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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le jeudi 10 février 2022, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-neuf minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Chaque jour qui passe démontre l'incompétence de la CAQ en matière de développement du transport en commun. Si la tendance se maintient, là, c'est tout l'est de Montréal qui va être victime de cette incompétence-là.

En 2022, le transport en commun, c'est trop important pour qu'on fasse ça n'importe comment. En 2022, le transport en commun, c'est une des clés pour réaliser la transition écologique. Et on ne peut pas se permettre que ce soit développé tout croche et que ça passe à côté des vrais besoins des gens. Si on fait ça tout croche, on va donner mauvaise réputation aux transports en commun. Si on développe du transport en commun qui ne répond pas aux besoins du monde, bien, le monde vont penser que le transport en commun, c'est des dépenses inutiles. Et c'est ça, le danger fondamental avec le projet de REM de l'Est, qu'on donne mauvaise presse au transport en commun et que ce soit perçu comme des aventures électorales, comme des aventures économiques, plutôt que comme des projets pour améliorer la vie des gens puis mieux répondre à leurs besoins au quotidien.

La CAQ, en ce moment, fonce dans le tas, dans le dossier du REM de l'Est. Ils n'écoutent pas la ville de Montréal, ils n'écoutent pas les citoyens, ils n'écoutent pas les experts, ils n'écoutent personne. La CAQ doit absolument changer d'attitude pour que le projet se réalise. Et, ce matin, je demande au premier ministre du Québec de répondre positivement aux trois demandes qui ont été formulées par la mairesse de Montréal pour rendre ce projet-là acceptable pour les Montréalais et les Montréalaises. Elle a demandé un droit de parole pour la ville de Montréal, c'est vraiment la moindre des choses. Elle a demandé un volet distinct pour l'aménagement urbain, c'est la moindre des choses. Puis elle a demandé un financement assuré pour que le projet se concrétise, c'est aussi la moindre des choses.

L'est de Montréal a besoin de transport en commun, c'est urgent. Ça fait trop longtemps que les gouvernements lèvent le nez sur l'est de Montréal. Mais il faut que ce transport en commun là réponde aux besoins des gens, il faut que ça améliore la vie concrète des citoyens et citoyennes de l'est de Montréal. Ce n'est pas le cas avec le projet actuel. La CAQ doit changer d'attitude maintenant.

Mme Lessard-Therrien : Bonjour. Ce matin, je dépose une motion pour réclamer une consultation publique sur le nickel comme la ville de Québec a menée la semaine dernière. Le gouvernement a choisi certaines interprétations des données pour le développement économique. Il y a une autre interprétation qui est possible, et ça doit être entendu. L'enjeu du nickel, ça dépasse les frontières de la ville du Québec. On n'a pas entendu les autres santés publiques des autres régions. À Rouyn-Noranda, il y a deux tonnes et demie de nickel qui sont crachées par les cheminées de la Horne, à chaque année, et on n'a aucune idée de ce que ça fait dans l'air et sur la santé des gens. On a besoin d'avoir des réponses. C'est pour ça que je dépose ma motion aujourd'hui. Puis, encore une fois, dans ce dossier-là, on voit que le gouvernement, la CAQ fait passer le profit des industries avant la santé des gens. Et ça, c'est inacceptable.

La Modératrice : On va prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Laforest (Alain) : M. Nadeau-Dubois, hier, vous avez été très clair, vous avez demandé la levée de l'urgence sanitaire, vous avez demandé des avis concernant le port des masques, l'utilisation du passeport vaccinal, les oppositions. Hier, le directeur national de santé publique a été très clair, là, tout ça est nécessaire jusqu'à une certaine période. Est-ce que vous êtes satisfait ou vous remettez en question tout ça?

M. Nadeau-Dubois : Dans le cas du port du masque, c'est une mesure de santé publique largement appuyée par les experts partout dans le monde. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté scientifique sur son utilité, sa pertinence, son importance. D'ailleurs, on aurait dû, au Québec, je pense, c'est une des leçons de la pandémie, être même plus rapide sur cette question-là. Le passeport vaccinal, c'est une question qui est différente et qui est distincte. C'est une mesure qui n'est pas banale, qui est plus restrictive pour les libertés individuelles. Mais moi, j'ai été quand même inquiet d'apprendre, hier, que l'INSPQ n'avait pas de documentation pour démontrer son efficacité en matière de santé publique. Le passeport vaccinal, là, il faut que ça reste une mesure de santé publique. Ça ne peut pas devenir une mesure strictement punitive pour les non-vaccinés. Moi, j'aimerais qu'on nous présente des avis de santé publique qui nous démontrent l'efficacité du passeport vaccinal en matière de lutte contre la transmission du virus.

