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Point de presse de Mme Claire Samson, députée d’Iberville

Version finale

Le jeudi 9 juin 2022, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures)

Mme Samson : Bonjour, bonjour, messieurs. Alors, dernière journée, dernière rencontre avec vous pour moi. Maganez-moi pas, c'est ma dernière journée, j'aimerais ça partir avec un bon souvenir de vous autres, là.

Une voix : On va maganer le gars.

Mme Samson : Ah!

M. Duhaime (Éric) : Je suis capable d'en prendre.

Mme Samson : Prenez-vous-en à lui. Alors, dernière session pour moi, et je devais vous avouer franchement, ça a été celle que j'ai appréciée le plus, probablement parce que je l'ai faite avec le gars à côté, là. Puis on s'est parlé à tous les jours, on a beaucoup échangé. Parce que ce n'est pas facile d'être toute seule au salon bleu puis dans les bureaux, à l'Assemblée nationale, avec des moyens assez limités de suivre tout ce qui se passe. Ce n'est pas évident, il faut faire des choix. Bien, ça a été une session très intéressante pour moi. J'ai beaucoup appris et je suis bien contente. Je ne m'en vais pas triste parce que j'entrevois l'avenir avec beaucoup d'optimisme. J'ai beaucoup de projets, j'ai beaucoup de choses à faire. Alors, on va s'amuser.

J'ai voulu remercier, je viens de le faire, certainement, les citoyens d'Iberville, qui m'ont fait confiance à deux reprises, les maires et les élus des municipalités, il y en a quand même 16 dans le comté. Alors, je pense qu'on a tout fait pour bien les servir. Ma déception, bien sûr, c'est Saint-Georges-de-Clarenceville, à qui je n'ai pas réussi à livrer un système d'aqueduc et d'égouts avant la fin de mon mandat. Mais je leur ai offert et je leur offre d'être leur lobbyiste gratuitement à la prochaine session pour faire ce qu'il faut pour faire entendre les besoins de cette population-là. C'est impensable qu'en 2022, bientôt 2023, une municipalité, là, pas à huit heures de route de Montréal, là, à 1 h 15 min de Montréal, n'ait pas les services essentiels, de nos jours, là, puis que les enfants à l'école ne puissent pas faire d'arts plastiques parce qu'ils ne peuvent pas se laver les mains, puis que le producteur laitier doive faire venir une citerne d'eau des pompiers à tous les jours pour abreuver ses 200 vaches. Ça n'a pas de bon sens. C'est à côté du lac Champlain, là. Alors, je vais continuer. Ça, ça va être une partie de mes activités dans l'avenir.

Maintenant, je sais qu'Éric a des choses aussi, parce que c'est notre bilan de session.

M. Duhaime (Éric) : Bien, d'abord, Claire, je veux évidemment te remercier, hein, parce que vous savez qu'il y a un peu moins d'un an, ça va faire un an la semaine prochaine, on a fait notre première conférence de presse ici pour annoncer que tu te joignais à moi puis au Parti conservateur du Québec. En un an, il s'en est passé beaucoup, de choses, ça a beaucoup progressé, et si, aujourd'hui, le Parti conservateur du Québec est à l'aube de faire une percée à l'Assemblée nationale le 3 octobre prochain, bien, c'est grâce à Claire Samson. Sans Claire, le Parti conservateur ne serait pas là. Et on va peut-être assister à un moment historique, le 3 octobre, parce que c'est rare, dans l'histoire politique du Québec, qu'un parti, en un an, connaît une propulsion comme on a eue et réussit à se retrouver à l'Assemblée nationale. Et ça, c'est grâce à Claire Samson.

Puis Claire Samson, elle s'est levée aussi à un moment où le Québec en avait grandement besoin sur le plan démocratique. Je vous rappelle que l'Assemblée nationale a été, pendant plusieurs mois, voire même plus d'un an, unanime sur des questions qui divisaient énormément le Québec. Et s'il n'y avait pas eu la voix de Claire Samson, bien, cet unanimisme-là aurait été une déconnexion démocratique épouvantable, et je pense qu'elle a servi, oui, les intérêts du Parti conservateur, mais elle a d'abord et avant tout servi les intérêts de la démocratie au Québec. Puis, Claire, je pense que tous les conservateurs puis plusieurs Québécois se joignent à moi aujourd'hui pour te rendre un hommage puis te remercier énormément de ce que tu as fait.

Je vais essayer de faire le bilan, même si je suis un peu ému, parce qu'évidemment une députée seule ne peut pas tout faire, surtout qu'on avait des moyens très limités. Puis on n'a évidemment pas les budgets des autres partis mais je pense que Claire s'en est très bien sortie, notamment sur le projet de loi n° 28, hein? Vous savez qu'elle avait présenté un projet de loi, le projet de loi n° 898, pour mettre fin à l'état d'urgence sanitaire depuis déjà plusieurs mois au Québec, un projet de loi qui n'a malheureusement jamais été appelé par le gouvernement.

Et la session qui s'achève, moi, quand je regarde ça, là, on peut rentrer dans le détail de chacun des projets de loi ou chacune des choses qui ont été faites, mais, de façon générale, si on prend un pas de recul, on sait que, maintenant, avec des élections à date fixe, ça change un peu la donne. La dernière session parlementaire se trouve à être une espèce de précampagne électorale, et on l'a bien vu, au cours des dernières semaines, des derniers mois de la part de la CAQ.

J'appellerais ça l'opération de la grande diversion, ce qui s'est passé au Québec ces derniers mois. On a tenté de nous faire oublier qu'on a été les plus confinés. On a tenté de nous faire oublier les couvre-feux qu'on nous a imposés arbitrairement, sans science. On a tenté de nous faire oublier qu'on a eu les pires mesures sanitaires du continent, avec le bilan, en termes de morts, qui est le pire de toutes les provinces au Canada.

