(Huit heures cinq minutes)
M. Tanguay : Alors, bon
matin, tout le monde. Ce matin, on a une question excessivement importante à
poser : Qui arrêtera le superministre Pierre Fitzgibbon? Hier, nous avons
eu un épisode additionnel, malheureux épisode, dans la saga du superministre.
Jusqu'où ne montera-t-il pas dans l'exécution de ses superpouvoirs?
Nous avons déposé une motion très
importante hier, une motion sans préavis, motion qui disait tout simplement déclarer
que «la liberté de presse est un fondement de toute société démocratique», personne
ne peut être contre ça, qui disait, dans son deuxième allégué : «Qu'elle
rappelle l'importance pour tout membre de l'Assemblée nationale d'éviter de
remettre en cause ce principe — donc, tout le monde doit être
d'accord avec ça — en s'attaquant personnellement à des journalistes,
des médias ou des membres de la Tribune de presse.»
Hier, le gouvernement caquiste, le caucus
caquiste ont dit : Pas de consentement. Pas de consentement, ça veut dire
qu'ils ne sont pas d'accord avec ça. Alors, c'est troublant de voir que, dans
la saga du superministre, il a même attiré avec lui non seulement François
Legault, pour qui c'est un ami personnel qui lui est très cher, mais tout le
caucus, l'ensemble du caucus. Coudonc, dans ce caucus-là, il y avait des
journalistes, Martine Biron, Bernard Drainville, Pascale Déry, Kariane
Bourassa, pour ne nommer que ceux-là. Pourquoi et comment se fait-il qu'un
superministre est capable non seulement de conserver son amitié avec le premier
ministre, qui lui passe tout — et le topo du Journal de Montréal
de samedi dernier révélait des révélations troublantes de ses propres collègues
ministres — mais il y a comme une omerta autour de ses collègues
ministres, autour du caucus? Je suis convaincu qu'il n'y a personne au sein du
caucus de la CAQ qui est d'accord avec le fait de dire qu'on ne peut pas
adopter ça, mais parce que c'est le superministre Pierre Fitzgibbon, bien, ça a
été la réponse de tout le groupe, du Conseil des ministres, du premier ministre
et de la CAQ, de voter contre cela. Alors, encore une fois, c'est excessivement
troublant.
Et ce qui est démontré, c'est que cet
individu, ce ministre, ce superpuissant ministre, bien, il est à risque. On le
voit avec Ariane Mignolet, qui a fait des rapports qui l'ont blâmé. François
Legault, pour le premier blâme, s'était montré en colère et il avait accepté le
blâme, mais par la suite il a dit : Non, non, non, c'est assez, il y en
aura trop. Savez-vous quoi? On va balayer ça du revers de la main. Alors, je
vais céder la parole à mon collègue Monsef Derraji, leader de l'opposition
officielle.
M. Derraji : Merci, collègue.
Au fait, ce qui est très étonnant, hier... on connaît tous le comportement de
M. Fitzgibbon, que ce soit au niveau de l'éthique ou autres comportements
à l'intérieur de l'Assemblée, mais hier, ce que je déplore, c'est que tous les
caquistes sont devenus des Fitzgibbon, hier. Que Fitzgibbon se comporte d'une
manière arrogante avec les journalistes, qu'il déplore, qu'il recite, qu'il
retweete, qu'il essaie de créer des situations conflictuelles sur les réseaux
sociaux en manipulant certaines informations est déplorable, mais que, hier,
par solidarité avec ce superministre, l'ensemble du caucus caquiste devient
Fitzgibbon, je me pose la question jusqu'à quel point on va continuer à
protéger ce superministre et lui montrer que nous sommes tous derrière toi. Ça
veut dire que les caquistes, hier, ils ont tous dit : S'attaquer
personnellement à des journalistes, à des médias, aux membres de la Tribune de
la presse, c'est correct. C'est ce qu'ils ont dit hier.
M. Bellerose (Patrick) : ...a
souvent dit : Si je nuis au gouvernement, je m'en irai. Vous êtes en train
de dire qu'il nuit à l'image du gouvernement, qu'il nuit à...
