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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le vendredi 4 décembre 2020, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

Le Modérateur : ...ce point de presse du Parti québécois. S'adresseront à vous M. Pascal Bérubé, chef parlementaire, ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. M. Bérubé, la parole est à vous.

M. Bérubé : Bonjour. Aujourd'hui, je veux vous parler du rôle des oppositions mais du rôle de notre opposition. Les questions qu'on pose, elles proviennent du public, elles proviennent des questions qu'on reçoit, elles proviennent de nos rencontres, elles servent à donner une voix à des millions de Québécois qui ne peuvent pas s'exprimer à l'Assemblée nationale. Elles rendent également le gouvernement meilleur.

Vous savez, on arrive à la fin de cette session parlementaire, et, quand je regarde les interventions que j'ai faites devant vous, ici, ainsi que toute notre formation politique, je réalise qu'on a fait oeuvre utile, qu'on a posé les questions qui s'imposaient, on a fait des propositions importantes qui ont certainement influencé le gouvernement, tous les députés de l'Assemblée nationale. Et je vous le dis, tous les députés du Parti québécois sont investis d'une volonté de protéger la population du Québec.

C'est important de le dire parce que parfois les gens nous posent des questions : Mais pourquoi vous posez des questions?, pourquoi vous n'aidez pas le gouvernement? Bien, d'abord, on n'a pas d'information privilégiée du gouvernement, comme vous d'ailleurs, et on n'est pas consultés sur la prise de décision. Et c'est pour ça que je voulais prendre la peine de vous le dire, parce que c'est un rôle qui est parfois ingrat. Et parfois aussi les gens qui nous disent : Bien, tu sais, vous devriez collaborer avec le gouvernement, oublient comment était la Coalition avenir Québec entre 2012 et 2018. C'était assez fascinant.

Alors, je veux réitérer qu'il nous reste une semaine pour poser des questions, dans ce cadre de l'Assemblée nationale, mais je veux aussi dire qu'il faudra trouver des façons de poser des questions, après. Parce que jusqu'au début février la Chambre ne siège pas, et je veux que les citoyens du Québec soient conscients, là, que le gouvernement aura le champ libre, pendant de nombreuses semaines, à ne pas se faire questionner ni par les oppositions dûment élues et pas de façon aussi régulière par la presse parlementaire. Alors, c'est important qu'il y ait ce contrepoids.

Alors, c'était le message que je voulais lancer aujourd'hui : pourquoi c'est important de poser ces questions chaque jour au nom du public du Québec. On en est très fiers et on sait qu'on fait oeuvre utile. Le gouvernement est obligé de se surpasser parce qu'on lui pose des questions importantes. Et voilà, et je vous passe notre chef Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Pascal. Donc, grande déception hier pour tout le monde, Noël est annulé. Et le premier ministre nous a dit très clairement hier que c'était une décision politique. Et ça soulève la question, pour moi et pour plusieurs Québécois, Québécoises : Est-ce que la décision du 19 novembre de promettre à la population quatre jours durant les fêtes, est-ce que celle-là aussi, c'était une décision politique?

C'est, en fait, impossible de le savoir. Mais, comme on l'a vu lors du point de presse du premier ministre d'hier, lorsqu'on lui demande qu'est-ce qui a été réussi, qu'est-ce qui a été raté, depuis le début de la gestion de la pandémie, il renvoie souvent au principe qu'il écoute la Santé publique, il renvoie souvent les problèmes dans la cour du Dr Arruda. Mais la vérité, c'est qu'on ne le sait pas, ce qui est politique puis ce qui est de santé publique.

Et j'espère que le gouvernement réalise maintenant l'importance de séparer le politique de la science. Et nous demandons, d'ici la fin des travaux parlementaires, à rencontrer le Dr Arruda et son équipe pour que les partis d'opposition puissent lui poser des questions directement sur la base de la science et non pas sur la base des annonces politiques qui sont faites par le gouvernement de la CAQ.

