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Conférence de presse de M. Pascal Bérubé, député de Matane

Rapport des consultations citoyennes dans le comté de Matane

Version finale

Le jeudi 22 septembre 2011, 13 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trente et une minutes)

M. Bérubé: Bonjour, tout le monde. Je suis heureux aujourd'hui de vous présenter le fruit de mes consultations citoyennes dans la circonscription de Matane, une première phase qui m'a mené dans 13 assemblées différentes. J'ai consulté les citoyens sur deux questions importantes: Comment faire de la politique autrement ou mieux, et quelles sont les solutions que vous avez pour les enjeux importants pour vous?
Alors, c'est essentiellement aujourd'hui la contribution des citoyens du comté de Matane que je vous livre, dans un climat politique qui nécessite plus que jamais de changer nos façons de faire et de faire en sorte de redonner confiance à la population envers les élus. Alors, c'est une humble contribution de ma circonscription que je livre à la classe politique québécoise en souhaitant qu'elle puisse l'inspirer.
Alors, ma légitimité d'élu provient des citoyens de Matane. En 2008, ces derniers m'ont accordé le meilleur résultat jamais obtenu par un candidat du Parti québécois dans toute l'histoire de la circonscription avec 58 % des voix. J'attribue cet appui populaire, le deuxième meilleur de ma formation politique, à un constant souci de rassembler les citoyens ainsi qu'à un haut standard de proximité, de résultats, mais aussi à l'innovation. En mettant en place, dès mon élection, les bureaux de comté itinérants, j'ai proposé aux citoyens de chez nous un rapport privilégié avec leur élu local.
Face au décrochage démocratique qui se manifeste par la baisse de la confiance envers la classe politique et qui se traduit par une diminution du taux de votation, trois attitudes sont possibles pour les formations politiques. La première serait d'en tirer parti à leur profit. C'est le cas du gouvernement actuel et de certaines alternatives qui prétendent incarner le changement. La deuxième serait de nier ou de banaliser le problème et d'adopter le statu quo en espérant que les choses changent d'elles-mêmes. Enfin, la dernière implique de tenter de comprendre cette désaffection et de proposer de nouvelles avenues. J'en suis.
Plusieurs au Parti québécois ont manifesté la volonté sincère de trouver une nouvelle voie. Pour ma part, j'ai choisi de le faire à ma façon, c'est-à-dire de m'inspirer des aspirations et des idées de mes concitoyens du comté de Matane. Dans cette démarche, je me suis soucié davantage de la pertinence des idées que de leur provenance. Mais plus encore, j'ai été interpellé par des suggestions qui n'ont pas encore été portées par aucun des partis politiques québécois. Ainsi, sans renier mes convictions profondes et celles de ma formation politique, j'ai cherché à additionner les contributions en faisant preuve d'une ouverture d'esprit beaucoup plus pragmatique qu'idéologique. Je tiens à remercier la chargée de projet Catherine Berger pour son professionnalisme et son idéalisme inspirant dans la conduite de cette consultation. Merci à toutes celles et ceux qui ont eu l'audace de consacrer une soirée à discuter de politique malgré le climat ambiant. Enfin, merci à ma formation politique qui a suffisamment confiance en elle pour permettre ce genre de débat dans ses rangs. C'est la différence entre un parti d'espoir et des partis de pouvoir.
Peu de temps avant de mettre sous presse, les citoyens de Matane ont eu la tristesse d'apprendre que leur circonscription, qui existe depuis plus de 120 ans, allait disparaître, frappée d'une implacable fatalité. Ce document, qui devient, par la force des choses, une forme de testament politique, je le dédie à mes concitoyens. Je souhaite que leurs paroles survivent à la circonscription, et que leur prochain représentant s'en fasse le porteur. Cette contribution de mes compatriotes et moi-même se veut modeste mais porteuse. Qui sait? Peut-être pourra-t-elle inspirer des changements sur la scène politique québécoise.
Donc, cette tournée de consultation qui s'est tenue entre le 15 août et le 13 septembre m'a permis de visiter l'ensemble des municipalités de la MRC de Matane et également le collège de Matane; le comté étant tellement vaste que la Haute-Gaspésie sera visitée dans une deuxième phase, avec un aspect sur l'économie, compte tenu de la situation qu'on y retrouve présentement. Comment on a fonctionné? Dans les municipalités rurales, on a envoyé un avis à chacune des boîtes postales, vraiment, littéralement, chacune des personnes a été convoquée. On les a invitées à une soirée entre 19 heures et 21 heures pour discuter à bâtons rompus de politique. Donc, tout le monde était invité, pas des membres du Parti québécois, pas des gens choisis, une invitation où tout le monde était accueilli pour sa contribution.
Cette consultation nous a permis d'apprendre que, bien sûr, les gens sont... souffrent de la distance avec le politique mais, en même temps, gardent espoir. Et, sans plus tarder, j'aimerais qu'on puisse regarder les propositions qui sont... qui émanent de cette consultation-là. Elles sont sous neuf thèmes différents, et je comprends, là, que notre temps est limité, en même temps. Tout le monde a le document? Ça va?
Alors, un premier volet qui est respecter la parole donnée. Les citoyens souhaitent savoir ce que fera concrètement un parti politique une fois au pouvoir. Que fera-t-il différemment des autres? Quelles seront ses priorités? En mettant de l'avant une série de gestes dans un délai vérifiable, on peut vérifier ce qui distingue les formations politiques les unes des autres. Cela vise à contrer la conviction qu'ont certains que les partis sont tous pareils, qu'ils ne feront pas mieux l'un que l'autre.
Pour un gouvernement du Parti québécois, voici quelques exemples de gestes significatifs qui pourraient marquer les trois premiers mois suivant son entrée au pouvoir: la mise en place d'une commission d'enquête sur l'industrie de la construction et le financement des partis politiques, l'application d'un moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste... l'exploitation des gaz de schiste, l'augmentation des redevances sur l'exploitation des ressources naturelles, l'amorce d'une réflexion pour un changement du mode de scrutin dès l'élection suivante, notamment par l'instauration d'éléments de proportionnalité, le renforcement de la Charte de la langue française, la désignation de la première ministre comme ministre responsable de la région Gaspésie-Les-Îles-de-la-Madeleine, la mise en branle de l'approche de gouvernance souverainiste du Parti québécois comprenant notamment la mise à jour des études sur les avantages et la préparation de l'accession du Québec au statut de pays. Donc, un gouvernement du Parti québécois propose à la population, lors des prochaines élections générales, un plan de réalisation concret de ses 100 premiers jours au pouvoir.