M. Tanguay : Excellente
question. Il a dit : Si je nuis au gouvernement, je m'en irai. Celui que
ça aura troublé le plus, c'est François Legault. Et depuis François Legault lui
dit : Non, non, Pierre, tu ne nuis pas au gouvernement, continue, ça va
bien, tes affaires. La menace a été reçue et a été payante pour Fitzgibbon
auprès du premier ministre, parce que, je veux dire, le Québec a su bien faire avant
Fitzgibbon et serait, je pense, capable de bien faire après, mais, «si ça ne
marche pas, je m'en vais», ça a fonctionné, puis François Legault lui passe
tout depuis ce temps-là. François Legault avait dit... dans le premier rapport
de la Commissaire à l'éthique, il avait dit qu'il était en
colère, et, par la suite, plus un mot, on vote contre les rapports subséquents
qui l'ont blâmé. C'est inacceptable, c'est troublant. Et, sous le couvert de
l'anonymat, à des collègues journalistes, même des ministres au Conseil des
ministres disent, et je les cite : Il en mène large, sans consulter. Il y
en a même un, ministre, qui a dit : C'est un gouvernement dans le
gouvernement. Ça n'a pas de bon sens.
M. Bellerose (Patrick) : M. Fitzgibbon
a dit hier : Il faudrait divulguer ces sources-là.
M. Tanguay : Ah oui! Bien,
ça, ça rajoute une couche. Alors, écoutez, c'est tout dire, là, une fois qu'on
a dit ça, c'est tout dire. Je pense que François Legault doit le rappeler à
l'ordre, doit dire que tout le monde est égal devant nos principes
fondamentaux, notamment le principe de la liberté de presse. Et il ne peut pas
laisser passer ça, il ne peut pas laisser passer ça.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous appuyez la proposition du gouvernement de suggérer le nom de Caroline
St-Hilaire au poste d'administratrice de l'OIF?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
moi, je pense que Mme St-Hilaire est une personne qui a une belle
expérience et est capable d'apporter sa part. Maintenant, ce que l'on a su,
c'est que la principale raison, puis c'est la deuxième tentative pour la nommer
à quelque part, c'est qu'il y avait une entente, il y avait un deal avec
François Legault quand elle a été candidate de la CAQ dans Sherbrooke, et que,
si d'aventure elle ne gagnait pas, bien, il allait être capable de la nommer
ailleurs. Ils ont essayé de la nommer... C'était où, la première fois qu'ils
ont essayé de la nommer?
M. Derraji : Barcelone.
M. Tanguay : ...à Barcelone.
Finalement, on s'est rendu compte que c'était plus parce que c'était un deal
qu'elle allait être nommée là. Ils ont reculé, mais là ils reviennent pour,
dans le fond, donner suite au deal. Alors, oui, Caroline St-Hilaire a sûrement
de belles qualités pour pouvoir prétendre à de telles fonctions, mais, lorsque
le motif principal, si ce n'est que l'unique motif, c'est parce qu'on veut
faire suite à un deal parce qu'elle est candidate défaite de la CAQ, ça ne peut
pas être un motif pour nommer des gens.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
là vous, vous pensez que c'est quoi, le motif? Je veux dire...
M. Tanguay : Le motif, c'est
parce qu'elle a été candidate. Et François Legault, ce qu'on a appris,
justement, par votre travail journalistique, c'est qu'il y aurait eu une
entente avec François Legault, de dire : Bien, si tu ne gagnes pas,
fais-toi-z-en pas, on va te nommer ailleurs. Vous ne pouvez pas dire à des
candidats vedettes, entre guillemets : Fais-toi-z-en pas, on va te nommer ailleurs
si tu es candidat défait.
M. Robillard (Alexandre) : ...c'est
quoi, le problème? C'est parce que, là, vous dites : Elle a les
compétences pour faire le travail, mais là il y a un deal. Ça fait que, je veux
dire, si elle est nommée là, vous allez...
M. Tanguay : Bien, à l'époque
de Maurice Duplessis, on appelait ça du patronage, nommer du monde qui sont du
bon bord. À l'époque de Maurice Duplessis, on appelait ça du patronage, nommer
des personnes qui sont du bon bord.
M. Bellerose (Patrick) : ...sur
des postes importants, comme délégué, comme l'OIF?
M. Tanguay : Non, mais le
deal... ce qui a été révélé, c'est que François Legault avait un deal avec elle,
à l'élection dernière, là, du 3 octobre dernier. Alors, c'est inacceptable
en 2023.
M. Lacroix (Louis) : ...pendant
des années, le Parti libéral a été le champion toutes catégories des
nominations partisanes. Comment pouvez-vous dire ça aujourd'hui?