M. Laforest (Alain) : Ce qu'a dit le Dr Boileau, hier, en disant : Oui, c'était nécessaire, ça sert, ça ne vous suffit pas, vous voulez un avis écrit.

M. Nadeau-Dubois : Nous, depuis le début de la pandémie, on le répète que, les avis écrits, c'est important pour qu'on comprenne les décisions du gouvernement. Moi, j'ai été heureux d'entendre ça de la part du Dr Boileau hier. Maintenant, j'aimerais également que ça se concrétise dans un avis écrit. Et c'est la responsabilité du gouvernement du Québec de nous dire à quelle date ou selon quels critères le passeport vaccinal va être retiré. Ce n'est pas une mesure banale, elle doit rester temporaire. Et le gouvernement doit dire aux citoyens et citoyennes quelles sont ses intentions.

M. Lacroix (Louis) : M. Nadeau-Dubois, dans un article de LaPresse canadienne, hier, le journaliste fait une entrevue avec un des organisateurs de la manifestation, cette fin de semaine, Kevin «Big» Grenier, qui lui dit que des gens qui participaient au convoi de la semaine dernière ont des idées violentes. Il dit, et là je le cite : «Désolé, on est rendu à la croisée des chemins. J'ai du monde qui m'ont dit qu'ils étaient prêts à faire des tueries, tabarnac. Pas rien qu'un, pas rien que deux, il y a 10 personnes qui m'ont dit on est quasiment rendu là.» Ensuite, il dit : «Vous attendez quoi, que des drames arrivent? J'ai mal à mon Québec.» Et là, Kevin dit : «Quand tu vois que le gars te dit je suis prêt à aller prendre les armes puis aller au Parlement...» Qu'est-ce que ça vous inspire? Comme, il y a des gens, semble-t-il, si on se fie à Kevin «Big» Grenier, là, qui sont prêts à aller là. D'abord, est-ce que vous craignez pour votre sécurité? Et est-ce qu'on doit prendre ça au sérieux?

M. Nadeau-Dubois : On a tous senti, depuis le début de la pandémie, la pression augmenter. On a tous été témoins de la polarisation qui s'installe et qui s'intensifie depuis quelques mois. Comme députés, nous avons tous été témoins de ça aussi dans nos bureaux de circonscription. Le ton des appels a changé, le ton des courriels a évolué. Eh oui, moi, comme citoyen québécois, ça m'inquiète de voir une augmentation de la tension comme celle-là. Moi, c'est pour ça, c'est une des raisons pour lesquelles, très rapidement, dans le fameux débat sur la défunte taxe vaccin, j'ai pris position puis j'ai interpellé le premier ministre en disant : On a tous une responsabilité de contribuer à apaiser les choses puis à ne pas alimenter ces dynamiques de polarisation là. Donc, oui, oui, moi, lire des choses comme ça, je n'aime pas ça, ça m'inquiète. Je pense que... moi, je fais confiance aux gens de l'Assemblée nationale pour assurer la sécurité des lieux. Ça, je n'ai rien à redire là-dessus. Mais, oui, on n'aime pas ça, lire ça. C'est inquiétant, puis on ne veut pas... Je n'aime pas ça lire des choses comme ça puis j'espère profondément qu'on ne verra pas des gestes comme ça au Québec.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous pensez que c'est rattrapable, la situation, cette colère-là, ou il n'y a pas un point de rupture, ou on n'arrivera jamais à satisfaire ou apaiser cette polarisation-là ou cette colère-là?

