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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le mardi 5 avril 2022, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinq minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver cette semaine. Quand j'ai entendu les déclarations du ministre caquiste de l'Environnement, Benoit Charette, en fin de semaine, je me suis mis à me poser des questions. Je me suis demandé est-ce qu'on accepterait ça, au Québec, un ministre de l'Éducation qui dit : Vous savez quoi, pour la lutte au décrochage scolaire, là, impossible d'en faire plus. Je me suis demandé est-ce qu'au Québec on accepterait ça, un ministre de la Santé qui dit : Vous savez quoi, pour soigner les Québécois, les Québécoises, pour mieux les soigner, là, impossible d'en faire plus? Moi, je pense qu'au Québec on n'accepterait pas ça.

Ça fait qu'il n'y a aucune raison qu'on accepte d'avoir un ministre de l'Environnement qui dit que, pour lutter contre les changements climatiques, c'est impossible d'en faire plus. Il n'y a aucune raison que les Québécois acceptent d'avoir, à la tête d'un des dossiers les plus déterminants pour l'avenir du Québec, quelqu'un qui a abandonné, quelqu'un qui a baissé les bras, quelqu'un qui a démissionné de son rôle au sein du gouvernement du Québec. Si Benoit Charette a déjà abandonné, bien, qu'il abandonne son poste. Ce matin, je demande à François Legault de mettre Benoit Charette à la porte et de le remplacer par quelqu'un qui a envie de travailler à trouver des solutions plutôt que justifier l'inaction. C'est irresponsable, en 2022, de démissionner de ses responsabilités à l'égard de la plus grande crise de notre époque, la crise climatique.

Mme Lessard-Therrien : Je vais renchérir. Le GIEC a été assez clair, hier, sur le peu de temps qu'on a devant nous pour renverser la donne sur le plan de la crise climatique. On a trois ans devant nous. On n'en fait pas assez, et le ministre de l'Environnement nous dit : C'est impossible d'en faire plus. Si le ministre de l'Environnement démissionne de sa mission, bien, qu'il démissionne de son poste.

Je veux revenir aussi, ce matin, sur la nouvelle scandaleuse qui frappe l'Abitibi-Témiscamingue avec ses jeunes du centre jeunesse qui sont hébergés dans un gymnase. Il y a une dizaine de jeunes qui, depuis neuf mois, vivent dans un gym avec des chambres de 5 par 8. Je ne sais pas si vous faites un peu de rénovations dernièrement, mais une feuille de 4 par 8 en «plywood», là, ce n'est pas grand. Ajoutez-y un pied, c'est ça, la chambre de ces adolescents-là. Il n'y a pas de porte, il n'y a pas de fenêtre, il n'y a pas d'installations sanitaires à proximité. Ça fait neuf mois que ces jeunes-là sont confinés dans ce gymnase. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. On a entendu des histoires comme ça, semblables, à Trois-Rivières dernièrement. Moi, je veux savoir qu'est-ce que le ministre délégué aux bonnes intentions, Lionel Carmant, va faire pour résorber cette situation-là dans les plus brefs délais. Merci.

M. Carabin (François) : M. Nadeau-Dubois, vous avez posé plusieurs dizaines de questions au premier ministre dans les derniers mois. Est-ce que vous considérez que lui aussi a abandonné sur le plan environnemental?

M. Nadeau-Dubois : Ce que je constate, c'est qu'il tolère, au sein de son Conseil des ministres, un ministre de l'Environnement qui a baissé les bras. Est-ce que François Legault accepterait ça de Jean-François Roberge, que Jean-François Roberge dise : Ah, désolé, M. le premier ministre, mais pour l'éducation, là, il n'y a plus rien à faire? Moi, je pense qu'il n'accepterait jamais ça. Est-ce qu'il accepterait que Christian Dubé rentre dans son bureau puis dise : M. le premier ministre, on a regardé ça, la pandémie, là, puis c'est impossible d'en faire plus. Je pense qu'il n'accepterait jamais ça. Pourquoi est-ce qu'il accepte ça en environnement?

Moi, quand j'ai entendu Benoit Charette, là, j'ai pensé aux jeunes Québécois puis aux jeunes Québécoises qui s'inquiètent pour l'avenir, même, qui vivent... certains disent de l'anxiété climatique. Puis je me suis demandé comment ils se sentent, ces jeunes-là, de voir qu'ils sont gouvernés par quelqu'un qui n'a même pas envie d'essayer de sauver leur avenir. Cette déclaration-là, là, c'est une insulte à la jeunesse québécoise et ça disqualifie Benoit Charette de sa job de ministre de l'Environnement.

