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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, députée de Mercier, Mme Sylvie D'Amours, députée de Mirabel, Mme Michelle Setlakwe, députée de Mont-Royal–Outremont, et Mme Brigitte B. Garceau, porte-parole de l’opposition officielle en matière de condition féminine

Version finale

Le vendredi 2 décembre 2022, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-huit minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à tous et à toutes. Bienvenue à ce point de presse transpartisan au sujet de la situation des femmes en Iran. Prendront la parole aujourd'hui Mme Ruba Ghazal, députée de Mercier, Mme Sylvie D'Amours, députée de Mirabel, Mme Michelle Setlakwe, députée de Mont-Royal—Outremont, Mme Marie-Laurence Desgagné, présidente du Comité national des jeunes du Parti québécois, Mme Hanieh Ziaei, politologue et iranologue à la Chaire Raoul-Dandurand, Sherazad Adib, professionnelle chez Catalyst, et Mme Nima Machouf, épidémiologiste et membre de l'Association des femmes iraniennes. On prendra, par la suite, vos questions. C'est à vous.

Mme Ghazal : Merci. Merci beaucoup d'être ici. Je me sens vraiment très, très heureuse et émue d'être entourée par toutes ces femmes extraordinaires, mes collègues, des députées, des représentantes de toutes les formations politiques, pour parler de la situation actuelle en Iran et aussi de femmes de la diaspora iranienne ici, au Québec, qui est très, très nombreuse, et qui attendait avec impatience que l'Assemblée nationale parle d'une seule voix pour être solidaire de cette révolution féministe qui a lieu actuellement en Iran.

Moi, personnellement, quand il y a eu le soulèvement des femmes iraniennes au péril de leur vie, après l'assassinat lâche de Mahsa Amini, je ne pouvais pas rester silencieuse. J'ai ce privilège d'être députée à l'Assemblée nationale, de pouvoir faire entendre ma voix, et je voulais l'utiliser pour appuyer ces femmes et leur combat. Je suis moi-même d'origine palestinienne, comme vous le savez, donc je viens du Moyen-Orient. Et, pour moi, ce qui se passe en Iran, ça vient me chercher profondément dans mon cœur et dans ma chair.

Donc, j'ai décidé de lancer un appel aux femmes députées de l'Assemblée nationale pour qu'on parle d'une seule voix. Deux choses étaient très, très importantes pour moi. La première, c'est qu'il y ait une initiative des femmes élues à l'Assemblée nationale. Pourquoi les femmes? Parce que c'est une révolution qui a débuté avec les femmes, en Iran, et aussi parce qu'on n'a jamais été aussi nombreuses comme députées femmes à l'Assemblée nationale, et il faut que ça veuille dire quelque chose. Et la deuxième chose, c'est de ne pas faire de partisanerie avec qu'est-ce qui se passe, c'est pour ça que vous voyez tous les partis politiques qui sont ici. Il va y avoir une motion, que je vais déposer, qui va être appuyée à l'unanimité par tous les 125 députés, et ça me rend extrêmement fière. Donc, je m'arrête là. L'objectif, aussi, c'est de laisser parler aussi les femmes iraniennes. Oui, vas-y, Sylvie.

Mme D'Amours : Je ne suis pas Iranienne, Ruba, mais je vais prendre la parole.

Mme Ghazal : Aujourd'hui, nous sommes toutes Iraniennes.

Mme D'Amours : Nous sommes toutes Iraniennes. Oui, je suis très heureuse qu'on ait fait ce geste, et, surtout, en début de mandat, en début de session comme ça, c'est fort, c'est un geste fort que l'on pose. Quand Ruba nous a invitées à participer à cette table de discussion, pour faire des gestes qui sont forts au niveau de l'Assemblée nationale, sans hésitation, toutes les femmes de mon parti politique ont levé la main, non seulement les femmes, mais aussi les hommes. Je tiens à le préciser, on est tous derrière cette démarche-là qui est transpartisane.

Alors, aujourd'hui, pour moi, c'est un geste très, très fort. Je veux lancer un message à toutes les femmes iraniennes et à toute la communauté iranienne du Québec que nous sommes avec vous, que nous sommes derrière vous et que nous avons un seul message, c'est que c'est assez. Il faut que ça arrête, toute cette histoire-là, et qu'on puisse avoir espoir que les femmes et les hommes en Iran puissent vivre librement. Voilà.

