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Point de presse de M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le vendredi 10 juin 2022, 7 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Sept heures quarante-six minutes)

M. Arseneau : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Écoutez, c'est une fin de session, mais c'est aussi une fin de législature donc qui a duré quatre ans, toujours une expérience politique et humaine absolument extraordinaire, et, dans le contexte qu'on a vécu, celui de la crise sanitaire, mais évidemment, à tout point de vue, cette législature-là aura été inédite. Alors, j'ai eu le privilège d'être chef parlementaire, au cours de la dernière année, pour le Parti québécois. Je veux remercier mon chef, Paul St-Pierre Plamondon, pour le travail de collaboration de tous les instants qu'il a été nécessaire de mettre en œuvre. Je veux également le remercier pour son leadership, pour sa constance et pour sa confiance. Je voulais aussi remercier Pascal Bérubé, qui m'a précédé dans ce poste, qui a tenu le fort et qui a tracé la voie. Je veux également remercier toute l'équipe de députés et, bien entendu, le personnel politique parce que, si on a pu exercer un travail de qualité, c'est parce qu'on a des gens de qualité avec nous et des gens de conviction. Ça ne se fait pas tout seul, le travail politique qu'on doit exercer au quotidien.

On s'est, évidemment, efforcés, au cours de la dernière session et des quatre dernières années, de travailler avec sérieux, avec rigueur, avec cohérence et sans relâche. Pour ma part, puis je pense que mes collègues seront d'accord, la fonction de parlementaire aura été la plus exigeante mais également la plus gratifiante qu'il m'aura été donné d'occuper, surtout ces deux dernières années. Alors, on est d'abord député, on a ce grand privilège de représenter les citoyens, et il ne faut jamais l'oublier. On a voulu ici, à l'Assemblée nationale, garder un ton respectueux, je l'ai dit, constructif, également, demander des comptes au gouvernement, c'est toujours important.

Nous avons voulu être une opposition de propositions. Je pense que nous avons réussi. La liste est longue des sujets que l'on a imposés pour le Québec, pour les Québécoises et pour les Québécois. Nous avons voulu faire avancer, donc, la société québécoise, que ce soit sur la langue, avec Pascal Bérubé, en habitation, en développement régional, avec Méganne Perry Mélançon, en environnement, avec Sylvain Gaudreault, dans les services de garde, en éducation, avec Véronique Hivon, bien entendu, pour les personnes aînées, avec Lorraine Richard, en santé également, et tout ça coordonné par notre leader parlementaire, Martin Ouellet, à qui je cède la parole.

M. Ouellet : Merci, Joël. Je m'adresse à vous ce matin après quatre années de leader parlementaire, pour lequel j'ai eu un plaisir incommensurable de travailler. C'est une équipe exceptionnelle, une équipe authentique, une équipe vraie, une équipe engagée.

Et vous avez vu, tout comme moi, que les grands principes et les valeurs fondatrices du Parti québécois ont fait partie de la scène politique lors de ces quatre dernières années. Joël en a parlé : la langue française, l'affirmation de la nation, la justice sociale, l'éducation, la santé, l'égalité des chances pour tous. Voilà des sujets qui ont été dans l'actualité, pour lesquels le Parti québécois a été fondé et pour lesquels le Parti québécois a toujours sa raison d'être.

L'indépendance du Québec a fait un retour à l'Assemblée nationale. Et vous l'avez vu, tout comme moi, avec le bilan de la CAQ, dans son… évidemment que l'indépendance est la clé du Québec qu'on souhaite, et évidemment que les insuccès de la CAQ va nous mener, tôt ou tard, à cette option.

On a travaillé fort, on a poussé le gouvernement dans les câbles, et une chance que le Parti québécois était là. Le tribunal spécialisé, c'est nous, c'est Véronique. C'est grâce au travail du Parti québécois qu'on a changé la société avec ce tribunal.

Pendant quatre ans, on a parlé beaucoup de dignité pour les aînés, et on talonne encore le gouvernement pour que des soins à domicile soient complètement financés et offerts à tous nos aînés au Québec.