M. Carabin (François) : Sur les CHSLD, croyez-vous que quelqu'un devrait perdre sa job après les révélations de ce matin? Et, si oui, qui?

M. Nadeau-Dubois : Il y a quelqu'un qui a menti, c'est sûr. La question, c'est : C'est qui? Ça, je ne le sais pas. Puis la manière d'avoir une réponse à cette question-là, c'est une réelle enquête publique sur la gestion de la pandémie au Québec. Là, il est le temps que François Legault se rende à l'évidence, là, il faut une réelle enquête publique pour faire la lumière sur toute cette histoire-là. Puis j'invite Marguerite Blais à faire un examen de conscience. Ça fait des années qu'elle est en politique québécoise et qu'elle répète sur toutes les tribunes qu'elle veut défendre les aînés. Bien, comment ça, elle a appris ce qui se passait au CHSLD Herron puis elle n'a rien fait?

M. Bossé (Olivier) : Vous pensez que les ministres le savaient 10 jours avant la sortie de l'article...

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que je constate, c'est qu'il y a non seulement des informations divulguées par Radio-Canada, mais il y a même un deuxième journaliste... on nous confirme qu'il a eu les mêmes informations. Donc, moi, j'ai tendance à croire les médias sérieux quand ils font leur travail. Les ministres savaient, plusieurs jours avant la parution de l'article dans La Gazette, que c'était en train de déraper complètement au CHSLD Herron. Pourquoi est-ce que Marguerite Blais a dit le contraire à la coroner? Pourquoi est-ce que tout le monde au gouvernement répète le contraire depuis des semaines? Moi, j'ai abandonné d'avoir des réponses à ces questions-là en période des questions, donc il nous faut une enquête publique.

Journaliste : ...que M. Legault ou son bureau le savait?

M. Nadeau-Dubois : Je vous invite à leur poser la question, je ne le sais pas.

M. Laforest (Alain) : Concernant le tramway, on a eu une déclaration du premier ministre hier : Ça prend de l'acceptabilité, puis il a dit qu'il allait voter pour.

M. Nadeau-Dubois : J'espère qu'on va demander aux autres ministres, particulièrement ceux dans la région de Québec, comment, eux, ils vont voter. Je pense que les gens de la région de Québec ont le droit d'avoir cette information-là. Mais sur le fond, là, l'acceptabilité sociale du projet de tramway, elle existe. L'écrasante majorité des gens dans la région de Québec, là, aux dernières élections municipales, ont voté pour des partis qui veulent un tramway. Il y a eu une consultation publique, les gens veulent un tramway. La communauté d'affaires le veut, les groupes écologistes le veulent. À un moment donné, qu'est-ce qui manque à François Legault pour qu'il considère que l'acceptabilité sociale est acquise? Je ne le sais pas. Mais, nous, notre demande, c'est clair, c'est celle de Sol Zanetti et de Catherine Dorion depuis des semaines : il faut des décrets pour donner le feu vert au tramway sans aucune condition.

M. Gagnon (Marc-André) : L'élection municipale... Bon, le tramway, ce n'était quand même pas le seul enjeu. Il y a eu un sondage en début d'année, pas commandé par la CAQ, là, commandé par la ville de Québec, dans lequel on apprenait que le taux d'appui était à peine au-dessus des 40 %. Inversement, on pourrait dire qu'il y a une écrasante majorité des gens qui ne sont pas nécessairement d'accord avec le projet de tramway, là. Le maire lui-même reconnaît qu'il y a un problème d'acceptabilité sociale. Est-ce qu'il faut l'améliorer?

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que je constate dans la région de Québec... Bien, d'abord, il n'y a aucun projet qui, par essence, ne peut jamais être amélioré. On ne dira pas que c'est impossible qu'il soit amélioré, mais le projet qu'on a sur la table en ce moment, il est prêt, il est bon... que la job du gouvernement du Québec, c'est de signer les décrets demain, sans aucune condition.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais si on imposait un référendum, est-ce que trop de démocratie nuit à la démocratie?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que le référendum a eu lieu lors des dernières élections municipales. L'écrasante majorité des citoyens de la région de Québec ont voté pour des formations politiques qui veulent un tramway. À un moment donné, si on veut lutter contre la crise climatique, il faut arrêter de tourner autour du pot. Il faut aller de l'avant avec du transport collectif, à Québec puis au Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Legault, hier, n'a pas reparlé de la rue partagée, là, qui était l'enjeu qui semblait bloquer, là, ou agresser les caquistes, que c'est peut être ça la bonne nouvelle, si on...

