(Huit heures cinquante-neuf minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour et bienvenue à cette conférence de presse de la ministre responsable
des Aînés, Mme Marguerite Blais, accompagnée de Guillaume Joseph, le directeur
général d'Appui proches aidants, et de Mélanie Perroux, directrice générale de
Proches aidants Québec. À vous la parole.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
merci beaucoup. Bonjour à tous. Merci aux médias, aux journalistes d'être
présents. Écoutez, c'est une grande fierté pour mes équipes et moi de vous
présenter le tout premier plan d'action gouvernemental qui vise à reconnaître
et à soutenir les personnes proches aidantes.
Permettez-moi de vous présenter les
personnes qui m'accompagnent : ici, à ma gauche, M. Guillaume Joseph,
qui est le directeur général de L'Appui aux personnes proches aidantes, aux
proches aidants; et Mme Mélanie Perroux, qui est la directrice générale de
Proche aidance Québec, auparavant le RANQ, le Réseau des aidants naturels du
Québec. Ceux-ci ont collaboré avec nos équipes pour faire ressortir les besoins
particuliers des personnes proches aidantes sur le terrain. J'ai une pensée
toute particulière pour ma collègue Marilyne Picard, qui est l'adjointe à la
Santé et aux Services sociaux, qui est députée de Soulanges et qui est
elle-même une mère ayant un enfant lourdement handicapé, qui est proche aidante
et qui a énormément contribué avec son apport, avec ses connaissances, son
expérience à ce plan d'action pour les personnes proches aidantes.
C'est un plan d'action gouvernemental qu'on
a réalisé au cours, vraiment, là, d'une démarche sans précédent, c'est-à-dire
qu'en un an on a adopté une loi, au mois d'octobre 2020, la loi où,
dans la loi, on enchâsse une politique et un plan d'action. On avait
l'obligation de sortir la politique six mois plus tard, on avait
l'obligation de sortir le plan d'action un an plus tard, c'est exactement ce
que nous faisons. Ce plan d'action met en valeur 61 mesures, quatre axes,
12 orientations qui viennent de la politique nationale. On veut vraiment
reconnaître et soutenir les proches aidants dans notre société québécoise.
Le plan d'action, c'est 200,5 millions
de dollars sur cinq ans avec des actions concrètes qui répondent à un
grand besoin, entre autres, six mesures pour des services de répit de tout
type, c'est 95 millions. Répit de tout type, ça peut être pour déficience
physique, intellectuelle, spectre de l'autisme. C'est aussi toutes les maisons
Gilles-Carle, c'est Baluchon Alzheimer, c'est de multiples organismes qui sont
soutenus. 7 millions pour développer des centres de jour dans les maisons
de soins palliatifs. Il y a déjà huit centres de jour dans les
38 maisons de soins palliatifs, mais on veut en ajouter.
On veut aussi faciliter l'accès du soutien
psychosocial aux personnes proches aidantes. J'ai oublié de mentionner que,
pour les centres de jour pour les aînés, on va rehausser ce qui n'a pas été
fait depuis des années, les services en centre de jour, puis on veut en ouvrir
d'autres, et ça, c'est 39,4 millions de dollars. Pour ce qui est du
soutien psychosocial, il y a même des mesures en mode virtuel, et ça, c'est
60 millions de dollars d'investissements.
Les organismes communautaires, vraiment,
là, c'est la base de tout ce plan d'action, c'est 24 millions de dollars,
puis on veut aussi les équiper d'un point de vue numérique pour faire en sorte
que les organismes communautaires soient capables de mieux travailler, de mieux
communiquer, de mieux informer. On ajoute un 15 millions de dollars pour
27 coordonnateurs partout dans les régions du Québec, en particulier trois
pour les Premières Nations, les Inuits et un pour les communautés
ethnoculturelles et de langue anglaise.
Je pourrais continuer comme ça, là, et
vous dire, entre autres, que Services Québec va faciliter aussi toute la
question des démarches administratives qui sont très lourdes pour les personnes
proches aidantes. Ils sont en train de mettre un vaste chantier. Et ce plan
d'action, c'est le fruit de 17 ministères, 15 directions du ministère de la
Santé et des Services sociaux. Seront mises en oeuvre ces mesures autant par
nos partenaires tels que L'Appui, Proche aidance Québec, Équijustice, Fondation
Émergence pour les communautés LGBTQ+. Puis c'est tellement important de
reconnaître le rôle fondamental de personnes proches aidantes. Et le fait que
ce soit enchâssé dans une loi, il n'y a personne, il n'y a jamais un
gouvernement qui pourra faire fi à la fois d'une politique et d'un plan
d'action.
Donc, ce plan d'action est de
200,5 millions de dollars, mais on n'a pas attendu un plan d'action pour
agir, et nous avons déjà investi. Et, entre 2019 et 2026, c'est
461,6 millions de dollars pour les personnes proches aidantes. Et ce n'est
qu'un début. On va travailler aussi à améliorer, c'est-à-dire que ça devrait
arriver très bientôt, le chèque emploi-service. Auparavant, une personne devait
embaucher quelqu'un pour le chèque emploi-service. On a commencé à l'ouvrir
pour les parents qui avaient des adultes handicapés. Maintenant, ils peuvent
s'autoemployer. Puis on veut faire la même chose pour les personnes proches aidantes.
