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Point de presse de M. Gérard Deltell, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Le mardi 3 mai 2011, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente et une minutes)

M. Deltell: Alors, merci beaucoup d'être présents à notre point de presse de ce matin. Tout d'abord, permettez-moi de féliciter les 75 élus du Québec qui vont nous représenter à la Chambre des communes dorénavant. Ces gens-là ont travaillé fort et ils méritent le mandat qu'ils ont obtenu. Permettez-moi aussi de remercier ceux qui ont servi, au cours des dernières années, mais qui n'ont pas obtenu la victoire hier, que ce soit à partir de Gilles Duceppe, qui a servi pendant 21 ans, député, ou encore Josée Verner, qui a été ministre depuis cinq ans, ici, dans la région de Québec. Ces gens-là ont défendu avec dignité leurs valeurs et ils méritent notre respect aujourd'hui.
Le lendemain d'une élection, on prend le constat et on vit avec, et on travaille avec, et les Québécois ne se trompent pas lorsqu'ils votent. Le résultat, pour nous, bien, ce n'est pas une victoire de la gauche sur la droite parce qu'on estime qu'il n'y a pas eu, au cours des cinq dernières semaines, de véritable débat gauche-droite, au Québec, concernant cette élection fédérale. En fait, pour nous, c'est une volonté exprimée par les Québécois, une volonté de changement, de faire les choses autrement, de mettre de côté les chicanes constitutionnelles, et c'est essentiellement une défaite pour le Bloc québécois. Pourquoi? Parce que c'était le Bloc qui avait la grande majorité des députés ici, au Québec, qui aujourd'hui se retrouve avec à peine quatre députés. Et il faut comprendre aussi que le Bloc et son allié, le Parti québécois, ont tout fait pour porter le débat sur la question nationale, ont tout fait pour porter le débat sur les chicanes constitutionnelles, et les Québécois leur ont dit non.
On se souvient tous des déclarations malheureuses de Bernard Drainville qui disait: Quand on est Québécois d'abord, on vote pour le Bloc, le résultat est assez percutant pour M. Drainville et ses sbires qui ont pensé que, lorsqu'on est Québécois, il faut voter pour le Bloc. Désolé, M. Drainville, mais ce n'est pas la réalité. Évidemment, on se souvient tous, il y a trois semaines, lors du grand rassemblement du Parti québécois, lors de leur congrès: main dans la main, Pauline Marois qui soutenait le Bloc québécois et qui disait: Un Bloc fort à Ottawa, le PQ au pouvoir, et tout redevient possible. Eh bien, cette phrase-là n'existe plus dans l'agenda politique québécois. En fait, le résultat d'hier, c'est aussi la défaite de Pauline Marois. Le Parti québécois s'est engagé très fort dans la campagne, a mis tout son jeu dans la campagne, et le résultat est très percutant pour eux aujourd'hui. C'est une défaite colossale.

Stephen Harper, le premier ministre réélu, a dit hier qu'il allait gouverner pour l'ensemble des Canadiens, pour tous les Québécois, nous en prenons acte et nous constatons aussi que Jack Layton a une responsabilité face au Québec. C'est le Québec qui a fait que Jack Layton devient aujourd'hui le chef de l'opposition officielle.

M. Salvet (Jean-Marc): Mais, M. Deltell, les conservateurs ont perdu des sièges au Québec. Ce n'est pas une défaite pour les conservateurs de M. Harper aussi?

M. Deltell: C'est évidemment, oui, une défaite, on le constate, mais ce n'est pas la grande défaite d'hier. La grande défaite d'hier, c'est de voir que le Bloc a subi une dégelée incroyable, a été pulvérisé, comme en titrent les journaux aujourd'hui. Les conservateurs doivent réfléchir sur les résultats d'hier, doivent comprendre aussi qu'il y avait une déception face à eux. Ils doivent en prendre acte, mais, sur le plan politique québécois, qu'est-ce qu'il en ressort, c'est: vous avez un parti qui s'est jeté dans la mêlée sans aucun discernement pour soutenir le Bloc québécois, c'est le parti de Pauline Marois, et les Québécois lui ont dit: Non.

Journaliste: Quel enseignement devrait tirer Mme Marois concrètement? Est-ce qu'elle doit dire maintenant: C'est clair, les gens ne veulent plus de la souveraineté, on passe à autre chose?

