(Dix heures trente-deux minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Alors,
bonjour, tout le monde. Je veux commencer, évidemment, en envoyant toutes nos
meilleures pensées aux gens d'Amqui, qui vivent un drame. Évidemment, on donne
nos condoléances aux familles puis aux proches des victimes. Nos pensées sont
avec les blessés, certains grièvement, qui sont toujours à l'hôpital.
Je veux vous dire que Pascal Bérubé est
sur le terrain avec les autorités. Il était là hier, il est là aujourd'hui puis
il sera là le temps que ça prendra.
On souligne qu'il s'agit d'un village, d'une
ville de 6 000 habitants, donc tissée serrée. Ça aura des
conséquences. Donc, on veut souligner l'importance du soutien à ce stade-ci,
également remercier tous les premiers répondants, tous ceux qui se sont occupés
des soins à l'hôpital et les encourager à continuer, parce qu'aux dernières
nouvelles certains luttent encore, là, pour leur vie. Donc, on est de tout coeur
avec eux.
M. Lecavalier (Charles) : Bien,
sur ce sujet-là, le ministre Bonnardel, ce matin, a évoqué... il fait un lien
direct avec ce qui s'est passé à Laval, là, donc l'usage d'un véhicule comme
arme, et puis il se posait la question à voix haute, là, en voyant que ces
cas-là semblent se multiplier : Est-ce qu'on ne devrait pas, par exemple,
suspendre le permis de conduire pour certaines personnes qui ont des
diagnostics de troubles mentaux? Est-ce que vous pensez que l'État doit se
pencher... pas nécessairement tout de suite prendre la décision, mais se
pencher sur cette question-là, sur comment est-ce qu'on prévient ce type d'attaque
là?
M. St-Pierre Plamondon : On
doit se pencher sur la haine, la place grandissante de la haine dans notre
société. Est-ce qu'il y a lieu de changer certaines de nos politiques en
matière, par exemple, de permis de conduire? Je pense qu'à tout le moins on
doit se pencher sur l'ensemble des solutions, parce qu'en effet c'est à la fois
incompréhensible, mais là ça fait deux fois que de la violence aussi gratuite
coûte des vies. On est prêts à se pencher sur toutes les options, mais il faut
le faire également avec rigueur, là, c'est-à-dire on ne peut pas juste lancer
des solutions sans avoir étudié exactement de quoi il en retourne. Mais oui, il
faut se pencher sur un phénomène qui est parfaitement invivable et
incompréhensible.
M. Gagnon (Marc-André) : Je
ne veux pas faire de lien entre les deux, mais, comme vous parlez de la haine,
je me souviens que, pendant la campagne électorale, bon, il y a eu différents
incidents, et, entre autres, le premier ministre s'était montré ouvert à tenir
une réflexion, un débat sur l'encadrement des réseaux sociaux. Puis, encore une
fois, je ne dis pas qu'il y a de lien de cause à effet avec ce qui s'est passé
à Amqui, là, mais est-ce qu'il faudrait donner plus rapidement suite à cet
engagement-là, se pencher sur la haine, l'encadrement des réseaux sociaux?
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
je pense que oui. Je pense que, s'il y a des choses qu'en politique on peut faire
pour changer le climat social, augmenter la sécurité, mais surtout se demander
pourquoi il y a autant de haine puis de gestes haineux gratuits, on ne peut pas
juste ne pas se poser la question. Puis, je pense, c'est notre rôle d'étudier
les pistes de solution, les explications, mais il faut le faire avec des
experts, c'est-à-dire il ne faut pas non plus lancer ça sans avoir étudié ces
questions-là. Mais, à tout le moins, on a le devoir de l'étudier, en effet.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous pensez que la pandémie peut avoir eu un impact... des gens qui ont été
affectés psychologiquement? Je lance ça dans l'air.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
exactement le genre de question qu'on a la responsabilité de se poser devant
des phénomènes qui sont invivables, invivables pour tout le monde. On a la
responsabilité d'entamer ces réflexions-là, donc quelles sont la cause... les
causes de ces gestes haineux d'une violence inouïe et quelles sont des
solutions, des pistes de solution. C'est notre responsabilité. Donc, oui, je
pense que le gouvernement doit aller de l'avant.
