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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration

Version finale

Le jeudi 5 mai 2022, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-quatre minutes)

La Modératrice : Bonjour, bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Pascal Bérubé, il sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Hier, en marchant à l'Assemblée nationale, j'ai réalisé la présence d'un tapis rouge qui était dans le hall de l'Assemblée nationale, et j'ai compris un peu plus tard pourquoi il était là, et j'ai compris que le premier ministre du Québec a accueilli la gouverneure générale du Canada à l'Assemblée nationale, pour un entretien, avec tous les égards.

Je me souviens d'un sondage récent, Angus Reid, c'était en avril dernier, qui indiquait que 71 % des Québécois souhaitaient s'affranchir de la monarchie britannique, de ses symboles archaïques et coloniaux, et je me suis demandé si le premier ministre avait fait part de ça à la gouverneure générale. Bien sûr que non. Puis en anglais, à part de ça.

Pourtant, la CAQ a, depuis 2015, dans son programme, de mettre fin à la relation du Québec avec la monarchie britannique. En février 2021, on a proposé une motion pour qu'au moins la position du gouvernement du Québec, c'est de dire qu'on n'en veut plus, de la monarchie. Ils ont dit non, ils ont voté contre notre résolution. Et, hier, de voir le premier ministre du Québec accueillir avec tous les égards, avec tout le flafla, avec la garde autour, la gouverneure générale, balbutier trois, quatre mots avec la gouverneure générale, puis ensuite un entretien, je me suis dit : C'est indécent. Pourquoi un gouvernement autoproclamé nationaliste accorde de l'importance à la représentante de la reine d'Angleterre, une reine étrangère, chef de l'Église anglicane? Je veux dire, il commence quand, leur nationalisme? Je veux dire, j'étais découragé.

Nous, on ne l'a pas rencontrée. Alors, nous, on est prêts à honorer Guy avant la monarchie, puis c'est les honneurs à Lafleur avant la gouverneure. Nos symboles nationaux puis nos héros, ils ne sont pas à Buckingham Palace. Ils sont nés au Québec, ils ont réalisé des choses pour le peuple québécois. Et d'avoir à rappeler ça, encore aujourd'hui, au premier ministre du Québec, qui semblait très heureux d'accueillir la gouverneure générale… Il aurait pu dire non. C'est ce qu'une majorité de Québécois, près des trois quarts, pense, c'est ce que son parti pensait à l'origine. Et puis là, non, on l'accueille. Bien, nous, on a refusé de la rencontrer puis on n'est pas hypocrites.

La monarchie — en tout cas, je ne sais pas si ça se rend jusqu'à Londres, mais ça va se rendre, à tout le moins, jusqu'au premier ministre — c'est un symbole archaïque et colonial. Et moi, à chaque fois que ce symbole-là apparaît de façon ostentatoire, puis là c'était très ostentatoire hier, on y accorde une crédibilité, une légitimité. Elle a twitté hier qu'elle a été très heureuse de l'accueil du premier ministre du Québec. Mais, je veux dire, c'est quoi, la différence avec Philippe Couillard? Il commence quand, le nationalisme de ce gouvernement-là? Ça ne serait pas prématuré qu'il se manifeste dans le concret.

Alors, je voulais vous dire ça parce que, moi, ça me touche, ce genre d'affaires là. Moi, je n'ai pas prêté allégeance à Sa Majesté, quoi qu'on est obligés de le dire, ce qui est anachronique, dans notre serment. J'ai prêté vraie allégeance aux citoyens qui m'ont élu, qui m'ont permis de siéger à l'Assemblée nationale, et au peuple du Québec. Et ça, c'est fondamental dans une démocratie. Je veux dire, si tu accordes un entretien à la gouverneure générale, bien, tu es quelqu'un qui lui accorde une crédibilité. Le premier ministre aurait pu dire non, mais il a choisi de la rencontrer. Et, moi, ça me désole, alors je voulais vous l'exprimer aujourd'hui.

Ceci étant dit, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a une annonce importante à vous faire, une annonce qui va nous guider pour les prochains mois, et je suis très heureux qu'il la fasse aujourd'hui.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci beaucoup, Pascal. Bonjour à tous. Ce matin, dans l'actualité, on voit à quel point l'accès à l'information est malmené au Québec. Mais ce qui est malmené, au Québec, depuis que la CAQ est au pouvoir, c'est la transparence, c'est la vérité. Constamment, vous nous avez entendus, pendant la pandémie, dire : On veut avoir accès aux avis de santé publique, on veut avoir l'information de manière transparente. On s'est battus puis on ne l'a jamais obtenue.