M. Deltell: Bien, écoutez, c'est évident que ces gens-là ont tout mis dans la bataille et on n'a eu de cesse de répéter: Quand on est Québécois, on vote Bloc québécois. C'est Bernard Drainville qui a dit ça, ce n'est pas un humble militant, là. C'est une figure de proue du Parti québécois qui a dit ça. Puis il en a remis après, quand son tweet a été dévoilé pour dire: Bien là, quand on met les intérêts du Québec d'abord et avant tout, bien, on vote pour le Bloc québécois. C'est une leçon cruelle que le Parti québécois doit prendre note, là. Les Québécois n'en veulent plus, de chicane constitutionnelle; les Québécois ne sont pas pris pour acquis dans cette histoire-là. Et Pauline Marois a mis tout son effort, tout son parti, toutes ses énergies et, voyez le résultat, le Bloc a été pulvérisé.

Mme Biron (Martine): M. Deltell, il n'y a pas un message pour l'ADQ avec la dégelée des conservateurs dans la région de Québec?

M. Deltell: Bon, comme je vous disais tout à l'heure, pour nous, ce n'est pas une victoire de la gauche sur la droite, parce que, pour nous, il n'y a pas eu de véritable débat gauche-droite. C'est les gens qui ont décidé d'envoyer un message de changement, puis envoyer un message de faire les choses autrement en politique, qui en étaient tannés, des batailles constitutionnelles. Et c'est ça que, nous... nous prenons acte des résultats d'hier.

M. Lacroix (Louis): ...voter les Québécois pour le parti qui est le plus à gauche, là, sur le spectre...

M. Deltell: Est-ce qu'il y a eu un véritable débat gauche-droite lors de la dernière campagne électorale, lors des cinq dernières semaines? Nous estimons que non. Et j'en ai à témoin, j'en ai à preuve le fait... le sondage QMI, qui a été dévoilé il y a quelques jours à peine, qui disait que 75 % des gens qui voulaient voter NPD le faisaient pour le chef et 12 % pour les idées. Alors, c'est clair qu'il n'y a pas eu de débat d'idées. Il n'y a pas eu de débat d'idées lors de cette campagne-là. Ça a été un débat de perceptions, ça a été un débat de volonté de changement, ça a été un débat de faire les choses autrement et surtout de mettre de côté les chicanes constitutionnelles. Le Parti québécois de Pauline Marois a nourri le feu de la chicane constitutionnelle, et les Québécois lui ont dit: Non.

M. Duchesne (Pierre): M. Deltell, jamais un parti au Canada n'a pris le pouvoir sans un appui aussi faible du Québec. Qu'est-ce que vous comprenez de ce message-là?

M. Deltell: Avec tout le respect que je vous dois, M. Duchesne, j'aimerais vous rappeler qu'en 1979 les conservateurs ont pris le pouvoir alors qu'ils n'avaient eu que deux députés à la Chambre des communes, Heward Grafftey et Roch La Salle, en 1979, puis on se souvient que, l'année d'après, M. Grafftey avait perdu dans Brome-Missisquoi. Donc, c'est déjà arrivé. Il y a des précédents qui existent.
Ce que ça veut dire aussi, c'est que M. Layton a une très forte responsabilité face au Québec. C'est le Québec qui a fait que Jack Layton est devenu le chef de l'opposition officielle. Numériquement parlant, je pense qu'on est deux tiers, un tiers, ou enfin plus de la moitié des députés du Bloc... pardon, il va falloir qu'on s'habitue: plus de la moitié des députés de l'opposition officielle du NPD sont des gens du Québec. M. Layton doit être très attentif aux revendications du Québec, et on a hâte de voir justement comment ces nouveaux élus vont pouvoir défendre les intérêts du Québec.

M. Duchesne (Pierre): Le Québec est plus fort aujourd'hui à Ottawa? Le Québec est plus fort aujourd'hui à Ottawa?

M. Deltell: Le Québec a toujours été fort à Ottawa parce que nous avons 75 représentants. Et c'est ça, l'exercice même de la démocratie. Ça dépend de ce que les gens veulent en faire et ça dépend comment les gens se conjuguent à travers le mandat qu'ils ont reçu. Et, moi, je respecte énormément les 75 personnes qui ont été élues. Les trois députés dans ma circonscription qui ont été élus, je veux entrer en contact avec eux aujourd'hui. On est en train de rechercher les téléphones, et tout ça, pour justement leur souhaiter bon succès et leur assurer du concours des députés de l'Assemblée nationale. On travaille ensemble. On est démocrates ou on ne l'est pas; je le suis. Et le Québec a toujours été fort, dépendant de la force que les élus voulaient bien mettre dans l'exercice de leurs fonctions.

