(Dix heures quatre minutes)
La Modératrice : Bonjour,
bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Pascal Bérubé,
député de Matane-Matapédia et porte-parole en matière de français, sera suivi
du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à
vous.
M. Bérubé : Bonjour,
tout le monde. Les citoyens et les citoyennes de Longueuil, dans la
circonscription de Marie-Victorin, méritent d'avoir un député ou une députée,
et le temps est venu de voter, de déclencher cette élection. On est dans une
situation où la CAQ a un local électoral, demande à ses députés de faire du porte-à-porte.
Hier, le ministre de la Santé est allé faire du porte-à-porte, et on nous dit
qu'on serait dans une situation sanitaire qui ne permet pas la tenue d'une
élection, quand le ministre à la Santé lui-même tient des listes et va cogner
aux portes des citoyens de Longueuil. Ça suffit. On est prêts à faire cette
campagne avec tout le coeur qu'on a. Évidemment, on n'a pas les moyens du
gouvernement, qui va certainement faire plusieurs annonces, envoyer des
ministres, mais on a du coeur puis on a des militants, et puis on a de l'espoir,
puis on va travailler fort. Et moi, je suis allé jeudi dernier. J'ai vu un bel
accueil pour notre candidat. Mais on n'a pas peur, on a envie de cette élection-là.
Alors, je demande au premier ministre de
cesser de calculer le déclenchement de la date d'élection selon ses intérêts. D'ailleurs,
je rappelle que ça devrait être le Directeur général des élections qui
détermine le moment où on doit voter. Je ne sais pas ce que le premier ministre
va vous dire quant aux raisons qui font en sorte qu'il n'a pas encore décidé de
déclencher, mais, je veux dire, hier, le ministre de la Santé, là, qui était
là, c'est assez fort. Puis un local... on n'a même pas ça, un local électoral, nous,
mais eux, ils ont ça, avec des affiches. Alors, il faut voter, et on est
capables de tenir des élections. Il y a eu des élections générales, en temps de
pandémie, dans plusieurs provinces canadiennes depuis le printemps 2020.
Donc, c'est le message que je voulais passer. On trouve que... Il y a un
conseil des ministres mercredi, on a une belle occasion de le faire. Voilà.
Ceci étant dit, bien, je vous invite à
poursuivre votre couverture du projet de loi n° 96
sur la langue française. On arrive dans les articles drôlement intéressants au
cours des prochaines heures, notamment sur la fréquentation du collège en
français. On y arrive, là, c'est bientôt. J'y serai toute la semaine. Et, pour
le reste, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a beaucoup de
choses à vous dire. Alors, je lui cède la parole.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Pascal. Bonjour, tout le monde. Premier point ce matin, un mot sur
les milliards dépensés, par le gouvernement du Québec, sans appel d'offres, dans
le contexte où il s'entête à maintenir la gouvernance par décrets depuis
maintenant presque deux ans. Donner des contrats sans appel d'offres, c'est
essentiellement choisir d'utiliser l'argent durement gagné des Québécoises et
des Québécois, sans qu'il y ait de garde-fou, sans qu'on s'assure qu'il y ait
un bon rapport qualité-prix, sans qu'on s'assure que les contrats ne sont pas
octroyés en fonction des amitiés qu'on a avec une personne ou avec une autre.
Ce que ça donne, comme on a vu hier, c'est que les règles éthiques sont
facilement bafouées. Ça ne permet pas de garantir qu'on a le meilleur rapport
qualité-prix.
Mais, pire, il y a presque un an, mars
dernier, on apprenait également qu'il s'est dépensé des millions et des
millions dans des contrats à l'étranger pour du matériel médical à des
compagnies bidon, là. Par exemple, au Mexique, des centres d'appels recevaient
des contrats pour du matériel médical. Et, à l'époque, le Parti québécois avait
dit : Il faut que le gouvernement du Québec fasse des poursuites, fasse
tout ce qui est en son pouvoir pour récupérer ces sommes-là. Moi, je ne sais
pas si vous êtes au courant d'un quelconque suivi, mais je commence à être très
inquiet de ce qu'on va découvrir au terme de cette gouvernance par décrets.
