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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Le mercredi 18 janvier 2023, 11 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante et une minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, je veux revenir sur ce qui s'est dit sur Hydro-Québec, sur les priorités d'Hydro-Québec depuis le départ de Sophie Brochu. Comme moi, vous avez vu qu'il y a eu beaucoup d'articles, beaucoup de commentaires. Et ce que j'ai vu, au cours des derniers jours, c'est comme s'il y avait deux clans, au Québec, ceux qui travaillent pour les citoyens québécois puis ceux et celles qui travaillent pour les entreprises, comme si on ne devait pas faire les deux. Et je vais essayer d'expliquer, ce matin, pourquoi c'est important, pour le Québec, pour les Québécois, de travailler avec les entreprises.

Il y a deux raisons pourquoi on doit travailler avec les entreprises dans le contexte actuel. D'abord, j'espère qu'on a tous comme objectif de décarboner 100 % du Québec, des activités au Québec. Et, quand on regarde les entreprises industrielles, bien, ça représente 30 % des GES au Québec. Donc, c'est le deuxième groupe qui pollue le plus, là, après les transports, qui sont à 43 %. Donc, 30 % des GES dans les entreprises industrielles. Qu'est-ce qu'il faut faire? Pour le bien des Québécois, pour le bien de la planète, c'est qu'il faut remplacer les énergies polluantes qui sont utilisées par ces entreprises-là, les remplacer par des énergies propres, essentiellement par de l'électricité., c'est important de le faire. Donc, il faut travailler avec ces entreprises pour qu'ils convertissent leurs moyens de produire… et donc être capables d'éliminer, éventuellement, 100 % des GES au Québec.

La deuxième raison pourquoi que c'est important de travailler avec les entreprises, c'est qu'il y a des nouvelles filières qui sont importantes, justement, pour décarboner le Québec et la planète. Je vous donne trois exemples. La filière batterie. C'est important, avec le lithium, de produire des batteries pour les véhicules électriques. Je vous donne une autre filière, l'aluminium vert. Peut-être que, dans 10 ans, dans 20 ans, l'aluminium vert, qui va être utilisé dans plein de produits dans le monde, va venir beaucoup du Québec parce qu'on est en avance pour produire de l'aluminium vert, que ça soit dans des autos ou que ça soit dans n'importe quel produit. Donc, c'est important de développer, avec des entreprises, de l'aluminium vert. C'est la même chose avec l'acier vert, puis on a des discussions, avec des entreprises comme ArcelorMittal, pour, tranquillement, passer vers l'acier vert. Puis l'idée, ce n'est pas juste d'enlever les GES dans ces entreprises-là, mais les produits qui sortent de ces entreprises-là, qui sont intégrés dans d'autres produits, un peu partout dans le monde, bien, c'est important, là, que ces produits-là, ces intrants-là, dans les autres produits, bien, ça soit vert.

Par contre, on s'est donné, puis ça, c'est important de le dire dans le débat actuel, une façon de travailler où jamais on ne va donner un rabais sur le prix de l'électricité sans s'assurer que les revenus additionnels, pour le gouvernement du Québec, soient supérieurs à ce rabais-là. Je vous donne un exemple. On parle beaucoup de la filière batterie à Bécancour. Bien, on parle d'emplois, plusieurs des emplois, qui vont être à 100 000 $ par année. C'est certain que, si on a des emplois à 100 000 $ par année qui remplacent d'autres emplois à 50 000 $ par année, ça amène des revenus additionnels au gouvernement du Québec. Bien, nous, notre job, c'est de s'assurer, dans chaque contrat qui est signé, que les revenus additionnels pour les Québécois excèdent le rabais qui serait donné sur le coût marginal. Puis ça, c'est important de le dire. Coût marginal : 0,10 $, 0,11 $ le kilowattheure, qui va être le coût pour produire de la capacité additionnelle. Puis je vous invite à aller voir le plan stratégique qui a été déposé par Sophie Brochu. À la première page du plan, on dit qu'on va avoir besoin de 100 térawattheures additionnels pour décarboner le Québec à 100 % d'ici 2050. Donc, on a besoin de regarder le coût marginal.