Merci beaucoup. Je passe la parole à Mme Mélanie Perroux.
Mme Perroux (Mélanie) : Mme la
ministre, M. Joseph, Mmes, MM. les journalistes. Je suis heureuse d'assister au
dépôt du premier plan d'action pour les personnes proches aidantes. Depuis plus
de 20 ans, Proche aidance Québec regroupe 125 organismes qui appuient,
eux-mêmes, 42 000 personnes proches aidantes. Nous travaillons, jour après
jour, à promouvoir leurs besoins et leurs droits.
D'entrée de jeu, il faut saluer le travail
réalisé par la ministre Blais et ses équipes, qui ont permis de mettre la table
à une collaboration interministérielle et de proposer des mesures transversales
qui, nous l'espérons, sauront appuyer et offrir du répit à ces travailleuses et
travailleurs invisibles.
Nous voulons également souligner que le
plan d'action reconnaît le rôle essentiel des organismes communautaires qui
oeuvrent sur le terrain. Après 30 ans à travailler chacun de notre côté, c'est
une avancée d'avoir les moyens de faire converger nos efforts en collaboration
entre le réseau de la santé, les organismes communautaires, les ministères et
les employeurs. Ce plan d'action déboulonne aussi d'autres silos, puisqu'il
reconnaît les différentes réalités des personnes proches aidantes, qu'elles
soient issues des communautés ethnoculturelles, des Premières Nations ou de la
communauté LGBTQ+, et qu'elles soutiennent un adulte, un aîné ou un enfant à
cause d'une problématique physique, mentale ou intellectuelle.
C'est un plan ambitieux qui place le Québec
comme chef de file dans le soutien aux personnes proches aidantes. Pour nous,
ce plan représente un point de départ, mais, en effet, il demeure beaucoup à
faire pour s'assurer d'un référencement efficace vers les ressources
appropriées et offrir du soutien financier stratégique aux personnes proches
aidantes et aux organismes qui les appuient.
D'autre part, ce sont 30 % des
employés québécois qui sont des personnes proches aidantes. Dans le contexte de
pénurie de main-d'oeuvre, nous avons la responsabilité de tout mettre en oeuvre
pour faciliter leur conciliation proche aidance-travail et éviter leur
épuisement.
Mme la ministre, vous pouvez compter sur
Proche aidance Québec pour contribuer au succès de ce plan d'action. Nous
serons au rendez-vous pour suivre avec attention les actions concrètes qui en
découleront et être vigilants afin de répondre aux enjeux tant actuels
qu'émergents vécus dans le milieu de la proche aidance. Nous avons hâte de nous
mettre à l'oeuvre au sein du comité des partenaires.
Tout le monde sera un jour au l'autre
appelé à être une personne proche aidante, parfois même dès l'enfance, c'est
pourquoi nous continuerons d'être des partenaires constructifs afin que soit
reconnu et soutenu le rôle des proches aidants au Québec et des organismes qui
les soutiennent. Merci.
Mme Blais (Prévost) : Et
maintenant, je cède la parole à M. Guillaume Joseph.
M. Joseph (Guillaume) : Merci,
Mme Blais. Merci beaucoup. En fait, c'est avec, vraiment, un sentiment de
très grande fierté d'être avec vous, à vos côtés, ce matin, pour le lancement
de ce plan d'action ambitieux. Dans des journées comme aujourd'hui, la
population et les proches aidants notamment, à juste titre, cherchent souvent,
chercheront aussi à comprendre, à mieux savoir qu'est-ce que ça changera ou
qu'est-ce que ça apportera de concret pour eux, un plan d'action gouvernemental
comme ça.
Je veux profiter de l'occasion pour vous
parler un peu de l'organisation de L'Appui pour les proches aidants, puisqu'on
est partenaire avec le gouvernement depuis de nombreuses années. Et ce plan d'action
là confirme, en fait, la confiance du gouvernement envers notre organisme qui
apporte, depuis maintenant plus de 10 ans, 12 ans environ, et qui va
continuer à le faire, des actions concrètes, des services directs aux proches
aidants de partout.
Dans notre premier mandat, L'Appui était
destiné spécifiquement aux proches aidants de personnes aînées. Avec la
confiance renouvelée du gouvernement, L'Appui, qui était présent dans toutes
les régions, va continuer de l'être, mais sera présent aussi pour tous les proches
aidants. Donc, L'Appui sera présent partout et pour tous les proches aidants.
Concrètement, annuellement, L'Appui
soutient plus de 300… à ce jour, mais ça continuera de croître dans les
prochaines années avec l'élargissement de notre mission, mais on soutient plus
de 300 organisations du réseau des organismes communautaires, des entreprises
d'économie sociale pour qu'ils développent des services aux proches aidants.
