L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de logement et d’habitation

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de logement et d’habitation

Version finale

Le mardi 7 février 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinq minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bien, maintenant que vous êtes là, on va vous prendre, hein? Non, mais, plus sérieusement, bonjour, tout le monde. Content d'être de retour à l'Assemblée nationale pour une nouvelle semaine. Je vais dire quelques mots, mon collègue Andrés également.

Bien, c'est officiel, la campagne électorale dans Saint-Henri—Sainte-Anne est déclenchée, et ça paraît. Ça paraît parce que, dans les derniers jours, les libéraux n'en ont que pour Québec solidaire, c'est assez évident. Il fut un temps où le Parti libéral voulait faire peur au monde en utilisant le mot «référendum». Là, c'est rendu que le mot utilisé par le chef libéral pour faire peur au monde, c'est «Sol Zanetti». Donc, ce n'est plus le même épouvantail, mais c'est encore la vieille stratégie des épouvantails qu'on ressort des boules à mites. Ça ne marchera pas, parce que, pendant que les libéraux vont agiter, donc, des épouvantails, nous, on va aller parler au monde dans Saint-Henri—Sainte-Anne.

Il y a une crise du logement qui fait extrêmement mal au sud-ouest de la métropole. Où étaient les libéraux pour talonner François Legault sur la crise du logement? On ne les a ni vus ni entendus. En fait, c'est bien pire, les libéraux sont responsables en grande partie de la crise du logement qui frappe en ce moment le Sud-Ouest, Montréal, puis, à vrai dire, l'ensemble du Québec.

Où étaient les libéraux pour talonner François Legault en environnement, sur la crise climatique? Ni vu ni connu. En fait, les libéraux sont responsables en grande partie de notre retard épouvantable dans la lutte aux changements climatiques. Si on est obligés d'accélérer le pas aujourd'hui, c'est parce que les libéraux se sont traîné les pieds, n'ont rien fait pendant des années en matière de lutte aux changements climatiques.

Donc, pendant que les libéraux vont agiter des épouvantails, nous, on va parler de ces enjeux-là, qui sont les enjeux qui touchent le monde du Sud-Ouest. Le logement, l'environnement, le coût de la vie, c'est ça dont les gens nous parlent sur le terrain quand je vais à leur rencontre. Ils ne parlent pas de Sol Zanetti. Maintenant, je vais céder la parole à mon collègue Andrés qui va vous parler, justement, de la question du logement.

M. Fontecilla : Bonjour, mesdames, messieurs. La semaine dernière, on apprenait que, pour se payer un logement à Montréal et arriver à la fin du moins, une personne qui travaille au salaire minimum doit travailler 60 heures par semaine. Ici, à Québec, ça prend 57 heures par semaine pour se payer un logement au salaire minimum, et, à Gatineau, tenez-vous bien, c'est encore pire, 74 heures par semaine. Est-ce que la CAQ trouve ça normal qu'on soit rendus là au Québec?

Avec l'inflation des derniers mois et la hausse des taux d'intérêt, c'était prévisible que les hausses des loyers allaient être particulièrement élevées un peu partout au Québec. Pourtant, depuis son arrivée en poste, la nouvelle ministre de l'Habitation n'a rien fait pour s'attaquer au problème de la hausse des loyers. Déjà, les augmentations des loyers pour la prochaine année commencent à rentrer, et, ce qu'on entend sur le terrain, c'est que ces hausses-là sont vraiment spectaculaires partout au Québec.

Les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement constatent des hausses très salées, mais ce n'est que la pointe de l'iceberg, parce que les données de la SCHL ne tiennent pas compte des constructions neuves, des constructions depuis cinq ans et moins. Et c'est ces logements-là, qui sont visés par la fameuse clause f, qui est rendue très connue au Québec, là, une clause avec laquelle... qui permet aux propriétaires de réclamer des hausses sans limites, sans avoir à fournir de raison valable.

On a déjà reçu des dizaines de témoignages dans ce sens-là, des gens du Québec qui sont victimes de la clause f, des gens comme Juliana, à qui les propriétaires réclament 200 $ de plus par mois sans avoir effectué aucune rénovation dans l'immeuble, comme Virginie, qui vient de recevoir... elle aussi, a reçu un avis d'augmentation de 200 $ pour son logement. 200 $ par mois, c'est 2 500 $ de plus par année. C'est un appauvrissement net de beaucoup de locataires. La CAQ avait l'occasion d'abolir la clause f dans l'étude du p.l. n° 37 à la fin de la dernière législature, mais, à la suggestion des libéraux, ils ont préféré ne pas retirer la clause f et ne rien faire.

J'ai une demande très simple à la ministre de l'Habitation, Mme Duranceau : abolir une fois pour toutes la clause f. Il n'y a aucune raison de ne pas aller de l'avant. C'est urgent pour l'ensemble des locataires qui vivent cette situation-là. Merci.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous regrettez, M. Nadeau-Dubois, de vous être abstenu sur la motion concernant Mme Elghawaby, compte tenu qu'elle refuse de vous rencontrer maintenant?