M. Plouffe (Robert): M. Deltell, si vous me permettez, M. Deltell, hier, M. Duceppe a dit: Les Québécois ont quand même dit non aux conservateurs et ils ont aussi dit non aux libéraux qui leur avaient fermé la porte. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette phrase-là, finalement? Et, en ce sens-là, est-ce que ce n'est pas la gauche aussi qui l'a emportée?

M. Deltell: Non. Là-dessus, je vais être bien clair, et je vous le répéterai tout le temps: pour nous, ce n'est pas une victoire de la gauche sur la droite parce qu'il n'y a pas eu de débat gauche-droite. Premièrement.
Deuxièmement, il est vrai que les conservateurs n'ont pas eu le même score que les élections précédentes. Ils doivent en être conscients, ils doivent en prendre acte. Il y a peut-être un vote de déception rattaché à ça; c'est à eux à faire cette analyse-là. Mais il y a quand même des conservateurs qui ont été élus, quand même six députés qui ont été élus contre une vague. Et quiconque a été élu contre une vague sait que ce n'est pas évident, et donc ça commande le respect aussi. Quant au Parti libéral, bien, écoutez, c'est clair qu'eux, bien, la pente est très dure à remonter. Mais, pour moi, non, ce n'est pas du tout une victoire de la gauche.

M. Plouffe (Robert): Mais, à partir de maintenant - on a eu les promesses des conservateurs, entre autres la fameuse harmonisation de la taxe - est-ce que M. Harper devra faire attention parce que... Aussi, le registre des armes à feu, les Québécois ne sont pas nécessairement en accord avec cette disparition-là. Mais là il est majoritaire, il pourra faire ce qu'il veut. Est-ce qu'il n'y a pas un danger justement que, si on s'en va contre la volonté générale des Québécois, ça serve finalement à Mme Marois?

M. Deltell: C'est l'exercice auquel on est confrontés au cours des quatre prochaines années, et on verra à l'usage. Et c'est pour ça que j'en appelle au propos... c'est pour ça que j'ai conclu mon propos tantôt sur les deux chefs, M. Harper et M. Layton. M. Harper a bien dit qu'il allait gouverner pour l'ensemble des Canadiens et pour les Québécois. Donc, il va falloir qu'il soit attentif aux besoins des Québécois. Il va falloir que les six députés conservateurs soient présents dans les débats et fassent le poids face aux arguments qui vont être présentés lors des discussions au sein du caucus et au sein du cabinet.
Et, du côté de M. Layton, eh bien, la responsabilité lui incombe d'être très attentif aux besoins des Québécois parce qu'il a une responsabilité face au Québec. Ce sont les Québécois qui ont fait que Jack Layton est devenu chef de l'opposition officielle.

M. Dutrisac (Robert): M. Deltell, vous avez parlé des revendications du Québec, que le NPD justement, étant élu par les Québécois, devait justement prendre cette revendication-là. M. Layton a montré une certaine ouverture pour... il a parlé de réintégration du Québec au sein du giron de la Constitution canadienne. Qu'est-ce que vous attendez de M. Layton dans ce sens-là?

M. Deltell: Au plan constitutionnel?

M. Dutrisac (Robert): Oui.

M. Deltell: Bon. Il est clair que M. Layton a un passé qui, il faut le reconnaître, est lourd constitutionnellement parlant. C'est un parti qui, de tradition, a toujours été centralisateur, a toujours adopté des politiques centralisatrices, ce qui, de fait, est tout à fait légitime lorsque vous êtes de gauche. Lorsque vous êtes de gauche, bien, vous voulez contrôler, vous voulez que les gens... que le gouvernement en mène large, bien, c'est sûr que ça amène de la centralisation, premièrement.
Deuxièmement, il faut quand même mettre en lumière aussi que ce qu'on a appelé la déclaration de Sherbrooke, où on a assoupli cette position-là... La position historique du NPD a été assouplie par la déclaration de Sherbrooke. Alors donc, le fardeau de la preuve appartient maintenant à M. Layton. C'est un homme honorable, c'est un homme qui a reçu un mandat clair des Québécois. C'est à lui maintenant à l'assumer dignement.

M. Dutrisac (Robert): Est-ce que M. Layton devra travailler dans le sens justement des revendications constitutionnelles du Québec?