À date, on nous a répondu qu'il n'avait pas le temps. Et c'est surprenant parce qu'il semble qu'il avait le temps de faire une émission de télévision à Télé-Québec à Montréal. Il a fait l'aller-retour Québec—Montréal pour faire une revue de l'année dans une émission de Télé-Québec. Et, s'il a le temps pour ça, il a sûrement le temps pour répondre aux questions des élus. S'il a besoin de visibilité à la télévision, on a un excellent canal pour lui, qui est celui de l'Assemblée nationale, et on fera la revue de l'année ensemble. Mais là il n'y a pas d'excuse pour que la science, la Santé publique ne réponde pas aux questions des politiciens.

Et ce sera le début d'une nouvelle façon de fonctionner, pour 2021, à savoir que la Santé publique parlera aux partis d'opposition et que dorénavant les points de presse seront séparés. Il y aura les points de presse politique, où clairement on voit qu'est-ce qui est politique, et les points de presse de la Santé publique qui nous diront quelles sont leurs recommandations et pourquoi.

Parce qu'on vient d'en avoir la démonstration, lorsqu'on fait de la politique avec une pandémie, lorsqu'on déguise en contrat moral ce qui est en fait un contrat de marketing politique, ça a un impact sur la santé mentale de notre population, ça crée des déceptions. Il faut dorénavant absolument séparer santé publique de la politique. Sur ce, je prends vos questions.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : ...la présence du Dr Arruda à Télé-Québec, alors que, bon, on est à la fin de 2020, il a été dans nos télés, c'est quand même normal qu'il participe à des émissions de fin d'année, là, pour la population.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On nous dit qu'il n'a pas le temps de prendre quelques heures pour répondre aux questions des partis d'opposition. Ça fait quelques jours qu'on nous répond ça. Comment expliquer alors qu'il a le temps de faire de la télévision dans une émission qui fait la revue de l'année et qui lui impose un aller-retour pour faire de la télévision en présentiel? Il faut mettre ses priorités, là. La priorité, c'est qu'il remplisse ses fonctions et qu'on puisse lui poser des questions en toute transparence. Ça démontre, en d'autres mots, qu'il a le temps pour d'autres choses.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Mais aller à la télévision parler à la population, ce n'est pas remplir ses fonctions...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, pas si c'est pour une émission, Dans les médias, qui porte en général sur l'année. Sa priorité, c'est l'institution qu'on a ici, la démocratie, puis répondre des partis d'opposition. Ça me semble évident. C'est bien plus important, ça, que de faire de la télévision...

M. Lacroix (Louis) : Sur le fond des choses, M. St-Pierre, qu'est-ce que vous pensez de la décision de M. Legault de déchirer son contrat moral avec les Québécois? Est-ce que c'est une bonne décision, à votre avis? Est-ce que vous auriez fait la même chose?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est une décision qui s'impose d'elle-même. Le problème n'est pas dans la décision d'hier. Le problème était dans celle du 19 novembre où, sur une base entièrement politique et arbitraire, parce qu'il ne disposait pas des données sur l'épidémie, sur une base complètement arbitraire, il a décidé de faire une promesse. Il a même qualifié ça de contrat moral. Puis c'est triste parce qu'aujourd'hui ça fait beaucoup de gens déçus, parce que le gouvernement a voulu faire de la politique, faire une annonce positive. Mais il n'y avait aucune science derrière ça, c'est impossible. Il est là, le problème. Une fois qu'on avait fait cette erreur-là, il fallait éventuellement le corriger, donc ça a été corrigé hier. Donc, je pense que ça s'imposait.

M. Lacroix (Louis) : Et nous, on nous a fait un breffage technique le lendemain, là, les journalistes avec la Santé publique, où on expliquait la base scientifique de ça. Pourquoi vous dites qu'il n'y avait pas de base scientifique?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, vous êtes chanceux d'avoir eu un breffage technique parce que nous, on n'en a pas eu. Mais je remarque qu'après ce breffage technique là, qui semblait démontrer que l'annonce du 19 novembre était faite au nom de la science, on a corrigé le tir seulement trois, quatre jours plus tard, en disant : Finalement, ce ne sera pas quatre jours, ça va être deux parmi quatre jours. Il y a eu plein d'autres ajustements qui démontrent que c'était mal ficelé, que ce n'était pas bien réfléchi.

