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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et Mme Alejandra Zaga Mendez, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement

Version finale

Le jeudi 16 mars 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

Mme Zaga Mendez : Alors, hier, j'ai pris le temps puis j'ai parlé à Mme Duclos. Mme Duclos, elle est propriétaire d'un bloc d'appartements dans le quartier Notre-Dame, à Rouyn-Noranda. Hier, elle a appris à la radio qu'elle allait perdre son bloc. Elle a tout de suite appelé ses locataires, puis eux aussi venaient d'apprendre qu'ils allaient perdre leur toit. Il n'y a eu aucun avis, il n'y a eu aucune visite dans les derniers jours, il n'y a eu personne qui est venu les voir, rien du tout. Imaginez apprendre dans les nouvelles que vous allez être chassés de chez vous par la multinationale qui vous empoisonne et qui empoisonne vos enfants depuis des années. Aujourd'hui, je pense au monde qui habite dans le quartier Notre-Dame, parce que tout ce qui arrive en ce moment, ça n'a pas de bon sens, c'est une honte nationale.

Quant à la norme, on va tous apprendre les détails dans les prochaines heures, mais, on va se le dire, ça s'enligne pour être encore un chèque en blanc pour Glencore, pour une compagnie multimilliardaire qui fait des profits, à chaque année, dans les milliards de dollars. La CAQ se met une nouvelle fois à genoux devant la Fonderie Horne, tout comme ont fait des gouvernements précédents, tout comme l'a fait le PQ et le PLQ avant eux. On préfère... Ce qu'ils sont en train de nous dire, c'est qu'on préfère déplacer 200 familles que mettre au pas une compagnie et leur faire respecter les normes environnementales.

Alors, aujourd'hui, moi, j'ai une demande pour le ministre Lacombe. Je lui demande d'aller voir les gens qu'il est censé de représenter comme ministre de la région, parce qu'en ce moment ces personnes-là nous appellent parce qu'elles ont peur. Ils ont entendu dans les nouvelles qu'ils vont se faire chasser, ils ont plusieurs questions. Je demande au ministre Lacombe d'aller les rencontrer, de les écouter, puis ensuite de retourner dans son Conseil des ministres parler au premier ministre et ramener ce que ces gens-là vivent aujourd'hui.

M. Marissal : Merci, Alejandra. Bonjour. La prochaine fois qu'on va revenir ici, mardi prochain, ça va être jour de budget. Il n'est pas trop tard, ça se réimprime, un budget, ça se biffe, des mauvais paragraphes. Les baisses d'impôt, qui vont d'abord et avant tout profiter aux plus riches, on est contre, on l'a dit. Et il y a quand même des données probantes, il y a des files d'attente devant les banques alimentaires au Québec qui démontrent que ce n'est pas ça qu'il faut faire. Ce n'est pas ça qu'il faut faire, on l'a dit, on le redit. Il y a de plus en plus d'économistes, des collègues de M. Girard, le ministre des Finances, qui disent aussi : Ne faites pas ça, n'allez pas là, vous allez nuire aux services publics et vous allez donner de l'argent à des gens qui n'en ont besoin de plus.

On a fait la démonstration hier, et la question de Gabriel à François Legault était éloquente... D'ailleurs, on n'a pas eu de réponse, on a eu toutes sortes de faux-fuyants et une réponse loufoque, farfelue, saugrenue de M. Legault, qui ne voulait surtout pas parler de son plan fiscal injuste et inéquitable. Alors, vous savez comme moi, on l'a montré hier, une caissière qui gagne 30 000 $ par année aura 138 $ de baisse d'impôt, à peu près de quoi faire une demi-épicerie pour une famille de quatre en ce moment. Par contre, ses boss, là, qui sont propriétaires de la chaîne de dépanneurs où elle travaille, ou de l'épicerie, auront 810 $, dont, franchement, ils ne sauront pas trop quoi faire et ils ne se rendront même pas compte.

Nous, ce qu'on dit, c'est : Doublez le crédit d'impôt de solidarité, ce qui donnerait à notre caissière, ici, presque 1 400 $. Ça, ça fait une vraie différence. Ça, ça fait une vraie différence. Et vous aurez remarqué que, dans la deuxième colonne, bien, ses patrons, ils n'en auront pas, de crédit de solidarité, ça va de soi. Alors, vous avez remarqué hier, comme moi, que M. Legault a tout fait pour ne pas répondre à cette question-là. Il n'est pas trop tard, il peut se reprendre. Son ministre des Finances peut se reprendre aussi.