Lorsqu'on est arrivé, en 2009, il y avait
des régions qui étaient un petit peu plus, disons, mobilisées que d'autres,
mais dans certaines autres, ça… il y avait peu de choses. Donc, depuis les
dernières années, on a contribué avec d'autres partenaires à mobiliser ces
gens-là. Et c'est ce qu'on va continuer de faire dans les prochaines années.
C'est sûr que le gouvernement, par ses
programmes gouvernementaux, par le réseau de la santé, a un rôle immense à
jouer, en matière de services à domicile, qui va favoriser la… améliorer la
qualité de vie des proches aidants, mais le gouvernement ne peut pas tout faire
seul. Comme le disaient Mélanie et Mme Blais, le réseau communautaire est
essentiel pour améliorer la qualité de vie, et c'est ce réseau-là qui se
mobilise et qui est fortement nommé et pris en considération dans ce plan.
Concrètement aussi, L'Appui, pour vous
dire… je vous mentionnais 300 organismes, c'est 20 millions de dollars
pour financer, justement, des mesures de répit. Chaque année, c'est plus ou
moins 500 000, 500 000 à 600 000 heures de services directs,
dont notamment du répit, ce qu'ont besoin les proches aidants, qu'on contribue
à donner. Le service Info-aidant a été créé depuis maintenant plus de 10 ans,
et c'est un service qui doit être mieux connu encore. Annuellement, c'est
15 000 contacts avec les proches aidants qui peuvent être faits, et c'est
un peu la porte d'entrée pour faire connaître des services qui sont souvent
méconnus de la population en général, des services offerts dans la communauté
près de chez soi. Et donc c'est ce qu'on contribue à faire : services
ouverts sept jours sur sept, de 8 h à 8 h.
Donc, effectivement, c'est avec, comme je
le mentionnais, une grande fierté, Mme Blais, qu'on est à vos côtés depuis
quelques années, et, pour la suite, on sera des partenaires investis, au
courant des prochaines années, pour réaliser ce plan d'action. Merci.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période de questions. Nous allons procéder avec
célérité, collègues, parce qu'on a une autre mêlée de presse à
9 h 45, je vous l'annonce. Donc, allons-y. Nous commençons avec
Valérie Gamache, Radio-Canada.
Mme Gamache (Valérie) : En
fait, Mme Blais, s'il y a une mesure dans ce plan-là qui, pour vous, est
fondamentale, qui va vraiment changer le quotidien des gens, ça serait
laquelle?
Mme Blais (Prévost) : Votre
question est difficile, quand vous me parlez d'une mesure alors que, vraiment,
c'est, je crois, le fruit de plusieurs mesures. Je vous donne un exemple. On va
investir 7 millions pour les soins palliatifs, on va aussi avoir un
programme pour les personnes endeuillées, mais, fondamentalement, je le
mentionnais avant la conférence de presse, c'est le fait qu'on a mis à
contribution les organismes sur le terrain. Donc, le plan d'action part de la
base et non pas… ce n'est pas du haut, là, avec le plan d'action conçu par le
ministère. Il a été conçu par des personnes proches aidantes, il a été conçu
par des organismes, il a été… On a consulté à de multiples reprises, et ça, je
pense que c'est la chose la plus importante. On a été à l'écoute de ce que les
personnes proches aidantes nous ont dit, et c'est ça qu'on a voulu mettre en
valeur dans ce plan d'action.
Le fait aussi qu'on n'ait pas attendu un
plan d'action, actuellement, on a déjà 101 lits de répit dans nos maisons
Gilles-Carle pour 6,8 millions de dollars, c'est quelque chose. Le répit
est quelque chose de fondamental pour les personnes proches aidantes.
On vient aussi, récemment, de bonifier
Baluchon Alzheimer, qui allait à domicile pour donner du répit pour les
personnes qui étaient atteintes de la maladie d'Alzheimer, mais là on va
l'étendre à d'autres maladies, le parkinson, la sclérose en plaques, les
personnes en soins palliatifs.
Donc, c'est toute cette étendue-là, je
dirais, qui est fondamentale. Ce n'est pas un plan d'action pour les personnes aînées,
c'est réellement un plan d'action pour l'ensemble des personnes proches
aidantes.
Et même on entame des recherches très
sérieuses par rapport aux jeunes qui vont à l'école et qui sont aussi des
personnes proches aidantes qui sont obligées de sacrifier des études pour être en
mesure de jouer leur rôle de personne proche aidante. Donc, il va falloir
soutenir cette jeunesse-là pour qu'elle soit capable de travailler, pour
qu'elle soit capable d'étudier.
Alors, c'est vraiment, là, les premières
briques de quelque chose de fondamental qu'on est en train de mettre dans notre
société.
Mme Gamache (Valérie) :
Merci.
Le Modérateur
: C'est
tout?
Mme Gamache (Valérie) :
Oui.
Le Modérateur
: O.K.
Donc, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour à vous trois. Un exemple concret, court, ça va changer quoi, ce 200 millions
là, pour un proche aidant dans sa vie?