Aussi, un des griefs les plus régulièrement exprimés par les citoyens à l'égard de la classe politique concerne les promesses non tenues. Et, de fait, le terme promesse évoque un engagement solennel quasi sacré, et le fait d'y manquer est, à juste titre, perçu comme une forme de trahison. Toute la classe politique paie le prix des manquements d'un seul gouvernement délinquant à cet égard. À notre avis, il y aurait lieu d'évacuer la notion d'engagement en campagne électorale, de lui substituer celle d'objectif mesurable. Si nous ramenions les engagements électoraux à une série de cibles quantifiables, il serait possible de suivre facilement l'évolution de leur réalisation et de dresser périodiquement des bilans. À titre d'exemple, certains médias font parfois subir ce qu'on appelle l'épreuve des faits aux politiques d'un gouvernement mais ne disposent pas de toutes les ressources nécessaires. À nos yeux, les citoyens ont le droit d'avoir à leur disposition une évaluation neutre et rigoureuse de l'action de leur gouvernement et de l'utilisation de leurs impôts. Il est proposé que les engagements électoraux de la formation politique qui forme le gouvernement fassent l'objet d'une évaluation annuelle, par secteurs d'activité, par une instance neutre à définir. Elle pourrait être composée de hauts fonctionnaires, de représentants de la société civile et de spécialistes.
Accroître la participation électorale... Permettre aux étudiants de voter plus facilement. Les étudiants fréquentant un établissement d'enseignement à l'extérieur de la région où ils sont inscrits sur la liste électorale doivent voter dans leurs circonscriptions d'origine, parfois à plusieurs centaines de kilomètres de l'endroit où ils résident durant l'année scolaire. Ils peuvent également demander un changement à la liste électorale, une démarche complexe ayant lieu dans un délai très restreint, afin de s'inscrire à leur adresse temporaire. Toutefois, ils n'ont souvent qu'un sentiment d'appartenance limité avec la ville où ils étudient et sont peu familiers avec les candidats et les enjeux locaux. Pourtant, tant les aînés en centre d'hébergement que les «snowbirds» et même les personnes incarcérées ont un accès au vote beaucoup plus facile. Il est permis de se poser la question à savoir si notre collectivité désire réellement entendre la voix des jeunes électeurs.
Il est proposé que les étudiants qui fréquentent un établissement d'enseignement situé à l'extérieur de leurs circonscriptions puissent exercer leur droit de vote par anticipation à même leurs institutions d'enseignement et que leurs votes soient comptabilisés dans leurs circonscriptions d'origine. L'accès au droit de vote passe à peu près inaperçu dans notre société, puisqu'il survient au moment de l'atteinte de la majorité, du même coup d'une panoplie de droits et de devoirs. Pourtant, il s'agit d'un des éléments les plus fondamentaux de la vie d'une société démocratique, et plusieurs jeunes de 18 ans ne prennent pas la peine... la pleine mesure de sa signification. Dans ce contexte, pourquoi ne pas souligner, par une sorte de rite de passage, cette importante étape de la vie qu'est le fait de pouvoir se prononcer quant à son avenir politique. Dans une logique de mise en place d'une citoyenneté québécoise, il pourrait s'agir d'un exemple, par exemple d'un certificat ou d'une carte d'électeur émis par le Directeur général des élections ainsi que d'une lettre expliquant aux jeunes adultes les modalités de l'exercice de ce nouveau droit. Les municipalités pourraient également être encouragées à organiser une cérémonie consacrant l'atteinte de la majorité de ces nouveaux électeurs. Il est proposé que l'accession à la majorité soit soulignée de façon solennelle par la remise de certificats aux nouveaux électeurs par le Directeur général des élections du Québec. On propose également que les jours de scrutin se tiennent dorénavant le dimanche au lieu du lundi, afin de tenir compte de la disponibilité des familles.
Une prochaine qui intéressera sûrement les médias crée un intérêt quant aux résultats d'un scrutin. La perception populaire à l'effet que les sondages influencent le vote s'est trouvée renforcée lors des dernières élections fédérales. Cet effet d'entraînement, aussi appelé effet «bandwagon», aurait une incidence nette non négligeable sur les résultats d'un scrutin. La Loi électorale du Québec ne comporte actuellement aucune disposition relative à la diffusion de sondages en période électorale. Or, nous croyons que la publication de tels sondages nuit à la participation électorale. Ils sont en effet susceptibles de démobiliser certains électeurs qui, au fait de la tendance, sont assurés de ne pas voir leur candidat remporter et sont donc moins enclins à se rendre aux urnes. De plus, une telle interdiction rendrait l'issue d'une élection beaucoup plus excitante. Il est proposé que les médias suspendent la diffusion de sondages nationaux pendant la période électorale sur la base d'un code d'honneur, et ce, afin de créer davantage de suspens quant à l'issue du scrutin.
Faire appel à la participation des citoyens sur une base continue. Dans un contexte où, au sein de ma formation politique, la ligne de parti s'est assouplie, les députés auront la possibilité de voter librement sur certaines questions importantes pour les citoyens de la circonscription. Cela conférerait également aux élus une légitimité accrue pour influencer les positions de leur formation politique. Il s'agit là d'une occasion à saisir pour impliquer les citoyens dans un processus législatif, et ce faisant, les rapprocher des décisions qui se prennent à Québec. L'impression que la démocratie ne s'exprime qu'à tous les quatre ans, souvent mentionnée lors des consultations, s'en trouverait certainement réduite. Il est proposé que soient créés, dans chacune des circonscriptions, des comités consultatifs citoyens représentatifs et non partisans afin de connaître l'avis de la population sur les projets de loi qui doivent être votés par leurs représentants à l'Assemblée nationale du Québec.

