(Dix heures trente-trois minutes)
M. Arseneau : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Il y a comme une ambiance de rentrée scolaire aujourd'hui. Tout le monde est là, frais et dispos. Alors, je voudrais vous parler, aujourd'hui, de trois sujets, deux en santé et un autre qui a trait à l'insularité.
Le premier, donc, c'est sur les soins préhospitaliers d'urgence. On a déploré, il y a deux semaines, le fait que le gouvernement n'agit pas devant la crise qui se déploie un peu partout à travers le Québec. Et on apprenait hier que le rapport de Michel Doré, qui avait été mandaté pour faire le tour de la question, bien, en fait, il contenait une recommandation très, très précise, celle de doter l'État du Québec d'une institution responsable de la gestion et de l'exploitation des services préhospitaliers d'urgence pour pouvoir mieux coordonner les services et assurer l'équité dans les services à travers le Québec.
Le problème, c'est qu'on n'a jamais pu prendre connaissance de cette recommandation-là parce que le rapport Doré n'a jamais été rendu public. On avait questionné le ministre à plusieurs reprises sur ce qu'il allait faire, ce qu'il devait faire. Il y avait des recommandations de coroners. Souvenez-vous, à Lévis, il y avait eu des délais d'intervention démesurés. Le coroner avait demandé d'augmenter la couverture d'ambulances. Il y en a eu d'autres, cas, aussi en avril dernier. Et le ministre nous référait toujours aux travaux du comité Doré, alors que le rapport a été remis et la principale recommandation a été écartée sans jamais qu'il ne se tienne aucun débat public.
Alors, hier, j'ai transmis une lettre au président de la Commission sur la santé et des services sociaux, M. Provençal, le député de Beauce-Sud, pour qu'il convoque la commission pour qu'on prenne l'initiative de tenir des consultations avec les différentes parties prenantes pour faire le tour de la question. Je demande aujourd'hui également au ministre de la Santé de rendre public le rapport Doré avec toutes ses recommandations pour qu'on puisse enfin les connaître et en débattre publiquement, parce que ça ne va pas bien de ce côté-là.
Deuxième élément, c'était intéressant, la semaine dernière, puis il y a eu des retombées, là, suite à la sortie de la FMOQ et la FMSQ, les deux fédérations de médecins, les spécialistes et les omnipraticiens, sur les grandes failles puis les conséquences néfastes de la centralisation dans les tests de laboratoire, suite à la mise en place, il y a cinq ans, d'Optilab. C'était intéressant de voir cette sortie-là parce que ce qu'on y apprend, c'est exactement ce qu'on dénonçait, au Parti québécois, en avril 2021, c'est-à-dire que ce système-là ne fonctionne pas parce qu'il va à l'encontre du principe que l'on défend et que le gouvernement dit défendre aussi, celui de donner la latitude aux organisations sur le terrain de déployer des services de santé qui correspondent aux besoins et aux attentes de la population.
On avait soulevé l'exemple de l'IUCPQ ici, à Québec, qui devait transmettre, en fait, des échantillons de laboratoire à la grappe Optilab, alors qu'ils étaient tout à fait en mesure de faire les tests eux-mêmes et dans des délais de quelques minutes ou de quelques heures, alors qu'en transitant par Optilab ça pouvait prendre des jours, voire des semaines, et ça mettait carrément en jeu la qualité des soins, voire la vie des patients dans certains cas.
Donc, ce qu'on demande au gouvernement aujourd'hui, c'est de véritablement y aller en toute cohérence avec une révision du modèle Optilab et de s'assurer qu'on puisse faire... bien, en fait, donner la bonne responsabilité à la bonne personne au bon niveau pour améliorer l'efficacité du système de santé. Et on sait très bien que les tests diagnostiques sont fondamentaux.
Dernier mot sur l'insularité. C'est qu'en fin de semaine dernière... Moi, je viens des Îles-de-la-Madeleine, et vous savez que je suis sensible à ça, et ce n'est pas des Îles que je veux vous parler mais plutôt de l'Île aux Coudres où, depuis la fin de semaine dernière, c'est absolument le bordel sur la desserte maritime et sur la capacité d'intervention, justement, en soins préhospitaliers d'urgence pour les 1 200 habitants qui y vivent.