On a aussi tenté de nous faire oublier l'état lamentable du système de santé, qui est encore pire aujourd'hui qu'au moment où la CAQ est arrivée au pouvoir. Et, pour faire ça, bien, ils ont tenté de... Puis on a tenté évidemment... Présentement, là, les nouveaux enjeux, c'est l'inflation qui nous guette, c'est la crise du logement puis c'est le prix de l'essence. Et tout ça, le gouvernement a pensé qu'en nous envoyant un chèque de 500 $, on réglerait tout ça puis on passerait à autre chose. Puis la grande diversion, bien, ça a été un projet de loi sur la langue pour tenter de diviser francophones et anglophones. Ça a été des déclarations sur l'immigration et même sur les immigrants, que ce n'était pas toujours chic, puis les chicanes avec Ottawa aussi, qu'on a alimentées par la bande avec ce débat-là. Pour moi, c'est ça, c'est ce que je retiens de la dernière session.

C'est une session où le gouvernement… puis j'espère que ce n'est pas ce que le gouvernement prévoit pour la campagne électorale, parce que la campagne va être longue, parce que moi, quand je fais le tour des régions du Québec, je peux vous dire une chose, les gens me parlent du prix de l'essence, ils me parlent de leurs problèmes, de leur appauvrissement relatif, de voir ce qui s'en vient aussi avec l'inflation, où ils ne peuvent plus suivre. Et si, par rapport à ça, le gouvernement, comme seule réponse qu'il a, c'est de leur donner un chèque de 500 $ et de leur dire qu'il faut parler d'immigration et de langue, je pense que M. Legault va trouver les Québécois sur son chemin, le 3 octobre prochain. Sur ce, ça va me faire plaisir de prendre vos questions.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour.

M. Duhaime (Éric) : Bonjour.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que le gouvernement Legault est un gouvernement téflon?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, c'est normal qu'en période de crise les Québécois se solidarisent puis se serrent les coudes. Je pense que ça, c'est tout à fait normal. On l'avait déjà vécu à d'autres époques, hein, je vous rappellerai la crise du verglas, lorsque M. Bouchard était premier ministre, puis comment les Québécois, quand ils sont arrivés aux urnes, le Parti québécois s'est retrouvé avec moins de votes que l'opposition. Ça fait que c'est... ils peuvent être téflon pendant une crise, mais, quand arrive le moment du jugement, c'est-à-dire le jour des élections, les résultats peuvent être bien surprenants et décevants pour le gouvernement.

Mme Plante (Caroline) : Les projections sont quand même... leur donnent quand même beaucoup de sièges.

M. Duhaime (Éric) : En politique, ce qui est important, souvent, ce n'est pas les chiffres, hein, il faut regarder les tendances, vers où on va aller. Est-ce que vous croyez vraiment que la CAQ peut encore monter? C'est ça, la question qu'il faut se poser. Moi, je ne le crois pas. Je crois qu'il y a encore... nous, on a encore un potentiel de croissance. De tous les partis d'opposition, on est certainement celui qui a le plus grand potentiel de croissance, parce qu'il y a encore beaucoup de Québécois qui ne nous connaissent pas ou peu. Et on a l'intention, justement, à partir de maintenant, parce que les travaux se terminent demain, à partir de maintenant, on va se battre à armes égales parce que, là, il n'y aura plus... ils ne pourront pas faire leurs échanges puis leurs trucs ici, à l'intérieur des murs de l'Assemblée nationale. Ça va se passer sur le terrain, dans les 125 circonscriptions du Québec.

M. Laforest (Alain) : Là, les gens vont partir en vacances, là.

M. Duhaime (Éric) : Oui.

M. Laforest (Alain) : À partir de demain, tout le monde va décrocher, là, va s'en aller chez eux jusqu'à la fin août, jusqu'au déclenchement de la campagne électorale. Est-ce que votre crainte, c'est de ne pas être capable de maintenir le 10 % à l'échelle du Québec? Parce que si vous n'avez pas le 10 % à l'échelle du Québec lors du grand rendez-vous, vous ne serez pas là, M. Duhaime, là.

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, d'abord...

M. Laforest (Alain) : Avez-vous peur de ça?

M. Duhaime (Éric) : Non, je n'ai pas peur du tout. Au contraire, on a... Vous savez que les sondages nous disent même qu'on est ceux qui ont le vote le plus solide. On est le parti qui compte le plus grand nombre de membres au Québec.

M. Laforest (Alain) : ...du 10 %, ça vous prend 10 % pour participer au débat. Pensez-vous vous conserver le 10 % pour aller au débat?

M. Duhaime (Éric) : D'abord, pour les débats, il faudrait juste préciser une chose, là, pour Radio-Canada, il n'y a pas de pourcentage. L'invitation au débat des chefs de radio... de la société d'État est inconditionnelle. Le seul débat qui est conditionnel, c'est le face-à-face à TVA. Mais le débat...

M. Laforest (Alain) : ...de 10 %. Avez-vous peur de ne pas avoir 10 %?

M. Duhaime (Éric) : Ce que je vous dis, aussi, c'est que le dernier sondage Léger indique que, de tous les partis, là, ceux qui ont le pourcentage... il y a 77 % des conservateurs qui n'ont pas l'intention... qui disent qu'ils ne changeront certainement pas d'avis d'ici le 3 octobre. De loin, on est ceux qui ont le pourcentage, là, le vote le plus solide. Si vous regardez Québec solidaire, les libéraux, c'est 50 %, le Parti québécois, c'est 33 %. Donc, je n'ai aucune crainte à ce niveau-là, M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : ...parle pas du vote conservateur, on parle du 10 % à l'échelle du Québec. Ça vous prend 10 %. Allez-vous avoir 10 %?