Éliminer les influences indues. Je vous le donne en mille. Il est proposé que les ministres rendent publiques, sur le fil de presse du gouvernement, leurs rencontres avec des lobbyistes, et ce, le jour même de la dite rencontre.
Encadrer davantage le financement des partis politiques. Il est proposé qu'un registre des personnes autorisées à solliciter des dons de plus de 500 $ pour un parti soit constitué et accessible sur le site du Directeur général des élections du Québec.
Augmenter l'influence des régions. Avec l'incertitude entourant le redécoupage de la carte électorale, il n'est pas étonnant que plusieurs citoyens nous aient fait part de leur appréhension quant au poids politique des régions. Les politiques de Québec, dont certaines sont inadaptées au monde rural, n'ont rien pour faire sentir aux gens des régions qu'ils sont impliqués dans la dynamique politique. L'idée d'une chambre des régions a été discutée avant la tenue des états généraux sur la réforme des institutions démocratiques en 2002. Mais c'est probablement dans le document de réflexion populaire Le pouvoir aux citoyens et aux citoyennes, présenté par l'ancien ministre Jean-Pierre Charbonneau, que cette proposition s'est véritablement développée. Formée de deux représentants élus par région, cette chambre des régions occuperait le salon rouge de l'Assemblée nationale. La Coalition pour un Québec des régions plaide pour cette réforme depuis plusieurs années ainsi que le premier ministre Jacques Parizeau. Il est proposé que soit constituée une chambre des régions comptant des représentants des 17 régions du Québec, chacune ayant un poids égal, sans égard à la population.
Réformer la période des questions à l'Assemblée nationale. Il est proposé que l'Assemblée nationale mette en place un processus permettant à des citoyens de poser des questions au gouvernement lors de la période des questions, en faisant passer cette dernière de 45 minutes à 60 minutes.
Changer le ton des échanges. Il est proposé que les députés des oppositions se donnent le devoir moral d'accompagner toute critique de l'action gouvernementale d'une proposition alternative positive.
Assurer l'ordre et la reddition de comptes en Chambre. Il est proposé que l'Assemblée nationale étudie la possibilité que son président soit un non-élu ayant des pouvoirs plus effectifs pour s'assurer que les ministres du gouvernement répondent aux questions de l'opposition et que soient considérablement réduites les interventions des leaders en Chambre sur des questions de règlement afin d'améliorer le ton des échanges, assurer une plus grande fluidité aux échanges. Également, que le temps imparti aux députés du parti gouvernemental soit considérablement réduit lors de l'étude des crédits, afin de s'assurer d'un contrôle plus rigoureux de l'action gouvernementale.
Promouvoir l'efficacité. Que soient revu systématiquement, par une commission permanente de la déréglementation, les règlements datant de plus de 20 ans, afin de s'assurer de leur utilité et d'alléger les tracasseries. Également, que pour lutter contre le gaspillage, soient revues les primes au rendement des cadres de l'État, en plaçant en priorité leurs capacités à faire mieux avec les ressources disponibles ou avec moins de ressources.
Valoriser davantage le rôle du député local. Il est proposé qu'une éventuelle réforme du mode de scrutin puisse permette aux électeurs de voter distinctement pour un candidat local et une formation politique. Et, également, que le Bureau de l'Assemblée nationale procède à une analyse comparative des conditions de travail de traitement des parlementaires avec ceux de la Chambre des communes. Que, suite à cet exercice, tout ajustement de leurs conditions soit accompagné de la fin des primes pour départs volontaires et l'assujettissement de la gestion des ressources des députés au contrôle du Vérificateur général.
Et, également, que le Bureau de l'Assemblée nationale consacre aux députés en milieu rural les ressources supplémentaires pour se doter du personnel nécessaire à la nature de leur travail.
Enfin, en 9, un Québec champion de la protection des consommateurs. Que soit créé un poste de ministre délégué à la protection des consommateurs, qui relèverait du ministre de la Justice. Alors, je m'arrêterais là puis je prendrais tout de suite vos questions, compte tenu du peu de temps, je pense, qu'on a.