On a eu une avarie sur le navire, je crois que c'est vendredi, les gens ont été laissés en plan. On a appelé un hélicoptère qui ne pouvait pas voler la nuit, les gens ont dû passer la nuit là-bas. Et ensuite, depuis samedi, on a déployé le navire qui était ici, à la navette entre Québec et Lévis, mais c'est un navire qui n'est pas en mesure d'accoster en tout temps, ce qui fait que la desserte en service de soins préhospitaliers d'urgence a été interrompue pendant une trentaine d'heures au cours de la fin de semaine dernière. Évidemment, ça pose un problème de santé et de sécurité publique, une très grande inquiétude et une angoisse chez les gens qui l'habitent. Les gens se sont réunis hier autour de la municipalité et différents intervenants.
Moi, je demande à la société des transports du Québec d'agir avec célérité pour trouver un navire qui puisse faire la liaison puis de planifier un peu à l'avance, parce que la prévisibilité, visiblement, là, du côté de la STQ, ce n'est pas sa force. Puis, pendant ce temps-là, bien, les autres services de proximité ne peuvent pas être livrés ni même le transport régulier vers l'île. Merci.
M. Laforest (Alain) : M. Arseneau, François Legault a envoyé une lettre à Justin Trudeau concernant le chemin Roxham. Encore aujourd'hui, au moment où on se parle, là, il y a des autobus qui arrivent des États-Unis pour amener des migrants au chemin Roxham. Le gouvernement fédéral dit qu'il va payer. Est-ce que c'est insoluble ou Ottawa se bouche le nez avec ça?
M. Arseneau : Bien, écoutez, oui, c'est clair qu'Ottawa est peu sensible aux demandes de François Legault dans toutes ces diverses demandes des dernières années. Là, on voit un changement de ton. Habituellement, dans 24 heures, le gouvernement fédéral dit non. Là, aujourd'hui, il a dit, ou hier : Bien, effectivement, vous avez fait une bonne part, là, de l'accueil, donc on va continuer d'être votre fidèle partenaire puis on va payer l'hébergement temporaire. Moi, je ne vois pas ça comme étant le règlement d'une situation ou même le début du règlement d'une situation.
Et la proposition de François Legault de mettre une pression sur le président Biden pour régler rapidement, lors de la prochaine rencontre bilatérale et une renégociation de l'entente sur les tiers pays sûrs, ça n'arrivera pas, là. La solution dans l'immédiat, c'est de suspendre l'entente sur les tiers pays sûrs. C'est comme ça qu'on va pouvoir diriger les migrants vers des postes réguliers où on va pouvoir traiter leurs demandes, les prendre en charge et les héberger un peu partout, leur offrir aussi un permis de travail.
Et autre nouvelle hier : 25 000 personnes qui attendent un permis de travail. Comment peut-on juger qu'on a la capacité d'accueillir les migrants si on n'est pas en mesure de les héberger convenablement, de leur donner des services de santé, des services sociaux, un accès à des services de garde, des services de santé et un emploi? Alors, le système, il est cassé, puis, visiblement, le premier ministre Trudeau n'a pas de solution à offrir et puis le premier ministre Legault, lui, est en attente.
M. Lacroix (Louis) : Mais M. Legault a envoyé une lettre ouverte au Globe and Mail, ce matin, pour s'adresser, sur ce problème-là, à l'ensemble des Canadiens de langue anglaise, pour les sensibiliser au problème en disant que ce n'est pas un problème qui est unique au Québec mais qui touche l'ensemble du pays. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette démarche-là?
M. Arseneau : Peut-être ce qui permet au premier ministre de s'adresser à l'ensemble des Canadiens, c'est le mandat fort qu'il a obtenu avec 90 députés. Maintenant, il peut écrire une lettre à l'ensemble des résidents canadiens, cela dit avec une pointe d'ironie. Écoutez, on peut écrire une lettre. Déjà, les éditorialistes de l'Ontario, du Globe and Mail, entre autres, se sont saisis du problème pour une première fois. Et maintenant le discours du premier ministre Trudeau semble changer légèrement, mais la lettre de M. Legault, je ne pense pas qu'elle ne change rien à rien aujourd'hui.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais la réponse d'Ottawa, est-ce que vous la trouvez insultante? Tu sais, comme vous l'avez mentionné, effectivement, ce qu'ils disent, c'est : Bien, merci pour vos efforts, on va payer pour l'hébergement, mais il y a d'autres dépenses aussi, là.
