(Onze heures sept minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour. On
est très heureux, Manon et moi, de vous retrouver, très heureux de recommencer
à siéger ici, au Parlement du Québec, une première vraie session parlementaire
après un petit réchauffement de deux semaines.
Et, bien, ce n'est pas la première fois
que je vous le dis, ce n'est pas la dernière non plus, l'heure de l'imputabilité
a sonné pour François Legault. Vous savez, ce qui est essentiel à l'imputabilité,
bien, c'est la transparence. La CAQ a un problème de transparence, un gros,
gros problème de transparence, et on a deux exemples très clairs devant nous en
ce moment : Hydro-Québec et McKinsey.
D'abord, sur McKinsey, dans les dernières
semaines, Québec solidaire a fait parvenir 29 demandes d'accès à l'information
au gouvernement au sujet de McKinsey. 29. On veut savoir c'est quoi, l'étendue
des contrats qui sont donnés à cette firme multinationale, ça nous coûte
combien, au Québec, faire appel à cette entreprise tentaculaire qui a des
opérations partout dans le monde. 29 demandes, donc, d'accès à l'information,
puis je peux vous dire que ça ne rue pas dans les brancards pour nous répondre.
À date, on a reçu une seule réponse sur 29.
Pourtant, il y a encore beaucoup, beaucoup
de questions en suspens. Combien ça nous coûte réellement, McKinsey? Est-ce que
les conseils de la firme valent vraiment le salaire annuel d'une préposée aux
bénéficiaires pour chaque jour travaillé? On vient d'apprendre, là, ce matin
que le fédéral a signé un contrat jusqu'en 2100 avec McKinsey. Est-ce que ça
existe, au Québec, des contrats comme ça? Les Québécois et les Québécoises ont
le droit de savoir comment on dépense leur argent. Ils ont le droit de savoir à
quel point leur gouvernement fait affaire avec cette entreprise-là. C'est une
question de saine gestion, c'est une question de transparence. En fait, c'est
une question d'imputabilité pour François Legault. Pendant quatre ans, il a
refusé à répondre à plein de questions sous prétexte qu'il y avait un état d'urgence,
une pandémie urgente. Cette pandémie s'est apaisée, aujourd'hui, les Québécois
et les Québécoises ont droit à des réponses.
La vraie transparence, ce n'est pas d'envoyer
seulement des demandes d'accès à l'information. D'ailleurs, le François Legault
qu'on a connu dans l'opposition ne se serait pas satisfait d'envoyer des
demandes d'accès à l'information, il aurait demandé à ce qu'on fasse la lumière
sur tout ça ici, à l'Assemblée nationale. Donc, ce matin, je relance la demande
que ma collègue, Christine Labrie, avait formulée il y a quelques semaines :
il nous faut une enquête parlementaire complète sur les rapports entre l'État
québécois et la firme multinationale McKinsey.
Même chose dans le dossier d'Hydro-Québec.
Hydro-Québec, ça appartient aux Québécois, aux Québécoises. Ce n'est pas le
jouet de Pierre Fitzgibbon. Ça fait trois semaines, jour pour jour, aujourd'hui,
que Sophie Brochu a démissionné, et on nage encore en pleine obscurité. Ce
matin, on apprend que le nouveau vice-président quitte aussi. Il y a anguille
sous roche. Les Québécois et les Québécoises, ont le droit de savoir qu'est-ce qui
se passe à la tête d'une de leurs sociétés d'État préférées. C'est un de nos
joyaux nationaux, Hydro-Québec, on a le droit de savoir ce qui se passe puis on
a le droit de discuter collectivement de l'avenir de cette société d'État là.
On va donc déposer aujourd'hui une motion
pour demander que soit étudié en commission parlementaire d'urgence le Plan
stratégique 2022‑2026 d'Hydro-Québec. On veut entendre Sophie Brochu. On veut
de la transparence dans le dossier d'Hydro-Québec, François Legault l'avait
promis. La motion qu'on dépose aujourd'hui va lui demander de tenir parole. Je
laisse ma collègue Manon vous en dire plus.