M. Nadeau-Dubois : Non, au contraire, moi, je suis assez fier de la démarche qu'on a eue dans ce dossier-là. Sur des enjeux sensibles comme ceux-là, il y a deux attitudes possibles, grosso modo, là : on peut s'indigner rapidement — souvent, ça aide à faire la manchette — ou on peut miser sur le dialogue, on peut miser sur la construction de ponts. C'est le pari qu'on a fait à Québec solidaire. Mais on ne peut pas dialoguer seul, et donc, considérant qu'il n'y avait pas de possibilité de rencontre dans un délai raisonnable, en fait, avant l'entrée en fonction de Mme Elghawaby, pour nous, la seule conclusion possible, c'est de dire : Bien, on prend acte de ça et on revient ici, au Québec, puis on lutte ici, au Québec, contre l'islamophobie. C'est ça, mon message aujourd'hui : il faut, au Québec lutter pour vrai contre l'islamophobie. On va déposer aujourd'hui une motion pour demander la mise en place d'un plan de lutte à l'islamophobie au Québec, adapté à la réalité puis à la spécificité du Québec, parce qu'il ne faut pas que les débats sur les propos de Mme Elghawabi puis cette controverse-là fassent dévier le débat de ce qui est fondamental. Puis, ce qui est fondamental, c'est comment on crée un Québec où il y a de la place pour tout le monde, où on lutte contre toutes les formes de haine, de discrimination et d'islamophobie.

M. Laforest (Alain) : ...retirez sa confiance?

M. Nadeau-Dubois : Oui, oui. On pense que ce n'est pas la bonne personne. Oui, parce qu'on ne peut pas dialoguer seuls. Nous, on a misé sur le dialogue, et je suis fier qu'on ait misé sur le dialogue. Pendant que tous les partis se précipitaient à prendre une position très rapide, nous, on s'est dit : Condamner quelqu'un avant de l'entendre, ce n'est pas notre style. Alors, on a pris le temps de tendre la main pour le dialogue. Maintenant qu'on constate que le dialogue n'est pas possible, hier, le caucus, unanimement d'ailleurs, s'est rendu à la conclusion qu'il fallait ramener le débat au Québec puis renvoyer la balle dans le camp de la CAQ. Parce que, là, on a entendu M. Legault, là, toute la semaine dernière, dire que ce n'était pas des affaires de Justin Trudeau, la lutte à l'islamophobie au Québec. Je suis plutôt d'accord avec lui, mais, maintenant, qu'il fasse la démonstration que c'est important pour lui, la lutte à l'islamophobie, et qu'il reconnaisse que ça existe au Québec.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que ça prend une représentante spéciale québécoise?

M. Nadeau-Dubois : Nous, ce qu'on demande aujourd'hui, c'est un plan de lutte québécois contre l'islamophobie. Est-ce que ça passe par la nomination d'une personne qui serait en charge? Pas nécessairement. Ce n'est pas ça, la proposition qu'on fait aujourd'hui, quoiqu'on n'est pas fermés à l'idée. Ce qu'on dit, c'est : Là, là, on a tous passé la semaine dernière à casser du sucre sur le dos de Mme Elghawabi, ses propos sont en effet inacceptables, mais qu'en est-il de la lutte à l'islamophobie au Québec? Est-ce qu'on peut ensemble, ici, s'unir pour s'assurer qu'on construit un Québec où il y a de la place pour tout le monde et où les crimes haineux contre les Québécois et Québécoises de confession musulmane, ça cesse d'exister? Est-ce qu'on est capables de faire ça? Moi, je veux voir aujourd'hui François Legault prendre l'engagement de lutter pour vrai contre l'islamophobie au Québec.

M. Lacroix (Louis) : Quel message envoie l'absence de M. Legault à la cérémonie de la commémoration de la tuerie de la mosquée?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, moi, j'ai eu l'occasion déjà de répondre à cette question-là le soir même. M. Legault a allégué des raisons familiales. C'est des réalités que je connais, quoique ce n'est sans doute pas la même nature. Mais, ce que je veux dire, c'est que moi, je ne jugerai pas, si c'est des raisons familiales, de l'importance de ces raisons-là. Ce que je peux vous dire, c'est comment ça a été reçu. Et les gens qui étaient là peuvent en témoigner, la communauté de la Grande mosquée de Québec, les survivants, les familles, les gens qui ont pris la parole, les leaders qui se sont exprimés ont mal reçu cette absence-là. Ça a été dit, je les ai entendus. Et je peux les comprendre, c'est des moments importants où le leadership, c'est juste, des fois, d'être là puis d'écouter.

M. Pilon-Larose (Hugo) : S'il faut ramener le débat au Québec, comme vous le proposez, pourquoi est-ce que, ce matin, vous demandez la démission de Mme Elghawabi? Pourquoi est-ce que c'est important pour vous qu'elle démissionne?

M. Nadeau-Dubois : La vérité, c'est que M. Trudeau semble avoir de toute façon fait son lit, il semble avoir décidé que madame va rester en poste. Et donc, bien honnêtement, qu'on demande sa démission ou pas, je ne suis pas sûr que ça va changer grand-chose. Si vous nous demandez : Est-ce que c'est la bonne personne pour occuper... pour mener la lutte à l'islamophobie au Québec?, la réponse, c'est non. Et nous, on dit : Occupons-nous-en, ici, au Québec.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Pourquoi est-ce que vous ne prononcez pas le mot «démission»?

M. Nadeau-Dubois : Je peux le prononcer. Nous, on pense, ce n'est pas la bonne personne. En effet, on croit qu'elle doit démissionner. Il n'y a pas de problème.