On s'est distingués aussi par une approche pragmatique en environnement, axée sur l'adhésion de tous pour obtenir des résultats réels et concrets. Les changements climatiques sont beaucoup trop importants pour gérer cette crise par sondages ou par intérêts. On a rallié les autres partis sur deux valeurs fondamentales que le Québec devra réaliser, à savoir que notre souveraineté environnementale appartient au Québec, et non pas au Canada, et surtout que, pour réussir la lutte aux changements climatiques, il faudra passer par une transition juste. Et ça, ça veut dire des moyens et surtout des hommes et des femmes qui vont y contribuer partout sur le territoire.

On a été une voix forte aussi pour les régions du Québec en demandant plus d'autonomie, plus de développement, plus de moyens pour les transports régionaux, et on a fait connaître leurs enjeux ici, à l'Assemblée nationale.

En habitation, on a proposé des solutions concrètes à ceux et celles qui cherchent présentement à se loger. On a démontré, pendant quatre ans, l'importance du réseau des CPE, et ce n'est pas pour rien que le Parti québécois a promis une place pour chaque enfant, alors qu'on sait qu'il y a présentement 50 000 personnes qui cherchent une place désespérément pour leurs enfants.

On est arrivés avec une approche aussi constructive en santé, au lieu de se contenter de critiquer, avec nos 12 travaux plus notre plan, un véritable plan qui, concrètement, va permettre aux Québécois d'avoir une alternative à la vision caquiste, qui va être axée sur le privé.

Et enfin nous avons été toujours sur la première ligne pour la défense de la langue française et l'identité québécoise. C'est grâce au Parti québécois si on a poussé la CAQ dans les câbles... et d'aller plus loin pour protéger la langue. Je veux vous rappeler que notre chef, lorsqu'il est arrivé ici, son premier geste politique a été déposer une motion sur l'urgence linguistique. Mais, bien avant ça, le Parti québécois parlait de l'urgence de protéger notre langue française, mais, malheureusement, personne ne nous croyait. Après deux ans et demi, la CAQ s'est réveillée, mais avec son projet de loi n° 96. Malheureusement, on rate la cible. Vous le savez, notre chef est prêt à présenter une offre politique authentique, essentielle, qui va plaire au peuple québécois. Donc, sans plus tarder, je vous présente notre chef, mon ami Paul.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Martin. Bien, avant de commencer, je veux prendre le temps de remercier mes coéquipiers. Donc, Martin, Joël, qu'on vient d'entendre, mais, également, Véronique, Sylvain, Pascal, Méganne, Lorraine, merci pour le travail accompli, mais merci pour l'intensité puis la sincérité dans ce travail-là. Je pense qu'à chaque fois qu'un député du Parti québécois prend la parole on sait qu'on aura quelqu'un de rigoureux et d'honnête, de dédié dans la défense d'une idée qui, sans l'ombre d'un doute, est utile pour le Québec, utile pour les Québécoises et les Québécois.

Bilan de fin de session, j'ai un seul message pour vous ce matin : l'élection n'a pas eu lieu et l'élection n'est pas jouée. Et nous avons hâte à cette élection, essentiellement, pour deux raisons, il y en a plusieurs, là, mais il y a deux grandes familles de raisons. Ce qui est frappant, en cette fin de session, c'est à quel point il y a une ligne de démarcation, je dirais même une ligne de fracture très claire qui s'est tracée entre le gouvernement de la CAQ et le Parti québécois. La CAQ invite ouvertement les Québécois à une forme de résignation, mais également à une forme de manque d'honnêteté et de transparence quant aux convictions réelles que les gens ont, quant à l'heure juste, la vérité par rapport à l'avenir du Québec.

D'un côté, il y a donc la résignation, de l'autre côté, il y a ceux qui sont fiers, il y a ceux qui affichent leurs convictions puis il y a ceux qui ont hâte d'en parler, de porter leurs convictions auprès de la population. Et ça, c'est le Parti québécois. Et on va se présenter comme ça aux prochaines élections, honnêtes, convaincus, et toujours avec notre capacité de donner l'heure juste aux Québécois. Et je pense, je le répète, je l'ai dit souvent, je crois sincèrement que la sincérité et les convictions en politique ont une valeur, ont une valeur pour l'électorat. Et c'est comme ça qu'on va se présenter aux prochaines élections. On ne cache rien, on assume et on assume des questions qui sont tellement profondément ancrées dans l'histoire du Québec. Donc, on a hâte d'en découdre.