M. Arseneau : Bien, la traduction de la réponse de M. Trudeau à M. Legault, c'est : Cause toujours, mon lapin. En fait, on reconnaît un certain nombre d'efforts du gouvernement du Québec, mais essentiellement on dit qu'on continue à être le partenaire du gouvernement du Québec, puis je ne pense pas que le Québec se sente comme le partenaire d'Ottawa dans cette question-là, au contraire... se sent victime de l'inertie du fédéral. Et, d'autre part, lorsqu'il est question des questions financières, bien, il dit : On fait déjà notre part, on paie l'hébergement. Alors, moi, je ne vois pas ça comme une réponse très, très rassurante, là, sur les intentions de M. Trudeau ou sur les velléités de M. Legault qu'on règle le problème.
M. Lacroix (Louis) : Mais, si on ferme... Vous dites : On suspend l'entente sur les tiers pays sûrs. Quel va être l'effet? Parce qu'il va y avoir quand même des gens qui vont s'essayer par le chemin Roxham.
M. Arseneau : Bien, évidemment qu'en suspendant l'entente sur les tiers pays sûrs, ça va avec la fermeture du chemin Roxham pour diriger les migrants vers des points d'entrée réguliers où on va pouvoir, justement, gérer les demandes de façon convenable et accueillir les migrants de façon aussi adéquate. Alors, l'un ne va pas sans l'autre.
Quand on... Nous, on défend, au Parti québécois, la fermeture du chemin Roxham depuis longtemps. Le gouvernement Legault a entendu notre plaidoyer. Maintenant, c'est le moyen à mettre en place. Nous, on pense que le moyen, ce n'est pas de se fier à une négociation qui va prendre des mois, sinon des années mais que le gouvernement fédéral démontre sa volonté de régler le problème en suspendant l'entente le temps que la négociation prendra pour régler le problème.
J'en ai d'ailleurs discuté avec la consule des États-Unis à Québec, la semaine dernière, parce qu'elle semblait dire que la négociation prendrait encore un certain temps, mais moi, je lui ai tout simplement fait part de notre position à l'effet que, le temps qu'on règle la situation puis pour, justement, s'assurer de gérer convenablement le flux migratoire, notre proposition était à l'effet de suspendre l'entente.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc, votre ancien chef, Jean-François Lisée, est-ce qu'il avait raison, finalement, de dire : Les migrants, on devrait les prendre, puis les mettre dans un autobus, puis les envoyer vers le reste du Canada, vers d'autres provinces? Parce qu'on voit que ça a un effet, là, pour le reste du Canada.
M. Arseneau : Bien, ce n'est pas une solution de les faire entrer par un point irrégulier pour ensuite les conduire un peu partout à travers le Canada, là où on a pu réserver des chambres d'hôtel ou de l'hébergement. En fait, ce qu'on souhaiterait, c'est que le gouvernement puisse accueillir les demandes d'asile à travers l'ensemble des postes réguliers de la frontière et que, naturellement, les gens aillent frapper à la porte là où... bon, selon la proximité du point d'entrée et non pas selon ce qu'indiquent les passeurs ou encore même les agents fédéraux gouvernementaux.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais je reviens à la proposition de M. Lisée. Je me souviens qu'il mentionnait quand même qu'il serait peut-être opportun de garder, au Québec, ceux qui sont francophones. Or, vous avez vu dans la lettre que M. Legault a envoyée à M. Trudeau, c'est tous les demandeurs d'asile, incluant donc ceux qui sont francophones. Est-ce que ça, c'est une erreur?
M. Arseneau : Bien, en fait, je ne pense pas. Moi, ma compréhension des choses, là, c'est que le gouvernement offre un service de transport à partir des installations semi-permanentes qu'il a installées là grâce à des donateurs libéraux, mais, cela étant dit, on leur offre un transport vers un endroit où ils vont pouvoir les héberger de façon temporaire. On dit, à l'heure actuelle, qu'il n'y a plus de cette capacité-là dans la région de Montréal ou au Québec. Donc, l'endroit qu'on a trouvé, c'est dans les environs de Cornwall ou de Niagara, il me semble.
Alors, c'est simplement une offre de transport qu'on leur fait avec une offre d'hébergement, mais ma compréhension des choses, c'est qu'une fois qu'ils sont entrés au pays ils ont tout à fait la capacité de se déplacer et de revenir à Montréal, par exemple, pour rejoindre leur famille. C'étaient des familles qui sont originaires d'Haïti. On ne peut pas leur interdire de revenir au Québec. On ne va pas faciliter leurs déplacements vers des endroits comme Montréal si on n'a pas de place pour les héberger. C'est ça, ma compréhension des choses.