Évidemment, c'est avantageux pour le gouvernement de maintenir le parapluie de
l'opacité de la gouvernance par décrets, ça nous empêche d'évaluer la portée,
le nombre de contrats octroyés à des amis ou à des compagnies bidon, mais on
sait maintenant que ça a lieu et que le gouvernement ne s'en occupe pas. Donc,
je réitère que le gouvernement a le devoir de rendre publics tous les contrats,
toutes les informations qui nous permettent d'évaluer ce qu'il a fait, mais
surtout, il a le devoir moral de mettre fin à la gouvernance par décrets parce
qu'elle est parfaitement injustifiée dans le contexte où on enlève les mesures
sanitaires, où on permet toutes les activités normales. Il est grand temps qu'on
retourne à une Assemblée nationale qui fonctionne normalement, et qu'on
déclenche une partielle qui aurait dû être déclenchée il y a très longtemps.
Deuxième point. Vous savez que, vendredi,
j'ai écrit au premier ministre une lettre qui était dans un ton très non
partisan en disant : Écoutez, la question des seuils d'immigration, telle
que décidée par le gouvernement du Canada, par Justin Trudeau, est une question
qui nous affecte sur le plan linguistique et culturel, mais également sur le
plan du poids politique. Et j'ai donc demandé à M. Legault un dialogue sur
cette question-là. Notamment, je lui ai demandé : Est-ce que, oui ou non,
le Québec a été consulté? Et c'est une question de base à laquelle je n'ai
toujours pas de réponse. Je suis déçu que le premier ministre ne daigne même
pas répondre à une lettre que j'ai ici, qui est écrite dans un esprit
transpartisan, de dire : Là, c'est l'avenir de la Francophonie et de notre
capacité aussi à décider des choses qui sont importantes pour nous dans un
Canada qui nous respecte peu et dans le cadre duquel notre poids politique
diminue.
Donc, je réitère mes demandes, à savoir
que le gouvernement doit faire une reddition de comptes et nous dire s'il a été
consulté. Et le gouvernement doit également s'opposer à la hausse des seuils,
telle que planifiée par Justin Trudeau. Elle nous obligerait, si on veut
conserver notre poids démographique, à se tenir dans le 100 000 à 120 000 immigrants
par année, ce qui est nettement au-delà de notre capacité d'accueil, tant sur
le plan linguistique, culturel que sur l'ensemble des plans. Sur ce, je vais
prendre vos questions.
La Modératrice : On va
pouvoir prendre les questions, une question, une sous-question.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que la CAQ devrait être réprimandée ou sanctionnée pour avoir utilisé les fonds
publics...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est certain que c'est une pratique qui n'est pas acceptable, donc
on s'attend à ce qu'ils fassent l'ajustement. Mais, honnêtement, moi, ce matin,
je suis bien plus inquiet de la CAQ qui envoie un contrat à un ami pour 23 millions
de dollars, et l'absence de suivi sur des centaines de millions de dollars
donnés en contrats à l'étranger à des compagnies bidon. Je m'inquiète beaucoup
plus sur les millions de dollars en fonds publics dans le contexte de la
gouvernance par décrets que sur des questions comme celle-là où est-ce qu'on s'attend
à ce que la CAQ fasse un ajustement. Mais on n'est pas devant des millions de
dollars potentiellement dilapidés, là. Donc, les enjeux éthiques sont occultés
par la gouvernance par décrets. On peut difficilement mesurer ce qu'il se
passe, mais les indices qu'on obtient grâce au journalisme sont très
inquiétants.
M. Robillard (Alexandre) : Puis
un ajustement, ça consisterait à quoi, selon vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! bien, tout simplement de cesser d'utiliser les activités de l'Assemblée
nationale à des fins partisanes, telle que la Commissaire à l'éthique l'a
indiqué, là. C'est aussi simple que ça.
