(Dix heures deux minutes)
M. Arseneau : Bien, écoutez,
rappelez-vous, il y a deux semaines, ici même, on réclamait du gouvernement des
actions en matière de transport aérien régional. Notre voix a été entendue,
celle des municipalités également et de différents intervenants du transport
aérien. On en est extrêmement satisfaits.
La situation, vous le savez, dans le
transport aérien régional est catastrophique, puis le Programme d'accès aérien
aux régions n'y a rien changé, il faut faire ce constat. Et surtout, ce qu'on
avait demandé, c'est de relancer les travaux du Groupe d'intervention sur le
transport aérien régional pour qu'on puisse faire état de la situation, qu'on
puisse évaluer le programme PAAR, qu'on puisse aussi dépoussiérer certaines des
recommandations qui avaient été déposées lors des travaux initiaux du comité,
là, entre juillet 2020 et octobre 2020, et qu'on se développe une
véritable stratégie, sur plusieurs années, pour utiliser le transport aérien
comme véritable levier de développement socioéconomique de nos régions. Et
aujourd'hui, essentiellement, c'est ce que le gouvernement annonce, il a
entendu notre appel, et c'est une belle victoire pour les régions parce que,
là, on peut se mettre au travail, et on peut ramener des propositions sur la
table, et véritablement développer ça dans une perspective de stratégie nationale
du transport aérien régional, du moins, c'est ce qu'on va suggérer.
Et entendre la ministre Guilbeault parler
d'une réflexion stratégique, moi, c'est de la musique à mes oreilles. J'ose
espérer que la composition qui est présentée, du comité, à savoir les unions
municipales, les intervenants du transport aérien régionaux, également, les
transporteurs, bien, à ça, va s'ajouter également, là, les membres de l'opposition
qui sont porte-parole en matière de transports. Moi, je lève la main pour participer
à ces travaux-là, je suis également un utilisateur régulier du transport aérien
régional, et on est en contact directement avec nombre d'usagers qui ont des
choses intéressantes à véhiculer, des propositions à faire.
Donc, encore une fois, on tend la main au
gouvernement, et à la ministre, et à son adjoint, le député Montigny, de
René-Lévesque, pour pouvoir collaborer. Et qu'on veuille le faire aussi dans
une perspective de mettre en place des interventions nouvelles d'ici la fin du
printemps, ça, c'est réjouissant, parce qu'on nous disait au début : Bien,
peut-être qu'on devrait attendre la première année de fonctionnement du PAAR,
faire une évaluation. Puis là on imaginait un peu les dédales administratifs
dans lesquels on se serait enfoncés, alors que la situation continue de se
dégrader dans le transport aérien, et que la confiance des usagers est au plus
bas. Alors, de dire, bien, on va prendre le taureau par les cornes, on va
réunir le comité puis on va vouloir des recommandations ou un certain nombre de
pistes dès le mois d'avril, c'est tout à fait ce qu'on demandait, et nous, ça
nous réjouit beaucoup. Donc, au travail.
M. Denis (Maxime) : C'est ce
que vous demandiez, oui, que ce soit avant le un an du PAAR, le premier
anniversaire du PAAR, mais, concrètement, rapidement, qu'est-ce qui pourrait
être fait pour la prochaine saison? Vous parliez de concurrence, notamment,
avec les transporteurs. Qu'est-ce qui doit être fait?
M. Arseneau : Bien oui, un
des problèmes du Programme d'accès aérien aux régions, c'est qu'il s'adresse
aux gens des villes pour aller visiter les régions, puis ça se passe
essentiellement pendant la période touristique. Nous, ce qu'on veut, c'est
donner, au Québec, des liaisons aériennes avec des fréquences prévisibles, avec,
évidemment, des itinéraires qui nous permettent, par exemple, des
allers-retours entre Bagotville et Montréal ou Mont-Joli et Montréal, et qu'on
ne soit pas à la merci des décisions des transporteurs, sans avoir d'explications
sur les raisons pour lesquelles ils décident d'ajouter ou de soustraire une
liaison. Donc, qu'on puisse consolider l'offre, essentiellement, plutôt que
stimuler seulement la demande, puis ça n'a pas fonctionné, de toute façon.
Parce que c'était, essentiellement, la mesure qu'on a mise en place, on voulait
rendre plus attractif le transport aérien régional en réduisant les tarifs. On
voit que ça n'a pas fonctionné, parce que l'offre, elle, ne correspond pas aux
besoins des gens des régions, aux besoins des malades, aux besoins des citoyens
qui doivent se déplacer, pour toutes sortes de raisons, aux besoins des gens en
entreprise ou des travailleurs. Donc, c'est... Moi, je pense qu'il faut
travailler sur l'offre, effectivement.
