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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de sécurité publique

Version finale

Le jeudi 9 février 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-huit minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde. Évidemment, on est encore sous le choc de la terrible tragédie d'hier à Laval. Devant l'horreur, l'incompréhension, c'est la tristesse, évidemment. L'impensable est survenu. Je pense qu'il n'y a pas une famille québécoise, hier, là, qui ne s'est pas demandé, là : Et, si c'était moi? Il n'y a pas un parent qui n'a pas serré très fort son enfant en se disant : C'est précieux.

Évidemment, on pense aux familles, aux proches, à la communauté de Laval, de Sainte-Rose qui est touchée de plein fouet. On souhaite et on pense que les chefs des différents partis qui seront sur place ce matin trouveront les bons mots pour réconforter la communauté et les familles. J'en profite pour remercier à mon tour les citoyens qui ont contribué aux opérations de secours, évidemment, les travailleurs qui se sont rendus sur place dans des conditions difficiles sur le plan émotif, notamment les premiers répondants, les paramédics, les pompiers, les policiers, les infirmiers, les médecins, les éducatrices aussi, qui ont fait preuve d'un très grand sang-froid suite à cette tragédie, ce drame.

Alors, évidemment, on exprime toute notre empathie, notre compassion, notre solidarité puis notre soutien à tous ceux qui vivent de proche cette tragédie. On pense évidemment aux victimes, aux enfants décédés, mais également à ceux qui sont blessés et qui sont aussi dans l'angoisse à savoir comment ça se passera au cours des prochaines heures, mais également au cours des prochains mois, parce que, dans tous les cas, évidemment, ce drame-là aura des répercussions à moyen et long terme. Je vais laisser Pascal compléter là-dessus.

M. Bérubé : Bien, à l'instar de mon collègue Joël, les mots, s'ils peuvent aider, je l'espère, mais ça nous touche comme parlementaires. L'enfance, c'est sacré, hein, c'est ce qu'il y a de plus précieux pour une communauté. Et puis j'ai bien senti, chez nous, hier, avec Paul St-Pierre Plamondon, qui a deux enfants d'âge de CPE, d'ailleurs qui vont dans un CPE, que ça l'a touché beaucoup, quand on a eu des discussions avec lui.

Puis ça prend un sens, notre engagement, mais, en même temps, comment protéger l'enfance? On y va de plein de politiques puis de déclarations, mais, quand une telle chose arrive, on se sent tellement impuissant. Alors, je m'arrête là, parce que les mots, parfois, sont dérisoires dans des situations comme celles-ci.

Vous me permettrez, tout doucement, de faire une transition vers un dossier qu'on a abordé cette semaine, celui de la santé, le manque à gagner du gouvernement du Québec pour la santé. Alors, le verre n'est pas à moitié plein, il est au sixième plein. Et la question qu'on a posée : C'est quoi, le plan de contingence? Quelles sont les mesures qu'on ne pourra pas appliquer au Québec? À quoi devra-t-on renoncer collectivement?, alors, réponse du gouvernement : On va quand même payer, et là «quitte à creuser le déficit pour compenser les transferts en santé», ça, c'est une nouveauté. Donc, le gouvernement est prêt à endetter davantage les nouvelles générations.

Je vous rappelle qu'en décembre une organisation qui s'appelle Force Jeunesse s'en est prise au gouvernement du Québec en disant : Vous ne pouvez pas baisser les impôts à même le Fonds des générations parce que c'est nous qui allons payer, ultimement. Assez ironique, parce que Force Jeunesse a toujours été l'organisme jeunesse préféré de M. le premier ministre, depuis longtemps. Deux de ses présidents sont au gouvernement du Québec : le directeur de cabinet du premier ministre et le ministre Jean-François Roberge.

Pourquoi je vous parle de ça? Parce qu'il y a la question de l'équité entre les générations. Déjà, on va baisser les impôts à même le Fonds des générations. Donc, baisser les impôts, c'est un choix politique qu'on peut faire, mais à même le Fonds des générations, c'est un enjeu qui touche des générations plus jeunes que la mienne. Et là, donc, Québec accepte. Donc, vous ne pouvez pas nous payer, Ottawa? On va s'organiser nous-mêmes. Ça envoie tout un message. Et, pour prendre une expression que, M. Duval, vous saurez comprendre, on va créer une génération désenchantée. Voilà.

