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Point de presse de Mme Lisette Lapointe, députée de Crémazie, M. Jean-Martin Aussant, député de Nicolet-Yamaska, Mme Louise Beaudoin, députée de Rosemont, M. Pierre Curzi, député de Borduas, M. Amir Khadir, député de Mercier, et de M. Dave Turcotte, député de Saint-Jean

Version finale

Le mardi 25 octobre 2011, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures dix-neuf minutes)

Mme Lapointe: Bonjour, tout le monde. Alors, bien, merci de votre présence. On tient un point de presse aujourd'hui pour soutenir la campagne Oui, il faut débattre de la pauvreté au Québec, lancée par le Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Alors, je vous présente les personnes qui sont ici aujourd'hui. Alors, on a Jean-Martin Aussant, député de Nicolet-Yamaska; Louise Beaudoin, députée de Rosemont; Pierre Curzi, Borduas; Amir Khadir, Mercier; Dave Turcotte, député de St-Jean, François Godbout de la pastorale sociale d'Ahuntsic, Rachel Sigouin de Solidarité Ahuntsic, Rachel; Jacques Desrosiers aussi de Solidarité Ahuntsic, André Frappier de Québec solidaire et Robin Couture et François Fournier du Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Alors, premièrement, j'aimerais vous souligner que tous les députés à l'Assemblée nationale ont reçu une lettre... mais pas une. Ils en ont reçu... Moi, en tout cas, personnellement, c'est plus de 80, là. Les dernières qui sont entrées, je ne les ai pas... je ne les ai pas ajoutées. C'est une lettre qui demande un débat en commission parlementaire sur toute la question de la pauvreté, plus particulièrement les cibles à atteindre en termes de revenus pour les personnes les plus pauvres dans notre société. Et ça, c'est la loi qui le demande, la loi l'exige.
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté a présenté un rapport sur les cibles à atteindre en 2009. La ministre a répondu en 2010, alors, je pense qu'en 2011 il faut une commission parlementaire, la loi l'exige. Et on le voit partout, les gens s'indignent un peu partout de voir des écarts se creuser, des inégalités augmenter entre les riches et les pauvres. Alors, je pense qu'on peut s'engager, nous, comme parlementaires, à faire en sorte à tout mettre en oeuvre pour que se tienne ce débat, donc une commission parlementaire avec une consultation générale.
Et donc, je présenterai tout à l'heure une motion en ce sens à l'Assemblée nationale et je demanderai à mes collègues de tous les partis de s'engager à signer cet engagement, de tout mettre en oeuvre pour qu'un tel débat se fasse au Québec. Alors, je vais revenir tout à l'heure. Je laisse la parole maintenant à mon collègue Jean-Martin Aussant.

M. Aussant: Bonjour. Juste une brève intervention. Sur le plan économique, quand on parle de lutte à la pauvreté, il y a souvent des gens qui pensent que c'est simplement une dépense, cette aide sociale là, entre guillemets, qu'on peut donner à ces gens-là, alors que c'est un investissement très rentable dans la société. Il y a des études très objectives et très solides, économiques - certains prix Nobel y ont participé, d'ailleurs - qui montrent clairement que plus la société est équitable en termes de redistribution de richesses, donc plus on lutte contre la pauvreté, plus la croissance sera forte. Donc, l'idée que c'est soit un investissement qui fait rouler l'économie ou de l'aide sociale est complètement fausse.
En fait, l'aide sociale, dans ce sens-là, est un investissement qui fait rouler l'économie, pour utiliser cette image-là un peu usée. Mais c'est quand même un investissement très rentable de lutter contre la pauvreté, et, sur le plan économique, ça se tient parfaitement. Donc il n'y en a pas vraiment, d'argument pour ignorer ces gens-là et ne pas les laisser contribuer aussi à la société. Au contraire, c'est la société qui en bénéficie dans son ensemble. Merci.

Mme Lapointe: Le député de Saint-Jean.

M. Turcotte: Oui. Bonjour, il me fait plaisir d'être ici au nom du Parti québécois, parce que je suis porte-parole en matière d'emploi, solidarité sociale et lutte à la pauvreté. Nous, au Parti québécois, depuis juin dernier, on appuie cette demande. Mon collègue Alexandre Cloutier en avait fait la demande. On a réitéré cet appui il y a un mois, lors de mon arrivée comme nouveau porte-parole, et, encore la semaine dernière, j'ai écrit une lettre au collectif au nom de ma formation politique. Donc, l'ensemble des députés du Parti québécois appuient la demande du collectif. C'est important de savoir que nous appuyons cette commission parlementaire, parce que la dernière commission parlementaire qui s'est tenue ici, dans ces murs, à l'Assemblée nationale, date de 2002, au moment où on était au gouvernement, le Parti québécois.
Et depuis, cet enjeu est un peu mis de côté ici, à l'Assemblée nationale, mais pourtant le portrait de la pauvreté se détermine et ça se rempire, faire en sorte qu'on a de plus en plus de pauvreté, mais on a de moins en moins de réflexion qui se fait ici, à l'Assemblée nationale. Donc, comme députés, comme... du Parti québécois, nous demandons cette commission parlementaire d'une façon urgente et faire en sorte que le gouvernement du Québec puisse poser des gestes en conséquence par la suite.

