Point de presse de M. Jean Charest, premier ministre
Bilan des six derniers mois du gouvernement
Version finale
Le vendredi 10 décembre 2010, 12 h 30
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
(Douze heures quarante minutes)
M. Charest: Alors, bonjour, mesdames et messieurs. La tradition veut que, pour la fin de l'année 2010 puis de la session parlementaire, on vous rencontre pour parler de la session. Juste en guise d'introduction, je pense qu'il faut aborder ça à trois niveaux. Il y a ce qui se passe à la période de questions, il y a les travaux parlementaires puis ce qui passe à l'Assemblée nationale du Québec, puis il y a le Québec puis ce qui se passe au Québec.
Alors, je vais, aujourd'hui, vous présenter le bilan. On va se concentrer surtout sur les six derniers mois. Puis je vais y aller tout de suite dans l'ordre et... Mais, avant d'y aller, je vous rappelle que je suis accompagné par le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, également la vice-première ministre, Nathalie Normandeau, qui est responsable des ressources naturelles.
Je veux d'abord aller sur le bilan législatif parce qu'on a présenté grosso modo... c'est à peu près le même nombre de lois que nous avons habituellement dans une session parlementaire. Mais, sur le fond des projets de loi puis les sujets qui sont traités, il y a évidemment un sujet qui ressort beaucoup, c'est toute la question qui touche l'éthique, alors qu'on a adopté un projet de loi sur l'éthique pour les députés à l'Assemblée nationale du Québec et nous avons fait voter également un commissaire à l'éthique, M. Saint-Laurent, qui va entrer en fonction donc à partir de l'année 2001. Il y a la loi sur l'éthique et la déontologie pour les élus municipaux qui a été adoptée, la loi sur les prête-noms en matière de pratiques électorales qui a été adopté, la loi, également, de pouvoir de contrôle du Directeur général des élections et la loi concernant le financement des partis politiques. M. Fournier a choisi une approche qui nous permettait d'y aller sujet par sujet, puis ça a eu du succès sur le plan parlementaire. Donc, on a travaillé très fort. Puis évidemment c'est des sujets qui ont préoccupé les Québécois. Alors, il y a un reflet.
Là-dedans, le constat qu'on fait, c'est que c'est la première fois depuis 1977 qu'un gouvernement québécois se consacre autant à ce sujet-là, puis il y a vraiment une mise à niveau de nos lois électorales par rapport à 1977. Il y a deux autres lois qui sont toujours à l'étude: celui sur le processus électoral puis celui des directions des chefs des partis politiques.
Sur la question de l'économie, évidemment la fusion entre la SGF puis Investissement Québec, c'est majeur, c'est un changement très important, création de l'Agence du revenu. La conclusion des conventions collectives, vous vous rappelez qu'il a fallu légiférer parce qu'elles sont pour cinq ans, ce qui est extrêmement important pour l'avenir économique de l'État québécois parce qu'une entente sur une période de cinq ans, ça nous offre de la stabilité. Puis nous avons - j'y reviendrai - une entente historique qui, pour la première fois de l'histoire, vient lier la croissance... à la croissance économique, la croissance des salaires. Et ça a été une très belle réussite du gouvernement pour une affaire qui, typiquement, dans la vie d'un gouvernement, consomme deux temps... deux ans de notre temps et énergie. Alors, là-dessus, ça a été une très belle réussite.
Alors, il y a également la question du remplacement des voitures de métro à Montréal, un dossier extrêmement important pour La Pocatière, également pour la région de Richelieu, pour Saint-Bruno, et qui a été passé avec beaucoup de succès. Il y a le bill omnibus pour encadrer les services... les entreprises et les services monétaires, qui est à l'état de projet de loi, et celui pour restructurer des organismes et des fonds.
Toujours dans le bilan législatif, il y a la suspension, évidemment, de la carte électorale, tel qu'on s'était engagé à le faire pour protéger les régions du Québec. Il y a le nouveau Code de sécurité routière, qui est très important, avec une emphase très importante sur les récidivistes de l'alcool. Et, on aura peut-être l'occasion d'en reparler, le 0,5, pour nous, demeure un objectif, mais on a choisi une voie qui ressemble à ce qu'on a fait pour les photoradars, qui va nous permettre d'y aller de manière à gagner l'adhésion des gens, mais surtout à protéger les Québécois. Surtout à la veille des fêtes, là. c'est un message important à envoyer, de faire très attention à la consommation d'alcool pendant la période des fêtes.
Il y a la loi pour faciliter, évidemment, les dons d'organes, qui a été inspirée par notre ancien collègue, M. Cusano; la loi pour améliorer la cohabitation des riverains, des sentiers et les VHR; également la Loi sur le bâtiment, pour moderniser les normes de sécurité; les écoles passerelles également, qui a été un enjeu important de la dernière session. Il y a le projet de loi pour resserrer les services de garde éducatifs à l'enfance qui est à l'étude; celui également pour... qui a été déposé, sur la gestion des ressources informationnelles.
Sous le thème des décisions du gouvernement, parce que le Québec avance, il y a l'opération Marteau. Évidemment, c'est un sujet qui a pris beaucoup de place pendant la dernière session - je suis à peu près sûr... je devine qu'on va vouloir en reparler aujourd'hui - dans lequel le gouvernement a rehaussé les ressources financières à la hauteur de 30 millions de dollars. C'est à peu près 70 effectifs qui sont dans l'opération.
Il y a également la loi n° 73, qui a été adoptée par l'Assemblée nationale, pour barrer la route aux entrepreneurs malhonnêtes. Puis, là-dessus, juste pour vous donner une idée de ce que ça a eu comme effet, depuis le 1er janvier 2010, donc, depuis environ un an, vous avez là un court bilan de ce qui est arrivé: 11 500 demandes de vérification d'antécédents judiciaires, des annulations de licences, des suspensions de licences, des abandons, un refus de délivrance, 32 émissions de licence restreintes. Ça, c'est juste depuis la dernière année. Alors, on a voulu vous donner un peu plus de détails autour de ça pour vous faire la démonstration que ces lois-là commencent à opérer même si elles sont relativement nouvelles, là, celle-là est en place depuis un an.
Au niveau de l'éducation, il y a eu deux rencontres très importantes: une pour les enfants en difficulté d'apprentissage, et l'autre sur toute la question de l'avenir de l'enseignement postsecondaire, où on a parlé évidemment de la question des frais de scolarité et du financement de nos universités. Il y a aussi le nouveau bulletin unique qui va entrer en vigueur prochainement, dans la nouvelle année.
Sur la question de la santé et des sécurités sociaux, on a lancé les travaux de l'Hôpital Saint-Justine. Il y a l'agrandissement de l'Hôpital général juif également qui est maintenant lancé. Puis il y a le lancement du programme d'accès à la procréation assistée, un projet merveilleux pour plusieurs familles du Québec, qui n'est pas facile parce que c'est un sujet qui est complexe sur le plan scientifique et sur le plan éthique, mais qui a avancé.
Sur la question des aînés, il y a le plan d'action gouvernemental pour contrer la maltraitance qui a été mis de l'avant, et trois carrefours de soutien aux proches aidants ont également été mis de l'avant.
Au niveau de la culture, il y a le Sommet de la Francophonie à Montreux, surtout le fait que le Québec est allé chercher le premier Forum mondial de la langue française, qui aura lieu chez nous en 2012, un événement extrêmement important pour l'avenir de la langue française et qui, pour le Québec, est un enjeu fondamental.