Une voix : ...

M. Bérubé : M. Duval pourra vous expliquer, mais j'en ai plein d'autres. Et, je le répète, notamment pour les gens de La journée (est encore jeune), prendre l'argent des Québécois en baisses d'impôt dans le Fonds des générations va créer une génération désenchantée.

Journaliste : Votre motion sur la Capitale-Nationale, ça m'intéresse. Est-ce que vous...

M. Bérubé : Ah oui! Bien, on demande au gouvernement du Québec de respecter la Loi sur la capitale nationale qui fait en sorte que les grands événements diplomatiques, les rencontres importantes doivent se tenir dans la Capitale-Nationale.

Journaliste : Mais votre chef a rencontré le premier ministre à Montréal.

M. Bérubé : À la demande du premier ministre, mais on l'aurait rencontré à Québec. Ça nous a mis mal à l'aise d'ailleurs, parce qu'on la connaît, nous, la loi, puis on la respecte, mais le premier ministre insistait pour que ça soit à Montréal. On a proposé que ça soit à Québec. D'ailleurs, notre chef habite la région de la Capitale-Nationale. Et c'est arrivé aussi avec, vous savez, cette fameuse poignée de main, là, au Café Olympico, là, entre Justin Trudeau et puis le premier ministre. C'est une rencontre qui aurait pu se tenir à Québec également. Donc, on invite le gouvernement du Québec et le premier ministre à être plus attentifs à cette loi, en fait, de respecter la loi. C'est important. Nous, on respecte la Capitale-Nationale, tellement qu'on pense que ça devrait être la capitale d'un pays. Mais plusieurs signaux nous ont été envoyés du monde municipal de la Capitale-Nationale qui nous disent : Bien, écoutez, c'est une loi qui est importante. Alors...

M. Laforest (Alain) : On s'éloigne de l'esprit de Jacques Parizeau, là?

M. Bérubé : Oui. Bien, c'est-à-dire que, oui, Québec, c'est une ville diplomatique aussi, hein, depuis toujours, Churchill, et bien d'autres, là, je fais appel à vos références historiques, M. Laforest, donc Roosevelt... Alors, si Roosevelt et Churchill peuvent venir à Québec, je pense qu'on peut faire pas mal de choses à Québec.

Journaliste : La reine?

M. Bérubé : La reine est déjà venue à Québec.

M. Arseneau : Elle n'a pas toujours été bien accueillie.

Journaliste : J'en ai une autre. Dufferin-Montmorency, vous aimeriez ça, le voir en boulevard urbain. Mais est-ce que ce serait un compromis de juste fermer la sortie François-de-Laval?

M. Bérubé : Transport, c'est Joël.

M. Arseneau : Oui. Bien, écoutez, il y a quelque chose d'intéressant, parce que, là, on voit que les élus municipaux cherchent des solutions autres que le photo radar. Et moi, je pense que, tout simplement, la ministre des Transports doit se mettre à l'écoute, là, des élus locaux qui sont souvent les mieux placés, là, pour savoir ce qui est bon pour leur ville puis pour les citoyens qui empruntent les différentes autoroutes de la ville de Québec. Alors, moi, je pense qu'il y a comme des pistes de solution auxquelles la ministre ne peut pas ne pas prêter attention. Donc, de répondre simplement que la solution se trouve dans une mesure comme les photos radars, c'est un peu court. Alors, j'apprécie le fait que les élus cherchent davantage, là, à sécuriser l'endroit. Puis, si c'est la fermeture, bien, je pense que les élus sont les mieux placés, là, pour le déterminer puis favoriser, si on veut, l'acceptabilité sociale. Parce que c'est sûr que ça va avoir des impacts, mais, en même temps, la sécurité d'abord.

Journaliste : M. Bérubé, une enclave où le chemin Roxham, là, ça ressemble à quoi?

M. Bérubé : Ça ressemble à quelque chose que vous avez questionné cette semaine, là.

Journaliste : Je n'ai pas eu toutes les réponses.

M. Bérubé : Peut-être parce qu'on ne les a pas toutes.

Journaliste : Mais, disons... Parce qu'on peut fermer le chemin, mais, après ça, il faut fermer les côtés aussi, il y a du bois sur les côtés, tu sais, pour pas que les gens sortent. Donc, est-ce qu'on fait une zone d'un kilomètre autour? Est-ce qu'on met des barbelés? Est-ce qu'on met des tentes pour que les gens restent à l'intérieur? Est-ce qu'on fait un camp de réfugiés au chemin Roxham?