M. Nadeau-Dubois : C'est une bonne question. Qu'est-ce qui va rester, après les assouplissements puis une fois que la pandémie va être apaisée, des blessures qu'ont créées les deux dernières années au sein de la société québécoise? C'est une bonne question. En même temps, il ne faut pas faire l'erreur de penser que c'est juste au Québec, hein? Partout à travers le monde, on voit ces blessures-là émerger. Moi, je n'ai pas de solution parfaite. Ce que je constate, c'est que c'est un gros défi pour les démocraties, y compris pour la démocratie québécoise. On voit, ces logiques-là, quand ça se met à s'emballer, qu'est-ce que ça donne. Ça donne les États-Unis de 2022. Comment on se prémunit contre ça, comme démocratie, comme société? C'est une question que je me pose à chaque jour. J'y réfléchis beaucoup, ça m'inquiète. Mais, en toute humilité, je n'ai pas de réponse toute faite, je n'ai pas de recette miracle. Ce que je sais, c'est qu'il faut prendre soin de notre démocratie, il faut prendre soin de notre débat public, il faut prendre soin de la cohésion sociale parce que des déclarations comme celle-là, puis surtout ce qu'elles reflètent comme état de tension, c'est inquiétant.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que le gouvernement alimente ça, à votre avis?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je pense qu'un des risques de la défunte taxe vaccin, ça aurait pu être d'alimenter la polarisation. Moi, j'ai fait des déclarations...

M. Lacroix (Louis) :  ...

M. Nadeau-Dubois : Bien, j'ai fait des déclarations en ce sens-là et j'ai été heureux de voir, quelques semaines plus tard, le premier ministre reculer sur la taxe vaccin, notamment en vertu de cette raison-là, en utilisant cet argument-là. C'était une inquiétude que j'avais également, qu'on avait à Québec solidaire. Non, moi, je ne suis pas prêt à dire que François Legault est responsable de ça ou qu'il porte l'odieux de ça, je n'ai vraiment pas envie d'aller là. Mais ce que je sais, c'est que la taxe vaccin aurait pu alimenter la polarisation, puis c'est pour ça que c'était une mesure auquel nous, on s'opposait.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que le passeport vaccinal fait ça? Parce qu'il y a deux classes de citoyens, puis on sent que ça fait partie de la grogne.

M. Nadeau-Dubois : Bien, quand je dis que le passeport vaccinal n'est pas une mesure banale, quand je dis que c'est une mesure inédite, que c'est une mesure qui est particulièrement restrictive pour les droits et libertés, bien, ça implique de traiter cette question-là avec délicatesse puis avec transparence. C'est pour ça que nous, on souhaitait, à l'époque de son instauration, une réelle commission parlementaire pour en parler. Je pense que c'est encore pertinent, aujourd'hui, que cette mesure-là fasse l'objet d'un débat démocratique.

Des voix : ...

La Modératrice : Une personne à la fois, s'il vous plaît.

M. Lachance (Nicolas) : On sent que le mouvement va de plus en plus loin, que ce n'est plus vraiment à cause de la pandémie, là. On dirait que c'est quand même quasiment en train de se transformer comme les gilets jaunes, qu'il y a une cause qui est beaucoup plus grande que ça. Est-ce que ce mouvement-là pourrait prendre de l'ampleur, selon vous, et rester, malgré la fin de l'urgence sanitaire, puis grossir au Québec?

M. Nadeau-Dubois : Vous dites «ce mouvement-là», à quoi vous faites allusion exactement?

M. Lachance (Nicolas) : Bien, le mouvement qui est dans les rues à chaque week-end, à Ottawa...

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, ce que je constate, d'abord, c'est que c'est un phénomène mondial. Hein, il ne faut pas faire l'erreur de penser que c'est juste au Québec que ça se passe, là. On le voit, il y a un phénomène mondial qui s'installe. La situation sanitaire a été utilisée par certaines personnes, par certains groupes pour attiser les divisions, pour attiser la polarisation, la division des sociétés. Ça, ça m'inquiète, à terme, pour la démocratie québécoise, pour les démocraties à travers le monde. Eh oui, je me pose cette question-là : Qu'est ce qui va rester de ça? C'est une question qui devrait tous nous préoccuper, d'ailleurs.

M. Lavallée (Hugo) : Est-ce que vous avez... Bon, vous dites : Je ne veux pas blâmer M. Legault pour ça. Mais on a vu des députés fédéraux blâmer le premier ministre du Canada pour ça. Est-ce que vous partagez aussi cet avis-là, qu'il y a une responsabilité dans...

M. Nadeau-Dubois : Qui a blâmé qui, excusez-moi?

M. Lavallée (Hugo) : Le député Lightbound, par exemple. Il y a un autre député, hier, qui est allé dans ce sens-là. Est-ce que vous pensez que le gouvernement fédéral, lui, a alimenté un peu cette polarisation-là?