M. Nadeau-Dubois : Bien, j'espère que Geneviève Guilbault, Éric Caire et François Bonnardel sont d'accord avec le premier ministre. J'espère qu'on leur posera la question, d'ailleurs. Il n'y a aucune condition qui doit être imposée par le gouvernement du Québec dans le cadre du projet de tramway. Ce n'est pas la job du gouvernement du Québec de peinturer les lignes sur les rues dans la ville de Québec. Sa job, c'est de donner les moyens aux administrations municipales de remplir leurs promesses en matière de transport collectif.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous vous attendez à combien de gens, demain, à votre rassemblement?

M. Nadeau-Dubois : Selon mes bonnes informations, c'est ce soir, 19 heures, au Centre Horizon. On s'attend à avoir beaucoup de gens. Il y a plusieurs centaines de personnes, là, selon ce qu'on me disait, qui ont annoncé leur intérêt sur Facebook. Puis ce qui est le fun, c'est que c'est une initiative transpartisane. C'est mon collègue Sol Zanetti qui a appelé à ce rassemblement-là, mais il y aura des gens d'autres formations politiques québécoises, il y aura des élus municipaux d'à peu près tous les partis à Québec. Donc, c'est un large front commun qu'a réussi à créer mon collègue Sol Zanetti, et je suis très fier de son travail dans ce dossier-là, puis on invite toute la population à se joindre. Je pense, ça va être un signal important envers le gouvernement de François Legault que les gens, dans la région de Québec, ils veulent du transport en commun puis ils y ont droit.

M. Laforest (Alain) : On vient d'annoncer la quatrième dose, là, qu'on la ramène aux 70 ans et plus, là. Dr Boileau nous a annoncé ça... hier, le premier ministre disait : J'ai eu la COVID... on est les champions de la vaccination, c'est un peu comme un rhume. Sauf que si on regarde les chiffres au niveau de la troisième dose, là, on est à 53 %. Est-ce qu'on a failli dans la façon d'amener les gens à aller se faire vacciner deux doses, trois doses, quatre doses maintenant?

M. Nadeau-Dubois : Nous, très rapidement, à Québec solidaire, on l'a signalé, cet essoufflement-là dans la campagne de vaccination, et on a fait des propositions concrètes, pragmatiques, pour lutter contre cet essoufflement. On a proposé un fonds d'urgence pour le communautaire, on a proposé des brigades vaccins, on a proposé toute une série de mesures pour aider l'avancée de la vaccination, notamment pour la troisième dose, puis ces propositions là, comme d'habitude, ont été rejetées du revers de la main par François Legault. Donc, moi aussi, je constate cet essoufflement-là, puis le seul responsable, c'est le gouvernement du Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Sur les cibles climatiques, là, si vous posez la question à M. Legault, il l'a déjà fait à de nombreuses reprises, il va probablement vous répondre que votre cible à vous, elle est irréaliste, puis que vous n'êtes pas capable de le chiffrer. Est-ce que vous allez être capable de faire la démonstration, dans le contexte du Québec, que c'est possible de réduire de 55 % les émissions de GES du Québec?

M. Nadeau-Dubois : En 2018, on avait la cible la plus ambitieuse, à Québec solidaire, en matière de réduction des gaz à effet de serre. On avait un plan chiffré pour démontrer comment on allait atteindre cette cible ambitieuse. En 2022, lors de l'élection, on va avoir la cible la plus ambitieuse et un plan chiffré qui va démontrer comment on va atteindre cette cible, c'est un engagement qu'on a pris il y a plusieurs mois, je le réitère ce matin. Je vais vous dire une chose, en politique, là, sur la crise climatique, il y a deux sortes de politiciens : les politiciens qui trouvent des solutions puis les politiciens qui justifient l'inaction. François Legault a décidé de justifier l'inaction. Nous autres, on va trouver des solutions puis on va les atteindre, nos cibles de réduction de gaz à effet de serre. Des fois, les gens se demandent : Comment ça se fait que ça fait 25, 30 ans, au Québec puis au Canada, qu'on se casse les dents en environnement? Comment ça se fait qu'on n'est jamais capables d'atteindre nos cibles? Savez-vous pourquoi? Parce qu'on est dirigés par des gens qui n'essaient même pas, comme Benoit Charette, comme François Legault.

M. Carabin (François) : Est-ce que le plan en environnement va contenir des pratiques de décroissance?

M. Nadeau-Dubois : Non, ce n'est pas la position de Québec solidaire puis ce ne sera pas dans notre plan.

M. Gagnon (Marc-André) : Dans le dossier de la langue, vous pensez quoi du recul du Parti libéral, là, sur l'amendement, là, concernant les cours de français, réussir... cégeps anglophones?