M. Laforest (Alain) : Sur les
résultats de l'élection hier... Bon, vous avez sorti avec un vote gargantuesque
de votre congrès. Comment vous analysez le résultat d'hier, là, le fait que
Québec solidaire vient d'aller chercher le sud-ouest, vous terminez troisième?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
plusieurs choses. Du point de vue du Parti québécois, on a mené une très bonne
campagne... une candidate qui s'est démarquée puis qui a obtenu un pourcentage
plus élevé qu'il y a quelques mois à l'élection générale. On finit également
devant la CAQ, ce qui est quand même une anecdote intéressante.
Pour ce qui est du résultat lui-même,
bien, on félicite le gagnant. On constate que le vote libéral s'est effondré.
On constate que Québec solidaire aura mené une campagne qui s'est caractérisée,
entre autres, par des pamphlets unilingues en anglais. L'ensemble des
communications ne mentionnait pas la protection du français ni l'indépendance.
Donc, d'une certaine manière, Québec solidaire a mené une campagne plus
libérale que les libéraux, qui, eux, n'osaient pas faire des communications
seulement en anglais. Donc, clairement, le plan de match de Québec solidaire,
c'est de remplacer les libéraux, et, dans ce...
M. Laforest (Alain) : Vous
êtes sérieux quand vous dites ça, là?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ce qu'ils viennent de faire. Ils viennent de remplacer les libéraux dans ce
comté-là, à Montréal, et ils ont agi davantage en libéraux que les libéraux
eux-mêmes. Donc, ça, c'est leur plan de match. Nous, notre plan de match, c'est
de remplacer la CAQ. Donc, à chacun son plan de match, mais nous, on a
l'assurance que la campagne qu'on a menée est en parfaite cohérence avec ce
qu'on prétend être. À chacun son plan de match, on va voir sur le long terme.
M. Laforest (Alain) : Donc,
quand Gabriel Nadeau-Dubois, hier, dit que... avec ce que vous venez de dire,
qu'il est maintenant l'opposition officielle, vous êtes d'accord avec lui, là,
comme il a remplacé les libéraux?
Une voix : Il a atteint son
but.
M. St-Pierre Plamondon : Le
plan de Québec solidaire est de remplacer les libéraux. Ça ne donne pas le
statut d'opposition officielle, ça. Mais clairement, là, c'était une
campagne... J'ai même mis au défi Québec solidaire : Faites une seule
sortie, une seule communication soit sur la protection du français soit sur
l'indépendance, dans une circonscription qui s'anglicise à vitesse grand V.
Zéro. Donc, c'est très libéral. Ils ont mené une campagne plus libérale que le
PLQ. Ça leur a permis de battre le PLQ, mais je pense que, simultanément, ils
auront déçu plusieurs Québécois qui ont observé ça puis qui se posent des
questions.
M. Lecavalier (Charles) : Ça
fait que vous n'y voyez pas une progression de la souveraineté qu'un parti
indépendantiste remporte un bastion libéral à Montréal? Ça aurait pu être une
bonne nouvelle pour le mouvement souverainiste.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
en théorie, en théorie, mais, quand on vérifie les faits, c'est une campagne où
on aura caché à tous les jours l'idée d'indépendance et le concept fondamental
de protection du français. Mais, en théorie, vous avez raison. C'est juste
qu'en pratique ce n'est pas ça qui est arrivé.
Mme Morin-Martel (Florence) : Comment
vous l'expliquez, que vous ayez devancé la CAQ dans les résultats cette
fois-ci?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
une partielle. Il faut vraiment y aller avec parcimonie parce qu'une partielle,
c'est qui sort voter alors que personne n'a le goût de voter quelques mois
après l'élection générale. Donc, dans cette partielle-là, on a motivé des gens.