M. Duhaime (Éric) : On est à 14 %, selon le sondage de votre média, M. Laforest, présentement. De ce nombre-à, on a le vote le plus solide de tous les partis politiques. Donc, est-ce que je suis confiant? Je suis très confiant.

M. Béland (Gabriel) : Est-ce que, comme on dit en anglais, votre parti est un «one-trick pony»? Est-ce que, si on ne parle plus de COVID cet été, vous allez réussir à rester pertinent dans la sphère publique?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, vous savez qu'à 18 heures on va être devant l'Assemblée nationale réunis avec des militants conservateurs pour manifester contre le tramway à Québec. Vous savez que les quatre partis ici, à l'Assemblée nationale, sont favorables à ce projet de tramway là, alors que la population est contre. Puis là ça varie, les chiffres, là, entre 38 % et 44 %, dépendamment qui vous croyez dans les sondages. Mais il y a une forte majorité, quand même, qui est contre ce projet-là. C'est un exemple.

Je peux vous parler du prix de l'essence. On est le seul parti politique, présentement, qui propose ce que réclame la majorité des Québécois aussi, c'est-à-dire une réduction des taxes sur l'essence. Il va y avoir un paquet d'enjeux. On est les seuls également, au niveau du système de santé, qui proposons d'additionner la contribution du secteur privé, de décentraliser véritablement le système de santé, au Québec. On est les seuls aussi qui proposons d'exploiter les ressources naturelles, au Québec, notamment les hydrocarbures. On est le seul parti qui veut donner davantage de liberté de choix aux parents. Puis je pourrais continuer la liste. On va l'égrener en campagne électorale, mais je pense qu'on a une très grande pertinence parce que, sur plusieurs enjeux fondamentaux, le Parti conservateur est bien seul, puis les quatre autres sont tous pareils.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le premier ministre et chef de la Coalition avenir Québec a promis une nouvelle aide financière par le biais d'un chèque, en novembre ou en décembre prochain. Est-ce qu'il devrait envoyer ce chèque-là plus tôt, avant même le scrutin?

M. Duhaime (Éric) : La question, c'est de savoir : Est-ce qu'il devrait l'envoyer avant les élections ou est-ce qu'il devrait le comptabiliser comme ses dépenses électorales? Ça, c'est une bonne question. C'est sûr que moi, je ne crois pas que les Québécois sont à vendre et je ne pense pas qu'ils vont mordre à l'hameçon. Puis, si vous regardez ce qui est en train de monter, au rythme où ça monte, 500 $, les familles québécoises ne pourront pas toffer toute l'année. Puis on sait parfaitement qu'il n'y en aura plus d'autres après les élections, là, on sait parfaitement qu'ils vont le donner parce qu'ils vont le promettre en campagne électorale, mais l'année prochaine, ça ne sera pas récurrent. Nous, ce qu'on propose aux Québécois, c'est, justement, des baisses de taxes, des baisses d'impôt qui soient récurrentes pour s'assurer qu'ils puissent faire face à l'augmentation des prix puis à l'inflation, puis que ce soit le gouvernement qui se serre la ceinture plutôt que les familles québécoises qui se serrent la ceinture.

M. Bélair-Cirino (Marco) :  Donc, la réponse, c'est : est-ce qu'il devrait envoyer une aide financière avant le scrutin...

M. Duhaime (Éric) : Moi, je ne pense pas que la façon d'aider les Québécois, c'est d'envoyer des chèques. Moi, je pense que c'est de réduire les taxes, c'est de réduire les impôts, puis de laisser l'argent dans les poches des contribuables.

M. Côté (Gabriel) : Vous dites que vous avez une base solide, que vous avez un parti qui a beaucoup de membres, mais moi, j'entends qu'il y a de la distension au sein de votre parti à cause de votre positionnement sur la loi n° 96. Est-ce que vous craignez que le parti éclate avant même les élections, là, avant même...

M. Duhaime (Éric) : Bien, là, vous me l'apprenez, là, je ne sais pas de quelle distension vous parlez.

M. Côté (Gabriel) : Non, bien, on m'a signalé... des membres de votre parti m'ont signalé qu'ils allaient quitter le bateau parce qu'ils étaient insatisfaits de la position que vous avez prise sur la loi n° 96. Mme Samson se serait abstenue à contrecoeur de voter.

M. Duhaime (Éric) : Moi, ce que je vous dis, c'est que la loi n° 96, on a été le premier parti, dès le premier jour, qui s'est opposé à ce projet de loi là. Puis ce n'était même pas une question de linguistique, hein? Vous vous rappelez qu'on s'est opposés parce qu'il veut se soustraire à 38 articles de la Charte des droits et libertés. On a pris exactement la même position que la Ligue des droits et libertés. On vient de vivre deux ans où les droits et libertés des Québécois ont été brimés. On est le parti qui a défendu les droits et libertés des Québécois puis la démocratie québécoise, puis on va continuer à le faire.

M. Duval (Alexandre) : M. Duhaime, si vous ne parvenez pas à vous faire élire, vous aurez besoin d'un député à l'Assemblée nationale pour pouvoir continuer à vous présenter ici au «hot room», devant les journalistes. Quels sont les comtés qui sont les plus susceptibles de virer avec votre couleur aux prochaines élections?

M. Duhaime (Éric) : C'est une bonne question, mais la réponse, elle n'est pas évidente parce que même les sondeurs ne savent pas trop comment répartir nos votes, parce qu'on n'a pas d'antécédents. Tu sais, les autres partis, évidemment, c'est beaucoup plus facile de faire des projections, même quand ils font des... ils prennent des sondages nationaux puis ils les répartissent par circonscriptions, ils ont beaucoup de difficulté à savoir exactement où se trouve le vote conservateur. Nous, on a peut-être un peu une meilleure idée parce qu'on voit l'argent qui rentre, de quel comté elle vient, on voit les membres, d'où ils sont, on voit les organisations et tout ça. Mais, même à ça, c'est quand même un exercice qui est laborieux parce que... il est hasardeux...