Et, je vous le répète, rien n'est joué. Je lance ce message aux indépendantistes, aux amoureux du français, aux amoureux de notre avenir environnemental, aux amoureux de nos tout-petits, ceux qui aiment nos aînés puis qui croient que ces gens-là méritent une dignité, tous ces gens-là, là, je leur lance un message en disant : On est là, entiers, et écoutez ce qu'on a à dire, regardez les solutions qu'on met de l'avant, regardez les gens qu'on a. Rien n'est joué. Parce que ce n'est pas vrai qu'on peut parler de fierté, se faire croire qu'on est fiers, puis, en même temps, constamment inciter à la résignation. La résignation est parfaitement incompatible avec la fierté. La fierté, c'est d'assumer ses idées, de rêver à l'avenir puis d'aller au front pour ce en quoi on croit.

Une autre raison qui me frappe énormément, quand je vous dis, là, l'élection n'est pas jouée. Je ne pense pas que les sondages sont un bilan d'un gouvernement. Regardez attentivement les problèmes réels, dans la vie des gens, qui demeurent après quatre ans de la CAQ, écoutez les groupes qui se disent ouvertement insatisfaits du gouvernement. Cette semaine, on a les Premières Nations qui se disent très déçues. Mais, allez parler aux locataires puis aux familles qui ne trouvent pas de logement, allez parler aux familles qui cherchent une place en garderie, allez chercher des témoignages des amoureux de la langue française qui se rendent bien compte que le projet de loi n° 96 ne fait pas le travail, allez parler à ceux qui sont inquiets de l'avenir environnemental, demandez-leur ce qu'ils pensent du gouvernement de la CAQ, parlez aux aînés, parlez aux familles qui ont de la misère à rejoindre les deux bouts parce qu'ils se sont substantiellement appauvris, parlez aux professeurs, parlez aux professionnels de la santé, parlez à plein de groupes représentatifs de notre société, parlez aux maires, même, sur la question de la densité puis de la planification de nos villes, écoutez-les, puis ils vont vous dire : On est ouvertement insatisfaits du gouvernement.

Donc, évidemment que rien n'est joué, parce que le Parti québécois, vous l'avez vu avec ce qu'on a lancé cette semaine, le vrai bilan, on arrive avec des propositions absolument différentes de ce qui est proposé par la CAQ, parce que nous, au Parti québécois, on a une vision. On regarde l'avenir puis on se demande quel est le meilleur intérêt du Québec. On n'est pas dans une gouvernance par sondage au jour le jour, en fonction de ce qui plairait comme réponse en date d'aujourd'hui. Le leadership, la démocratie, le rôle que vous jouez comme journalistes, les citoyens qui nous écoutent, j'ose espérer que la politique sert encore à rêver mieux, à planifier, à s'arranger pour que les prochaines générations obtiennent mieux puis que les problèmes se règlent pour vrai, pas patcher des problèmes, les solutionner. Donc, nous serons ce parti-là, qui arrive avec des solutions intelligentes, concrètes, réfléchies. Et, encore une fois, dans ce contexte-là, absolument rien n'est joué.

Et je terminerai par une conclusion, pas amusante, mais sur un ton plus léger. J'ai un petit message pour tous ceux qui tiennent un micro, une caméra ou une plume. Je vous propose une avenue pour que la prochaine campagne soit intéressante. Je pense qu'on a fait le tour des analyses sur les sondages : le gouvernement partira en avance dans les sondages. Mais, pour que cette campagne-là soit significative, porteuse, pour que le taux de participation soit le plus élevé possible, intéressons-nous aux propositions de chaque parti. Intéressez-vous aux propositions qu'on mettra de l'avant. Faisons une campagne d'idées qui portent sur notre avenir. C'est ça, mon invitation à vous tous. C'est une invitation à la population. D'une part, parce que ça va être pas mal plus le fun, mais également parce que ce sera une discussion beaucoup plus porteuse pour l'intérêt de nos gens, pour l'intérêt de chaque groupe qui ont des questions ou des plaintes légitimes après quatre ans de gouvernance de la CAQ. Faisons de cette campagne-là une campagne substantielle et intéressante. Nous, c'est ça qu'on va essayer de faire, puis regardez-nous bien aller.

