(Huit heures cinquante-cinq minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour. D'abord,
quelques mots sur les retraites. La consultation sur le système de retraite au
Québec commence à peine, et pourtant il y a déjà des rumeurs inquiétantes. On
entend parler d'augmentation de l'âge minimal pour avoir accès au RRQ au Québec.
C'est très inquiétant. Moi, je pense aux travailleurs, aux travailleuses aînés
du Québec qui ne doivent pas du tout aimer entendre circuler ces rumeurs-là.
Aujourd'hui, on va demander à la CAQ de
clarifier ses intentions. On va demander à la CAQ de fermer immédiatement la
porte à toute réforme qui repousserait l'âge minimal pour avoir sa rente de
retraite au Québec. On va déposer une motion en ce sens-là pour qu'il ferme
tout de suite la porte à une augmentation de l'âge minimal pour toucher le RRQ.
Au Québec, le monde travaille fort, il travaille dur, il travaille longtemps. Le
droit de toucher sa rente de retraite alors qu'on est déjà en pleine santé, on
va le défendre, à Québec solidaire, et on demande aujourd'hui à la CAQ de
clarifier ses intentions.
Quelques mots maintenant sur les
transferts en santé. Ça va mal en santé au Québec, ça va très mal en santé, des
temps d'attente épouvantables dans les urgences, des listes d'attente
épouvantables pour des chirurgies, il y a une crise en santé mentale
épouvantable, il manque d'infirmières dans le public. François Legault a promis
aux Québécois, Québécoises de régler ça. C'est le mandat qu'il a donné à
Christian Dubé. Et lui, sa job, sa seule job à François Legault, c'était d'aller
chercher l'argent qui nous revient à Ottawa. C'était sa seule job, et il a
échoué, il est en train d'échouer.
Ici, quand François Legault est à Québec,
en période de questions, quand vient le temps de répondre aux questions de
Québec solidaire, ah! il est tout le temps fâché. Bien, hier, il aurait
peut-être dû se fâcher. Au contraire, ce qu'on l'a vu faire, c'est s'écraser
devant l'offre qui est insultante de Justin Trudeau et du gouvernement fédéral.
Tout d'un coup, il est tout gentil. Alors qu'ici, quand il est à Québec, bien,
il aime bien ça, prendre la posture et parler fort contre Ottawa, là-bas, il s'effondre,
il s'écrase. Quel échec!
M. Marissal : Juste pour
compléter là-dessus, M. Dubé, le ministre de la Santé qui s'est lancé dans
une grande réforme, je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il fait, loin de
là, mais il faut dire qu'il s'active. Il doit être bien déçu, le ministre Dubé,
le ministre de la Santé, qui est comptable en plus, il aime beaucoup les
chiffres. Il doit être un peu déprimé, il doit capoter un peu quand il regarde
la maigre récolte que son chef, le premier ministre, a rapportée d'Ottawa hier.
Il doit se gratter la tête, aiguiser son crayon, changer les batteries dans sa
calculatrice puis se dire : Comment je vais arriver avec ça?
Parce qu'évidemment ce qu'on a eu d'Ottawa,
hier, l'offre qui est sur la table est non seulement insuffisante, elle est
ridicule. Elle est ridicule quand on regarde les besoins. Puis, vous le savez,
les derniers mois, j'ai eu l'occasion d'aller sur le terrain. Je n'ose même pas
imaginer ce que pensent les gens, le personnel soignant, ce matin, dans les
hôpitaux que j'ai visités dans le Pontiac, en Estrie, dans les Laurentides, à
Québec, ici, à Montréal. En tout cas, s'ils s'étaient illusionnés que l'aide
allait venir d'Ottawa, je pense qu'ils vont devoir revoir leurs plans, parce qu'évidemment,
comme d'habitude, Ottawa veut nous paterner ici, là, puis nous dire, là :
Vous allez nous faire toutes sortes de conditions, mais vous n'aurez pas plus d'argent,
puis c'est ça qui est ça. Puis, M. Legault avait l'air, ma foi, plutôt
résigné hier.
