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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de solidarité sociale et d’action communautaire

Version finale

Le mardi 31 janvier 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures sept minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. On est très heureux, Manon et moi, de vous retrouver, très heureux de recommencer à siéger ici, au Parlement du Québec, une première vraie session parlementaire après un petit réchauffement de deux semaines.

Et, bien, ce n'est pas la première fois que je vous le dis, ce n'est pas la dernière non plus, l'heure de l'imputabilité a sonné pour François Legault. Vous savez, ce qui est essentiel à l'imputabilité, bien, c'est la transparence. La CAQ a un problème de transparence, un gros, gros problème de transparence, et on a deux exemples très clairs devant nous en ce moment : Hydro-Québec et McKinsey.

D'abord, sur McKinsey, dans les dernières semaines, Québec solidaire a fait parvenir 29 demandes d'accès à l'information au gouvernement au sujet de McKinsey. 29. On veut savoir c'est quoi, l'étendue des contrats qui sont donnés à cette firme multinationale, ça nous coûte combien, au Québec, faire appel à cette entreprise tentaculaire qui a des opérations partout dans le monde. 29 demandes, donc, d'accès à l'information, puis je peux vous dire que ça ne rue pas dans les brancards pour nous répondre. À date, on a reçu une seule réponse sur 29.

Pourtant, il y a encore beaucoup, beaucoup de questions en suspens. Combien ça nous coûte réellement, McKinsey? Est-ce que les conseils de la firme valent vraiment le salaire annuel d'une préposée aux bénéficiaires pour chaque jour travaillé? On vient d'apprendre, là, ce matin que le fédéral a signé un contrat jusqu'en 2100 avec McKinsey. Est-ce que ça existe, au Québec, des contrats comme ça? Les Québécois et les Québécoises ont le droit de savoir comment on dépense leur argent. Ils ont le droit de savoir à quel point leur gouvernement fait affaire avec cette entreprise-là. C'est une question de saine gestion, c'est une question de transparence. En fait, c'est une question d'imputabilité pour François Legault. Pendant quatre ans, il a refusé à répondre à plein de questions sous prétexte qu'il y avait un état d'urgence, une pandémie urgente. Cette pandémie s'est apaisée, aujourd'hui, les Québécois et les Québécoises ont droit à des réponses.

La vraie transparence, ce n'est pas d'envoyer seulement des demandes d'accès à l'information. D'ailleurs, le François Legault qu'on a connu dans l'opposition ne se serait pas satisfait d'envoyer des demandes d'accès à l'information, il aurait demandé à ce qu'on fasse la lumière sur tout ça ici, à l'Assemblée nationale. Donc, ce matin, je relance la demande que ma collègue, Christine Labrie, avait formulée il y a quelques semaines : il nous faut une enquête parlementaire complète sur les rapports entre l'État québécois et la firme multinationale McKinsey.

Même chose dans le dossier d'Hydro-Québec. Hydro-Québec, ça appartient aux Québécois, aux Québécoises. Ce n'est pas le jouet de Pierre Fitzgibbon. Ça fait trois semaines, jour pour jour, aujourd'hui, que Sophie Brochu a démissionné, et on nage encore en pleine obscurité. Ce matin, on apprend que le nouveau vice-président quitte aussi. Il y a anguille sous roche. Les Québécois et les Québécoises, ont le droit de savoir qu'est-ce qui se passe à la tête d'une de leurs sociétés d'État préférées. C'est un de nos joyaux nationaux, Hydro-Québec, on a le droit de savoir ce qui se passe puis on a le droit de discuter collectivement de l'avenir de cette société d'État là.

On va donc déposer aujourd'hui une motion pour demander que soit étudié en commission parlementaire d'urgence le Plan stratégique 2022‑2026 d'Hydro-Québec. On veut entendre Sophie Brochu. On veut de la transparence dans le dossier d'Hydro-Québec, François Legault l'avait promis. La motion qu'on dépose aujourd'hui va lui demander de tenir parole. Je laisse ma collègue Manon vous en dire plus.

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. À mon tour, très heureuse de vous retrouver sur le plancher de l'Assemblée nationale du Québec. En fait, Gabriel l'a dit, Hydro-Québec, là, ce n'est pas juste une entreprise comme les autres, c'est une société d'État qui compte pour les Québécois et Québécoises, c'est une histoire de cœur. Je veux dire, on y a investi beaucoup, dans cette société d'État là, et, depuis 60 ans, elle joue un rôle de moteur dans le développement du Québec, mais nous, on veut aussi qu'elle joue un rôle moteur pour les 60 prochaines années pour les Québécois et les Québécoises.