M. Carabin (François) : Tu sais, son entrée en poste est quand même imminente, là, à Mme Elghawaby. Pourquoi vous n'avez pas attendu pour la rencontrer?

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est que l'objet de la rencontre, c'était d'échanger avec elle pour déterminer si c'était la bonne personne pour occuper la fonction. Mme Elghawaby a rencontré M. Blanchet, M. Rodriguez. Honnêtement, on ne comprend pas pourquoi ça n'a pas été possible, cette rencontre-là, mais, ce que je sais, c'est que, dans la vie, pour dialoguer, il faut être deux.

M. Carabin (François) : ...parce que, là, vous rencontrez vos militants cette fin de semaine. Il y a une partielle qui vient de commencer. On peut s'imaginer qu'il y a peut-être un lien?

M. Nadeau-Dubois : Non. On a eu la réponse hier, en fin de journée. Le caucus s'est réuni, a pris une décision unanime. On vous l'annonce ce matin. Il n'y a pas de...

M. Laforest (Alain) : ...de la victoire de Victor Pelletier est lié à des baisses d'impôt, selon vous, dans Saint-Henri—Sainte-Anne? Vous avez sûrement vu les pancartes.

M. Nadeau-Dubois : Oui, mais il manque quelque chose sur les baisses d'impôt... il manque quelque chose sur les pancartes électorales de M. Legault. Il devrait dire : Des baisses d'impôt qui vont surtout profiter aux plus riches. Ça, c'est le bout qu'il n'a pas écrit, puis je pense que c'est une précision essentielle pour les gens de Saint-Henri—Sainte-Anne.

M. Lachance (Nicolas) : Dans le cas des nominations, là, vous avez dit que ça prenait deux... il y avait deux attitudes, soit on faisait des déclarations ou on demandait de rencontrer. Dans le cas de M. Dubreuil, par exemple, Benoît Dubreuil, commissaire...

M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est un excellent exemple.

M. Lachance (Nicolas) : Non, mais vous vous êtes prononcés avant de demander même de le rencontrer.

M. Nadeau-Dubois : En fait, c'est inexact. C'est-à-dire qu'il y a eu trois épisodes dans l'affaire Benoît Dubreuil. D'abord, au mois de juin dernier, la CAQ, quelques jours, 24 heures, 48 heures avant la fin de la session, nous envoie le C.V., nous dit : On va procéder à la nomination, quel est votre vote?, sans nous offrir même la possibilité d'une rencontre. Nous, à ce moment-là, on a dit : On n'est pas prêts à procéder, c'est beaucoup trop rapide. À ce moment-là, la CAQ nous a dit : Parfait, on ne procédera pas. Avance rapide jusqu'à la fin du mois de décembre dernier, encore une fois, dans un délai de quelques heures, quelques jours à peine, la CAQ nous renvoie la même candidature pour laquelle on avait déjà émis des réticences, dans des délais tout aussi serrés, en nous disant : Bon, on procède encore une fois. On leur avait déjà dit qu'on n'était pas prêts puis qu'on n'était pas à l'aise avec le processus. Ils n'en ont absolument pas pris acte, ils nous ont refait le même numéro une deuxième fois. Et, une deuxième fois, on a dit : Bien, écoutez, là, vous nous remettez encore une fois au pied du mur. On n'est pas, pardonnez l'anglicisme, un «rubber stamp» à Québec solidaire. Une nomination aux deux tiers, c'est important. C'est un processus qui n'est pas adéquat.

Il y a eu une proposition de rencontre. On a fait la rencontre. Et savez-vous quoi? Après la rencontre, on a réalisé que, bon, M. Dubreuil, ça n'aurait sans doute pas été notre choix à nous, on n'est pas d'accord, vraiment pas, avec tout ce qu'il a écrit dans le passé, mais on a aussi été rassurés sur le fait que c'est un homme qui est compétent puis qui est capable d'exercer la fonction. Et c'est cette rencontre-là, ce dialogue-là qui nous a permis d'en arriver à une décision solide et consensuelle au sein de notre caucus. Donc, pour moi, justement, c'est un bon exemple que, quand on prend le temps de rencontrer les gens, bien, on peut évoluer mutuellement dans la perception qu'on a de l'autre. Tu sais, je ne veux pas faire mon Bernard Landry, là, mais il a déjà dit : Audi alteram partem, là, l'Assemblée nationale, ce n'est pas un tribunal populaire. Condamner des gens avant même les avoir rencontrés, ce n'est pas notre style à Québec solidaire.

C'est le choix qu'on a fait dans le dossier Elghawabi, de ne pas condamner quelqu'un avant même d'avoir discuté avec elle. Je veux dire, nous, ce n'est pas comme ça qu'on fait de la politique. On a misé sur le dialogue. Hier, on a appris que ce dialogue-là, ce n'était pas possible de l'avoir. Bon, c'est vraiment dommage, on le regrette. Et, dans ce contexte là, le message aujourd'hui, c'est : Bien là, maintenant qu'on a tous dit tout le mal qu'on pensait des déclarations, là, de Mme Elghawabi, est-ce qu'on peut, ici, au Québec, lutter pour vrai contre l'islamophobie? Moi, je veux entendre M. Legault aujourd'hui. Est-ce qu'il reconnaît que l'islamophobie, ça existe au Québec? Vous lui poserez la question. Ça existe-tu au Québec? Si la réponse est oui, est-ce que c'est un problème? Et, si la réponse est oui, qu'est ce qu'il va faire, lui, premier ministre de tous les Québécois, toutes les Québécoises, peu importe leur religion pour qu'on affronte ce fléau-là?