Mais ce que je veux dire, en résumé, c'est que moi, là, quand je me lève le matin, je travaille pour le bénéfice des Québécois d'abord, pas pour le bénéfice, d'abord, des entreprises. Puis c'est la même chose pour Pierre Fitzgibbon, c'est la même chose pour Sophie Brochu puis c'est la même chose pour le prochain ou la prochaine présidente d'Hydro-Québec. Il n'y a pas de différence dans ces objectifs-là.  

Donc, je conclus en vous disant : C'est un défi énorme, la carboneutralité d'ici 2050, mais, d'abord, le Québec est en avance en Amérique du Nord. Quand on regarde les GES par habitant, le Québec a 50 % d'avance sur le reste du Canada puis les États-Unis, 50 % d'avance. Puis on a un des meilleurs plans, le Plan pour une économie verte, pour aller encore plus loin. Puis, à chaque année, on va bonifier ce PEV, ce Plan pour une économie verte. Puis ça m'a fait plaisir d'en discuter, entre autres, avec Gabriel Nadeau-Dubois en privé. Puis toutes les propositions, pour bonifier à chaque année ce plan-là, vont être le bienvenu. Mais, moi, ce qui est important, là, c'est qu'on est le meilleur en Amérique du Nord, puis je veux qu'on reste le meilleur, puis je veux qu'on soit un des premiers États, sinon le premier État, en Amérique du Nord, à atteindre la carboneutralité.

Mais on a aussi une opportunité exceptionnelle. Vous le savez, Québec, malheureusement, pour toutes sortes de raisons, est moins riche que ses voisins. On a un écart de richesse d'à peu près 13 % avec l'Ontario, 19 % avec le reste du Canada, 50 % avec les États-Unis. Puis là on a une opportunité extraordinaire, exceptionnelle, en même temps qu'on décarbone le Québec, de créer des nouvelles entreprises, des nouveaux secteurs qui vont enrichir le Québec et les Québécois. Puis, je l'ai dit souvent, enrichir la société, ce n'est pas une fin en soi, mais c'est un moyen pour se donner une meilleure qualité de vie. C'est important qu'on soit moins dépendant de la péréquation, qu'on réduise notre écart de richesse avec tous nos voisins en Amérique du Nord pour être capable d'avoir les moyens d'investir dans la qualité de vie des Québécois.

Donc, électrifier le Québec, c'est le défi de toute une génération. C'est un défi extraordinairement emballant, en particulier pour la jeunesse au Québec. Puis on a la chance, notre nation, là, on a une opportunité exceptionnelle à saisir, et ce n'est pas exagéré de penser que le Québec peut devenir un leader mondial de l'économie verte, puis il faut y travailler tous ensemble. Puis il n'y a pas deux clans, au Québec, il y a juste un clan. On va faire ça, entre autres, avec certaines entreprises, mais on va d'abord faire ça au bénéfice des Québécois. C'est vrai pour moi, c'est vrai pour Pierre Fitzgibbon, c'est vrai pour Sophie Brochu, puis ça va être vrai, aussi, pour le prochain ou la prochaine présidente d'Hydro-Québec, puis c'est vrai pour tous les membres de notre gouvernement puis de notre caucus.

M. Lacroix (Louis) : Pourquoi vous faites cette mise en garde là maintenant? Et à qui elle s'adresse, cette mise en garde là, M. Legault?

M. Legault : Bien, comme on dit, si le chapeau fait à quelques personnes, bien, qu'ils le mettent. Mais vous avez, comme moi, entendu et lu toutes sortes de choses, depuis une semaine et demie, depuis la démission de Sophie Brochu lundi passé, et je vous le dis, là : Il n'y a pas deux clans, au Québec, le clan qui défend les intérêts des Québécois puis le clan qui défend les intérêts des entreprises, il y a juste un clan qui travaille, d'abord, au bénéfice des citoyens.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous êtes perçu comme le valet des entreprises, ou quoi? C'est quoi que vous avez vu, là?

M. Legault : Bien là, c'est votre opinion.

M. Bergeron (Patrice) : Non, non, mais est-ce que... Pourquoi vous tenez à la corriger, cette perception-là?

M. Legault : Oui, bien, écoutez, puis j'ai lu, comme vous, toute sortes de commentaires, j'ai entendu toutes sortes de commentaires, puis je pense que c'est injuste, puis je pense que c'est important que tout le monde comprenne qu'on travaille tous au bénéfice des Québécois puis que, dans certains cas, pour travailler au bénéfice des Québécois, il faut travailler avec certaines entreprises.