Mme Blais (Prévost) :
Plus de formation, plus d'information. Et, personnellement, j'ai hâte que le
chèque emploi-service puisse servir aux personnes proches aidantes, c'est-à-dire
que la personne proche aidante va pouvoir s'en accaparer, hein, va pouvoir
s'autoemployer pour être en mesure d'apporter plus de soutien aux personnes
proches aidantes, puis ça va faire partie des soins et des services à domicile
aussi. Si tu soutiens le proche aidant dans sa mission pour faire en sorte que
les personnes puissent rester à domicile le plus longtemps possible, ça, ça va
changer la donne, ça va changer la culture, ça va faire un changement au niveau
du paradigme.
M. Laforest (Alain) :
Les services aux proches aidants... Souvent, on va demander des services, là,
prenons les ménages, entre autres, là, où il y a des gens qui ont besoin. On
fait la demande en février pour un ménage du printemps, le service arrive en
septembre. C'est-u normal? Ça va-tu changer?
Mme Blais (Prévost) :
Bien, j'ose croire que ça va changer. Vous le savez très bien qu'avec la
pandémie ça a été... ça a affecté à peu près tous les domaines, il y a une
pénurie de personnel partout, mais on va travailler pour faire en sorte que ça
ne se passe pas.
Vous savez qu'il y a 80... une centaine d'entreprises
d'économie sociale et d'aide à domicile, et ces entreprises-là ont énormément
collaboré et collaborent avec le gouvernement pour être en mesure de donner
plus de services à domicile, que ce soit au niveau de faire des ménages ou
d'apporter des soins d'hygiène.
Mais vous m'avez posé une question tantôt,
M. Laforest, et ça m'a donné une autre idée de réponse, puis je vous la
donne. C'est d'ailleurs dans la loi sur les personnes proches aidantes. Avec un
outil simple, on va être capables d'identifier la personne proche aidante, la
véritable personne proche aidante qui le fait au quotidien, lui faire un plan
d'accompagnement au même titre que la personne qui est aidée, et on va former,
dans le réseau de la santé et des services sociaux, les professionnels de la
santé pour que le proche aidant devienne un partenaire, et on va tenir compte
de la fragilité de la personne proche aidante si elle n'est plus capable
d'exercer son rôle. Elle a des limites. Il va falloir respecter ces limites-là,
c'est fondamental. Mais le fait que la personne soit reconnue par un plan
d'intervention, bien, ça, ça va changer, parce qu'on ne veut pas
deux personnes malades. On ne veut pas le proche aidant malade puis la
personne aidée malade. Puis, bien souvent, les proches aidants décèdent avant
la personne qui est aidée, en particulier chez les personnes âgées, là.
Le Modérateur
: Bien,
Jocelyne Richer, de LaPresse canadienne
Mme Richer (Jocelyne) :
Bonjour à tous les trois. Mme Blais, avec le vieillissement accéléré de la
population, on a l'impression que les besoins dans ce domaine sont immenses.
Avec le plan d'action que vous présentez aujourd'hui, vous avez l'impression de
répondre à quel pourcentage des besoins? Autrement dit, est-ce que c'est une
goutte d'eau dans l'océan ou si vous réglez tous les problèmes, là,
aujourd'hui?
Mme Blais (Prévost) : Ah non!
Bien, je n'ai pas la prétention de dire que je vais régler tous les problèmes,
Mme Richer. Mais, écoutez, ce n'est pas uniquement un plan d'action. Il
faut le voir dans sa globalité. C'est aussi l'augmentation des soins et des
services à domicile. Ça, c'est fondamental, c'est très important. Mais
l'autoreconnaissance et la reconnaissance des personnes proches aidantes, ça,
c'est aussi, là, je dirais, quelque chose, là… on dit, en anglais, un «game
changer», là, un changement de paradigme par rapport à la façon dont on
percevait les personnes proches aidantes.
Je vous ai donné l'exemple de la députée
de Soulanges. On peut parler de la députée de Westmount—Saint-Louis. Ces
personnes étaient reconnues comme des parents. Ces personnes n'étaient pas
reconnues comme des personnes proches aidantes, elles étaient des parents.
Donc, ces femmes-là, ces deux femmes là, là, avaient l'obligation… Comme
parents, c'est normal, là, elles avaient l'enfant. Mais là, maintenant, en
étant reconnues comme personnes proches aidantes, elles vont avoir beaucoup
plus de services, beaucoup plus de répit, beaucoup plus de soutien, et ça, je
pense que ça va pouvoir changer la vie des personnes proches aidantes.
Mme Richer (Jocelyne) : …pas
répondu à la question sur le pourcentage, bien, combien de personnes ça va
répondre par rapport au besoin?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, il y a actuellement 1,5 million de personnes proches aidantes,
d'accord? 58 % sont des femmes, 42 % sont des hommes. On va faire
aussi des études différenciées selon le sexe, le genre. Il faut prendre ça en
considération. Donc, ce n'est pas nécessairement le 1,5 million de
personnes qui auront un plan d'accompagnement, là. Il y a des personnes qui
sont proches aidantes une fois toutes les trois semaines, il y a des
personnes… Mais les personnes qui sont proches aidantes, là, presque au quotidien,
là, ce sont réellement les personnes qu'on va le plus soutenir dans ce plan
d'action. Mais on ne veut pas oublier les autres non plus. C'est pour ça qu'il
y a des organismes sur le terrain, qui seront en mesure de pouvoir déployer
tous les services d'information, de formation, comme L'Appui le fait déjà
depuis plusieurs années et comme Proche aidance Québec le fait également, là.