La Modératrice : On va prendre les questions au micro, avec une question, une sous-question, s'il vous plaît. On va commencer avec M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous tous. J'ai assez de cheveux gris pour entendre ce genre de discours là à la veille de l'élection. Vous êtes si désespéré que ça, de lancer ce message-là d'appel au vote aujourd'hui, alors que la campagne n'est pas déclenchée?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Au contraire, avec la fin des travaux parlementaires, on rentre en campagne électorale, et donc, pour nous, c'est très important de dire : Rien n'est joué, puis entendez-nous sur ce qu'on a à proposer, ce qu'on a dans le cœur comme dans notre tête, parce que c'est tellement différent de la gouvernance par sondage au jour le jour de la CAQ. Puis c'est tellement apparent en fin de session… Notre appel aux indépendantistes puis aux amoureux de la langue française, qui voient bien que ça ne tient pas. Quand une ministre envoie ses demandes au fédéral par texto, puis ensuite elle est contrainte d'effacer... En tout cas, je ne sais pas qui a effacé les textos, mais, par magie, ils se sont effacés, est-ce que c'est une façon de concevoir l'avenir du Québec, notre avenir national? Est-ce que c'est ça qu'on veut? On propose autre chose, complètement autre chose.

M. Laforest (Alain) : Marie-Victorin, est-ce que c'était un tournant?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est un tournant où est-ce qu'on s'est imposé comme la seule voie capable de tenir tête à la CAQ, et je pense que ce sera une continuité lors de l'élection. On le voit également dans l'espace médiatique. Les gens remarquent la démarcation entre la vision du Parti québécois et celle de la CAQ.

La Modératrice : M. Carabin.

M. Carabin (François) : M. St-Pierre Plamondon, vous perdez au moins trois poids lourds : Mme Hivon, M. Gaudreault, là, je vois que Mme Richard n'est pas là, peut-être nous expliquer pourquoi, là. M. Ouellet ne nous a pas encore informés de sa décision. Comment on se débrouille, dans une prochaine législature, sans des législateurs de ce poids-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'ai reçu le mandat de renouveler le Parti québécois et d'assumer pleinement nos options, de recentrer sur notre raison d'être. Et regardez qui se joint au Parti québécois. On vient de parler de Pierre Nantel, dans Marie-Victorin, mais je m'en vais voir Alexis Deschênes en fin de semaine, j'étais avec Stéphane Handfield, hier, je discutais avec Jeanne Robin de la planification des questions environnementales. Vous regarderez la qualité des gens qu'attire notre cause. Je pense qu'on met de l'avant le mandat qui nous a été confié en ce qui a trait au Parti québécois, le mandat que les membres voulaient voir de nous, et c'est précisément ce qu'on va livrer aux prochaines élections.

Journaliste : Peut-être une question pour les députés qui ont été dans la dernière législature. J'aimerais savoir comment vous croyez que se compare le gouvernement Couillard... comment s'est comparé le gouvernement Couillard au gouvernement Legault?

M. Bérubé : Quand tu hérites de 8 milliards de dollars, tu ne dis non à personne. Alors, c'est ça, la grande différence entre les deux. Alors, quand tu te compares au gouvernement Couillard, c'est sûr que tu as l'air plus nationaliste, puis plus éthique, mais on peut faire tellement plus et tellement mieux que ce gouvernement-là, parce que l'étalon de comparaison, c'est le gouvernement Couillard. Alors, c'est sûr que la CAQ paraît bien si on compare, mais elle va devoir se comparer à nos convictions et à ce qu'on va proposer cet automne. Et vous savez quoi? J'en ai fait plusieurs, campagnes, je m'apprête à en faire une sixième, j'ai hâte, moi aussi. Alors, c'est ça, la grande différence, selon moi, humblement.