M. Duval (Alexandre) : J'imagine que vous allez en cibler quelques-unes où vous allez mettre vos efforts?

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, je pense que la façon dont fonctionne aussi le système politique au Québec maintenant, à cause de la façon dont on finance les partis politiques, il faut comprendre que chaque vote est important, hein? Ce n'est plus comme avant, où il faut concentrer tout dans quelques circonscriptions. Chaque vote rapporte énormément. Juste pour vous donner une idée de grandeur, la CAQ reçoit plus de 4 millions de dollars annuellement parce que, justement, ils ont eu des votes un peu partout. Et donc pour l'avenir à long terme du parti, ce qui est important, c'est d'avoir le maximum de votes, peu importe où ils se trouvent sur le territoire, là.

M. Duval (Alexandre) : Mais pour votre voix à vous, c'est quand même important...

M. Duhaime (Éric) : Bien, moi, c'est dans Chauveau. Je peux vous dire tout de suite que le premier comté qu'il faut gagner, c'est Chauveau.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais vous n'allez pas faire une campagne comme l'ex-chef du Parti vert, Annamie Paul, qui faisait campagne uniquement dans sa circonscription?

M. Duhaime (Éric) : Non, on a loué l'autobus, puis l'autobus va faire le tour des... bien, peut-être pas des 125, mais on va faire le tour du Québec, là, et on va se promener aux quatre coins de Québec.

M. Laforest (Alain) : Ça va être quoi, le slogan?

M. Duhaime (Éric) : Alors, ça, ce n'est pas encore... on n'a pas encore décidé.

M. Laforest (Alain) : Non, non, vous le savez, là.

M. Duhaime (Éric) : Non, non, on ne le sait pas.

M. Laforest (Alain) : Non, votre slogan…

M. Duhaime (Éric) : Non, on n'a pas encore déterminé le slogan.

M. Laforest (Alain) : Beauce-Nord, c'est bon pour vous aussi, ça?

M. Duhaime (Éric) : Je vais prendre votre suggestion en note.

M. Laforest (Alain) : Non, mais je vous parle, Beauce-Nord, c'est bon pour vous, là?

M. Duhaime (Éric) : Bien, Beauce-Nord, c'est bon. La Beauce, effectivement, il y a quelque chose qui se passe. D'ailleurs, on fait un rassemblement. C'est notre premier grand rassemblement dans la Beauce, il va avoir lieu dimanche après-midi, avec notre candidat, le maire de Saint-Lambert-de-Lauzon, Olivier Dumais.

M. Laforest (Alain) : Maxime Bernier va-tu faire campagne…

M. Duhaime (Éric) : Vous savez qu'au niveau provincial-fédéral, je n'ai pas pris position dans la course à la chefferie du Parti conservateur. Je n'ai pas appuyé un parti officiellement, même si moi, personnellement, tout le monde sait que je suis membre du Parti conservateur du Canada. Mais je laisse le choix à chacune et à chacun. On est sur la scène québécoise puis on va continuer à l'être.

M. Laforest (Alain) : Si Maxime veut vous aider...

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, il n'y a pas de... comme je vous dis, il n'y a pas de connexion entre aucune organisation fédérale. On est un parti autonome qui est autonomiste puis on va continuer à défendre cette autonomie. Il n'y aura pas d'ingérence des partis fédéraux.

M. Laforest (Alain) :

M. Duhaime (Éric) : Non plus.

M. Duval (Alexandre) : Vous avez travaillé avec M. Drainville pas mal…

Mme Plante (Caroline) : ...vous parlez souvent de votre...

M. Duhaime (Éric) : 59000 membres.

M. Laforest (Alain) : Vous êtes rendus à 59000.

M. Duhaime (Éric) : Oui.

M. Duval (Alexandre) : Vous avez travaillé avec M. Drainville pas mal, M. Duhaime, vous en pensez quoi, de sa conversion?

M. Duhaime (Éric) : Bien, d'abord, M. Drainville, c'est quelqu'un que j'aime beaucoup. Je l'ai beaucoup apprécié. J'ai travaillé avec lui, effectivement, au FM93, on a co-animé ensemble une émission le midi. Moi, personnellement, c'est sûr que je l'ai toujours connu comme un souverainiste très, très, très convaincu. Je trouve ça bizarre aujourd'hui qu'il n'ose plus se prononcer sur ces enjeux-là. Je ne sais pas pourquoi le manque de transparence. Même, hier, il ne voulait même pas dire pour qui il avait voté lors de la dernière élection, c'est difficile à comprendre. Puis c'est comme ça malheureusement pour plusieurs personnes à la CAQ, hein?

On a l'impression qu'il faut tous que ce soit des béni-oui-oui, que personne n'a le droit de penser par lui même. On l'a vu avec la candidate qui est devenue députée dans Marie-Victorin aussi, qui avait eu des propos sur le système de santé, qui n'osait plus les répéter une fois qu'elle était candidate de la CAQ. On vient de le voir aussi avec Caroline St-Hilaire sur le troisième lien, qui a tenu des propos très durs contre le troisième lien et qui, soudainement, lorsqu'elle devient candidate de la CAQ, elle se métamorphose et elle devient une grande partisane du troisième lien. Donc, il y a beaucoup de... C'est très difficile à comprendre pourquoi ces gens-là font toutes ces contorsions-là. Moi, je pense que c'est...