Il y a aussi le répertoire en ligne travailimmigrants.com qui a été mis sur pied pour faciliter l'intégration en emploi des immigrants à Montréal. Et il y a aussi - j'en parlais tantôt - l'entente avec les presque 500 000 employés de la fonction publique, 500 000 Québécois, qui est une entente historique pour nous, sur une période de cinq ans, relevée, en passant, par les maisons de cotation de crédit. Parce que, dans le budget du gouvernement du Québec, les ressources humaines, c'est à peu près 60 % de notre budget. Alors, quand on peut présenter un portrait où, sur une période de cinq ans, on sait où on va, c'est organisé et, sur le plan financier, on est capables de mettre de la prévisibilité, bien, pour les finances publiques au Québec, là, c'est un avantage extrêmement important.
Il y a l'entente aussi, dans le domaine de la santé, avec les infirmières, qui a été négociée et qui présente pour nous un succès, et également, plus récemment, une entente avec les services de garde en milieu familial. C'est donc dire que tous ces enjeux-là se règlent. Ça nous donne la paix sociale, ça nous permet surtout de faire en sorte que le Québec puisse continuer à progresser.
Au niveau des entreprises, la stratégie de recherche et innovation a été mise de l'avant. Le Québec se distingue, au niveau canadien, là-dessus. Il y a les consultations sur l'entrepreneuriat qui ont été lancées par Clément Gignac, assisté d'André Drolet et également d'Alain Paquet. Il y a sur le capital de risque où nous avons une performance enviable, surtout quand on se compare au niveau canadien. Puis on a lancé un nouvel investissement de 41 millions de dollars.
L'appui à nos entreprises agricoles: on a effacé la dette de La Financière, on a investi 75 millions de dollars dans la relève, on a investi également une centaine de millions sur cinq ans dans les mesures de transition, 60 millions de dollars aussi pour les secteurs de la production.
Au niveau de l'économie, quelques exemples: il y a le centre d'essai de Pratt & Whitney Canada, à Mirabel, qui a ouvert. C'est un acquis important pour le Québec dans un secteur où nous voulons développer des moteurs d'avion qui sont plus performants, moins polluants, plus verts, et le Québec, sur cette question-là, est un leader mondial.
Sur le plan des infrastructures, la construction des gares montréalaises pour le train de l'Est. L'échangeur Turcot est annoncé, c'est un projet de 3 milliards de dollars puis, déjà une inauguration de la partie de l'autoroute 30 à la mémoire et en hommage à Jean-Marc Fournier, qui y aura consacré une bonne partie de sa carrière politique.
Toujours sur l'économie, sur la question des gaz de schiste, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement va rendre son rapport à l'hiver 2011. On a signé, avec le Vermont, une entente de 26 ans. Le Vermont est le premier État américain à reconnaître la grande hydraulique comme étant une source d'énergie renouvelable. À cela s'ajoute le travail que fait Nathalie avec la National Association of Regulatory Utility Commissioners. C'est quoi, ça? C'est ceux qui ont la responsabilité de réglementer le domaine de l'énergie aux Etats-Unis, dans chacun des États, qui, suite aux démarches de Nathalie, ont adopté une résolution reconnaissant la grande hydraulique comme étant une source d'énergie renouvelable. Alors, ça paraît peut-être un peu lointain du quotidien, mais, pour nous et notre gouvernement, ça fait partie des efforts constants que nous faisons depuis les sept dernières années sur cette question-là. Puis le Sommet des leaders, à Cancun, aussi, qui a été, pour nous, l'occasion d'annoncer notre réduction de gaz à effet de serre par rapport à 1990, pour la dernière année, pour 2008.
Sur le nouvel espace économique, le travail sur le plan Nord fait par Nathalie avance avec les groupes. C'est extrêmement important, l'étape que nous avons franchie en 2010, pour préparer ce qui va suivre, et c'est incontournable, on doit absolument avoir une adhésion des communautés pour arriver... je ne dis pas unanimité, mais enfin une adhésion pour arriver à un plan Nord qui va nous permettre d'être à la hauteur de ce qu'il est possible pour nous de faire dans le Nord québécois.
Évidemment, l'entente de partenariat Canada-Union européenne avance. Il y a eu des sessions de négociation. On espère, on s'attend à ce que ça se termine pour l'année 2011. L'entente Québec-France aura avancé beaucoup, on a 69 professions et métiers, je pense qu'on couvre à peu près 80 % du travail réglementé dans une entente qui est une première mondiale. La rencontre alternée des premiers ministres nous aura permis évidemment d'avancer là-dessus. On ajoute à ça une nouvelle entente sur l'immigration. Il y a 26 projets de coopération des entreprises, des centres de recherche aussi, parce qu'on pousse la relation France-Québec à tous les niveaux. Et le Québec et la France font front commun sur la question de la reconnaissance, là, dans les textes, de l'entente Canada-Union européenne sur la protection et la promotion de la diversité culturelle.
J'en arrive finalement à des résultats. Des résultats, c'est quoi? Bien, en 2009, on a fait un déficit à 1 % de notre produit intérieur brut. Allez comparer ce que c'est ailleurs sur la planète, c'est une performance exceptionnelle, 25 % de moins de ce que nous avions projeté, 1,1 milliard de moins de ce que nous avions projeté dans le budget.
Et, en 2010-2011, pour l'avenir, on va être à 1,5 % du PIB. Encore là, l'Ontario, le Canada, les États-Unis, la France, l'Angleterre, l'Europe sont à des niveaux beaucoup plus élevés que nous. Et ça, ça témoigne de notre rigueur des finances publiques et de la vigueur de notre économie à nous. On va être parmi les premiers à arriver à l'équilibre budgétaire, vous le voyez, par rapport à l'Ontario, le Canada, les États-Unis. La croissance des dépenses de programme, depuis sept ans, on est le deuxième meilleur au Canada, à 4,6 %. Comparez ça à la moyenne, là, de 7 % des provinces. Même le fédéral est à 6,7 %. Et là vous avez aussi les efforts budgétaires de 5,2 milliards que Michelle Courchesne a annoncés, qui seront et qui sont actuellement mis en place: réduction des coûts de l'administration, révision des programmes, discipline budgétaire. On se serre la ceinture, et c'est l'État qui assume la part du lion dans l'effort qui doit être fait pour nous ramener à l'équilibre budgétaire.
Sur la croissance économique, là aussi les chiffres parlent pour beaucoup. Ça, c'est à l'intérieur de l'OCDE. La performance québécoise, elle est exceptionnelle. En 2009, on a connu une meilleure performance que la très, très vaste majorité des économies. Au niveau de l'emploi, c'est 44 800 emplois de plus par rapport à ce qu'on avait perdu à partir d'octobre 2008 jusqu'à aujourd'hui. Puis, dans les 12 derniers mois, au Québec, il s'est créé 78 100 emplois dans les 12 derniers mois. Alors, il y a une belle vigueur du côté de la création d'emplois, qui est le principal outil de prospérité pour les familles puis la classe moyenne au Québec. Notre taux de chômage est inférieur à celui de l'Ontario, inférieur à celui des États-Unis. On n'a pas vu ça en 30 ans, une performance comme celle-là où on est en deçà... Même que notre taux de chômage est inférieur, dans le tableau que vous devez voir là, à ce qu'il était en 2003, au moment de notre élection, C'était à 9,1 %. Partout ailleurs, ça a monté par rapport à 2003. Au Québec, à 7,9 %, on est inférieurs à là où il était.