On aura des propositions, mais il y a déjà
des propositions qui avaient été formulées lors de la première phase des
travaux. Je pense au projet Régionair de l'aéroport de Mont-Joli. Je pense au
projet Air du Lac, dans le secteur du Lac-Saint-Jean, et qui proposait encore,
l'automne dernier, un projet pilote. On a demandé 200 000 $ au
gouvernement du Québec, ça a été refusé, on en parlait encore plus tôt, cette
semaine. C'était pour coordonner un service de transport entre Alma, Roberval
et les grands centres, un service qui corresponde, donc, aux besoins des gens.
Puis il y a des entreprises, là, des corporations qui se sont jointes à cette
coopérative-là, les élus municipaux également, et ce projet-là a tout
simplement été rejeté du revers de la main.
Il faut remettre en place des conditions qui
permettent d'innover dans le transport aérien régional. On pourrait parler de
la coopérative TREQ, on pourrait parler de la proposition d'aller en appel
d'offres pour certaines liaisons, par l'Union des municipalités du Québec, qui
avait proposé des recommandations à cet égard. Donc, je pense que, si on
reprend le travail là où on l'a laissé puis si on dépoussière un certain nombre
de propositions de 2020, ça peut aller très, très rapidement, je pense.
Sur ce, je vous remercie beaucoup de votre
attention. À moins que vous ayez des questions?
M. Pouliot (Samuel) : …what do you expect to hear from the Minister?
M. Arseneau : Well, I would like the Minister to clarify his vision on the future
of the health system, because there are many contradictions. When he says that
he wants to eradicate recourse to the private agencies, but, at the same time,
when you read the law, we don't know what the means are going to be to reach
that objective, and he even says: Well, you know, we can change our objectives
throughout the process, if need be, I'm going to be the one deciding upon that,
it's not very convincing as to whether the deadline given, over three years,
you know, step by step, is going to be followed. It's almost like he's buying
time.
The other question is,
when you hear the Prime Minister himself saying, yesterday, that, you know, now
that we have tabled this bill, we expect the nurses to be more flexible, what
is this, you know, thing about being more flexible, when you want to attract
more people into the profession, and they're fleeing, like, day after day, in
hundreds and thousands? And you're saying that it's basically their fault if we
can't reach, you know, an agreement on, you know, work conditions that will be
convenient for the workers. I think it's in the Government's court that the
ball is.
And just look at the
salaries. You know, when you enter the profession as a nurse, you get 20% more
salary in neighbouring provinces such as Ontario and New Brunswick. I don't
think New Brunswick is any richer than Québec and I don't think, you know, we
should trail behind them in terms of the treatment we have to offer to health
workers, it's the complete opposite. If we want a change in the retention of
the workers, it goes through the working conditions, and, right now, we don't
hear that it's going to be the case that we're going to be improving at the end
of the negotiations. Anyway, it's a bad start.
One last thing is the
Government, and particularly Min. Dubé, says that he believes that Québec
should be «l'employeur de choix», like, the best possible employer. Well, you
know, looking at the negotiations, I'm not sure that's where they're headed.
But moreover, at the same time, they say: Well, the solution that we have is to
build private hospitals. What kind of mixed message does it send? As to: Yes,
we believe in the public health system, but the solution we see is the private
hospitals, which, obviously, will have, you know, better working conditions, in
terms of newer buildings, you know, probably, better, you know, salaries and
conditions. And where are we going to find the personnel in the public system?
So, you're going to, once again… can I say… you know, weaken, weaken the public
system through developing the private offer, and it's exactly what we're
looking at in the Bill n° 10.
Well, if the system is so weak right now, it's because the private agencies
have proliferated and profited from the weakness of the public system, and now,
we're saying the hospitals will be saved by private hospitals. It will just
weaken them and the system, so we're not in the right way.
We'd like the Minister,
today, to resolve these many contradictions, one more being: Why, in this bill,
the Minister is giving himself so much power and, at the same time, saying that
one of the solutions is decentralization and, you know, «imputabilité»? You
know, they've had this, you know, I guess, slogan at some time… at some point,
you know, in the health plan, you know, we're going to give them more responsibility,
but we'll ask for results. And now, he tables a law that says exactly the
opposite, you know. If they don't do right, well, we'll penalize them and
we'll, you know, have administrative measures, and whatnot. So, the Minister is
taking all the heat and all the responsibility, rather than having confidence,
you know, with the people he's nominated. So, many contradictions that we're
looking at in the next couple hours.
Thank you very much.
Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 12)