M. Robillard (Alexandre) : Mais vous pensez, M. Legault, qu'il y a trop de gens qui pensent que vous voulez transformer Hydro-Québec en Dollarama de l'électricité?

M. Legault : Bien, écoutez, j'ai entendu cette mise en garde de Sophie Brochu, il y a un certain nombre de mois, on a eu le temps de s'expliquer depuis ce temps-là. Je ne pense pas qu'elle répéterait ça aujourd'hui.

M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi? Pourquoi vous pensez qu'elle ne répéterait pas ça?

M. Legault : Bien, parce que, je pense que j'ai eu l'occasion de le dire, c'est arrivé dans le passé, O.K., que des gouvernements ont signé des contrats où les rabais qui étaient donnés en électricité étaient inférieurs aux revenus additionnels pour le gouvernement du Québec. C'est arrivé, donc Sophie Brochu avait raison de dire : Attention de ne pas devenir le Dollarama.

Mais il y a une chose qui a été claire. Entre autres, au mois de décembre, on a eu une rencontre où il y avait le ministre de l'Économie, le ministre des Finances, le ministre de l'Environnement, le ministre des Affaires autochtones et Sophie Brochu, puis on était tous d'accord pour dire : Jamais Hydro-Québec ne doit signer un contrat si le rabais qui est donné est supérieur aux revenus additionnels au gouvernement du Québec.

M. Robillard (Alexandre) Mais, si je peux vous demander une précision, est-ce que ça va être possible, pour une entreprise, d'obtenir de l'électricité au rabais sans contribuer à la baisse des GES au Québec puis à l'atteinte de l'objectif de carboneutralité?

M. Legault : Bien, il faut atteindre deux objectifs puis il faut que les entreprises nous aident à atteindre deux objectifs. Un : décarboner, réduire les GES; deux : amener des revenus additionnels au gouvernement du Québec.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, Maisonneuve-Rosemont, là, vous n'êtes pas inquiet avec ce qui se passe là-bas? Vous n'avez pas peur que Lakeshore, Jonquière, ça risque de faire tache d'huile, là? Parce qu'ils ont réussi à faire partir une gestionnaire. Et est-ce que c'est normal que Christian Dubé, il aille faire de la microgestion dans un hôpital?

M. Legault : Bien, de la manière que le réseau est organisé, c'est normal que le ministre fasse ça. On a un projet pour créer Santé Québec, donc une agence qui s'occuperait davantage de cette gestion-là, mais ça, ça va se faire après un certain temps puis un projet de loi dont… on le discutera dans les prochaines semaines.

La situation, actuellement, pas juste au Québec, j'ai eu l'occasion de parler avec Doug Ford, dans les dernières semaines, puis je lis un peu ce qui se passe partout dans le monde, il manque d'infirmières partout dans le monde. Ce qu'on se rend compte, aussi, c'est qu'il en manque plus, toutes proportions gardées, à Maisonneuve-Rosemont que dans la moyenne des hôpitaux au Québec. Donc, il doit effectivement y avoir un ajustement. Donc, le volume très élevé à Maisonneuve-Rosemont, bien, doit, peut-être, être envoyé dans d'autres hôpitaux ou on doit prendre les infirmières de d'autres hôpitaux puis les envoyer à Maisonneuve-Rosemont, mais on ne peut pas demander au personnel de Maisonneuve-Rosemont de faire des miracles.

M. Denis (Maxime) : Est-ce que ça valait la présence du ministre sur place pour gérer une crise interne?

M. Legault : Ah! oui, écoutez, la situation était assez grave à Maisonneuve-Rosemont pour que le ministre, dans la structure organisationnelle actuelle, s'en mêle.

M. Lacroix (Louis) : Vous aviez déjà un comité,M. Legault, là, avec M. Desharnais à sa tête, là, pour essayer de régler ces problèmes-là. Pourquoi est-ce qu'il faut que ce soit le ministre lui-même qui se rende dans un hôpital pour faire de la microgestion? Il y a déjà un comité qui est chargé de faire ça.