M. Robillard (Alexandre) :
...ont été mobilisés pour ça. Mme Anglade disait que ça devrait être
remboursé. Est-ce que vous partagez?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, je le partage, oui oui.
M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, parce que si on prend des fonds publics à des fins qui ne sont pas
propres, qui ne sont pas adéquates, bien, on a l'obligation de tout simplement
remettre ces fonds publics là à leur place, tout simplement.
M. Laforest (Alain) :
Les masques seront retirés, là, dans les écoles, 7 et 14, à leur retour de la relâche.
Qu'est-ce que ça envoie comme message? Qu'est-ce que ça signifie pour vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, on me demande souvent, comme chef d'un parti d'opposition à Québec, de
commenter les mesures sanitaires. Je vous rappelle qu'on n'est pas consultés
sur ces mesures-là. On ne vote même pas sur les mesures. On n'a pas les avis de
Santé publique ni accès au directeur de la Santé publique et on apprend les
mesures en même temps que vous. Donc, honnêtement, qu'est-ce que je peux dire à
part qu'on espère, on se croise les doigts, que ce soit fondé sur la science? Mais,
en fait, on ne le sait pas.
M. Bellerose (Patrick) :
...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
À nouveau, on n'a pas d'information, on n'est pas consulté. Tout ce qu'on peut
faire, c'est toucher du bois en espérant que ce soient des mesures fondées sur
la science et non pas fondées sur les sondages internes de la CAQ.
Malheureusement, vous aurez constaté dans les derniers mois que le simple fait
de toucher du bois ou croiser les doigts, des fois, ce n'est pas suffisant pour
garantir que la CAQ ne prend pas ses décisions basées sur des sondages.
M. Laforest (Alain) : Le
premier ministre ne tiendra plus de point de presse, là, hebdomadaire
concernant la COVID. Est-ce que, pour vous, il cherche à prendre ses distances,
justement parce qu'on arrive dans le dernier droit avant l'élection?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, tant qu'il y a des points de presse de la Santé publique qui
expliquent ce qui se produit, tant que l'information, elle est là, je pense que
c'est une façon de procéder qui est acceptable. Mais il ne faut pas que le
gouvernement commence, par contre, à se cacher. Vous vous souviendrez, au cœur
des vagues précédentes, les journalistes n'avaient pas accès au ministre. Il n'y
avait pas de scrum, il y avait vraiment une difficulté à obtenir une reddition
de comptes. Donc, il ne faut pas non plus que le gouvernement se cache au cours
des prochains mois. Donc, il y aura peut-être d'autres forums pour que les
journalistes obtiennent réponses à leurs questions.
Mais moi, je vous dis qu'un des garde-fous
importants pour la reddition de comptes du gouvernement, c'est le retour à la
normale à l'Assemblée nationale. Il n'y a pas de manière ce matin de justifier
la gouvernance par décrets. C'est inacceptable.
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
que vous craignez... conflit en Ukraine? Parce qu'en ce moment il semble y
avoir une logique de guerre qui s'installe. La Russie a massé des troupes... a
redéployé ses troupes aux frontières de l'Ukraine. Qu'est-ce que vous craignez
que ça puisse avoir comme impact chez nous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, il y a un risque sérieux de conflit armé. Je ne peux pas commenter sur
quelle sortie de crise à ce stade-ci est possible. On le souhaite toujours.
Mais on pense que, quand même, l'intégrité territoriale de l'Ukraine, c'est un
principe fondamental. Donc, évidemment qu'on réitère que les moyens armés ne
sont pas la sortie de crise souhaitée. Donc, on va espérer qu'on ne se rende
pas là.