M. Tanguay : Puis,
aujourd'hui, François Legault, c'est la cinquième année qu'il est au
gouvernement.
Une voix : ...
M. Tanguay : Non, non, non.
M. Lacroix (Louis) : ...question.
Je vous parle de vous, là, du Parti libéral. Pendant des années, pendant que M. Charest
était au pouvoir, il y a eu 700 quelques nominations partisanes qui ont été
faites par le Parti libéral.
M. Tanguay : Et que faisait
François Legault?
M. Lacroix (Louis) : C'est Le Soleil
qui avait répertorié ça. Qu'est-ce que vous avez à dire à ça?
M. Tanguay : Bien, que
faisait François Legault à ce moment-là? Il le décriait haut et fort. Et
François Legault aujourd'hui fait la même chose. Mais François Legault faisait
la même chose aujourd'hui.
M. Lacroix (Louis) : ...eu
tort de faire ça pendant toutes ces années-là?
M. Tanguay : Bien, François
Legault le décriait haut et fort, et, aujourd'hui... et l'entente qu'il a eue
avec Caroline St-Hilaire, c'est de la nommer là, et, aujourd'hui, c'est correct
pour François Legault.
Une voix : ...
M. Tanguay : Bien, en tout
cas, il le décriait. Puis, écoutez, on pourra sortir les cas par cas, mais
François Legault... Pardon?
M. Laforest (Alain) : Allez-vous
le refaire, si vous revenez au pouvoir?
M. Tanguay : Non, non, tout à
fait. Et François Legault... puis je n'irai pas dans les cas particuliers, il
est important, puis on pourra regarder cas par cas, de nommer les gens pas pour
leur allégeance politique mais pour leurs compétences. Ça, c'est un principe de
base. Et s'en retourner dans le passé, cas par cas, on pourra s'amuser à le
faire, la liste, là. Mais c'est la compétence et non l'accointance politique, et
François Legault l'a décrié à l'époque, et aujourd'hui il le fait.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
dans un poste de diplomatie comme ça, c'est quand même important d'avoir
quelqu'un qui est de notre famille politique, c'est normal, je veux dire, que
ce soit un délégué, ou à l'OIF, ou des postes comme ça, qui sont de la
diplomatie, entre guillemets.
M. Tanguay : Oui, mais,
écoutez, quand votre principal critère, c'est de dire : Je donne suite à
un engagement, à un deal, ça ne tient pas la route, ça ne tient pas la route.
M. Bossé (Olivier) : ...la
SAAQ qui a jeté 270 permis à l'écocentre de Charlesbourg?
M. Tanguay : Très
préoccupant, très préoccupant. Quand j'ai vu ça, il y a une foule de questions...
Là, je pense qu'il y a enquête, là, j'entends qu'il y a enquête pour vérifier
d'où ça vient, qu'est-ce qui s'est passé là. C'est important de savoir d'où
viennent ces permis de conduire. Il y a plein de questions, là, à soulever :
Qui ça touche? Quelle région? Quel coin? Qu'est-ce qui s'est passé? Très, très,
très troublant, puis ça s'ajoute à l'ensemble de l'oeuvre à la SAAQ.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...campagne
de publicité, justement, pendant qu'on parle de la SAAQ, là, qui va être lancée
le 20 mars au coût de 7 millions de dollars. Est-ce que c'est
justifié, selon vous?
M. Tanguay : Écoutez... Bien,
écoutez, je pense que l'importance de communiquer... Je pense que ça aurait été
bon d'investir cet argent-là, peut-être, en amont pour s'assurer que les gens
puissent savoir comment... ce qui était attendu. Ce qui est arrivé, là, c'est
qu'ils ont fermé les systèmes pendant trois semaines. Ils ont ouvert ça le
20 février. Les gens ne savaient pas, entre autres... L'un des griefs :
les gens ne savaient pas, entre autres, comment ça fonctionnait. Ça prenait
quatre pièces d'identité pour monter son authentification. Alors, écoutez, je
pense que c'est important d'avoir une campagne de publicité qui soit effective,
mais ça aurait été bon qu'ils le fassent en amont, parce que le fiasco, on le
vit encore aujourd'hui.