M. Laforest (Alain) : ...qu'il y a encore deux autobus minimum qui vont arriver aujourd'hui?
M. Arseneau : Bien, ça nous dit simplement que le système ne fonctionne pas et que la générosité très grande et la vertu affichée par le premier ministre Trudeau, dans la réalité, ne se matérialisent pas dans la mesure où ces gens-là, on ne sait plus comment les accueillir adéquatement en leur offrant, justement, un toit, un permis de travail et tous les autres services.
C'est une question de politique publique aussi, et c'est ce que mon chef, Paul, a répété à plusieurs reprises. On déplore le problème de part et d'autre, mais il y a une incapacité de nos gouvernants à trouver des politiques publiques qui nous permettent d'obtenir les résultats qu'on veut, c'est-à-dire être un pays accueillant, être un Québec accueillant avec les moyens de nos ambitions. Et dans quelle mesure on peut le faire? Il n'y a personne qui semble se poser la question, là, ni au fédéral ni au gouvernement du Québec.
M. Lacroix (Louis) : Sur McGill, qui ne va pas se présenter à la commission parlementaire, là, est-ce qu'on n'aurait pas dû leur envoyer un subpoena pour les obliger à venir?
M. Arseneau : La question et bonne. Moi, je préfère toujours les convaincre de faire preuve, là, de collaboration et de bonne foi. Et moi, je les relancerais, personnellement, parce qu'ils ont vécu cette situation-là. On en a discuté, j'étais présent avec mes collègues, Enrico Ciccone et Vincent Marissal notamment, et c'est M. Ciccone qui a proposé d'ouvrir la porte à McGill, parce qu'ils ont une expérience, ils ont vécu le cas d'initiations dégradantes. Ils ont agi, et, semble-t-il, la situation s'est améliorée. Donc, on voulait prendre appui sur leur expérience puis voir comment on pouvait agir de façon adéquate. Donc, il est évidemment extrêmement décevant que l'Université McGill ne souhaite pas partager son expérience pour améliorer les choses pour les autres qui vivent des problèmes similaires aujourd'hui. Alors, moi, je sais qu'il est possible d'émettre un subpoena. Je ne sais pas si le gouvernement est ouvert à ça. Moi, je préférerais les convaincre dans un premier temps.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...aimeriez-vous rencontrer l'officier des plaintes?
M. Arseneau : L'officier des plaintes de?
M. Pilon-Larose (Hugo) : Non, non, l'officier des plaintes qui a été créé en 2020, là, que la ministre veut donner plus de mordant, qui prend les plaintes en cas d'abus et de harcèlement dans les différentes fédérations sportives?
M. Arseneau : Bien, écoutez, nous, on n'est pas pressés de finir le dossier. En fait, c'est une première étape. Et, quand on en a discuté, on voulait agir rapidement, tout le monde était de bonne foi là-dedans, et on s'est dit que, si on avait environ cinq heures à y consacrer cette semaine, on pouvait accueillir environ cinq groupes. Et plusieurs ont dit : Bien, s'il faut y revenir plus tard, on le fera. Donc, oui, on est ouverts, mais les groupes qui avaient été proposés ont été retenus. Là, il y a un trou qui se crée, en fait, il y a une case horaire qui se libère. Alors, soit qu'on convainc McGill de venir, soit qu'on l'ouvre, par exemple, au commissaire aux plaintes.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce que ça a été évoqué, la possibilité d'envoyer un subpoena à McGill?
M. Arseneau : Pas dans un premier temps. Ce qui avait été évoqué, de mémoire, là, à la fin de la rencontre, c'est : Bien, voici l'ensemble des invitations qu'on va transmettre. On donne quand même peu de temps aux gens pour s'y préparer et on a dit : Bien, on espère qu'ils vont tous accepter. S'ils n'acceptaient pas, qu'est-ce qu'on pourrait faire? Est-ce qu'on libérait cette heure-là pour d'autres groupes ou encore est-ce qu'on pourrait assister de façon informelle avec certains collègues? On a dit...
