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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et Mme Monique Sauvé, porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants

Version finale

Le mardi 12 avril 2022, 10 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures vingt-et-une minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour, bonjour à tous. Je suis accompagnée aujourd'hui de Monique, de Monique Sauvé.

Alors, vous allez me permettre, d'entrée de jeu, de féliciter Shirley Dorismond pour son élection, de souligner également la qualité de la candidate que l'on avait dans Marie-Victorin. Alors, Émilie Nollet a fait un travail de terrain remarquable, elle a eu une dose d'énergie extraordinaire pendant toute la campagne. Elle a mené une campagne positive avec les gens qui, vraiment, lui parlaient, se reconnaissaient dans les propos qu'elle tenait.

On doit néanmoins reconnaître que les résultats, pour nous, ont été décevants. Et j'entends aussi les nombreux libéraux qui ne sont pas sortis voter lors de cette élection-ci. Et je pense qu'il faut prendre acte, aussi, des résultats, puis de se dire, à tous les libéraux qui ne sont pas sortis voter, que : J'entends ce que vous me dites, dans le message qu'on doit continuer à porter; le message qu'on doit continuer à porter en matière d'économie, une économie moderne; le message qu'on doit continuer à porter en ce qui a trait au Québec dans la place du Canada, à toute la question aussi des libertés individuelles.

Alors, on prend acte de tout ça et je peux vous dire une chose : On redouble d'ardeur pour la suite, on redouble d'ardeur pour la prochaine campagne. Et, encore une fois, j'aimerais vraiment remercier Émilie Nollet pour tout le travail qu'elle a fait.

Avant de prendre vos questions, je vais céder la parole à Monique Sauvé, puis je prendrai vos questions par la suite.

Mme Sauvé : Alors, bon matin. Écoutez, bien sûr, je veux reparler du CHSLD Herron. Alors que l'on sait maintenant qu'il y a trois ministres qui savaient, qui étaient au courant depuis le 29 mars, et, à travers tous les documents, les faits qu'on a depuis maintenant plusieurs semaines, mais particulièrement la semaine dernière, on a toujours la même question : Qu'est-ce qui s'est passé? Comment se fait-il qu'ils peuvent dire qu'ils ne savaient pas, alors que tous ces faits, tous ces documents, toutes ces confirmations sont là devant eux?

Moi, je veux vous dire, ce matin, là… c'est : Il faut se rappeler d'une chose, c'est que les véritables victimes du CHSLD Herron, et dans tous les CHSLD du Québec, ce sont ces aînés qui sont morts dans des souffrances, seuls au monde, sans leurs familles, dans des conditions épouvantables, ce sont eux, les victimes, alors retenons ça, eux, les victimes et leurs familles, qui n'ont toujours pas de réponse. Et malgré les rapports, et bien sûr, on attendra le rapport de la coroner, bien, clairement, ils ne savent absolument pas ce qu'il s'est passé alors que bien des gens savaient.

5 060 aînés sont décédés durant les deux premières vagues. Il faut se souvenir de ce chiffre, parce qu'au-delà du chiffre, ce sont, encore une fois, toutes ces familles endeuillées qui ont tellement, tellement besoin de savoir. Je pense qu'il n'y a personne qui peut questionner aujourd'hui à quel point ce serait absolument essentiel d'avoir une enquête publique et indépendante, absolument, absolument essentiel. Et on sait que la coroner Kamel fait un travail exceptionnel, qu'elle aura un rapport qui sera très éloquent, mais rappelons-nous que son rapport étudie la situation d'une cinquantaine de familles, une cinquantaine de familles, alors qu'il y a eu 5 060 aînés qui sont décédés dans les CHSLD durant les deux premières vagues.

Alors, oui, on va continuer de questionner et, avec les faits, d'essayer d'avoir des réponses de ces ministres qui savaient, c'est excessivement important pour les familles du Québec. Et, oui, deux ministres ne renouvelleront pas leur mandat, mais on a encore beaucoup de questions à leur poser et il va falloir qu'ils finissent par nous donner des réponses, bien plus aux familles qu'à nous. Il faut des réponses. Merci beaucoup.