M. Denis (Maxime) : Est-ce
que Geneviève Guilbault s'en sort bien dans tout ça jusqu'à maintenant? C'est
vraiment Éric Caire qu'il faut cibler, ou Geneviève Guilbault a sa part aussi?
M. Tanguay
: Geneviève
Guilbault a sa part de responsabilité, bien évidemment. Geneviève Guilbault,
elle est responsable de la SAAQ, c'est sous son ministère. Quand elle disait...
Et puis Geneviève Guilbault, on va lui reconnaître une chose, là, depuis
qu'elle revenue, là, d'Europe, elle est très proactive pour essayer de trouver
des solutions. Ça, on va lui donner ça. Mais, pour ce qui est de sa
responsabilité en amont, elle demeure entière également, elle doit répondre de
la SAAQ. Puis, encore une fois, quand on voit François Legault pointer du doigt
uniquement les dirigeants de la SAAQ, les dirigeants de la SAAQ avaient déjà
annoncé qu'ils allaient de l'avant avec ce projet-là, c'est important, comme
ministre, de savoir ce qui se passe dans ta machine.
M. Laforest (Alain) : ...la
responsabilité ministérielle dans ce cas-là?
M. Tanguay : Le principe de
la responsabilité ministérielle, c'est de remplir ses fonctions en posant
toutes les questions en amont.
M. Laforest (Alain) : ...il
est où, le principe de responsabilité ministérielle? Parce que, si on entend le
propos du premier ministre, c'est la direction, le C.A. et M. Marsolais,
là qui est responsable, là? C'est qui, le ministre responsable de la SAAQ?
M. Tanguay : Bien, la
ministre responsable, c'est Geneviève Guilbault. C'est elle, la ministre
responsable de la SAAQ. C'est une société d'État qui est sous sa responsabilité,
et la façon d'exécuter la responsabilité ministérielle, c'est, en amont, poser
toutes les questions, s'assurer de ce qui se passe. Vous savez, Jacques
Parizeau avait établi un principe qui est encore... qui a encore cours
aujourd'hui : un ministre est responsable de ce qu'il sait et de ce qu'il
ne sait pas. Alors, c'est important pour la ministre de poser toutes les
questions. Et Geneviève Guilbault est responsable de la SAAQ. On ne peut pas
s'en laver les mains en disant : Bien, on va dégommer tout le monde, là.
M. Bellerose (Patrick) : ...on
sait qu'il veut poursuivre la transformation numérique, le dossier santé numérique
qui s'en vient, qui est encore plus gros, par la suite. Est-ce que vous faites confiance
pour poursuivre le travail?
M. Tanguay : Écoutez, nous,
ce qu'on demande, là, c'est deux choses : qu'il réponde à toutes les questions
par rapport à la SAAQ, première des choses, et c'est pour ça qu'on a une
commission parlementaire, on a demandé qu'il soit présent à la commission
parlementaire pour nous dire qu'est-ce qui s'est passé. Avez-vous vu le clip
que j'ai mis sur Twitter hier, quand je lui posais la question : Quelle
question a-t-il posée à la SAAQ, en novembre 2022, quand il les a rencontrés?
Puis ce qu'il m'a répondu, ça dure quelques secondes, je vais essayer de le
paraphraser, il dit : On a demandé à la SAAQ s'ils étaient prêts. Ils nous
ont répondu : Nous sommes prêts. On leur a dit : Bien, allez-y. C'est
fascinant de voir... La rencontre a duré sûrement plus que cinq secondes. Il
doit répondre à toutes les questions, c'est pour ça qu'on le veut en commission
parlementaire. Les gens de la SAAQ aussi, on veut les entendre. Alors, c'est
important qu'il le fasse.
Et aussi, vous soulevez un bon point,
c'est factuel, là, ce ministère-là est le champion des ministères en termes de
postes vacants, en termes de sous-traitance, 33 % des ressources humaines
sont à l'extérieur, et c'est la porte tournante pour les six sous-ministres
dans la dernière année...
M. Bellerose (Patrick) :
...qu'il y a d'autres grands projets qui s'en viennent?