Le Modérateur (M. Robert Dutrisac): Tommy.

M. Chouinard (Tommy): Oui. Donc, d'abord, il y a des propositions qui touchent beaucoup quand même le travail de l'opposition. Quelle évaluation faites-vous du travail que fait l'opposition officielle actuellement, auquel vous faites parti, évidemment?

M. Bérubé: Alors, on a une responsabilité quant à la bonne marche du Parlement, mais, au ton des échanges, je pense que c'est une responsabilité qui est partagée. Alors, moi, je crois beaucoup, en politique, à une valeur qui s'appelle la responsabilisation des individus. Alors, je l'applique à moi et je le suggère à ma formation politique qu'on puisse, là, ça peut paraître un peu évident, mais qu'à chaque fois qu'on fait une critique, qu'on puisse proposer une alternative, qu'est-ce qu'on ferait différemment si, nous, on était au pouvoir.

M. Chouinard (Tommy): Ça ne se fait pas, actuellement?

M. Bérubé: Bien, il y a des occasions où, à travers le ton, à travers la nature des échanges, ça paraît moins, et je pense qu'il faut être capable de proposer ces alternatives-là, même pour la question de la souveraineté. Par exemple, si on posait la question au ministre des Finances : Est-ce que, si vous aviez tous les leviers d'un pays souverain, vous pourriez faire des choix différents? C'est une façon également de mettre de l'avant notre option.

M. Chouinard (Tommy): Il n'y a aucune proposition, en tout cas, sur la souveraineté. Est-ce que c'est parce que c'est un sujet qui n'a jamais été soulevé?

M. Bérubé: C'est un sujet qui n'a pas été discuté, en fait. Dans la discussion qu'on a eue avec les citoyens, on avait ouvert... là, c'était l'institution de député à l'échelle locale. Mais, en même temps, je leur ai dit : Les messages peuvent s'adresser aux députés, à l'Assemblée nationale, à la classe politique et à ma formation politique. On n'a pas eu énormément de commentaires là-dessus, sinon sur le ton des échanges. Je pense que les gens étaient d'abord concentrés à l'effet que, si on peut réhabiliter la politique en général, c'est la première étape avant d'intéresser à la politique partisane. Puis c'est comme ça qu'on l'a perçu dans notre consultation.

M. Chouinard (Tommy): O.K. Une dernière chose. Sur la chambre des régions, j'aimerais savoir ça serait quoi, les pouvoirs, la pertinence de la chambre des régions? Puis est-ce que ça viendrait en quelques sorte, dans votre esprit, là, corriger, là, les réformes de la carte... la réforme de la carte électorale?

M. Bérubé: Bien, c'est évident que, dans une circonscription comme Matane où les gens s'attendaient à une décision défavorable quant au maintien du comté, ça fait partie de l'équation. Donc, une chambre des régions où chacun des représentants, un peu à l'image du Sénat américain, aurait un poids égal sans égard à la population. Donc, c'est une façon pour les régions de se faire entendre avec des représentants, mais on n'a pas défini le mode d'élection de ces représentants-là, ni les pouvoirs. Mais il y a clairement un consensus chez nous, dans ma circonscription, quant à l'idée d'une chambre des régions, qui n'est pas une idée neuve, qui est une idée, là, qui est véhiculée par plusieurs intervenants.

M. Chouinard (Tommy): Je veux dire, est-ce que vous proposez une chambre... Je m'excuse, là, mais...

M. Bérubé: Une deuxième chambre.

M. Chouinard (Tommy): ...vous proposez une chambre des régions, mais là vous ne savez pas ce qu'elle ferait, la chambre des régions. Et, je veux dire, ça serait pour les apparences?

M. Bérubé: Bien, c'est... Mais, déjà, de s'entendre sur l'idée qu'il y aurait ce palier-là supplémentaire, c'est déjà, là, quelque chose de nouveau en soi puis quelque chose, là, d'important. Donc, je trouve que c'est déjà, là, une nouveauté qui est intéressante. Et évidemment, là, les citoyens ne l'ont pas décrit avec précision, mais j'ai retenu cette idée-là qui est apparue à peu près dans toutes les localités que j'ai visitées.