M. Legault : Oui. Regardez, il y a comme une frustration, actuellement, qui est compréhensible, de la part des infirmières. Il manque d'infirmières, ça amène du temps supplémentaire obligatoire. Et il y a des infirmières, avec raison, qui sont épuisées puis qui sont peut-être encore plus sollicitées, pas peut-être, qui sont plus sollicitées encore à Maisonneuve-Rosemont que dans la moyenne des hôpitaux au Québec. Donc, il y a une question, aussi, humaine, là-dedans, là, où il faut aller rassurer puis dire : Écoutez, il faut tenir compte de cette situation-là avant d'imposer du temps supplémentaire obligatoire ou avant de vouloir absolument prendre tout le volume de Maisonneuve-Rosemont sans envoyer des ambulances dans d'autres hôpitaux.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Ça va prendre combien de temps, M. Legault, pour que les voyants tournent au vert sur le tableau de bord pour la santé? Parce que vous dites que vous travaillez pour les Québécois, mais les Québécois qui vont dans les hôpitaux, en ce moment, l'expérience qu'ils ont, elle n'est pas bonne, puis ça dure depuis des années.

M. Legault : Bon, regardez, ça va prendre combien de temps avant de combler tous les postes d'infirmières qu'on voudrait combler? C'est, une infirmière, au moins trois ans de cégep.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...

M. Legault : Attendez une minute. Bien, Christian s'est donné un plan pour que, dans le mandat, il y ait un grand bout de fait, puis, entre autres, d'ici 2025, mais je reviens sur ce qu'on a fait. Puis on des discussions à avoir encore avec les ordres professionnels. Il faut déléguer des actes aux infirmières auxiliaires, à du personnel administratif. Il faut être capable, à un moment donné, de travailler avec ce qu'on a de disponible comme main-d'œuvre. Donc, on va essayer, avec l'immigration puis avec la requalification, d'avoir, le plus vite possible, des infirmières, mais il y a des actes qui peuvent être délégués à d'autres corps d'emploi. Ça demande des négociations avec les ordres professionnels. Donc, ce travail là se fait, mais c'est sûr qu'on ne réussira pas, du jour au lendemain, à combler tous les postes d'infirmières qui sont affichés.

Mme Prince (Véronique) : Avez-vous observé la recommandation de la Santé publique de faire en sorte que la dose de rappel ne soit pas nécessaire pour tous? Est-ce qu'on arrive à la fin, là, de la dose de rappel tout le temps, là?

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, j'ai vu, comme vous, là, qu'il y avait une recommandation possible, dans les journaux. Honnêtement, personnellement, je ne suis pas au courant.

Mme Prince (Véronique) : Allez-vous la suivre, si c'est le cas, si la Santé publique...

M. Legault : Mais on va la suivre, si la Santé publique nous dit : Il y a certaines personnes, après trois, quatre doses, que ce n'est plus nécessaire de se faire vacciner, on va faire comme on a fait depuis deux ans et demi, bientôt presque trois ans, on va suivre les recommandations de la Santé publique. Christian leur parle. Moi, j'avoue, là, que je ne leur ai pas parlé, dans les derniers jours, mais on va suivre les recommandations de la Santé publique.

Mme Prince (Véronique) : Avec le nouveau variant, et tout ça, vous ne seriez pas du genre à dire à la Santé publique : Attendez un petit peu, ce n'est pas réglé encore tout à fait?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense qu'on a bien travaillé, depuis deux ans et demi, avec la Santé publique, puis on va suivre leurs recommandations.

Mme Plante (Caroline) : Les transferts en santé, finalement, on est tout près d'une entente, sur les transferts en santé?

M. Legault : Oui. Rappelez-vous, juste avant Noël, j'ai rencontré Justin Trudeau. Je vous ai dit que j'étais plus optimiste que jamais. Ce que j'ai compris, de ma rencontre avec Justin Trudeau, c'est qu'on ne parlait plus de conditions, mais on parlait de données. On sait aussi que le Québec est champion pour les données, grâce, entre autres, à Christian Dubé qui a un tableau de bord très détaillé. Ce n'est peut-être pas le cas de d'autres provinces. Nous, évidemment que les données qu'on rend déjà publiques, on n'a pas de problème à les envoyer à Ottawa, là, tu sais. Donc, pour nous, là, c'est une approche qui fait notre affaire. Est-ce que les autres provinces vont accepter de donner autant de données que nous? Bien là, j'écoute M. Duclos, M. Trudeau, puis là, bien, c'est à eux autres à négocier.

M. Gagnon (Marc-André) : ...des échanges avec Doug Ford. Et lui semble ouvert, donc, quand même, aux conditions qu'Ottawa voudrait imposer, entre autres, sur la reddition de comptes, là.