Mme Setlakwe : À mon tour. Bonjour à vous tous. Bonjour. D'entrée de jeu, je veux simplement souligner que ce dossier a été travaillé conjointement, avec ma collègue du caucus libéral Mme Brigitte Garceau, porte-parole en matière de condition féminine, et moi-même, porte-parole des relations internationales.

Alors, je suis très fière de cette démarche commune et transpartisane, et je salue ma collègue Ruba Ghazal qui l'a initiée et qui nous a mis en contact avec nos invités. D'ailleurs, certaines d'entre elles, nous les avons entendues à Tout le monde en parle. Je les remercie d'être ici et je les félicite chaleureusement pour leur éloquence.

Je suis moi-même mère de trois adolescents, dont deux filles et un garçon. Et le message, qu'on envoie aujourd'hui d'une seule voix, est important tant pour nos filles que pour nos garçons, car nous sommes tous concernés par la violence qui est faite aux femmes. Nous ne pouvons rester silencieux devant la répression, la violence et les injustices faites aux femmes en Iran. Cette situation tragique va bien au-delà du port du voile, il s'agit de violations de leurs droits humains fondamentaux. J'espère que le geste fort, que nous posons aujourd'hui, ira loin pour faire avancer la cause des femmes iraniennes et améliorer leur sort, que ce geste soit source d'inspiration pour d'autres législatures. Malheureusement, la liberté, l'égalité et la sécurité dont nous jouissons ici, au Québec, est loin d'être acquise pour elles.

Mme Desgagné (Marie-Laurence) : Bonjour, très heureuse d'être ici pour représenter mes collègues du Parti Québécois. Vous vous doutez très bien que je ne suis pas une parlementaire, mais la raison pour laquelle c'est moi qui suis ici aujourd'hui, pour représenter notre parti, c'est pour souligner, en fait, l'idée originale de Mme Ghazal, que ce soit une initiative d'abord féminine. Comme la révolution en Iran a commencé par des initiatives féminines, pour nous, c'est important de le noter parce que c'est assez inusité et c'est assez rare dans l'histoire. Je pense qu'on donne aux femmes le rôle qui leur revient entièrement.

Ça fait déjà deux mois et demi que la population en Iran se soulève contre le régime. Deux mois et demi, c'est long, mais c'était important, pour nous, de le faire le plus tôt possible dès la rentrée parlementaire. Et je suis très heureuse de voir que ça a été considéré comme une priorité par tous les partis politiques, je pense que c'est à souligner.

On ne peut pas rester silencieux face à ce qui se passe en Iran, non seulement parce qu'on a une communauté iranienne, ici au Québec, qui est très mobilisée et qui a à cœur cet enjeu-là, vous aurez l'occasion de les entendre, mais aussi parce que les enjeux qui sont portés par les gens qui sont dans la rue en Iran sont des enjeux universels, là, la liberté, la vie, le combat pour la dignité aussi. Puis je pense que ça doit nous appeler, tous et toutes, non seulement à prendre action, à relayer leurs voix, mais aussi à nous améliorer dans nos combats quotidiens, tant ici, à l'Assemblée nationale, que comme citoyens et citoyennes.

Mme Ziaei (Hanieh) : Liberté :

«J'écris ton nom.

«Et par le pouvoir d'un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté»

De Paul Éluard aux héritiers de… Saadi… ce combat est bien universel. Le peuple iranien nous rappelle, par leur courage et détermination, à quel point la dignité humaine est précieuse et si fragile. Face à la terreur institutionnalisée, face à une violence aveugle et lâche, Ruba, tu as prononcé ce mot, «lâche», face à un obscurantisme qui s'est donné le monopole de la moralité, le peuple iranien n'écrit plus liberté, mais le crie haut et fort, le réclame, l'exige au prix de leur vie pour un Iran libre. Merci.

Une voix :

Mme Ziaei (Hanieh) : Excusez-moi?

Une voix : Votre nom?

  Mme Ziaei (Hanieh) : Hanieh Ziaei. Merci.