M. Nadeau-Dubois : Critiquer la politisation et la... non, critiquer la surpolitisation et la polarisation de la crise sanitaire en pointant du doigt des politiciens, ce serait, de ma part, un peu paradoxal, ça fait que je ne le ferai pas, je ne le ferai pas. Mais il y a un avertissement. Il y a un avertissement pour tous les chefs de gouvernement, pour tous les chefs d'État, au Québec, au Canada puis à travers le monde, d'être attentifs à cette situation-là, d'être attentifs à cette polarisation-là et à éviter le piège que constituerait le fait de pointer du doigt, le fait de ridiculiser, le fait de regarder de haut ces mouvements-là ou de vouloir tout simplement les réprimer sans plus de réflexion. C'est un avertissement pour l'ensemble de la classe politique.

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Des voix : ...

M. Laforest (Alain) : ...entreprise de Gaspésie, une microbrasserie, parce qu'il portait une tuque. La microbrasserie a décidé de prendre ses distances et, là, elle est assaillie de messages haineux parce que lui, il a décidé de... Qu'est-ce que vous pensez de ça, lui qui se dit l'apôtre de la liberté?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne veux pas me servir des tribunes de l'Assemblée nationale pour lancer des joutes avec M. Gauthier, là, ce n'est pas pertinent. Mais on parle de polarisation, on parle de division sociale. Que des entrepreneurs de bonne foi, des petites entreprises québécoises se retrouvent plongées, comme ça, dans des controverses, attaquées de toutes parts, c'est sûr que ça n'a pas d'allure. Puis ça parle du climat social actuel, puis c'est inquiétant, puis c'est injuste pour ces petites entreprises-là.

M. Laforest (Alain) : ...en questionnant, en remettant en question la Santé publique, quand le directeur national de santé publique dit quelque chose, on dit : Non, on veut des avis, on n'est pas certains, on veut d'autres experts, est-ce que vous êtes en partie responsable de cette polarisation-là? Il y a le gouvernement qui a une partie de responsabilité. Mais les oppositions, est-ce que vous êtes responsables?

M. Nadeau-Dubois : Comme élus de l'opposition, on a une responsabilité qui est double. D'une part, maintenir une démocratie vive, en santé. Oui, les gouvernements sont questionnés sur leurs décisions, où on leur demande de rendre des comptes, où on porte la voix des citoyens, citoyennes qui questionnent le gouvernement. C'est une des nos responsabilités. On a aussi la responsabilité de ne pas tomber dans l'abus, dans l'exagération puis dans la polarisation. Il faut être capable de faire les deux. C'est le défi qu'on essaie de relever, à Québec solidaire, depuis le début de cette pandémie-là : être pertinent, être critique, essayer de pousser le gouvernement à prendre les meilleures décisions possibles, sans tomber dans des logiques puériles de critiquer pour critiquer puis de polarisation.

La Modératrice : Une vraie dernière question.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que le gouvernement a oublié de déconfiner les aînés?

M. Nadeau-Dubois : Moi, j'invite le gouvernement et la Santé publique à porter une attention très particulière à ce qui se passe, en ce moment, chez nos aînés, à leur santé mentale notamment. Il faut trouver le bon équilibre, le bon équilibre entre limiter la transmission du virus et ne pas les accabler davantage avec la solitude puis l'isolement. C'est un équilibre qui est fragile à trouver, mais il faut être capable de le trouver.

La Modératrice : On va passer en anglais.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que le ministère de la sécurité informatique, de la Cybersécurité... sa première crise profonde? Ça fait peut-être un mois, à peu près, qu'il existe. On a vu qu'il y a déjà une tête qui est tombée, alors qu'elle avait été nommée... ce sous-ministre-là avait été nommé à deux semaines de Noël. Donc, est-ce que c'est gérable, l'informatique, au gouvernement du Québec? Est-ce qu'on va y arriver, un jour, ou c'est peine perdue?