M. Nadeau-Dubois : Pour moi, ce revirement-là, c'est surtout une illustration de la désorientation politique totale du Parti libéral du Québec. Il y a eu le virage... le virage progressiste, le virage vert. Tout ça, là, c'est des beaux slogans, mais j'ai des petites nouvelles pour Dominique Anglade, il n'y a aucun sondage dans la vie qui remplace les convictions. Et ce retournement-là sur le français, sur les cours de français pour les anglophones, pour moi, c'est juste une illustration du fait que c'est un parti qui est complètement déboussolé politiquement.

M. Gagnon (Marc-André) : Si je comprends bien, vous voyez ça comme une réaction à leur recul dans les intentions de vote chez les non-francophones?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne connais pas les...

M. Gagnon (Marc-André) : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien, oui, mais c'est-à-dire, moi, ce que je constate, c'est que, depuis plusieurs mois maintenant, le Parti libéral du Québec change de stratégie puis de slogans à peu près aux deux, trois semaines, là. Il y a eu le virage nationaliste, ça a duré quelque temps, il y a eu le virage progressiste, le virage écologique. Tout ça, c'est du beau marketing politique, mais c'est un parti qui ne sait pas où il s'en va. On a, dans le même caucus, des gens qui disent «on est des progressistes» puis d'autres qui disent «on aime Jean Charest». À un moment donné, il faut se brancher, dans la vie, là.

Journaliste : Donc, c'est un recul, un mea culpa, pour essayer de freiner l'hémorragie chez les anglophones?

M. Nadeau-Dubois : Pour moi, c'est une illustration, c'est un symptôme d'un parti qui est désorienté. Ce n'est quand même pas rien de demander de retirer des amendements qu'on a soi-même déposés. Moi, je vous dirais que je n'ai pas une longue carrière à l'Assemblée nationale, mais moi, je n'ai jamais vu ça.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur le fond, quand même, là, cette exigence-là de réussir des cours de français dans les cégeps anglophones... négociable?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on n'avait pas de problème avec les amendements qui ont été initialement déposés. On a voté pour puis c'est toujours notre position.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous ne changez pas d'idée.

M. Nadeau-Dubois : Non.

Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Peut-être une précision sur... Mme Therrien, sur l'Abitibi, le dossier de ma collègue. Le CIUSSS semble dire que la situation va revenir à la normale en juin. Donc, ce que vous demandez au ministre, c'est de trouver une solution maintenant et plus rapidement qu'en juin?

Mme Lessard-Therrien : Absolument, dans les plus brefs délais. Cette situation-là perdure depuis juin dernier. Ça va faire un an que ces jeunes-là vivent dans un gym, ce n'est pas acceptable. On ne comprend pas, en fait, comment cette situation-là a pu perdurer pendant neuf mois. Alors on demande, effectivement, une action, une solution beaucoup plus rapide pour que ces jeunes-là ne soient pas encore confinés dans ce gym-là jusqu'en juin prochain.

M. Gagnon (Marc-André) : Étiez-vous au courant de cette situation-là, vu que c'est dans votre région?

Mme Lessard-Therrien : Moi, j'ai été mise au courant de cette situation-là hier par l'APTS. Personne n'était au courant dans ma région. 

M. Laforest (Alain) : Il n'y a pas d'autre solution alternative en Abitibi-Témiscamingue pour relocaliser ces jeunes-là plutôt que dans une pièce de 4 par 8 dans un gym?

Mme Lessard-Therrien : Bien, moi, je suis convaincue qu'il y a des alternatives. Je veux dire, ce n'est pas normal qu'on ne trouve pas de milieu de vie plus adéquat pour ces 12 jeunes là. Je veux dire, les prisonniers n'ont même pas ces conditions-là, puis là, nous, on impose ça à des adolescents pendant neuf mois. Je ne peux pas croire qu'il n'y avait pas d'alternative.

Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Ce n'est pas un peu curieux, justement, que personne n'ait été au courant de la situation tout ce temps-là?

Mme Lessard-Therrien : Bien, moi, j'attends un entretien avec la P.D.G. du CISSS sur ce sujet-là, et, moi, je pense que ça démontre, en fait, à quel point la réforme Barrette, là, la centralisation, là, cette gestion-là centralisée éloigne les gens du terrain, puis on se retrouve avec des situations comme celles-là. Rouyn-Noranda, ce n'est pas si grand que ça. Pour que personne ne soit au courant pendant neuf mois, c'est inexplicable.