M. Deltell: Bien, ça va de soi. Si c'est ça qu'il a dit puis qu'il a préconisé, il va falloir qu'il l'assume.

M. Lavoie (Gilbert): M. Deltell, vous dites qu'il n'y a pas eu de débat de gauche-droite, mais la raison pour laquelle les Québécois ont voté massivement pour le NPD, c'est parce qu'ils se méfiaient des politiques de droite de Stephen Harper, non?

M. Deltell: Bien, pour nous, ce n'est pas... s'il y avait eu de véritables débats précis sur la politique de gauche ou la politique de droite, quand a-t-on assisté, au cours des cinq dernières semaines, à un débat d'idées gauche-droite? Quand cela est-il survenu?

M. Lavoie (Gilbert): Quand Stephen Harper disait à tout le monde de se méfier de la coalition broche à foin des socialistes avec des séparatistes, là, ça ressemble un peu à un débat droite-gauche, ça, il me semble, non?

M. Deltell: Bien, c'était beaucoup plus, quant à moi, de débats, je dirais, de structure politique qu'autre chose. Et, de fait, ça n'a pas vraiment été, pour nous, un enjeu. L'autre chose aussi qu'on peut se demander, c'est: Quel a été l'enjeu de la campagne électorale fédérale au cours des cinq dernières semaines? Quel a été l'enjeu? On est loin de 1988, là. 1988, c'était clair.

M. Lavoie (Gilbert): La méfiance à l'endroit des politiques de droite de Stephen Harper.

M. Deltell: La méfiance aussi face à la façon de faire la politique traditionnelle par les partis qui sont établis depuis longtemps. Et c'est pour ça que je vous dis que, pour nous, c'était une volonté de changement, une volonté de faire les choses autrement, une volonté de mettre de côté les chicanes constitutionnelles et surtout un rejet du Bloc québécois.

M. Lavoie (Gilbert): La deuxième question: Est-ce que le maire Labeaume n'a pas commis une erreur en parlant de suicide politique et puis en brûlant tous ses ponts avec le gouvernement qui est au pouvoir, là, pour quatre ans?

M. Deltell: Bah! Écoutez, M. Labeaume est, le moins qu'on puisse dire, un grand garçon, il assume pleinement ses déclarations, je suis sûr et certain qu'il va être en mesure de défendre son point de vue là-dessus.

M. Lavoie (Gilbert): Vous pensez que M. Harper va lui pardonner ça?

M. Deltell: Bien, je pense que M. Harper a dit qu'il allait gouverner en fonction des intérêts de tous les Canadiens et des Québécois. Alors, il va falloir qu'il juge les dossiers émanant de Québec à la lumière de ses déclarations, et on verra comment tout ça va se porter.
Il est clair aussi que ça va être maintenant aux députés néo-démocrates de la région de Québec de défendre les intérêts de la région de Québec, non sans rappeler qu'au cours des cinq dernières années la région de Québec a été au pouvoir et, s'il peut y avoir eu des déceptions concernant le nouvel amphithéâtre, il y a quand même eu des réalisations majeures, des investissements de 1 milliard de dollars qui ont été amenés dans la région immédiate de Québec; ce n'est pas rien.

M. Duchesne (Pierre): M. Legault pourrait-il être un porteur de ce vent de changement qui est exprimé par les Québécois au palier fédéral?

M. Deltell: Je ne sais pas, il faudrait peut-être lui poser la question. Moi, ce que je sais, c'est que, nous, à l'Action démocratique, on a toujours voulu faire et on aurait toujours fait les choses de façon différente, les choses autrement, avec des propositions réalistes et responsables pour les Québécois. Et c'est notre façon de faire et c'est ce que nous sommes en train de réaliser. C'est ce que nous sommes en train de réussir.
Il y a un an et demi, lorsque j'ai été nommé chef du parti, nous étions complètement disloqués, et j'avais dit à mes gens et aux Québécois, j'ai dit: Laissez-nous le temps de faire nos devoirs et nous allons les faire correctement. Nous allons redresser notre parti, nous allons constituer une équipe forte et pertinente et nous allons présenter à la porte des élections un programme qui se veut percutant pour les Québécois, réaliste et responsable. C'est exactement ce que nous sommes en train de faire, c'est exactement ce que nous sommes en train de réussir.

M. Dutrisac (Robert): L'ADQ a été portée à la porte du pouvoir par une vague en 2007. Est-ce que vous pensez justement, compte tenu que des vagues semblent fonctionner en politique au Québec, que vous allez être capables d'en générer une aux prochaines élections?