Et, si l'accès à l'information fonctionnait comme il se doit, bien, on aurait des réponses à des questions de base comme : Quels étaient les discussions et les procès-verbaux dans la cellule de crise? Quels sont les détails manquants pour tous ces contrats de gré à gré, ces milliards de dollars de contrats distribués à on ne sait qui? Quels sont les conseils obtenus de McKinsey & cie pendant la pandémie? Quels sont les services obtenus de d'autres firmes de publicité? Toutes ces questions-là, on n'a pas de réponse. Mais le plus important et le plus grave dans tout ça, c'est qu'il y a des gens qui sont décédés, et on n'a jamais eu les réponses par rapport à des circonstances, pour leurs décès, qui sont parfaitement inhumaines.

Vous savez qu'au Parti québécois, comme le deux tiers des Québécois, on pense qu'une commission d'enquête publique et indépendante sur la gestion de la pandémie s'impose. On l'a demandée encore et encore, depuis septembre 2020, et là je pense qu'il faut en faire notre deuil. On constate que le gouvernement ne le fera jamais. Le gouvernement a un rapport trouble avec la vérité et fera tout, que ce soit avec l'accès à l'information qu'avec cette demande de commission d'enquête, fera tout pour que ça n'ait jamais lieu.

Et, dans ce contexte-là, je vous annonce aujourd'hui un premier engagement du Parti québécois en vue de la campagne à venir. Le Parti québécois, une fois élu, tiendra une commission d'enquête publique et indépendante, et cette commission sera déclenchée dans les 100 premiers jours de notre gouvernement. On veut la vérité pour les familles, on veut que les prochaines générations ne répètent pas les mêmes erreurs, mais surtout on veut sortir de la culture du mensonge et de l'opacité que les libéraux nous ont léguée et que la CAQ poursuit sans aucune nuance, sans aucun changement. On veut que ça cesse. Et ces familles-là ont droit de connaître la vérité. Donc, ce sera un des premiers gestes qu'un gouvernement du Parti québécois fera, c'est notre engagement, il est ferme, et ce sera une thématique de campagne.

La Modératrice : Sur ce, on va prendre les questions. Une question, une sous-question.

M. Bellerose (Patrick) : …vous êtes un aspirant homme d'État. Pourquoi ne pas rencontrer la représentante d'un État, même si vous considérez que c'est un État étranger? Il n'y a pas un faux pas diplomatique?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'aspire au service public, au service des Québécoises et des Québécois. C'est ça, être un homme ou une femme d'État au Québec. La gouverneure générale n'a non seulement aucune légitimité, elle pose problème quant à des questions fondamentales qui durent depuis des siècles. Ça nous coûte une fortune. Elle ne parle même pas français. C'est inconcevable que le premier ministre se comporte comme tous les gouvernements libéraux qui l'ont précédé et dise «Bienvenue», les grands honneurs. Évidemment que l'entretien n'a pas eu lieu en français, parce qu'elle ne parle pas français. Mais surtout on est en train de dire : Nous reconnaissons, au Québec, que la reine d'Angleterre est notre chef d'État et que cet ordre juridique là a du sens. Ça n'a pas de sens.

M. Bellerose (Patrick) : Mais donc on présume qu'ils ont parlé en anglais pendant toute la rencontre…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En tout cas, ils n'ont pas parlé en français. Je ne sais pas quelle langue, mais...

M. Bellerose (Patrick) : On le présume. Qu'est-ce que ça signifie si M. Legault a tenu l'entretien en anglais?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, qu'il tienne l'entretien en anglais ou, encore plus absurde, qu'il parle en français, avec un interprète, et vice versa, tout ça démontre l'absurdité de ne pas être un pays. Tout ça démontre qu'il y a des questions qu'on n'a pas réglées et qu'on va tellement mieux s'en tirer, on va tellement être une meilleure société, une société qui se respecte beaucoup plus, lorsqu'on sera un pays. C'est un symbole éclatant.   Puis c'est dans les décisions comme celles-là qu'on reconnaît la véritable nature d'un gouvernement, et ce gouvernement-là, c'est un gouvernement fédéraliste et affairiste qui a un rapport trouble avec la vérité et qui invite les Québécois, constamment, à continuer de baigner dans la culture du mensonge que les libéraux nous ont laissée comme héritage.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'une personne qui, dans son passé, aurait été trouvé coupable de crime à caractère sexuel ou encore de harcèlement psychologique devrait être inéligible à se présenter dans un poste électif, que ce soit à la tête d'un syndicat, par exemple, d'un organisme où on est élu ou même comme député de l'Assemblée nationale? Est-ce qu'on devrait éliminer ces gens-là de tout poste où il y a une représentativité de citoyens?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense que les deux partis d'opposition qui m'ont précédé mélangent tout. On a un système de justice. Ce système de justice est en charge de déterminer les peines en proportion des actes criminels, d'assurer que le processus est équitable et d'assurer aussi les conditions de réintégration suite à un acte criminel.