Ça nous a permis de devancer la CAQ. C'est une symbolique qui est intéressante,
mais, en même temps, moi, je suis assez honnête sur le fait que c'est une
partielle, puis les résultats d'une partielle ne sont...
M. Laforest (Alain) : ...ça ne
change rien?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est-à-dire que ça montre... Pour le Parti québécois, ça montre une tendance
qu'on connaissait déjà dans les sondages nationaux, c'est-à-dire une
augmentation.
M. Laforest (Alain) : Pour
QS, ça montre une progression sur l'île de Montréal.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
pour QS, ça montre qu'ils sont capables de battre les libéraux à Montréal, mais
quel est le prix pour réussir ça...
M. Laforest (Alain) : Bien,
ce n'est pas ce que vous voulez faire, ce n'est pas ce que la CAQ veut faire,
battre les libéraux à Montréal? Ils sont juste là puis un peu en Outaouais.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
moi, je n'avais pas la prétention de mener une campagne comme les libéraux pour
tenter de battre les libéraux sur l'île de Montréal. On est demeurés
nous-mêmes.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
vous mettez une croix sur Montréal, au PQ, ou quoi?
M. St-Pierre Plamondon : Bien
non, je suis à Montréal.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
à part votre circonscription? Puis il y a un contexte particulier, quand même,
qui a mené à l'autre élection...
M. St-Pierre Plamondon : Il y
a des coins de Montréal où on peut mener une campagne sur la protection du
français qui est transparente, qui est honnête, mener une campagne sur
l'indépendance du Québec puis qu'on a de bonnes chances de gagner.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
sans l'histoire du dépliant, vous savez que ça aurait peut-être été plus
difficile pour vous d'être élu, là.
M. St-Pierre Plamondon : Ça,
ça demeure à être démontré.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
vous avez déjà été compétitifs, le Parti québécois, dans Saint-Henri—Sainte-Anne,
vous avez déjà chauffé le Parti libéral, obtenu des scores de 30 %,
35 %. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ça, est-ce que vous allez vous
pencher sur pourquoi, à Montréal, ce n'est pas toujours facile pour le parti?
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
bien, je peux vous parler de mon expérience sur le terrain. J'étais au métro
Monk hier, puis, plusieurs des interactions, la personne ne peut pas te
répondre en français ou ne comprend pas le français ou tu te fais répondre :
«No thanks». Donc, si vous voulez expliquer qu'est-ce qui s'est passé depuis 20
ans dans cette circonscription-là, un facteur, c'est l'anglicisation. Ce qui
fait que, de notre point de vue, tous les partis auraient dû faire de la
protection du français un enjeu dans cette campagne-là. Dans les faits, tous
les partis, sauf le Parti québécois, auront oublié cette question-là.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais, quand les anglophones quittent les libéraux, c'est quoi, le message que
ça envoie?
M. St-Pierre Plamondon : En
fait, c'est que, les anglophones, ce n'est pas tant qu'ils ont quitté...
M. Laforest (Alain) : Bien,
ils ne sont pas sortis, ils n'ont pas été voter.
M. St-Pierre Plamondon : Ils
ne sont pas sortis, voilà.
M. Laforest (Alain) : Bien,
ça envoie quoi comme message, là?
M. St-Pierre Plamondon : Que
ça ne leur tentait pas de voter pour les libéraux, puis ça, ça soulève des
questions du côté du PLQ, c'est clair.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
pour la CAQ, quand même, l'automne dernier, là, ils avaient récolté à peu près
17 %. Là, ils sont en bas...
M. St-Pierre Plamondon : En
bas.
M. Gagnon (Marc-André) : ...en
bas de 10 %. Donc, c'est quand même un recul important. Vous avez parlé de
sondages. Dans le dernier Léger, dans la région de Québec, où la CAQ a déjà été
très forte, ils ont aussi reculé de 10 points par rapport au précédent sondage.