Le Modérateur (M. Robert Dutrisac): Taïeb.

M. Moalla (Taïeb): M. Bérubé, vous avez décrit ce document-là au début en parlant de... vous avez parlé de testament politique. Puis, sauf erreur, le testament, c'est tout de suite avant la mort, là, ou des choses comme ça. Donc, est-ce que... est-ce qu'on doit comprendre que vous finissez ce mandat puis que, comme Matane risque de disparaître, que vous ne vous représentez pas?

M. Bérubé: Bon, deux choses. D'abord, le testament de la circonscription de Matane, telle qu'on la connaît, donc ce n'est pas le mien. Ceci étant dit, avec ce qu'on apprend encore tout à l'heure, là... Le ministre, le nouveau ministre responsable de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent s'est prononcé sur la carte électorale. Il a dit d'une certaine façon qu'il avait renoncé, qu'il avait abandonné. Donc, c'est évident que, pour la prochaine élection, j'aurai une décision à prendre quant à mon avenir politique.

M. Moalla (Taïeb): Qui sera?

M. Bérubé: Qui sera le plus beau possible quant à moi, mais que je ne peux pas évaluer pour l'instant, parce qu'évidemment on va attendre la fin du processus. Ma principale préoccupation, c'est de mesurer l'impact de la perte de représentation d'un député au Bas-Saint-Laurent puis en Gaspésie sur les enjeux de notre région.
Lorsque le processus sera terminé, j'amorcerai une réflexion à l'intérieur de ma formation politique sur les options possibles.

M. Moalla (Taïeb): O.K., y compris discuter, avec Mme Doyer, la possibilité qu'elle vous laisse Matapédia pas loin, ou ce n'est pas dans les choses envisagées?

M. Bérubé: Vous conviendrez que, si ça devait se réaliser, ça place différents députés dans une situation qui est inusitée, parce que la moitié ouest de la MRC de Matane serait fusionnée au comté de Matapédia, et la moitié est avec la circonscription de Gaspé, et je suis un résident de la ville de Matane.

M. Moalla (Taïeb): O.K. Ma deuxième question, pour les sondages que vous proposez d'interdire pendant toute la campagne électorale, si j'ai bien compris, là...

M. Bérubé: Le décret, là, électoral, dès l'émission des brefs, comme on dit. Aimez-vous ça?

M. Moalla (Taïeb): O.K. Vous les mettez... Non, je n'ai pas à aimer ou non, là. Mais est-ce que vous... est-ce que vous mettez un peu au chômage les CROP et les Léger de ce monde, là, en faisant ça?

M. Bérubé: Mais lorsqu'on discute avec les firmes de sondage, souvent, ils nous indiquent que les sondages politiques, c'est une infime partie des sondages qu'ils font. C'est le cas, entre autres, de Léger & Léger, là. Souvent, les présentations... M. Léger expliquait que ce n'est pas le pain et le beurre, là.
Alors, c'est une proposition qui est audacieuse, qui est... celle-là s'adresse à la classe journalistique et médiatique. Il m'apparaît que ça pourrait créer un suspense supplémentaire, plus important que le jour du vote. Et lorsqu'on regarde les résultats à la télévision, il y aurait suspense qui est encore plus grand et qui mobiliserait davantage les organisations. Alors, ça, on l'a entendu, et ça m'apparaît audacieux. Et celle-là ne s'adressant pas à l'Assemblée nationale, elle s'adresse à votre profession, et j'espère qu'elle pourra peut-être faire l'objet d'un atelier à un congrès de la FPJQ. Ça pourrait être intéressant d'entendre les journalistes là-dessus.

Le Modérateur (M. Robert Dutrisac): Martin.

M. Ouellet (Martin): Oui. Bon, parmi vos propositions, il y a beaucoup de trucs citoyens, là. Ça, c'est beaucoup à la mode, là. On parle d'un président, éventuellement, un non-élu président de l'Assemblée nationale. Ensuite, il est question de questions de citoyens à la période de questions, ensuite d'un comité, un genre de comité de vigilance, là, qui serait formé de représentants de la société civile.

M. Bérubé: ...consultatif.

M. Ouellet (Martin): Mais, c'est quoi? La démocratie vous dérange? Ça ne marche plus? Ce n'est pas légitime? Vous vous situez où?

M. Bérubé: C'est essentiellement ce que les citoyens nous témoignent. Ils veulent sentir qu'ils sont consultés, qu'ils participent, qu'on les entend. Ils ont tellement souvent l'impression qu'on ne les entend pas et souvent, nous, on a l'impression qu'ils ne nous écoutent plus. Alors, ça, c'est le double constat qu'on fait.
Et, à travers ces mesures-là, ce qu'ils nous expriment, c'est que... faites-nous confiance, vous pouvez nous consulter, on a des choses intéressantes à vous dire. Ne venez pas juste nous voir entre deux élections, en fait, à chaque élection.