Puis ce fléau-là, là, il n'est pas plus grave au Québec qu'au Canada ou qu'ailleurs dans le monde. C'est un défi qui existe à peu près partout. Puis les sociétés fortes, les nations matures sont capables par elles-mêmes de prendre les moyens pour affronter ces défis-là. Ce n'est pas Justin... La stratégie de Justin Trudeau, de toute évidence, a été un échec. On prend acte de cet échec-là. Et moi, j'invite tous les partis politiques aujourd'hui à se relever les manches puis à travailler à l'adoption de notre motion pour qu'on crée un Québec où il n'y a pas d'islamophobie.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que de réclamer sa démission aujourd'hui, c'est une diversion?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on a dit la semaine dernière, alors que tous les partis prenaient position en quelques heures à peine : On va commencer par dialoguer. Et on a dit ça, et quelques heures plus tard, la CAQ déposait une motion dont il savait très bien qu'on ne pourrait pas voter pour parce qu'on venait de dire qu'on voulait la rencontrer avant de fixer notre jugement. C'était une manœuvre assez habile de la part de la CAQ. Je pense que tout le monde a vu de quoi il était question. Et nous, on a dit : On va faire les choses en ordre, on va rencontrer cette personne pour l'entendre. On apprend hier qu'il n'y a pas d'intérêt mutuel pour cette rencontre-là, pas dans des délais raisonnables. Alors, ont dit : Bien là, dans ce contexte-là, on ne peut pas dialoguer seuls. On tourne la page sur cette controverse, puis on se concentre sur la lutte à l'islamophobie au Québec.

M. Carabin (François) : ...M. Nadeau-Dubois, parce que, dans le cas de M. Dubreuil, on a l'impression que vous avez été assez souple avec la...

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est l'entrée en fonction. C'est l'entrée en fonction.

M. Carabin (François) : O.K. Vous, vous avez... tu sais, je veux dire, vous aviez un problème avec... Parce que je pense que l'entrée en fonction de Mme Elghawabi, c'est le 20 février?

M. Nadeau-Dubois : Exact.

M. Carabin (François) : C'est dans pas longtemps, là. Vous aviez un problème à attendre...

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est-à-dire, l'objet de la rencontre, c'était de déterminer si, selon nous, elle était la bonne personne pour occuper cette fonction. Il faut donc que la rencontre ait lieu en amont de l'entrée en fonction. Si on nous dit : Je ne vous rencontrerai pas avant que tout soit déjà officiel et attaché, ça défait l'objectif même et la raison d'être de la rencontre. Et d'ailleurs, donc, le parallèle avec M. Dubreuil là-dessus est intéressant, dans la mesure où M. Dubreuil, on l'a rencontré avant que sa nomination soit soumise à l'Assemblée nationale.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur le chemin Roxham, M. Nadeau-Dubois, là, il y a de plus en plus d'enfants qui traversent la frontière, parfois non accompagnés. Combien de temps est-ce que ça peut continuer comme ça? Qu'est-ce que le gouvernement doit faire?

M. Nadeau-Dubois : Ça dure déjà depuis trop longtemps. Dans une société civilisée, humaine, puis qui a des engagements internationaux de protection des personnes vulnérables, des personnes réfugiées, ça dure depuis trop longtemps, cette situation-là. J'entendais M. Plamondon tantôt, là. Qu'est-ce qu'il va faire, lui, une clôture, la police? Il ne vous le dit pas, ce n'est pas clair. C'est facile, faire de la politique sur le dos du chemin Roxham. C'est plus compliqué de proposer des solutions pragmatiques qui vont fonctionner et qui vont protéger les gens. Ces solutions-là, on les connaît, c'est de revoir l'entente sur les tiers pays sûrs. Andrés, veux-tu en parler?

M. Fontecilla : Bien, ce que nous proposons, là, c'est de suspendre, pour l'instant, l'entente des tiers pays sûrs, de renégocier cette entente-là pour faire en sorte que les migrants arrêtent de passer par des chemins irréguliers, utilisent les postes frontaliers réguliers pour qu'ils puissent traverser la frontière de façon sécuritaire et ordonnée.

M. Laforest (Alain) : Vous êtes d'accord avec la ministre Fréchette?

M. Fontecilla : Il faut voir dans les détails, là, mais, nous et la CAQ, oui, on demande une renégociation de l'entente des tiers pays sûrs pour faire en sorte que ces personnes-là puissent rentrer de façon sécuritaire et ordonnée au Canada, là. Le phénomène des enfants, là, qui arrivent seuls, sans être accompagnés, là, ça va continuer, ça ne va pas s'arrêter. Et la solution, ce n'est pas non plus qu'ils trouvent des policiers, des militaires leur disant : Non, vous restez de l'autre côté, là. C'est des gens qui viennent chercher la protection du Canada. Le Canada s'est engagé à respecter sa parole internationale, le traité de Genève, là, et on doit assurer la protection de ces personnes-là de façon sécuritaire et ordonnée.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...dans le fond, vous, vous voulez que l'entente soit suspendue pour que les migrants, les demandeurs d'asile passent par les postes frontaliers officiels pour rentrer au Canada? Parce que je croyais que la CAQ, sa position, c'était plutôt que l'entente s'applique à l'ensemble de la frontière pour qu'ils restent aux États-Unis.