Il faut par ailleurs contrôler les loyers, parce que ça, ça touche directement le monde, c'est un salaire minimum qui a du bon sens, pas un salaire minimum de charité, comme le gouvernement fait depuis des années, et, je l'ai dit, doubler le crédit d'impôt pour solidarité. Ça, c'est notre plan. Je tends la main au ministre des Finances et au gouvernement de la CAQ. Il n'est pas trop tard. On ne peut pas abandonner la population, quand on sait, en plus, que l'aide d'urgence qui a été donnée, urgence, hein, l'aide d'urgence qui a été donnée aux banques alimentaires arrive à la fin. Les banques alimentaires crient famine. On est rendus là au Québec. Alors, que le gouvernement fasse preuve de solidarité, ça presse.

Un petit mot rapidement, en terminant, sur l'expérience client, la nouvelle marotte du ministre de la Santé qui veut que les gens puissent noter leur expérience client dans le réseau de la santé, un peu comme on le fait quand on va dans des hôtels, dans des restaurants, ou ailleurs. Sur le fond, je ne suis pas contre, là. Sur le fond, je ne suis pas contre, sauf que le ministre connaît très bien l'état du réseau. Il n'a qu'à lire les rapports de la Protectrice du citoyen, il n'a qu'à lire les rapports de la Commissaire à la santé et au bien-être, ou il peut aller lire des témoignages fréquents qu'on voit presque tous les jours, hier, celui, percutant, d'une de mes concitoyennes de Rosemont, Geneviève Pettersen, qui a dû dormir sur le plancher d'un hôpital, qui est restée là pendant des heures et des heures, 28 au total, sur deux jours évidemment, alors que sa fille était souffrante, que personne ne s'occupait d'elles, d'elles au pluriel, qu'elle a vécu une expérience pitoyable. Tout est bien détaillé dans sa série de tweets hier. Ce n'est qu'un des exemples.

Alors, si M. Dubé veut créer un autre tableau indicateur, soit, il a un petit côté un peu technophile, là, notre ministre de la Santé, mais la situation sur le terrain, elle est connue, puis son nouveau gadget ne donnera aucune infirmière de plus pour les patients et les patientes du Québec. Merci.

M. Bossé (Olivier) : Quand on considère que les gens d'Amqui, pas particulièrement cette semaine, mais ont accès à des services en psychologie puis en psychiatrie seulement à Rimouski, donc à 100... plus 115 kilomètres de chez eux, pardon, un, est-ce que c'est un problème? Puis, deux, qu'est ce qu'on peut faire avec ça?

M. Marissal : Bien, Amqui a vécu à peu près la même chose qu'à Laval. Je comprends que Laval, c'est à 10 kilomètres de Montréal, c'est peut-être plus facile d'envoyer du monde, mais ça s'est passé il y a trois jours, je pense qu'on est capables d'envoyer les ressources à Amqui.

M. Bossé (Olivier) : Bien, je pense qu'il y a du monde en ce moment-là, là, pour l'occasion. Je veux dire, en général, l'accès aux services en psychologie, c'est loin.

M. Marissal : Oui. Puis je n'ai pas eu l'occasion, je pense, publiquement, d'offrir mes condoléances à tous les gens qui ont vécu ça, à Amqui. Évidemment, comme tout le monde, j'ai été absolument sidéré, bouleversé par ce qui s'est passé là. Malheureusement, ça va être un autre révélateur des problèmes d'accès à la santé et à la santé mentale, et en particulier dans les régions. Ça fait des années et des années qu'on dit ça. C'est vrai qu'ils ont probablement envoyé de l'aide ponctuelle, mais, après, on dit aux gens : N'hésitez pas à demander de l'aide parce que peut-être que ça va venir juste dans deux semaines, trois semaines, des fois, ça vient deux ans plus tard, là, les fameux flash-back, là, ça revient comme des vagues, un peu comme un ressac. On leur dit : Allez chercher de l'aide. Oui, mais l'aide est à 100 kilomètres ou à 150 kilomètres. Je pense que ça fait encore une fois... malheureusement, à la lumière de cette tragédie, ça fait encore une fois, malheureusement, la preuve de la pauvreté des services en région, en particulier en santé mentale. Et ça, ce n'est pas nouveau, là. Amqui ne nous a pas appris ça, là, on le savait, ça.