Mme Massé : Bonjour, tout le
monde. À mon tour, très heureuse de vous retrouver sur le plancher de l'Assemblée
nationale du Québec. En fait, Gabriel l'a dit, Hydro-Québec, là, ce n'est pas
juste une entreprise comme les autres, c'est une société d'État qui compte pour
les Québécois et Québécoises, c'est une histoire de cœur. Je veux dire, on y a
investi beaucoup, dans cette société d'État là, et, depuis 60 ans, elle
joue un rôle de moteur dans le développement du Québec, mais nous, on veut
aussi qu'elle joue un rôle moteur pour les 60 prochaines années pour les
Québécois et les Québécoises.
Alors, depuis le départ de Sophie Brochu,
bien, on est définitivement dans la noirceur, sans mauvais jeu de mots. Il y a
beaucoup de choses qu'on sait, d'ailleurs, ce matin, effectivement, on
apprenait qu'un autre dirigeant, haut dirigeant de cette société d'État a
démissionné, hier, on apprenait que les rêves pharaoniques, je dirais, de
M. Fitzgibbon pourraient vouloir dire 13 autres barrages La Romaine.
Il faut être réaliste, là, on ne pourra pas à la fois faire la transition
énergétique que le Québec doit faire et laisser à M. Fitzgibbon tous les
mégawatts qu'il veut pour donner à ses amis qui en ont besoin. Et ce n'est pas
vrai qu'on va avoir l'argent du beurre puis le beurre en partant notre
lave-vaisselle à minuit le soir.
Il va falloir faire des choix, et c'est ça
que Québec solidaire espère déjà depuis des mois, et c'est pourquoi on veut que
Mme Brochu vienne s'asseoir, pour nous aider à comprendre qu'est-ce qui
s'est passé et qu'est-ce qui se passe dans notre société d'État. Parce que ce
n'est pas M. Fitzgibbon qui doit les faire tout seul, ces choix-là, c'est
des choix de société. Et ça, ça veut dire qu'on doit être partie prenante de
ces réflexions-là et de ces choix-là.
Le premier ministre, lors de la rencontre
avec Gabriel, a dit effectivement qu'il était ouvert à ce que Mme Brochu
vienne s'asseoir en commission parlementaire. Eh bien, il est temps qu'il passe
de la parole aux actes, c'est une question de transparence, c'est une question
de permettre aux oppositions de jouer leur rôle, il ne joue pas tout seul sur
cette patinoire-là. C'est l'énergie des Québécois et Québécoises, et c'est
d'ailleurs — Gabriel le disait — pourquoi nous allons
déposer la motion. Et je vous la lis : «Que la Commission de l'énergie
étudie le plan stratégique d'Hydro-Québec et qu'on commence en recevant
Mme Sophie Brochu ici, à l'Assemblée nationale.» Ça fait depuis le mois de
mars dernier qu'on le demande, mais là il commence à être urgent que ça se
réalise. On va prendre vos questions.
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
les démissions, «anguille sous roche», ça veut dire quoi, M. Nadeau-Dubois?
Qu'est-ce que vous soupçonnez?
M. Nadeau-Dubois : Mme Brochu
a dit, il y a quelques mois, qu'elle ne voulait pas qu'Hydro-Québec devienne le
magasin à une piastre de l'électricité, autrement dit, que sa vision pour
Hydro-Québec, elle, ce n'était pas de vendre le plus d'énergie possible, le
moins cher possible, aux entreprises triées sur le volet par Pierre Fitzgibbon,
qu'elle avait avant tout à cœur un projet de transition énergétique verte,
équitable pour le Québec, pour les Québécois, Québécoises. M. Fitzgibbon
lance des chiffres en l'air, là. Ce matin, il nous dit : Ah! ce n'est pas
23 000 mégawatts, ça va être 10 000 mégawatts, on va faire
à peu près la moitié des projets. On n'est pas au bingo, on ne peut pas lancer
des chiffres en l'air puis regarder si ça marche, là, c'est l'énergie des
Québécois et des Québécoises.