M. Nadeau-Dubois : La gestion des données informatiques, des données personnelles des citoyens, citoyennes, là, avec les changements climatiques et la santé mentale, là, ça fait partie des grands défis, pas juste de la prochaine année, des prochaines décennies. Une démocratie en santé, ça doit vouloir dire bien gérer les données personnelles, bien protéger l'identité, notamment numérique, des gens. Donc, il faut que l'État québécois s'améliore sur ce plan-là. Il faut que, sur le plan de la sécurité des données, on soit en avant de la parade. Et, moi, de voir qu'on peine à se sortir des bordels informatiques des dernières années, ça m'inquiète beaucoup. Il faut faire mieux, il faut être exemplaire, ça fait partie de la confiance nécessaire en nos institutions.

La Modératrice : On va passer ça en anglais, s'il vous plaît.

M. Lachance (Nicolas) : ...

La Modératrice : Nicolas, il faut penser en anglais, s'il te plaît.

M. Lachance (Nicolas) : Comment on fait pour gérer tout ça? Tout le monde veut tirer un peu sa couverte, son bord de la couverte, donc on n'y arrive jamais, là.

M. Nadeau-Dubois : Il faut ramener de l'expertise au public sur les enjeux informatiques, il faut plus d'expertise au public. Il faut offrir, notamment, des bonnes conditions de travail pour que les meilleurs esprits, au Québec, sur ces enjeux-là, on soit capable de les attirer à travailler pour l'État québécois.

La Modératrice : En anglais.

Mme Senay (Cathy) : …those organizers, Kevin is saying, he's talking about, like, people who are distressed, anger. So, how can you stop them coming here and blocking the area? I mean, what can you do against that level of anger?

M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, if there are concrete security issues, they have to be dealt with very concrete security measures, that's a thing. Now, I think, the crucial question here is : How do we address the causes of that distress, of that anger, of that polarization, of that division? And there is no easy answer to this. There is no easy way to do this. There is a challenge… This is a challenge that all western democracies are facing right now. And if we don't take care of ourselves, as a society in a democracy, we know where we're going, we're going towards what we're seeing in the States, which is a political climate, a social climate which is superpolarized and where no one can talk to each other because people now live in different societies inside the same country. That's a huge challenge, and there is no easy answer to that.

Mme Senay (Cathy) : But, as a politician, it serves you as a warning.

M. Nadeau-Dubois : Yes, it is a warning for all the political class, it's a warning for all political parties. We have to be able to debate about the pandemic. We have to be able to debate about the best way to get out of the pandemic without fueling those divisions. That means being able to hear, being able… trying to understand. This means : Do not overpoliticizing those issues, not letting ourselves go in the way of pointing fingers and judging people. It's not an easy way to do… it's not an easy thing to do, but it's more important than ever.

Mme Senay (Cathy) : But I remember, with you, having this discussion when Trump won…

M. Nadeau-Dubois : Yes, I've been thinking about this since I was at the university, so it's not a new obsession for me.

Mme Senay (Cathy) : Yes, exactly. But how can you make progress concretely? What do you say to Mr. Legault? I mean, how things can change so population is not as polarized anymore and you don't have this anger, this threat coming?

M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, once again, I have to repeat that it's not a challenge that only Québec faces. And the pandemic has created a social context where those polarizations have rose. It's created a context where those divisions have been fueled. No one could predict that would have happened. So, I think, one of the main challenges, starting from now, is to have that debate, to have this discussion. How do we face that challenge? How do we talk to those people? And how do we make sure that the society does not break in two?

La Modératrice : En terminant…

M. Wood (Ian) : ...

M. Nadeau-Dubois : Sorry.

M. Wood (Ian) : …Dawson College. They're going to address their funding being revote. How do you think they should deal with that now that they're not going to be able to expand?

M. Nadeau-Dubois : Well, what we have to state here, and it's very important, is that there is a problem in terms of equity between francophone colleges and anglophone colleges in Québec. We should review the way we fund our post-secondary education system to make sure all institutions are funded in an equitable way. It is not the case right now. And it's not a matter of attacking the anglophone community, it's not a matter of oppressing them. It's just, what is important, in Québec, is that all our system is funded equally. And it is not, right now. Anglophone institutions have been historically and are still a lot more funded than francophone institutions. We have to recognize this, and we have to address this.

M. Wood (Ian) : Dawson wants to expand their medical facilities. Is that not a good idea to do during a pandemic?

M. Nadeau-Dubois : In a perfect world, they should be able to do so, because francophone institutions should be better funded. But it is not the case right now. And money is not infinite, we have to prioritize things. And, in a context where francophone institutions are less funded, it is just normal to prioritize them.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 51)