(Huit heures deux minutes)
Le Modérateur
: ...ce
point de presse du Parti québécois. S'adresseront à vous M. Pascal Bérubé,
chef parlementaire, ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti
québécois. M. Bérubé, la parole est à vous.
M. Bérubé : Bonjour. Aujourd'hui,
je veux vous parler du rôle des oppositions mais du rôle de notre opposition.
Les questions qu'on pose, elles proviennent du public, elles proviennent des questions
qu'on reçoit, elles proviennent de nos rencontres, elles servent à donner une
voix à des millions de Québécois qui ne peuvent pas s'exprimer à l'Assemblée
nationale. Elles rendent également le gouvernement meilleur.
Vous savez, on arrive à la fin de cette session
parlementaire, et, quand je regarde les interventions que j'ai faites devant
vous, ici, ainsi que toute notre formation politique, je réalise qu'on a fait
oeuvre utile, qu'on a posé les questions qui s'imposaient, on a fait des propositions
importantes qui ont certainement influencé le gouvernement, tous les députés de
l'Assemblée nationale. Et je vous le dis, tous les députés du Parti québécois
sont investis d'une volonté de protéger la population du Québec.
C'est important de le dire parce que parfois
les gens nous posent des questions : Mais pourquoi vous posez des
questions?, pourquoi vous n'aidez pas le gouvernement? Bien, d'abord, on n'a
pas d'information privilégiée du gouvernement, comme vous d'ailleurs, et on n'est
pas consultés sur la prise de décision. Et c'est pour ça que je voulais prendre
la peine de vous le dire, parce que c'est un rôle qui est parfois ingrat. Et
parfois aussi les gens qui nous disent : Bien, tu sais, vous devriez
collaborer avec le gouvernement, oublient comment était la Coalition avenir
Québec entre 2012 et 2018. C'était assez fascinant.
Alors, je veux réitérer qu'il nous reste
une semaine pour poser des questions, dans ce cadre de l'Assemblée nationale,
mais je veux aussi dire qu'il faudra trouver des façons de poser des questions,
après. Parce que jusqu'au début février la Chambre ne siège pas, et je veux que
les citoyens du Québec soient conscients, là, que le gouvernement aura le champ
libre, pendant de nombreuses semaines, à ne pas se faire questionner ni par les
oppositions dûment élues et pas de façon aussi régulière par la presse parlementaire.
Alors, c'est important qu'il y ait ce contrepoids.
Alors, c'était le message que je voulais
lancer aujourd'hui : pourquoi c'est important de poser ces questions
chaque jour au nom du public du Québec. On en est très fiers et on sait qu'on
fait oeuvre utile. Le gouvernement est obligé de se surpasser parce qu'on lui
pose des questions importantes. Et voilà, et je vous passe notre chef Paul
St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Pascal. Donc, grande déception hier pour tout le monde, Noël est annulé.
Et le premier ministre nous a dit très clairement hier que c'était une décision
politique. Et ça soulève la question, pour moi et pour plusieurs Québécois, Québécoises :
Est-ce que la décision du 19 novembre de promettre à la population quatre
jours durant les fêtes, est-ce que celle-là aussi, c'était une décision politique?
C'est, en fait, impossible de le savoir. Mais,
comme on l'a vu lors du point de presse du premier ministre d'hier, lorsqu'on
lui demande qu'est-ce qui a été réussi, qu'est-ce qui a été raté, depuis le
début de la gestion de la pandémie, il renvoie souvent au principe qu'il écoute
la Santé publique, il renvoie souvent les problèmes dans la cour du Dr Arruda. Mais
la vérité, c'est qu'on ne le sait pas, ce qui est politique puis ce qui est de
santé publique.
Et j'espère que le gouvernement réalise maintenant
l'importance de séparer le politique de la science. Et nous demandons, d'ici la
fin des travaux parlementaires, à rencontrer le Dr Arruda et son équipe pour
que les partis d'opposition puissent lui poser des questions directement sur la
base de la science et non pas sur la base des annonces politiques qui sont
faites par le gouvernement de la CAQ.