Au niveau des finances publiques, donc, on va revenir plus rapidement que partout ailleurs. Notre déficit est plus petit qu'ailleurs. On est au deuxième rang des provinces pour le contrôle des dépenses. On a diminué notre taux de chômage par rapport à 2003. On a une meilleure croissance économique que le Canada puis les États-Unis. On a 62 780 personnes de moins à l'aide sociale. Puis, sur le plan de la pauvreté, le Québec connaît une très belle performance. Et je tiens à le préciser, là, en le disant, ce n'est pas pour vous donner l'impression qu'on en est satisfaits, loin de là, il y a du travail à faire, mais les mesures qu'on a mises en place depuis sept ans nous ont permis de réduire de beaucoup la pauvreté au Québec pour les familles, pour les enfants, entre autres. Et la croissance du niveau de vie, au Québec, a été supérieure à celle de l'Ontario sur la même période.
Le Dr Yves Robert, du Collège des médecins, la semaine dernière, rappelait que 95 % des patients sont opérés à l'intérieur de six mois, qu'on a amélioré, selon lui - et ça correspond à ce que nous voyons, nous - la performance du système de soins de santé. Au niveau de l'éducation, les étudiants québécois continuent à performer au niveau des moyennes dans les tests internationaux. Puis, au niveau du développement durable, on a une très belle performance, comme, au niveau de la famille, on a le plus haut niveau de croissance démographique depuis 1990. Puis l'indice de fécondité est également, pour la première fois, le plus élevé depuis 1976. Tout ça pour dire qu'on a pris les bonnes décisions pour placer le Québec au bon endroit au bon moment.
Là-dessus, évidemment, ça a été une année, comme je vous le disais dans mon introduction, où il y a le travail qui s'est fait à l'Assemblée, c'est un bon bilan législatif sur le plan de la qualité des projets de loi, il y a ce qui se passe au Québec, puis évidemment tout ce grand débat sur la construction, collusion, construction, qui a fait beaucoup, beaucoup couler d'encre et sur lequel le gouvernement est très déterminé puis va demeurer très déterminé. Et nous allons poser un certain nombre de gestes, je peux... on aura sans doute l'occasion de revenir là-dessus. Mais je tiens à réitérer qu'on sait très bien que ça préoccupe les Québécois et nous allons continuer à agir avec beaucoup de détermination pour qu'on prenne les bonnes décisions. Merci.
Le Modérateur: On va débuter la période des questions avec Robert Plouffe, TVA.
M. Plouffe (Robert): M. le premier ministre, je vous écoute, M. le premier ministre, puis je n'ai pas l'impression que les Québécois, là, quand vous leur parlez des bons chiffres, là, je ne suis pas sûr qu'ils vous croient aujourd'hui, M. le premier ministre. Vous ne parvenez plus à convaincre bien du monde de votre bon bilan. Je vous ai entendu également à l'émission Larocque-Lapierre dire que vous avez hâte de nettoyer l'ardoise. Voulez-vous me dire comment vous allez faire pour vous... remonter, peut-être, votre propre image auprès de l'opinion publique?
M. Charest: Alors, il faut faire très attention, là, le gouvernement va être jugé sur les résultats, puis on est jugés sur un mandat. Puis ce n'est jamais un fleuve tranquille, la politique, là. C'est pour ça qu'il faut faire, plus que jamais, il faut faire preuve de beaucoup de détermination, plus que jamais. Et c'est la raison qui fait en sorte que notre gouvernement agit avec détermination dans toutes les sphères d'activité. Sur le plan économique, on a une performance exceptionnelle, nos politiques familiales, environnementales...
M. Plouffe (Robert): Ça ne passe plus. Ça ne passe pas, vous le savez...
M. Charest: Attention! Non, non...
M. Plouffe (Robert): ...M. Charest.
M. Charest: Attention!
M. Plouffe (Robert): Ce n'est pas ça qui passe, c'est la construction, puis la collusion, puis les enquêtes, c'est la commission que vous vous obstinez à ne pas tenir.
M. Charest: Ce que le gouvernement va faire, c'est gouverner avec beaucoup de détermination pour qu'on puisse, comme on l'avait fait en 2008 au moment de l'élection, comme on s'était engagés à le faire, faire en sorte que le Québec, sur le plan économique et social, puisse s'en sortir mieux que partout ailleurs. C'est exactement le résultat que je vous présente aujourd'hui. Puis il n'y a personne, objectivement, qui peut remettre en question le fait que c'est ce que vit actuellement le Québec. Mais, pour le faire, il faut agir avec beaucoup de détermination, tout en étant, oui, conscients du fait qu'il y a un problème à ce niveau-là, sur lequel on a agi: l'opération Marteau; les lois qu'on a passées au niveau municipal, qui nous permettent d'aller faire des vérifications; les lois qu'on a passées au niveau de l'autorisation des permis dans le domaine de la construction, je vous en ai donné un exemple. Tout ça fait en sorte que nous allons agir avec détermination pour arriver à régler les problèmes dans ce domaine-là.
M. Plouffe (Robert): Peut-être une dernière question, si vous me permettez.
Le Modérateur: Pierre Duchesne. Radio-Canada.
M. Plouffe (Robert): ...
Le Modérateur: On va essayer de donner une chance égale à tout le monde. Deux questions. Pierre Duchesne, Radio-Canada.
M. Charest: M. Duchesne, voulez-vous y aller?
M. Duchesne (Pierre): M. le premier ministre...
Des voix: ...
M. Duchesne (Pierre): M. le premier ministre, vous êtes quelqu'un qui respectez pas mal le protocole parlementaire. Alors, vous embarquez par-dessus le bilan de session de Mme Marois. On a l'impression que les relations personnelles entre vous et Mme Marois ont atteint un niveau de dégradation. Les Québécois s'attendent quand même, au chef d'État, au premier ministre, qu'il soit au-dessus de tout ça. Est-ce que c'est la position que vous adoptez?
M. Charest: Mais nous avions annoncé notre point de presse bien avant que les autres partis l'annoncent. Vous me posez la question. Moi, je l'avais annoncé, l'heure et l'endroit de notre point de presse avant, vous le savez, ça. Bon. Alors, vous avez là la réponse.
M. Duchesne (Pierre): Est-ce qu'il ne faut pas passer par-dessus ces questions-là, laisser...
M. Charest: Oui. Bien, nous, on avait pris - parlons-en, on peut en parler - on avait pris, vous vous rappelez, depuis l'été, un engagement d'arriver à l'Assemblée nationale à l'automne et de faire un effort pour que les débats à l'Assemblée nationale soient apaisés. Nous avons respecté notre engagement. Vous êtes témoins des débats parlementaires. Vous avez été témoins des débats d'hier...
M. Duchesne (Pierre): Il y a des gens qui trouvent que M. Fournier n'a pas...
M. Charest: Bien...
M. Duchesne (Pierre): ...la commande. Bon...
M. Charest: ...permettez-moi de répondre. Vous avez été témoins des débats parlementaires depuis la rentrée. Notre formation politique a fait des efforts très importants pour respecter les règles, et nous avons fait ce que nous avions dit que nous allions faire. Maintenant, posez la question au Parti québécois. Vous êtes témoins des débats, vous voyez de quelle façon ils se sont... quel choix ils ont fait dans leur comportement. Et ça, c'est la bulle de l'Assemblée nationale. Jean-Marc, je ne sais pas si tu veux ajouter...