M. Lacroix (Louis) :
Donc, si l'intégrité territoriale de l'Ukraine est menacée par la Russie, l'OTAN,
par exemple, a raison de s'impliquer, aurait raison... ce serait justifié de,
comment dire, de répondre de façon militaire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, ce que je vous dis, c'est que la seule sortie de crise viable, c'est qu'il
n'y ait pas d'intervention militaire. Les pourparlers doivent continuer par
rapport au rôle de l'OTAN, notamment. Mais aussitôt qu'on tombe dans l'intervention
militaire, on ne peut pas mesurer l'ampleur des conséquences. Des fois, ce sont
des effets dominos importants. Donc, tout recours aux forces militaires, ce n'est
pas une sortie de crise viable.
M. Bergeron (Patrice) :
...les zones séparatistes, quand même, les séparatistes russes qui veulent
faire sécession de l'Ukraine. Donc, pourquoi est-ce que la Russie ne pourrait
pas venir en aide?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est le principe d'intégrité territoriale de l'Ukraine.
M. Bergeron (Patrice) :
...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, il n'y a pas eu de vote. Évidemment, là, il y a l'autodétermination
des peuples qui est également inscrite en droit international, puis ce n'est
pas du tout la même chose. Il n'y a pas de consultation ici, là. On parle de
prise de territoires par voie armée, là, donc deux sujets complètement
distincts.
Maintenant, comme je vous dis, est-ce qu'il
y a des aménagements, il y a des pistes, de part et d'autre, là, sur le rôle de
l'OTAN là-dedans? Mais clairement, aussitôt qu'on tombe dans le conflit armé,
on n'est pas en mesure... il y a un risque réel, et aussitôt qu'on se retrouve
dans un conflit armé, il faut comprendre qu'on ne mesure pas l'ampleur, pour l'Europe,
pour l'Occident, donc c'est vraiment évidemment le pire des scénarios.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
M. St-Pierre Plamondon, je vous pose la question claire, là. Il y a un
risque, en ce moment, il y a une logique de guerre, là. La Russie est en train
de masser des troupes. Vous avez parlé, tout à l'heure, vous dites : L'intégrité
territoriale de l'Ukraine est fondamentale. Si la Russie envahit l'Ukraine par
la force, donc avec son armée, est-ce qu'il faut réagir de façon militaire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah bien! C'est presque...
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que l'OTAN doit réagir de façon militaire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est presque inévitable, peu importe si ça passe seulement par l'Ukraine, par
l'OTAN, par des alliés. Mais moi, je vous dis : Aussitôt qu'une des
parties se sert de l'intervention militaire dans le cadre de négociations qui
doivent se poursuivre, on perd puis on ne peut pas mesurer l'ampleur de l'effet
d'enchaînement que ça déclenche.
M. Lacroix (Louis) : Non, je
sais, mais je pense que vous ne saisissez pas bien la portée de ma question. Vous
dites : C'est presque inévitable, ça, c'est un constat, mais est-ce que c'est
souhaitable, à votre avis? Moi, je vous demande : Vous, là, est-ce que
vous pensez que c'est souhaitable, si la Russie envahit l'Ukraine, qu'il y ait
une réponse militaire? Est-ce que c'est souhaitable? Est-ce qu'il faudrait une
réponse militaire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce matin, je vais me limiter à vous dire que ce qui est souhaitable, c'est de
ne pas se rendre à une intervention militaire. Aussitôt qu'on rentre là-dedans,
on n'est pas dans le domaine du souhaitable.