À date, on nous a répondu qu'il n'avait
pas le temps. Et c'est surprenant parce qu'il semble qu'il avait le temps de
faire une émission de télévision à Télé-Québec à Montréal. Il a fait
l'aller-retour Québec—Montréal pour faire une revue de l'année dans une
émission de Télé-Québec. Et, s'il a le temps pour ça, il a sûrement le temps
pour répondre aux questions des élus. S'il a besoin de visibilité à la
télévision, on a un excellent canal pour lui, qui est celui de l'Assemblée
nationale, et on fera la revue de l'année ensemble. Mais là il n'y a pas
d'excuse pour que la science, la Santé publique ne réponde pas aux questions
des politiciens.
Et ce sera le début d'une nouvelle façon
de fonctionner, pour 2021, à savoir que la Santé publique parlera aux partis
d'opposition et que dorénavant les points de presse seront séparés. Il y aura
les points de presse politique, où clairement on voit qu'est-ce qui est
politique, et les points de presse de la Santé publique qui nous diront quelles
sont leurs recommandations et pourquoi.
Parce qu'on vient d'en avoir la
démonstration, lorsqu'on fait de la politique avec une pandémie, lorsqu'on
déguise en contrat moral ce qui est en fait un contrat de marketing politique,
ça a un impact sur la santé mentale de notre population, ça crée des déceptions.
Il faut dorénavant absolument séparer santé publique de la politique. Sur ce,
je prends vos questions.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : ...la
présence du Dr Arruda à Télé-Québec, alors que, bon, on est à la fin de
2020, il a été dans nos télés, c'est quand même normal qu'il participe à des
émissions de fin d'année, là, pour la population.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On nous dit qu'il n'a pas le temps de prendre quelques heures pour répondre aux
questions des partis d'opposition. Ça fait quelques jours qu'on nous répond ça.
Comment expliquer alors qu'il a le temps de faire de la télévision dans une
émission qui fait la revue de l'année et qui lui impose un aller-retour pour
faire de la télévision en présentiel? Il faut mettre ses priorités, là. La
priorité, c'est qu'il remplisse ses fonctions et qu'on puisse lui poser des
questions en toute transparence. Ça démontre, en d'autres mots, qu'il a le
temps pour d'autres choses.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Mais aller à la télévision parler à la population, ce n'est pas remplir ses
fonctions...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, pas si c'est pour une émission, Dans les médias, qui porte en
général sur l'année. Sa priorité, c'est l'institution qu'on a ici, la
démocratie, puis répondre des partis d'opposition. Ça me semble évident. C'est
bien plus important, ça, que de faire de la télévision...
M. Lacroix (Louis) : Sur le
fond des choses, M. St-Pierre, qu'est-ce que vous pensez de la décision de M.
Legault de déchirer son contrat moral avec les Québécois? Est-ce que c'est une
bonne décision, à votre avis? Est-ce que vous auriez fait la même chose?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est une décision qui s'impose d'elle-même. Le problème n'est pas dans
la décision d'hier. Le problème était dans celle du 19 novembre où, sur
une base entièrement politique et arbitraire, parce qu'il ne disposait pas des
données sur l'épidémie, sur une base complètement arbitraire, il a décidé de
faire une promesse. Il a même qualifié ça de contrat moral. Puis c'est triste
parce qu'aujourd'hui ça fait beaucoup de gens déçus, parce que le gouvernement
a voulu faire de la politique, faire une annonce positive. Mais il n'y avait
aucune science derrière ça, c'est impossible. Il est là, le problème. Une fois
qu'on avait fait cette erreur-là, il fallait éventuellement le corriger, donc
ça a été corrigé hier. Donc, je pense que ça s'imposait.
M. Lacroix (Louis) : Et nous,
on nous a fait un breffage technique le lendemain, là, les journalistes avec la
Santé publique, où on expliquait la base scientifique de ça. Pourquoi vous
dites qu'il n'y avait pas de base scientifique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, vous êtes chanceux d'avoir eu un breffage technique parce que nous, on
n'en a pas eu. Mais je remarque qu'après ce breffage technique là, qui semblait
démontrer que l'annonce du 19 novembre était faite au nom de la science,
on a corrigé le tir seulement trois, quatre jours plus tard, en disant :
Finalement, ce ne sera pas quatre jours, ça va être deux parmi quatre jours. Il
y a eu plein d'autres ajustements qui démontrent que c'était mal ficelé, que ce
n'était pas bien réfléchi.