La transition énergétique, là-dessus, je
suis d'accord avec le premier ministre, c'est un défi, c'est le plus grand défi
des prochaines décennies au Québec. Ça ne se décidera pas derrière des portes
closes, ce n'est pas vrai. On a le droit de savoir ce qui s'est passé à la
haute direction d'Hydro-Québec et on a le droit, en regardant vers l'avant, de
se demander quelle est la bonne mission pour Hydro-Québec. Ça appartient aux
Québécois, Québécoises, ce n'est pas l'outil d'un seul homme, Pierre
Fitzgibbon, pour sa vision personnelle du développement économique.
M. Duval (Alexandre) : Voir
des têtes dirigeantes qui quittent, comme ça, les unes après les autres, à quel
point ça fragilise Hydro-Québec face au gouvernement, à votre avis?
M. Nadeau-Dubois : C'est la
question qui est sur toutes les lèvres depuis le départ de Sophie Brochu :
Qu'est-ce qui se passe à la tête d'Hydro-Québec? Qu'est-ce qui se passe? On a
le droit de savoir ce qui se passe. Est-ce qu'il y a eu ingérence politique? À
un moment donné, quand il y a autant de fumée, là, c'est qu'il y a peut-être au
moins une petite flamme.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Est-ce que Mme Elghawaby doit démissionner?
M. Nadeau-Dubois :
Nous,
on va demander à la rencontrer, ça va être fait dans les prochaines minutes,
dans les prochaines heures, parce que ses propos, bien, d'abord, ils sont faux,
le Québec que j'aime, que je connais, ce n'est pas celui-là, puis ils sont
blessants pour les Québécois, pour les Québécoises. Donc, mon collègue, Andrés
Fontecilla, qui est responsable, dans l'équipe solidaire, de la lutte à
l'islamophobie, de la lutte au racisme systémique va demander à rencontrer Mme
Elghawaby pour poser des questions, parce qu'on en a pas mal.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc,
vous achetez du temps un peu, là, parce qu'elle a été très claire dans ses
propos, le premier ministre Trudeau, ce matin, a dit qu'il l'appuie à
100 %, alors, si vous jugez ça inacceptable, pourquoi est-ce que vous
voulez poursuivre les démarches?
M. Nadeau-Dubois : Demander
des démissions à tout vent, ce n'est pas mon style, puis <je pense que >rencontrer
la personne en question pour poser ces questions-là puis avoir cette
conversation-là, importante pour le Québec, comment on veut lutter contre
l'islamophobie, je pense que c'est une étape importante pour poser son jugement
sur la situation actuelle.
Journaliste
:
M.
Nadeau-Dubois, qu'est-ce que vous allez lui demander? Parce qu'elle a déjà
clarifié ses propos, là.
M. Nadeau-Dubois : Elle les a
clarifiés brièvement. On a besoin d'en entendre plus. Moi, j'aimerais... on
souhaite entendre une rétractation plus claire, plus complète de ses propos, et
c'est la raison pour laquelle mon collègue va la rencontrer.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
est-ce que ses propos sont faux?
M. Nadeau-Dubois : Oui, bien
sûr. J'ai commencé par dire ça, d'ailleurs. Je veux dire, les Québécois, les
Québécoises, en général, on ne peut pas leur accoler une étiquette. Le peuple québécois,
la nation québécoise n'est pas monolithique. Et c'est ce qui transparaît des
propos de Mme Elghawaby, et c'est pour ça qu'on est en désaccord, puis pas
juste un désaccord, c'est pour ça que ce sont des propos qui sont blessants, parce
que ça met tout le monde dans le même panier. On ne devrait pas faire ça.