M. Bellerose (Patrick) : Les
crédits carbone qui ont été achetés contre l'échangeur Turcot, donc les crédits
carbone pour remplacer les GES dans la construction de l'échangeur Turcot,
est-ce que ça vous inquiète par rapport au troisième lien qu'on prétend être
carboneutre?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je suis content que vous reveniez sur la notion de carboneutralité du troisième
lien. Ça m'avait fait beaucoup plaisir, lorsque ça avait été annoncé, je pense,
c'était le ministre ou c'était François Legault, mais j'avais qualifié... j'avais
dit que j'étais tanné qu'on nous prenne pour des valises et j'avais même dit, à
l'époque, que c'est le genre... que c'était un niveau de sottise olympique, le
genre d'engagement que Justin Trudeau pourrait faire et dire, c'est-à-dire qu'on
promet quelque chose en sachant très bien que ça n'aura pas lieu. Et là on a
une vérification concrète que, lorsqu'on nous présente un projet qui est
indéfendable sur le plan environnemental, mais qu'on tente de le faire passer
avec ce qu'on appelle, communément en anglais, du «greenwashing», donc de la
gestion de l'image avec des promesses ultérieures, là, on a la preuve réelle,
concrète, que les suivis ne se font pas et que ces promesses-là ne se
matérialisent pas. C'est pour ça que, lorsqu'un projet comme le troisième lien
n'est pas défendable sur le plan environnemental, bien, il faut s'en tenir à ce
constat-là, à savoir que ce n'est pas un projet défendable.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, pour vous, Turcot et le troisième lien sont deux exemples de
«greenwashing», juste pour être bien clair?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pour être clair, l'échangeur Turcot n'était peut-être pas un projet carboneutre
puis, dans ce temps-là, il faut arrêter d'appeler ça carboneutre si ce n'est
pas le cas. Il y aura des projets, de la part du gouvernement, qui ne sont pas
carboneutres. Il faut le dire parce qu'il faut que ça rentre dans la balance
des autres gestes qu'il faut faire pour avoir une économie durable à long
terme. Mais, dans le cas du troisième lien, parce que c'était votre question,
on est clairement dans des promesses qui ne seront pas tenues et devant un
projet qui n'est pas défendable sur le plan environnemental.
Mme Prince (Véronique) : Vous
pensez que c'est quoi, les intérêts du gouvernement de ne pas encore déclencher
Marie-Victorin, alors que tout le monde fait campagne actuellement, là? Quels
intérêts?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
À nouveau, c'est l'intérêt partisan de la CAQ qui l'emporte sur l'intérêt des
électeurs d'avoir un député. C'est également dans la mesure où la campagne est
commencée du côté de la CAQ, parfaitement incohérent et indéfendable. Donc...
Mme Prince (Véronique) : Mais
pourquoi il fait ça, pourquoi il ne déclenche pas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne le sais pas, mais c'est certain qu'on est devant des critères de
déclenchement qui sont partisans. Est-ce que c'est les sondages internes
auxquels ils ont accès? Est-ce que c'est la capacité de faire des annonces à
même les fonds publics avant le déclenchement pour essayer d'influencer les
électeurs? Toutes des manœuvres qui, si le Directeur général des élections
était en charge du déclenchement, n'auraient pas lieu. Donc, c'est très
regrettable, et ça parle de la CAQ, qui n'a jamais hésité à confondre l'intérêt
public et l'intérêt de la CAQ. C'est un gros gâteau mélangé, ces deux
notions-là à la CAQ.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, we'll
probably get the confirmation that the masks, the wearing of masks, will be
lifted in classrooms through a press release, and then Dr. Boileau will explain
it tomorrow. So, clearly, Christian Dubé and Premier Legault want to turn the
page because they know that a lot of citizens are fed up with the pandemic and
the election is coming soon. But what are the flaws that you can see in their
strategy at this point?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, as I said on many occasions,
the issue, when we're asked to comment on those measures, is that we're not
consulted, we don't even vote on those measures, we don't have any access to
the Public Health opinions or the Public Health officials. And we learn the
measures just at the same moment as everyone. So, the only think we can do is
hope that those measures are based on science instead of being based on
internal poles or partisan interests. But the truth is there's not guarantee,
and there's been decisions where, clearly, the science was lacking. So, I don't
know what to tell you because we don't have the information, we just…
Mme Senay (Cathy) : The fact that Premier Legault is not participating in those
COVID-19 press conferences anymore, Christian Dubé won't answer… well, he will
answer questions, but later on today in a scrum, obviously, but do you have the
impression that it's harder for them to justify the public health emergency
when most of the measures are lifted?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : It might be. I don't oppose
that the Public Health gets press conferences on its own to explain what are
the measures. Now, the Government can't hide, so if they're not there on a separate press conference
afterwards, well, they'll have to answer the questions somewhere else. And
that's why we're getting back to the normality of the National
Assembly's work on a regular basis. We need to get rid
of the Government by decree,
let the journalists ask as many questions as they like to the Government and let the opposition parties do their work. And
unfortunately, obviously, François Legault is not in a hurry to get back to
normal on those topics.