M. Laforest (Alain) : On les a traités comme du bétail.

Mme Lessard-Therrien : On les a traités pire que des prisonniers.

M. Lecavalier (Charles) : Et puis ça fait plusieurs fois que vous faites des sorties contre le gouvernement, dans les problèmes dans la région de l'Abitibi, concernant, notamment, les infrastructures en santé aussi. Qu'est-ce qui... comment dire, comment vous expliquez ça que l'Abitibi ait autant de problèmes?

Mme Lessard-Therrien : C'est un désintérêt total de la part des grands décisionnaires, des gestionnaires qui sont là, des gens qui sont au pouvoir. C'était le cas avec les libéraux, c'est encore le cas avec la CAQ. On a deux députés en Abitibi-Témiscamingue, et je ne comprends pas pourquoi — deux députés caquistes, un ministre régional — je ne comprends pas pourquoi la situation perdure autant. On parle de ces jeunes-là, on pourrait parler du centre de cancérologie, à Rouyn-Noranda, qui tarde aussi à ouvrir parce qu'il nous manque un technologue. On n'est pas capable de l'ouvrir avant juin alors qu'il aurait pu être en fonction dès le mois de janvier. Il y a un gros problème, et on n'arrive pas à avoir l'attention du gouvernement dans nos dossiers en santé, en Abitibi-Témiscamingue. Puis je veux juste... Je tiens à préciser qu'on va déposer une motion aujourd'hui pour la situation des jeunes, donc j'ai bien hâte de voir comment le gouvernement va se positionner par rapport à cette demande-là d'agir dans les plus brefs délais. Je tenais à vous le dire.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que vous allez inviter François Legault à aller faire un tour chez vous?

Mme Lessard-Therrien : Bien, ce serait bien que François Legault se déplace puis qu'il vienne constater lui-même qu'est-ce qui se passe. Puis en même temps, le ministre de la Santé est venu en octobre dernier. Qu'est-ce qui a changé depuis? Rien.

Une voix : Ready?

M. Nadeau-Dubois : When you are.

Une voix : We're always ready.

M. Authier (Philip) : The Liberals… you saw Mrs. Anglade's comments about the big mea culpa about the party, but today, she just admitted that they did not properly consult and they did not measure the impact this would happen. And now, we have, you know, the Fédération des cégeps talking about the failure rate for all these young people could be very high. Putting politics aside, are you willing to entertain the idea of having that amendment removed and going back to the original amendment, which was Mr. Jolin-Barrette's?

M. Nadeau-Dubois : You know, for our part, our position hasn't changed. We're opened to discuss the delay of application of that specific measure. My colleague Ruba Ghazal has already spoken on that issue. So, we're ready to see how can we modulate that thing to make sure that CEGEPs are…

Journaliste : …a longer period.

M. Nadeau-Dubois : A longer period of application to make sure that CEGEPs are ready to implement those changes, but on the issue, our position hasn't changed. And I think a lot of people in Québec are ready for this new step in relations between Anglophones and Francophones, where we all do a step towards each other.

M. Authier (Philip) : But are you concerned, from what we see, of the potential failure rate, of many young people not being able to extend their higher education in Québec? They're being tempted… when we need… being tempted to leave Québec.

M. Nadeau-Dubois : I think that's why it's okay to look at the delay of application, to make sure everything is put in place correctly. But I think there is a consensus in Québec about the fact that it's a good thing that young Francophones learn English, and it's a good thing that young Anglophones learn French. I think it's a tool that is useful for their professional future in Québec. It's important to learn French if you want to be able to work in Québec. So, I think we have to see this as something that will help young Anglophones have a professional future in Québec. It will help them access all jobs in Québec, so I do think it's something positive.

Mme Henriquez (Gloria) : I have to ask you about the CHSLDs. You read the article, I imagine, this morning.

M. Nadeau-Dubois : Yes.

Mme Henriquez (Gloria) : So, how are you feeling when you read those things and you are told something typically different by the ministers?

M. Nadeau-Dubois : Well, somebody lied, and we need to know who. And the only way to have that answer is a public inquiry on the dealing of the pandemic by the Coalition avenir Québec. We've been asking this for months now. It needs to happen.

Mme Henriquez (Gloria) : Should the ministers resign?

M. Nadeau-Dubois : I think Mme Blais should really look at herself in the mirror. She's been saying for years that she's fighting for elderly people in Québec, and now, what we learn in the newspaper is that she knew about what was going on inside the walls of the Herron establishment, and she said otherwise to the coroner. That's a big, big problem.

Merci.

(Fin à 11 h 25)