La Modératrice : Mme Véronique Prince.

Mme Prince (Véronique) : Oui. Bonjour. Je vous ai entendu, il me semble, au conseil national, dire : Si vous ne voulez pas que la CAQ se retrouve avec une majorité de 100 députés, ou quelque chose comme ça, il faut qu'il y ait une opposition forte à Québec, entre autres, votez pour nous. Je vous ai entendu dire ça à votre conseil. Puis, aujourd'hui, vous avez répété au moins sept ou huit fois : Rien n'est joué. Vous êtes en mode défensif?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien non, rien n'est joué. Quand on va jouer une partie de hockey puis qu'on embarque sur la patinoire en disant : Moi, j'ai hâte de jouer cette partie-là, rien n'est joué, je joue pour gagner, je joue pour le plaisir, également, de ce sport-là, c'est la psychologie de gens qui n'ont absolument pas peur, mais qui vont tout donner. Je veux dire, c'est ça, la mentalité qu'on doit avoir. Donc, il n'y a que de l'espoir. D'ailleurs, je trouve que c'est le rôle, aussi, du Parti québécois d'être dans le registre de l'espoir. Pas juste la peur, pas juste la résignation, pas juste la colère. Ce sont des sentiments qui existent en politique, mais on a un rôle fondamental d'incarner l'espoir en politique quant à notre destin national, mais quant à des questions fondamentales comme le français, l'environnement, le sort qu'on réserve à certains de nos citoyens. Moi, j'ai hâte, puis nous avons hâte d'incarner ça, d'incarner des choses aussi fondamentales que notre place dans le monde.

Mme Prince (Véronique) : Et comment allez-vous incarner cet espoir-là dans votre propre maison? Parce que, là, la session se termine, tout le monde est sur l'adrénaline, parce qu'il y a les travaux parlementaires, tout ça. Là, vous allez arriver en été, puis la réalité va vous frapper, là, la moitié du caucus s'en va, ça ne va pas très bien dans les sondages. Alors, comment allez-vous motiver vos troupes cet été?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il faut…

M. Bérubé :

Mme Prince (Véronique) : Qu'est-ce qu'elle a, ma question? Je pense qu'elle est légitime, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non, mais… Elle est légitime, mais elle est présomptueuse. Elle présume d'un événement qui n'a pas lieu.

Mme Prince (Véronique) : Non, non, non…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, mais attendez je vais répondre…

Mme Prince (Véronique) : …je ne présume pas, je vous demande comment vous allez motiver vos troupes.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il y a une prémisse, dans votre question, que mes troupes ne sont pas motivées. Avez-vous vu les images hier, dans Masson, de 70 personnes qui crient à tout rompre? Avez-vous vu le son de nos militants au conseil national? Les avez-vous entendus? Vous ne pouvez pas dire… respectueusement soumis, là, je ne pense pas qu'on peut présumer qu'il y a des gens pas motivés. La motivation... Au cours des derniers jours, on n'a jamais vendu autant de cartes de membre du Parti québécois. Pourquoi? Parce qu'il y a un paquet de gens qui se disent : J'étais péquiste, je ne l'ai pas été au cours des dernières années, mais là, ça va faire, ça va faire. Je suis indépendantiste, je m'inquiète du français, je m'inquiète de l'environnement. Je veux des gens sincères en politique, puis ça, c'est vous. J'ai repris ma carte de membre. Regardez les médias sociaux, c'est partout. On est vraiment motivés, et on va rentrer dans cette élection-là avec une vigueur que vous aurez rarement vue, je crois.

Mme Prince (Véronique) : Nos questions ne sont pas présomptueuses, elles sont basées sur des faits. Alors, c'est parfait que vous répondiez à nos questions basées sur des faits.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je vous soumets respectueusement que ce n'est pas un fait que nos troupes sont démotivées, c'est l'inverse, puis ça se vérifie partout.

La Modératrice : M. Laberge.