Donc, il n'y a pas un voyant jaune qui est allumé quelque part pour le parti
qui est au pouvoir?
M. St-Pierre Plamondon : Pour
nos objectifs, on voulait une progression puis on a fini devant la CAQ. Donc,
pour nos objectifs réalistes, on a mené une bonne campagne. On a dit ce qu'on
pense réellement, on n'a pas fait de compromis sur rien puis on devance la CAQ
avec une progression dans nos pourcentages. Ça, c'est ce que nous, on contrôle.
Ensuite, ce qui arrive dans les autres partis politiques...
M. Gagnon (Marc-André) : Il
n'y a pas un message pour la CAQ là-dedans, là, tu sais, ou que la CAQ devrait
peut-être enregistrer?
M. St-Pierre Plamondon : Vous
leur poserez la question.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Mais, quand vous dites que QS veut remplacer les libéraux, est-ce qu'il y a
autre chose que la partielle qui vous fait croire ça?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
un choix, parce qu'une partielle, ça a beau être un siège sur 125, les 124
autres circonscriptions regardent ce qui se passe. Ils auront fait le choix de
faire des communications en anglais seulement et de cacher, tout le long de la
campagne, l'idée de protéger le français puis l'idée d'indépendance du Québec.
Ça, tout le monde en a pris acte. Donc, c'est un choix national également de
mener une campagne plus PLQ que le PLQ lui-même. Marc Tanguay est intervenu en
disant : Nous, nos communications, le français est toujours présent. Donc,
il y a des choix qui débordent, tu sais. J'ai lu une analyse comme quoi c'était
cher payé pour un siège sur 125, là, mettre de côté certaines de ses
orientations officielles, là, dans la pratique.
Donc, moi, je le constate puis je le
mentionne parce que nous, on aura mené une campagne, là, qui est parfaitement
cohérente avec notre campagne de l'automne, puis ce qu'on dit, puis ce qu'on
fait. Puis on aura quand même réussi à augmenter puis à devancer la CAQ, mais
sans faire de compromis sur qui on est puis sur ce qu'on a à dire.
Une voix : ...
M. Arseneau : Bien, si vous
permettez, oui, bien... parce que l'introduction ne m'a pas permis de le faire.
Il n'y a pas eu encore de question sur le fiasco à la SAAQ. Nous, on n'est pas
tannés d'en parler, en tout cas, justement parce qu'on est de retour à
l'Assemblée nationale puis on a des questions à poser, évidemment, au ministre
Caire, à la ministre Guilbault, à la SAAQ. Et, compte tenu de l'espace qu'on a
en période de questions, on va déposer ce matin une motion et on invite
l'ensemble des parlementaires, des députés à se prononcer et à appuyer notre
proposition que le sujet, évidemment, de la transition numérique de la SAAQ
mais de l'ensemble des autres ministères et organismes gouvernementaux soit
déféré à la Commission de l'administration publique parce qu'on pense que c'est
l'endroit où on peut faire une discussion apolitique sur la façon dont on a
géré ce dossier-là, et qu'on puisse en tirer les bonnes leçons, les bons
enseignements sur, par exemple, le degré de planification, de préparation, la
coordination, le leadership, la communication, et qu'on puisse véritablement
obtenir un rapport de la commission pour pouvoir ensuite s'assurer que la suite
des choses se passe bien dans l'ensemble de la transformation pour l'État du
Québec. C'est un sujet qui est sérieux et sur lequel on s'entend tous.
Alors, c'est la proposition qu'on va
faire, et on espère que le gouvernement va accepter, en toute neutralité et
indépendance, de pouvoir faire un examen complet. Certains commencent à dire
que, oui, on devra faire... Même M. Caire a dit : Bien, on devra faire une
autopsie de cette aventure. Nous, on pense que c'est à travers la Commission de
l'administration publique qu'on pourrait mieux le faire.
M. Laforest (Alain) : Pour
faire ça simple, c'est-tu un mandat d'initiative, là, que vous demandez? Il me
semble que vous avez fait un grand détour.