M. Bérubé : En ordre de priorité, l'important, c'est de fermer ce chemin. 40 000 personnes par année...

Journaliste : ...parce que, pour l'instant, on ferme la route, là, mais on ferme comment?

M. Bérubé : Mais je vais y arriver, je vais y arriver. L'important, c'est ça. Comment on y arrive? Comment on réussit à faire pression pour que Justin Trudeau plaide ça, ce que je doute, auprès du gouvernement fédéral? Je vous soumets humblement que, si ça se passait à côté de Toronto ou de Vancouver, ce serait déjà réglé, mais, comme ça se passe au Québec, ils ne sont pas pressés. Il y a des infrastructures permanentes de donateurs du Parti libéral du Canada, et c'est avéré, plusieurs de vos collègues journalistes ont traité ça.

Journaliste : ...vous leur dites : Faites ceci. Donc, on le fait comment?

M. Bérubé : On le ferme. Notre intention doit être de le fermer. Alors, quels sont les moyens à la disposition du gouvernement du Québec? La ministre de l'Immigration nous dit : Bien là, il y a une négociation entre Joe Biden puis Justin Trudeau. Donc, elle, elle n'a aucun moyen à sa disposition pour créer un rapport de force. Je vous suggère bien humblement que je ne suis pas sûr que Justin Trudeau plaide ça dans ses rencontres avec les Américains, même assez convaincu, et je ne suis pas sûr que ce soit dans l'intérêt des Américains à y arriver.

J'y arrive, là, à votre question. Si ce n'est pas acceptable... Alors, la ministre a abandonné sa position personnelle pour se rallier à celle du premier ministre, qui lui a demandé de revenir sur ses propos, ce qui est assez particulier, pour venir vous dire que, finalement, elle est d'accord avec le premier ministre. O.K., elle va abandonner sa position personnelle. Si ce n'est pas acceptable, comment on y arrive? On pose un geste qui illustre notre volonté que ça soit fermé, une mesure temporaire qui dit : Le gouvernement du Québec envoie le message que ce n'est pas régulier, ça ne devrait pas être seulement le Québec qui accueille l'essentiel des demandeurs d'asile. Alors, moi, l'important, ce n'est pas de focusser sur la question de comment on va y arriver, on le sait qu'on a des moyens limités. Mais la GRC, c'est toujours bien une police. La différence, c'est qu'ils ont un chapeau de cowboy.

Journaliste : Mais vous avez Mme Fréchette qui vous dit que vous vivez dans un monde imaginaire. Comment vous pouvez...

M. Bérubé : Mme Fréchette nous dit ça?

Journaliste : Bien oui, elle a dit que le PQ vivait dans un monde imaginaire.

M. Bérubé : Voulez-vous que je vous en parle de Mme Fréchette?

Journaliste : On connaît son C.V. Ma question, c'est : Comment pouvez-vous lui dire que vous ne vivez pas dans un monde imaginaire? Est-ce que vous voulez vraiment que la SQ soit à côté de la GRC puis que, là, les gars se parlent puis se demandent qui fait quoi? Qu'est-ce qui fait en sorte que cette idée-là n'est pas farfelue, M. Bérubé?

M. Bérubé : Qui protège le territoire du Québec présentement? Qui protège le territoire du Québec? Personne, personne. La capacité d'accueil est atteinte. Alors, on laisse faire ça.

Journaliste : ...excusez-moi, parce que vous parlez de nous protéger. Est-il en danger, le territoire du Québec?

M. Bérubé : Je ne parle pas de crime. Sur sa capacité d'accueil, elle est atteinte. Francisation, hébergement, places en CPE, logements, tout ça, c'est important. Il y a une différence entre les approches des parties, puis je les ai bien analysées. Puis j'ai écouté votre point presse de mardi. Nous, on dit : Il faut le fermer, prenons des mesures. La CAQ dit : Il faut le fermer, je n'ai pas de mesure, je me fie à Justin Trudeau. Québec solidaire dit : Laissez-le ouvert, puis je vous invite à rentrer. Puis le Parti libéral n'est pas loin pour dire la même chose, à peu près en même temps. Il y a une différence. Est-ce qu'on a collectivement débattu de ça, en disant : C'est acceptable qu'il y ait 40 000, puis on va se fier sur la bonne foi de Justin Trudeau? Si on s'était fiés sur la bonne foi de Justin Trudeau... En santé, on a vu le résultat. C'est ce que je dis.