Alors, je ne sais pas quel est le plan
pour la suite pour M. Dubé. Il avait besoin de 5 milliards dans son
plan santé. Où est-ce qu'il va le prendre? Où est-ce qu'il va couper? Est-ce qu'ils
vont nous refaire le coup des libéraux de Charest, de Couillard puis qu'ils
vont couper dans la mission essentielle de l'État qu'est la santé? En tout cas,
il n'a certainement pas l'argent dont il avait besoin de la part du fédéral.
M. Denis (Maxime) : Sur l'âge
de la retraite, M. Nadeau-Dubois, j'aimerais vous entendre sur... Vous
êtes toujours ouvert au dialogue, prendre le temps d'analyser, discuter, mais
là, avec la motion, c'est comme de fermer le débat puis de dire : Non,
non, on ne doit pas repousser l'âge de la retraite. Mais il y a quand même des
enjeux de pénurie de main-d'oeuvre, le vieillissement de la population. Donc,
on repousse ça plus tard, le débat?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, écoutez, sur cette question-là, notre position, elle est claire, notre
idée, elle est faite. Le système de retraite au Québec, il est en bonne santé
financière. Il est en bonne santé financière. Si on veut que les gens
travaillent un peu plus longtemps, qu'on mette sur pied des mesures incitatives.
Mais repousser l'âge minimal pour toucher sa rente de retraite, en ce moment,
là, il n'y a aucune bonne raison d'aller de l'avant. Que la consultation suive
son cours, mais, de notre côté, notre position est établie, et on demande à
François Legault de clarifier ses intentions. D'ailleurs, ce qu'on voit ce
matin dans le feuilleton, c'est qu'il va y avoir un projet de loi déposé demain
sur la question. Donc, de toute évidence, du côté du gouvernement aussi on
commence à se faire une idée claire.
Mme Paquette-Comeau
(Marie-Josée) : Mais, justement, avez-vous l'impression que cette
idée-là de reporter la rente anticipée va polariser la question quand le RRQ
propose d'autres réformes intéressantes pour inciter les gens à rester sur le
marché du travail, par exemple la fin des cotisations pour les travailleurs
d'au-dessus de 65 ans? On pense aussi à, plus tard, s'il y a des problèmes
économiques au régime, même s'il n'y en a pas actuellement. Avez-vous
l'impression que ça va polariser le débat, puis on n'aura pas une réflexion sur
le régime?
M. Nadeau-Dubois : Bien, on
verra. Nous, des mesures incitatives pour que les gens, pour que les
travailleurs et travailleuses aînés qui souhaitent travailler un peu plus
longtemps puissent le faire, puis qu'on mitige certains effets négatifs sur le
plan fiscal, par exemple, on a toujours été ouverts à ça à Québec solidaire. On
avait même fait des propositions dans ce sens-là par le passé. Donc, ça, si on
veut faire ça, qu'on le fasse, on est ouverts à en discuter. Mais il n'y a pas
de problème avec les équilibres financiers de notre système de retraite. Notre
système de retraite, il est en bonne santé financière. Pourquoi est-ce qu'on
repousserait l'âge minimal pour toucher sa rente au Québec? En ce moment, il
n'y a pas de bonne raison de le faire. Si on s'inquiète de la pénurie de
main-d'oeuvre, il y a bien d'autres moyens à prendre pour s'occuper de la
pénurie de main-d'œuvre.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
il reste que ces 62 ou 65 ans, c'est dans l'air depuis longtemps. C'est
dans le document de réflexion de Retraite Québec depuis le mois de décembre.
Les actuaires, là, de Retraite Québec, ils sont dans l'erreur? Ils se trompent
en mettant de l'avant ces deux scénarios-là?