D'ailleurs, les Québécois, Québécoises, là, il y en a plusieurs qui sont
musulmans, qui sont musulmanes. C'est bien la preuve, donc, que c'est d'abord
et avant tout faux, comme propos.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Mais ce serait suffisant d'avoir des excuses après avoir tenu ces propos-là?
M. Nadeau-Dubois : On va
commencer par la rencontrer. Je pense que c'est la manière raisonnable et
raisonnée d'agir dans une situation comme celle-là, parce que, ces propos-là,
ils sont blessants, je suis clair là-dessus, mais mon collègue va la rencontrer
pour avoir cette conversation-là, qui est une conversation...
M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce
que la loi n° 21, à vos yeux, est islamophobe?
M. Nadeau-Dubois : Non. Il
n'y a pas d'intention raciste ni islamophobe derrière cette loi-là, là. Il y a
des conséquences de cette loi-là, puis cette loi-là crée des injustices, puis
ça, on l'a dit souvent. C'est une loi qui crée des injustices. Selon nous, une
femme devrait pouvoir enseigner, peu importe sa religion, et, selon nous, la
loi n° 21 crée cette injustice-là. C'est pour ça
qu'on a voté contre puis qu'on est encore contre aujourd'hui. Il y a plusieurs
visions de la laïcité, et c'est correct d'avoir ce débat-là.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
qu'il faut rouvrir le débat sur la loi n° 21? Parce
que c'est un peu l'élément déclencheur de cette polémique-là?
M. Nadeau-Dubois : Est-ce que
quoi?
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
qu'il faut rouvrir le débat sur la loi n° 21?
M. Nadeau-Dubois : Bien, le
débat ne s'est jamais clos. Le débat ne s'est jamais clos, on en a discuté lors
de la dernière campagne électorale, il y a des tribunaux qui sont en train de
se pencher sur cette loi-là, donc le débat ne s'est jamais refermé, il est
encore là. C'était la prétention de M. Legault, que cette loi-là allait pour
toujours faire disparaître ce débat-là dans la société québécoise, c'est ce
qu'il nous disait, là : On va adopter la loi puis, après ça, on n'en
entendra plus parler. Je paraphrase un peu, mais c'était l'esprit de sa
démarche. Tous ces débats-là nous démontrent bien que la question du port de
signes religieux, ça reste un débat d'actualité au Québec.
M. Laforest (Alain) : Prenons
un cas de figure. Avec la loi n° 21, une enseignante
du primaire ou du secondaire n'a pas le droit de porter de signe religieux, n'a
pas le droit d'être voilée devant les enseignants. Avec la proposition de
Bernard Drainville pour apporter du support dans les écoles, une technicienne
en service de garde d'une école peut être voilée, peut porter un signe
religieux, peut se retrouver dans la même classe. Qu'est-ce que ça amène, là?
Qu'est-ce que ça apporte? Qu'est-ce que ça signifie?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
j'invite le ministre de l'Éducation à nous expliquer cette contradiction-là,
parce que c'est sa contradiction, pas la mienne, pas la nôtre.
Journaliste
: J'essaie
de comprendre, la rencontre avec Mme Elghawaby, c'est pour déterminer si vous
allez demander des excuses ou vous demandez des excuses puis la...
M. Nadeau-Dubois : Bien, les
propos, ils sont blessants, ils doivent être retirés, puis on s'attend à une
rétractation plus complète que ce qu'on a brièvement entendu dans les derniers
jours. Puis l'objectif de la rencontre que mon collègue va avoir avec elle,
c'est d'aller au fond de cette question-là. Parce que ces enjeux-là... et ce
n'est rien contre le noble métier que vous exercez, mais je ne pense pas qu'on
puisse aller au fond de ces enjeux-là en s'envoyant seulement des déclarations
médiatiques de part et d'autre. C'est important de s'asseoir puis de parler de
ces affaires-là, et puis c'est ce qu'on va faire à Québec solidaire parce que
c'est important pour nous, la lutte contre l'islamophobie, puis c'est important
aussi qu'on respecte la nation québécoise.