Le Modérateur : On va passer à la période des questions, s'il vous plaît.

Mme Prince (Véronique) : Mme Anglade, je voudrais comprendre. Parce que, là, vous dites : On entend le message à apporter en économie, le Québec au Canada, les libertés individuelles. J'aimerais comprendre exactement c'est quoi, le message qui vous a été lancé, et c'est quoi qu'ils vous ont dit, les libéraux, que vous n'avez pas parlé assez de ça. C'est… Aidez-moi à comprendre.

Mme Anglade : Bien, je pense que oui, les libéraux nous disent qu'ils ne nous entendent pas assez parler de nos propositions, qu'ils ne nous entendent pas assez parler d'économie, puis l'économie qui touchent réellement les gens. Il n'y a pas une fois, Mme Prince, où je vais sur le terrain, puis on ne me dit pas : Ah! vous avez telle proposition, on n'en a pas entendu parler, vous devriez la mettre davantage de l'avant, toutes ces questions-là… qu'on n'a pas l'opportunité de faire. Je pense que le message, c'est de dire : On veut vous entendre davantage sur ces enjeux-là, on veut entendre ce que le Parti libéral a à dire, et ce message-là, on doit le colporter encore plus.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez dit auparavant, Mme Anglade, que vous courtisiez les gens qui ont voté au fédéral pour les libéraux ou pour le NPD. Visiblement, ce vote-là ne se transfère pas vers votre parti, là, pour l'instant. Est-ce que vous allez changer de stratégie?

Mme Anglade : Je pense que dans le message que l'on doit porter, on doit justement aller parler d'économie, on doit justement aller parler à toutes ces personnes-là. Et ce message-là, bien, visiblement, je dois faire le constat, avec beaucoup d'humilité, de ce qui s'est passé hier, puis de se dire : Bien, il n'a pas été entendu, il n'a pas été suffisamment entendu. Puis je fais la différence entre quand je vais... comme je dis, j'étais là vendredi, j'étais là samedi, les gens me parlaient. Et tu te rends compte à quel point, quand tu expliques tes propositions, etc., les gens disent : Ah! on est intéressés, mais on ne les entend pas percoler. Donc, on a un travail aussi d'aller faire ça.

M. Lacroix (Louis) : ...Mais ils sont allés où, vos votes? Parce que, là, quand on regarde les résultats, là, le PQ a fait essentiellement le même pourcentage qu'il avait fait à la dernière élection, donc, eux, on peut penser que leurs électeurs sont sortis. Les vôtres sont allés où? Parce que la CAQ a monté, les conservateurs sont là, à 10 point quelques points, là, donc ils sont allés en chercher aussi. Ça fait que, vos électeurs à vous, ils sont allés où?

Mme Anglade : Moi, je pense qu'il y en a beaucoup qui sont restés à la maison.

M. Lacroix (Louis) : Mais ça n'explique pas tout. Parce que, si tout le monde était resté chez eux, la CAQ n'aurait pas monté comme elle a monté là, là.

Mme Anglade : Bien, on fera les analyses en détail.

M. Lacroix (Louis) : Ils sont allés où…

Mme Anglade : Mais enfin...

M. Lacroix (Louis) : …ceux qui sont sortis voter?

Mme Anglade : Honnêtement, je pense que la grande majorité est restée à la maison, M. Lacroix.

M. Laforest (Alain) : ...votre virage ne pogne pas, Mme Anglade? Vous avez fait un virage, le vote anglophone s'effrite, et là votre vote s'est effrité beaucoup, là, vous êtes derrière Éric Duhaime. Est-ce que ça veut dire que le virage que vous avez entrepris...

Mme Anglade : Bien, moi, je dirais la chose suivante : Quand on entreprend un virage comme celui-là, ça prend un certain temps et puis ce n'est pas facile. Je n'ai jamais dit que ce serait facile, non plus, d'opérer un tel virage. Mais on doit reconnaître que lorsqu'on fait ce virage-là, il y a aussi un message à communiquer. Je reviens sur les enjeux qui sont fondamentaux : Parti libéral, toute la question de l'économie qui touche directement les gens. Les gens, là, quotidiennement, nous parlent de l'inflation, du coût de la vie, pas être capables de se loger, les enjeux qui touchent directement la population, l'augmentation des frais d'Hydro-Québec. Et ça, ce message-là, par rapport à l'économie, on doit le faire entendre bien davantage.

