérale, là, mais que ça prend 10 ans, construire un hôpital. Je suis désolé, là, mais l'Hôpital Le Gardeur, ça a pris, si je ne m'abuse, un trois... deux ans, trois ans à construire l'hôpital. Puis, dans un... quand on sait que, sur un terrain vague, c'est beaucoup plus simple...

M. Deltell: Oui, c'est ça.

M. Caire: ...quand on sait qu'une construction de cette nature-là... plusieurs firmes d'ingénierie seraient en mesure de soumissionner, de postuler, de répondre aux appels d'offres, donc on aurait probablement un facteur de concurrence, aussi, beaucoup plus grand que l'Hôtel-Dieu, qui est un défi d'ingénierie épouvantable puis qui a beaucoup de firmes d'ingénierie qui... qui ne répondent même pas aux appels d'offres parce que le risque est trop grand. Donc, quand on parle de 10 ans...
Bien, d'abord, moi, ce que j'aimerais, c'est que le ministre, s'il dit ça, il doit avoir une étude, il doit avoir une évaluation qui a été faite, hein? Je veux dire, on le sait: le ministre Bolduc, c'est tellement quelqu'un de factuel, c'est tellement quelqu'un qui est ancré dans la réalité, il a certainement une étude qui vient démontrer ça. Donc, qu'il la dépose, qu'il nous la présente. Mais malheureusement il ne le fera pas, parce qu'il n'y a aucune étude d'impact, ni pour l'Hôtel-Dieu ni pour un hôpital neuf, il n'y a aucune évaluation qui a été faite. C'est une décision, je le dis et je le répète, strictement politique, qui a été prise par le politique et pour le politique. Et la vérité, c'est que le ministre n'a rien pour soutenir sa décision, sinon l'obligation politique qui lui a été faite.

Journaliste: Est-ce qu'on... combien d'argent a été investi justement...

Le Modérateur: On était en anglais. On était en anglais, là.

M. Deltell: As far as we are concerned, I think it will be more difficult to built the plan that they have on the... on their sheet now than to create a brand new hospital somewhere else, because you... you're on the field. And I think it's a disgrace to see the... the Minister, the Health Minister saying that we will do something in a field. Well, come on, that's the best way to do something brand new. It's more... it's better and it's easier to build something brand new on a field, on a clear field, instead of an old city and an old wall of Vieux-Québec.

M. Dougherty (Kevin): ...in what sense this is political? You said it's political.

M. Caire: Yes.

M. Dougherty (Kevin): Why? In what sense?

M. Caire: Parce que la décision initiale était de fermer l'Hôtel-Dieu. La décision du ministre Rochon était à l'effet de fermer l'Hôtel-Dieu. Et, par les pressions de Mgr Couture, du maire de Québec et des députés péquistes de la région de Québec, le ministre a été amené à changer cette décision-là. Le projet initial était de faire un mégacentre de soins spécialisés où on aurait regroupé tous les soins spécialisés, une espèce de CHUM, qu'on voulait faire dans le coin des Galeries de la Capitale. Mais là, chaque hôpital s'est mis à tirer la couverte de son bord, parce qu'on s'est dit: Écoute, si on perd nos soins spécialisés, on devient tous des hôpitaux communautaires, ça ne fonctionne pas.
Donc, chaque hôpital s'est vu attribuer une spécialisation en six points, on les a regroupés par trois en CHA, centre hospitalier affilié et centre hospitalier universitaire, et on a donné une mission spécialisée à chaque hôpital, et l'Hôtel-Dieu, pour des raisons politiques, a reçu la mission oncologie. Et la seule mention de ça va se trouver dans un rapport, c'est une ligne, genre, dans le fond de bas de page, à la page 48, mais tout ça n'est soutenu par aucune étude, aucune évaluation. Il n'y a aucune demande d'expertise qui a été faite, ce ne sont que des décisions politiques, et même le milieu n'a pas été consulté à ce moment-là.

M. Nagata (Kai): One more quick question for M. Deltell. Have you had a chance to look at the Hydro-Québec documents at all? Have you come across anything in the contract details that they have revealed to MNA's?

M. Deltell: We'll make no comment about that today. I will take the time to look at it carefully. As you know, we have another subject today. Yes.

Journaliste: Mr Deltell, you're joining forces today to talk about l'Hôtel-Dieu, I'm just wondering what the likelihood that Mr Caire will be rejoining the ADQ fold?