Tu sais, en politique, là, c'est normal qu'on ne pense pas tous pareil, là. Si tout le monde pensait pareil, on serait tous des imbéciles, là. Je veux dire, on a tous un vécu, on a tous un bagage, on a tous une contribution à apporter, puis la diversité, pour moi, elle est bienvenue. Il faut s'entendre sur les fondamentaux, ça, c'est clair. Il faut qu'il y ait quelque chose qui nous rassemble, qui nous unisse. Mais de voir que, tu sais, la... Ils s'appellent Coalition avenir Québec. Voulez-vous bien me dire qu'est-ce qu'il y a comme coalition si tout le monde pense comme Legault? C'est une coalition de quoi? C'est une coalition de gens qui courent après des limousines ou qui veulent des jobs?

M. Laforest (Alain) :

M. Duhaime (Éric) : Pardon?

M. Laforest (Alain) : Il n'y a pas de fédéralistes, là, juste des souverainistes?

M. Duhaime (Éric) : Où ça?

M. Laforest (Alain) : Bien, à la CAQ. Vous dites : Tout le monde pense pareil.

M. Duhaime (Éric) : Bien non, mais je dis que c'est... Ils disent que c'est une... Bien, c'est parce que personne ne peut le dire, maintenant. Donc, s'ils sont incapables d'affirmer leurs couleurs, tout le monde est pareil, on ne parle plus d'une coalition, là, on parle d'un bloc puis on parle de François Legault 125 fois, là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que votre présence, Mme Samson, et, par ricochet, la vôtre, M. Duhaime, a apaisé le climat social et politique au Québec? Dans la mesure où, bon, il y a eu plusieurs manifestations avant que Mme Samson joigne vos rangs, notamment contre l'état d'urgence sanitaire, les mesures sanitaires, mais c'était surtout dans la rue. Est-ce que la présence du Parti conservateur à l'Assemblée nationale a réussi, peut-être, à apaiser, c'est ça, la tension provenant de la rue au profit, là, de débats qui pouvaient se tenir ici, dans l'enceinte parlementaire?

M. Duhaime (Éric) : Je l'avais dit, d'ailleurs, à la première conférence de presse, et je pense que vous étiez là, il y a un an ou presque, avec Claire. Notre objectif, c'était justement de prendre toute cette grogne qui était à l'extérieur du Parlement puis de la faire entrer dans les murs du Parlement. Puis c'est encore ça, notre objectif pour le 3 octobre prochain. Je pense qu'une démocratie qui est saine, c'est une démocratie qui représente les opinions de la population. Ce qui n'est pas sain, c'est quand il y a un unanimisme au Parlement puis qu'il est déconnecté d'une grande partie, un grand pourcentage de gens, de Québécois. Et c'est vrai sur ça, c'est vrai sur le tramway, hein? Aujourd'hui, on va manifester, là, on est le seul parti politique qui s'oppose au tramway, même si la majorité de la population à Québec est contre le tramway. La démocratie, c'est ça, c'est représenter aussi les gens et c'est ce que le Parti conservateur fait.

Puis je suis content que vous souligniez ça parce que, je le dis souvent, c'est... la contribution à la démocratie, c'est d'abord et avant tout, là... ce n'est pas de... Moi, je ne suis pas là pour devenir premier ministre ou pour avoir une job, là. Mon objectif ultime, je vais peut-être l'atteindre, là, mais mon objectif ultime, c'est de changer les choses puis c'est de faire avancer des idées. Et présentement, quand je vois des gens qui font des virages à 180 sur le plan idéologique, je me questionne beaucoup parce que j'ai comme l'impression que c'est plus la limousine, les sondages puis les jobs qui les attirent plutôt que les idées puis de changer profondément les choses au Québec.

M. Béland (Gabriel) : Petite question sur ce sujet-là, du tramway. Vous aviez dit, il y a une dizaine de jours, que... ou la semaine dernière, bref, que vous vouliez la gratuité à Québec?

M. Duhaime (Éric) : Oui.

M. Béland (Gabriel) : O.K. Et que vous alliez, donc, prendre l'argent qui était pour le tramway pour payer la gratuité. Ceci dit, dans cet argent-là, cette enveloppe-là, il y a 1,2 milliard du fédéral, qui va devenir, probablement, 1,5, on verra en bout de ligne, là, qui vient d'un programme d'infrastructures. Le fédéral ne voudra jamais donner ça pour la gratuité. Vous allez cracher sur cet argent-là?

M. Duhaime (Éric) : Vous avez raison de le souligner. D'ailleurs, il y a toutes sortes de modélisations qu'on pourrait faire au niveau du financement de la gratuité, puis il y a aussi des négociations, évidemment, qui vont s'entreprendre avec le gouvernement fédéral. D'ailleurs, les négociations ne sont même pas encore terminées au moment où on se parle. Donc, pour nous, c'est évident qu'on va devoir s'asseoir avec le gouvernement fédéral puis on va devoir négocier une enveloppe pour s'assurer d'avoir la gratuité des transports en commun à Québec.

M. Béland (Gabriel) : Est-ce que vous seriez prêt à laisser partir cette enveloppe-là si jamais vous n'arrivez pas à une entente?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, juste pour vous donner un ordre de grandeur, là, le tramway, c'est plus de 4 milliards. Pour financer l'ensemble de la gratuité du transport collectif dans la région de Québec, dans la grande région de Québec, incluant la Rive-Sud, on parle d'à peu près 75 millions annuellement. C'est 1,6 %, 1,7 % de l'enveloppe totale. Donc, on n'est pas dans le même ordre de grandeur.

Et il n'y a rien qui nous dit... On va le voir, on va le mesurer, c'est un vrai sondage, ça. Est-ce que les gens, oui ou non, à Québec, il y a un appétit pour prendre le transport en commun? Et, s'il y en a un, après ça, on prendra... on verra si un autre projet peut voir le jour. Mais, à moyen terme, à court terme, on ne peut pas s'engager puis mettre 4 milliards dans un projet qui risque d'être une cicatrice dans la ville de Québec puis qui risque de se ramasser avec des wagons vides. Parce que, malgré tout ce qu'on peut dire puis les études d'achalandage qu'on vous présente, un peu bidon, là, la réalité, c'est que, depuis deux ans et demi... puis c'est sûr que ça s'explique en raison de la crise, là, mais il y a 30 % moins d'usagers, puis ils ne sont toujours pas revenus dans les autobus à Québec, là.