M. Tanguay : Tout à fait.
Alors, ce qu'on demande, puis j'ai eu l'occasion de le dire à François Legault :
de faire une pause sur les grands projets de déploiement numérique. François
Legault l'a confirmé hier, François Legault, en disant : En santé, ça s'en
vient. Là, puis je n'ai pas trop compris, je vous dis, là, sa réponse, il
dit : Là, pour la santé, ça s'en vient, oui, il va y avoir un transfert,
un déploiement numérique très substantiel, mais c'est Christian Dubé qui va
être responsable et Éric Caire va le conseiller. C'est-u rassurant? Moi, je ne
suis pas rassuré, là.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur le SAG, Mme Guilbault, la semaine dernière, a dit qu'il aurait fallu
mieux communiquer. Lundi, on a entendu M. Dubé qui disait, donc... qui
demandait aux gens de s'inscrire au SAG, de ne pas attendre d'en avoir besoin
pour s'inscrire maintenant. Puis, hier, M. Legault n'a pas voulu clarifier
qui de ces deux ministres-là, ou même peut-être de ces trois ministres-là, si
on inclut Caire, est responsable de la communication au sujet du SAG. Donc,
pour vous, ça, est-ce que ça vous apparaît clair, qui est responsable de
communiquer à propos du SAG?
M. Tanguay : Non. Hier, j'ai
eu l'occasion de poser neuf questions, ce qui est ce qui est exceptionnel, là, durant
la période des questions, et c'est encore moins clair aujourd'hui, quel est le
rôle d'Éric Caire là-dedans. Normalement, Éric Caire, son ministère... de ce
que nous comprenons, c'est que son ministère est constitué d'à peu près, du
jour au lendemain, de 7 000 personnes. Il est allé chercher, sous son
ministère, Cybersécurité et Numérique, tous les gens d'informatique de toutes
les boîtes au sein du gouvernement, ce qui fait qu'il est passé de zéro à 7 000,
j'arrondis, là, personnes, et ça inclut, donc, sûrement la santé. Donc, Éric
Caire est là... dans sa mission, c'est limpide, c'est clair, il est là pour
avoir une expertise en la matière et conseiller, suivre, accompagner.
M. Robillard (Alexandre) : ...sur
le SAG, selon vous, selon ce que vous comprenez de l'affectation des dossiers?
M. Tanguay : Je pense que ce
n'est même pas clair au sein du gouvernement, de qui est responsable de cela.
M. Robillard (Alexandre) : ...ce
n'est même pas clair que c'est M. Caire?
M. Tanguay
: Ce n'est
même pas clair, ce n'est même pas clair, ce n'est même pas clair. Ce n'est même
pas clair, et, Éric Caire, je ne comprends toujours pas son rôle. Je ne
comprends toujours pas qu'est-ce qu'il fait, Éric Caire, au gouvernement. Responsable
du Numérique, c'est quoi qu'il fait? Parce qu'on l'a vu, ce qu'il n'a pas fait
en novembre 2022 avec la SAAQ. La rencontre aurait pu ne pas avoir lieu.
Pourquoi elle a eu lieu? C'est parce qu'il devait les rencontrer. Mais il n'a
pas rempli sa fonction de ministre, il n'a pas fait son travail.
M. Denis (Maxime) : Sur le
balado de François Legault, est-ce que vous iriez à son balado, s'il vous
invitait? Puis est-ce que c'est pertinent, qu'un premier ministre lance un
balado?
M. Tanguay : Ah! bien,
écoutez, moi, je ne vais pas juger. Je pense que c'est toujours important,
comme élu, de trouver des façons de communiquer. Je ne m'attends pas à avoir
une invitation. Je ne m'attends pas d'avoir une invitation.
M. Laforest (Alain) : ...vous
accepteriez?
M. Tanguay : Ah! écoutez, je
pense que je me laisserais...
M. Laforest (Alain) : ...je
ne m'attendais pas à avoir une... S'il vous invite, allez-vous y aller?
M. Tanguay : Écoutez, je vais
la considérer, disons.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce que vous savez s'il y a des fonds publics qui sont affectés...
M. Tanguay : Je ne le sais
pas. Je ne le sais pas...
M. Robillard (Alexandre) :
Puis ça, si c'était le cas, selon vous, est-ce que ce serait une...
M. Tanguay : Il faudrait voir.
Il faudrait voir, là, comment ça fonctionne. Je ne suis pas au courant, mais
c'est une question peut-être à poser, une question peut-être à poser. Est-ce
que c'est un travail gouvernemental? Est-ce que c'est un travail partisan?
C'est une question peut-être à poser, oui.
M. Bellerose (Patrick) : ...gouvernement
qui fait son propre média après avoir refusé une motion sur la liberté de la
presse la veille...