Mme Adib (Sherazad) : Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, c'est un peu tout le Québec qui s'exprime, par la voix de ses députés, pour montrer leur solidarité envers le peuple iranien, envers les femmes iraniennes, et on aimerait les remercier. C'est un geste d'une grande signification pour la communauté d'origine iranienne du Québec. Ça vient renforcer ce que moi, j'appelle notre sécurité psychologique, notre sentiment d'avoir l'impression... En fait, on est compris, on est entendus et on est supportés ici, pour nous, c'est très important. Notre communauté traverse des moments très difficiles, en ce moment, et j'apprécie vraiment ce geste. Et on aimerait vraiment continuer à avoir votre soutien. À l'heure où on se parle, il y a encore énormément d'arrestations et des condamnations à mort, dont des enfants qui sont passibles de peine de mort. Donc, merci aux médias aussi de continuer à couvrir les événements.

Mme Machouf (Nima) : Bonjour, tout le monde. Alors, pour clore ce point de presse, en fait, merci de m'avoir donné la parole. Le mouvement en Iran, la révolution féministe en Iran a commencé avec les femmes pour des demandes sur les droits des femmes qui sont bafoués en Iran. Femmes, vie, liberté a été le slogan-phare, jusque-là, de la révolution, et reste le slogan-phare, mais, même si la révolution a commencé pour revendiquer des droits pour les femmes, maintenant, le peuple, ce qu'il demande n'est rien de moins qu'un changement radical du gouvernement. Les gens ne veulent aucune réforme, ne se contentent plus d'un gouvernement qui bafoue les droits des gens, qu'il a bafoués pendant 43 ans. Et ce qu'ils veulent, c'est un changement radical, une démocratie et une laïcité.

Pourquoi ce geste, aujourd'hui, du Parlement, est important? Parce que c'est un geste, bien que symbolique… mais c'est un geste qui est très porteur, porteur d'espoir pour nous, la communauté iranienne, qui envoie un message très fort, dans un contexte où, en Iran, le Parlement iranien, à très forte majorité, a décidé de voter une loi où il donne l'aval pour tuer toutes les personnes qui sont arrêtées dans les manifestations, donc on parle de 15 000 personnes, à date, en dedans de deux mois, de leur donner la peine de mort, donc tuer toutes ces personnes qui ont été arrêtées dans des manifestations.

Donc, pour nous, ce geste, aujourd'hui à l'Assemblée nationale, est très important, et j'espère que ça va donner l'envol et ça va donner le goût aux autres législations aussi de continuer dans cette voie-là. Il faut mettre la pression maximale aujourd'hui sur le gouvernement iranien, et les droits humains doivent être au cœur de toute relation économique, diplomatique, toute relation avec l'Iran, pour que ça marche, sinon ça va échouer.

La Modératrice : Merci. On va prendre les questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît, étant donné que la période de questions va commencer bientôt. On va commencer avec Mme Richer.

Mme Richer (Jocelyne) : Oui. Bonjour à toutes. J'aurais une question pour Mme D'Amours, à savoir pourquoi la ministre de la Condition féminine, elle n'est pas ici, ce matin, en appui à votre démarche.

Mme D'Amours : Elle est en appui, mais elle n'est pas ici parce que c'est moi qui ai commencé à travailler avec le dossier. C'est un dossier qui est transpartisan, c'est un dossier que toutes les femmes, on est toutes du même niveau, à ce moment-là, on est toutes des députés à l'Assemblée nationale. Et c'est moi qui ai été choisie comme porte-parole pour travailler avec Ruba, et avec Michelle, et Brigitte.

Mme Richer (Jocelyne) : Et, peut-être vous ou Mme Ghazal, qu'est-ce que le gouvernement du Québec peut ou doit faire, à partir de là, en appui aux femmes iraniennes? Est-ce que c'est faire pression sur le gouvernement fédéral? Avez-vous des demandes?

Mme Ghazal : Bien, en fait, dans la motion, il y a quelques demandes, mais ça, c'est un premier geste qu'on pose aujourd'hui. Oui, en fait, premièrement, aujourd'hui, c'est un premier geste de démontrer que l'Assemblée nationale démontre son appui à la révolution iranienne et aux demandes du peuple iranien, qui est que le régime sanguinaire de la République islamique d'Iran tombe. Et, pour ça, évidemment, le Québec ne peut pas le faire seul, donc c'est de faire pression au gouvernement fédéral.