Mme Massé : C'est ça. Si je
pouvais...
Journaliste
: ...
Mme Massé : Vous pourrez poser
votre question après. Cette lutte-là, elle est importante, tu sais. Dimanche et
toute la semaine dernière, on était en lien avec des gens de confession
musulmane. Et le témoignage que nous font ces gens-là de leur quotidien, de la
tuerie, par exemple, qu'il y a eu à la mosquée, c'est : il faut
sérieusement s'attaquer ou lutter contre l'islamophobie. Et là je ne suis pas
en train de vous dire quelque chose qui vous surprend, ça fait six ans qu'on se
dit qu'il faut le faire, le faire sérieusement, et c'est dans ce sens-là, dans
cet esprit de vouloir continuer ce travail de rassembler le Québec autour des
défis communs, puis la lutte à l'islamophobie est un de ces défis-là.
Journaliste : Mme Massé,
diriez-vous qu'il y a une minorité tapageuse islamophobe au Québec qui parle
plus fort, donc, qu'une majorité silencieuse qui, elle, ne dénonce pas assez
l'islamophobie?
Mme Massé : Bien, ça, pour
moi, la majorité silencieuse, c'est bien dur à mesurer, hein, mais ce que je
peux vous dire, c'est que les gens que j'ai rencontrés, par exemple, à la
commémoration, ce qu'ils me disent... ou même je suis allée à la commémoration
dans Verdun, où il y a effectivement des actes qui ont été posés contre la
mosquée : Ça, ce n'est pas le Québec qui a fait ça, ce n'est pas les
Québécois et les Québécoises, c'est des gens qui ont fait ça. C'est
inacceptable, et ça, il faut être clair là-dessus et continuer à le dénoncer.
Pour la majorité silencieuse, je n'en ai
aucune espèce d'idée, mais il faut, minimalement, que nous, les politiciens et
politiciennes, on soit clairs sur il faut qu'on continue d'avancer là-dessus,
parce qu'il y a de nos concitoyens, des Québécois et des Québécoises, notamment
de confession musulmane, qui, eux autres, souffrent, puis ça, ce n'est pas acceptable.
M. Laforest (Alain) : En tant
que parti indépendantiste, vous pensez quoi de la position de Justin Trudeau
là-dessus, qui la défend?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
M. Trudeau fait ses choix. Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'au Québec on en
fasse plus pour lutter contre l'islamophobie. Comme indépendantiste, là, je
pense qu'on est assez fort, comme peuple, assez mature, comme nation, pour
affronter ces enjeux-là, pour lutter contre le racisme systémique, pour lutter
contre l'islamophobie, pour enfin avancer dans notre réconciliation avec les
peuples autochtones.
Le débat sur l'islamophobie, il existe
dans à peu près toutes les démocraties occidentales, là. On débat de ça ici, on
débat de ça au Canada, on débat de ça aux États-Unis, en France, dans bien des
pays européens. Ce n'est pas un débat qui est spécifique au Québec, puis toutes
les nations, toutes les démocraties doivent avoir ce débat-là, doivent avancer
dans cette lutte-là. Puis moi, comme indépendantiste, ce que je souhaite, c'est
qu'au Québec on en fasse davantage.
Et c'est ce que les survivants de la
mosquée m'ont dit dimanche, qu'ils se sentaient Québécois, qu'ils se sentaient
Québécoises. Malgré avoir perdu un père, malgré avoir perdu un mari, ils se
sentent Québécois, Québécoises, puis ils tendent la main au reste de la société
québécoise pour dire : Avançons ensemble, puis faisons-en un petit peu
plus ensemble pour garantir un Québec où tout le monde vit dans la dignité.