Mme Senay (Cathy) :
He might be in a hurry to call the
election… well, you know, the rumors that came out yesterday with this message
that we received on the best campaign. Citizens are ready for that or they are
fed up and they need a break?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
I think citizens don't like when Governments or parties play with the law or play with their trust. The law is
clear, the date is set for an election on a fixed date, we are here with a
majority Government, so there's
no argument that there's a minority Government that needs all the powers. You can't have more power. It's actually
not normal to have that much power, because they're governing by decree for now
two years. So, I think people don't like when basic principles are being
infringed.
Journaliste :
There's an open letter today from
conservative members of the Parliament calling on Jean Charest to run. I'm just
curious : What are your thoughts on that?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
I think I've said what I think about Jean Charest's era. I
mentioned, by the way, that I never received any letter of demand or lawsuits,
because some people that are close to Jean Charest, on air, on television, said
that that was considered as to what I had said about Jean Charest. So, my
opinion on Jean Charest's time in politics is very clear, and now it's up to
the Conservative Party to make a decision or… I will not comment the whole
process of the Conservative Party at the federal level. What I had to say about
Jean Charest in politics in Québec, I have said.
Mme Fletcher (Raquel) : I'm wondering if you can comment on Bill 96. So far, the committee
is about a quarter of the way through the bill, there's obviously a lot of…
many debates going…
M. Bérubé : …OK. Excuse me.
Mme Fletcher (Raquel) : Is the Government
open to the amendments that you've been putting forward?
M. Bérubé : «Pas tellement», like someone said a few years ago. What we propose
is to make sure that this is a strong plan. He used to say : It's
«costaud». Not for us. It's «mollo». And this is a kind… It's the minimum
amount of nationalism, minimum. And we wish that he can act on two specific
issues : make sure that the «Charte de la langue française» applies to the
studies in college in Québec
and make sure that the immigrants coming to Québec already know French, speak French or are able to learn French. So,
this is what I'm asking, and I don't have any indication that they want to
change their position. You remember, I wrote a letter to all the members of the
CAQ. Two of the members of the caucus response : one of the deputies wants
a meeting, another one too, a minister and a deputy. So, I'm going to meet them
in a few days. A lot of those deputies sent me, like : OK, we received that. Another one doesn't want
me to know what I think about that. So, it's an important issue, it's going to
be in a few hours. We're almost there, so it's important. And if they don't act
on that on that topic, they're not nationalists, they're just opportunist
people who want you to think they're nationalists for the elections. That's
all. That's the truth, so...
Une voix : Merci.
M. Authier (Philip)
: J'aimerais vous entendre...
M. Bérubé : Phil Authier or whatever...
M. Authier (Philip)
: I just wanted to know how many of your amendments ...
M. Bérubé : Ah! amendments...
M. Authier (Philip)
: ...that have been accepted, that you...
M. Bérubé :
Zero.
M. Authier (Philip)
: ...at the beginning, you had a word inserted.
M. Bérubé : Yes, but...
M. Authier (Philip)
: The French... You had one, I think.
M. Bérubé : Well, it's not the big one, but the big one is coming. It's about
going to college. When you go to a primary school, a secondary school in
French, you should go to a French school as well in college. We have the
example of Dawson, and I'm not sure that Dawson is over yet as a project. 42%
of the students at Dawson College are coming from immigration. So, as a
society, we want them, those students, to be in French primary schools and
secondary schools, but in college, they go to Dawson, to Marianopolis, they go
to John Abbott, they go to different colleges, St. Lawrence in Québec City. So, we want to change that
because the signal that we send, c'est : When it's important, when you
chose your future, it could be in English if you want to, but we wish... And
Guy Rocher told us that, back in 1977, that was a mistake to not include a
collegial reform in the bill.