M. Denis (Maxime) : Vous avez diffusé hier un premier TikTok depuis la recommandation de l'Assemblée nationale de ne pas aller de l'avant avec de telles diffusions. Comment vous l'avez fait, sur un téléphone de l'assnat ou un téléphone perso? Puis pourquoi continuer à tiktoker?

M. Marissal : Je suis désolé, je ne suis pas au courant. Moi, je n'ai pas de TikTok.

Mme Zaga Mendez : On a tous enlevé TikTok de nos téléphones.

M. Marissal : Pouvez-vous nous préciser? Honnêtement, je ne suis pas... je suis un peu technonouille, moi.

M. Denis (Maxime) : Sur le compte de Québec solidaire, il y a une vidéo qui a été mise en ligne hier d'une question de Gabriel Nadeau-Dubois au salon bleu.

M. Marissal : Je vais vous revenir là-dessus. Honnêtement, je...

M. Denis (Maxime) : Parfait.

M. Duval (Alexandre) : Sur la question des soins en santé mentale, Enquête aujourd'hui révèle qu'il manque des équipes de suivi intensif dans la communauté, particulièrement à Montréal. Ce n'est plus dans les priorités gouvernementales, alors que ça a fait ses preuves. Est-ce que vous pensez qu'on ne met peut-être pas les efforts à la bonne place, c'est-à-dire qu'on abandonne ce projet-là, qui, pourtant, donne des résultats pour les gens qui ont des problématiques en santé mentale puis qui sont des gens qui ne sont plus en institution, là?

M. Marissal : On le voit tous les jours dans nos circonscriptions. J'en profite pour vous présenter un de mes attachés, qui me visite cette semaine pour voir comment fonctionne, Daniel, qui travaille dans le bureau de circonscription à Rosemont. Il pourrait vous en raconter, là, des vertes et des pas mûres, puis ses collègues aussi, sur qu'est ce qu'on fait comme interventions pour des gens qui sont mal pris, des gens qui sont vraiment mal pris. Puis là, bien, je suis désolé, mais on fait des économies de bouts de chandelles qui vont nous revenir en pleine face, parce qu'en coupant ces services-là ou en ne donnant pas ces services-là on s'achète du trouble pour les années à venir. Il y a de nouveaux problèmes à Montréal. Il n'y en avait pas, d'itinérants avant, dans Rosemont. On en a dénombré maintenant, là, quelques dizaines. C'est des fantômes, on ne les voit pas, ils sont un peu partout, tout ça. Et moi, j'ai suivi sur le terrain, en particulier dans Rosemont, les travailleurs et les travailleuses sociales, les travailleurs de rue, là, qui rejoignent ces gens-là. Je peux vous dire qu'ils font un travail extraordinaire, ne serait-ce que pour s'assurer qu'ils ne sont pas morts de froid la nuit, là. Et ils n'ont pas l'aide nécessaire. M. Carmant se vante toujours, là, d'avoir débloqué plein, plein, plein d'argent. C'est assez facile pour un gouvernement de débloquer de l'argent. Ensuite, c'est qu'est ce qu'on fait avec.

M. Duval (Alexandre) : Bien, c'est parce qu'on parle toujours de psychologues, de psychologues, d'accès aux psychologues, de listes d'attente pour les psychologues, mais il fut un temps où les gens qui avaient des problèmes de santé mentale étaient institutionnalisés. On s'est rendu compte que ce n'était pas la bonne chose, on les renvoie dans la communauté, mais on ne leur donne pas le soutien dont ils ont besoin. Est-ce qu'on parle des bonnes choses, quand on parle de santé mentale, quand on parle d'accès aux soins psychologiques? Est-ce qu'on est ce qu'on est vraiment sur la bonne priorité? C'est ça, ma question.

M. Marissal : La désins, comme on dit dans le milieu, là, sortir les gens des institutions, la désinstitutionnalisation — c'est pratique, désins, parce que c'est moins dur à dire que désinstitutionnalisation — honnêtement, ça fait 40 ans qu'on parle de ça au Québec. Ça a été une mesure purement économique. On a vidé les hôpitaux psychiatriques, puis là, bien, évidemment, ces gens-là, ils n'ont pas disparu. Puis des problèmes de santé mentale, si ça se trouve, il y en a plus qu'il y en avait, parce que plein de contaminants dans l'air, plein de gens qui vivent plein de situations difficiles. Puis effectivement on n'est pas sur la bonne voie.