M. Fontecilla : L'entente devrait... une vraie entente devrait s'appliquer à l'ensemble de la frontière. Mais, ce qui arrive maintenant, là, c'est que si la personne qui passe par le chemin Roxham se présente à un poste frontalier régulier, il va être automatiquement refusé. Donc, les gens se disent : Je vais passer par à côté, puis, comme ça, ma demande sera acceptée, sera étudiée. Et nous, ce qu'on demande, c'est que les gens puissent passer, que leurs demandes soient recevables dans les postes frontaliers formels.

M. Nadeau-Dubois : Puis je vais même ajouter un élément là-dessus. J'écoutais, là, le Parti québécois qui nage en pleine confusion. Si on arrivait à fermer unilatéralement, là, le chemin Roxham demain matin, une des conclusions malheureuses qui se produirait sans doute, c'est qu'il y aurait d'autres chemins clandestins qui feraient leur apparition, peut-être encore moins encadrés. Et donc ça deviendrait même difficile de documenter les gens qui rentrent sur le territoire du Québec et du Canada. Et ça, c'est l'avantage de la solution mature et pragmatique proposée par mon collègue Andrés et Québec solidaire, faire entrer les gens par les postes frontaliers, ça permet de faire des traversées plus sécuritaires, d'abord — puis, pour ces enfants-là, moi je trouve que c'est pas mal important — et ça permet de documenter les gens qui entrent sur le territoire, et le fait d'être documentés, c'est ce qui permet par la suite de faire respecter leurs droits, qu'ils puissent éventuellement travailler et qu'ils fassent partie d'un système d'immigration qui respecte leurs droits, qui respecte les obligations internationales du Canada et qui leur permet d'avoir une trajectoire d'immigration qui fonctionne.

M. Lacroix (Louis) : Donc, les gens entreraient de toute façon, même par...

M. Nadeau-Dubois : Bien, on assiste en ce moment, à travers la planète, à une vague migratoire importante, et, ce que les experts nous disent, c'est que ça ne va pas arrêter. Alors, on peut essayer de faire la nouvelle aujourd'hui ou gagner la semaine politique, mais moi, ce que je pense qu'il faut faire, c'est trouver des solutions à long terme pour régler ce problème-là. Et je vais vous...

M. Lacroix (Louis) : ...ils entreraient de toute façon, que ce soit par le chemin Roxham ou par la frontière...

M. Nadeau-Dubois : À moins que... Moi, je n'ai pas entendu de parti politique au Québec puis au Canada proposer un mur tout au long de la frontière, une bonne affaire d'ailleurs, mais il faut reconnaître que ce flux migratoire, il existe. Ce qu'il faut trouver, c'est une manière humaine et ordonnée de le gérer, de l'encadrer. C'est possible de le faire. Et, vous avez raison, il faut aussi se poser la question qui est à la source de ces problèmes-là. Il faut aussi se poser la question : Pourquoi les gens quittent leur pays? Ça, bien sûr, c'est un autre et vaste débat. Mais la solution aux problèmes, aux défis migratoires, ça va être ça, avoir des trajectoires, ici, d'immigration qui soient sécuritaires puis qui respectent les droits de tout le monde, et, à moyen, long terme, se poser la question pourquoi les gens quittent.

Mme Martin (Léa) : Et vous voulez donc une abolition de l'entente des tiers pays sûrs?

M. Fontecilla : Nous, ce qu'on veut, là, c'est la suspension de cette entente-là qui fait en sorte que les gens passent par des chemins irréguliers qui sont... qui n'assurent pas la sécurité. On a vu des migrants qui sont décédés, là, en essayant de passer la frontière, M. Richard Fritznel, là, qui a essayé de faire le chemin inverse, là, et ces situations-là sont appelées à se multiplier. Je ne pense pas que ce soit une situation que nous voulons vivre ici, au Québec, ni au Canada. Donc, on veut la suspension de cette entente-là, une renégociation de cette entente-là pour qu'au bout du compte les gens puissent passer par les postes frontaliers réguliers de façon sécuritaire et ordonnée.

Mme Martin (Léa) : Puis avoir le droit, donc, de faire la demande d'asile?

M. Fontecilla : Tout à fait. C'est un droit. C'est un droit. Et, jusqu'à présent... Et nous, nous pensons que le Canada et le Québec doivent préserver ce droit-là, parce que ces gens-là cherchent la protection, fuient des situations intenables, et on doit, au Canada, là, assurer le droit à l'asile.

M. Bourassa (Simon) : Transferts en santé, M. Nadeau-Dubois, transferts en santé, pensez-vous que François Legault va obtenir ce qu'il veut à l'issue de la rencontre d'aujourd'hui?

M. Nadeau-Dubois : On verra, comme il le disait lui-même à une autre époque. Ce qu'il faut, c'est qu'il n'y ait pas de condition. Cet argent-là, c'est l'argent des Québécois, c'est l'argent des Québécoises. La santé, c'est une compétence exclusive du Québec. C'est l'argent des taxes et des impôts des Québécois et des Québécoises. François Legault doit livrer la marchandise, puis ça, ça veut dire des transferts suffisants et sans condition.