M. Fournier: Bien, de façon... de façon très simple, il y a... Vous voyez les débats qui se tiennent à la période de questions. Si on regarde... le premier ministre le disait, si on regarde les commissions, tous les autres débats, il y a des projets de loi fort importants qui ont été adoptés parce que, de part et d'autre... D'ailleurs, si vous écoutez les témoignages de tous les députés, lorsqu'on vient à l'adoption finale, ils reconnaissent que le travail s'est fait conjointement. Donc, ça, ça va.
À la partie de la période de questions, si vous faites le décompte des nombres de fois que nous avons été interrompus dans nos réponses par rapport au nombre de fois qu'il y a eu interruption des questions, je pense que vous avez là suffisamment d'éléments pour pouvoir juger par vous-mêmes du fait que nous cherchons un débat respectueux. Nous entendons les questions, nous apportons nos réponses, et c'est ça, la démocratie.
Maintenant, il arrive que... L'exemple le plus frappant, c'est hier. Hier, tout le monde a pu constater que les débats allaient assez bien, et, aujourd'hui, force est d'admettre qu'il y avait un facteur qui est venu s'ajouter, et ça a été bien différent.
Le Modérateur: Alexandre Robillard, Presse Canadienne.
M. Robillard (Alexandre): Vous parlez de la bulle de l'Assemblée nationale, M. Charest, on dirait que vous essayez de faire abstraction d'une partie de la réalité, là. Je vais juste vous donner un exemple.
La commission Bastarache a démontré qu'il y a quand même un M. Bisson qui avait tenté d'influencer M. MacMillan sur la nomination de son fils comme juge. M. Rondeau a admis qu'il avait influencé directement M. Bellemare sur les nominations de... la nomination du juge Simard. Vous n'avez jamais condamné le fait que votre adjointe indiquait les allégeances politiques sur les Post-it des dossiers des candidats à la magistrature.
Donc, on dirait que vous tolérez tout à fait, là... que vous n'êtes pas vraiment inquiet du fait que ces gestes-là puissent compromettre l'intégrité de l'indépendance de la magistrature. Et, moi, je voudrais savoir: Est-ce que vous pensez que des éléments comme ça, ça peut expliquer que vous soyez vraiment très bas dans la popularité et dans la satisfaction de l'opinion publique?
M. Charest: Je ne commente pas les sondages, pour les raisons que vous connaissez. Vous savez à quel point c'est peu fiable. Puis, quand je dis ça, je ne veux pas vous donner l'impression que je suis indifférent, je ne le suis pas. Et notre formation politique aussi fait de la recherche puis des sondages, comme d'autres. Mais, vous et moi, on a assez d'expérience pour savoir que, ces choses-là, ça se juge sur une période de temps. Ce qui m'amène à vous dire que la commission Bastarache n'a pas encore livré son rapport, là. Le rapport, il va le livrer, puis le commissaire Bastarache va commenter ces choses-là.
M. Robillard (Alexandre): Il y a des gens qui ont dit des choses.
M. Charest: Oui. Bien, bonne question. Je suis content que vous m'en parliez, de ça. Ça me fait plaisir que vous m'en parliez. Savez-vous pourquoi?
M. Robillard (Alexandre): Bien, c'est parce que je sais de quoi vous allez parler. Vous n'allez pas répondre à ma question.
M. Charest: Oui, bien, je vais répondre à votre question parce que, vendredi dernier, le Directeur général des élections...
M. Robillard (Alexandre): Vous n'avez jamais condamné aucune intervention dans la nomination des juges, M. Charest.
M. Charest: Est-ce que je peux...
M. Robillard (Alexandre): C'est comme si vous tolériez ça.
M. Charest: Permettez-moi de répondre. Le Directeur général des élections, vendredi dernier, publie un communiqué de presse suite à une rencontre qu'il a eu avec M. Bellemare. Puis je vais vous citer son communiqué de presse:
«En effet, il ressort du témoignage de Me Bellemare qu'il n'a été témoin d'aucune collecte d'argent qui serait contraire aux dispositions de la Loi électorale. De même, il ne peut témoigner, ni citer de fait concret laissant croire que des contraventions à cette loi auraient été commises. Considérant ce qui précède, aucune suite ne sera apportée à ce dossier.»
Alors, dans la mesure où vous citez des faits, est-ce que vous ne pensez pas qu'une affaire comme ça, quand on la ramène dans son contexte, témoigne du fait que, dans la dernière année, le gouvernement a été accusé injustement? Puis ça a été repris amplement par Mme Marois, ça a été repris amplement par M. Deltell et d'autres pour accuser injustement le gouvernement.
Je suis en train de vous dire qu'avant de porter un jugement... c'est ça que je suis en train de vous dire, que vous devriez laisser à la commission Bastarache l'occasion de se prononcer. C'est juste ça que je vous dis. C'est tout ce que je vous demande. C'est tout ce que je vous demande. Je pense que c'est juste. C'est... L'équité, c'est que M. Bastarache puisse déposer son rapport.
Le Modérateur: Robert Dutrisac, Le Devoir.
M. Dutrisac (Robert): M. Charest, qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que vous n'êtes plus un atout pour le Canada et que vous devriez démissionner si le Canada vous tient à coeur?
M. Charest: Je n'ai rien à dire là-dessus.
M. Dutrisac (Robert): Il n'y a rien à dire là-dessus?
M. Charest: Non, je n'ai rien à dire là-dessus.
M. Dutrisac (Robert): Êtes-vous devenu un handicap pour l'unité canadienne?
M. Charest: Je n'ai rien à dire là-dessus. Ça, ça fait partie des commentaires de la politique. J'en ai vu d'autres.
M. Dutrisac (Robert): Projet de loi n° 103. Il y a toute une partie qui renforçait la... le français au Québec, diverses dispositions qui sont... Est-ce que vous avez l'intention de rappeler ce projet de loi tôt lors de la prochaine session?
M. Charest: Ça va faire partie des travaux qui seront proposés en 2011.
Le Modérateur: Tommy Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy): Oui. Bonjour, M. Charest. Vous avez parlé tout à l'heure de la détermination du gouvernement à lutter contre la corruption et la collusion, vous avez précisé qu'il allait y avoir des annonces à venir. J'aimerais savoir si, au-delà de la création d'une escouade, là, permanente, il y aura d'autres mesures prises par le gouvernement et de quelle nature?
M. Charest: Bien, c'est-à-dire, la question centrale, c'est justement la mise en place d'un mécanisme ou d'une escouade qui serait permanente et ce que ça signifie, là. Ce n'est pas juste l'idée de dire que c'est permanent, c'est: Qu'est-ce qui devient permanent? Comment on organise ça de manière à ce qu'on puisse régulièrement nettoyer notre jardin au lieu d'être dans une situation d'attente? Et je pense que, s'il y a une leçon à tirer de ce que nous avons vécu dans la dernière année, en tous cas notre conviction à nous, c'est que ce type de problème là, qui existe ailleurs dans le monde - ce n'est pas unique au Québec, là - ça mérite une solution puis une approche qui est permanente de telle sorte qu'on puisse régulièrement aller nettoyer le jardin. Et on planche là-dessus actuellement. Maintenant, on veut y aller dans l'ordre parce qu'on veut attacher ça comme il faut, que ce soit bien fait, de manière à ce que ce soit efficace également. C'est là-dessus qu'on planche.