M. Arseneau : La différence
avec un mandat d'initiative, c'est que le mandat d'initiative se fait par la
voie d'une... la demande d'un mandat, par la voie d'une lettre qui est adressée
au président. C'est ensuite soumis aux membres de la commission, qui se
rencontrent à huis clos pour discuter de la question. La partie gouvernementale
étant majoritaire, elle refuse la majorité, sinon la totalité des mandats
d'initiative.
Nous, ce qu'on veut, c'est sortir ça de la
partisanerie, le soumettre à l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale
pour qu'on puisse discuter de la question à la seule commission qui s'occupe de
l'administration publique de l'État, c'est-à-dire la CAP, la Commission de
l'administration publique. Et, si on croit encore que cette commission-là sert
à quelque chose, c'est l'endroit où on doit en discuter. Et c'est la raison
pour laquelle on demande que l'Assemblée nationale donne le mandat à la
Commission de l'administration publique de faire l'examen de la situation de la
transition numérique en prenant pour exemple le fiasco de la... ou
contre-exemple, évidemment, là, pour en tirer des leçons.
M. Bossé (Olivier) : Ça veut
dire qu'il faut mettre le reste sur la glace, en attente que la commission
donne un rapport et...
M. Arseneau : Bien, en fait,
la Commission de l'administration publique, actuellement, n'a pas de mandat, à
ce que je sache. Il y a certaines règles qui devraient normalement lui
permettre de faire un examen de la gestion, ministère par ministère, de
l'administration de leurs affaires. On doit rencontrer, par exemple, de façon
statutaire, la Vérificatrice générale après le dépôt d'un rapport. Cette
fois-ci, ce qu'on exigerait, comme députés, comme Assemblée nationale, c'est
que la commission se saisisse de cet enjeu-là parce qu'il touche à l'ensemble
des ministères qui devront passer à travers le même exercice, et on ne souhaite
surtout pas qu'il y ait un fiasco de cette ampleur-là dans les autres
entreprises, là.
M. Laforest (Alain) : Le
prochain, c'est la Santé.
M. Arseneau : La Santé en
particulier. D'ailleurs, on a de la difficulté à imaginer qu'on pourrait mettre
sur pause le système de santé pendant trois à quatre semaines, le temps de
changer les systèmes informatiques, puis d'arriver ensuite avec un afflux de
patients et de malades et des gens en attente de chirurgies. Donc, déjà là, là,
on a une approche qui est assez particulière qui a été retenue, qui est tout à
fait particulière, qui a donné un résultat désastreux à la SAAQ.
M. Lecavalier (Charles) : ...M.
Caire est favorable à votre demande?
M. Arseneau : Bien, il a
ouvert la porte hier, selon les déclarations qui ont été rapportées par les
médias, à une commission parlementaire, à répondre à des questions s'il y était
invité. Alors, nous, on pense que la meilleure commission parlementaire pour
faire le tour de la question, c'est la Commission de l'administration publique.
Les ministres peuvent s'y présenter, les sous-ministres, les gestionnaires de
programmes, y compris les hauts gestionnaires, les hauts fonctionnaires
responsables des sociétés... les hauts gestionnaires des sociétés d'État.
M. Gagnon (Marc-André) : Le
rapport sur la qualité de l'air à Limoilou, dans Limoilou, à Québec, qui a été
dévoilé hier, est-ce que ça devrait suffire, selon vous, à faire en sorte qu'on
doive annuler le projet de troisième lien de la CAQ?
M. Arseneau : Bien, c'est
définitivement un élément important. Est-ce que ça suffit? Non. Il y a plein
d'autres raisons pour lesquelles on ne devrait pas engager des sommes
faramineuses dans un troisième lien. On sait que c'est un projet qui est ruineux.