Puis c'est impossible que ce soit réfléchi : le 19 novembre, on n'avait pas les tendances du mois décembre. On ne les avait pas, les chiffres. Ça ne peut pas être autrement qu'une décision politique, celle du 19 novembre, de promettre un Noël aux gens, qui était non fondée et qui explique le gâchis qu'on a en ce moment.

Maintenant, une fois qu'on voit les tendances sur le plan de l'épidémie, évidemment qu'on recommande aux gens, là, de se conformer aux directives pour éviter le pire. Mais ce n'est pas la bonne manière. Ce n'est ni transparent ni responsable que de faire des annonces politiques alors qu'on n'a aucune idée de la situation. Le 19 novembre, c'était beaucoup trop tôt.

M. Carabin (François) : Qu'est-ce que le gouvernement aurait pu faire, selon vous, pour maintenir ces rassemblements de Noël? Est-ce que, selon vous, il n'y avait pas moyen d'en tenir?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, on va le savoir bientôt, là. Mais moi, je soupçonne que l'annonce subite sur comment ça fonctionne dans un centre d'achat découle de ce qu'on a vu pendant le «Black Friday», là. C'est-à-dire qu'il y a eu du laxisme, on a dormi un peu sur la question des centres d'achat, on s'est rendu compte tout d'un coup que les centres d'achat posaient problème, à travers le «Black Friday», puis là on est arrivé avec une politique en catastrophe. On va le savoir dans quelques jours, là, parce qu'il y a un sept à 10 jours entre le moment du «Black Friday» puis... On va le savoir, qu'est-ce que ça donne en termes d'épidémie.

Mais c'est simplement de faire les choses en prévention et non pas d'être en retard sur tous les dossiers, comme on le voit sur les purificateurs d'air, comme on l'a vu dans les CHSLD. Dans la première vague, c'était acceptable, mais, dans la deuxième vague, de ne pas planifier plus que ça, à mes yeux, ce n'est pas acceptable.

Et je pense que, surtout, ce qu'on aurait dû faire de différent, c'est attendre avant de faire des annonces par rapport à Noël. Parce qu'ils le savaient très bien, au 19 novembre, qu'ils n'avaient pas les données avec eux pour prendre une telle décision. Il y a des scientifiques un peu partout, d'ailleurs, qui ont réagi en disant : Ça n'a aucun sens...

M. Lacroix (Louis) : ...motivation du premier ministre? Vous dites que c'est une décision politique qui n'était pas basée sur la science. Quelle était la motivation du premier ministre le 19 novembre, à votre avis, pour faire cette annonce, là, des fameux congés des fêtes? C'est quoi, sa motivation? Pourquoi il a fait ça?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est une motivation purement politique, où est-ce qu'on voulait une bonne nouvelle, on voulait donner une bonne nouvelle aux gens.

M. Lacroix (Louis) : ...pour faire monter les sondages? Pourquoi?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pour balancer, peut-être, certaines mauvaises nouvelles avec d'autres bonnes. Mais il y avait une volonté, vraisemblablement, d'annoncer quelque chose en se précipitant, alors que n'importe qui est capable de voir que ce n'est pas une bonne idée de prendre des engagements pour Noël le 19 novembre si on n'a pas les données devant nous.

M. Lacroix (Louis) : Donc, il a manqué de jugement.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, il a manqué de prudence. Il a manqué de prudence puis il a manqué, par rapport à tous ces gens qui espéraient un Noël en famille... Ce n'est pas normal, de jouer avec les espoirs des gens, alors qu'on n'a pas les chiffres puis on n'est pas en mesure de prendre ces décisions-là. Ce n'est pas prudent du tout.