Donc, on ne peut pas construire un projet pour augmenter l'offre alors que la clientèle diminue, puis on ne sait pas le pourcentage de gens qui vont continuer à faire du télétravail. Présentement, là, il n'y a personne qui peut le prédire, là. Il risque d'arriver un paquet d'inconnues vers l'avenir, et c'est pour ça que ça serait irresponsable d'embarquer dans le projet du tramway.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mme Samson, vous avez dit qu'on se sent seul lorsqu'on est député indépendant... Vous pouvez vous placer, peut-être, derrière le micro.

Mme Samson : Oui, bien sûr.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que les autres députés vous regardaient de haut depuis que vous avez joint les rangs du Parti conservateur?

Mme Samson : Bien, je l'ai dit un peu à la blague...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous étiez vue un peu comme radioactive?

Mme Samson : Non, je l'ai dit à la blague un peu l'autre jour à nos membres. À chaque fois qu'Éric annonce des candidats dans des comtés puis que je rentre au salon bleu, il y en a toujours qui me regardent comme en voulant dire : Regarde, là, c'est ta faute, ça, tu sais, là. Alors, je ne me suis pas fait d'amis, c'est bien évident. Mais non, mais c'est sûr que ce qui est le… Moi, quand je suis arrivée ici, là, je n'avais jamais fait de politique avant dans ma vie. Donc, il y avait quand même du personnel autour des députés qui nous disaient : Ne parle pas aux journalistes, c'est des méchants, puis voici les lignes du jour, puis tati, puis tata.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais M. Duhaime, ce n'est pas comme ça?

Mme Samson : Bien, je lui parle à tous les jours.

Journaliste : Il ne vous donne pas de ligne?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis il ne vous dit pas que les journalistes sont des méchants?

Mme Samson : Non, il ne m'a jamais dit ça.

M. Duhaime (Éric) : Puis je les adore.

Mme Samson : Et je n'ai jamais pensé que les journalistes, c'étaient des méchants. Des journalistes, j'en ai rencontré toute ma vie, j'en ai engagé, j'en ai congédié, ce n'est pas… je n'ai jamais eu peur des journalistes. Et si j'ai déjà dit à quelqu'un : Je ne le sais pas, c'est parce que je ne le savais pas, sinon, je réponds. Donc… mais ça a été difficile dans ce sens-là, de ne pas... Écoutez, là, j'avais un bureau, une chaise, je n'avais pas de photocopieuse, donc il a fallu...

Journaliste : Vous n'allez pas vous ennuyer de ça?

Mme Samson : Non, pas du tout. Moi, je ne suis pas ennuyeuse dans la vie, je ne m'ennuierai pas.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous avez remercié un certain nombre de personnes, mais personne… bien, en fait, vous n'avez pas souligné le premier ministre du Québec, François Legault. C'est quand même avec lui que vous aviez amorcé vos débuts en politique.

Mme Samson : Oui, mais là vous allez me dire... je le remercierais pour quoi, là, lui, là?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bien, je ne sais pas… ou des gens à la Coalition avenir Québec, avec qui vous avez peut-être gardé des liens.

Mme Samson : Peut-être. Peut-être. Certainement qu'il y a des gens que j'ai appréciés, que j'ai connus, que j'ai appréciés et que j'apprécie encore. À titre d'exemple, je vais vous donner Sylvie D'Amours, que je trouve qui est une femme exceptionnelle. Je l'aime beaucoup. Il y en a d'autres.

M. Duhaime (Éric) : Tu as remercié ton adjointe, tantôt, qui travaille pour la CAQ aussi.

Mme Samson : Oui, j'ai mentionné Natasha, qui est rendue au cabinet du leader du gouvernement. Oui, je n'ai pas eu... C'est… pour moi, là, bien, mon passage à la CAQ, ce n'est pas une mauvaise expérience, c'est une expérience. Et puis...

M. Laforest (Alain) : Puis votre relation avec M. Legault?

Mme Samson : Bien, je ne lui ai pas reparlé puis je ne pense pas... Je ne reviens plus, là, alors je n'irai certainement pas à ses rassemblements citoyens, là. La seule façon que j'aurais pu le revoir, ça aurait été de me présenter dans l'Assomption.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que ça vous a tenté?

Mme Samson : Pour le fun, oui, j'y ai pensé.

M. Laberge (Thomas) : Bien, Mme Samson, une des raisons pourquoi on va se rappeler de vous, c'est parce que vous avez fait défection pour le Parti conservateur, vous avez réussi à mettre ce parti-là sur la carte, d'une certaine manière, en permettant à M. Duhaime de participer aux points de presse de la tribune. Est-ce que vous êtes fière de cet héritage-là?

Mme Samson : Oui, je suis contente. Si on se rappelle de moi pour ça, tant mieux. Ça puis le rapport Samson, je pense, qui n'a pas été anodin non plus. Mais tant mieux.

Et je me suis jointe avec Éric parce que je voulais… J'ai vu, au cours des deux dernières années, en tout cas, surtout la première année, à quel point les oppositions étaient affaiblies. Et ce que je peux souhaiter aux Québécois lors des prochaines élections, c'est une opposition forte. Ça ne peut pas reposer juste sur vos épaules à vous autres, les journalistes, l'opposition, là. Il faut qu'il y ait une opposition forte, des débats forts, et je suis contente si j'ai contribué à offrir un choix de plus aux Québécois. Je pense que c'est ça, la démocratie, et c'est pour ça que je l'ai fait.