Alors, depuis le départ de Sophie Brochu, bien, on est définitivement dans la noirceur, sans mauvais jeu de mots. Il y a beaucoup de choses qu'on sait, d'ailleurs, ce matin, effectivement, on apprenait qu'un autre dirigeant, haut dirigeant de cette société d'État a démissionné, hier, on apprenait que les rêves pharaoniques, je dirais, de M. Fitzgibbon pourraient vouloir dire 13 autres barrages La Romaine. Il faut être réaliste, là, on ne pourra pas à la fois faire la transition énergétique que le Québec doit faire et laisser à M. Fitzgibbon tous les mégawatts qu'il veut pour donner à ses amis qui en ont besoin. Et ce n'est pas vrai qu'on va avoir l'argent du beurre puis le beurre en partant notre lave-vaisselle à minuit le soir.

Il va falloir faire des choix, et c'est ça que Québec solidaire espère déjà depuis des mois, et c'est pourquoi on veut que Mme Brochu vienne s'asseoir, pour nous aider à comprendre qu'est-ce qui s'est passé et qu'est-ce qui se passe dans notre société d'État. Parce que ce n'est pas M. Fitzgibbon qui doit les faire tout seul, ces choix-là, c'est des choix de société. Et ça, ça veut dire qu'on doit être partie prenante de ces réflexions-là et de ces choix-là.

Le premier ministre, lors de la rencontre avec Gabriel, a dit effectivement qu'il était ouvert à ce que Mme Brochu vienne s'asseoir en commission parlementaire. Eh bien, il est temps qu'il passe de la parole aux actes, c'est une question de transparence, c'est une question de permettre aux oppositions de jouer leur rôle, il ne joue pas tout seul sur cette patinoire-là. C'est l'énergie des Québécois et Québécoises, et c'est d'ailleurs — Gabriel le disait — pourquoi nous allons déposer la motion. Et je vous la lis : «Que la Commission de l'énergie étudie le plan stratégique d'Hydro-Québec et qu'on commence en recevant Mme Sophie Brochu ici, à l'Assemblée nationale.» Ça fait depuis le mois de mars dernier qu'on le demande, mais là il commence à être urgent que ça se réalise. On va prendre vos questions.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur les démissions, «anguille sous roche», ça veut dire quoi, M. Nadeau-Dubois? Qu'est-ce que vous soupçonnez?

M. Nadeau-Dubois : Mme Brochu a dit, il y a quelques mois, qu'elle ne voulait pas qu'Hydro-Québec devienne le magasin à une piastre de l'électricité, autrement dit, que sa vision pour Hydro-Québec, elle, ce n'était pas de vendre le plus d'énergie possible, le moins cher possible, aux entreprises triées sur le volet par Pierre Fitzgibbon, qu'elle avait avant tout à cœur un projet de transition énergétique verte, équitable pour le Québec, pour les Québécois, Québécoises. M. Fitzgibbon lance des chiffres en l'air, là. Ce matin, il nous dit : Ah! ce n'est pas 23 000 mégawatts, ça va être 10 000 mégawatts, on va faire à peu près la moitié des projets. On n'est pas au bingo, on ne peut pas lancer des chiffres en l'air puis regarder si ça marche, là, c'est l'énergie des Québécois et des Québécoises.

La transition énergétique, là-dessus, je suis d'accord avec le premier ministre, c'est un défi, c'est le plus grand défi des prochaines décennies au Québec. Ça ne se décidera pas derrière des portes closes, ce n'est pas vrai. On a le droit de savoir ce qui s'est passé à la haute direction d'Hydro-Québec et on a le droit, en regardant vers l'avant, de se demander quelle est la bonne mission pour Hydro-Québec. Ça appartient aux Québécois, Québécoises, ce n'est pas l'outil d'un seul homme, Pierre Fitzgibbon, pour sa vision personnelle du développement économique.

M. Duval (Alexandre) : Voir des têtes dirigeantes qui quittent, comme ça, les unes après les autres, à quel point ça fragilise Hydro-Québec face au gouvernement, à votre avis?

M. Nadeau-Dubois : C'est la question qui est sur toutes les lèvres depuis le départ de Sophie Brochu : Qu'est-ce qui se passe à la tête d'Hydro-Québec? Qu'est-ce qui se passe? On a le droit de savoir ce qui se passe. Est-ce qu'il y a eu ingérence politique? À un moment donné, quand il y a autant de fumée, là, c'est qu'il y a peut-être au moins une petite flamme.