M. Larin (Vincent) : M. Bérubé, si vous vous donnez la peine de rappeler, là, ce matin, l'importance des partis d'opposition, est-ce que c'est parce que vous sentez que vous êtes critiqués? On vous reproche votre ton?

M. Bérubé : Non, c'est parce que je vois l'échéance arriver, du 11, et je sais qu'on ne sera pas ici pour poser des questions et que vous n'aurez pas le même accès que vous avez présentement. C'est pour ça que je le dis. Là, on nous voit dans les bulletins de nouvelles, sur le canal de l'Assemblée nationale, sur les réseaux sociaux, poser des questions, mais on n'aura pas cette opportunité de le faire à partir du 11 jusqu'à début février. C'est deux mois, quand même. Et ça, ça me préoccupe parce que le... Je sais que le gouvernement s'en réjouit, puis ils se le disent entre eux, ils ont bien hâte qu'on ne pose plus de questions. Vous avez vu hier que le premier ministre n'était pas de bonne humeur.

Mais c'est important de poser ces questions-là, et ça prend un contrepoids. Le gouvernement doit répondre à la population, aux oppositions, à la presse parlementaire. C'est pour ça que je veux le dire. Et ça s'inscrit dans ce que notre chef dit, rencontrer le Dr Arruda, ça s'inscrit dans cette volonté-là de poser des questions. Il nous reste une semaine pour y arriver. Je suis convaincu qu'ils vont trouver une plage horaire.

M. Lacroix (Louis) : Je consulte l'agenda public, M. Bérubé, du premier ministre Legault...

M. Bérubé : Le mien est libre, hein?

M. Lacroix (Louis) : ...pour aujourd'hui, et ce qu'on dit, c'est que... La seule activité, en fait, qu'on y retrouve, c'est le caucus des députés de Lanaudière, une activité à 13 h 10 qui est fermée aux médias. On ne fait pas état de la période de questions de ce matin. Alors, il va avoir été présent une journée sur deux durant la séance...

M. Bérubé : Jusqu'à la fin de la session parlementaire. C'est une moyenne de 500, pour les amateurs de baseball. C'est un choix qu'il fait. Alors, il dit : Une journée c'est moi, une journée, c'est la vice-première ministre. Alors, entre la présence du premier ministre puis pas la présence du premier ministre, on va prendre la présence du premier ministre. Alors, il n'est pas trop tard pour revenir faire son tour, on va être là à 10 h.

M. Lavallée (Hugo) : ...mais, sur la Sûreté du Québec, l'idée, là, de fusionner les corps de police, vous en pensez quoi?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je pense qu'on doit démontrer l'utilité de cette idée-là. Puis, notre porte-parole en sécurité publique, Martin Ouellet, plus tard, va revenir sur cette question-là.

M. Bergeron (Patrice) : Sur la question de M. Arruda qui apparemment n'est pas disponible pour aller en commission parlementaire... Une commission parlementaire peut convoquer un haut fonctionnaire comme un sous-ministre.

M. Bérubé : Non. Bien, il y a une raison technique, c'est que, dans les commissions parlementaires, la CAQ est majoritaire. Alors, à chaque fois, ils se font passer un message : Ne laisse pas passer ça, il n'en est pas question. Alors, il faut que le premier ministre envoie le message à ses députés, de dire : Oui, ou que lui-même dise : Ça va se faire. Et le Dr Arruda a dit oui. Le premier ministre a dit : Il est bien occupé, je n'ai rien à cacher. On a tous les ingrédients pour que ça arrive, puis ils ont un délai, ils ont une semaine. Alors, nous, on dit aujourd'hui : Trouvez le temps. Nous, on l'a, le temps, puis c'est important. Alors, le problème, c'est que, si on attend après les commissions, les députés de la CAQ qui se font dire habituellement quoi voter, là, ça va arriver encore une fois. Donc, j'aime mieux l'entendre du premier ministre.