M. Legault : Oui, bien, ce que j'ai discuté avec Doug Ford, effectivement, c'était la question des données, c'est-à-dire moi, je lui ai dit que je n'avais pas de problème avec les données. Puis il m'a dit que lui non plus n'a pas de problème avec les données. On s'est juste parlé des données, on n'a pas parlé de conditions.

M. Lacroix (Louis) : Pourriez-vous briser le front commun, si jamais, par exemple, les propositions d'Ottawa satisfaisaient au Québec? Puis vous dites : Bien, on est prêts à fournir les données. Est-ce que vous seriez prêts à briser le front commun avec les autres provinces?

M. Legault : Bien, briser le front commun, ce que je comprends, c'est que Doug Ford et moi, on est d'accord pour fournir les données.

M. Lacroix (Louis) : Mais ça, c'est deux provinces, sur le reste...

M. Legault : Deux provinces, mais deux grosses.

M. Lacroix (Louis) : Mais ma question, juste pour être clair : Est-ce que, si, par exemple, les autres provinces, là, comme le Manitoba, la Saskatchewan...

M. Legault : On n'est pas là, là, on souhaite garder le front commun parce que ça nous a bien servi puis ça devrait bien nous servir à l'avenir.

M. Gagnon (Marc-André) : Et cette transparence, donc, quant aux données, c'est une façon de rendre des comptes à Ottawa, d'une certaine façon?

M. Legault : Oui.Bien, comme je vous dis, ces données-là sont déjà transmises aux citoyens, sont disponibles pour tout le monde, donc je ne vois pas un gros problème de les envoyer à Ottawa.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que vous avez une rencontre à votre agenda à la mi-février?

M. Legault : Non. Je la souhaite. Je la souhaite. Puis pourquoi? C'est important que ce soit dans les prochaines semaines pour que le gouvernement fédéral inscrive, dans son budget du mois de mars ou avril, une augmentation des transferts en santé. C'est important pour le Québec, c'est important pour l'Ontario, je suppose que c'est important pour toutes les provinces. Donc, on sait qu'en pratique, là, ça ne s'écrit pas la veille de la publication, un budget, c'est en train de s'écrire. En tout cas, je regarde chez nous, on est en train d'y travailler très fort. Donc, j'aimerais ça qu'il y ait une augmentation des transferts en santé dans le budget du printemps.

M. Lacroix (Louis) : …2023 que ça va se régler, selon vous?

M. Legault : Bien, je l'espère.

M. Chouinard (Tommy) : La hausse des plaintes et des signalements en maltraitance, est-ce que c'est un signe que la qualité des soins et des services se dégrade?

M. Legault : Je ne pense pas. Souvent, les plaintes viennent de proches aidants, de gens dans la famille qui abusent ou des choses comme ça. Donc, je ne pense pas que ça vienne nécessairement du personnel. Le travail qui a été fait, aussi, par Marguerite Blais fait que c'est plus facile de déposer une plainte. Donc, je ne pense pas que ça suppose une détérioration des soins.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Prince (Véronique) : Sur la filière batterie, là, s'il faut trouver 10 000 travailleurs pour la filière batterie, pour la région ou la zone d'innovation, est-ce que ça va vous prendre une stratégie d'immigration?

M. Legault : Bien, écoutez, ça adonne bien, je rencontre Kateri, cet après-midi, comme je le fais avec tous les ministres. Ce qui est important, au Québec, surtout, c'est de requalifier le plus de personnes possible vers les secteurs où il y a des emplois très bien payés. Puis, dans la filière batterie, on parle d'emplois très bien payés à Bécancour. Donc, est-ce qu'on sera capables? Moi, je le souhaite.

D'abord, ça ne se fera pas demain matin, les 10 000 emplois, mais on doit puis on a déjà commencé à se donner une stratégie. On bonifie, on donne des incitatifs aux étudiants, dans certains secteurs, au cégep puis à l'université. Je ne suis pas fermé à l'idée d'en faire encore plus, mais c'est certain, là, que, bon, autant du côté infirmières, enseignants que du côté construction, TI puis génie, il va y avoir beaucoup de besoins. Donc, il faut s'assurer qu'on qualifie et requalifie le plus de personnes possible dans ces secteurs payants là.