Mme Morin-Martel (Florence) : Est-ce que Mme Elghawaby doit démissionner?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on va demander à la rencontrer, ça va être fait dans les prochaines minutes, dans les prochaines heures, parce que ses propos, bien, d'abord, ils sont faux, le Québec que j'aime, que je connais, ce n'est pas celui-là, puis ils sont blessants pour les Québécois, pour les Québécoises. Donc, mon collègue, Andrés Fontecilla, qui est responsable, dans l'équipe solidaire, de la lutte à l'islamophobie, de la lutte au racisme systémique va demander à rencontrer Mme Elghawaby pour poser des questions, parce qu'on en a pas mal.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, vous achetez du temps un peu, là, parce qu'elle a été très claire dans ses propos, le premier ministre Trudeau, ce matin, a dit qu'il l'appuie à 100 %, alors, si vous jugez ça inacceptable, pourquoi est-ce que vous voulez poursuivre les démarches?

M. Nadeau-Dubois : Demander des démissions à tout vent, ce n'est pas mon style, puis <je pense que >rencontrer la personne en question pour poser ces questions-là puis avoir cette conversation-là, importante pour le Québec, comment on veut lutter contre l'islamophobie, je pense que c'est une étape importante pour poser son jugement sur la situation actuelle.

Journaliste : M. Nadeau-Dubois, qu'est-ce que vous allez lui demander? Parce qu'elle a déjà clarifié ses propos, là.

M. Nadeau-Dubois : Elle les a clarifiés brièvement. On a besoin d'en entendre plus. Moi, j'aimerais... on souhaite entendre une rétractation plus claire, plus complète de ses propos, et c'est la raison pour laquelle mon collègue va la rencontrer.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais est-ce que ses propos sont faux?

M. Nadeau-Dubois : Oui, bien sûr. J'ai commencé par dire ça, d'ailleurs. Je veux dire, les Québécois, les Québécoises, en général, on ne peut pas leur accoler une étiquette. Le peuple québécois, la nation québécoise n'est pas monolithique. Et c'est ce qui transparaît des propos de Mme Elghawaby, et c'est pour ça qu'on est en désaccord, puis pas juste un désaccord, c'est pour ça que ce sont des propos qui sont blessants, parce que ça met tout le monde dans le même panier. On ne devrait pas faire ça. D'ailleurs, les Québécois, Québécoises, là, il y en a plusieurs qui sont musulmans, qui sont musulmanes. C'est bien la preuve, donc, que c'est d'abord et avant tout faux, comme propos.

Mme Morin-Martel (Florence) : Mais ce serait suffisant d'avoir des excuses après avoir tenu ces propos-là?

M. Nadeau-Dubois : On va commencer par la rencontrer. Je pense que c'est la manière raisonnable et raisonnée d'agir dans une situation comme celle-là, parce que, ces propos-là, ils sont blessants, je suis clair là-dessus, mais mon collègue va la rencontrer pour avoir cette conversation-là, qui est une conversation...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce que la loi n° 21, à vos yeux, est islamophobe?

M. Nadeau-Dubois : Non. Il n'y a pas d'intention raciste ni islamophobe derrière cette loi-là, là. Il y a des conséquences de cette loi-là, puis cette loi-là crée des injustices, puis ça, on l'a dit souvent. C'est une loi qui crée des injustices. Selon nous, une femme devrait pouvoir enseigner, peu importe sa religion, et, selon nous, la loi n° 21 crée cette injustice-là. C'est pour ça qu'on a voté contre puis qu'on est encore contre aujourd'hui. Il y a plusieurs visions de la laïcité, et c'est correct d'avoir ce débat-là.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce qu'il faut rouvrir le débat sur la loi n° 21? Parce que c'est un peu l'élément déclencheur de cette polémique-là?

M. Nadeau-Dubois : Est-ce que quoi?

M. Laberge (Thomas) : Est-ce qu'il faut rouvrir le débat sur la loi n° 21?

M. Nadeau-Dubois : Bien, le débat ne s'est jamais clos. Le débat ne s'est jamais clos, on en a discuté lors de la dernière campagne électorale, il y a des tribunaux qui sont en train de se pencher sur cette loi-là, donc le débat ne s'est jamais refermé, il est encore là. C'était la prétention de M. Legault, que cette loi-là allait pour toujours faire disparaître ce débat-là dans la société québécoise, c'est ce qu'il nous disait, là : On va adopter la loi puis, après ça, on n'en entendra plus parler. Je paraphrase un peu, mais c'était l'esprit de sa démarche. Tous ces débats-là nous démontrent bien que la question du port de signes religieux, ça reste un débat d'actualité au Québec.