J'ai fait exprès de parler de travailleurs et des travailleuses sociales parce que c'est vrai qu'on parle toujours de psys puis on a l'image de quelqu'un qui va chez son psy puis qui s'assoit pendant une heure. Ça, c'est une chose, puis c'est bien, puis ça sert, c'est utile pour plein, plein, plein de monde, mais des interventions d'urgence de gens en crise... Il y a eu de gros changements, par exemple, dans ma circonscription, avec l'aile psychiatrique de Maisonneuve-Rosemont. Ça a bouleversé la vie de centaines de patients qui ne s'y trouvaient plus, qui ne s'y retrouvaient plus, puis on les a renvoyés dans d'autres lieux. Franchement, là, on le dit depuis des années, la santé mentale, c'est vraiment l'enfant pauvre de l'enfant pauvre du domaine de la santé au Québec. Et pour répondre brièvement à votre question, je comprends que c'est une réponse assez longue, mais ça ne se répond pas en... non, on ne va pas dans la bonne direction, puis pas pour les bonnes raisons non plus.

M. Lecavalier (Charles) : M. Fitzgibbon, lundi, a révélé que, bon, le Québec n'a pas été capable d'aller chercher l'usine de Volkswagen, là, qui va s'installer en Ontario, parce qu'il n'était pas capable de lui offrir 1 000 mégawatts d'énergie, là, donc pas assez d'électricité. Face à ça, comment est-ce que Québec solidaire réagit par rapport à ça? Est-ce que... C'était-u vraiment une bonne idée de signer de gros contrats d'exportation d'énergie vers les États-Unis?

M. Marissal : Est-ce que M. Fitzgibbon a révélé ses sources? Parce que moi, je n'ai pas tous les détails de ce contrat-là, et, évidemment, on va nous dire : C'est privé, c'est commercial, on ne peut pas tout dire. Il y a plusieurs...

M. Lacroix (Louis) : ...tu sais, on a beaucoup vanté, du côté ministériel, les contrats qu'on a passés avec les États-Unis pour vendre notre électricité, notamment à New York. Puis là, bien, on se retrouve dans une situation où on va être en pénurie d'électricité à court terme, si on considère qu'une quinzaine d'années, c'est court terme, là. Alors, on se retrouve dans une situation où on a vendu tous nos surplus, puis là on est obligés de développer des projets, puis on se retrouve nous-mêmes en pénurie.

M. Marissal : Alejandra a une expertise que je n'ai pas...

Mme Zaga Mendez : Bien, une chose qu'on a proposée, puis c'est mon collègue Haroun Bouazzi, c'est d'avoir une réflexion de comment on est en train de produire la quantité puis la disponibilité de l'énergie. À plusieurs reprises, on a demandé des commissions parlementaires là-dessus spécifiquement, c'est-à-dire combien qu'on produit à Québec. Oui, il y a la question de l'exportation, mais surtout, puis je pense que là-dessus on met le doigt dessus, c'est comment on fait en sorte que cette énergie-là va servir aussi à la transition. Parce qu'il y a une grande demande, mais, de l'autre côté, il y a plusieurs façons de produire l'énergie, ce n'est pas... il y a l'hydroélectricité, on a l'éolienne à explorer. Il y a d'autres façons plus durables de le faire. Ça fait qu'en effet il faut une réflexion plus globale de comment on va arriver à atteindre la demande en énergie.

M. Lachance (Nicolas) : Mais est-ce que la gestion qui est faite, actuellement, de l'énergie, elle vous inquiète, qu'un ministre vienne dire, hier : On n'aura pas assez d'électricité pour tel projet, mais, vous le dites, on a la transition énergétique, il y a 10 projets qui sont en attente de voir comment on va être capable de développer cette production-là? Donc, est-ce que vous êtes inquiète, en ce moment, de la gestion de l'énergie au Québec?

Mme Zaga Mendez : Bien, on est inquiets de savoir comment on va arriver à la transition énergétique, parce qu'on ne l'accélère pas, c'est-à-dire, on n'est pas... Il faut voir en ce moment qu'il nous manque des... On peut parler de développement éolien et d'autres sources d'énergie renouvelable, là, puis ça, on les attend là-dessus. On le sait, que c'est l'énergie du futur, puis, encore une fois, ça nous prend une grande réflexion. On a demandé des commissions parlementaires. Puis j'ajouterais que notre collègue a demandé d'avoir Mme Sophie Brochu en commission pour avoir une perspective de qu'est-ce qui a été fait puis où est-ce qu'on s'en va en termes d'électrification au Québec.