Quand tu as 125… quand tu regroupes 125
organismes qui touchent à la proche aidance, ça ne peut pas faire autrement, si
tu viens les soutenir d'un point de vue numérique, si tu viens les soutenir
d'un point de vue financier pour que ces gens-là soient capables d'offrir plus
de services, ça va changer les choses.
Mme Richer (Jocelyne) : Vous
êtes la ministre responsable des Aînés. S'il y a une clientèle qui a besoin des
médecins, qui compte sur les médecins, c'est bien les aînés. On dirait qu'il se
profile un climat de confrontation présentement entre le gouvernement et les
médecins, on parle d'un projet de loi pour les forcer à prendre plus de
patients, on parle d'une liste noire de médecins. Est-ce que c'est une approche
qui vous inquiète quand vous pensez aux aînés?
Mme Blais (Prévost) : Écoutez,
je suis toujours inquiète quand il y a des questions par rapport aux aînés, là,
ce n'est pas seulement la question des médecins. Je veux dire, vous le savez,
là, je suis en politique parce que j'ai les aînés puis les proches aidants
tatoués sur le coeur, là, mais je sais que mon collègue Christian Dubé
travaille actuellement sur un plan, le premier ministre en a parlé aussi, ça
fait que je vais laisser vraiment Christian Dubé répondre à cette question-là,
là, il aura l'occasion, à plusieurs reprises, de pouvoir le faire. Mais
évidemment, toutes les fois qu'il est question d'aînés, je lève le petit doigt,
là, puis je m'immisce dans nos communications, là.
Mme Richer (Jocelyne) : Ce
climat de confrontation, ça ne vous inquiète ou pas?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, tout climat de confrontation est inquiétant. Tu sais, dans la vie,
tout climat de confrontation, c'est inquiétant.
Le Modérateur
:
M. Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
Mme Blais, monsieur, madame. Juste un petit détail, qu'est-ce que c'est le
chèque dont vous parliez tout à l'heure, là, pour les proches aidants? De
quelle façon ça se décline?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
c'est un chèque emploi-service. Les personnes qui le reçoivent peuvent
embaucher quelqu'un pour s'offrir des services, et la personne qui embauche
devient l'employeur, en quelque sorte.
M. Lacroix (Louis) : Donc, la
personne aidée a ce chèque-là, si on veut, et peut…
Mme Blais (Prévost) : Elle
embauche quelqu'un de l'extérieur.
M. Lacroix (Louis) : Elle
embauche quelqu'un. Ça peut-être, par exemple, dans sa famille ou quelqu'un, un
ami, etc., qui vient l'aider? Comment ça marche?
Mme Blais (Prévost) : Bien, ce
n'était pas dans sa famille, là, c'était vraiment quelqu'un de l'extérieur, là,
si je ne m'abuse. Mais, nous, on l'a ouvert, avec le ministre délégué à la
Santé, aux parents qui ont des enfants adultes handicapés. Donc, ça vient
ouvrir une fenêtre pour que les parents, qui sont les proches aidants, soient
en mesure de pouvoir eux-mêmes utiliser ce chèque emploi-service là. Parce que,
souvent, les gens, là... puis prenez, par exemple, des femmes monoparentales
qui sont obligées d'arrêter de travailler, alors ces personnes-là vont pouvoir
non pas embaucher quelqu'un de l'extérieur mais s'embaucher elles-mêmes. Et on
travaille très rapidement là-dessus.
M. Lacroix (Louis) : Et c'est
combien, le montant? Juste pour avoir une idée de ce que ça peut représenter.
Mme Blais (Prévost) : Bien, je
n'ai pas le chiffre précis. Je pense que c'est aux alentours
de 18 $ et quelque chose, là, de l'heure. Je pourrai vous
revenir avec le montant précis, là, mais c'est aux alentours,
entre 18 $ et 20 $, mais ça varie d'un CISSS puis d'un
CIUSSS.
M. Lacroix (Louis) : O.K.
Non, mais c'est parce que, là, je réfléchis à haute voix parce que je ne
connais pas le principe, là, mais…
Mme Blais (Prévost) : C'est
aux alentours de 18 $ de l'heure, je dirais, entre
18 $ et 20 $ de l'heure.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous donnez l'exemple d'une mère monoparentale qui est obligée d'arrêter de
travailler, mais elle, elle est financée sur combien d'heures dans une journée?
Parce qu'elle, c'est 24 heures sur 24 qu'elle s'occupe de son enfant, là.
Mme Blais (Prévost) : Oui.