M. Nadeau-Dubois : Le système
de retraite au Québec, il est en bonne santé financière. Il n'y a pas d'enjeu
de découverture, tout le monde le dit. Alors.... Et ça, même les gens du RRQ le
disent. Donc, les raisons qui sont alléguées, c'est des raisons périphériques,
là, c'est la pénurie de main-d'œuvre. Il y a bien d'autres moyens de s'y
attaquer, notamment des mesures incitatives bien ficelées pour que des gens qui
veulent rester au travail puissent rester au travail. Donc, il y a ça.
Et on nous parle de précarité financière
des aînés. Si on veut s'attaquer à la précarité financière des aînés, qu'on le
fasse, qu'on agisse contre les augmentations épouvantables de loyer qui foutent
à la porte des aînés au Québec, qu'on s'attaque aux multinationales des RPA qui
exploitent les aînés puis qui sont en train de se faire voter un règlement qui
va leur permettre d'augmenter encore plus les loyers. Si on s'intéresse, du
côté de la CAQ, à la santé financière des aînés, bien, qu'on s'attaque à ça.
Mais empêcher les gens de toucher leur retraite à 60 ans, ce n'est pas la
bonne solution.
D'ailleurs, il y a de moins en moins de
gens au Québec à chaque année qui se prévalent de cette possibilité de toucher
la RRQ à 60, 61, 62 ans. Il y a de moins en moins de gens qui le font.
Voulez-vous me dire pourquoi on viendrait forcer le monde à travailler deux ans
de plus avant de toucher leurs rentes, si, de toute façon, le mouvement naturel
s'en va déjà dans cette direction-là? C'est une mauvaise idée. C'est une
solution à un problème qui n'existe pas.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
l'actuaire en chef du RRQ, lui, en fait davantage un enjeu, justement, de
sécurité financière, parce que les gens qui prennent leur retraite à
60 ans, ils se pénalisent à 36 % de leur rente à vie, pour toujours.
Est-ce que c'est ça qu'il faut changer?
M. Nadeau-Dubois : L'appauvrissement
des aînés au Québec, là, c'est un vrai problème. Il faut s'y attaquer. Puis
c'est quoi, la première dépense d'à peu près tous les aînés au Québec? Leur
logement. Qu'on commence par là si on veut arrêter l'appauvrissement des aînés.
La ministre est en train d'adopter un règlement qui va donner le droit aux RPA
d'augmenter encore plus ces loyers. L'appauvrissement des aînés, c'est un
méchant problème, puis, à Québec solidaire, vous allez toujours nous trouver du
côté des gens qui s'en préoccupent puis qui proposent des solutions. Mais
forcer ces gens-là à travailler deux ans de plus pour toucher leur RRQ, ce
n'est pas une solution. Si les gens ont travaillé fort, dur toute leur vie,
puis qu'à 60 ans ils sont prêts à prendre leur retraite, déjà, bon, ils
ont des pénalités s'ils le font. Puis, s'ils sont prêts à assumer ça, pourquoi on
les forcerait à travailler deux ans de plus?
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
c'est ça, moi, je vous parle de la pénalité, là. Est-ce que c'est la pénalité
qu'il faudrait modifier? Parce qu'il est un peu là le problème, les gens qui
prennent leur retraite plus jeune sont pénalisés pendant longtemps, de
beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Et
d'ailleurs c'est une des raisons pour laquelle, je le répète, là, il y a de
moins en moins de gens au Québec qui se prévalent de cette possibilité-là de
prendre leur... de toucher leur rente à partir de 60 ans. Donc, c'est déjà
ça, le mouvement naturel. On n'a pas besoin d'en ajouter. Surtout, je répète,
on n'est pas dans un scénario à la française, là, où il y aurait un enjeu
d'équilibre financier de notre système de retraite. On n'est pas dans ce
scénario-là, il n'y en a pas, de problème, il n'y a pas de découverture, le RRQ
est en pleine santé financière. On peut-u arrêter avec les solutions... c'est
ça, avec les solutions à des problèmes qui n'existent pas? Ce n'est pas
raisonnable.