M. Robillard (Alexandre) : Sur l'immigration, justement, qu'est-ce que vous pensez de la contribution de la firme McKinsey dans la décision d'Ottawa d'augmenter ses objectifs d'immigration?

M. Legault : Bien, je n'ai pas vu ce document-là de McKinsey, là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que vous avez l'impression que c'est un signe, peut-être, là, que ça pourrait être dans l'intérêt du Québec d'emboîter le pas du gouvernement fédéral?

M. Legault : Bien, regardez, il y a deux objectifs, puis des fois ils sont un peu contradictoires, hein? On peut penser, pour des raisons économiques, que ça serait important d'augmenter, de façon rapide, les seuils d'immigration. De l'autre côté, on a, au Québec, un déclin du français. Et ce qui est important, pour nous, dans un premier temps, c'est s'assurer que, dans nos seuils actuels, le 50 000, il y en ait plus qui parlent français.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, sur le plan économique, quand même, McKinsey, c'est une autorité importante.

M. Legault : Oui, mais, pour moi, c'est deux objectifs qui sont aussi importants les uns que les autres, créer de la richesse, mais aussi arrêter le déclin du français.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Mignacca (Franca G.) : …at Lakeshore, that are saying they're at their wits' end and that the hospital is a ticking time bomb. What would you say to both staff and patients that are considering Lakeshore is becoming the next Maisonneuve-Rosemont?

M. Legault : Yes. Unfortunately, I had to go to Lakeshore, in the last few months, because of my mother, and I had the chance to speak with the nurses and employees. And I understand that, like in many other hospitals, not only in Québec but also in Ontario and everywhere in the world, it's tough. We don't have enough nurses. It's not because the money is not available, it's because it takes time to train those nurses. So, I understand that it's tough. So, we're trying to negotiate with the professional orders to delegate some activities to other people than nurses in order to better use all of them. So, it's not easy, it will take time before we get all the trained nurses we need at Lakeshore and at all hospitals.

Mme Mignacca (Franca G.) : What message would you have, though, for patients who are waiting for hours in emergency rooms and might be considering that, you know, they could see their emergency room shut down the same way we saw with Maisonneuve-Rosemont?

M. Legault : I still think that the most urgent urgencies are served in time, but, of course, some people have to wait a long time for, maybe, operations that are not absolutely urgent, urgent. So, I understand that it's not an ideal situation, actually, but, when I talk to Doug Ford, we have the same thing in Ontario, and unfortunately there's no miracle.

I'm open to all kind of proposals. I've asked the two leaders I met so far, of the opposition, if they had some proposals, and it's not easy to find some solutions.

M. Authier (Philip) : Speaking of Doug Ford, since you've mentioned him several times, what did you think about his decision to go to more privatization in Ontario? Do you think it's a good idea? Would Québec follow that same lead?

M. Legault : O.K. You have two kinds of privatization or private activities. As you know, we're open to build two new private hospitals, one in Montréal, one in Québec City, but people, patients would pay with their insurance card. So, on that point, we both agree that it may be one of the solutions. What I understand is that Doug said that he may be also open, and it's not clear which activities he is talking, to let people pay for some activities. I disagree with this point.

Le Modérateur : ...last one.

M. Authier (Philip) : Yes, my last question. On the Hydro issue, there are some... You're talking about the critics, right?

M. Legault : Right.

M. Authier (Philip) : There are some people that are saying that the idea of building more dams, more reservoirs is «passée date», and it's not a good idea, and it's sort of… I don't know if you saw, Michel C. Auger, he wrote that it's thinking in the 1970s. What do you respond to that? And do you, because... And which rivers would you actually dammed?

M. Legault : O.K. So, first, I would not send Michel C. Auger to negotiate with Newfoundland and Labrador, right? Because, in the next few months, we have to negotiate the contract with Newfoundland, Labrador, for Churchill Falls, which stop in 2041. All right? I don't want to have no B plan in my pocket and be obliged to accept whatever the tariff Andrew Furey is proposing me.

So, I think that, if we want to be in a good negotiation position with Newfoundland, we need to have a B plan for Churchill Falls, and it means a new dam. Because it's important to understand that you cannot serve well all our needs only with wind power, or solar, or whatever, intermittent energy. The beauty of the dams is that you have like a kind of battery, which is the water, that you can use when the time... when you have your peak periods. Merci, tout le monde.

(Fin à 12 h 08)

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