M. Deltell: No, today is a demonstration that we share the same principles, that we share the same ideas, that we fight for the same things and we are going for the same objective. And, during the official opposition, Mr Caire fight...

Une voix: Fiercely.

M. Deltell: Fiercely, thank you, and with a...

Une voix: ...

M. Deltell: ...with a great sense of honor, and so he is the first to raise this question about the Hôtel-Dieu, so this is why it's very normal for me, as the leader of the Action démocratique du Québec, to recognize the fact that during three years he fights strongly for that, and I was very pleased to do so in the House.

M. Plouffe (Robert): Je voudrais poser une question en français sur l'escouade permanente.

M. Deltell: Oui.

M. Plouffe (Robert): ...en anglais... avoir votre vision en français. Est-ce que vous pensez vraiment que c'est une autre diversion de la part de M. Charest ou ça... ça... sa raison d'être?

M. Deltell: Il faudrait voir quel va être... comment tout ça va s'articuler, là. Pour le moment, on parle d'un... c'est plus un ballon, là, comme on... comme je disais dans mon ancienne vie. Alors, on verra comment tout ça va s'articuler. On ne ferme pas la porte à rien, bien entendu, mais ce qu'on sait, c'est que, pour aller au fond des choses, pour connaître les racines du problème en matière de l'industrie de la construction, ça prend une enquête publique. On n'en démord pas.
80 % des Québécois ne peuvent pas se tromper. Et pourquoi ça prend une enquête publique? Parce que ça va permettre de faire les liens qu'une enquête policière ne peut pas faire. On salue et on encourage le travail des policiers. L'enquête policière travaille, par sa nature même, en silo. Une enquête publique, par sa nature même, travaille les livres ouverts, et on peut faire les liens entre les différentes choses, comme Gomery l'a fait.
Donc, oui aux enquêtes policières. On verra ce que le gouvernement va proposer concernant sa fameuse escouade, on verra bien. On ne ferme pas la porte à rien, mais fondamentalement ça prend une enquête publique pour faire la lumière là-dessus.

M. Plouffe (Robert): ...annonce au lendemain de sa défaite dans Kamouraska, est-ce qu'il y a un lien entre les deux?

M. Deltell: Bien, son annonce était peut-être plus ballon d'essai disant qu'il va proposer des choses. J'ai vu, dans les scrums, qu'il parlait de cette réalité-là. On verra. Écoutez, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Et à nouveau j'ai lancé l'appel la semaine dernière aux députés pour tenter de convaincre le premier ministre. Si le premier ministre finit par comprendre ce qui est bon pour les Québécois, ce qui est bon pour le Québec, c'est-à-dire la tenue d'une enquête publique, on va être les premiers à l'applaudir.

M. Caire: Mais, de toute façon, si je peux me permettre là-dessus, l'objectif d'une enquête publique, c'est de faire toute la lumière. Ça, ça veut dire qu'il y a des dossiers policiers qui ne se ramasseront pas devant les tribunaux parce que le procureur va juger qu'il ne peut pas obtenir une condamnation hors de tout doute raisonnable. Le niveau de preuve au criminel, c'est hors de tout doute raisonnable. Alors que, dans n'importe quel autre tribunal administratif ou civil, le niveau de preuve est beaucoup moindre, et, à ce moment-là, ces dossiers-là seraient tout à fait recevables.
Or, une commission d'enquête, c'est à peu près le... l'équivalent d'un tribunal civil au niveau de la preuve et de la démonstration à faire. L'autre élément qu'il faut savoir, et pourquoi les policiers disent que les enquêtes ne sont pas suffisantes, c'est: M. le maire de la ville X qui fait faire son entrée d'asphalte par Jos Bleau, Jos Bleau a aussi un contrat avec la municipalité. Est-ce que c'est illégal? Non. Est-ce que c'est immoral? Est-ce que ça manque d'éthique? Ça, une enquête policière, il n'y aura pas de dossier là-dessus. Les policiers, ils disent: Il n'y a rien d'illégal là-dedans. Bon, peut-être qu'il y a eu des tractations, mais allez donc le prouver. Jos Bleau puis le maire, ils se sont parlé dans un café, puis un puis l'autre ne se dénonceront pas. Alors ça, une enquête publique va mettre ça au grand jour, alors que les enquêtes policières ne pourront rien faire pour ça.
Donc, ce que le premier ministre est en train de nous dire avec son escouade, c'est qu'on va continuer à enquêter dans le futur, mais tout ce qui aurait été fait de non éthique et d'immoral dans le passé, on passe l'éponge là-dessus. Il a déjà donné l'absolution à des gens qui ont eu des comportements déviants que le public pourrait juger par le biais d'une élection, par exemple, mais qu'il ne pourra pas parce que le premier ministre a déjà décidé qu'il donnait l'absolution à tout le monde.