M. Gagnon (Marc-André) : ...de
la retraite, c'est quoi?
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
M. Gagnon (Marc-André) : L'âge
moyen de la retraite, c'est quoi?
M. Nadeau-Dubois : L'âge
moyen?Ah mon Dieu! je ne m'attendais pas à une session de Génies en
herbe. Je ne suis pas au courant comme ça de cette statistique-là.
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : L'âge
moyen?
M. Gagnon (Marc-André) : Oui.
63 ans, est-ce que vous trouvez ça trop jeune?
M. Nadeau-Dubois : Trop?
M. Gagnon (Marc-André) : Trop
jeune. Est-ce que 63 ans, l'âge moyen de la retraite au Québec, c'est trop
jeune, selon vous?
M. Nadeau-Dubois : Non.
M. Bossé (Olivier) : Sur les
transferts, ça peut paraître être un concept, disons, flou ou pas très concret
pour le citoyen ou même pour les patients. En quoi ce qui s'est dit hier va
affecter les soins? De toute façon, c'est de l'argent que le gouvernement
n'avait pas, ça fait qu'ils vont dire : On va garder la même chose.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est de l'argent que le gouvernement Legault avait budgété, et là ils ne
l'auront pas. Autrement dit, François Legault et Christian Dubé, ils n'arrivent
pas dans leurs calculs, il manque de l'argent pour refinancer le système de
santé. Ça, ça veut dire moins d'améliorations de notre système de santé.
François Legault a donné un beau grand mandat à Christian Dubé :
Répare-moi ça, le système de santé. Sa seule job à lui, sa seule job à François
Legault, c'était d'aller chercher l'argent, puis il n'est pas capable.
Pourquoi? Parce qu'il n'y en a pas, de rapport de force, parce que parler fort
puis bomber le torse, ce n'est pas la même chose qu'avoir un vrai rapport de
force.
M. Robitaille (Antoine) : Que
devrait-il faire?
M. Marissal : En juillet
2022, là, ça ne fait pas 10 ans, là, à la rencontre des premiers ministres,
à Victoria, le premier ministre a dit : On va de l'avant avec le plan
Dubé, mais, si on n'a pas l'argent du fédéral, on est en déficit, c'est clair.
Ça fait que voici une bonne réponse à votre question : on est déjà en
déficit. Alors, l'argent n'est pas là, il va falloir trouver ailleurs. Ça, ça
devrait inquiéter beaucoup dans le système de santé, mais ailleurs. C'est des
vases communicants, là, il y a juste un fonds consolidé. Le gouvernement va
prendre l'argent là-dedans. Alors, on savait qu'on serait en déficit. Le
premier ministre s'est effoiré à Ottawa. Il avait l'air même totalement résigné
en disant : Bien, c'est mieux que rien. Il se contente de peu, le premier
ministre. Puis effectivement, bien là, il va manquer de sous, il va manquer
d'argent pour la réforme.
Puis mettons quelque chose au clair, là,
on n'envoie pas notre premier ministre à Ottawa pour qu'il quête de l'argent à
ce bon Justin Trudeau, c'est notre argent. C'est notre argent, puis la santé,
c'est notre première juridiction, dans laquelle il n'y a aucun débat. C'est à
nous. Alors, le fédéral doit faire sa part, mais, pour que le fédéral fasse sa
part, il faut que le premier ministre du Québec se tienne debout, arrive avec
des vraies demandes solides, hein? C'est un néofédéraliste, M. Legault,
qu'il fédère...
Une voix : ...
M. Marissal : Je vais juste
finir, Antoine. C'est un néofédéraliste, M. Legault, bien, qu'il fédère son
beau front commun dont il nous parlait hier et qu'il retourne à la table plutôt
que dire : Bon, bien, c'est mieux que rien, je vais retourner chez nous,
là, puis, Christian Dubé, bien, arrange-toi avec ça, c'est de valeur.
M. Robitaille (Antoine) : Mais
le fédéral dit que c'est final.