Ce qui ne fonctionne pas, dans l'affaire de la FTQ-Construction, c'est que, pour un poste électif important… Notre compréhension, c'est que les gens qui ont voté, parce que c'est un poste électif, ne connaissaient pas cette information fondamentale, et là, moi, c'est là que je ne comprends pas. Mais on ne peut pas non plus commencer à légiférer et dire : Pour un certain nombre d'actes criminels passés, on est empêchés de participer en société. Il y a un système de justice qui s'occupe de ça, et les partis politiques s'occupent eux-mêmes de ça.

Parce que moi, comme chef du Parti québécois, je n'ai aucun intérêt à présenter des candidatures qui vont retenir l'attention pour les mauvaises raisons une fois en campagne électorale. Donc, nous, on les surveille, les plumitifs, puis nous, on pose des questions sur les orientations politiques des gens qui nous approchent pour être candidate ou candidat. On fait tout ça. 

M. Lacroix (Louis) : Donc, c'est aux commettants, aux gens qui les élisent, ces gens-là, de décider s'ils en veulent ou pas?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, et l'organisation également peut mettre des orientations plus claires sur ce qu'on accepte et ce qu'on n'accepte pas. Mais là ce que les libéraux... puis, de ce que j'ai compris, Québec solidaire soutient ça, là, c'est qu'on ferait la liste des actes criminels qui fait qu'on est barrés à vie d'un paquet d'activités, et là c'est le politique qui se substitue au système de justice. Il y a un système de justice pour garantir d'être entendu puis d'avoir un procès équitable et ensuite de déterminer la gravité de la peine et les conditions de réintégration à la société. Si le politique se met à se substituer à la justice, bien là... Par exemple, prenons l'alcool au volant. Est-ce qu'on va dire : Quelqu'un qui a fait une infraction de cette nature-là devrait être empêché de certaines fonctions, comme de se présenter comme député?

M. Bérubé : La faillite.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La faillite…

Mme Côté (Claudie) : Mais il peut y avoir des incompatibilités. Par exemple, un professeur qui a été reconnu coupable d'agression envers les enfants ne peut plus enseigner. Est-ce que quelqu'un qui a été reconnu coupable de harcèlement au travail ou d'agression sexuelle au travail peut représenter des travailleurs? C'est ça, la question.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est parce que les travailleurs lui répondront avec un vote en toute connaissance de cause. Ce qui ne fonctionne pas ici, c'est que les travailleurs ont voté en n'ayant pas cette information fondamentale. Moi, je me doute de ce qui serait arrivé s'ils avaient eu l'information.

De la même manière que, si quelqu'un veut se présenter en politique avec des positions comme le fait que la terre est plate ou que la personne est climatosceptique, moi, je ne dirai jamais, comme l'ont fait d'autres partis d'opposition hier : On va vous empêcher, de toutes les manières, de vous présenter. Présentez-vous en disant que la terre est plate, puis on regardera c'est quoi, votre résultat électoral.

À un moment donné, il faut faire confiance à la démocratie puis au jugement des gens et non pas créer des listes interminables de ce qui n'est pas permis désormais, alors qu'on a un système de justice puis on a un système démocratique, un Parlement, pour s'assurer que ce soit les bonnes idées, les bons choix et les bons profils qui gagnent au final.