Mme Prince (Véronique) : ...il vous reste seulement six mois, Mme Anglade, il vous reste seulement six mois pour le faire entendre, votre message, est-ce que vous allez réussir à le faire, votre virage?

Mme Anglade : Ah! bien, on va travailler extrêmement fort puis je peux vous dire qu'on va redoubler d'ardeur par rapport à ça, c'est très clair. Aujourd'hui, là, c'est : On se relève les manches, là, et puis on poursuit, on poursuit le travail encore plus.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais, selon vous, ce n'est pas du tout parce que les électeurs ne se reconnaissent plus du tout dans le Parti libéral du Québec.

Mme Anglade : Bien, en fait, ce que ça fait, c'est que ça nous dit que le message que l'on porte, il doit être beaucoup plus clair, c'est aussi ça, le message. Tu sais, vous savez, je viens souvent à l'Assemblée nationale, ici, puis les gens me disent : Ah! on vous a entendu critiquer monsieur Legault sur tel sujet, ou critiquer monsieur Legault sur tel autre sujet. Chaque fois que je sors de l'Assemblée nationale puis qu'on amène des propositions, on me dit : Ah! bien, c'est des propositions qu'on n'a pas entendues. Oh! on aimerait les entendre davantage. Donc, le climat aussi a fait en sorte que, pendant les deux dernières années, on n'a pas pu être sur le terrain comme on aurait aimé, donc c'est pour ça qu'il va falloir qu'on redouble d'ardeur.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...Donc, la pandémie, elle a nui beaucoup à votre parti.

Mme Anglade : C'est certain que la pandémie, dans un contexte où tu deviens cheffe, dans un contexte où tu veux amener de nouvelles idées, dans un contexte où on parle beaucoup, à l'Assemblée nationale, de pandémie, et j'ai un rôle à jouer comme cheffe de l'opposition officielle aussi, puis de poser ces questions-là, ça ne te permet pas nécessairement de passer aussi les autres messages de propositions, puis ça, c'est un équilibre qui est à trouver.

M. Laforest (Alain) : ...malgré la pandémie, Mme Anglade. Éric Duhaime est passé devant vous malgré la pandémie.

Mme Anglade : Alors, par rapport... bien, justement, Éric Duhaime, lui, il est sur le terrain, il est sur le terrain quotidiennement. Puis je pense que c'est un... on aurait tout intérêt, nous, de notre côté, à être encore beaucoup plus présents parce que, je vous dis, je remarque énormément la différence chaque fois que je vais rencontrer les militants, chaque fois que je vais aller exposer mes idées sur le terrain.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous le prenez personnel, sur votre chefferie, Mme Anglade?

Mme Anglade : Non, je pense que...

M. Bossé (Olivier) : ...

Mme Anglade : Oui, mais je pense que c'est… bien, c'est une élection partielle. On savait que c'était Marie-Victorin, on savait que ça n'allait pas être facile, je veux dire, on était aussi réalistes.

Encore une fois, très contente de la candidature d'Émilie Nollet. Puis, Émilie Nollet, en passant, je pense qu'on va la revoir en politique. Elle va faire une excellente députée. C'est une... Elle est là pour les bonnes raisons, elle est là parce que... Elle a parlé beaucoup des idées, du programme, etc., puis elle me disait à quel point c'était encore méconnu, donc on a encore beaucoup de travail à faire.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que les choses risquent réellement de changer d'ici au 3 octobre? Est-ce que le portrait, d'après vous, va être complètement différent le 3 octobre?

Mme Anglade : Bien, regardez il y a six mois, où est-ce qu'on était, puis regardez aujourd'hui, six mois plus tard, où est-ce qu'on en est. Je pense que le portrait, oui, risque de beaucoup changer, en effet. Il risque de changer parce que, un, il y aura une campagne électorale; un, il y aura des propositions qui vont être faites de la part des différents partis, il y aura des candidatures, aussi, qui vont être annoncées des différents partis. Donc, oui, les choses risquent de certainement changer.