On sait que c'est un projet dont la pertinence est remise en question. On sait
que ce n'est pas un projet de mobilité durable, c'est des infrastructures
encore pour favoriser l'auto solo, quoi qu'en dise le gouvernement. Et, au
surplus, bien, c'est nuisible à la santé des gens qui habitent la ville de
Québec. Donc, c'est un argument supplémentaire. Et d'ailleurs on attend
toujours les études sur la faisabilité et les coûts du troisième lien. Mais ce
qu'on a en parallèle, c'est des études qui prouvent que ce troisième lien
aurait des effets délétères sur la santé des Québécois.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
à la lumière des données et des conclusions de cette enquête-là, de ce
rapport-là, est-ce qu'un troisième lien qui serait réservé uniquement à du
transport collectif, ce serait encore acceptable si la construction générait
des GES, et tout ça?
M. Arseneau : Bien, en fait,
nous, on avait proposé, dans le cadre de la campagne électorale, quelque chose
qui ressemblerait à un lien, là, justement, en transport collectif, par train
léger, et ça, on croit encore que ça peut avoir des effets positifs en termes
de mobilité. Je n'ai pas d'information à l'effet que, sur le plan de la santé
des Québécois, il y aurait des effets négatifs, surtout si on enlève des
voitures de la circulation à Québec. Donc, nous, on pense encore que c'est la
meilleure façon d'agir pour favoriser la mobilité durable dans la ville de
Québec.
M. Lacroix (Louis) : Mais M.
Legault avait demandé une étude... en fait, de revoir l'étude, là, sur la
fréquentation possible d'un troisième lien pour que ce soit conforme avec les
nouvelles habitudes des gens, là, en termes de télétravail, par exemple. Tu
sais, on a vu dans les grandes villes que le transport en commun a été délaissé,
entre autres parce que les gens travaillent davantage chez eux, etc. Avez-vous
l'impression que, si on additionne ça avec l'étude sur la qualité de l'air, on
est en train d'essayer de trouver une voie d'échappement pour ne pas le faire?
M. Arseneau : On le souhaite,
en fait. Moi, je pense que le gouvernement, à l'évidence, depuis cinq ans,
parle d'un projet dont il n'a pas la maîtrise des paramètres, des critères, des
coûts. C'est une promesse électorale qui a été lancée, justement, de façon
populiste aux gens de la région, de la grande région de Québec, puis je pense
qu'actuellement, là, on se cherche effectivement une voie de sortie pour
justifier le retrait de cet engagement-là. Puis honnêtement, là, bien, on ne le
reprochera pas au gouvernement s'il recule sur ce dossier-là.
M. Desrosiers (Sébastien) : Peut-être
un mot sur l'aide médicale à mourir. C'est le début de l'étude du projet de loi
aujourd'hui. Le Collège des médecins, dans son mémoire, demande que l'accès à
l'aide médicale à mourir soit élargi entre autres aux personnes handicapées qui
souffrent d'un handicap, pas seulement celles qui souffrent d'un handicap
neuromoteur. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
moi, je vais éviter de commenter chacune des propositions de chacun des groupes
avant même qu'on ait eu l'occasion de les entendre. Je pense qu'il faut
vraiment se donner le temps d'entendre l'ensemble des parties, de pouvoir les
interroger sur leurs raisonnements. Le Collège des médecins est définitivement
un acteur clé dans ce débat-là, mais il y a toute une série de groupes qu'on
devra entendre. Puis on veut se donner vraiment le temps avant de se
positionner pour ou contre une partie de leurs mémoires, de leurs propositions.
Je pense que ça ne serait pas la bonne chose à faire.
Alors, moi, tout simplement... je m'excuse
de ne pas répondre à votre question, mais je pense qu'il est trop tôt pour se
prononcer sur ces enjeux-là. On va entendre l'ensemble des points de vue, c'est
la démarche qu'on veut faire, de façon complètement transpartisane, ouverte et
approfondie, et puis on pourra tirer des conclusions, là, au fur et à mesure
des travaux qui vont probablement s'étaler sur plusieurs semaines, puis qui
sont importants, puis dans lesquels on ne veut absolument pas presser personne
de prendre des positions vraiment campées. On veut arriver à faire évoluer les
mentalités au Québec puis les pratiques médicales aussi. Donc, on va prendre
notre temps, si vous permettez.