M. Laberge (Thomas) : Oui. Bonjour. Merci. M. Plamondon, vous avez gentiment suggéré aux journalistes d'arrêter de regarder les sondages. Pourtant, vous en avez fait mention...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, pas tant les journalistes que les chroniqueurs, en passant. Les journalistes posent des questions...

M. Laberge (Thomas) : Vous avez dit : Toute personne qui tient une plume, une caméra ou un micro. Bref, vous avez parlé des sondages, précédemment, dans votre allocution, mais vous avez dit que, si on regardait sur le terrain, les choses étaient différentes. Qu'est-ce que vous suggérez? Que les maisons de sondage sont complètement dans le champ? Qu'on ne peut pas s'y fier? C'est quoi, la stratégie derrière l'idée de dire, plutôt que les sondages ont peut-être un peu raison, de dire : Bien non, ils ont tort puis arrêtez de vous y fiez?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je n'ai pas dit ça.

M. Laberge (Thomas) : Non, mais je vous pose la question : Qu'est-ce que vous suggérez?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je suggère que… lorsqu'on fait le bilan d'un gouvernement, on ne peut pas se contenter du chiffre dans les sondages comme si ça faisait foi d'un bilan positif, il faut s'intéresser à la qualité de vie et le sort réservé aux citoyens pendant cette gouvernance-là. Et je vous ai fait la liste de tous ceux qui ont des griefs, mais sentis, par rapport à ce gouvernement-là, simplement pour vous dire : la campagne n'est pas faite et rien n'est joué.

M. Laberge (Thomas) : ...vous ne répondez pas à ma question. Comment vous expliquez, dans ce cas-là, les résultats des sondages et ce que vous dites voir sur le terrain? Ça veut dire, selon ce que vous suggérez, que les sondages sont complètement à côté de la traque, si, selon ce que vous dites, votre vision des choses nous montre que les gens sont en colère contre la CAQ.

M. Ouellet : ...c'est une photo...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ça, le sondage est une photo à un moment précis et la campagne n'a pas eu lieu. Donc, on verra comment les gens réagissent devant les propositions de chaque parti. Et je vous soumets qu'on gagnerait comme société à comparer les propositions puis la vision d'avenir de chaque parti au mérite, en regardant, également, sur le terrain, ce qui se passe, ce que les gens ont à dire de légitime.

La Modératrice : M. Bellerose.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, bonjour à tous. M. St-Pierre Plamondon, vous dites : Ça va très bien, au PQ, les militants sont de retour...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Le financement va bien, on vend des cartes de membre.

M. Bellerose (Patrick) : Vous allez faire combien de sièges au minimum aux prochaines élections?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : À nouveau, rien...

M. Bellerose (Patrick) : Commettez-vous un petit peu, quand même, là. Vous me dites, là : Ça va bien, on a tort, avec les analyses qu'on fait. On est dans le champ, donc, dites-moi, minimum... Vous avez fait 10 la dernière fois, allez-vous faire plus que 10 cette fois-ci?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je vous parle du présent avec certitude. Donc, je vous dis : Voici où est-ce qu'on en est sur des engagements qu'on avait pris, sur comment nos membres réagissent, etc. Vous me demandez de faire une prédiction dans l'avenir et je vous répondrai : Rien n'est joué, et intéressons-nous aux idées et aux propositions au lieu de faire des pronostics statistiques hypothétiques sur les prochaines élections.

M. Bellerose (Patrick) : Allez-vous faire un minimum de 10 comme la dernière fois?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense qu'on est en position de surprendre et que rien n'est joué.

M. Bellerose (Patrick) : Vous dites : Tout va bien malgré tout. Puis vous n'aimez pas le constat, mais c'en est un quand même, il y a cinq députés qui ont quitté ou qui vont quitter, ou peut-être un dernier, on n'est pas certains, sous votre gouverne. Qu'est-ce que ça dit de votre leadership ou du renouveau que vous avez amené au Parti québécois?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense qu'il faut avoir beaucoup de respect... Ça fait juste deux ans, moi, que je suis dans l'arène, et il faut avoir beaucoup de respect pour ceux qui donnent énormément d'années de leur vie pour la cause. Et c'est normal qu'après un certain nombre d'années il y a des gens qui ont beaucoup donné puis laissent la place à d'autres gens qui arrivent. Et c'est ça qu'il faut observer dans l'évolution du Parti québécois, il y a au moins autant de gens de qualité qui ont un potentiel exceptionnel qui rentrent. Et ça s'appelle un renouvellement, ça adonne que c'est le mandat qu'on m'avait donné.