M. Bourassa (Simon) : S'il ne les obtient pas, c'est un échec, encore une fois, de la CAQ devant le fédéral?

M. Nadeau-Dubois : Bien sûr, ce sera un nouvel échec du nationalisme de façade de M. Legault.

M. Lacroix (Louis) : Mais, s'il n'a pas 6 milliards par année, parce qu'il demande 6 milliards par année, là, ça va être un échec? N'importe quoi en bas de 6 milliards, c'est un échec?

M. Nadeau-Dubois : Non, là, 5,9 millions, ça ne serait pas loin, là. Il ne faut pas sursimplifier, mais, si M. Legault n'est pas capable de livrer des transferts en assez grande quantité et que ces transferts-là soient sans condition, ce sera un échec.

M. Laforest (Alain) : La solution, ce sera l'indépendance à ce moment-là. Est-ce que vous allez militer l'indépendance durant la campagne partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne?

M. Nadeau-Dubois : Ça fait partie de notre projet de société, puis on va proposer...

M. Laforest (Alain) : Allez-vous en parler? Au-delà de dire... allez-vous le mettre de l'avant?

M. Nadeau-Dubois : J'y allais, M. Laforest. Ça fait partie de notre projet de société, puis on va proposer l'ensemble de notre projet de société aux gens de Saint-Henri—Sainte-Anne. Ça en fait partie, mais disons que, dans notre version de l'indépendance, les droits des personnes qui cherchent refuge au Québec seraient respectés. On ferait respecter la convention de Genève des personnes réfugiées. C'est une des différences entre notre projet d'indépendance et d'autres projets d'indépendance.

M. Carabin (François) : Cette fin de semaine, en conseil national, vous allez parler d'indépendance. Vous allez aussi parler de parité. Il y a une proposition qui est sur la table qui demande à ce que votre caucus soit paritaire le plus rapidement possible. J'étais curieux de savoir, à ce moment-là, qu'est ce qui justifie la candidature de M. Cliche-Rivard dans Saint-Henri—Sainte-Anne, parce que, si on dit : Le plus rapidement possible, finalement, c'est en 2026, là.

M. Nadeau-Dubois : Bien, bon, il pourrait y avoir d'autres élections partielles quand même. On ne souhaite pas de malheur à personne, on ne souhaite pas de défection, mais c'est quand même... il y a généralement un certain nombre d'élections partielles au courant d'une législature. Ça fait que je pense qu'il faut interpréter la proposition comme ça.

Sinon, il faut réaliser, je pense, la situation spécifique qui est celle de Québec solidaire, hein? À Québec solidaire, ce n'est pas la direction du parti, ni moi, ni Manon, ni les députés qui choisissons les candidats et les candidates. Donc, ce sont les membres solidaires dans les circonscriptions qui, démocratiquement, choisissent leur candidat, leur candidate. Dans Saint-Henri—Sainte-Anne, il y avait deux candidatures, M. Cliche-Rivard et Mme Sève, donc un homme et une femme. Démocratiquement, en assez forte majorité d'ailleurs, les membres ont choisi M. Cliche-Rivard. Et il n'y a pas eu d'intervention de la part de la direction du parti, ni moi ni Manon, pour favoriser M. Cliche-Rivard. Ça, c'est une décision démocratique des membres.

La question que nos membres nous posent, à l'aube du Conseil national, et je la trouve extrêmement pertinente, c'est : Comment on concilie ce fonctionnement-là, qui est décentralisé, chaque circonscription choisit de manière autonome son candidat, sa candidate, et démocratique avec des objectifs de parité, dans un contexte où on ne peut pas prédire le résultat d'élections, hein? Nous, on misait sur l'élection de Maïtée Labrecque-Saganash dans Ungava, on est arrivés deuxième, on n'était pas si loin, Mélissa Généreux dans Saint-François, on est arrivés deuxième, on n'était pas si loin, on souhaitait faire élire Mme Carol-Ann Kack dans Rimouski, et même dans une circonscription... désolé de réveiller la bête, mais même dans Camille-Laurin, on avait des ambitions, là. Donc, bon, finalement, ça, ça n'a pas marché comme on voulait. Mais ce que je veux dire, c'est qu'après coup, ce qu'on se rend compte, je pense, c'est que ces procédures-là, il faut les améliorer. Je pense que c'est l'invitation que nos membres nous lancent : Comment on concilie la décentralisation puis la démocratie avec nos objectifs de parité? Puis, s'il faut améliorer nos procédures internes pour y arriver, moi j'accueille ces propositions-là avec beaucoup d'ouverture.

M. Carabin (François) : ...un vœu pieux? Tu sais, je veux dire, est-ce qu'il faut établir un mécanisme?

M. Nadeau-Dubois : Bien, exact, bien, c'est ça, le débat qu'on va avoir en fin de semaine. Puis vous avez, je pense, pris connaissance du cahier de propositions. Ça fait qu'il y a des associations qui vont jusqu'à dire : Il faudrait que la direction du parti puisse imposer que ce soit une femme dans une circonscription, par exemple. Discutons-en, c'est une avenue. Il y en a qui disent : Bien, ça, c'est peut-être trop empiéter sur la souveraineté de nos circonscriptions, il faut peut-être favoriser les femmes, mais sans les imposer. Il y a plusieurs mécaniques possibles, mais je pense qu'on s'entend tous sur les deux fondamentaux : il faut qu'on reste un parti démocratique — on ne veut pas devenir un parti comme, par exemple, la CAQ, où c'est le big boss, François Legault, qui, clic, clic, clic, détermine toutes les candidatures, on veut rester démocratiques — mais, en même temps, il faut faire mieux en matière de parité. Ça fait que, comment on concilie les deux...