M. Ouellet (Martin): C'est une responsabilité. Ce n'est pas...

M. Bérubé: C'est une responsabilité, mais, moi, j'ai mis la barre assez haute. Les bureaux de comté itinérants, là, à chaque saison, d'aller dans les municipalités une par une, rencontrer les citoyens sur place pour les dossiers individuels, à ma connaissance, il n'y a pas beaucoup de députés qui le font de façon aussi, là, formelle que je le fais. Alors, j'ai mis la barre haute puis je vais encore la monter, puis ma contribution, à la rentrée parlementaire - c'est pour ça que le... on n'a pas eu le temps de faire toutes les municipalités - c'est d'arriver avec quelque chose de concret, d'inspirant, parfois réalisable, parfois qui fera l'objet d'une réflexion.

M. Ouellet (Martin): Mais les députés sont les représentants du peuple. Ils sont aussi le peuple.

M. Bérubé: Mais ça ne suffit plus. Je pense que ça ne suffit plus. Les gens ne veulent pas se contenter d'élire quelqu'un aux quatre ans, ils veulent participer entre les élections. Ils ont beaucoup de tribunes pour le faire, les réseaux sociaux, les discussions entre amis, entre familles, puis ils veulent, là, qu'on puisse s'adapter aux réalités qui sont changeantes puis ils veulent participer.

Évidemment, ce n'est pas tout le monde qui veut participer, mais ceux qui ont envie de le faire ont ce désir ardent...

M. Ouellet (Martin): Alors, des gens vont se forcer, se faire élire, vont travailler fort sur le terrain, et d'autres auront une «free ride» pour aller poser des questions à l'Assemblée nationale?

M. Bérubé: Bon, en fait, on garde le contact, mais c'est... évidemment, ça serait à calibrer. Je ne parle pas de questions à chaque jour, mais qu'il y ait des moments où on puisse le faire, d'évaluer cette possibilité-là.

M. Ouellet (Martin): O.K. L'autre...

M. Bérubé: Ça n'enlève pas le rôle essentiel des parlementaires, là, évidemment.

M. Ouellet (Martin): Bien, ça le dilue. Ça le dilue, là. À partir du moment où des non-élus font leur entrée à l'Assemblée nationale, la légitimité démocratique, là...

M. Bérubé: Additionnez les contributions. Mais, vous savez, les... ces questions-là se posent partout. Je vais me poser cette question-là, moi-même, devant un téléviseur dimanche soir, quant aux institutions.

M. Ouellet (Martin): Autre question. Vous avez entrepris cette démarche-là évidemment parce qu'il y avait comme une crise de confiance à l'égard des élus...

M. Bérubé: De la classe politique, oui, c'est vrai.

M. Ouellet (Martin): ...de la classe politique. On leur reproche, par exemple, de ne pas avoir le courage de leurs convictions. Est-ce que vous pensez que, par exemple, s'abstenir de voter sur un enjeu extrêmement important, c'est faire de la politique autrement?

M. Bérubé: C'est une question... J'ai entendu Mario Dumont parler de ça aujourd'hui. Sur cet enjeu-là, sincèrement, à la fois la ville de Québec fait un choix qui est parfaitement légitime, mais, sur la façon, j'ai des doutes. Et il y a une vieille maxime qui dit: Dans le doute, abstiens-toi, et c'est la décision que j'ai décidé de prendre. Donc, je ne vais pas bloquer ce projet de loi. De toute façon, il aurait passé quand même, il faut le rappeler. Mais, en même temps, je...

M. Ouellet (Martin): C'est cynique.

M. Bérubé: Bien, ils étaient majoritaires. Je pense que je ne vous apprends pas qu'il aurait passé. Mais, en même temps, ce n'est pas caché, j'étais en Chambre, je l'ai exprimé, et chaque fois qu'un citoyen m'en parle, j'exprime pourquoi. Et, quant à l'attention qui a été accordée à la ville de Québec, tant mieux pour le gouvernement, mais, en même temps, c'est une façon d'envoyer un message que cette attention-là pourrait également être celle des régions.

M. Ouellet (Martin): C'est un geste courageux de s'être abstenu?

M. Bérubé: Oui, parce qu'il faut l'expliquer. Ceux qui ont voté... Ceux qui ont voté pour, vous n'allez pas les voir, hein? Alors, nous, on a à assumer notre position puis à l'expliquer.

Le modérateur (M. Robert Dutrisac): Robert.

M. Plouffe (Robert): Oui. M. Bérubé, peut-être juste rapidement revenir sur la question du sondage, là. Ce que je comprends, dans votre proposition, ce n'est pas d'en faire, c'est de diffuser les résultats, là. Vous n'interdirez pas aux partis politiques de le faire, c'est ce que je comprends.

M. Bérubé: Non, c'est...

M. Plouffe (Robert): Donc, ça ne changerait pas bien, bien la dynamique des partis politiques, puisqu'ils sauraient de toute façon où ils en sont, non? Je ne sais pas.