Bien, on est en train de travailler sur les façons dont on va pouvoir
l'utiliser pour les personnes proches aidantes. Moi, j'y tiens beaucoup,
beaucoup, beaucoup parce que je trouve que ça va faire une différence. Toute la
question de la précarisation financière, ça fait déjà partie de la loi, là, on
l'énonce, dans la loi sur la politique, qu'il faut absolument éviter la
précarisation financière des personnes proches aidantes. Ça fait qu'on veut
aller plus loin pour que les personnes proches aidantes puissent aussi éviter
cette précarisation financière. Mais je pourrai vous revenir ultérieurement
avec plus de détails par rapport au chèque emploi-service.
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends que cette mesure-là n'est pas encore pleinement attachée.
Mme Blais (Prévost) : Il n'est
pas encore attaché, c'est pour ça qu'on... je vous donne un avant-goût
aujourd'hui, là, parce que je suis très excitée par rapport à ça, là, j'aime
beaucoup l'idée, mais ça ne fait pas partie, actuellement, du plan d'action.
Le Modérateur
:
Marie-Michèle Sioui.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Ça va, merci. Le temps file, donc je vais
sauter mon tour. Merci.
Le Modérateur
: Ah!
O.K. Bon. Fanny Lévesque, La Presse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour. Je voudrais savoir, peut-être en parlait aux personnes des organismes,
à quel point la pénurie de main-d'oeuvre... On en parle beaucoup, là, puis on
peut présumer que ça affecte vos organismes, là, pour recruter des gens qui
font toutes sortes d'aide, là. J'aimerais savoir comment ça bouleverse ou ça a
un effet sur vos activités, la pénurie de main-d'oeuvre, actuellement.
M. Joseph (Guillaume) : Je
peux commencer. C'est sûr que ça a un effet, mais ça dépend beaucoup des
régions, c'est variable selon les régions. Mais sans parler pour eux, pour être
en contact direct avec, entre autres, les entreprises d'économie sociale, ils
ont des défis de main-d'oeuvre. Par contre, il y a eu des avancées de faites au
niveau salarial, donc… et nous, en tant que bâilleurs de fonds, mais le
gouvernement, dans une plus grande partie aussi, a accepté de majorer les
salaires ou ce qui était acheté par les CISSS et les CIUSSS. Donc, il y a eu
des négociations. Mais c'est sûr que ça a aidé à ramener des gens, à amener des
gens intéressés, mais ça va rester un défi, là, pour les prochaines années,
encore, mais il y a un retour. Dans les derniers mois, ce qui a été surtout un
frein, c'est que les gens avaient arrêté de faire appel à des services — normal,
il y avait des restrictions et tout — mais là ça reprend, et c'est
très variable selon les régions.
Mme Perroux (Mélanie) : C'est
un problème dans plusieurs organismes communautaires. Puis une des difficultés qu'il
y a aussi, c'est qu'il y a une partie qui sont eux-mêmes proches aidants ou
qu'ont eux-mêmes des problématiques de santé. Donc, c'est difficile dans ces
cas-là d'aller intervenir chez des gens où il y a le risque de transmettre,
d'un côté ou de l'autre, des maladies. Nous, on a plusieurs organismes qui ont
cette problématique-là, qui mettent en place des mesures pour faire de la
rétention aussi.
Et c'est tout l'intérêt dans les organismes
communautaires, c'est le côté flexibilité et la vocation, j'aurais envie de
dire, qu'il y a en arrière, qu'ils essaient de soutenir. Mais, dans les difficultés
qu'il y a, c'est qu'aujourd'hui, si on veut vraiment soutenir les personnes proches
aidantes, il faut pouvoir élargir la gamme de services et ne pas faire du 9 à
5, parce que les personnes proches aidantes, surtout en emploi, elles font déjà
du 9 à 5 ailleurs. Et c'est là où on a des difficultés à recruter des personnes
sur ces temps-là qui sont différents, sur les fins de semaine, pour pouvoir
soutenir les proches aidants dans des moments où ils sont chez eux avec la personne,
et où il peut y avoir des situations plus compliquées à vivre.
Mme Lévesque (Fanny) :
Parfait. Sur un autre sujet, bien, c'est connexe, quand même, avec les soins à
domicile, Mme Blais, j'aimerais vous entendre sur le mandat qui va être donné à
la commissaire, Mme Castonguay. Je voudrais savoir, à votre avis, qu'est-ce que
Mme Castonguay va nous apprendre qu'on ne sait pas déjà sur les soins à domicile.
Mme Blais (Prévost) :
Excellente question. Premièrement, le mandat, là, on va la rencontrer, ça fait
qu'on va attendre de parler avec la Commissaire aux plaintes… la Commissaire à
la santé. Je suis dans la loi de la maltraitance, ça fait que je parle de
Commissaire aux plaintes actuellement. La Commissaire à la santé et au
bien-être.