Et, dans notre motion, il y a des demandes précises, notamment de... En ce moment, l'Iran, ça, c'est pour toute la communauté internationale, est membre à l'ONU d'un comité pour l'égalité des femmes. C'est totalement un non-sens, c'est une incohérence. Il faut les mettre à la porte, ils ne peuvent pas faire partie de ce comité. Et donc, ça, pour faire pression à l'ONU, le Canada, on lui demande de le faire. D'ailleurs, à la fin, la motion va être envoyée au gouvernement fédéral et à d'autres organisations.

Et aussi on demande que tout ça s'arrête, et il y avait aussi une autre demande qu'on avait, mais qui... Ah! oui, il y a une commission d'enquête internationale avec l'ONU, là, de l'ONU, pour faire enquête sur le meurtre de Mme Amini. L'Iran a déjà dit que c'est une fin de non-recevoir, là, on se doute de la réponse, mais on voulait que cette enquête-là soit faite.

Mme Richer (Jocelyne) : À la base du mouvement de contestation, c'est toute la question du port du voile. Cette question-là a beaucoup déchiré les mouvements féministes dans le passé, à savoir est-ce qu'il faut l'interdire, parce que c'est un symbole de soumission des femmes ou, au contraire, est-ce qu'il faut dire : Les femmes doivent être libres de porter ce qu'elles veulent. Est-ce que vous craignez ou est-ce que vous souhaitez relancer ce débat-là?

Mme Ghazal : En ce moment, on est ici pour les Iraniens qui sont en train de mourir, les Iraniens et les Iraniennes, nous ne sommes pas dans notre débat local ici, au Québec. Ça, on peut le faire, il y a d'autres moments qu'on peut le faire, s'il y a des gens qui le veulent, mais, en ce moment, notre message, c'est : Femmes, vie, liberté. C'est la liberté de toutes les femmes, et il y a des jeunes femmes, des écolières qui sortent en enlevant leur voile, il y en a d'autres qui le portent, et qui sortent aussi, et qui disent : Nous voulons la liberté, nous voulons être libres. Mais je voudrais laisser la parole, parce que, souvent, on parle au nom des femmes iraniennes, j'aimerais entendre des femmes qui...

Mme Machouf (Nima) : Oui, tout à fait, Ruba a raison. Et surtout le mouvement en Iran, c'est un mouvement prochoix, dans le fond. En Iran, si les femmes brûlent le voile en place publique, ça a lieu parce que c'est une obligation, le port du voile est une obligation. Vous, femmes non iraniennes, vous allez en Iran, vous devez porter le voile. Et, les gens, tout ce qu'ils demandent, c'est d'avoir le choix. On n'a pas le choix là-bas.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Marc-André Gagnon, du Journal de Québec. Bien, ma question va un peu dans le sens que celle qu'a posée ma collègue. Je comprends qu'il y a des demandes qui sont adressées d'abord au gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral, au début du mois d'octobre, a imposé aussi des sanctions, des interdits de séjour, et tout ça. Vous faites, ce matin, donc, un point de presse transpartisan, c'est bien, une motion, c'est symbolique, mais qu'est-ce que le gouvernement du Québec peut faire de plus ou pourrait faire de plus pour appuyer cette révolution féministe?

Mme Ghazal : Bien, je pense qu'il y a eu des vérifications aussi pour voir s'il y avait des relations commerciales avec l'Iran, et je pense...

Mme D'Amours : Il n'y en a pas.

Mme Ghazal : Il n'y en a pas. Donc, ce qu'on peut faire, ce geste-là, ce que les gens de la communauté iranienne nous disent : Il faut que vous parliez, parce que ce que les Iraniens ont besoin... Puis, peut-être, je ne sais pas si vous pouvez ajouter pourquoi ce geste-là est important.