M. Larin (Vincent) : Vous avez dit tantôt : Ils se disent entre eux, ils se réjouissent de ne pas avoir à répondre aux questions. C'est qui, ça, eux? C'est les ministres?

M. Bérubé : Les caquistes.

M. Larin (Vincent) : Les caquistes. Ils sont contents de ne pas…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En fait, on a fait une sortie là-dessus la semaine dernière sur le fait que les ministres sont introuvables, que, du point de vue des journalistes comme du point de vue des partis de l'opposition... Trouvez-les, les ministres. Lorsqu'il se passe quelque chose, des fois, on est quatre jours sans pouvoir leur parler. Puis clairement c'est volontaire, là, dans le sens qu'un ministre qui veut se rendre disponible aux journalistes puis qui veut se rendre au salon bleu répondre aux questions, ça se fait. Mais il y a vraiment un contrôle du message excessif.

C'est vrai pour le Dr Arruda, qui est blâmé, d'une certaine manière, pour tout ce qui n'a pas fonctionné depuis le début de la crise. Mais il n'y a pas moyen de savoir directement, en lui parlant, qu'est-ce qui est arrivé pour vrai, lorsqu'on a pris, par exemple, la décision du 19 novembre. Mais c'est vrai aussi pour chacun des ministres qui sont parfaitement introuvables. On contrôle le message à travers des points de presse vers 13 heures, là, et malheureusement ça nuit énormément tant aux journalistes qu'aux partis de l'opposition dans une volonté de voir clair, dans une volonté d'avoir une démocratie qui fonctionne.

Ça fait quand même quelques semaines qu'on dénonce ça. Il n'y a aucun changement. Mais sur le Dr Arruda, on va être intraitables. On veut une Santé publique accessible qui répond à nos gens.

M. Larin (Vincent) : Ce que vous dites, c'est que les ministres de la CAQ sont heureux de ne pas avoir à répondre aux questions, en ce moment?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Évidemment.

Le Modérateur : …une dernière en français, s'il vous plaît.

M. Carabin (François) : Est-ce que vous croyez que la pandémie va laisser une trace sur la vie démocratique québécoise? À l'avenir, là, après…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, je ne pense pas, à long terme. Je pense que c'est un style de gestion à court terme de la cellule de crise que de tout centraliser. D'ailleurs, il y a même des ministres qui, publiquement… des ministres de la CAQ qui publiquement ont dit : On ne sait rien de ce qui se passe, on ne nous informe pas, puis ce n'est pas moi qui décide. Là, il y en a eu quelques-uns de la CAQ pour dire ça.

Donc, ça vous dit à quel point tout est centralisé entre les mains de peu de personnes et à quel point les ministres, Dr Arruda, tous les intervenants qui ont une responsabilité sont forcés au mutisme, sont forcés à être des fantômes invisibles, alors que, comme parti d'opposition, comme pour le reste de la population, c'est parfaitement légitime de poser la question : Comment avez-vous pris votre décision du 19 novembre puis pourquoi vous nous dites hier que ce n'est pas une décision de la Santé publique, c'est une décision politique? Très bien, discutons-en, voyons qu'est-ce que la Santé publique vous avait dit.

Donc, ça fait cinq mois qu'on dit ça, ça fait cinq mois qu'on demande une forme de transparence puis de séparer la Santé publique du politique. Mais là, la différence, c'est qu'avec le désastre de Noël on se rend compte de l'importance d'avoir une séparation des avis publics avec la politique. On se rend compte que, si on avait séparé les deux, on n'aurait peut-être pas pris la décision du 19 novembre puis on n'aurait peut-être pas créé des attentes démesurées au sein de la population sur la base d'aucune donnée scientifique.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Is it worrisome for you to see that maybe there will be a backlash on citizens' collaboration after Premier Legault backtracking on this moral contract?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes.