Ceci étant dit, quant à Mme Fréchette qui a dit qu'on vit dans un univers parallèle, on est des gens de convictions, nous. Juste lui faire remarquer qu'elle a quitté le Parti québécois parce qu'il y avait la charte des valeurs et Bernard Drainville pour se retrouver dans un parti où il y a Bernard Drainville puis la loi n° 21. Alors, je ne sais pas quel est son univers, mais le nôtre en est un de convictions réelles.

Journaliste : «Il faut poser un geste qui illustre notre volonté.» Ce geste-là, quel est-il?

M. Bérubé : Un déploiement qui indique très clairement... Et ça pourrait être, par exemple, de l'information qui est remise, là — je prends l'exemple de Valérie Plante à l'aéroport de Montréal, j'ajoute cet élément-là à notre discussion — qui indique : Voici la situation au Québec, voici ce qui se passe présentement. De façon irrégulière, on vous envoie ici. On ne peut pas vous garantir tous les services adéquats auxquels vous devriez avoir droit au nom de la dignité.

Journaliste : Donc, des policiers qui distribuent des tracts?

M. Bérubé : Ce n'est pas nécessairement des policiers. Ça pourrait être des agents de l'État, mais...

Journaliste : Mais c'est seulement de l'information ou on empêche les gens d'entrer aussi?

M. Bérubé : On envoie le signal que les gens... On ne peut pas vraiment empêcher. Je veux dire, on a une juridiction qui est limitée, sauf sur la route, sauf sur la route.

Journaliste : Votre chef a dit : On empêche d'avancer, on crée une enclave.

M. Bérubé : Oui, je suis d'accord avec lui. Mais ce qui est fascinant, c'est qu'il y a plein de gens qui sont pour qu'on le ferme. Il y en a 68 % au dernier sondage.

Journaliste : On vous demande juste comment. On ferme, mais on ferme comment?

M. Bérubé : Bien, on cherche, mais, en tout cas, la CAQ ne va pas m'aider à le trouver, là. Le ministre de la Sécurité publique, il n'est pas là-dedans, il n'est pas là-dedans, il ne veut pas nous aider. Nous, on regarde les moyens à notre disposition, puis on fait la démonstration qu'on a peu de moyens pour faire respecter le territoire du Québec. Puis on est les seuls à plaider ça. Alors, si on nous accuse de vouloir faire respecter le territoire du Québec, une frontière, la capacité d'accueil, bien, je pense qu'on est en phase avec la population du Québec. Et les autres qui disent : Entrez sans égard à la capacité d'accueil seront jugés durement. Savez-vous par qui? Souvent par leurs meilleurs alliés.

Je termine. Quand Québec solidaire dit : Faites rentrer les gens sans égard au nombre, bien, je les invite à aller voir les gens des groupes communautaires qu'ils considèrent comme leurs alliés, qui vont leur dire : On n'en a plus, de moyens, ça fait qu'arrête de plaider ça, Gabriel, on n'est plus capables puis on n'a pas de moyens. Alors, j'ajouterais ça à leur réflexion en fin de semaine.

Et je termine en disant, parce que je vois les attaques, dans les derniers jours, de Québec solidaire, qui, là, attaque beaucoup le Parti québécois puis le chef Paul St-Pierre Plamondon : Le dernier sondage Léger de décembre plus le congrès à venir, ils se disent : Là, là, comment on se sort de ça? On attaque le Parti québécois, ça fait bon effet habituellement auprès des membres. Je leur souhaite bonne chance pour en fin de semaine.

Journaliste : ...précision par rapport à cette question-là, parce que ça va faire deux semaines qu'on en parle, et là la réponse évolue. On est passés de la SQ à une enclave, à des dépliants aujourd'hui.

M. Bérubé : Ça s'ajoute, un n'exclut pas l'autre.

Journaliste : Mais est-ce que, quand même, lorsqu'on est forcés de devoir inventer le plan de vol en cours de chemin, comme vous le faites depuis deux semaines, ça montre que votre proposition initiale était mal ficelée?