M. Tanguay : Bien, François
Legault, là, je ferais attention. François Legault, je ferais attention, parce
que si, justement, il essaie d'aller du côté des médias, il faudrait qu'il
fasse attention de ne pas subir les attaques de Pierre Fitzgibbon. Alors, je ne
sais pas s'il va inviter Pierre Fitzgibbon. Je ne sais pas si Pierre Fitzgibbon
va trouver que ce média-là est un tabloïd bas de gamme, mais j'interpelle
François Legault pour qu'il soit le plus prudent possible pour ne pas subir les
attaques personnelles de Pierre Fitzgibbon, si jamais il était considéré par
lui comme un média.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur la
Fonderie Horne, M. Tanguay, est-ce que... ce qui est proposé jusqu'à
présent, donc relocaliser les maisons, 200 maisons, on reste avec la norme
de 15 nanogrammes, objectif fixé, est-ce que c'est suffisant, à votre
avis, ce que le gouvernement s'apprête à faire?
M. Tanguay : Moi, je ne pense
pas. Déménager les maisons, ça s'est déjà fait dans le passé, ça ne pourra pas
être une solution pour l'ensemble de la population. La norme, c'est trois nanogrammes.
La Santé publique n'a pas contredit que c'était la norme qui devait être
réalisée. On vise, dans cinq ans, le 15 nanogrammes, cinq fois plus. Je
trouve que ça ne tient pas la route. Soit que la norme de trois nanogrammes
n'est pas bonne puis ça devrait être 15, mais on ne peut pas avoir l'ambition
d'être... de dépasser cinq fois la norme dans cinq ans.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
est-ce qu'on relocalise les gens?
M. Tanguay : Écoutez, ça, je
pense que ça prend, évidemment... Les gens ont leur vie, là, les gens ont leur
vie dans leurs maisons, dans leurs résidences. C'est un dossier qui est
délicat, mais je pense que, pour certains, ça peut être une solution, oui.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
sinon, on relocalise, mais il faut absolument... donc, dès la semaine
prochaine, ou cette semaine, plutôt, que ça sera annoncé, il faut vraiment se
diriger vers le trois nanogrammes. Donc, si on dit 15, ce n'est pas bon, là?
M. Tanguay : Non, 15... Bien,
la norme c'est trois. Je pense qu'on devrait avoir, sur cinq ans, l'ambition
d'atteindre trois.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc, même,
on dit qu'on va mettre une cible pour y arriver. Alors, ça, ce n'est pas...
M. Tanguay : Non, ce n'est
pas suffisant, ce n'est pas suffisant. Je pense que ça prend un plan sur cinq
ans pour respecter la norme, pas pour la dépasser par cinq.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
ce n'est pas ça, le plan sur cinq ans qu'ils veulent faire, justement, pour
aller vers la norme?
M. Tanguay : Bien, espérons,
espérons qu'ils vont y aller, mais le ministre de l'Environnement a toujours
dit que c'est excessivement difficile. Et j'aimerais ça avoir plus de
transparence par rapport, entre autres, aux intrants, à ce que recueille la Fonderie
Horne. Encore une fois, Fonderie Horne, c'est un employeur excessivement
important, il y a des emplois directs et indirects, mais je pense que l'on doit
avoir plus de transparence par rapport à, justement, le changement. Comment on
peut passer de 15 à trois? Comment ça va se faire, de façon tangible? Et, au
niveau des rapports, des rapports périodiques, là, les lectures qui seront
faites, il faut améliorer le système en place parce qu'on n'a pas de lecture,
suffisamment.
M. Robillard (Alexandre) : ...juste
une précision sur la question que je vous ai posée. En fait, c'est
20 000 $ d'équipements, là, qui ont été nécessaires, là, qu'il a
fallu acheter. Donc, c'est le cabinet du premier ministre qui confirme que le
ministère du Conseil exécutif a déboursé 20 000 $ d'équipement pour
réaliser la balado. Donc, selon vous, est-ce que c'est une saine utilisation
des fonds publics?