M. Laforest (Alain) : ...pour un législateur de se faire dire par une université qui reçoit des fonds publics : Non merci, je n'ai pas l'intention d'aller m'expliquer devant vous, là?
M. Arseneau : Moi, je pense qu'on pourrait appeler l'Université McGill, compte tenu, je dirais, du cas très médiatisé auquel ils ont fait face, en fait, de deux cas, là, successifs, compte tenu des fonds publics massifs qui sont investis aussi dans cette université-là. Leur part, là, je dirais, du pacte social, ce serait de partager leur expérience avec nous. Alors, j'ai de la difficulté à penser qu'ils ne le fassent pas de bonne foi. Et puis, évidemment, une commission parlementaire, ce n'est pas un tribunal, là. C'est peut-être pour ça qu'on va se réserver l'idée du subpoena pour l'instant.
Des voix : ...
M. Arseneau : Pardon?
M. Duval (Alexandre) : Comment l'invitation leur a été faite? On leur a demandé de venir partager leur expérience ou on leur a dit : Venez-vous expliquer sur les événements qui se sont déroulés au milieu des années 2000? Ça a été quoi, l'invitation?
M. Arseneau : Bien, l'invitation a été transmise par le secrétariat de la commission de la culture et des communications. Je ne connais pas le libellé, mais l'intention des législateurs était très clairement de pouvoir bénéficier de leur expérience de façon positive, quels sont les moyens qui ont été mis en place, les différentes étapes qu'ils ont dû franchir, pour qu'on puisse s'en inspirer. C'était le modèle McGill qui pourrait servir, peut-être, dans certaines de ses composantes, à améliorer le système qu'on voit, par exemple, dans le hockey. C'était clairement l'intention qui était manifestée autour de la table.
Journaliste : Mais qu'est-ce que ça envoie comme message, leur refus de participer? Qu'est-ce que ça envoie comme message?
M. Arseneau : Bien, en fait, je ne sais pas comment interpréter leur refus parce que, bon, je n'ai pas eu l'occasion de leur parler. Est-ce que c'est une question de délai? Est-ce que c'est une question aussi, comme a dit M. Laforest, de ne pas replonger dans un épisode traumatisant pour l'université ou qui lui...
M. Bossé (Olivier) : On sait que ce n'est fait pas une question de délai. Ils ont dit : Ça ne rajouterait pas de plus-value. C'est ce qu'ils ont répondu.
M. Arseneau : C'est faux, c'est faux. Moi, je pense que la plus-value du témoignage de l'Université McGill est patente, c'est-à-dire que, si on a pu réussir à traverser cette épreuve-là, là, sur le plan des communications mais sur le plan humain surtout, là, avec les gens, les entraîneurs, les joueurs impliqués, puis qu'on a dû s'y reprendre à deux reprises, il y a certainement des enseignements là-dedans. Et, s'il y a une institution qui devrait comprendre la valeur des enseignements et des leçons qu'on peut tirer d'une expérience pour améliorer nos pratiques, c'est bien l'Université McGill.
M. Laforest (Alain) : ...nuire au financement, c'est ça que vous êtes en train de dire sans vouloir le dire.
M. Arseneau : Bien, le financement, il vient...
M. Laforest (Alain) : Je vous trouve tendre ce matin, M. Arseneau.
M. Arseneau : Oui, oui, bien, moi, c'est que j'ai encore l'intention de les voir et de les entendre cette semaine, alors je ne veux pas leur lancer la pierre, je veux leur tendre la main pour qu'ils acceptent de respecter l'institution de l'Assemblée nationale et qu'ils partagent leur expérience. Puis, quand vous parlez de financement, le financement qu'on va chercher dans les universités, il est beaucoup du financement public. Je pense que c'est leur responsabilité, en tout respect avec les payeurs de taxes québécois, qu'ils viennent s'expliquer, s'exprimer, partager leur expérience pour qu'on en bénéficie tous.
M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Arseneau, sur un autre sujet, comme vous êtes porte-parole dans le dossier des CPE, si je ne me trompe pas. Donc, le gouvernement, donc, va injecter 116 millions de dollars dans 43 nouveaux CPE préfabriqués, donc, pour accélérer la construction de garderies. Est-ce que c'est une bonne solution, ça?
M. Arseneau : Bien, écoutez, c'est une solution qui est originale. Si les modules préfabriqués ont une durée de vie intéressante, parce que je n'ai pas tous les détails, si la qualité des infrastructures est à la hauteur des besoins et qu'on peut aller plus rapidement, parce que, si je comprends bien, c'est pour créer une certaine économie d'échelle, accélérer les choses, moi, j'en suis.