M. Moalla (Taïeb): Une question sur l'Hôtel-Dieu. Est-ce qu'on a une idée, pour l'instant, des travaux d'agrandissement qui ont été faits? Combien ça a coûté jusqu'à maintenant? Vous, vous appelez à ce qu'on arrête ça puis qu'on aille ailleurs. À...

M. Deltell: Bon, actuellement, c'est... on parle, je crois que c'est 20 ou 30, on va vérifier ça pour être sûrs de ne pas vous induire en erreur.

M. Moalla (Taïeb): ...déjà engagé.

M. Deltell: Non, non, non, pour les 18 mois de travaux, de fouilles archéologiques. Parce que ce dont je parlais tout à l'heure, c'est qu'actuellement là les travaux en cours c'est des travaux de nature archéologique, donc il n'y a strictement rien de perdu là-dedans, là. Ce qui est en... ce qui est fait est riche pour le patrimoine, et tant mieux, bravo, on va gagner avec ça, Mais on n'a pas commencé à mettre... les pépines ne sont pas là, les... les grues ne sont pas là, on n'a pas commencé à donner des coups de pelle pour commencer à ériger l'édifice. Donc, il n'y a rien de... Il n'est jamais trop tard pour bien faire.
Et c'est le message aussi qu'on lance aujourd'hui au gouvernement: Il n'est pas trop tard pour bien faire. Je voyais Mme Maltais qui disait que c'était tard. Non, il n'est pas trop tard, là. On peut encore redresser la situation. On peut encore conduire la situation selon le bon sens commun, c'est-à-dire de ne pas le faire à cet endroit-là, mais de le faire à D'Estimauville.

M. Plouffe (Robert): Puisqu'il est question de gros sous, demain, il y a une mise à jour économique du ministre Bachand.

M. Deltell: Oui.

M. Plouffe (Robert): Aujourd'hui encore, les syndicats reviennent à la charge pour réclamer un report du retour à l'équilibre budgétaire. Eux autres considèrent que 2013, c'est trop tôt, qu'on risque de replonger le Québec dans la crise. J'aimerais vous entendre là-dessus.

M. Deltell: Bien, pour rétablir l'équilibre budgétaire, il faut faire les coupures nécessaires dans l'administration, et ça, on ne le répétera jamais assez, les 600 millions de dollars en dédoublements dans le ministère de la Santé. Le gouvernement n'a pas eu le courage de poser ces gestes-là lors de son dernier budget. Il prépare un budget actuellement. C'est clair que, nous, on va revenir avec ces demandes-là. Ça, c'est... c'est déjà écrit dans le ciel. Ce n'est pas un scoop que je vous donne, c'est sûr et certain qu'on va redemander ça. Il faut faire le ménage dans sa cour avant de commencer à imposer plus d'argent.
Quant à demain, bien on va voir qu'est-ce que c'est. Moi, je vous rappelle que nous avons été les premiers et les seuls à le dénoncer, il y a un mois à peu près, quand M. Bonnardel a mis au jour le fait que les données préliminaires faisaient en sorte que le gouvernement avait manqué sa cible d'un demi-milliard de dollars, et, lui, le ministre des Finances, il dit: C'est des chiffres qui sont préliminaires. C'est les chiffres de son propre ministère, de ses propres hauts fonctionnaires, qui ont... qui ont... qui ont publié ça, et lui tentait de les minimiser. Demain, les Québécois auront encore une fois l'heure juste sur la mauvaise administration du gouvernement libéral, qui cible des objectifs et qui n'est jamais capable de les atteindre.

M. Plouffe (Robert): Par rapport... Ce que je comprends, c'est que, vous autres, il n'est pas question de reporter le retour à l'équilibre budgétaire?