Puis c'est impossible que ce soit réfléchi :
le 19 novembre, on n'avait pas les tendances du mois décembre. On ne les
avait pas, les chiffres. Ça ne peut pas être autrement qu'une décision politique,
celle du 19 novembre, de promettre un Noël aux gens, qui était non fondée
et qui explique le gâchis qu'on a en ce moment.
Maintenant, une fois qu'on voit les
tendances sur le plan de l'épidémie, évidemment qu'on recommande aux gens, là,
de se conformer aux directives pour éviter le pire. Mais ce n'est pas la bonne
manière. Ce n'est ni transparent ni responsable que de faire des annonces politiques
alors qu'on n'a aucune idée de la situation. Le 19 novembre, c'était beaucoup
trop tôt.
M. Carabin (François) : Qu'est-ce
que le gouvernement aurait pu faire, selon vous, pour maintenir ces
rassemblements de Noël? Est-ce que, selon vous, il n'y avait pas moyen d'en
tenir?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, on va le savoir bientôt, là. Mais moi, je soupçonne que l'annonce subite
sur comment ça fonctionne dans un centre d'achat découle de ce qu'on a vu
pendant le «Black Friday», là. C'est-à-dire qu'il y a eu du laxisme, on a dormi
un peu sur la question des centres d'achat, on s'est rendu compte tout d'un
coup que les centres d'achat posaient problème, à travers le «Black Friday»,
puis là on est arrivé avec une politique en catastrophe. On va le savoir dans
quelques jours, là, parce qu'il y a un sept à 10 jours entre le moment du
«Black Friday» puis... On va le savoir, qu'est-ce que ça donne en termes
d'épidémie.
Mais c'est simplement de faire les choses
en prévention et non pas d'être en retard sur tous les dossiers, comme on le
voit sur les purificateurs d'air, comme on l'a vu dans les CHSLD. Dans la
première vague, c'était acceptable, mais, dans la deuxième vague, de ne pas
planifier plus que ça, à mes yeux, ce n'est pas acceptable.
Et je pense que, surtout, ce qu'on aurait
dû faire de différent, c'est attendre avant de faire des annonces par rapport à
Noël. Parce qu'ils le savaient très bien, au 19 novembre, qu'ils n'avaient
pas les données avec eux pour prendre une telle décision. Il y a des
scientifiques un peu partout, d'ailleurs, qui ont réagi en disant : Ça n'a
aucun sens...
M. Lacroix (Louis) :
...motivation du premier ministre? Vous dites que c'est une décision politique
qui n'était pas basée sur la science. Quelle était la motivation du premier
ministre le 19 novembre, à votre avis, pour faire cette annonce, là, des
fameux congés des fêtes? C'est quoi, sa motivation? Pourquoi il a fait ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est une motivation purement politique, où est-ce qu'on voulait une bonne
nouvelle, on voulait donner une bonne nouvelle aux gens.
M. Lacroix (Louis) : ...pour
faire monter les sondages? Pourquoi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pour balancer, peut-être, certaines mauvaises nouvelles avec d'autres bonnes.
Mais il y avait une volonté, vraisemblablement, d'annoncer quelque chose en se
précipitant, alors que n'importe qui est capable de voir que ce n'est pas une
bonne idée de prendre des engagements pour Noël le 19 novembre si on n'a
pas les données devant nous.
M. Lacroix (Louis) :
Donc, il a manqué de jugement.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, il a manqué de prudence. Il a manqué de prudence puis il a manqué, par
rapport à tous ces gens qui espéraient un Noël en famille... Ce n'est pas
normal, de jouer avec les espoirs des gens, alors qu'on n'a pas les chiffres
puis on n'est pas en mesure de prendre ces décisions-là. Ce n'est pas prudent
du tout.