Mme Lapointe: Merci. Maintenant, nous cédons la parole au porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

M. Couture (Robin): Merci, Mme Lapointe. Donc, le Collectif pour un Québec sans pauvreté se réjouit de l'appui... de la présentation de cette motion-là par Mme Lapointe et de l'appui de tous les parlementaires et de toutes les parlementaires qui sont présents et présentes aujourd'hui, un appui à son action Oui, il faut débattre de la pauvreté au Québec.
Dans la foulée de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, c'est plus de 500 citoyens et citoyennes - Mme Lapointe a arrêté de compter rendue à 80, elle a décidé d'agir - mais c'est près de 500 citoyens et citoyennes qui ont fait parvenir une lettre à l'ensemble des parlementaires québécois leur demandant de s'engager en faveur d'un large débat sur la pauvreté au Québec. Et soyons clairs, cette demande d'engagement, ça ne vise pas à prendre position, on ne veut pas que les parlementaires prennent position sur la question de la pauvreté, elle vise seulement à ce qu'ils appuient la tenue d'un débat public, tout simplement. C'est le travail, nous croyons, des parlementaires d'appuyer une telle demande.
Rapidement, pourquoi la société québécoise a besoin d'un débat sur la pauvreté? Eh bien, ça fait bientôt 10 ans que la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale a été adoptée de manière unanime au Québec. Et lorsqu'on regarde rapidement l'état de situation présentement, nous croyons que les parlementaires ont de nombreuses raisons de se questionner sur l'application de cette loi-là. En fait, il y a encore 1 million de Québécois et de Québécoises qui vivent en situation de pauvreté, dont 800 000 qui ne couvrent même pas leurs besoins de base. Une famille monoparentale sur cinq vit en grande pauvreté, et, en très, très grande majorité, ce sont des femmes qui sont à la tête de ces familles-là.
Mme Lapointe en a parlé rapidement, l'écart entre les riches et les pauvres grandit sans cesse, et la classe moyenne, la classe moyenne qu'on considère comme la colonne vertébrale de la société québécoise, elle s'érode à un rythme qui est alarmant. Il y a des travailleuses et il y a des travailleurs qui, même à temps plein, ne réussissent pas à se sortir de la pauvreté. Encore pire, les emplois qu'elles occupent et qu'ils occupent sont de plus en plus atypiques, de plus en plus à temps partiel. Il y a également, et ça, M. Aussant en a parlé également tout à l'heure, des pertes économiques. La pauvreté engendre des pertes économiques pour l'ensemble de la société, dont des coûts sociaux de santé de l'ordre de 6 milliards de dollars par année au Québec, seulement en coûts supplémentaires qui sont dus directement à la pauvreté.
Bref, ces constats-là devraient inquiéter l'ensemble des parlementaires. Et là on ne parle même pas des dégâts que la pauvreté causent chez les personnes qui la vivent. C'est l'Assemblée nationale qui a elle-même fixé la cible de 2013, année où le Québec devrait faire partie des nations industrialisées où il y a le moins de pauvreté. À la lumière des constats que je viens de vous parler, on peut affirmer aujourd'hui qu'on est loin du compte.
La Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale oblige également l'Assemblée nationale à tenir un débat en commission parlementaire sur l'enjeu des cibles de revenus à atteindre, notamment pour les personnes à l'aide sociale et pour les travailleuses et travailleurs pauvres. Pour nous, c'est l'occasion de débattre plus largement des moyens à mettre en oeuvre, des moyens à mettre en place pour en arriver à un Québec sans pauvreté et riche de tout son monde.
Alors, voici très rapidement le message du collectif à l'endroit des parlementaires du Québec: Saisissez cette occasion, appuyez la motion qui va être déposée dans quelques instants à l'Assemblée nationale et finalement donnez la possibilité à la population québécoise de s'exprimer sur cet enjeu qui nous touche toutes et tous. Merci.

Mme Lapointe: Merci, M. Couture. Merci, M. Couture. Avant de passer aux questions, j'aimerais peut-être simplement lire le libellé, le contenu de cette motion. Alors, ça dit:

«Compte tenu du fait que l'écart se creuse sans cesse entre les riches et les pauvres, tel que le souligne, à juste titre, le Collectif pour un Québec sans pauvreté dans la lettre qu'il a adressée à tous les parlementaires, dans la foulée de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté;

«Que l'Assemblée nationale demande à la Commission de l'économie et du travail d'examiner la question de la pauvreté au Québec de manière à respecter les dispositions de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, en particulier les articles 14, 60 et 62, et de tenir, dans les plus brefs délais, une consultation générale; de plus

«Que l'Assemblée nationale invite tous les parlementaires à signer la lettre d'engagement Oui, il faut débattre de la pauvreté au Québec.»
Alors, je déposerai cette motion. Je souhaite qu'elle soit acceptée à l'unanimité. Je crois que c'est tout à fait normal, ce serait tout à fait normal. Et afin d'inciter tous nos collègues à signer l'engagement que nous avons ici même signé, les députés qui sont devant vous, bien, je vais leur... je vais déposer ce document, et, encore une fois, en espérant que le gouvernement acceptera cette motion.
Alors, je vous remets les signatures.

Une voix: Merci. Merci à vous.

(Fin à 13 h 29)