Mme Senay (Cathy) : And, at the same time, he said yesterday that the most difficult months are coming. So, do you have the impression that less people will collaborate because he keeps changing his mind?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, it's definitely frustrating that there was this kind of moral contract that was actually a political contract or a political marketing operation. Now, my role, as the leader of the Parti québécois, is to tell the people that, although it is frustrating, we need to respect the rules and the measures that are taken, even though is doesn't makes any sense or, at least, it's hard to follow, like, were it's heading. We need to stay disciplined. Because, at the end of the day, we can blame the way the Government is managing the situation, but breaking the rules will just add people to the hospitals, it will just add people that died.

So, at the end of the day, the opposition is asking questions, and we're trying to get answers to get the most transparent version of what's happening, but our responsibility is also to obey the directives, even though it's hard to follow.

Mme Senay (Cathy) : But, for you, it's definitely just... it's not COVID-19 has stolen Christmas this year, it's more than that. It's not just COVID-19 that has stolen Christmas, there is a management...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, I mean, obviously, COVID-19 has stolen Christmas. But there's a part of responsibility on the Government side, the way things are managed or, at least, the way expectations are put that high, and, after, they're pulling the plug on their own moral contract. They should have followed the science and act more reasonably, more diligently, and they didn't. But let's stay together in this. It's not fun for anyone. Let's stay in solidarity of the rules. But other people that might be disappointed... I think today is a time to pick up the phone and just call someone who is, maybe, disappointed and try to cheer up other people.

Mme Greig (Kelly) : After François Legault said yesterday there's been times where he's gone beyond Public Health rules...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : ...

Mme Greig (Kelly) : Sorry. After François Legault said yesterday there's been instances where he's gone beyond Public Health recommendations, he said, mentioning closing some stores and things like that, he's consistently said, probably like : Arruda, you know, might not appear for a parliamentary commission, but what... seven days until the end of the session?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oh! there's plenty of space. But the question is... François Legault is very proud to say he went beyond or he took a different path than Public Health when it's a good announcement. That, he says often. But, when there's a problem, he always says that he always followed Public Health. And then he shovels the problem into Mr. Arruda's backyard. So, I think it's essential in that context that we get to speak directly to Dr. Arruda, and it's just going to raise the level of confidence the population needs to have to get through the next three months. So, it's a good way to reconnect with science and how they proceed and make sure that the population is on board.

Mme Greig (Kelly) :What would your party's first question be to Dr. Arruda if he was to appear?

Une voix :

Mme Greig (Kelly) : …would like to answer?

Une voix : Go ahead!

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : We're going to keep that for our… So, we're not going to… We have a few questions we prepared, but I think today is not the proper forum for that. The real question is : Is the Government still going to hide, hide Mr. Arruda, hide its ministers, hide the reasons behind the decisions, or is it going to show up for a meeting that is very legitimate? That's the issue today. If we get that meeting, we'll come up with very relevant questions that the population will actually appreciate because they have the same questions.

Le Modérateur : Dernière question.

M. Authier (Philip) : …and your «deputé» was there. Arruda was in the committee, last night, with Mr. Arseneau. and he was asked that questions. And he said there was no… he does not feel any political pressure, and that he is happier to be near power, and…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) :...

M. Authier (Philip) : Let me finish.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Sorry.

M. Authier (Philip) : ...so he can influence them. So, he says it's an advantage for him to be there. He said that last night. Mr. Arseneau was there.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : We're glad to hear that. Good news. It means that he has time and he's interested to be in the proper forum to answer questions about the pandemia. So, that's good news. So, obviously, the problem is not with Dr. Arruda. He's willing to come.

So, where is the problem, then, if he has time? Because he has time for television shows, to take six hours back and forth to be on television at Télé-Québec. If he has time and he tells you that he's more than happy to be close to politicians, then the problem is not with Dr. Arruda. Where is the problem? Who is blocking this very legitimate exercise? François Legault said in Chamber that he agreed with the principle. We want to meet with him over the next week, and obviously it's not Dr. Arruda who's disagreeing with that project. Where is the problem, then? Who?

Le Modérateur : Merci.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Thank you.

(Fin à 8 h 24)

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