M. Larin (Vincent) :
M. Bérubé, si vous vous donnez la peine de rappeler, là, ce matin, l'importance
des partis d'opposition, est-ce que c'est parce que vous sentez que vous êtes
critiqués? On vous reproche votre ton?
M. Bérubé : Non, c'est parce
que je vois l'échéance arriver, du 11, et je sais qu'on ne sera pas ici pour
poser des questions et que vous n'aurez pas le même accès que vous avez
présentement. C'est pour ça que je le dis. Là, on nous voit dans les bulletins
de nouvelles, sur le canal de l'Assemblée nationale, sur les réseaux sociaux,
poser des questions, mais on n'aura pas cette opportunité de le faire à partir
du 11 jusqu'à début février. C'est deux mois, quand même. Et ça, ça me
préoccupe parce que le... Je sais que le gouvernement s'en réjouit, puis ils se
le disent entre eux, ils ont bien hâte qu'on ne pose plus de questions. Vous
avez vu hier que le premier ministre n'était pas de bonne humeur.
Mais c'est important de poser ces
questions-là, et ça prend un contrepoids. Le gouvernement doit répondre à la
population, aux oppositions, à la presse parlementaire. C'est pour ça que je
veux le dire. Et ça s'inscrit dans ce que notre chef dit, rencontrer le
Dr Arruda, ça s'inscrit dans cette volonté-là de poser des questions. Il
nous reste une semaine pour y arriver. Je suis convaincu qu'ils vont trouver
une plage horaire.
M. Lacroix (Louis) : Je
consulte l'agenda public, M. Bérubé, du premier ministre Legault...
M. Bérubé : Le mien est libre,
hein?
M. Lacroix (Louis) : ...pour aujourd'hui,
et ce qu'on dit, c'est que... La seule activité, en fait, qu'on y retrouve, c'est
le caucus des députés de Lanaudière, une activité à 13 h 10 qui est
fermée aux médias. On ne fait pas état de la période de questions de ce matin.
Alors, il va avoir été présent une journée sur deux durant la séance...
M. Bérubé : Jusqu'à la fin de
la session parlementaire. C'est une moyenne de 500, pour les amateurs de
baseball. C'est un choix qu'il fait. Alors, il dit : Une journée c'est
moi, une journée, c'est la vice-première ministre. Alors, entre la présence du
premier ministre puis pas la présence du premier ministre, on va prendre la
présence du premier ministre. Alors, il n'est pas trop tard pour revenir faire
son tour, on va être là à 10 h.
M. Lavallée (Hugo) : ...mais,
sur la Sûreté du Québec, l'idée, là, de fusionner les corps de police, vous en
pensez quoi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense qu'on doit démontrer l'utilité de cette idée-là. Puis, notre
porte-parole en sécurité publique, Martin Ouellet, plus tard, va revenir sur
cette question-là.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
la question de M. Arruda qui apparemment n'est pas disponible pour aller
en commission parlementaire... Une commission parlementaire peut convoquer un
haut fonctionnaire comme un sous-ministre.
M. Bérubé : Non. Bien, il y a
une raison technique, c'est que, dans les commissions parlementaires, la CAQ
est majoritaire. Alors, à chaque fois, ils se font passer un message : Ne
laisse pas passer ça, il n'en est pas question. Alors, il faut que le premier
ministre envoie le message à ses députés, de dire : Oui, ou que lui-même
dise : Ça va se faire. Et le Dr Arruda a dit oui. Le premier ministre
a dit : Il est bien occupé, je n'ai rien à cacher. On a tous les
ingrédients pour que ça arrive, puis ils ont un délai, ils ont une semaine.
Alors, nous, on dit aujourd'hui : Trouvez le temps. Nous, on l'a, le temps,
puis c'est important. Alors, le problème, c'est que, si on attend après les
commissions, les députés de la CAQ qui se font dire habituellement quoi voter,
là, ça va arriver encore une fois. Donc, j'aime mieux l'entendre du premier
ministre.