M. Laforest (Alain) : Prenons un cas de figure. Avec la loi n° 21, une enseignante du primaire ou du secondaire n'a pas le droit de porter de signe religieux, n'a pas le droit d'être voilée devant les enseignants. Avec la proposition de Bernard Drainville pour apporter du support dans les écoles, une technicienne en service de garde d'une école peut être voilée, peut porter un signe religieux, peut se retrouver dans la même classe. Qu'est-ce que ça amène, là? Qu'est-ce que ça apporte? Qu'est-ce que ça signifie?

M. Nadeau-Dubois : Bien, j'invite le ministre de l'Éducation à nous expliquer cette contradiction-là, parce que c'est sa contradiction, pas la mienne, pas la nôtre.

Journaliste : J'essaie de comprendre, la rencontre avec Mme Elghawaby, c'est pour déterminer si vous allez demander des excuses ou vous demandez des excuses puis la...

M. Nadeau-Dubois : Bien, les propos, ils sont blessants, ils doivent être retirés, puis on s'attend à une rétractation plus complète que ce qu'on a brièvement entendu dans les derniers jours. Puis l'objectif de la rencontre que mon collègue va avoir avec elle, c'est d'aller au fond de cette question-là. Parce que ces enjeux-là... et ce n'est rien contre le noble métier que vous exercez, mais je ne pense pas qu'on puisse aller au fond de ces enjeux-là en s'envoyant seulement des déclarations médiatiques de part et d'autre. C'est important de s'asseoir puis de parler de ces affaires-là, et puis c'est ce qu'on va faire à Québec solidaire parce que c'est important pour nous, la lutte contre l'islamophobie, puis c'est important aussi qu'on respecte la nation québécoise.

Mme Massé : C'est ça. Si je pouvais...

Journaliste : ...

Mme Massé : Vous pourrez poser votre question après. Cette lutte-là, elle est importante, tu sais. Dimanche et toute la semaine dernière, on était en lien avec des gens de confession musulmane. Et le témoignage que nous font ces gens-là de leur quotidien, de la tuerie, par exemple, qu'il y a eu à la mosquée, c'est : il faut sérieusement s'attaquer ou lutter contre l'islamophobie. Et là je ne suis pas en train de vous dire quelque chose qui vous surprend, ça fait six ans qu'on se dit qu'il faut le faire, le faire sérieusement, et c'est dans ce sens-là, dans cet esprit de vouloir continuer ce travail de rassembler le Québec autour des défis communs, puis la lutte à l'islamophobie est un de ces défis-là.

Journaliste : Mme Massé, diriez-vous qu'il y a une minorité tapageuse islamophobe au Québec qui parle plus fort, donc, qu'une majorité silencieuse qui, elle, ne dénonce pas assez l'islamophobie?

Mme Massé : Bien, ça, pour moi, la majorité silencieuse, c'est bien dur à mesurer, hein, mais ce que je peux vous dire, c'est que les gens que j'ai rencontrés, par exemple, à la commémoration, ce qu'ils me disent... ou même je suis allée à la commémoration dans Verdun, où il y a effectivement des actes qui ont été posés contre la mosquée : Ça, ce n'est pas le Québec qui a fait ça, ce n'est pas les Québécois et les Québécoises, c'est des gens qui ont fait ça. C'est inacceptable, et ça, il faut être clair là-dessus et continuer à le dénoncer.

Pour la majorité silencieuse, je n'en ai aucune espèce d'idée, mais il faut, minimalement, que nous, les politiciens et politiciennes, on soit clairs sur il faut qu'on continue d'avancer là-dessus, parce qu'il y a de nos concitoyens, des Québécois et des Québécoises, notamment de confession musulmane, qui, eux autres, souffrent, puis ça, ce n'est pas acceptable.

M. Laforest (Alain) : En tant que parti indépendantiste, vous pensez quoi de la position de Justin Trudeau là-dessus, qui la défend?

M. Nadeau-Dubois : Bien, M. Trudeau fait ses choix. Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'au Québec on en fasse plus pour lutter contre l'islamophobie. Comme indépendantiste, là, je pense qu'on est assez fort, comme peuple, assez mature, comme nation, pour affronter ces enjeux-là, pour lutter contre le racisme systémique, pour lutter contre l'islamophobie, pour enfin avancer dans notre réconciliation avec les peuples autochtones.