M. Bellerose (Patrick) : ...aux positions sur l'avortement?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pardon?

M. Bellerose (Patrick) : Ça s'applique aux positions sur l'avortement? On avait un débat, hier, sur la question.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien oui, nous autres, au Parti québécois, là, évidemment que nos candidatures sont en toute cohérence avec des positions fondamentales comme celle-là, de la même manière que vous ne trouverez pas de fédéraliste au Parti québécois. Les gens au Parti québécois pensent que les femmes ont un droit fondamental à prendre leurs propres décisions, puis c'est tellement fondamental que c'est certain qu'on n'aura pas de candidatures qui sont contre ce principe-là, de la même manière qu'on n'aura pas de climatosceptique, au Parti québécois, aux prochaines élections.

Mais est-ce qu'ensuite moi, je vais me rendre... en équipe, on va se rendre au salon bleu puis dire : Là, on va faire la liste de toutes les infractions puis de toutes les personnes qu'on veut barrer à vie de l'Assemblée nationale, puis on va les barrer de telle autre activité, puis on va les barrer de certains emplois? Là, écoutez, si on embarque là-dedans...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais vous devez quand même le faire, à l'interne, au parti.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, évidemment.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais vous dites : Bon, telle infraction, ça peut passer, telle autre, ça ne passe pas.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Exact.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous en avez une, liste, qui ressemble à celle-là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, puis il y a eu même des gens qui ont fait des infractions, puis on se pose la question. La personne nous a démontré qu'elle s'est réhabilitée, qu'elle devient un agent de paix, un agent de changement positif dans la société, on peut prendre la décision de prendre quand même cette candidature-là, en disant : Ça, c'est un bel exemple. Mais je ne veux pas qu'une loi de l'Assemblée nationale me fasse une liste de dix infractions criminelles qui empêchent de sélectionner quelqu'un. Nous, on a intérêt à présenter des candidatures qui sont en lien… parfaitement en respect avec nos orientations politiques, mais également parfaitement dans le respect de ce que les gens s'attendent d'un parti politique sérieux. Donc, évidemment qu'on fait ce travail-là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : …sur la gouverneure générale, je veux juste revenir, vous avez dit : Nos héros québécois sont nés ici. Est-ce qu'il faut être né ici pour être un héros québécois?

M. Bérubé : Pas nécessairement. Ils sont nés ici, ils habitent ici, ils ont fait leurs réalisations ici. Je pensais à Guy Lafleur, spontanément, vous avez compris ça. Mais les Québécois de toutes les périodes, qu'ils soient nés ici, qu'ils soient arrivés par l'immigration, sont nos véritables héros. Ils vivent avec nous, ils vivent nos réalités, ils vivent nos hivers, ils vivent nos victoires, ils vivent nos moments les plus difficiles. C'est vers eux qu'on se tourne. Spontanément, le peuple se tourne vers eux. On a eu une belle démonstration avec Guy Lafleur. Mais la gouverneure générale, c'est étranger à la démocratie québécoise. Je veux dire, ça nous est imposé. On est un peuple qui a été conquis par les armes.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Elle est née ici pourtant.

M. Bérubé : Elle est née ici. Mais je ne sais pas si vous lui reconnaissez une légitimité, moi pas. Je veux dire, je comprends que le gouvernement fédéral doit nommer quelqu'un.

M. Lacroix (Louis) : …mais ses ancêtres aussi étaient nés ici.

M. Bérubé : Bien sûr, mais ce n'est pas de ça qu'il est question, c'est ses fonctions. Elle représente la reine d'Angleterre, chef de l'Église anglicane, qui nous rappelle, à chaque fois, qu'on a été battus par la Conquête. Le Commonwealth, là, c'est un club qui rappelle les belles années de l'Empire britannique, puis nous, on va dire : Bien, bienvenue à l'Assemblée nationale, merci de nous rappeler ça. En passant, si ça vous intéresse, les plaines d'Abraham sont à côté, on pourrait aller faire un tour. Quand même.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Est-ce qu'il y a plus colonial, est-ce qu'il y a un symbole plus fort du colonialisme et de la domination coloniale que la représentante unilingue anglophone de la reine d'Angleterre qui vient ici, à l'Assemblée nationale? Puis là on a notre premier ministre soi-disant nationaliste, qui est, en fait, un fédéraliste accoté, qui sort le tapis rouge, les drapeaux, puis qui dit : Aïe! Un bel entretien en anglais, sur je ne sais pas quel sujet. Quel pouvoir, quelle légitimité a-t-elle? C'est quoi, cette histoire-là? Je trouve qu'il y a vraiment, à nouveau, dans le discours de la CAQ, beaucoup de malhonnêteté et d'hypocrisie sur ces questions-là, sur les questions de nationalisme. On dit une chose, puis après on fait toujours exactement l'inverse. Il n'y a pas pire, ce symbole de colonialisme et des méfaits du colonialisme sur le Québec, que cette personne.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : C'est une insulte, en fait, pour vous, la visite?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est inacceptable, puis il y a une raison pour laquelle nous, on n'acceptera jamais une invitation comme celle-là.