M. Deltell: Bien, je vous dirais, oui, bien entendu, sinon je ne serais pas là. Deuxièmement, je suis content que vous m'ameniez la question de la vague de 2007, parce que j'entends plein de choses que je ne partage pas du tout de la part d'analystes, là, qui disaient: Ah! la vague NPD, ça rappelle la vague du parti... de l'ADQ en 2007. C'est tout faux. Pour nous, oui, il y a peut-être une vague, là, numérique, puis tout ça, qui surprend parce qu'on ne l'avait pas vu venir, mais là s'arrête le parallèle.
Dans un premier temps, vous aviez le chef. M. Dumont était bien connu des Québécois, M. Layton a été découvert lors de la campagne électorale. Deuxièmement, je l'ai dit et je ne le répéterai jamais assez, vous aviez un débat d'idées claires en 2007, ce qui n'était pas le cas à cette élection-ci. En 2007, les enjeux étaient clairs. C'était clair. C'était l'aide à la famille, avec notre proposition du 100 $ par enfant, par semaine. C'était clair. Moi, je me souviens encore de feu Claude Béchard qui m'avait dit: À chaque fois...

M. Plouffe (Robert): M. Deltell, arrêtez de faire accroire aux gens qu'il n'y a pas de parallèle, là.

M. Deltell: Non, non, mais ce que je peux vous dire, c'est que, par rapport à 2007 puis par rapport à 2011, il y a des parallèles à établir comme quoi il y a eu une surprise, et tout ça. Mais de là à dire que c'est un parallèle immédiat, non, parce qu'il y avait un véritable débat d'enjeux, débat d'idées et aussi le chef qui était beaucoup plus connu qu'il ne l'était maintenant.

M. Plouffe (Robert): Il y avait un désir de changement en 2007.

M. Deltell: C'est là, mais là s'arrête le parallèle parce que, je veux dire, vous ne pouvez pas... parce qu'avec aussi des politiques de débat d'idées, de débats d'enjeux, les enjeux étaient clairs: l'aide aux familles, l'aide aux personnes âgées. Si, aujourd'hui, là, vous avez un ministre délégué aux personnes âgées, là, aux aînés, là, c'est parce qu'en 2007 on avait fait le débat là-dessus.

M. Plouffe (Robert): M. Deltell, ma question, c'est surtout de savoir jusqu'à quel point vous pensez vraiment qu'il peut y avoir donc une gauche à Ottawa puis une droite à Québec. C'est ce que vous pensez? Les Québécois pourraient décider ça?

M. Deltell: Les Québécois vont décider en leur âme et conscience qui ils veulent avoir, et on va tout faire pour que ce soit nous, puis on va leur expliquer clairement les enjeux, puis on va leur proposer une équipe qui va être pertinente et percutante.

M. Plouffe (Robert): Et la disparition du Bloc peut vous aider sur le terrain, finalement? Il y aura moins de travailleurs de terrain du... des souverainistes?

M. Deltell: Oui, mais ces gens-là ne seront pas non plus ailleurs, là, je veux dire. Ça, là-dessus, je vais vous dire, nos adversaires, on ne les choisit pas, on les combat.

M. Moalla (Taïeb): M. Deltell, je me permets de revenir sur gauche-droite. Vous dites ce n'est pas du tout une victoire de la gauche parce qu'on n'a pas parlé des enjeux, l'essentiel du choix des gens, c'était le chef Layton. Mais les gens savaient quand même que ce chef-là, qui ne vient pas d'arriver sur la scène politique, là, malgré tout, est un chef de gauche, qui prône des idées assez à gauche, là. Donc, j'essaie de comprendre comment vous pouvez dire que ce n'est pas une victoire de la gauche.

M. Deltell: Parce que, pour nous, il n'y a pas eu de débat gauche-droite qui s'est mené. Et, moi, personnellement, ceux qui me suivent le savent, je suis très attentif, à l'écoute de mes concitoyens, puis tout ça puis je me promène beaucoup non seulement dans ma circonscription mais au Québec. Et, quand on questionnait les gens sur les enjeux véritables de la campagne, les questions étaient lourdes. Et, avec respect, tantôt quand je vous ai posé la question quel a été l'enjeu de la campagne de 2011, la question est longue à venir... la réponse est longue à venir. Pourquoi? Parce que, pour nous, il n'y a pas eu de débat d'idées, de débat de fond lors de cette campagne-là. Et ça a été un vote...