M. Marissal : Bien, c'est
bien ça, le problème, ce n'est pas final tant que ce n'est pas fini. Il faut
continuer de négocier. On ne peut pas juste dire : Ah! bien là, Justin
nous a dit que c'est fini, bien, on va rentrer chez nous.
M. Robitaille (Antoine) : Il
faut être deux pour négocier. Si l'autre ne se présente pas à la table, il dit :
C'est final, qu'est-ce qu'on fait?
M. Marissal : On a un rapport
de force, là.
M. Robitaille (Antoine) : On
va-tu devant les tribunaux? On occupe ses bureaux? Qu'est-ce qu'on fait?
M. Marissal : M. Legault,
là, il a une immense majorité ici, là. L'immense majorité de la population
québécoise veut que ça fonctionne dans le réseau de la santé. Bien, qu'il se
serve de ça. En tout cas, la chose à ne pas faire, c'est ce qu'il a fait hier,
s'écraser puis se résigner.
M. Nadeau-Dubois : Si je peux
me permettre d'ajouter, la solution de Québec solidaire, vous la connaissez,
tout le monde la connaît, puis c'est ce qui nous permettrait de nous sortir de
ces querelles cycliques, voire traditionnelles avec Ottawa, c'est d'avoir tous
les pouvoirs, de contrôler cet argent-là, d'être un pays indépendant. À partir
du moment où François Legault abandonne ça, ça fait des beaux clips, de se
fâcher, là : Je ne suis pas content. Concrètement, le rapport de force,
François Legault, il ne l'a pas. Puis vous entendiez les libéraux tantôt, hein?
Ils sont pris eux-mêmes, au fond, dans la même contradiction.
M. Robillard (Alexandre) : Comment
vous expliquez, justement, qu'il ne se soit pas plus fâché hier?
M. Nadeau-Dubois : Vous lui
poserez la question. Vous lui poserez la question.
M. Robillard (Alexandre) : Non,
mais vous, je vous le demande.
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
l'ai vu, François Legault, se fâcher souvent au salon bleu quand je lui pose
des questions ici. Il n'y avait pas la moitié du tiers de cette indignation-là
chez M. Legault hier face à Justin Trudeau.
M. Robillard (Alexandre) : Et
comment vous expliquez ça?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
être bien honnête, je ne me l'explique pas.
M. Robillard (Alexandre) : Bien,
vous êtes capable quand même d'analyser un peu puis de vous...
M. Nadeau-Dubois : Non, mais
je ne comprends pas cet à-plat-ventrisme-là, je ne le comprends pas. Je ne le
comprends pas.
M. Marissal : C'est peut-être
l'air d'Ottawa, là. Il avait l'air bien content d'être là hier. Il a passé deux
heures, deux heures, ce n'est pas long, là, deux heures pour négocier, là, un
élément aussi important que la santé puis le financement de la santé sur
10 ans. Il est resté là deux heures à dire : On a un beau front
commun avec les provinces. D'abord, il faut le vérifier, le front commun avec
les provinces. On en a déjà vu, des fronts communs s'écraser, là, dans le
passé. Il est arrivé, il n'était pas prêt, il n'était pas revendicateur, il n'a
pas défendu la population québécoise. Là, bien, M. Trudeau doit être mort
de rire, mais c'est nous qui avons le problème ce matin parce qu'on n'a pas
l'argent qui est notre argent.
M. Nadeau-Dubois : Puis juste
dire une chose, là, au-delà des enjeux constitutionnels ou de pouvoir, là, moi,
je pense aux patients ce matin, je pense aux patients, je pense aux soignantes,
ces gens-là se sont fait promettre en campagne électorale par François Legault
qu'il allait réparer le système de santé puis que, pour faire ça, il allait
aller chercher l'argent. Il n'a pas livré la marchandise, il a échoué.
Mme Plante (Caroline) : Sur
le vapotage, avez-vous compris hier que M. Dubé devait consulter son
caucus pour mettre en place, là, les... appliquer les recommandations?