Mme Morin-Martel (Florence) : À
propos, là, du racisme, là, à la ville de Montréal, là, notamment chez les
pompiers, là, les cas vécus, est-ce que, dans le processus d'embauche, on doit
évaluer les connaissances des candidats, justement, au sujet du racisme, de la
diversité sexuelle?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je vous dirais ce que j'ai répété à plusieurs reprises au cours des dernières
années, notamment dans le contexte de débats très idéologiques. On a rappelé
plusieurs fois qu'au-delà des débats idéologiques et du signalement moral
idéologique il y a par-dessus tout les actions, le concret, la cohérence. Donc,
on a toujours voulu mettre de l'avant les mesures qui, on pense, peuvent faire
avancer l'égalité entre tous les citoyens. Et je pense que, là, on est dus pour
peut-être moins de débats idéologiques et plus de cohérence dans le concret,
tout simplement.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
M. Authier
(Philip) :
I
just want to get your take on the by-election. Your candidate placed third,
which was an improvement for you. How do you explain, also, from your point of
view, the erosion of the liberal vote?
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
as for the PQ, we had a solid candidate, and she allowed us to improve our
score by a lot. And, even, we managed to finish ahead of the CAQ. So, that's a
good thing for us. And we had a campaign where we said exactly what we say
usually, where we stand for what we think, at all times. So, we're glad for
that.
As for the liberal vote,
obviously, liberal voters decided it was not worth their time, and that's the
most important statistics, they just didn't show up, whereas a substantial part
of the «solidaire» vote decided to go and vote. So, that's the picture, I
think. And that's… Any by-election is like that. It's hard to take a clear…
have a clear understanding of the situation, because it's really a question of
who is actually going to make that… to take action, and go, and vote when it's
only a few months after the general election. So, it's…
M. Authier (Philip)
: But QS is giving the impression… Everybody wanted that win to make
it look as if they were doing better than they actually are, but QS is giving
the impression now that they are on a roll, and they are your rivals. So, their
health is a bad sign for you, no?
M. St-Pierre
Plamondon : Their slogan in their English-only-brochure
was : A strong voice for Montréal to stand up to
the CAQ. So, there was Montréal and CAQ. It was Montréal against CAQ. I mean, the Liberals could not find a better slogan. So, I
mean, it's one seat out of 125, and they won it, so good for them. But, I think,
at the same time, many Quebeckers who witnessed the fact that they didn't speak
a single time about the French language, about independence noticed and were
disappointed. So, there's a strategy, I think, to become more liberal than the Liberals
to be able to beat the Liberals in Montréal. Our strategy is to be better than
the CAQ, and we ran a campaign that is, according to our ideas, a campaign that
was transparent.
M. Authier (Philip) :
In the old days, the PQ used to be
accused of hiding their independence option, something you don't do now, but,
in the old… you were… the party was accused of that, and QS campaigned without
talking about independence. Is that dishonest?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
don't recall the PQ distributing pamphlets, brochures that are in English only.
I don't recall the PQ not mentioning the French language nor the independence
anywhere in their communication. I said to QS during the campaign : Just once, just
for a matter of transparency and honesty, just once, have one communication
that talks about the independence or the protection of the French language, and
they never did it. 0 for 32, that's the score for independence at Québec
solidaire.
M. Pouliot
(Samuel) : Is it possible to get your reaction
on what happened yesterday in Amqui?
M. St-Pierre
Plamondon : Yes. So, of course, our best
thoughts are towards the people of Amqui, our condolences to the families of
the victims, and we really think about those who are still severely injured at
the hospital. Our teammate, our friend Pascal Bérubé was there yesterday
coordinating with the authorities. He's still there today, and he'll be there
as long as it takes to support a population of 6,000 residents. And, of course,
we want to thank everyone who rescued or worked at the hospital during those
very difficult times. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 10 h 58)