Mme Lévesque (Fanny) : ...à vous parler de votre virage, là, bon, on vous demandait : Est-ce que ça a fonctionné ou pas? Vous voulez le maintenir. Mais, quand même, est-ce qu'il y a des ajustements précis que vous allez apporter? Certains enjeux, lesquels vous allez mettre de côté? Parce que, visiblement, ce n'est pas très populaire chez vous. Vous avez parlé... l'environnement, virage à gauche, la langue, beaucoup plus pour le français. Qu'est-ce que vous changez dans votre stratégie à partir de maintenant?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'au-delà du message sur l'environnement, la lutte aux changements climatiques, elle est fondamentale, c'est l'enjeu du 21e siècle. Mais c'est le volet économique qui est associé à ça dont on doit parler, on doit intégrer les deux beaucoup plus que ce qu'on a fait par le passé. Et, quand on parle d'économie, moi, je parle d'une économie qui est humaine, là, qui est pour les gens, dans leur quotidien, dans leur vie, pour leur loyer, pour les paiements, pour les services de garde. Tout ça, c'est très économique puis je pense que c'est un discours que l'on doit porter de manière plus forte.

Mme Lévesque (Fanny) : ...vous ne changez rien, finalement, c'est juste que vous allez en parler plus.

Mme Anglade : Bien, ce n'est pas juste changer, je pense que c'est intégrer ces notions-là dans le message que l'on porte.

Mme Lévesque (Fanny) : Et qu'en est-il de votre base? Est-ce qu'elle est en train de s'effriter, la base libérale?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'encore une fois il y a des électeurs de... les électeurs libéraux qui sont restés chez eux. Mais j'ai... moi, je suis confiante, je suis confiante qu'ils vont reconnaître, dans le discours… Parce qu'encore une fois, j'ai fait plein de rencontres dans les dernières semaines, justement, pour aller prendre le pouls, et de se dire : Tu sais, ça colle-tu à ce qu'on dit, là, le message? Puis, quand on en parle, quand on les présente, quand on en discute, il dit : Ah bien oui, bien, finalement, oui, ça me réconcilie avec le Parti libéral. Est-ce qu'il y a des gens qui sont fâchés? Il y en a certains qui sont fâchés. Mais est-ce qu'il y a des gens qui, chaque fois qu'on leur parle puis qu'on leur amène la proposition… il dit : Ah! non, mais, en fait, c'est vraiment ça, c'est bon, c'est bien.

Tu sais, il y en a qui disent qu'on n'entend pas suffisamment le Parti libéral sur l'économie, on n'entend pas suffisamment le Parti libéral, vous… on l'a vu dans la question avec les... dans la question de la langue, mais quand on en parle, quand on en discute, je pense que des gens se reconnaissent là-dedans.

Mme Plante (Caroline) : François Legault, hier... juste là-dessus, pour terminer, François Legault, hier, a dit : «Les Québécois n'aiment pas les extrêmes.» Est-ce que vous êtes un extrême? Qu'est-ce que...

Mme Anglade : Je ne me qualifierais pas d'extrême, non.

Mme Plante (Caroline) : Qu'est-ce que vous pensez de cette déclaration-là, de cette analyse-là : Les Québécois... suite à ce qu'on a vu dans Marie-Victorin, il a déclaré : «Les Québécois n'aiment pas les extrêmes.»

Mme Anglade : Bien, écoutez, je ne me qualifierais pas d'extrême. Au contraire, je pense que notre formation politique, elle veut rassembler, elle veut rassembler les Québécois, peu importe, que tu sois, tu sais, immigrant, non immigrant, anglophone, francophone, tout... C'est une grande tente, le Parti libéral, c'est ça qu'on a besoin de démontrer. Le travail, il est énorme, en avant de nous, je le reconnais, puis je suis la première à le reconnaître, mais c'est ça aussi qu'on a besoin de démontrer.

Mme Plante (Caroline) : ...qui, d'après vous?