M. Lachance (Nicolas) : ...parce que vous vous êtes fait... il y a eu le même reproche dans Taschereau de la part de Mme Dorion, à l'époque, parce que vous aviez choisi un homme. Donc, tu sais...

M. Nadeau-Dubois : Bien, encore une fois, il y avait dans Taschereau deux candidatures, un homme et une femme, et c'est Étienne Grandmont qui a démocratiquement remporté cette investiture-là. Encore une fois, à l'époque, on croyait être en position de faire de nombreux gains à l'élection, et donc nos calculs internes nous mettaient dans une situation de parité. On ne peut pas prédire le résultat des élections. De toute évidence, il faut mieux faire, et puis on va en discuter avec nos membres en fin de semaine. Puis c'est une discussion à laquelle on est très, très, très ouverts, parce qu'on veut trouver, avec nos membres, la meilleure procédure pour y arriver.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Allez-vous demander un BAPE, comme le demandent, là, une centaine d'organismes, pour la question de l'énergie, donc, d'ouvrir des consultations itinérantes partout au Québec?

M. Nadeau-Dubois : C'est une bonne idée. C'est une bonne idée. Il faut un vrai débat de société sur l'avenir énergétique du Québec. Hydro-Québec, c'est un héritage de la génération de mes grands-parents, c'est un joyau national. Il est déjà précieux, mais il va le devenir encore plus dans le contexte de la transition énergétique. C'est l'outil collectif qui va nous être le plus utile dans la transition énergétique. Ça ne peut pas, ça ne peut pas devenir juste le jouet personnel de Pierre Fitzgibbon. Il faut définir, collectivement, les orientations d'Hydro-Québec dans le contexte de la transition énergétique. Puis cette proposition de BAPE là, on l'appuie parce que ça va dans ce sens-là.

Mme Plante (Caroline) : Sur le caribou forestier, est-ce que vous a accueillez favorablement une intervention du fédéral dans ce dossier-là?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je trouve ça gênant pour François Legault. Il ne rate jamais une occasion de nous dire qu'il est nationaliste. Bien, pour moi, le nationalisme, ça commence par protéger le territoire puis les espèces qui y vivent. Ça, c'est du vrai nationalisme. Là, François Legault, son gouvernement sont en train de se faire empiéter dessus par le fédéral, mais c'est de leur faute, ils sont les seuls responsables de cette situation-là. C'est leur laxisme en matière de protection du caribou forestier qui provoque cette intervention-là du fédéral. C'est gênant.

Mme Plante (Caroline) : Dans Saint-Henri—Sainte-Anne, je comprends qu'il y a des affiches, là, sur les baisses d'impôts de la CAQ. Donc, est-ce que vous iriez, comme le PQ l'a fait, là, jusqu'à dire que la CAQ essaie d'acheter les élections puis que les Québécois se font infantiliser?

M. Nadeau-Dubois : François Legault va faire campagne dans Saint-Henri—Sainte-Anne sur des baisses d'impôt. Nous, à chaque fois, on va préciser que ces baisses d'impôt là vont favoriser surtout les plus riches au Québec. Nous, on va faire campagne sur la crise du logement, sur l'environnement, sur l'inclusion, sur l'ensemble de notre projet de société. Puis les gens vont choisir.

M. Lacroix (Louis) : Mais votre ennemi, c'est les libéraux. En fait, votre adversaire principal, c'est les libéraux.

M. Nadeau-Dubois : Je veux être bien clair sur une chose, là. On est arrivés deuxième à la dernière élection, et il y avait quand même une marge significative. Donc, rien n'est gagné, on a beaucoup de travail à faire. On va faire ce travail-là. On ne prend absolument rien pour acquis. Je pense qu'on a deux atouts dans notre manche. D'abord, on a une candidature qui est solide, qui est enracinée dans Saint-Henri—Sainte-Anne. Guillaume Cliche-Rivard habite là, travaille là, élève sa famille là. C'est notre premier atout. Notre deuxième atout, c'est notre machine militante. Je pense qu'à Montréal, en ce moment, on est le parti qui a la plus grande force militante, et cette force militante là, elle va être concentrée dans Saint-Henri—Sainte-Anne dans les prochaines semaines.

M. Lacroix (Louis) : Mais, si ma savante collègue cheffe du bureau de LaPresse canadienne ne vous avait pas posé la question sur la CAQ, vous n'en auriez pas parlé. Puis, d'entrée de jeu, vous avez parlé des libéraux.

M. Nadeau-Dubois : Bien là, c'est parce que je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer, soudainement, l'intérêt de Marc Tanguay pour le caucus de Québec solidaire. Puis, je vous le dis tout de suite, on ne passera pas la campagne à répondre à ce genre d'affaires là, mais là, ce matin, je trouvais ça important de mettre les points sur les i, parce que les épouvantails changent, mais la stratégie libérale reste la même.