Maintenant, qu'est-ce qu'on peut faire? Ça, c'est un premier pas, comme je le disais. Après ça, on va suivre la situation, au fur et à mesure, elle va évoluer, les morts continuent à s'accumuler. Donc, on va regarder qu'est-ce qui peut être fait. On joint notre voix au mouvement international qui est grandissant de plus en plus. Il y a des motions comme celle-là dans tous les parlements à travers le monde, pas partout, il n'y en a pas encore, mais c'est un mouvement qui grandit, et on veut faire partie de ce mouvement de solidarité pour commencer.

Après ça, qu'est-ce qu'on peut faire de plus? On fait pression, il y a certaines demandes. La situation va évoluer, on va suivre ce que le gouvernement fédéral fait, et c'est ce qu'on peut faire. Donc, on fait tout ce qui est en notre possible, comme gouvernement du Québec, comme État, pour appuyer la situation.

M. Gagnon (Marc-André) : Un peu partout, il y a des manifestations, là, en appui à cette révolution-là. Est-ce que les gens au Québec, à Montréal notamment, sont suffisamment au rendez-vous? Est-ce que vous leur lancez un appel, là? Je ne sais pas s'il y en a, de prévues, dans les prochaines semaines, encore, là.

Mme Ghazal : Bien, il y a déjà eu des manifestations. Moi, j'ai participé, mais peut-être que ceux qui sont...

Mme Adib (Sherazad) : Bien, on a vraiment vu comme un mouvement de solidarité, là. Au début, je pense qu'il y avait un malaise, tu sais, ça, on ne savait pas trop : Est-ce qu'on appuie ou on n'appuie pas? Là, on a un appui. Je veux dire, aujourd'hui, on a vraiment comme le signe de ça, mais oui, oui, il y a de plus en plus de gens.

Mais moi, j'aimerais revenir un peu sur ce que Ruba disait. C'est un mouvement international, un peu comme ce qui s'est passé en Afrique du Sud pendant l'apartheid. Donc, le monde a isolé le gouvernement africain du Sud, à l'époque, donc c'étaient des boycotts, les entreprises, les universités. Hier, il y avait un mouvement mondial de manifestations dans les universités. On en avait ici, à l'Université Laval, Université Concordia, l'UQAM. Donc, c'est ça qu'on fait aujourd'hui, on est en train d'isoler ce gouvernement.

Et je pense que c'est au niveau moral aussi, hein? C'est important, là, c'est une guerre aussi où on veut les affaiblir et on veut montrer que toute la planète, dans le fond, soutient le combat des Iraniens. Donc, oui, moi, je trouve que les gens sont au rendez-vous. J'aimerais que les médias couvrent un petit peu plus, par exemple.

M. Gagnon (Marc-André) : Votre nom?

Mme Adib (Sherazad) : Sherazad Adib.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci.

Mme Morin-Martel (Florence) : Bonjour. En fait, ma question, là, s'adresse aux élues ici. Est-ce qu'il y a d'autres causes que vous aimeriez faire une telle initiative transpartisane en ce moment?

Mme Ghazal : Bien, on n'y a pas encore pensé.

Mme Setlakwe : Ça suivra bien les prochaines semaines.

Mme Ghazal : Oui, c'est ça, mais là on trouvait qu'il y avait… comme je le disais, on est dans un moment historique, c'est la première fois qu'il y a autant de femmes députées à l'Assemblée nationale. Il faut que ça veuille dire quelque chose. Et on a commencé… Je veux dire, on n'a même pas siégé, on ne savait pas trop c'était quoi, bien, je ne sais pas... Oui, on avait déjà nos dossiers, là, mais à peine. Et il y a des nouvelles élues qui font leur entrée à l'Assemblée nationale. Et la première chose qu'on fait, c'est une action transpartisane. Donc, moi, je trouve que ça augure bien pour la suite, et on va peut-être partir une belle tradition. De toute façon, les femmes, c'est comme ça qu'elles ont travaillé. Je vois ici ma collègue Christine Labrie qui a fait partie d'un groupe de femmes transpartisanes, notamment pour le tribunal spécialisé contre les violences conjugales. Donc, il y a une tradition qui a commencé, parce que les femmes sont ici, et elle ne peut que se renforcer et continuer.

La Modératrice : Merci. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.

(Fin à 9 h 36)