M. Marissal : Il y a eu un
flou là-dessus dans la réponse avec Enrico Ciccone. Il peut bien consulter son
caucus s'il veut, là, mais je pense que la messe est dite, le vapotage, c'est
mauvais. Ce sont les mêmes cigarettiers qui sont en arrière du vapotage qui
étaient derrière les cigarettes. Ils prennent exactement les mêmes tactiques,
avec des saveurs, c'est cool de vapoter. Je le sais, j'ai quatre ados, là. J'ai
quatre ados, je le sais, là, puis ça circule, là, chez les ados. Et il n'est
pas vrai de dire que ces gens-là ne vont pas se mettre à fumer la cigarette, la
preuve a été faite du contraire dans d'autres pays. Ça fait que je ne sais pas
ce qu'il attend, M. Dubé, de consulter, mais je pense que les
consultations ont été faites. C'est son devoir de ministre de la Santé de
défendre les populations, en particulier les jeunes qui se mettent à fumer, qui
se font attirer par toutes sortes de stratagèmes. Le vapotage, c'est dangereux,
la preuve a été faite.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
l'hôpital... En fait, sur la mort de Mme Simard, là, on voit ce matin
qu'il y a des médecins et des professionnels qui estiment qu'on a condamné trop
vite, ou la condamnation réservée à l'hôpital était inappropriée. Est-ce que
vous partagez cette opinion-là?
M. Marissal : Je n'ai
évidemment pas tous les détails de l'enquête. J'ai lu le papier ce matin, comme
vous. Je pense qu'on serait dus pour un rapport plus formel sur la question, d'autant
qu'au-delà de Mme Simard et la mort atroce qu'elle a connue — puis
cette histoire-là est épouvantable, là, on s'entend là-dessus, là — je
pense qu'on peut revoir tous les processus qui ont mené à ça, parce qu'il y en
a un qui dit quelque chose, l'autre dit quelque chose, on n'arrivera pas,
finalement, à avoir le portrait exact. Alors, est-ce que le ministre Dubé peut
nous arriver, finalement, avec le portrait exact? Est-ce que ça prend une
enquête plus approfondie? Mais ça ne va pas se régler par citations interposées
dans les journaux.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
là, donc, Mme Bélanger, qui a demandé à l'hôpital de faire révision de ses
pratiques, il va y avoir un rapport, ça, est-ce que c'est suffisant ou vous
demandez beaucoup plus?
M. Marissal : Pour le moment,
moi, ça me convient. Pour le moment, ça me convient, mais, s'il y a d'autres
éléments qui n'ont pas été portés à notre attention, il faudrait qu'on le
sache. Mais, pour le moment, je pense que le plus simple et le plus raisonnable,
c'est de faire une enquête pour savoir ce qui s'est passé. Et je répète, ce qui
s'est passé est épouvantable — bon, Mme Bourrassa ou quelqu'un
d'autre en passant, là, bien, moi, je ne voudrais pas que ça arrive à ma mère
ou à mon père — donc, qu'on tire au clair et qu'on ait une bonne idée
pour ne pas refaire ça, justement, ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Mme Paquette-Comeau
(Marie-Josée) : Sur l'aluminium vert, on parle de financer,
finalement, Rio Tinto pour faire sa transition verte vers un aluminium vert. On
voit qu'il y a des pertes d'emplois. Ça ne respecte pas les critères du
gouvernement. Qu'est-ce que vous demandez au gouvernement dans ce dossier-là?
Hier, il a refusé un BAPE sur la question.