M. Bérubé: Bien, en fait, c'est la diffusion, parce qu'on réalise, puis il y aurait... on réalise que certains sondages, qui font des fois des pleines pages, ont un effet, ce qu'on appelle l'effet «bandwagon», et qui vont démobiliser plusieurs électeurs en disant: Bien, l'issue est déjà connue, les écarts sont connus. Alors, c'est une proposition qui ferait en sorte de rendre l'issue de l'élection plus excitante, il m'apparaît.

M. Plouffe (Robert): Ça changerait le résultat de certains votes. C'est ce que vous dites?

M. Bérubé: Ça créerait un intérêt soutenu durant toute la campagne électorale. Ça contribue, ça ne règle pas tout, mais c'est un élément qui, je pense, mérite d'être regardé.

M. Plouffe (Robert): Maintenant, dans votre document, vous parlez beaucoup, là, du fait que, bon, les gens ont l'impression de ne pas être entendus, etc., mais les gens n'ont pas... Je viens d'aller à une manifestation, là, devant le ministère des Transports, et ils étaient à peine une centaine, M. Bérubé. Pourtant, au ministère des Transports, il y en a du monde, des fonctionnaires, et tout ça. Alors, est-ce que vous diriez que les gens n'ont plus la capacité de s'indigner et d'être en colère?

M. Bérubé: En fait, ils s'indignent, mais ils le font dans leurs premiers milieux, dans leur famille, dans leur milieu de travail, auprès de leurs amis, c'est beaucoup là que ça se manifeste, mais les lieux pour le faire... D'ailleurs, les gens nous ont beaucoup dit qu'ils étaient nostalgiques des assemblées politiques, pour plusieurs, donc, de lieux où ils peuvent à la fois venir échanger, mais écouter aussi. Et, en tout cas, en milieu rural, là, il y a cette nostalgie-là, qui est importante, qu'on a sentie chez nous. Alors, oui, ils ont des choses à dire. De toute façon, ils nous le disent quand ils nous croisent dans nos circonscriptions, ils ne se gênent pas pour dire quand ils aiment ce qu'on fait puis quand ils aiment moins aussi. Alors, il y a là une volonté de s'exprimer. Puis, en même temps, moi, mon défi avec la consultation, c'était de dire: Voulez-vous vraiment du changement, le vérifier à la base et, si oui, quels types de changements? Et les propositions que j'ai n'ont pas la prétention d'être celles partagées par l'ensemble du Québec, mais à l'échelle de ma circonscription, c'est largement partagé.

M. Plouffe (Robert): Si vous me permettez, là, parce que vous avez soulevé M. Duchesneau à Tout le monde en parle, voulez-vous me dire si ça vous choque de le voir là avant de le voir en commission parlementaire?

M. Bérubé: Bien, moi, je suis... Là-dessus, bien, évidemment, je vais l'écouter, mais il m'apparaît qu'il aurait dû passer d'abord devant les élus.

M. Plouffe (Robert): Pourquoi?

M. Bérubé: Parce que son rôle est d'abord de, tu sais, il est redevable d'abord envers l'ensemble des élus de la Chambre. Moi, comme élu, il m'apparaît qu'il aurait pu le faire quand même, mais après. Alors, là-dessus, appelez-moi puriste si vous voulez, là, mais il m'apparaît qu'il aurait dû le faire là. Mais je ne juge pas l'équipe de Tout le monde en parle, elle... c'est un bon coup pour cette émission-là, puis évidemment je vais l'écouter avec beaucoup d'attention. Mais c'est la décision de M. Duchesneau, c'est la décision de l'équipe de l'émission, que... une émission que j'aime beaucoup, alors, c'est juste là-dessus. Moi, je n'en fais pas un... je n'en fais pas un grand enjeu. Mais, en même temps, je le note parce que c'est... le respect des institutions, ça passe aussi par ça. Mais il y aura un intérêt, c'est sûr, des citoyens.

Le Modérateur (M. Robert Dutrisac): Martine.

Mme Biron (Martine): Bonjour. Quelles sont les recommandations ou comment est-ce que votre caucus a reçu ces recommandations-là? Et quelles sont celles qui vont cheminer?

M. Bérubé: Toutes, parce qu'il y a un comité qui est chargé d'acheminer les propositions de Bernard Drainville, et Sylvain Pagé, et de moi et de d'autres potentiellement à venir. Donc, c'est les additions au programme qui pourront même être intégrées potentiellement à la plateforme électorale. Il y aura des précisions à venir là-dessus. Dans certains cas, ça existe un peu dans le programme; dans d'autres, c'est des nouveautés. Moi, je... Bernard a été beaucoup sur le parti politique, Sylvain a été beaucoup sur les institutions. Moi, je suis davantage, disons, dans une zone... dans les régions, avec la participation dans les comtés. Donc, je pense que tout ça va contribuer, là, pour la suite, là, à alimenter, puis en même temps, bien, je suis heureux de l'avoir fait auprès de mes concitoyens. Les gens ont eu envie de participer puis ils l'ont fait avec beaucoup d'enthousiasme.