Le débat sur l'islamophobie, il existe dans à peu près toutes les démocraties occidentales, là. On débat de ça ici, on débat de ça au Canada, on débat de ça aux États-Unis, en France, dans bien des pays européens. Ce n'est pas un débat qui est spécifique au Québec, puis toutes les nations, toutes les démocraties doivent avoir ce débat-là, doivent avancer dans cette lutte-là. Puis moi, comme indépendantiste, ce que je souhaite, c'est qu'au Québec on en fasse davantage.

Et c'est ce que les survivants de la mosquée m'ont dit dimanche, qu'ils se sentaient Québécois, qu'ils se sentaient Québécoises. Malgré avoir perdu un père, malgré avoir perdu un mari, ils se sentent Québécois, Québécoises, puis ils tendent la main au reste de la société québécoise pour dire : Avançons ensemble, puis faisons-en un petit peu plus ensemble pour garantir un Québec où tout le monde vit dans la dignité. Moi, comme indépendantiste, c'est ça, mon message.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce que vous avez une date de rencontre avec Mme Elghawaby?

M. Nadeau-Dubois : Les contacts, là, se font en ce moment, donc on pourra vous répondre quand j'aurai la réponse.

M. Duval (Alexandre) : D'accord. Ce n'est pas encore officiel?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas encore tout, tout, tout attaché.

M. Duval (Alexandre) : J'aimerais vous entendre sur les ratés dans le transport scolaire. Ça serait quoi, la solution, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : Sur le transport scolaire...

M. Duval (Alexandre) : Pénurie de main-d'œuvre, manque de chauffeurs.

M. Nadeau-Dubois : Oui, oui, bien sûr. Bien, d'abord, ce n'est pas un problème nouveau, hein? Moi, quand je suis arrivé ici, à l'Assemblée nationale, en 2017, déjà, les travailleurs, travailleuses dans le domaine du transport scolaire revendiquaient des conditions de travail puis des salaires qui leur permettent de faire un travail qui n'est pas facile. Je me rappelle, à l'époque, ils étaient moins rémunérés que les éboueurs. J'avais fait le parallèle au salon bleu, ça avait fait un peu réagir.

C'est un métier qui est digne, transporter les enfants à l'école, ils devraient être rémunérés puis avoir des conditions de travail qui reflètent l'importance de leur métier, puis, en ce moment, ce n'est pas le cas. C'est pour ça qu'ils ont de la misère à recruter. Donc, monsieur Drainville doit y voir, parce que se rendre à l'école en sécurité puis à temps, c'est indissociable du droit qu'ont les petits gars puis les petites filles du Québec d'aller à l'école.

Mme Mignacca (Franca G.) :On the departures at Hydro-Québec, why is this such a major concern for you?

M. Nadeau-Dubois :Well, Hydro-Québec is a national pride for Quebeckers, you know, and Hydro-Québec is one of the great things that past generations of leaders have given to us. It's a wonderful tool, it has been a wonderful tool to develop Québec as an economy and as a society and it will be an even more important tool in the decades in front of us.

Mr. Fitzgibbon cannot decide alone what the mission of that collective tool will be. Hydro-Québec is not his personal tool. It's not his toy. It's a collective institution that Quebeckers love. We need a real debate, a real conversation as a society to decide what that tool has to serve. Should it be just a tool for Mr. Fitzgibbon, his personal vision of economic development, or should it be a tool to reach our climate goals in Québec? That's one of the key questions here.

Mme Mignacca (Franca G.) :What does it say to you, though, that another person has left?

M. Nadeau-Dubois : When there's so much smoke, maybe there's a little fire, you know? It's been two high ranking leaders of Hydro-Québec that have left office. People have questions. Hydro-Québec belongs to us, we have the right to know what's happening there and what the plan is for the future.

M. Spector (Dan) :On Mme Elghawaby, if you do have this meeting, what do you hope to hear from her? Like, how could she help the fight against islamophobia?

M. Nadeau-Dubois : The conversation about islamophobia in Québec and in Canada is an important conservation. And I don't think that… and it's nothing to disrespect the important job journalists are doing, but I don't think it's by exchanging public declarations from here that we will get to the bottom of it. It's important to fight against islamophobia in Québec. We are doing, in our humble capacities, that fight, at Québec solidaire.

But what Mme Elghawaby said is, first of all, false, we should not put all… we should not paint all Quebeckers with one same brush, and it's also hurtful for Quebeckers. But to get to the bottom of this, my team… one of my colleagues Mr. Andrés Fontecilla, will meet with her to get to the bottom of this, because we have questions for her.

Merci beaucoup. «Thank you.»

(Fin à 11 h 27)

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