M. Bérubé : Puis…

Des voix :

M. Bérubé : Ça me touche beaucoup.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ça, ça nous…

M. Bérubé : Je vais rajouter un élément. Ça fait des années que je... Là, là… Le premier ministre aurait pu dire non, il dit non à plein de monde qui veulent le rencontrer. Il aurait pu dire : Non, je n'ai pas le temps. Puis ce n'est pas la première fois, là. Il a visité l'immense résidence du lieutenant-gouverneur, à un moment donné, là, c'est dans les photos Instagram, là, de la photographe en chef, là, du premier ministre, là, puis là ils ont eu un entretien, puis il y a eu du thé, puis tout ça. Mais pourquoi? Je veux dire... Puis je rappelle que la CAQ, en 2015, c'est dans son programme, ils ont abandonné ça aussi. Je veux dire, tu es sérieux ou pas, là. Puis les symboles, ici, dans cette noble institution, sont importants. Si tu accueilles la gouverneure générale, ça dit quelque chose, ça ne pose pas de...

Journaliste : ...les premiers ministres ont toujours dit non pour rencontrer la…

M. Bérubé : Je ne le sais pas, mais, lui, c'est non. Puis, moi, c'est non.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci. Puis l'autre affaire, là, c'est que…

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien oui, on a du fun. Est-ce qu'il y a un symbole plus fort de l'affaissement, est-ce qu'il y a un symbole plus fort de l'affaissement du respect pour nous-mêmes, là, que de faire des courbettes devant la représentante de la reine d'Angleterre? C'est quoi, cette histoire-là?

Je trouve qu'il y a une symbolique. Il y a toujours, dans la CAQ, une invitation au déclin, une invitation à ne plus se tenir debout. Le renoncement de la CAQ. Ça arrive souvent, ces symboles-là. La CAQ nous invite toujours à une forme de pessimisme, de défaitisme, en disant : Qu'est-ce tu veux? On a été conquis, la reine d'Angleterre est là, puis c'est elle, notre chef d'État.

La Modératrice : Une dernière en français.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que la gouverneure générale, à titre de membre des Premières Nations, aurait dû refuser le poste de représentante de la reine?

M. Bérubé : Entendons-nous bien, là, la personne est exceptionnelle par son parcours professionnel, par sa littérature, par... Ce n'est pas la personne, c'est la fonction, on est d'accord? Dans d'autres cas, on aurait pu dire la personne. Dans le cas de Julie Payette, là, ça causait problème. Mais, dans le cas de la gouverneure générale, c'est une personne exceptionnelle avec un parcours admirable. C'est la fonction.

Je veux dire, rendus là, je vous l'ai dit, c'est quoi, la prochaine étape? Tu sais, on va aller visiter les plaines d'Abraham, c'est là que ça s'est... Votre pouvoir, il vient de là, ça vous intéresse-tu? Oui? On y va. Mais, je veux dire, c'est inconcevable. Puis moi, je bous sur ces enjeux-là. Moi, là, je suis puissamment... Puis le prince Charles... Quelqu'un me dit... le prince Charles a été rencontré par qui?

Une voix : ...

M. Bérubé : Il a rencontré le prince Charles avec son épouse?

Des voix : À Glasgow.

M. Bérubé : Vous étiez là?

M. Lacroix (Louis) : Bien, je n'étais pas là physiquement, mais...

M. Bérubé : Mais pourquoi?

M. Lacroix (Louis) : ...j'étais à côté.

M. Bérubé : Aïe, ça a-tu rapporté... C'était-u pour rapporter un investissement au Québec?

Mme Senay (Cathy) : Le prince Charles a un français impeccable, en passant.

M. Bérubé : Mais on s'en contrefout.

La Modératrice : Une dernière en français, s'il vous plaît.

M. Bérubé : Pour ne pas dire d'autre chose.

Mme Plante (Caroline) : Bien, justement, M. Bérubé, si Monsieur Legault lui avait parlé, disons, uniquement en français...