Je soulèverai simplement qu'il faut travailler non seulement sur l'ouverture des places, mais sur l'attraction et la rétention des éducatrices et des éducateurs. Et je vous donnerai l'exemple, là, de ma circonscription où, depuis l'automne dernier, on a quelque chose comme 90 places qui sont prêtes, pas d'éducatrice pour offrir le service aux familles de chez nous. Donc, il faut travailler sur les deux plans. Alors, chapeau si on peut accélérer la construction des places, mais n'oublions pas qu'on a besoin de personnel, c'est là où le bât blesse à l'heure actuelle.
M. Bossé (Olivier) : ...de 200 millions de dollars de temps supplémentaire chez Hydro-Québec l'an passé, est-ce que c'est une bonne affaire? Est-ce qu'on se réjouit de ça ou, au contraire, il y a un problème de gestion?
M. Arseneau : Je n'ai pas pris connaissance de ces chiffres-là. C'est du temps supplémentaire sur le terrain, j'espère, pour la réparation du réseau, les interventions d'urgence. Si le travail a été fait pour rétablir le réseau, assurer sa fiabilité, écoutez, on s'en réjouit. C'est les consommateurs québécois, là, qui ont vu leur service rétabli plus rapidement, mais je n'ai pas les détails sur là où les montants ont été investis.
M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Arseneau, est-ce que vous avez lu le rapport de la coroner Géhane Kamel? Ou avez-vous pris connaissance...
M. Arseneau : J'ai pris connaissance des coupures de presse et non pas du rapport en tant que tel, oui.
M. Pilon-Larose (Hugo) : D'accord, mais, sur cette situation-là, après la commission Laurent, lorsqu'on lit son rapport et qu'elle demande, justement, que des mesures spéciales soient mises en place pour les enfants de moins de cinq ans, qu'elle déplore la charge de travail des intervenants, les listes d'attente continuent d'augmenter à la DPJ, est-ce que le gouvernement mesure bien la crise de la DPJ?
M. Arseneau : Non, je ne crois pas que le gouvernement prend la mesure de la crise actuelle. On entend souvent le ministre Carmant dire : On a investi tant de millions de dollars. Et, chaque fois, on brandit des millions, mais, sur le terrain, on voit que les choses ne s'améliorent pas nécessairement.
Pour ce qui est de la recommandation de la coroner, la recommandation principale étant de prioriser les cas où les enfants de moins de cinq ans sont signalés... des cas sont signalés, je pense que c'est une excellente recommandation. Le ministre semble avoir réagi en disant : Bien, c'est déjà fait, mais ce n'est pas clair à savoir si c'est fait sur une base, disons, aléatoire ou si c'est fait de façon prescriptive. Alors, moi, je pense que le ministre aurait avantage à être plus clair là-dessus. Si la recommandation est faite, c'est parce qu'actuellement ce n'est pas une règle universelle, en tout cas c'est ma compréhension des choses. Que certains le fassent parce qu'ils ont un souci pour les jeunes de cinq ans et moins, c'est bien. Qu'on le fasse de façon obligatoire, je pense que c'est mieux, puis c'est là où on devrait aller.
Mme Plante (Caroline) : Sophie Brochu va présenter les résultats financiers d'Hydro-Québec demain à Montréal. Est-ce que vous souhaitez toujours l'entendre à l'Assemblée nationale?
M. Arseneau : Ah! oui, absolument, absolument. Je pense que son témoignage est essentiel pour comprendre ce qui s'est passé et ce vers quoi on se dirige. Elle a de bonnes idées, elle a une bonne vision de nos défis, elle a une bonne compréhension, évidemment, de ce qu'il faut faire. Donc, on souhaite, effectivement, l'entendre.
Mme Plante (Caroline) : Donc, ça ne sera pas assez, sa présentation demain, sa conférence de presse demain, à Montréal, ça ne sera pas suffisant?
M. Arseneau : Non, non, non, parce qu'en fait les résultats financiers, c'est une chose. De se présenter devant la presse, c'en est une deuxième. Témoigner devant une commission parlementaire, pour nous, c'est une valeur ajoutée inestimable, et je pense que ça nous permettrait d'avoir un débat public beaucoup plus large, parce que ce qui s'en vient sur le plan énergétique est fondamental. Donc, moi, je pense que la contribution, avant de quitter, de Sophie Brochu serait rehaussée par sa présence en commission parlementaire.