Mme Biron (Martine): Vous reconnaissez que toutes ces recommandations-là ne se retrouveront pas dans le parti du Parti québécois.

M. Bérubé: Ah, bien sûr, bien sûr...

Mme Biron (Martine): Alors, selon vous...

M. Bérubé: ...mais je ne sais pas quelles seront retenues, mais moi, je les mets au jeu et puis je vais continuer d'en parler, puis de les bonifier puis de les améliorer.

Mme Biron (Martine): Parce que ça pourrait quand même être long avant que vous voyiez...

M. Bérubé: Oui, mais dans certains cas, là, je suis convaincu, là, qu'il y a des choses qui méritent d'être regardées dans notre attitude. Dans les travaux en Chambre par exemple, toute la question de l'étude des crédits, je suis convaincu que les autorités de l'Assemblée nationale seront sensibles au fait, par exemple, qu'à l'étude des crédits, il y a énormément de questions de complaisance où les députés parfois du Parti libéral font lecture de notes qui proviennent parfois même du ministère, imaginez. Alors, c'est le genre de questions qui...

Mme Biron (Martine): C'est que si ça s'en va aux instances - vous venez d'avoir un congrès - on parle de quatre, cinq ans, là.

M. Bérubé: Oui, mais il y a des ajouts. Vous savez qu'il y a le programme, mais l'étape suivante, c'est la plateforme électorale, et la plateforme électorale tient compte du programme, mais il y a des ajouts puis il y a des petites modifications. Alors, moi, je vise d'abord la plateforme électorale pour la suite. Ça s'ajoute au programme.

M. Dutrisac (Robert): Moi, j'aurais une petite question. Vous dites que, bon, c'est 200, c'est 200 de vos électeurs que vous avez rassemblés à un certain nombre de... à 13 rencontres, là. Vous dites que ces propositions-là font consensus parmi ces électeurs-là?

M. Bérubé: C'est celles qui reviennent le plus souvent.

M. Dutrisac (Robert): C'est celles qui reviennent le plus souvent. Est-ce que, pour votre part, vous les prenez toutes à votre compte? Est-ce que vous êtes d'accord avec chacune de ces propositions-là?

M. Bérubé: Oui, plutôt. Dans certains cas, je sais que ça va être difficilement réalisable. Par exemple, un non-élu à la tête... à la présidence, je pense que ce n'est pas possible d'un point de vue constitutionnel. Donc, je mets des bémols, mais mon engagement, c'était de les porter, mais il n'y en a aucune qui me heurte. Il y en a sur lesquelles je compte particulièrement par contre : toute la question de la protection des consommateurs, comment que l'État peut civiliser les rapports entre les citoyens dans leur dimension de consommateur et les entreprises. Ça, je pense, là, que c'est quelque chose qu'il faut... sur lequel il faut mettre énormément d'importance, dans la société dans laquelle on vit. Pour les régions évidemment, là, ce seront mes priorités, chambre des régions et les ressources pour que les députés puissent faire bien leur travail, là, on voit avec les territoires. Vous savez, le comté de Matane passerait de 20 municipalités à 47 municipalités, ce n'est pas rien. Alors, celles-là m'intéressent davantage. Et les 100 jours aussi.

Le Modérateur (Robert Dutrisac): Jean-Marc.

M. Salvet (Jean-Marc): Oui, bien vous avez distribué des invitations à chacune des adresses civiques de votre circonscription, si je comprends bien. Si on lit bien, et mon collègue a fait référence à ça, 200 citoyens se sont présentés à 13 assemblées. Ce n'est pas un peu à la fois et décevant et significatif?

M. Bérubé: Bien oui, absolument. Dans certains villages, le premier village qu'on a fait, 200 habitants, il y avait 15 personnes; c'est intéressant. C'est sûr que c'est difficile de faire sortir les gens le soir. On n'avait pas énormément de moyens pour le faire, c'était un envoi, une lettre, là, circulaire qu'on envoyait, et puis on souhaitait qu'il y ait plus de gens. Alors, ça montre également le fait que, bien, il y a du travail à faire avant d'intéresser les gens à la politique. Puis ceux qui sont venus avaient beaucoup de choses à dire. Alors, il y a les deux dynamiques. Puis c'est évident qu'on aimerait avoir plus de monde mais c'est difficile, hein?

M. Salvet (Jean-Marc): Dernière question. Dans votre lettre d'introduction, lorsque vous parlez du décrochage, vous dites qu'il y a plusieurs attitudes à adopter, la première serait d'en tirer parti. Vous dites: C'est le cas du gouvernement actuel et de certaines alternatives qui prétendent incarner le changement. C'est François Legault, ça?

M. Bérubé: C'est les alternatives nouvelles. Elles peuvent être au fédéral aussi, hein?

M. Salvet (Jean-Marc): Mais on pense quand même à François Legault dans le contexte actuel?

M. Bérubé: Bien, il y en a de plus en plus. Il s'en est ajouté une nouvelle cette semaine. Alors, c'est au choix.

M. Salvet (Jean-Marc): D'accord. Merci.

M. Bérubé: Voilà. Merci.

(Fin à 14 h 2)

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