M. Larin (Vincent) : Vous avez
dit tantôt : Ils se disent entre eux, ils se réjouissent de ne pas avoir à
répondre aux questions. C'est qui, ça, eux? C'est les ministres?
M. Bérubé : Les caquistes.
M. Larin (Vincent) : Les
caquistes. Ils sont contents de ne pas…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En fait, on a fait une sortie là-dessus la semaine dernière sur le fait que les
ministres sont introuvables, que, du point de vue des journalistes comme du
point de vue des partis de l'opposition... Trouvez-les, les ministres. Lorsqu'il
se passe quelque chose, des fois, on est quatre jours sans pouvoir leur parler.
Puis clairement c'est volontaire, là, dans le sens qu'un ministre qui veut se
rendre disponible aux journalistes puis qui veut se rendre au salon bleu
répondre aux questions, ça se fait. Mais il y a vraiment un contrôle du message
excessif.
C'est vrai pour le Dr Arruda, qui est
blâmé, d'une certaine manière, pour tout ce qui n'a pas fonctionné depuis le
début de la crise. Mais il n'y a pas moyen de savoir directement, en lui
parlant, qu'est-ce qui est arrivé pour vrai, lorsqu'on a pris, par exemple, la
décision du 19 novembre. Mais c'est vrai aussi pour chacun des ministres
qui sont parfaitement introuvables. On contrôle le message à travers des points
de presse vers 13 heures, là, et malheureusement ça nuit énormément tant
aux journalistes qu'aux partis de l'opposition dans une volonté de voir clair,
dans une volonté d'avoir une démocratie qui fonctionne.
Ça fait quand même quelques semaines qu'on
dénonce ça. Il n'y a aucun changement. Mais sur le Dr Arruda, on va être
intraitables. On veut une Santé publique accessible qui répond à nos gens.
M. Larin (Vincent) : Ce que
vous dites, c'est que les ministres de la CAQ sont heureux de ne pas avoir à
répondre aux questions, en ce moment?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Évidemment.
Le Modérateur
: …une
dernière en français, s'il vous plaît.
M. Carabin (François) :
Est-ce que vous croyez que la pandémie va laisser une trace sur la vie
démocratique québécoise? À l'avenir, là, après…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non,
je ne pense pas, à long terme. Je pense que c'est un style de gestion à court
terme de la cellule de crise que de tout centraliser. D'ailleurs, il y a même
des ministres qui, publiquement… des ministres de la CAQ qui publiquement ont
dit : On ne sait rien de ce qui se passe, on ne nous informe pas, puis ce
n'est pas moi qui décide. Là, il y en a eu quelques-uns de la CAQ pour dire ça.
Donc, ça vous dit à quel point tout est
centralisé entre les mains de peu de personnes et à quel point les ministres,
Dr Arruda, tous les intervenants qui ont une responsabilité sont forcés au
mutisme, sont forcés à être des fantômes invisibles, alors que, comme parti d'opposition,
comme pour le reste de la population, c'est parfaitement légitime de poser la
question : Comment avez-vous pris votre décision du 19 novembre puis
pourquoi vous nous dites hier que ce n'est pas une décision de la Santé
publique, c'est une décision politique? Très bien, discutons-en, voyons qu'est-ce
que la Santé publique vous avait dit.
Donc, ça fait cinq mois qu'on dit ça, ça
fait cinq mois qu'on demande une forme de transparence puis de séparer la Santé
publique du politique. Mais là, la différence, c'est qu'avec le désastre de
Noël on se rend compte de l'importance d'avoir une séparation des avis publics
avec la politique. On se rend compte que, si on avait séparé les deux, on
n'aurait peut-être pas pris la décision du 19 novembre puis on n'aurait
peut-être pas créé des attentes démesurées au sein de la population sur la base
d'aucune donnée scientifique.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Is it worrisome for
you to see that maybe there will be a backlash on citizens' collaboration after
Premier Legault backtracking on this moral contract?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes.