Deuxièmement, je crois que c'est pertinent
d'examiner qu'est-ce qui se fait réellement ailleurs pour être beaucoup plus…
Tu sais, au bout de quatre ans, on aura à investir 1,8 milliard de
dollars. Est-ce que ce 1,8 milliard de dollars pourrait être investi de
façon plus efficiente, plus efficace? Est-ce que, quand on parle de soins et de
services à domicile, on tient compte de l'habitation de la personne pour être
en mesure… Tu sais, si la personne veut rester à la maison, encore faut-il que…
Bon, prenez à Montréal, là, avec nos
maisons avec des escaliers en colimaçon. Est-ce que la personne est capable de
rester au troisième étage? Est-ce qu'on est capables d'adapter… Maintenant,
est-ce que, dans certaines régions, il y a un manque de transport? Est-ce que,
si on ajoutait du transport, on serait capables aussi d'avoir de meilleurs
soins et de meilleurs services?
Une de nos actions que je considère
importante, c'est le rehaussement qu'on va faire dans les centres de jour. Et
en plus il y a des centres de jour pour aînés qui ont été coupés par le passé.
On a coupé pas mal. Alors, on veut les faire revivre parce que les centres de
jour, ça permet aussi le soutien puis le maintien à domicile. Les gens vont
dans un centre de jour, socialisent, sont évalués, sont capables de parler avec
d'autres. Ça maintient leur autonomie le plus longtemps dans la communauté.
Puis, Mme Lévesque, on a aussi les
municipalités amies des aînés. Est-ce qu'on doit mettre à contribution les politiques
des municipalités amies des aînés?
Ça fait que ce qu'on veut, c'est que la commissaire
examine ce qui se fait ailleurs de mieux. Et, à partir de ça, on va pouvoir
évoluer par rapport aux soins et services à domicile, parce que c'est tellement
essentiel. C'est la base de tout. Les gens veulent rester à la maison, là.
Mme Lévesque (Fanny) :
Précision. Quand vous dites «ailleurs», vous parlez ailleurs dans le monde ou ailleurs...
Mme Blais (Prévost) :
Oui, ailleurs dans le monde par rapport aux meilleures pratiques qui se font,
et être capables de nous orienter, mais ça ne veut pas dire qu'on cesse actuellement
les soins et les services à domicile.
J'ai déjà mentionné à une de vos collègues
qu'on travaille sur un cheminement clinique actuellement, qu'on avait aussi
attaché les enveloppes au niveau du financement, qu'on veut suivre chaque CISSS
et CIUSSS pour savoir où l'argent va exactement, est-ce qu'on devrait utiliser davantage
les CLSC, qui ont été beaucoup délaissés. C'étaient vraiment des organismes,
là, locaux. Alors, c'est ça, là, ce chantier-là, pour être beaucoup plus
efficace au niveau des soins et des services à domicile.
Le Modérateur
: Il nous
reste cinq minutes en français. Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. J'avais juste une question, vous l'avez mentionné deux fois, sur les
proches aidants enfants et adolescents, donc on n'a pas de données là-dessus,
on n'a aucune idée c'est quoi, la proportion, on ne sait pas...
Mme Blais (Prévost) : On
ne sait pas beaucoup de choses par rapport à ça, mais on sait que ça existe. Peut-être
que Mme Perroux en a plus que moi.
Mais un des éléments que je n'ai pas
mentionné dans cette conférence de presse, c'est qu'on va mettre en place
l'Observatoire québécois en proche aidance. Dans cet observatoire, il va y
avoir des scientifiques... où on pourra faire de la recherche, où on pourra
conseiller, où on va pouvoir suivre l'évolution des plans d'action et des politiques.
Mais peut-être que Mme Perroux, elle a plus d'informations que moi par
rapport aux jeunes, là, qui font de la proche aidance.
Mme Perroux (Mélanie) :
Les jeunes qui font de la proche aidance, c'est à peu près trois jeunes par
classe entre le primaire, le cégep et l'université. Et, par rapport aux
personnes proches aidantes de personnes non aînées, donc tout ce qui est pour
un enfant en situation de handicap, qu'il soit mineur, en fait, ou majeur, c'est
à peu près un quart de la population des proches aidants, globalement.
La difficulté qu'on a, c'est à estimer
l'impact que ce type de proche aidance a parce que le temps est beaucoup plus
long, de proche aidant, quand on est un parent, deux, quand on est une fille ou
un fils qui prend soin de son père ou de sa mère qui a une maladie d'Alzheimer.
Donc, il y a beaucoup, là, de données à aller chercher, entre autres grâce à
l'observatoire, pour mieux comprendre, quand on est proche aidant d'une
personne non aînée, quel impact ça a, et quand on est un jeune proche aidant,
quel impact ça a aussi sur le long terme, parce qu'en général, quand on devient
proche aidant jeune, on l'est plus longtemps aussi dans sa vie.
M. Bossé (Olivier) : Merci.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci. Mme Blais, vous avez dit tout à l'heure : Tout climat de
confrontation est inquiétant. Dans le journal, vous avez justement l'exemple
d'une mère d'un jeune handicapé, Sylvie Del Branco, qui est médecin, et elle,
ce qu'elle dit, c'est : Si le gouvernement met sa menace à exécution de me
forcer à prendre plus de patients en charge, bien, je vais prendre une retraite
anticipée. Est-ce que ce n'est pas là un exemple des conséquences graves que
l'espèce de bras de fer qui se joue en ce moment peut avoir?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
comme je l'ai mentionné tout à l'heure à votre collègue Mme Richer, on va
laisser le ministre de la Santé et des Services sociaux, là, répondre à ces
questions-là. C'est vraiment, là... Je pense que c'est important que… C'est lui
qui est responsable, là, de ce plan-là par rapport aux médecins, et je vais
laisser son dossier…
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais, vous dites, vous avez les proches…
Mme Blais (Prévost) : Non,
mais c'est son dossier, puis je veux respecter… C'est important, entre
ministres, qu'on soit capables de respecter les dossiers des uns et des autres.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui.