M. Lacroix (Louis): Non, mais les gens savent que Layton est à gauche, M. Deltell.

M. Deltell: Pardon?

M. Lacroix (Louis): Les gens le savent, que le NPD est à gauche puis que les conservateurs sont à droite.

M. Deltell: Oui, bien entendu. Mais, pour nous, ça a été davantage une volonté de changement. Pour nous, ça a davantage une volonté de faire les choses autrement. Pour nous, c'était une volonté de finir les chicanes. On n'en veut plus, de chicanes avec Ottawa comme le Bloc l'a fait depuis 20 ans de temps. Et c'est donc un échec monumental pour le Bloc et son ami provincial, le Parti québécois, parce que Pauline Marois s'est jetée dans la mêlée avec tout ce qu'elle avait, tous ses efforts, toutes ses énergies. Alors, on me dit même qu'elle a suspendu ses vacances pour soutenir M. Duceppe. Alors, vous voyez le résultat aujourd'hui.

Mme Montgomery (Angelica): Mr. Deltell, what does this mean for the sovereignty movement in Québec?

M. Deltell: Well, I think it's a big clash, and they have to understand the message that the people of Québec sent to them. Let me be clear with you: during the last five weeks, the Parti québécois of Pauline Marois worked hard to elect people from the Bloc québécois, but the result is that now the Bloc québécois is no more a big political player in the field, the federal field; only five MPs... only four MPs. Sorry! So, for me, it's a clear signal that people are tired and sick of the constitutional debate and the constitutional harassment. I would say «chicane». I don't know. How do you say that in English?

Une voix: Quarrel.

M. Deltell: War?

Une voix: Quarrel.

M. Deltell: World?

Une voix: Quarrel.

M. Deltell: Oh! O.K. I will quote you on that. Fine, fine. Thank you.

Des voix: ...

M. Deltell: People are tired and sick of constitutional fight and they send a clear message that we want to do things differently.

Mme Montgomery (Angelica): What should it mean for Pauline Marois?

M. Deltell: Well, I think it's a clear signal that she lost a lot. I mean, she invested a lot of her own party, of herself. She cancelled her vacations to give a hand to Gilles Duceppe, and look at the result. Now, the game is over for her in the federal field.
Secondly, let me remind you that Bernard Drainville said, «If you are a good Quebecker, you will vote the Bloc». Well, it was one of the worst things I've ever heard on politics because you're not good or bad, you are Québécois, period. And, Mr. Drainville is a senior, a senior person in this party, we have to respect the fact that he is a senior, and he said that. So, it's a clear message for me that the Parti québécois lost a lot yesterday with that result.

Mme Bryan-Baynes (Elysia): Aren't you worried that a Harper's majority will precipitate the nationalism here? Because we rejected the right here in Québec.

M. Deltell: Yes. But, Prime Minister Harper said clearly yesterday that he will govern for all Canadians and all Québécois. So, he will have to be careful about that. And I know and I hope that those six MPs, six Conservative MPs who have been elected in this province will defend the Québec's particularities.

M. Duboyce (Tim): How will the results of yesterday's election will affect the political relationships between Québec and Ottawa?

M. Deltell: Well, I would say that now we have a majority government, a majority... a government now for the next five years. So, it will clear the air on that aspect because you cannot have a long term discussion if you have a minority government. So, it's a busy...

M. Duboyce (Tim): So, what are of some of those long term discussions? What are some specific items?

M. Deltell: Well, what I know is that Mr. Harper was clear that he will get a deal with the... not the fiscal imbalance but the harmonization... sales tax harmonization. So, he will have to give it to the Québec as soon as possible. He gave... Mr. Harper repeatedly... repeated it all the time during the campaign, so it's time to deliver.

M. Duboyce (Tim): Well, anything deeper than that? I mean...

M. Deltell: We will see. We will see. I think the agenda is from the province on that. I think that we have to be clear on our objective. And, now that we have a clear majority government for the next four years, I think that we can get a good deal with the federal.

Mme Montgomery (Angelica): But does this result not show a deep division between English and French Canada?

M. Deltell: Well, not really, because Mr. Layton was not only elected here in this province, but all across the country. Secondly, the Conservative members have been elected here in this province. For sure, this is not the majority of Conservatives in this province, but, you know, the representation is from coast to coast with this Government.

Des voix: Merci.

(Fin à 10 h 52)

 

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