M. Lachance (Nicolas) : Juste pour terminer là-dessus, est-ce que vous pensez qu'il y a eu un manquement chez Hydro-Québec? Parce que c'est quand même à eux, leur job, de prévoir ça va être quoi, les besoins énergétiques. En 2018, là, il y avait trop d'énergie et il fallait arrêter, il fallait arrêter ça, il fallait arrêter ça. Cinq ans plus tard, on se retrouve à devoir passer sur un projet de batteries électriques, qui est comme l'espèce de Saint-Graal, parce qu'on n'a plus d'énergie. Il n'y a pas... Puis là on peut bien blâmer le gouvernement, mais, je veux dire, Hydro-Québec, c'est quand même leur travail de prévoir ce qui s'en vient dans le futur. Eux, est-ce qu'ils ont manqué à leur devoir?

Mme Zaga Mendez : Moi, je ne pourrais pas vous répondre là-dessus aujourd'hui, je n'ai pas toutes les données ce matin, mais, cependant, une des choses qu'on a demandées, c'est avoir Sophie Brochu en commission, avoir un portrait complet pour être capables de se projeter dans les besoins énergétiques du Québec.

M. Carabin (François) : Sur la publicité concernant l'avenir du français, je ne sais pas si un de vous voudrait commenter, mais je me demandais si on ne s'attaquait pas injustement aux jeunes avec cette publicité-là.

M. Marissal : Je me suis posé un peu la même question, là, moi qui ai trois ados, presque quatre, là, mais il y en a une qui n'apprécierait pas que je la qualifie d'ado parce qu'elle est presque... elle est majeure, en fait. Bien non, j'ai trois ados, évitons les problèmes familiaux. Moi, j'ai eu ce sentiment-là un peu. J'ai surtout eu le sentiment que ça ne visait pas la bonne cible. Ça ne visait pas la bonne cible. Moi, quand j'étais ado, j'en avais plein, d'expressions, aussi, qui n'étaient probablement pas dans le Larousse, là. Puis les ados, ils en ont plein, là, d'expressions, il y en a une par semaine d'ailleurs, là. C'est assez dur à suivre, des fois, parce que je ne sais pas trop, des fois, ce que ça veut dire. Être «down», moi, je pensais que c'était «déprimé». Ce n'est pas ça que ça veut dire. Bon, ça, c'est l'évolution, puis les jeunes vivent dans un environnement, dans un écosystème.

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est souvent... en tout cas, moi aussi, j'ai des ados dans mon entourage, là, puis les mots, «insane», qu'on entend dans la publicité, puis tout ça, là, si vous avez des ados, c'est sûr que vous entendez ce mot-là à satiété, là, et d'autres mots.

M. Marissal : Je vous le confirme.

M. Lacroix (Louis) : Puis c'est vrai qu'on entend beaucoup de vocabulaire qu'eux utilisent, mais c'est toujours tiré de l'anglais. Il n'y a pas de mot espagnol dans mon entourage, moi, là.

M. Marissal : C'est la majorité du temps tiré de l'anglais, c'est vrai, mais moi, ce qui m'importe, là, c'est que mes ados soient capables de faire une dictée de 60 mots sans faire huit fautes. Puis je pense que, dans la dictée, il n'y aura pas le moins «insane». Bon, après ça, ils vivent ensemble, les ados, ils vivent dans un écosystème, dans leur société. On ne va pas mettre un superviseur de la langue en arrière de chaque ado. Puis, comme parent, là, il m'arrive souvent de dire : Ah non! Tu sais, qu'est ce que tu racontes? Je ne comprends rien de ce que tu me racontes. Peux-tu, s'il te plaît...