M. Laberge (Thomas) : J'aimerais vous entendre. On a un sondage ce matin dans Le Soleil sur le milieu de la culture, là, qui a peine à se relever avec, évidemment, la pandémie. Qu'est-ce qui devrait être faire en la matière, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : On va rendre notre collègue Ruba Ghazal disponible pour répondre à cette question-là. Je sais qu'elle prépare des propositions très intéressantes pour le milieu culturel.

M. Laberge (Thomas) : Très apprécié. Merci.

Mme Mignacca (Franca G.) : In English, on Roxham Road, we heard yesterday how the State of New York was funding buses to take people close to the border. What is you reaction to that? And what would you do with Roxham?

M. Nadeau-Dubois : First of all, that news is completely… I mean, it's unbelievable. It is not safe for people to cross the border in those conditions. And the State of New York should put pressure on their own President to renegotiate the «entente sur les tiers pays sûrs». How do you say that in English?

Mme Mignacca (Franca G.) : Safe third country Agreement.

M. Nadeau-Dubois : So, the State of New York should put pressure on its government to… Sorry, it's a serious subject. The state of New York should put pressure on their own President to renegotiate the Safe Third Event Agreement… no, Safe…

Mme Mignacca (Franca G.) : Safe third country.

M. Nadeau-Dubois :Third country. I thought safe Safe Event. But, so, the State of New York should put pressure on their own President to negotiate that agreement. It's the reason why people are crossing the border on those irregular and sometimes dangerous roads. That's the solution that everyone agrees… well, that reasonable people agree that will work. That's what we need to do.

M. Authier (Philip) : Why are you… Last week, you said you wanted to meet Mrs. Elghawaby and you we're giving her a chance to dialogue. What is the reason she as given that she cannot meet you now, before the 20th? And why aren't you more patient if you really wanted to dialogue with her?

M. Nadeau-Dubois : Well, last week, all political parties were rushing to the conclusion that she had to leave without even talking to her. We did things differently at Québec solidaire. We think, in those very sensible issues, dialogue, it's important. But we need two people to have a dialogue, and, unfortunately, yesterday, we learned that Mrs. Elghawaby was not going to meet us before she's officially invested in her function. The reason of the meeting was to determine if, according to us, she was the good person for the job. So, if there is no possibility of dialogue, the only conclusion we can reach is that Justin Trudeau has failed in his strategy, and that we need to take things by our own hands here, in Québec. We need a Québec plan to fight against Islamophobia. That is my message today. Now that the page has been turned on that controversy, what are we going to do here, in Québec, to make sure Quebeckers that have Islam as a religion feel safe, feel respected in this country?

M. Authier (Philip) : Not meaning to pry, but did she give you a reason for why that you could not…

M. Nadeau-Dubois : No, she did not. She did not.

M. Authier (Philip) : Just it was not possible.

M. Nadeau-Dubois : Exact. Not possible before the official date of February 21st.

Mme Greig (Kelly) : On Roxham, now, there are kind of a jurisdictional issues. But what can Québec do now because there are people coming across every day? We had the $3.5 million announce yesterday, emergency funding to help the people coming across. So, we have this humanitarian aspect of it. What's the short-term solution that doesn't involve saying going to Ottawa and renegotiating?

M. Nadeau-Dubois : Well, the real and long-term solution is the renegotiation of the agreement.

Mme Greig (Kelly) : ...today.

M. Nadeau-Dubois : And, today, we need to fulfill our responsibilities towards them, and the federal Government has to do his responsibilities. It is a federal jurisdiction. They have to assume their responsibilities.

M. Fontecilla : Dans l'immédiat, on doit recevoir ces gens-là, les accueillir correctement. On doit leur donner de l'hébergement, un logement, si c'est possible, le plus rapidement possible, un permis de travail, de l'accès à des services publics, comme les services de garde, des services d'employabilité pour qu'ils puissent travailler le plus rapidement possible, et contribuer à la société. On doit bien les accueillir.

Mme Greig (Kelly) : On the subject of, you know, the New York Mayor, Eric Adams, with his bus tickets, when you hear something like that, you know, it's kind of… A lot of people have been saying, you know, it's kind of passing on what people see as a problem to Canada. How do you feel about this kind of political aspect of what the mayor is doing?

M. Nadeau-Dubois : It's not helping. It's not helping anyone. The phenomenon of global migration is just beginning. We have to be all aware of that. So, we need to find real long-term solutions. Those type of political moves by politicians here and elsewhere on those subjects do not constitute even 1% of the beginning of a fraction of a real solution to that issue. We have to respect our international obligations toward those human beings, and we need to ask the question: Why do they leave their country? Now, there is political instability, there is economic misery, but there's going to be also a huge migration wave due to climate change. This is going to continue to happen. So, we need to find real solutions, not patch the problem with false solutions.

Mme Greig (Kelly) : But is it kind of a bad faith way of doing it? Because it seems, like, in the States there's a lot of: we're going to send the migrants to different…

M. Nadeau-Dubois : Of course. Of course. I think there's no good faith in this move.

Mme Mignacca (Franca G.) : Just quickly, on the health transfers, what are you're expecting to see? And what would make it so that you're satisfied with the deal?

M. Nadeau-Dubois : We need enough money, and we need that money to be given to Québec without any condition. If Mr. Legault fails to deliver this, it's going to be his failure. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 11 h 41)

Participants


Document(s) associé(s)