Moi, comme indépendantiste, c'est ça, mon message.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que vous avez une date de rencontre avec Mme Elghawaby?
M. Nadeau-Dubois : Les
contacts, là, se font en ce moment, donc on pourra vous répondre quand j'aurai
la réponse.
M. Duval (Alexandre) : D'accord.
Ce n'est pas encore officiel?
M. Nadeau-Dubois : Ce n'est
pas encore tout, tout, tout attaché.
M. Duval (Alexandre) : J'aimerais
vous entendre sur les ratés dans le transport scolaire. Ça serait quoi, la
solution, selon vous?
M. Nadeau-Dubois : Sur le
transport scolaire...
M. Duval (Alexandre) : Pénurie
de main-d'œuvre, manque de chauffeurs.
M. Nadeau-Dubois : Oui, oui,
bien sûr. Bien, d'abord, ce n'est pas un problème nouveau, hein? Moi, quand je
suis arrivé ici, à l'Assemblée nationale, en 2017, déjà, les travailleurs,
travailleuses dans le domaine du transport scolaire revendiquaient des
conditions de travail puis des salaires qui leur permettent de faire un travail
qui n'est pas facile. Je me rappelle, à l'époque, ils étaient moins rémunérés
que les éboueurs. J'avais fait le parallèle au salon bleu, ça avait fait un peu
réagir.
C'est un métier qui est digne, transporter
les enfants à l'école, ils devraient être rémunérés puis avoir des conditions
de travail qui reflètent l'importance de leur métier, puis, en ce moment, ce
n'est pas le cas. C'est pour ça qu'ils ont de la misère à recruter. Donc, monsieur
Drainville doit y voir, parce que se rendre à l'école en sécurité puis à temps,
c'est indissociable du droit qu'ont les petits gars puis les petites filles du
Québec d'aller à l'école.
Mme Mignacca (Franca
G.) :On the
departures at Hydro-Québec, why is this such a major concern for you?
M. Nadeau-Dubois :Well, Hydro-Québec is a national pride for Quebeckers, you know, and Hydro-Québec is one of the great things that past generations
of leaders have given to us. It's a wonderful tool, it has been a wonderful
tool to develop Québec as an
economy and as a society and it will be an even more important tool in the
decades in front of us.
Mr. Fitzgibbon
cannot decide alone what the mission of that collective tool will be. Hydro-Québec is not his personal tool. It's
not his toy. It's a collective institution that Quebeckers love. We need a real debate, a real conversation as a society to
decide what that tool has to serve. Should it be just a tool for Mr. Fitzgibbon,
his personal vision of economic development, or should it be a tool to reach
our climate goals in Québec? That's one of the key questions here.
Mme Mignacca (Franca
G.) :What does it say to you, though, that
another person has left?
M. Nadeau-Dubois : When there's so much smoke, maybe there's a little fire, you know?
It's been two high ranking leaders of Hydro-Québec that have left office. People have questions. Hydro-Québec belongs to us, we have the
right to know what's happening there and what the plan is for the future.
M. Spector (Dan) :On Mme Elghawaby, if you do have this meeting, what do
you hope to hear from her? Like, how could she help the fight against
islamophobia?
M. Nadeau-Dubois : The conversation about islamophobia in Québec and in Canada is an
important conservation. And I don't think that… and it's nothing to disrespect
the important job journalists are doing, but I don't think it's by exchanging
public declarations from here that we will get to the bottom of it. It's
important to fight against islamophobia in Québec. We are doing, in our humble
capacities, that fight, at Québec solidaire.
But what Mme Elghawaby said
is, first of all, false, we
should not put all… we should not paint all Quebeckers with one same brush, and
it's also hurtful for Quebeckers. But to get to the bottom of this, my team…
one of my colleagues Mr. Andrés Fontecilla, will meet with her to get to the
bottom of this, because we have questions for her.
Merci beaucoup. «Thank
you.»
(Fin à 11 h 27)