M. Deltell: On doit... On doit atteindre l'équilibre budgétaire, mais le chemin qui est pris par le gouvernement n'est pas le bon, le chemin d'aller chercher 12 milliards de dollars dans la poche de tout le monde n'est pas le bon. Il faut faire les efforts nécessaires pour l'administration publique, pour la gestion. Et je ne le rappellerai jamais assez, il y a une occasion historique qui se présente à nous, qui ne sera plus là dans 10 ans : Actuellement, dans les années qui viennent, il y a les mises à la retraite naturelles - par rapport à celles, forcées, du PQ d'il y a 10 ans - il y a les mises à la retraite naturelles des travailleurs de l'État. C'est une occasion historique,en or, qui se présente à nous, et on doit la saisir pour revoir notre façon de faire de l'État et, oui, couper où il y a des dédoublements. Déjà que, si on réussit à sauver 600 millions en santé, là, ça va déjà être un grand pas de fait. Mais le gouvernement ferme les yeux là-dessus.

M. Caire: Puis il ne faut pas oublier qu'on s'inscrit dans une logique d'endettement. Ça veut dire quoi? La logique d'endettement, ça veut dire qu'on reporte les décisions qu'on devra inévitablement prendre, on hypothèque encore plus les générations futures; les décisions que ces générations-là auront à prendre, d'abord, on diminue largement la possibilité à faire des choix, parce qu'à un moment donné on est placé devant des obligations, celle de rembourser, donc on fait encore... À chaque année où on reporte, on pellete un peu plus par en avant, on transfère nos responsabilités à la prochaine génération. C'est inéquitable, c'est injuste et c'est profondément lâche.

M. Boivin (Simon): Juste sur l'hôpital, peut-être une petite dernière, là, j'essaie de comprendre. Si on construit ailleurs qu'à l'Hôtel-Dieu de Québec, est-ce que ça ne rend pas l'Hôtel-Dieu de Québec justement un peu caduc ou en tout cas...

M. Deltell: Non. Non, on va...

M. Boivin (Simon): Ça ne veut pas dire qu'on met la clé dans la porte de l'Hôtel-Dieu de Québec?

M. Deltell: Il faut... Il faut préserver l'Hôtel-Dieu de Québec, il faut le préserver. Mais de vouloir établir là le centre pour les 100 prochaines années, ce n'est pas le bon choix. Mais il faut justement assurer la pérennité de l'Hôtel-Dieu pour ses vocations actuelles et, oui, pour certains services essentiels, puis il n'est pas question de démolir quoi que ce soit. Au contraire, il est question d'assurer la pérennité avec une véritable...

M. Boivin (Simon): ...oncologie, entre autres.

M. Deltell: Oui, mais il y a d'autres...

M. Caire: Non, non, mais ça peut très bien être un hôpital communautaire. On l'avait statué en 2007, la réfection de l'Hôtel-Dieu comme hôpital communautaire. C'était un investissement de 100 millions qui était déjà prévu dans l'enveloppe budgétaire globale. C'est 435 lits, si ma mémoire est bonne, là, mais ça se peut qu'elle fasse défaut, dont on a besoin pour de la médecine générale, pour des soins généraux, et ça dessert un secteur de la ville qui a besoin d'être desservi. Mais, entre l'utilité, la grande utilité d'un hôpital communautaire et décider d'en faire un centre oncologique suprarégional... Puis d'ailleurs, si vous en faites un hôpital communautaire, vous n'êtes pas obligé de toucher à la structure, donc vous n'êtes pas obligé de vous mettre aux normes sismiques, et donc, là, vous venez de diminuer les coûts. Vous n'êtes pas obligé de faire les aménagements à l'interne pour répondre aux nouvelles normes qu'un centre oncologique va vous obliger à respecter.
Alors, c'est des coûts... puis vous n'êtes pas obligés d'ouvrir... en gros, là, tu n'es pas obligé d'ouvrir les plafonds, les murs puis les planchers et... tu fais juste t'assurer que, l'hôpital, il est salubre, il est fonctionnel et il est en mesure de donner des soins de nature générale, puis ça, ça répond parfaitement aux besoins du coin. Puis on peut même... à ce moment-là, on pourrait même l'intégrer à un CSSS, parce que sa vocation universitaire ne serait probablement plus nécessaire, clairement.

M. Deltell: Messieurs, merci.

(Fin à 11 h 56)

 

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