M. Bérubé : Bien, c'est ce que certains disent. Mais ceux qui disent ça, je veux dire...

Journaliste : ...êtes-vous d'accord avec ça?

M. Bérubé : Bien, quand Marc Tanguay dit ça, quelle crédibilité je lui accorde? Je veux dire, on est... la population du Québec nous dit massivement... Puis je le répète encore une fois, à moins que certains mettent en doute ce sondage-là, 68 % des Québécois disent qu'il faut le fermer. Nous, on dit ça depuis bien avant le sondage. Alors, qu'est-ce qu'on fait? Le gouvernement, on lui demande : Voulez-vous fermer? Ils disent non à notre motion. Alors, nous, on réfléchit. Moi, je n'ai pas accès aux données de la Sécurité publique puis de gestion du territoire. On essaie d'imaginer des moyens, mais il ne faut pas focusser sur le moyen, sur notre volonté qu'il ferme. Si j'attends après Justin Trudeau, ça ne fermera pas. Pourquoi? Il y a des infrastructures quasi permanentes financées par des amis du Parti libéral du Canada, puis les Américains n'ont aucun intérêt. Alors, on va accepter ça pendant des années. Plus le temps passe, plus des gens vont dire : Bien, finalement, il faut faire de quoi. Alors, au lieu de nous juger sur les moyens qu'on essaie d'imaginer du mieux possible, retenons notre volonté d'être en phase avec les Québécois et de fermer ça. À moins qu'on l'accepte. Mais nous, on ne l'accepte pas. Et ça sera ma dernière déclaration là-dessus pour aujourd'hui.

Journaliste : ...une clôture autour de l'enclave que vous voulez créer?

M. Bérubé : J'ai dit tout ce que j'avais à dire là-dessus.

Journaliste : J'ai posé la question trois fois, je n'ai pas eu de réponse. Vous voulez faire une enclave. Est-ce qu'il y a une clôture qu'on met autour?

M. Bérubé : J'ai déjà répondu à toutes ces questions-là.

Une voix : Je pense, Le Devoir avait une question.

Journaliste : Mais c'est vous-même qui mettez au jeu l'idée de l'enclave, puis vous n'êtes pas capable de l'expliquer.

M. Bérubé : Oh! non, non, non. Vous avez... J'étais là la première fois. J'ai toute une mémoire. Vous avez posé la question : Mais là on met-tu une infrastructure? Moi, je n'ai jamais abordé ça.

Journaliste : Non, pas vous, votre chef.

M. Bérubé : Non plus.

Journaliste : Oui, oui, il a dit «enclave».

M. Bérubé : Bien non, je n'ai pas entendu ça.

Journaliste : Bien oui, il a dit «enclave».

M. Bérubé : Alors, c'est ce que j'avais à dire sur le sujet.

Le Modérateur : Alors, Le Devoir, ou sinon en anglais.

Journaliste : Le PQ amène cette idée-là d'enclave puis vous n'êtes pas capable d'expliquer c'est quoi.

M. Bérubé : Non, vous apportez ce sujet-là. Moi, je n'avais pas envie d'en parler aujourd'hui. J'ai terminé là-dessus.

Le Modérateur : Le Devoir n'avait plus de question. Donc, en anglais, s'il vous plaît.

M. Bérubé : Je suis abonné au Devoir. Je vais honorer mon engagement.

Journaliste : Oui, mais c'était sur un autre sujet. Sur la santé mentale, là, il y a une étude qui est parue par rapport à la santé mentale des jeunes, puis ça disait que, dans le fond, plus de la moitié des répondants disaient travailler dès la première secondaire. Est-ce que c'est préoccupant?

M. Arseneau : Ah! absolument, c'est très préoccupant. En fait, le reportage et l'étude qui a été faite, en fait, est le reflet de ce qu'on sent sur le terrain. Moi-même, je suis enseignant au cégep, et on voit l'anxiété augmenter, le stress de performance, l'utilisation des écrans des téléphones, cette espèce de climat, là, dès le secondaire. Et c'est la même chose aussi dans les études postsecondaires. Écoutez, c'est un défi de société. C'est un peu le mal du siècle, et c'est dans l'ombre de la crise en santé en général.