M. Chouinard (Tommy): Mais donc, à part ça, il n'y a rien d'autre?
M. Charest: Bien, il y a toute une série de mesures dans la dernière année. il y a eu Marteau, ce qu'on fait à Revenu Québec, ce qu'on fait au niveau du ministère du Travail, ce qu'on a fait au niveau des municipalités, sur les chantiers de construction, l'unité anti-collusion au niveau du ministère des Transports. La liste est très longue. Il y a 500 personnes actuellement qui sont mobilisées sur ce dossier-là actuellement, au Québec, 500 personnes.
Une voix:
Le Modérateur: Michel Pépin, Radio-Canada.
Une voix: ...
Le Modérateur: On va traiter tout le monde équitablement. Michel Pépin, Radio-Canada.
Une voix: ...
M. Charest: Bonjour.
Une voix: ...
Le Modérateur: M. Pépin, Radio-Canada.
M. Pépin (Michel): Bonjour, M. le premier ministre. Auparavant, il n'y a pas si longtemps, lorsqu'il était question de commission d'enquête publique, vous évoquiez la nécessité des enquêtes policières et peut-être ensuite une commission d'enquête publique. Maintenant, ni vous ni vos ministres n'évoquent cette possibilité-là, vous ne parlez que des enquêtes policières. Qu'est-ce qui est arrivé qui vous a fait changer d'avis, M. Charest?
M. Charest: On est allés plus loin. On est allés plus loin. D'abord, on a mis en place toute une série de mesures qui sont des mesures importantes, avec une très forte mobilisation de ressources matérielles, humaines, là, c'est 500 personnes, et nous croyons qu'il faut aller au-delà de ce que serait une mesure temporaire parce qu'une commission d'enquête ça donne l'immunité aux témoins, ça révèle la preuve aux témoins avant qu'ils passent, ça finit par un rapport, et tandis que, nous, on veut une mesure qui va être permanente puis qui va nous permettre de s'attaquer de manière constante au problème. Alors, on est allés... on est allés au-delà pour préparer une réponse qui va être plus forte encore.
M. Pépin (Michel): J'aimerais parler d'économie, un sujet que vous aimez bien, M. Charest, peut-être davantage. Mais je veux parler des perspectives économiques. Les prévisions de croissance sont à la baisse pour le Québec notamment.
M. Charest: Oui.
M. Pépin (Michel): La situation... Vous avez vu les derniers chiffres du chômage, bien sûr, concernant le Québec, qui ne sont pas encourageants, à moins que vous voyiez ça autrement. Aux États-Unis, la situation n'est guère encourageante également en termes d'emploi. Nos... le compte courant, la balance commerciale avec les États-Unis, ça ne va pas bien du tout Canada−États-Unis, puis j'imagine que ce n'est pas beaucoup mieux pour le Québec. Comment est-ce que vous voyez les deux années qui viennent - là, on est à mi-mandat - les deux années qui viennent au plan économique compte tenu de ces statistiques-là qui ne sont guère encourageantes?
M. Charest: La reprise économique est fragile et elle est fragile aux États-Unis, puis c'est l'économie dont nous dépendons le plus, bien au-delà de... C'est 50 % de notre produit intérieur brut à nous, au Québec, qui dépend de ce qu'on vend à l'extérieur du Québec. Ça, ça inclut ce qu'on vend ailleurs au Canada, puis ce qu'on vend aux États-Unis, puis ce qu'on vend également en Europe. Et la perspective que nous avons sur l'économie américaine nous amène à agir avec beaucoup de précaution.
Alors, la reprise, elle est fragile, raison de plus de mettre l'accent sur notre agenda économique à nous et ce qui fait notre force à nous: le développement de la filière énergétique, tout en réduisant nos gaz à effet de serre. Et ce que je vois, moi, pour l'avenir économique du Québec dans ce contexte-là, c'est une très forte demande sur des technologies vertes, sur des énergies qui sont vertes, et là, le Québec est au bon endroit au bon moment, et en plus une forte demande sur nos ressources naturelles, et, sur le plan manufacturier, une demande forte sur des secteurs où le Québec est bon, l'aéronautique, par exemple. Alors, la perspective est bonne pour nous, malgré le fait que le contexte mondial, lui, c'est fragile. Raison de plus de mettre un effort très important pour s'ouvrir sur le nouveau... un autre marché, l'Europe, où il y a un demi-milliard d'habitants. Et, dans notre vision à nous, c'est ce qu'on doit faire.
À ça, j'ajouterais un dernier commentaire. La signature de l'économie québécoise pour l'avenir, ce sera beaucoup au niveau de la mobilité de la main-d'oeuvre. Nous sommes des leaders mondiaux dans cette vision que nous avons de créer, au Québec, un pôle d'attraction pour la main-d'oeuvre spécialisée et qualifiée, dont on a beaucoup besoin parce que la population est vieillissante. Et ça, c'est un facteur de croissance économique.
Alors, c'est là où on se trouve. Jusqu'à date, on a fait les bons choix, on est parmi les meilleurs au monde en termes de performance économique. Et ça, ça pèse lourd dans la balance pour la vie de chaque famille québécoise. C'est pour ça qu'on y attache l'importance que... Mais votre question nous amène à... oui, à un questionnement sur la performance de l'économie mondiale. Il faut être alerte, puis il faut être à nos affaires.
Le Modérateur: Marie-Andrée Brassard, Radio-Canada.
Mme Brassard (Marie-Andrée): Oui. M. Charest, depuis plusieurs semaines déjà, députés et ministres libéraux disent qu'il faut voir les malfaiteurs en prison plutôt qu'à la télévision. Cette semaine, deux entreprises de Tony Accurso ont plaidé coupables à une fraude fiscale de 4 millions, mais M. Accurso n'a pas été mis en accusation. Donc, il n'y aura pas de prison comme conséquence.
On apprend aussi que l'enquête de la Régie du bâtiment pourrait durer jusqu'à un an et demi, et par conséquent ces entreprises, malgré la loi n° 73, pourront continuer à opérer sur les chantiers.
Alors, est-ce que ce n'est pas un peu... un peu une illusion que de croire que vraiment il y aura des conséquences quand on voit que d'une part il n'y a pas d'accusation à l'égard de M. Accurso et que ces entreprises vont continuer encore un bon moment à faire affaire sur les chantiers?
M. Charest: D'abord, dans les affaires judiciaires puis d'enquête, on n'est pas dans le prêt-à-porter, là. Il faut... je pense qu'il faut le dire, on vit dans une société de droit où il y a des enquêtes qui se font, puis, avant que des gestes soient posés, il faut qu'il y ait des preuves, puis il faut que ce soient des preuves qui soient efficaces devant les tribunaux. Et, dans les affaires de ce type-là, ça prend des preuves qui sont solides puis c'est comme ça qu'on...
Mme Brassard (Marie-Andrée): Il y en a une preuve, il y a même une reconnaissance...
M. Charest: Permettez-moi de finir. Parce que je vais demander à Jean-Marc Fournier de compléter ma réponse, je pense qu'il peut vous donner plus de détails. Il y a des conséquences au niveau de la Régie du bâtiment. On a voté une loi justement qui prévoit des conséquences, c'est nous qui l'avons fait voter. Et cette loi-là va s'appliquer dans le cas spécifique que vous soulevez. Je vais demander à Jean-Marc de vous en parler.