M. Bérubé : Ça n'a rien à voir. «Go home.»

Mme Plante (Caroline) : ...est-ce que ça aurait rendu la chose plus acceptable?

M. Bérubé : C'est la monarchie britannique… aucun sens. D'ailleurs, là, le ministre Jolin-Barrette parlait de mettre fin au serment, là, il a l'opportunité. Le Pr Taillon lui a dit qu'à la prochaine législature le serment… on est capables d'enlever le serment à la reine. Très bien. Après, ils vont rénover le salon bleu. Saviez-vous ça, qu'ils vont vous le présenter bientôt, là, la nouvelle maquette du salon bleu? Bien, on va retirer un par un tous les symboles de l'Église anglicane. On est laïcs ou on ne l'est pas. Ça, c'est une autre étape. Puis après ça, bien, on créera une véritable république.

M. Robitaille (Antoine) : Donc, vous êtes favorable au déboulonnement de statues un peu, là, vous, là?

M. Bérubé : Bon, on l'a fait avec la croix catholique puis on ne le ferait pas avec l'Église anglicane? Non. C'est dit.

La Modératrice : On va y aller en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : I just would like to understand the gain that you make when you say : I don't agree to meet with you, and you say that to the Governor General. What's the gain of it? What's the gain you would make?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's not necessarily a gain, it's just a principle. It's just a fundamental principal that we shouldn't consent to a regime that is colonial and oppressive to Quebeckers for centuries now, and that we have a right to self-determination, and that, one day, this right will become concrete through a country named Québec.

Mme Senay (Cathy) : So, the PQ refused yesterday to meet Mary Simon?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oh yes! Sure, sure, we did.

Mme Senay (Cathy) : OK. And you are angry at the fact that Premier Legault met her?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's a shame. It's a shame, because it's a very strong symbol that this federalist Government is giving credibility to that institution that has no place, no space in Québec, and it is also a symbol of how «défaitisme», «pessimisme», how… The English word would be…

Des voix :

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pessimism? It's a clear case of pessimism, of acknowledgment that Québec lost and is stuck forever in a regime that is not democratic, that doesn't allow Quebeckers to decide for themselves, doesn't allow Quebeckers to exist internationally, doesn't allow Quebeckers to go, for once in their history, to go beyond that regime from England that has been problematic, a colonial regime that has been oppressive to Québec for centuries.

Mme Henriquez (Gloria) : In an independent republic of Québec, say, led by PQ, free of colonialism, would the indigenous people… would they have the right to self-determination too?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, of course, it's the only way to get there. So, you have a regime that is from the colonial era, and that translates today into the Indian Act. No matter how many times you'll see Justin Trudeau cry or dress up or do whatever, it will never change. That legal structure is based on colonialism, and they will not change it.

The only way that we can start negotiating from one nation to another equal nation is to break that legal order by saying : Québec is independent, and, if you are a nation on the territory of Québec, we are recognizing you, from day one, as a nation, and, as equal nations, we are very interested in negotiating a deal that is respectful, sustainable. And we will bring the United Nations as a facilitator to make sure that this negotiation translates into results, that are very needed for centuries now.

If we stay in Canada, we have the guarantee that that will never change. The injustice for the First Nations and the ridiculousness of what we've seen yesterday, all this will stay forever. And that's what François Legault is saying : I'm consenting to that, I don't want any change, I'm just like the Liberals, I'm comfortable in a defeat, I'm comfortable in injustice, I'm comfortable in very negative memories for Quebeckers. It's unacceptable.

La Modératrice : En terminant.

Mme Henriquez (Gloria) : In the issue of lack of transparency, what's going on here? How do you see this Government in terms of lack of transparency? 

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, we are before the continuity of the Liberals of Jean Charest and of Philippe Couillard, it's the same approach, and unfortunately we cannot have answers on very fundamental things, such as billions of contracts without any details that we're given, without any mechanism to prevent corruption, such as what were the decision of the crisis cell, and the most important to us : Why did we have so many people dying in unhuman circumstances? Why can't we get a public inquiry on that topic?

So, it tells us that we're dealing with a government that is highly problematic, and that's why we say : Now, we acknowledge that we'll not get any collaboration from that Government, and we have the undertaking, during the first 100 days, a government of the Parti québécois will trigger... duly organize the public inquiry on those topics so that we get the information, because journalists will not get it. There's a lack of transparency and honesty. Thank you.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 20)

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