La Modératrice : M. Duval.

M. Duval (Alexandre) : Bonjour. M. St-Pierre Plamondon, hier, M. Labeaume vous qualifiait d'erreur de casting pour le Parti québécois. Mme Hivon hier disait que vous alliez vous révéler durant la campagne, que les Québécois apprendraient à vous connaître durant la campagne. Qu'est-ce qui va vous permettre de vous démarquer, vous, pas votre parti, mais vous, comme aspirant premier ministre du Québec?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La sincérité, l'intégrité dans les idées et l'intégrité des gens qu'il y a ici. Il n'y a pas d'opportunistes au Parti québécois, en ce moment, il y a juste des gens intègres qui aiment le Québec. Et ça, ça a une valeur, et ça, ça nous distingue de la CAQ, la sincérité et l'intégrité. On est là par conviction, par amour pour le Québec. Je vois tous les gens aussi de notre personnel, là. C'est ça.

M. Duval (Alexandre) : Il y a une certaine Kim Campbell, oubliée de l'histoire, qui a déjà dit que les campagnes électorales n'étaient pas les lieux pour...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Parler d'économie.

M. Duval (Alexandre) : ...discuter d'enjeux sérieux.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Elle avait dit : Ce n'est pas le moment de parler d'économie, si je me souviens bien.

M. Duval (Alexandre) : D'enjeux sérieux, d'enjeux sérieux.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est vrai?

M. Duval (Alexandre) : Vous voulez faire de la prochaine campagne une campagne d'idées, or, une campagne, ça va vite. Comment allez-vous, vous, Paul St-Pierre Plamondon, réussir à faire en sorte que, vraiment, ce soit une campagne d'idées, alors que d'autres politiciens se sont butés à ce problème-là à maintes reprises dans le passé?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Une campagne vigoureuse, énergique et sentie. Il y a une part d'émotion, hein? Même si on est un parti d'idées qui rêve à un Québec meilleur… Bien, vous le voyez, j'ai des émotions également.

Journaliste : C'est possible, selon vous?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pourquoi pas, pourquoi pas, quel meilleur antidote au cynisme que d'avoir des idées et des émotions par amour pour le Québec. Pourquoi pas. On le fait. C'est ça qu'on va faire.

M. Duval (Alexandre) : Merci.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais. Mme Senay.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, c'est ça, embarquez dans notre autobus. Vous viendrez voir.

Mme Senay (Cathy) : Good Morning.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, four years ago, the Québec flags were not there because PQ MNAs were on the stairs, they were not half a dozen.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : And now we have Québec flags.

Mme Senay (Cathy) : So, how are you going to be able to bounce back, to ensure… the CAQ is not killing, once for all, the PQ during the election campaign?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I think people see through what the CAQ is trying to do and I think authenticity, honesty has a value from an electoral standpoint. Of course, you need an election to put forward that sincerity and to put forward your ideas, but I think it does have a value for electors and it will show during the election.

Mme Senay (Cathy) : Why are you so sure about this? You know it's not how it works. I mean, social media made it tougher for sincerity to survive in politics.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : So, if that is the case, what good… what reason to be in politics? Like, why would we put that much effort if we don't believe that the truth and the common good will prevail? And I know the environment in which we are working is not easy, I know. I mean, if someone knows, in Québec, throughout Québec, it's me. I know it. But look at all our staff, young people working for the National Assembly. Like, what good, what reason for politics if it's not for the truth and the common good to prevail? That's why we're here.

Mme Senay (Cathy) : And when you talk about Mr. Legault or Mr. Drainville having difficulties dealing with their past as sovereignists…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Difficulty to deal with the truth.

Mme Senay (Cathy) : So, what's the red flag that Quebeckers have to understand from this?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes, good question. I think very rarely, in the history of Québec and in the history of democracy, have we seen people that are not honest with themselves come up with good public policies and with care for the population.