M. Fournier: Juste pour un léger correctif sur les délais. Vous faites référence à un article, je crois, qui est paru aujourd'hui. La ministre du Travail me confirme la réponse qu'elle a donnée cette semaine, c'est-à-dire 45 jours, là, un mois, deux mois, pour le délai de la Régie du bâtiment. La référence qui était faite dans les précédents, dans l'article, tient compte d'infractions commises avant l'adoption de la loi et donc rétroagit jusqu'au jour de la culpabilité pour tenir compte du délai. Ici, on parle d'une sanction qui est arrivée cette semaine puis d'une analyse, donc, qui va suivre à partir de ce moment-là. Donc, les délais sont les délais que la ministre du Travail avait dits. Alors, la Régie du bâtiment fait son travail à partir d'une loi qui est nouvelle, qui a été adoptée par le gouvernement, qui s'ajoute à toutes les mesures qui ont été déclarées.
Alors, il peut y avoir, dans les médias et dans les commentaires de l'opposition, beaucoup d'appels à une commission d'enquête publique, mais il ne faut pas mettre de côté toutes les mesures qui ont été prises pour que la lumière soit faite et que les gens soient condamnés. À l'exemple que vous mentionnez, il y a deux entreprises identifiées. Vous posez la question sur un individu. Les éléments de système qui sont connus par ceux qui ont poursuivi les... l'enquête et obtenu la preuve pour la sanction à ces deux entreprises-là... ces systèmes-là sont connus par eux, seront partagés avec tous ceux qui mènent des enquêtes et qui vont pouvoir permettre, par la suite des enquêtes, de trouver d'autres preuves. Donc, le travail n'est pas terminé. Quand ce sont des policiers qui font le travail, ça n'arrête jamais, surtout quand les ressources sont plus fortes. Quand c'est une commission d'enquête, il y a une date d'échéance.
Mme Brassard (Marie-Andrée): Deuxième question, M. Charest. Vous, vous vous préoccupez des finances publiques. On sait qu'il y aura des économies au niveau des médicaments génériques, cette année, grâce aux ententes intervenues en Ontario, mais on sait que, concernant les médicaments d'origine, il y a des ententes secrètes Ontario-Québec. Vous nous avez dit, en juin, que le Québec devrait... doit absolument obtenir le prix le plus bas au Canada. Est-ce que vous avez réussi à obtenir des réponses de l'Ontario? Quelle est l'ampleur de ces ententes secrètes?
M. Charest: D'abord, on obtient des réductions par nos actions à nous, là. Je veux juste rappeler que, dans les ententes qu'on a faites, nous, on a dit, au point de départ, que les prix au Québec seront les prix les plus bas au Canada. Alors, c'est grâce à cette volonté puis à cette prévoyance que, lorsqu'il y a un mouvement ailleurs, ça bénéficie le Québec. On l'a vu venir, sinon on n'aurait pas inclus ça dans l'entente. On s'était dit, nous : Si, à un moment donné, il y a des changements ailleurs, il faut faire en sorte que ça ait des conséquences bénéfiques chez nous. Alors, bravo, c'était la bonne façon de procéder. Puis je pense que c'est la même chose pour ce que vous appelez les ententes secrètes, que les mêmes règles, les mêmes conséquences s'appliquent chez nous.
Mme Brassard (Marie-Andrée): La RAMQ a enquêté là-dessus. Est-ce que vous...
Le Modérateur: On va donner le même traitement à tout le monde.
M. Charest: Moi, je n'ai pas devant moi, là, de résultats d'enquête. De ce que je sais, nous bénéficions des prix les plus bas grâce au fait qu'on avait prévu que, si ça changeait ailleurs, qu'il fallait que ça ait des bénéfices au Québec.
Le Modérateur: Pierre-Yvon Bégin, Terre de chez nous.
M. Bégin (Pierre-Yvon): M. Charest, la saison de motoneige est compromise dans bien des régions, avec des répercussions importantes sur l'économie. Vous avez mentionné hier que vous êtes impliqué dans le dossier en ce qui concerne le conflit avec les agriculteurs. Est-ce qu'on doit déduire que vous allez demander de retirer la mesure de 25 % sur les coûts de production que les producteurs agricoles vous disent qui est de trop et qui va conduire plusieurs fermes à la faillite?
M. Charest: Laurent Lessard rencontre le conseil d'administration de La Financière agricole le 16 décembre. Ils auront une discussion. Et l'UPA est représentée au conseil d'administration de La Financière agricole, et ils auront une discussion sur la mise en oeuvre de cette politique-là. Puis on cherche, nous, à faire en sorte qu'on puisse prendre les meilleures décisions possible. S'il y a des compromis constructifs à prendre, on va les prendre. D'ailleurs il y a même... il y a même une entente sur le fait que le montant qu'on a doublé, de 305 millions à 630, demeure le même puis que, s'il y a des surplus, qu'ils seraient redistribués. Alors, tu sais, ce n'est pas un dialogue de sourds, loin de là, loin de là. Le dialogue continue, puis on cherche une solution.
Journaliste: Vous avez demandé, hier, aux agriculteurs de faire un effort. Ils ont déjà consenti des mesures qui représentent 80 millions et ils sont dans une situation difficile. Ce n'est pas beaucoup leur demander?
M. Charest: Bien, on est très sensibles à la situation des agriculteurs québécois, d'autant plus qu'elle varie, hein? Tu sais, le dossier dont on parle, ça ne touche pas les producteurs de volaille, d'oeufs, de lait, évidemment, qui sont dans un système contingenté. Ça ne touche pas à une grande production. Par exemple, tout ce qui touche les ornements de Noël, tout ça n'est pas touché. Alors, ça touche un segment.
En plus de ça, quand on varie... en région, là, comme dans le Bas-Saint-Laurent, ce n'est pas la même chose qu'en Montérégie. Les distances, les intrants ne sont pas les mêmes. Alors, on est sensibles à ça. On le voit, puis on le sait, puis on veut des solutions qui vont correspondre aux besoins. Puis, en même temps, il y a une question d'occupation de territoire. Tout ça, ça entre en ligne de compte. Tout ça, ça entre en ligne de compte.
Et on a toujours été des alliés fidèles et loyaux à ce milieu-là. On a effacé le milliard de dette de La Financière, on a doublé le budget de La Financière, on a 100 millions de mesures sur cinq ans, d'adaptation, on a 75 millions qu'on a annoncés également avec le... Non. Le 60 millions avec le gouvernement fédéral, il me semble?
Une voix: Oui.
M. Charest: Alors donc, les mesures sont là. Faut-il en faire plus? S'il faut en faire plus, on est prêts, nous, à faire un effort, mais on demande à tout le monde de mettre l'épaule à la roue.
Le Modérateur: Antoine Robitaille, Le Devoir.
M. Robitaille (Antoine): M. Charest, j'ai deux questions très, très précises. Croyez-vous que le site Internet du Réseau de résistance du Québécois devrait être illégal?
M. Charest: Je trouve scandaleux que Pauline Marois refuse, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale du Québec...
M. Robitaille (Antoine): Non, non. La question, c'est: Est-ce que ça devrait être illégal?
M. Charest: ...d'adopter une motion pour dénoncer les menaces formulées par le réseau québécois auquel elle est associée. Ça, je trouve ça proprement scandaleux. Et, de voir son leader en Chambre se lever en riant, littéralement en riant, à l'Assemblée, pour dire non, moi, je pense que c'est... c'est une chose...
M. Robitaille (Antoine): Est-ce que...
M. Charest: D'ailleurs, permettez-moi de...
M. Robitaille (Antoine): ...vous voudriez que ça soit illégal?
M. Charest: Permettez-moi de vous citer ce site-là, là, du Réseau de résistance du Québec. Sur leur site Internet, ils disent ceci: «Il y a deux façons de contrôler les gens, en leur faisant peur puis en les démoralisant.»