Mme Anglade : Ah! bien, je vais laisser M. Legault commenter sa propre citation.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur un autre sujet, Mme Anglade, on apprend ce matin, là, que la Caisse de dépôt a un peu camouflé, dans le cadre du scandale un peu sur Otéra, là, le fait qu'un haut dirigeant… qu'il possédait des intérêts financiers dans un centre commercial. Comment vous qualifiez l'attitude de la caisse? Est-ce qu'on aurait dû savoir ces informations-là, à ce moment-là, au moment où c'est sorti?

Mme Anglade : Bien, la règle de base qui devrait nous guider, c'est vraiment la transparence, puis quand on est transparent… Oui, je pense que ça aurait pu être l'information qui aurait été divulguée au bon moment. Donc, transparence, je pense que ça devrait être la manière de se gouverner.

M. Lacroix (Louis) : Sur le caribou forestier, Mme Anglade...

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que Paul Chin… Juste une autre question. Est-ce que Paul Chin aurait dû perdre son poste ou est-ce qu'il devrait, justement, perdre son poste?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'il devrait... Sur cet enjeu-là, particulièrement, avec la caisse, encore une fois, c'est une question de transparence. Pourquoi ça n'a pas été divulgué? Pourquoi ça n'a pas été présenté? C'est ça, la question que j'aurais pour lui.

M. Lacroix (Louis) : Sur le caribou forestier, Mme Anglade, est-ce qu'on doit sacrifier des emplois en forêt pour sauver des caribous?

Mme Anglade : Bien, il faut qu'on s'occupe de nos caribous forestiers puis je pense que le gouvernement, présentement, est en train de traîner la patte quant à la manière d'approcher l'enjeu. Puis là, je retournerais la question au gouvernement du Québec : Que fait-il? Pourquoi n'agit-il pas présentement?

M. Lacroix (Louis) : Parce que l'enjeu, là, c'est… justement, c'est ça, là, c'est la protection de l'habitat du caribou forestier. Puis pour protéger l'habitat, bien, ça veut dire que tu réduis, comment dire, les zones où les compagnies forestières peuvent faire de la coupe, là, si on veut protéger l'habitat. Alors, ma question, c'est : Est-ce qu'on doit protéger le caribou au détriment de l'industrie forestière?

Mme Anglade : Bien, moi, je pense, honnêtement, là, qu'on est capable de faire les deux. Puis, je m'excuse, là-dessus, là, bien, la question du caribou forestier… le Québec se traîne les pieds depuis longtemps, le gouvernement du Québec se traîne les pieds là-dessus et c'est à lui d'agir présentement.

Des voix : ...

Le Modérateur : ...On va passer en anglais…

Des voix :

M. Laforest (Alain) : …est-ce que vous craignez de perdre votre caucus, Mme Anglade? Est-ce que vous craignez de perdre votre caucus?

Mme Anglade : Pas du tout, pas… vraiment pas.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : À propos de la Maison de Sophia, vous avez interpelé le gouvernement là-dessus la semaine dernière, il y a plusieurs de vos élus qui en ont parlé. Ce n'est comme pas clair, là, ils ont leurs locaux pour un an encore, mais le CISSS a refusé d'accorder du financement. Maintenant, il est question de problèmes de gestion. Les explications changent un peu. Est-ce que c'est plus clair pour vous? Puis, qu'est-ce qu'on fait avec ces femmes-là, si on ferme l'organisme?

Mme Anglade : Un, ce n'est pas plus clair. Puis, deux, la réponse serait de s'assurer que tout soit mis en place pour régler le problème. Donc, les mêmes interventions qu'on a faites, cette semaine, se répètent… la semaine passée, se répètent cette semaine, puis on doit... le gouvernement doit intervenir et doit agir.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, you came fifth last evening. At some point, at RDI, the Liberal candidate was not even on the screen because he was after the Québec Conservative Party. So, and your telling us, this morning, that you'll work even more, what are you going to do?

Mme Anglade : So, first of all, if you allow me, I'll recognize the work that Émilie Nollet did as a candidate, because she was a tremendous candidate, like, with a high level of energy on the ground and...

Mme Senay (Cathy) : She got less than 7% of the vote, this is disastrous as a result, Mrs. Anglade.

Mme Anglade : There is no question in our mind that it was a disappointing result, there is no question in my mind that it was, not that we were expecting, like, huge amounts, because it's Marie-Victorin, we have to put things in perspective, But there is no question that it was disappointing.