M. Tanguay : Écoutez,
écoutez, même les députés, on peut avoir, dans certains cas, là, des budgets
pour pouvoir communiquer. Écoutez, je pense que ce qui est important, c'est que
le premier ministre soit là pour toutes les Québécoises, les Québécois, et que,
dans ses efforts de communication — moi, je ne vais pas condamner
quelqu'un qui a des efforts de communication — bien, qu'on s'assure
que ce soit utile pour la population.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...le
projet de loi sur la police, rapidement, excusez-moi, le texte va être déposé
ce matin. On verra, mais qu'est-ce que vous pensez d'encadrer les interpellations
policières aléatoires et de ne pas les interdire, là, sur le fond?
M. Tanguay : Écoutez, la
très, très grande majorité des policiers font un travail remarquable, mais des
interpellations, du profilage racial, ça existe, ça a été documenté. Je pense
que c'est important qu'il y ait des motifs qui puissent être démontrés par la
suite, s'il y a interpellation. Je pense que c'est un dossier qu'on va suivre
de très, très près. Puis la façon dont c'est exécuté, la façon dont une
reddition de comptes, si vous voulez, une justification après coup du policier
qui a fait une interpellation... je pense que c'est important d'être très
rigoureux là-dessus et faire les suivis. Il faut que ça soit encadré, c'est
très clair, et ça prend des motifs sérieux, démontrables par la suite.
M. Authier
(Philip) : …Premier Legault statement
yesterday that he's going to evaluate how the auto insurance board handle this
digital launch, do you think that it is sufficient? Are we going to get real
answers for what was really a disaster?
M. Tanguay :
I think that it's an important point to
ask all the questions to the board and to have answers. But also, he needs to
evaluate, as well, the role played or not played by his own ministers,
Geneviève Guilbault and Éric Caire. But now, it seems, for François Legault,
that they don't have any responsibility in this fiasco, and this is unacceptable
for us. They are ministers in charge. They have to answer, as well, questions. And
these questions should be asked as well by François Legault to his ministers.
M. Authier
(Philip) :
And
you make the point that Mr. Parizeau's rule of thumb was that ministers
are responsible for what they know and what they don't know.
M. Tanguay :
Absolutely.
M. Authier
(Philip) :
But
the Premier seems to be putting all of the pressure on the administrators. Do
you think he's trying to wash his hands of the ministers responsible?
M. Tanguay :
Of course, of course, that's what we
think. And again, this is unacceptable. The Prime Minister should ask all the
questions as well to his ministers. And we... in the meantime, we know that, in
the Ministry of Éric Caire, things are not going well. They're lacking
personnel, they're lacking experience as well, and Éric Caire, as far as we
know, doesn't have the tools, the experience within his walls to go forward
with major changes. And we have to put a standstill on this, and make sure that
Éric Caire will be able to do his job, because, obviously, with respect to the
SAAQ, he hasn't done his job.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
Just
keeping on the SAAQ, what do you think of that $7,000,000 campaign?
M. Tanguay :
I think that it's always important to
make sure to raise the awareness of the population, how things work, and make
sure that people will be able to travel across these new things efficiently. But
that being said, it should have been done earlier, it should have been done before
the crisis.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
And we're
expecting the Government to table it's policing bill today. What are your
expectations? And do you have any concerns as far as this goes?
Mme Mignacca (Franca
G.) :
We'll
see, we'll see what will be within this bill. But«profilage racial» is a fact
of life, and we need to have concrete and tangible solutions with respect to
«profilage racial», for instance, and «interpellations» as well. So, this is an
important bill, and we're willing to work with the Government, as long as he's
willing to change things and make sure that things will be done differently in
the future.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
What would
those solutions look like to you, though?
M. Tanguay :
You need to have a motive to ask
questions to a citizen, as a police officer you need to have motive, and you need
to show on which motive you authorize yourself to act, and to «interpelle»
people. So, we need to make sure that the law will put forward these important
principles, and yes.
Mme MacKenzie
(Angela) :
…Government's
commercial on the decline of French. What are your thoughts on that?
M. Tanguay :
I think that, you know, the French will
always be a very specific challenge for Québec, of course. But we need to have
all the tools to help us to save, for instance, that... I think that the future
of French, we need to address this challenge in a positive way, for example the
French within our schools, the quality of French written and spoken by our
children, and also helping the small businesses and all the businesses to
acquire tools in French as well. So, we need to be positive, proactively
positive, and I think that, yes, that's the solution.
Mme MacKenzie
(Angela) :
Do
you think, though, that the commercial will achieve those goals or help achieve
those goals? And is it a good use of public money?
M. Tanguay :
I think that it will help, it will
help. Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 30)