M. Nadeau-Dubois : Ce qu'il
faut, c'est de la transparence. Moi, je demande à François Legault de rendre
publique l'étude à laquelle Radio-Canada a eu accès. Les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
les contribuables québécois ont le droit de voir cette étude-là. François
Legault doit rendre publique l'étude sur le projet d'aluminium vert. Ça, c'est
la première chose, il faut de la transparence. Ce que cette histoire-là nous
démontre ensuite, c'est que la transition énergétique, ça ne peut pas se gérer
dans le bureau ou le salon de cigares de M. Fitzgibbon. Ça prend de la
transparence, ça prend des processus démocratiques. On a souvent parlé de
transition juste à Québec solidaire, bien, il faut une transition qui soit
juste, qui soit transparente et qui soit démocratique. Il faut impliquer les
régions, il faut impliquer les travailleurs, les travailleuses et il faut avoir
un plan de match global qui va nous permettre, au net, qu'il n'y ait pas de
pertes d'emplois, même, plus encore, qu'on crée des bons emplois avec la
transition juste au Québec, et que, s'il y a des secteurs où il y a des pertes
d'emplois, ce qui pourrait advenir dans un contexte de transition énergétique,
bien, qu'il y ait des processus solides pour qu'au final, au net, là, il n'y
ait aucune perte d'emploi au Québec dans le contexte de la transition
énergétique et que, même, ce soit un levier de développement économique pour
nos régions.
Mme Greig
(Kelly) : On the retirement age, a BMO survey
found that 44% of Canadians don't feel like they have enough money to retire at
this time. What effect do you think raising the retirement age would have on
that?
M.
Nadeau-Dubois : You know, if the Government is worried about the financial
security of elderly people, they have a ton of things they can do. They can
start by making sure that old tenants in Québec are not exploited, that they have a reasonable rent to pay. And
they're actually doing the opposite; the Minister is writing a rule, right now,
that will give the permission to big private residences to charge them more for
their apartments. So, if we're really worried about elderly people getting
poorer, there's a ton of things we can do. And, at Québec
solidaire, we will always be there to fight against
that very worrying phenomenon, which is that older people are getting poorer in
Québec. Butforcing people
to work one or two years more before being able to cash their retirement check
is not going to solve any problem. And I have to reiterate that there is no financial
problem with the actual system of retirement in Quebec. We are not in a scenario
similar to France, for example. There is no issue here of the system not being
balanced. Our system is balanced, is healthy from a financial point of view.
There is no good reason right now to force people to work one year or two years
more to get their retirement check.
Mme Greig
(Kelly) :
So,
do you used the expression: if it ain't broke, don't fix it?
M.
Nadeau-Dubois :
If it ain't broke, don't fix it, and, you know, don't try to find
solutions to a problem that don't exist. And the other take that is raised is
the issue of labor shortage. Well, there is a ton of things we can do for the
labor shortage. There is a ton of things that we can do, and we can put measures
to incite people that really want it and that are able to do it to work one
year more or two years more. But there is no problem with our retirement system
right now. There is no good reason to force people to work one or two years
more.
M.
Bossé (Olivier) : Jean-François Roberge vient de dire qu'il y aurait
une ouverture à Ottawa pour plus d'argent en transferts.
M. Marissal :
The check is in the mail.
M. Nadeau-Dubois : Oui? Bien,
il devrait peut-être passer le mot au premier ministre.
Mme Henriquez
(Gloria) :
Can
you say that in English, please? On the health transfers, what do you think?
M.
Nadeau-Dubois :
Well, if Mr. Roberge is telling that there is more money, maybe
he should inform Mr. Legault.
Mme Henriquez
(Gloria) :
What
do you think of Mr. Legault performance yesterday?
M. Marissal :
Well, you know, I'm old enough to
remember some federal-provincial meetings between Lucien Bouchard and Jean
Chrétien, and Jean Charest and Jean Chrétien, and so on, and Jean Charest and
Stephen Harper, and although I don't agree with what Jean Charest did, they
were more aggressive than François Legault has been yesterday. Basically, he
went to Ottawa on a visit. Was he on a tourist tour in Ottawa waiting for maybe
skating on the Canal Rideau? I don't know. I don't know what he was doing in
Ottawa yesterday, François Legault, frankly, but he had a mission and he
failed.
(Fin à 9 h18)