On the other hand, I think a lot of the Liberals stayed home, and they stayed home because they're not hearing enough the voice of the Liberals on a number of issues. When you talk about the economy, we didn't have a chance to talk about the economy, and what it means to be a Liberal in the 21st century, what it means to talk about the economy and the environment at the same time. Those questions that are really near and dear to the hearts of many people, they haven't heard that, «libertés individuelles, hein», all those questions that are critical for Liberals, that they haven't heard enough. And I heard the message loud and clear, to tell you the truth, I heard it, although they didn't vote, but that's also the message that they're sending us.

Mme Senay (Cathy) : But, how your message… I mean, it's hard to find out what the Liberal Party is about now, as if you lost your soul. So, what will you do differently, so that your brand is well-known to everybody?

Mme Anglade : I think the heart and the soul of the Liberals are still very clear in the sense that we're talking about the economy in a modern way, including environment, and we talk about fighting for what's right and the rights of people. When we talk about the importance of being Québec within Canada, I think those messages are really clear and part of the values that we have. I believe that we need to make our voice heard a lot louder than it is.

The past two years have been really focussed on COVID and health care, and here, at the National Assembly, talking about this, but not necessarily being on the ground. And again, I met with a number of people in the last… well, since we've been able to get out of COVID, and every time we mention those elements, every time we mention those values, they resonate with people. I was in an event, 160 people, this week, I think that everything that was mentioned was really resonating. But people would come to me and say : You know what, Dominique, we haven't heard you say this in the last two years. Yes, I understand, because we were also part… we were also in a pandemic. So, there is this environment where we need to share this information, and it hasn't been… I haven't used enough that voice outside of the National Assembly.

M. Authier (Philip) : Last week, we were in here talking about the loss of your anglophone base of voters, your having to explain yourself on that issue. Today, we're talking about the loss that you faired very poorly in a majority francophone riding. And so, how are you going to win francophone ridings in Québec, in the elections, if you score so poorly as you did yesterday?

Mme Anglade : But, first of all…

M. Authier (Philip) : In that category.

Mme Anglade : First of all, it's not so much as like wining specific votes, specific voters. I think the message that has to be out is what the Liberals tend for; what the Liberals tend for in terms of economy in a modern world, including the environment; what we stand for in terms of the liberties, freedom; what we stand for in terms of defending the rights of minorities. I mean, these are the things that people need to hear, that they haven't heard enough. And I heard the feedback, it's not something that is… I heard that feedback, and we haven't had the… honestly, we haven't had the chance of having those conversations with everybody, and that's why I think it's critical to be on the ground.

M. Authier (Philip) : …byelection, you had plenty of opportunities to talk about all those things and that message didn't catch on at all.

Mme Anglade : Well, we did… well, in a byelection, you know very well… A good example is last week. We talked a lot about CHSLD Herron, we talked a lot about what's happening with… in the hospitals, not so much about the proposals. And again, that's something that we discovered with our candidate, when she was on the ground, that people were saying : Oh! Surprised that you're proposing this, we didn't know about that. There's still a lot of work to be done.

Mme Senay (Cathy) : But since we talked so much, and you talked so much about what happened, the tragic events at the CHSLD Herron, and what the Government did or didn't do, and you had two Ministers that had to say that they are not seeking another mandate, how come voters didn't have this in mind, probably, in voting last evening? How come the Legault Government is so strong that nothing touches it?

Mme Anglade : Well, in this particular case, I think the Legault Government was extremely present in this byelection with all the ministers. But, at the end of the day, I think people are realizing more and more what the Government is all about. They're realizing more and more that somebody… people are not saying the truth. I think they're realizing that divide that is being created, what the alternative is, is not clear, and that's what we need to be, we need to be the alternative.

Mme Senay (Cathy) : They had such a good result yesterday, though, they won, they won.

Mme Anglade : They won, and again, I congratulate them. On the other hand, again, I think there are many, many things that people are realizing now that they were not realizing before and it's also due to the fact that we're doing our role in Opposition.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Mme Anglade : Merci.

(Fin à 10 h 43)

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