Et ils disent ceci: «L'indépendance du Québec ne se fera pas simplement en votant tous les quatre ans. Elle ne se fera pas à l'issu d'un débat démocratique.»
C'est le groupe à qui s'associe Pauline Marois et tous les députés du Parti québécois, aujourd'hui, suite à la lettre de menaces qu'ils ont envoyée à des gens, dans laquelle ils disent, dans la lettre: «Vous êtes une cible.» «Vous êtes une cible.» Ça...
M. Robitaille (Antoine): Mais est-ce que ça devrait...
M. Charest: ...franchement, je trouve ça scandaleux.
M. Robitaille (Antoine): Là, c'est ma première question. Est-ce que ça devrait être illégal, M. Charest?
Le Modérateur:
C'est votre deuxième.
M. Charest: Moi, ma première préoccupation, c'est cette lettre-là qui a été envoyée avec un symbole largement utilisé par le FLQ, auquel est associé Pauline Marois, c'est ça. Pour le site Internet, bien, on aura l'occasion d'en discuter avec le Directeur général des élections. Ça me paraît comme étant un enjeu qui est secondaire par rapport au fond. Quel est le fond de l'enjeu? C'est ça, là. C'est la lettre que j'ai ici, devant vous, là, qui est une lettre envoyée à du monde qui ont donné à un parti politique, qui l'ont fait légalement, qui l'ont fait honnêtement puis qui se font dire que vous êtes une cible: «Vous êtes devenu une cible.» Et Pauline Marois, au lieu de dénoncer ça, par ses gestes, aujourd'hui, le cautionne.
Le modérateur: Yves Chartrand, Rue Frontenac.
M. Fournier: Si vous me permettez juste d'ajouter quelques éléments d'information sur le Réseau de résistance du Québécois. Ces documents-là, dont cette lettre, ont été envoyés par une organisation. On vous a cité des passages de leur site Internet, comment ils se présentent. Il faut se souvenir que, jusqu'en 2009, ils étaient appuyés par le financement de nombreux députés du Parti québécois et du Bloc québécois, mais qu'en 2009 Mme Marois avait dit: Nous allons couper le financement du RRQ. Vous vous souvenez, à l'époque, M. Bourgeois avait fait des appels à la violence, et elle avait donc décider de se retirer.
Ils ont décidé, du côté du Parti québécois, d'insérer dans leur coalition maintenant le RRQ - ça s'est fait à l'égard de la loi sur l'enseignement - donc, de ramener le RRQ, malgré les prises de position antidémocratiques qu'ils ont. Et aujourd'hui, lorsque vient le temps de demander à M. Duceppe, par exemple, cette semaine, s'il se dissociait, lui, il a pris ses distances. Quand arrive le temps, à l'Assemblée nationale, de demander à l'opposition officielle de dire clairement qu'on ne peut pas accepter ça dans une société démocratique, des mouvements comme ceux-là, ils ne veulent pas le dénoncer, ils veulent rester avec leurs coalisés.
Franchement, ça laisse poser beaucoup de questions sur l'avenir démocratique de notre société si un parti qui est l'opposition officielle et prétend être le pouvoir décide de s'associer à des individus de ce type-là. Moi, franchement, je pense qu'il y a des questions à poser du côté du PQ.
Journaliste: Est-ce que vous excluez de prononcer un discours inaugural...
Le Modérateur: Je suis désolé, mais on va... Je suis désolé, mais on doit traiter tout le monde équitablement.
M. Charest: On verra. On verra. On n'est pas... On va voir à la rentrée.
Le Modérateur: Yves Chartrand, Rue Frontenac.
M. Chartrand (Yves): M. le premier ministre, je suis ici. Je voudrais savoir: M. le premier ministre, êtes-vous tellement aigri de cette session-ci que ça ne vous tentait plus de prononcer, vous, des voeux de bon... des voeux pour ...
M. Charest: Je ne suis pas du tout... Moi, je ne suis pas du tout aigri...
M. Chartrand (Yves): Bien, vous le faites, d'habitude. Vous ne l'avez pas fait cette année.
M. Charest: Bien, parce que, vous avez vu le ton. Ce n'est pas nous, là, c'est l'opposition qui a choisi le ton aujourd'hui. Moi, j'étais prêt à faire les voeux, j'avais des notes de préparées.
M. Chartrand (Yves): Ah oui?
M. Charest: J'avais des choses que je voulais dire. Mais je veux juste vous dire, là, tu sais, je comprends que l'année... L'année 2010, ça n'a pas été facile, là, tu sais. Vous donnez l'impression que ça a été... Ça n'a pas été facile. Mais le Québec se porte mieux. Puis il y a les débats à l'Assemblée nationale, là, puis il y a la période de questions, il y a la bulle de la période de questions, puis il y a le vrai monde puis les vraies affaires. Puis là-dessus je peux vous dire que notre gouvernement a eu une année où on a fait beaucoup avancer le Québec. Et là je regarde en avant de moi, en 2011, puis on a des choses fantastiques à faire. Je peux vous dire qu'on ne ratera pas le rendez-vous de 2011, on va avoir une année formidable. Le reste, entre vous et moi, là, le reste, ça fait longtemps que vous couvrez ça, c'est de la politique, hein?
M. Chartrand (Yves): Oui. Oui, c'est ça.
M. Charest: Bon, le reste... Ça ne me dérange pas... pas aigri du tout, au contraire, je suis assez heureux de l'année que j'ai eue.
M. Chartrand (Yves): O.K. Une deuxième question, c'est ce que vous venez de dire un peu...
M. Charest: Bien, peut-être pas tout à fait heureux de toute l'année que j'ai eue.
M. Chartrand (Yves): Ma deuxième question, c'était de... Les rumeurs courent de plus en plus que vous allez proroger la session et en appeler une nouvelle en février ou mars, là, je ne sais pas. Est-ce qu'il faut donner prise à... Est-ce que vous allez avoir un nouveau discours inaugural avec des nouveaux objectifs...
M. Charest: On va regarder ça dans la nouvelle année. Ça fait... On arrive à deux ans dans notre mandat, alors on va regarder ça dans la nouvelle année.
M. Chartrand (Yves): Donc, vous songez, on peut dire...
M. Charest: On regarde les scénarios. On regarde les scénarios actuellement.
Le Modérateur: Pour une dernière question en français, Geneviève Lajoie, Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève): Vous vous présentez aujourd'hui avec un bilan législatif que vous qualifiez de remarquable?
M. Charest: Oui.
Mme Lajoie (Geneviève): Puis vous cessez de... vous ne cessez de répéter que le Québec s'en sort mieux qu'ailleurs. Alors, qu'est-ce qui explique votre impopularité? Selon vous, M. Charest, qu'est-ce qui pousse 250 000 personnes à signer une pétition pour votre démission?
M. Charest: Bien, Mme Lajoie, je ne commente pas ces choses-là parce que j'en ai tellement vues, moi, en 26 ans, là. Et il faut être jugé sur l'ensemble des décisions du gouvernement - et pas sur l'actualité - puis sur les résultats que nous allons livrer. Et ça, c'est la façon dont on travaille, puis on le fait avec beaucoup de détermination. Alors, oui, ça ne me fait rien de répéter que le Québec va mieux parce qu'il va mieux. D'ailleurs, il n'y a personne pour se lever pour dire le contraire parce qu'ils savent très bien à quel point on s'en sort mieux. Puis, bravo, c'est... Moi, je suis venu en politique pour ça. Je suis venu pour ça. Alors, quand on me demande, là: Oui, puis ce n'est pas facile, la politique? C'est vrai que ce n'est pas facile. C'est vrai que ça n'a jamais été facile. Ce ne le sera jamais non plus pour l'avenir, là, détrompons-nous. S'il y a quelqu'un qui pense qu'un jour on va arriver, là, à un environnement où tout va être facile, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai. Et ce qui compte, par contre, c'est le résultat pour les Québécois, puis là-dessus on est jugés sur la période où on a pris des engagements, et là-dessus on est très bien engagés au Québec.