Moi, j'ai trouvé que cet homme-là... et je n'ai pas dit «ce gars-là», si tu n'avais pas été là, j'aurais dit «ce gars-là», j'ai trouvé que cet homme-là, un, premièrement, a une écoute exceptionnelle quand les gens lui parlent, que je n'ai jamais vue avant. Il écoute réellement ce que les gens lui disent et les questions qu'ils lui posent. Il est vraiment à l'écoute, ça, c'est rafraîchissant. Il a le cœur à la bonne place, il est là pour les bonnes raisons, et puis moi, j'admire ça puis je pense que ça mérite d'être encouragé, et les Québécois ont besoin d'avoir plus de choix.

Mme Plante (Caroline) : Vous parlez des oppositions affaiblies… pensez qu'il faut craindre...

Mme Samson : Oui, bien, écoutez, tout le monde a été bâillonné pendant deux ans, là, même les députés de la CAQ ont été bâillonnés. Ils leur ont dit : Reste chez vous, délègue-nous ton vote puis on va voter. Ils étaient trois, quatre à gérer ça, là. Ça fait que moi, ce n'est pas vrai que la CAQ a permis aux députés puis aux Québécois d'être entendus au cours des deux dernières années. Les députés n'étaient pas là.

Mme Plante (Caroline) : Donc, est-ce qu'il faut craindre que la CAQ finisse avec 100, 110 sièges?

Mme Samson : Bien, moi, je pense que ça serait terrible, puis ça ne leur donnera rien de plus, à eux autres, mais ça va enlever beaucoup à la démocratie puis aux citoyens du Québec, là, écoutez, là. Ils vont pouvoir faire n'importe quoi, puis il n'y aura plus de questions qui vont être posées, là.

M. Côté (Gabriel) : Vous avez dit tout à l'heure, dans votre discours, que, dans les deux dernières années, personne n'a fait de burn-out ou....

Mme Samson : Bien non, écoutez, tout était fermé, là. Moi, je n'ai jamais fermé mon bureau de comté, parce que j'avais dit à mon personnel : Ce n'est pas quand les citoyens sont dans le trouble qu'on va se pousser chez nous. Mon bureau de comté a été ouvert tout le long de la pandémie, mais il n'y avait plus d'activité dans nos bureaux. Il n'y avait pas de festival, il n'y avait... Les hôtels de ville siégeaient par Teams. Il n'y avait rien, ça fait qu'il n'y a pas un député qui a fait un burn-out depuis deux ans, là, ce n'est pas vrai, là.

M. Côté (Gabriel) : Est-ce que vous avez des noms des gens qui, selon vous, ont moins travaillé que les autres ou…

Mme Samson : Bien, j'imagine que les ministres de la Santé qui se sont succédé ont travaillé un peu, puis Jean-François Roberge avec l'Éducation, là. Mais je vous parle des députés plantes vertes comme moi, ça n'a pas travaillé fort, depuis deux ans, ça, là, là.

M. Laberge (Thomas) : Vous avez même dit tantôt que c'était la job où vous aviez le moins travaillé?

Mme Samson : C'est la job, députée, c'est dans... le travail de députée dans mon bureau de comté, j'ai adoré ça. J'ai adoré ça. Mais de tous les emplois que j'ai eus, et j'inclus quand j'avais 17 ans puis que j'étais commis chez Miracle Mart, là, ou quand j'ai été serveuse chez Da Giovanni, là, le travail de députée ici, à l'Assemblée nationale, c'est la job où j'ai travaillé le moins dans ma vie, mais j'ai travaillé fort, j'étais une personne travaillante, mais je n'ai pas travaillé fort ici, là. J'ai travaillé un peu dans mon bureau de comté, sur les dossiers les plus importants, puis tout ça, mais ça ne m'a pas tuée, la job de députée, là.

M. Laberge (Thomas) : Vous semblez avoir beaucoup d'amertume envers le travail de député?

Mme Samson : Non, je n'ai pas d'amertume, je n'ai pas d'amertume. Et il y a une autre bonne raison pour laquelle je quitte la politique, c'est pour éviter de devenir cynique. Parce que ça, ce ne serait pas rendre justice.

M. Laberge (Thomas) : Mais dire quelque chose comme ça, ça ne peut pas rendre cyniques les gens, dire que les députés ne travaillent pas fort?

Mme Samson : Non, non, mais écoutez, là, moi, je dis la vérité. Moi, je trouve que, depuis deux ans, là, on s'est occupé de nos organismes communautaires. Écoutez bien, là, il n'y a pas de quoi faire un burn-out, là, là. On fait des chèques.

M. Duval (Alexandre) : Bien, est-ce que s'il y a plus de députés plantes vertes, comme vous dites, là, qui sont élus à la prochaine élection, ça signifie nécessairement plus de monde qui ne fait pas grand-chose à l'Assemblée?

Mme Samson : Bien, c'est sûr, à moins qu'ils montent à je ne sais pas combien de ministres, là, mais...

M. Laberge (Thomas) : C'est drôle, quand vous dites qu'il n'y a pas de monde qui ont fait de burn-out, alors que, durant la pandémie, il y a beaucoup de gens, notamment ceux qui étaient critiques des mesures sanitaires, disaient : On se préoccupe de la santé physique des gens mais on ne se préoccupe pas de leur santé mentale. Vous ne pensez pas que, pendant la pandémie, il n'y a pas eu des députés qui recevaient des appels de leurs constituants puis que ça pouvait mettre une certaine pression mentale?