On a, l'année dernière, déposé, au gouvernement, un plan interministériel en matière de santé mentale, mais on ne voit pas de résultat sur le terrain. On n'a pas l'impression que l'argent est utilisé et avec des moyens qui nous permettraient, justement, d'intervenir en prévention, en accompagnement, en soutien dès, évidemment, le primaire et le secondaire. Moi, c'est là-dessus que je miserais, parce qu'il y a comme cette espèce de contexte à l'heure actuelle. Et je pense que le milieu scolaire serait l'endroit vraiment tout désigné pour intervenir, parce que c'est là qu'on forme, je dirais, les générations montantes puis c'est là qu'on peut agir en amont des problèmes de santé mentale ou, en fait, d'anxiété à tous égards, là, comme des difficultés académiques également, là. Moi, je pense qu'on devrait mettre vraiment l'accent là-dessus. On a déjà, dans certains endroits, des sentinelles, des éclaireurs, et tout ça, mais je pense qu'il faut en faire davantage, là, évidemment, puis prioriser le secteur scolaire absolument.

Le Modérateur : En anglais.

Journaliste : Mr. Bérubé, I just wanted to get your take, not on Roxham road...

M. Bérubé : Whatever.

Journaliste : I think we've been around the circle on that.

M. Bérubé : I've been there.

Journaliste : I just want to get your take on the health deal that Mr. Legault got from Ottawa. Is it such a disaster to get $1 billion when you wanted $6 billion? I mean, he said yesterday it's not what we wanted, but it's better than nothing. Do you think for the average person, the average patient on a waiting list, it's better than nothing?

M. Bérubé : It's surely a big loss. Mr. Legault was all about big gains, big wins. In French, it's «des gros gains». This is the way he said it. And now it's: It's better than nothing. It's one-sixth of what he asked for. So, there are consequences with that. And we were asking yesterday what he's going to cut, what do we have to renounce, and his answer was: We're going to pay anyway. Québec is going to pay anyway. So, I guess we have the money. But we're going to put this on the debt. So, who's going to pay? The younger generation. And this is adding to another act of the CAQ, which is to take the money of the «Fonds des générations», The Generations Fund for reducing taxes. So, it's not a good thing for the young generation.

And I feel that Mr. Legault and his Government are taking the money of the future for his actual popularity because he promised too much at the last election. And I feel, I was a candidate in the last election, that he bought out the election with those checks, $500 checks. And with the by-election in Saint-Henri—Sainte-Anne, you saw those big adds saying: Less taxes. I'm in politics since 16 years now. I never saw an add like this. And this is saying something about where the Government is now. It's willing to do anything to stay in power. And I feel that every single day we feel that this Government is getting less and less in phase of those difficult tasks that he has to do, difficult moves, but necessary moves that you have to make for the future. But he doesn't want to take on this courage reserve that Lucien Bouchard told him that he can use sometimes.

M. Arseneau : Can I just add a thing? My take on the situation when it comes to the Federal Government contributing or not to the health system is that it seems like we haven't learned anything from the pandemic where everyone said, you know, that we really needed to boost the resources, you know, to better the system. We all pledged that this was never going to happen again, especially the shortage of manpower. How is the Government, the Québec Government alone, is going to be able to invest in human resources? You know, we know that the nurses are already paid 20% less than elsewhere when they start in the profession. It's not attractive. We know that it's costing $1 billion to go and hire people from the agencies, and it's going to continue that way, it's going to explode.

The Government said yesterday: You know, we're also going to invest in the care system for the elderly, you know, we want to have more services at home, but we're also going to build all the maisons des ainés. And, at the same time, we learned yesterday that they were going to renovate all of the, you know, CHSLD buildings. At one point or another, numbers will not match because the federal Government is not paying its due. I mean, we were hoping to get 35% of the health expenses paid by the federal Government, up from 22%. We're going to be up to 24%. It doesn't change, you know, the picture. And, once upon a time, the Government paid 50%, and that's what they should pay today.

We're going to add to the deficit or cut in the services. I mean there's no other way. And there's an economic crisis looming, a recession. Where is the Government going to find the money? It's certainly not at the federal level. So, Quebeckers are going to pay twice, what they send to Ottawa and what they're going to have to pay more for the health services. That's the bottom line.

(Fin à 9 h 12)

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