Mais je vais plus loin que ça, Mme Lajoie. Là, je regarde en avant, sur 2011, là, puis je vois des projets qui sont fantastiques pour l'avenir du Québec puis qui vont faire avancer le Québec de manière formidable. Et c'est là-dessus que je veux travailler, c'est là-dessus qu'on va travailler.
Le Modérateur: Kevin Dougherty, The Gazette.
M. Dougherty (Kevin): Yes. Mr. Charest, in The Economist magazine, this week, they talk about the situation here in Québec and they suggest the reason you don't want to call a public inquiry on construction is what happened with... to Paul Martin when he called the Gomery Commission, i.e. he lost power. Is that the reason why you don't want a public inquiry into construction?
M. Charest: I don't believe a public inquiry is the right solution. I think we should do something... we should continue in the efforts we've put forward now with this special police inquiry called «Marteau», with the different laws that we've passed to regulate the construction industry, with the 500 people that we have mobilized around all of this, including a special team to investigate contracts in the Transport Department, more inspectors in the field, more people at Revenue Québec. I mean, there's a whole series of things that we have done. In total, it's 500 people who are mobilized.
Now we look ahead and we ask ourselves what is the best and most efficient way of dealing with this, and we believe there should be something permanent so that we can clean our garden every season. As opposed to being in a cycle where these issues reappear, we believe there should be something permanent so that we're paying attention to this kind of problem on a regular basis.
M. Dougherty (Kevin): Now, you say a government is judged on its mandate. Two years from now, we'll be heading into an election. Will people say: O.K., we're assured now that there's no more corruption, no more collusion in construction, everything's been taken care of, or is it just politics?
M. Charest: Well, well, that's a few eternities from now, and, two years from now, I'm very confident that Quebeckers will have witnessed a pretty formidable change in our society in regards to our economy, into our perspectives for the future, and to the where we're positioned in the world, whether it's on labor mobility, on energy, on greenhouse gas emissions. There's a new economy, actually, that is emerging in front of our eyes. I mean, that's the essential of what's happening now. A new... literally, a new economy is emerging. We are going to be among the first in the world to seize this opportunity. And that's what I want for Quebeckers, that's what I... That's where I want to be in two years from now.
Le Modérateur: Angelica Montgomery, CJAD.
Mme Montgomery (Angelica): M. Charest, when we look at the record for the past year and the past session and... we spoke about the new ethics code, Ethics Commissioner, a number of different bills regarding party fund-raising...
M. Charest: It's all done.
Mme Montgomery (Angelica): Do you have the sense that none of this is making a dent in the minds of the public?
M. Charest: Not at all. Not at all. I think that it's very... First of all, these laws are significant. I don't think we've seen as much legislative activity on these issues since 1977, frankly. I mean, three different laws that were adopted in the last few days, the Ethics Commissioner has been named, there's an ethics code for Members of the Assembly, an ethics code for municipal officials. I mean, there's a lot of... a lot has been done, so... and all of this is very significant. But I'm not... You know, you can't judge this on a day-to-day basis, you have to look at it in a longer term, and that's the only way to govern.
Mme Montgomery (Angelica): How would you qualify this last session for you: tough, easy, good?
M. Charest: Oh! It's been a tough session. It's been a tough session. It hasn't been easy. That's the session. But let me compartmentalize.
That's the session, and then there's the work done by the Assembly, which is substantive and remarkable. It's a good... this is a good session. You know, the legislation adopted is good, solid, significant legislation.
And then, there's Quebec. And how are things going in Quebec? Poverty, we have the best performance in Canada in reducing and attacking poverty. Our family laws have had a real effect on allowing people to have more children. Birth raise is up. In the environment, our greenhouse gas emissions performance is going to put us on track with Kyoto. And our job performance is such that we've created 78 000 jobs in the last 12 months. Our deficit is lower than everywhere else, almost everywhere else. We've had more economic growth than anywhere else. And that's where the real world is at. I think that's pretty good. Actually, I think we're on the right track.
Now, there's the other debate, that has been a difficult and a tough debate, and the scorched earth policy approach of our opposition. Mme Marois has chosen that. But, you know, what is the result for that? I think Quebeckers need to know. The result is Mme Marois endorses letters sent by groups who threaten people because they give money to political parties. What's the result of all of this? Mme Marois endorses this letter. She had a choice today to rise from her seat in the Assembly and say: I don't approve this, I think it's wrong to say to people, to write them letters that say: You are a target because you have given money to a political party.
So, you know, when I look at our situation and what we've accomplished, and I look at what she and her party is proposing, I think the picture I get pretty clear.
Le Modérateur: Kai Nagata, CTV.
M. Nagata (Kai): So, when you talk about the new economy that is emerging, I think we all look North. And I'm wondering what assurances you can give Quebeckers that the collective richness represented by those natural resources will benefit everybody and not just certain corporations that get contracts in...
M. Charest: Because they... We're going to legislate in the next few years. First of all, we've increased the amount of money that returns to Government. One of the first places we started is one for which we recognize leadership in Québec. And what is that? In 2006, we were the first jurisdiction in North America, one of the first in the world to implement a levy on carbon. It generates $200 millions a year, $1.2 billion over six years. We are going to get our share, and our fair share. And, on the broader issue of, for example, the mining sector, we're going to bring a legislation that's going to allow us do to that. It's a good comparison to what our predecessors have done when they had decreased the amount that Quebeckers were receiving for our natural resources. Yes, I think, you are getting a last question.
Journaliste: Premier, your Government is plagued by allegations of corruption and scandals. There seems to be a big crisis of confidence in Québec regarding your Government. What do you intend to do concretely to regain the confidence of the Québec people?
M. Charest: My Government is not plagued by those allegations.
Journaliste: No?
M. Charest: We're not. No, no, we're not. And the evidence of that is that the Director General of Elections, last Friday, puts out a press release following allegations by Marc Bellemare and says: You know what? Marc Bellemare tells has noting to say in regards to what he allegated. Now, I understand, when the allegations are made, they are in on a front page. When the Directeur général, the Director General of Elections comes forward and says: You know what? There's no proof... Now, between the allegations and that time, everyone behaved as though this was a proven fact, which explains the premise of your question, that we are supposedly plagued by... Well, we're not. I am sorry, we're not. Now, that's an issue for you to look at.
Journaliste: But nonetheless there's a crisis of confidence in your Government. What can you do to regain...
M. Charest: Well...
Journaliste: ...public confidence?
M. Charest: We have done, I am not... I don't subscribe to the premise of your question. There is a real issue in Québec in regards to the construction industry, and what we have done on the last year is a whole series of things to deal with that issue, and we're looking at doing more and doing something that will be permanent in the future. Thank you.
Le Modérateur (M. Yves Chartrand): Merci beaucoup.
M. Charest: Merci beaucoup. Joyeuses fêtes! Joyeux Noël et bonne année! Je voulais vous le dire à l'Assemblée, mais...
(Fin à 13 h 33)