M. Laforest (Alain) : M. Fitzgibbon a demandé, ce matin, quatre fois plus d'éolien au cours des 10 prochaines années puis plus d'énergie solaire. Est-ce que ça va dans ce que vous pensez, là, quatre fois plus d'éolien?
M. Arseneau : Bien, nous, on a appuyé le développement de la filière éolienne depuis le tout début. Souvenez-vous de Bernard Landry, qui a priorisé la Gaspésie. On a toujours été vilipendés par le parti de François Legault jusqu'à ce qu'il prenne le pouvoir et découvre que l'éolien était moins cher au kilowattheure que les barrages et moins dommageable sur l'environnement. On est toujours favorable à la mise en place, là, de mesures de développement de l'énergie éolienne sur le plan économique, sur le plan de l'énergie.
Mais, en amont de ça, il faut savoir quels sont nos besoins, quel est le plan stratégique d'Hydro puis quelles seront les mesures qui seront prises pour, justement, la sobriété énergétique. Et puis est-ce qu'on va continuer? Est-ce que l'objectif de M. Fitzgibbon, c'est de produire davantage d'énergie pour la donner à rabais à des entreprises qui vont s'installer ici et sans nécessairement qu'on mesure les emplois de qualité créés? Il est là, tout le dilemme, toute la question est là.
M. Duval (Alexandre) : ...été abandonné à l'Hôpital Fleury, M. Arseneau, qu'est-ce que ça vous dit sur l'état du réseau?
M. Arseneau : Écoute, on espère que c'est un événement anecdotique et exceptionnel, mais on a peine à imaginer comment un patient peut se sentir en se réveillant de la salle d'opération, abandonné sur un étage, avec les lumières fermées et sa femme qui l'attend au huitième. C'est une situation absolument inhumaine et inacceptable. Je pense que les gens qui sont responsables de la gestion de l'Hôpital Fleury le reconnaissent. Là, je m'attends à ce qu'on ait des explications plus claires et des mesures qui soient beaucoup plus rigoureuses pour éviter que ça se passe. Je ne pense pas que c'est un phénomène courant, là, mais c'est aberrant.
M. Duval (Alexandre) : ...enquête qui est en cours, est-ce que c'est suffisant pour vous comme réponse?
M. Arseneau : Bien, à l'heure actuelle, moi, je pense que c'est la première étape, bon. Puis, s'il y a des mesures qui sont à mettre en place de façon beaucoup plus rigoureuse... Et visiblement il y a eu une faille, donc il y aura des mesures à prendre à cet hôpital-là puis peut-être voir ailleurs ce qui se passe, mais, premier élément, l'enquête sur ce qui s'est passé, ça me semble la première étape à franchir avant toute chose.
Le Modérateur : On va passer en anglais.
Mme Mignacca (Franca G.) : On Roxham Road, we heard from Montréal mayor, Valérie Plante, this morning, and she said that she is hesitant to say that people should be turned away. She feels the issue is more a lack of resources and also a lack of communication between the province and the federal Government. What would you say to that?
M. Arseneau : Well, more resources is always something that we need in terms of lodging, in terms of social services and health services, and whatnot. But I think there is a fairly large consensus that the Québec capacity or the Montréal capacity, for that matter, to deal with this influx of migrants are at stake. And I tend to say that, you know, with the number of people we have right now, we need more services, but we don't need more migrants, and more services, and more... You know, it's a never-ending problem if we don't put a stop to Roxham and we don't close it and suspend the agreement right now, you know. I don't think it's sustainable.
So, you know, I feel for, you know, the migrants and I agree with the mayor that we need to offer appropriate services, but it's not... It doesn't mean that we have, right now, the capacity to have more on our hands with the services we have.
M. Authier (Philip) : ...especially in that particular neighborhood around Place Dupuis, those other factors involved, but the mayor is asking for help from anybody. Who has to step up here again?
M. Arseneau : Well, obviously, you know, the community organizations have more than their share of the load and not the resources to deal with the situation, we've heard them say it in the past few weeks in the media. So, the city is doing its best. I think the Québec Government has to supply, right now, the means to deal with the situation and send the bill to Ottawa. Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 11 h 01)