Mme Senay (Cathy) : And, at the same time, he said yesterday that the most difficult
months are coming. So, do you have the impression that less people will
collaborate because he keeps changing his mind?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, it's definitely frustrating
that there was this kind of moral contract that was actually a political
contract or a political marketing operation. Now, my role, as the leader of the
Parti québécois, is to tell the
people that, although it is frustrating, we need to respect the rules and the
measures that are taken, even though is doesn't makes any sense or, at least,
it's hard to follow, like, were it's heading. We need to stay disciplined.
Because, at the end of the day, we can blame the way the Government is managing the situation, but breaking the rules will just
add people to the hospitals, it will just add people that died.
So, at the end of the
day, the opposition is asking questions, and we're trying to get answers to get
the most transparent version of what's happening, but our responsibility is
also to obey the directives, even though it's hard to follow.
Mme Senay (Cathy) : But, for you, it's definitely just... it's not COVID-19 has stolen Christmas this year, it's
more than that. It's not just COVID-19 that has stolen Christmas, there is a management...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, I mean, obviously, COVID-19 has stolen Christmas. But there's a
part of responsibility on the Government side, the way things are managed or, at least, the way expectations
are put that high, and, after, they're pulling the plug on their own moral
contract. They should have followed the science and act more reasonably, more
diligently, and they didn't. But let's stay together in this. It's not fun for
anyone. Let's stay in solidarity of the rules. But other people that might be
disappointed... I think today is a time to pick up the phone and just call
someone who is, maybe, disappointed and try to cheer up other people.
Mme Greig (Kelly) : After François Legault said yesterday there's been times where he's
gone beyond Public Health rules...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : ...
Mme Greig (Kelly) : Sorry. After François Legault said yesterday there's been instances
where he's gone beyond Public Health recommendations, he said, mentioning
closing some stores and things like that, he's consistently said, probably like :
Arruda, you know, might not appear for a parliamentary commission, but what...
seven days until the end of the session?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Oh! there's plenty of space. But the
question is... François Legault is very proud to say he went beyond or he took
a different path than Public Health when it's a good announcement. That, he
says often. But, when there's a problem, he always says that he always followed
Public Health. And then he shovels the problem into Mr. Arruda's backyard. So,
I think it's essential in that context that we get to speak directly to
Dr. Arruda, and it's just going to raise the level of confidence the
population needs to have to get through the next three months. So, it's a good
way to reconnect with science and how they proceed and make sure that the
population is on board.
Mme Greig (Kelly) :What would your party's first question be
to Dr. Arruda if he was to appear?
Une voix
: …
Mme Greig (Kelly) : …would like to answer?
Une voix
: Go ahead!
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We're going to keep that for our… So,
we're not going to… We have a few questions we prepared, but I think today is
not the proper forum for that. The real question is : Is the Government still going to hide, hide
Mr. Arruda, hide its ministers, hide the reasons behind the decisions, or
is it going to show up for a meeting that is very legitimate? That's the issue
today. If we get that meeting, we'll come up with very relevant questions that
the population will actually appreciate because they have the same questions.
Le Modérateur
: Dernière question.
M. Authier (Philip)
: …and your «deputé» was there. Arruda was in the committee, last
night, with Mr. Arseneau. and he was asked that questions. And he said
there was no… he does not feel any political pressure, and that he is happier
to be near power, and…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) :...
M. Authier (Philip)
: Let me finish.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Sorry.
M. Authier (Philip)
: ...so he can influence them. So, he says it's an advantage for him
to be there. He said that last night. Mr. Arseneau was there.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We're glad to hear that. Good news.
It means that he has time and he's interested to be in the proper forum to
answer questions about the pandemia. So, that's good news. So, obviously, the
problem is not with Dr. Arruda. He's willing to come.
So, where is the problem,
then, if he has time? Because he has time for television shows, to take six
hours back and forth to be on television at Télé-Québec. If he has time and he
tells you that he's more than happy to be close to politicians, then the
problem is not with Dr. Arruda. Where is the problem? Who is blocking this
very legitimate exercise? François Legault said in Chamber
that he agreed with the principle. We want to meet with him over the next week,
and obviously it's not Dr. Arruda who's disagreeing with that project.
Where is the problem, then? Who?
Le Modérateur
:
Merci.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Thank you.
(Fin à 8 h 24)