Mais les proches… Non, excuse-moi. Les proches aidants, bon, vous avez dit tantôt,
c'est aussi les parents qui ont à leur charge des…
Mme Blais (Prévost) : Oui,
tout à fait.
M. Gagnon (Marc-André) :
…bon, des enfants handicapés ou qui sont au trouble avec le spectre de
l'autisme. Est-ce qu'une mère comme elle, dans son cas, qui est médecin,
devrait être exemptée de l'obligation de prendre en charge plus de patients?
Mme Blais (Prévost) : Je suis
très sensible à sa situation, là. J'ai vu ça. Je trouve ça très difficile, je
peux la comprendre. On sait aussi que, de nos jours, les gens veulent avoir une
conciliation travail-famille plus importante, peut-être, qu'à une époque où les
médecins venaient à domicile, ils venaient dans la nuit, ils venaient tout le
temps. On peut le comprendre, ça. Et je suis très sensible à la situation que
vit cette personne-là, mais je ne vais pas me prononcer au-delà de ça aujourd'hui.
Le Modérateur
: On
passe à l'anglais. Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) :Good morning.
Mme Blais (Prévost) : Hi.
Mme Senay (Cathy) : Hi. I heard Chloé Sainte-Marie, a few days ago, talking about
caregivers, women talking to her about their lives, how they are exhausted. They just needed to talk, and I was like : Where is
help for them, for caregivers? And how do you see your action plan today,
Ms. Blais, as a game changer for this?
Mme Blais (Prévost) : Well, we have $60 million to help
caregivers for services, psychosocial services, and we have five measures
to be able to work with virtual... because, very often, we give services to caregivers,
but they don't have time, you know, to go and sit down with a psychologist in
his office. So we want to be able to give this type of service.
$60 million. We will be able also to employ more «psychosociologues» and
psychologists to be able to help these people.
Mme Senay (Cathy) : Well, that goes to my second question, finding these resources
where there is a shortage of labor in all fronts, and, basically, those
resources are essential, and help to caregivers… are essential for the
transition to home care. So where will you find resources to help caregivers
and have better home care?
Mme Blais (Prévost) :
Maybe it's not exactly the answer you want, but, you know, with Chloé
Sainte-Marie, we opened… We have nine maisons Gilles-Carle actually. A first
one, in Cowansville, was the model, but we developed eight other maisons
Gilles-Carle. We have more than 100 beds, and we have day care centers in these
homes, and they give formation to caregivers also. So these centers are for the
person who is helped, and they also help caregivers, and «l'appuient». They
have a line, yes.
Why don't you talk about
what you're doing to help…
M. Joseph
(Guillaume) : Yes. There are resources available
right now for caregivers. In fact, we talked about respite. There may be some
waiting… «listes d'attente», but, for those types of services, «soutien psychologique» or
just have someone to talk to about their situation,
they can find it with the communitary resources, they're available right now.
So, they can contact Info-aidant or other resources in different regions, and
the help will be there for them. It's not always in the «réseau de la santé»,
in the system... health care... of the CISSS or a CIUSSS, but underground, with
association or Alzheimer society. There's help there, but often it's not... Ce n'est pas
aussi bien connu, en fait, et c'est ça qu'il faut faire mieux connaître
davantage.
Le Modérateur
: Il nous
reste maximum cinq minutes. Andrew Brennan, CTV.
M. Brennan (Andrew) : And I just have one question, so I will be brief on that, then, to
help with time. Mme Blais, when you were speaking earlier, you indicated how
important it was to ensure the line that was drawned included the parents of
adult children, adult… their children that are adults with disabilities. Why
was it important to distinguish the line there to ensure that, for instance,
they were included, but maybe not for… correct me if I'm wrong, but a senior
whose adult son or daughter is taking care of them, why was it important to
draw the line there? Why was it important to include them?
Mme Blais (Prévost) : I think I don't understand your question, I'm sorry.
M. Brennan (Andrew) : Why was it important to include, in this action plan, I'm
particularly talking about adult children with disabilities, that their parents
can be receiving support as «les proches aidants»?
Mme Blais (Prévost) : Oh! OK.
It's because it's a measure that the «ministre délégué à la Santé et des
Services sociaux» developped. So, we think that if it works,
you know, right now, for adults, you know, who have handicapped children who
are adults, if it works, we think it can work also for caregivers. So, we're
just working on this to be able to give it also to caregivers.
M. Brennan
(Andrew) : Merci.
Le Modérateur
: Bien,
merci beaucoup. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci à
vous.
(Fin à 9 h 39)