Mme Samson : Bien oui. Puis c'est pour ça que je vous dis qu'on a travaillé beaucoup avec nos organismes communautaires, s'assurer qu'eux avaient les ressources, pour que les citoyens qui avaient des besoins puissent avoir accès à des ressources de consultation. Ça, c'est correct, on l'a fait, mais ce n'est pas un tue-monde, là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Duhaime, une dernière question. Bon, Mme Samson quitte l'Assemblée nationale. Vous allez participer au débat des chefs, c'est tribune importante pour vous, si vous maintenez les intentions de vote dont mon collègue a fait état. Est-ce que vous vous attendez à ce que Mme Samson soit invitée, par exemple, aux Mordus ou dans tous les Club des ex qui existent? Parce que c'est quand même des tribunes importantes.

M. Duhaime (Éric) : Je n'ai jamais dit à Claire à qui elle devait parler puis à qui elle ne devait pas parler. S'ils l'invitent, je suis convaincu qu'elle va prendre la bonne décision, et j'espère aussi qu'elle va rester dans l'entourage du parti. Parce qu'elle quitte, évidemment, comme députée de l'Assemblée nationale ici, aujourd'hui, mais Claire va...

Mme Samson : Je suis encore membre.

M. Duhaime (Éric) : Claire est encore membre du Parti conservateur du Québec. Claire va aider, même, dans les prochains jours, même, elle fait des tournées parallèles à la mienne pour rencontrer des militants, rencontrer des candidats, rencontrer des équipes sur le terrain. Donc, Claire va continuer à être très active pendant la campagne électorale, certainement.

M. Laforest (Alain) : ...le parti à se faire élire, pendant la campagne?

Mme Samson : Bien, je vais les aider en autant que faire se peut et en autant qu'ils ont besoin de moi. Si je peux être utile, je vais les aider, certainement.

M. Duhaime (Éric) : Elle est très en demande, nos militants l'aiment beaucoup, Claire.

M. Béland (Gabriel) : Mme Samson, concernant le rôle des femmes au gouvernement, à la CAQ, il y a plusieurs voix, notamment dans l'opposition, qui ont critiqué, là. On disait que le gouvernement donnait moins de place aux femmes dans son Conseil des ministres. On les tassait plus facilement, plus rapidement. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

Mme Samson : Bien, on ne peut pas dire que la CAQ a un très bon «track record» sur leur traitement fait aux femmes, là, depuis MarieChantal Chassé, Sylvie D'Amours, moi, là. Bon, mais pour faire... pour vous donner une opinion, pour donner un avis réel là-dessus, il faudrait regarder l'historique des autres partis aussi, là. Il est évident qu'il y a un boys' club, c'est sûr, hein, puis vous pouvez tous les nommer, les identifier, le boys' club, là. Je pense qu'ils sont évidents, là. Il y a un boys' club.

M. Béland (Gabriel) : Vous pensez comme Mme Dorion, donc, qu'il y a un boys' club à l'Assemblée nationale?

Mme Samson : Oui, oui, il y en a un. Oui, il y en a un. Et c'est pour ça que, moi, je pense que c'est un bon moment pour moi de partir avant de devenir cynique.

M. Laberge (Thomas) : M. Duhaime, est-ce que vous partagez le constat de Mme Samson quant au fait que des députés n'ont pas travaillé fort durant la pandémie?

M. Duhaime (Éric) : Bien, d'abord, je vais peut-être répondre par rapport au boys' club. Je veux juste dire que nous autres, au Parti conservateur, là, la présidente du parti est une femme, la présidente de ma campagne, c'est la sénatrice Josée Verner, la présidente du parti, c'est Denise Peter, notre candidate vedette. La seule candidate qui a affronté les électeurs jusqu'à maintenant, ça a été Anne Casabonne dans Marie-Victorin, puis notre seule députée à l'Assemblée nationale, ça a été Claire Samson. Puis nous autres, il y a un «girls' club», un peu, qui s'est créé autour de moi au cours des derniers mois.

Cela étant dit, pour ce qui est des députés, bien, écoutez, depuis deux ans, c'est vrai que la charge n'a pas été... Puis moi, d'ailleurs, j'ai été un de ceux... si vous vous souvenez, là, dès le début de la crise, j'ai réclamé qu'on fasse comme plusieurs autres États à travers le monde puis qu'on réduise le salaire des députés tant et aussi longtemps qu'on serait en période d'état d'urgence sanitaire, parce que je voulais qu'on envoie le signal que, oui, premièrement, vous allez travailler moins, puis c'est normal, là, il n'y avait plus d'activité, il n'y avait plus... ici, il n'y avait même plus de votes, là, il y avait une personne ou deux qui votaient pour eux. Donc, par solidarité pour les gens. Puis je pense que la crise sanitaire, là, on ne serait plus en état d'urgence sanitaire. Je ne pense pas que ça aurait duré deux ans et demi si les députés avaient eu des coupures de salaire.

M. Laberge (Thomas) : Vous êtes un fervent défenseur de moins d'État, moins de dépenses publiques. Est-ce que réduire le salaire des députés, ça pourrait être une proposition que vous amèneriez à l'Assemblée si vous êtes élu?

M. Duhaime (Éric) : Honnêtement, je ne pense pas qu'on peut... tu sais, on ne parle pas de sommes astronomiques, là, et je sais que, tu sais, ce ne serait pas des... ce n'est pas avec ça qu'on va résoudre le problème des finances publiques, c'est sûr que c'est des montants très symboliques. Puis c'est pour ça que j'avais proposé une coupure de salaire pendant la crise sanitaire, par solidarité pour ceux et celles qui, justement, eux, ont subi des vraies pertes. Mais je ne pense pas que, présentement, là, on peut dire que c'est ça qui est le principal problème puis c'est comme ça qu'on va résoudre le problème de nos finances publiques.

Mme Samson : Mais ils auraient pu nous montrer à vacciner puis on aurait pu aller vacciner.

M. Duhaime (Éric) : Merci beaucoup, tout le monde.

(Fin à 13 h 32)

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