Mme Senay (Cathy) : It goes together?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes. Speaking truth and being sincere is important in terms of what kind of government you will get afterwards. It says a lot about why people are there and what they're going to do. And we have many episodes that are very… that speak a lot about that.

La Modératrice : On va passer à l'autre micro.

Journaliste : Good morning. This is your first campaign as leader. What are you hoping to do differently that other PQ leaders haven't done before? Because you said, you know: We want to do things differently this time.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I want to have fun, I want to enjoy and really give everything we've got in that campaign. I've done that before, not in a general election, but in a leadership race. In 2016, I started at 1 % and people thought I would not even participate. It happened. And I think, like in sports, when you enjoy what you're doing, and when you fear nothing, and you're just there because you hope for the best and you finish your game the best you can, things happen. It's a universal principle in any sport, and I think politics is a very dangerous sport, but it is… there are comparisons.

Journaliste : I've always heard that defense wins championships. But what do you think the top… if you had to choose one issue that you think Quebeckers are going to be voting on this election… There're thousands of issues I know we could talk about, but what do you think is the main driving force of people's votes this time around?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : There are a few that are competing, so each party will try to grab some of the issues. So, what the PQ will do, in those circumstances, is have an intelligent and useful answer on basic things, such as families who can't cope with the inflation, fundamental things, like the environment, like our kids, like the dignity of elderly people.        But at the same time, you will hear me a lot on the future of Québec, because we're very aware that the response of the CAQ, when the CAQ says: Give me 10 or 15 more people and you'll see, Ottawa, by magic, will start saying yes to everything we ask, nobody, except a few people, nobody believes that. And our answer, I think a lot of Quebeckers know that it is the truth and a lot of Quebeckers think that Québec should become a country, so expect us to be as straightforward and proud of that project as we could.

Journaliste : Thank you.

La Modératrice : Prochaine question.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Après vous. Non, après vous. Non, après vous.

Journaliste : I'll continue with your sports references. You're going into the election, two men... one woman and one man down. How are you going to continue to be a strong opposition? I know you said: The game isn't over yet. But how do you think you can be a strong opposition with two people down?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : By being relevant and intelligent on the most important issues. People will ask themselves: Who is looking after the issues I consider very important, so who's looking after the future of the French language? Who's looking after climate change? Who's looking after that our kids have somewhere to go at CPE level, at day care, kindergarten? Who's looking after the dignity of our elderly? So, those questions, we have an answer for them. It's not been easy, during the pandemic, to speak about those issues, but a campaign is there for that. We have very good answers, very good people, and I think that will come up, will show.

Journaliste : Will you continue the sovereignty versus federalism debate going into the election and making it a key priority?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Of course. I mean, there was a reasonable doubt in 2018. Anybody who knows the history of Québec knows that being autonomist within Canada never paid off, but there was still a certain reasonable doubt saying: Well, it's been a while, let's try to make demands in Ottawa. But, four years later, it's crystal clear, no success at all. And what happened yesterday is quite an illustration of what happened throughout the four years. A minister says: I haven't been writing to Ottawa to make demands, but I've been texting. Oh yes? Show us the texts. Can we see the text messages? It's been erased. I mean, it's crystal clear that, no matter how many CAQ representants there will be in this House after the next election, it will not change the fact that Ottawa will not say yes to things that, according to the Premier, are vital to the survival of our nation.

So, of course, the debate on whether we should decide for ourselves, whether we should exist internationally, whether René Lévesque and Jacques Parizeau and their work should give a result, a fair and beautiful result at the very end, all those questions will be asked and will be put forward by the Parti québécois. That's the reason of our existence. So, I will assume that, I will bring that with all the energy possible.

La Modératrice : Dernière question.

Journaliste : Good morning. This is sort of a standard question at these events. If you lose the election, will you stay on as leader?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I will not answer, a bit like what happened for the French questions. I can speak of the present and I can tell you what we're going to do. And the rest is in the hands of the electorate, of the people.

Journaliste : Fair enough.

La Modératrice : Bonne journée.

(Fin à 8 h 22)

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