M.
Bellerose (Patrick) : ...en français sur les... Vous dites qu'il y a
un ministre et un député qui ont tenté de vous rencontrer, un ministre et un député
de la CAQ?
M. Bérubé : Alors, un
député veut me rencontrer, de la CAQ, une ministre veut me rencontrer, beaucoup
d'accusés de réception. Un député m'a dit : Pas besoin, j'aimerais mieux
qu'il ne sache pas ce que je dis au caucus, et puis c'est pas mal ça.
M. Bellerose (Patrick) : ...qui
veut vous rencontrer?
M. Bérubé : Je n'aime
mieux pas le dire. Déjà, il court beaucoup de risques à me rencontrer. Je ne voudrais
pas le mettre en danger.
M. Bellerose (Patrick) :
...
Journaliste
: J'ai entendu
une.
M. Bérubé : Yelle... j'ai
dit yelle. Donc, deux personnes qui veulent me rencontrer, un ou une députée,
un ou une ministre, et puis voilà. Alors, je suis disponible pour les
convaincre que c'est une bonne idée. Puis, chaque semaine, il y a des lettres
ouvertes qui s'accumulent, où on explique que c'est nécessité de le faire.
Là, sur Dawson, je vous invite à vérifier
ça, si vous avez l'occasion...
Journaliste
: ...
M. Bérubé : I'm coming back. Dawson, je ne suis pas sûr qu'ils ont
renoncé pour de bon. Je pense que c'est plus gelé que renoncé. Royal Vic, ça, c'est
énorme, c'est 10 fois le financement pour Dawson, et les collèges en français,
bien, c'est énorme. Puis il y a des gens qui y croient, au caucus de la CAQ,
mais ils sont minoritaires, ils sont minoritaires. Donc, il y a des gens qui
sont venus en politique, pas pour le nationalisme, puis c'est là que vous vous
en rendez compte.
Mme Fletcher
(Raquel) :
On
Dawson, that was like «un grand coup» for you guys, Dawson. You insisted on
that. Do you think you will be able to do the same when it comes to English
cegeps?
M. Bérubé : Well, I'm not sure it's over yet. I'm not sure that's over yet.
They stepped down, they put aside the project, but I don't have any confirmation
that they're not going to go further with that later, maybe after the election.
So, it could be a good thing, but I'm not sure now.
For Royal Victoria,
it's a lot of money, it's a billion dollars. That's a great gift to McGill. And
for a college reform in Bill 101, we're going to see in a few hours what's
the position of Simon Jolin-Barrette who… his motto for
a minister is : Touf! Touf! Touf! Tranquillement,
mais doucement. This is what he told us. He referred to a child book with
Picsou and Goofy, and this is on what he applied the way he acted in the bill. You
heard at La soirée est encore jeune?
Mme Fletcher (Raquel) :
No.
M. Bérubé : I'm going to send you that. That's pretty strange.
La Modératrice : On doit
terminer.
Mme Senay
(Cathy) :
...you
are convinced that you can make the Legault Government change its mind?
M. Bérubé :
I wish, I wish, but there are so many
people willing to do exactly what the Liberals did, so I don't have a lot of
hope. But I wish that this gift… the word of this gift is a billion dollars
could be given to UQAM or Université de Montréal. So, it's not too late, but
it's late.
La Modératrice
: On va terminer. On doit absolument terminer maintenant. Merci beaucoup.
Mme Senay (Cathy) : …
M.
Bérubé
: You're talking about Anglophone… the future of Montréal is French.
It could be an Anglophone heritage, good, but the future is French.
La Modératrice
:
Merci. Bonne journée!
(Fin à
10 h 33)