M. Lacroix (Louis) : Ça, ça ne vous inquiète pas?

M. Marissal : Ça va passer. Moi, ce qui m'inquiète, c'est la qualité du français, là. Quand on apprend, par exemple, que les gens sortent du cégep, là, puis même parfois de l'université, puis ils ne sont pas capables de faire une dictée, là, de cinquième année sans faire un paquet de fautes, quand je vois surtout que, dans certains milieux industriels, ça parle en anglais surtout puis qu'il faut parler en anglais, quand je vois qu'on se fait niaiser par le P.D.G. d'Air Canada, ça, ça m'énerve, ça, ça m'irrite, et je pense qu'il y a un gros, gros, gros problème là. Après ça, si on veut «shamer», excusez-moi l'expression, les ados, si on veut les culpabiliser, je ne suis pas sûr qu'on ait la bonne cible.

M. Lachance (Nicolas) : Ce n'est pas juste les adolescents, là. Non, mais, si on côtoie des adultes, jusqu'à 35 ans, là, même, c'est ce vocabulaire-là qui est utilisé. Ils travaillent dans les TI, ça travaille en anglais, ça s'exprime en anglais. Donc, la publicité, le vocabulaire qui était à l'intérieur de cette publicité-là, c'est le même qu'on retrouve chez les jeunes adultes. Donc, ils quittent l'adolescence, mais ça vient avec eux, ce bagage-là.

M. Marissal : Je suis d'accord avec vous. Moi-même, dans mon travail, là, il m'arrive souvent de faire un petit raccourci puis d'aller vers une expression anglophone parce que je vais... — regardez, là, comme c'est insidieux — parce que c'est plus «catchy», parce que ça accroche plus. Puis d'ailleurs votre collègue Antoine Robitaille, là, nous surveille, là, puis il fait régulièrement des chroniques là-dessus, là. J'ai toujours l'impression qu'Antoine est en arrière de moi, en train de me surveiller quelque part. C'est fatigant. Mais c'est vrai que c'est invasif, l'anglais est une langue invasive. Cela dit, de un, je ne suis pas sûr qu'en visant les ados, c'est la bonne cible, en fait, je pense, ce n'est pas la bonne cible, et, de deux, l'approche culpabilisante, là, un peu moralisatrice, ça m'énerve, puis je ne pense pas que c'est ça, le gros problème du français.

M. Duval (Alexandre) : M. Roberge disait ce matin en entrevue : On ne vise pas les ados, on ne vise pas les artistes, qu'on en parle en bien, qu'on en parle en mal, l'important, c'est qu'on en parle, de l'enjeu du déclin du français. Est-ce qu'on n'est pas en train de lui donner raison, là? Parce que, je veux dire, tout le monde a sa petite opinion sur la pub. Le résultat, c'est qu'on en parle.

M. Marissal : Oui, mais on ne vend pas de la saucisse, là. Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en, ça, c'est un vieux slogan, là, des techniques de marketing des années 60, là. On parle de la protection de la langue française. Soyons sérieux, là. M. Roberge, il ne vend pas des saucisses.

M. Duval (Alexandre) : ...des entreprises où ça travaille en anglais, ça vous amène à parler des entreprises qui ne se conforment pas. Je veux dire, cette publicité-là vous amène quand même à poser des questions.

M. Marissal : Bien, de un, je vous ferais remarquer que c'est vous qui m'avez posé une question là-dessus, et, de deux, ce que je vous dis, c'est que cette pub-là...

Une voix : ...

M. Marissal : Oui, bien sûr, mais moi, le français m'habite. Puis, comme vous le savez, moi, j'ai gagné ma vie avec la langue française. Puis encore, en quelque sorte, je gagne ma vie avec ça, parce qu'il faut parler, puis je parle en français, puis j'essaie de parler un bon français. Puis je m'enorgueillis d'avoir une certaine qualité de français. Et je me désole effectivement de voir une certaine détérioration du français dans certains milieux, y compris chez mes ados, et je le dis, je le dis.

Par contre, ce que je dis, c'est que le gros problème, quant à moi, il y en a... bien, il y en a plusieurs, mais notamment l'enseignement du français. On nivelle constamment par le bas. Est-ce qu'on va faire une publicité pour dire : On nivelle par le bas, puis ce n'est pas grave si tu as 55 %, on va quand même te faire passer puis on va oublier deux ou trois petites fautes. Quand des amis profs de cégep me disent : Moi, j'enseigne en génie, je ne corrige pas les fautes parce que sinon mes élèves ne passeraient pas, bien, c'est désolant, c'est désolant. Il est bien plus là, le problème. Puis, après ça, bien, il y a les bonzes d'Air Canada, et autres, là, qui méprisent le français et les francophones.

M. Lacroix (Louis) : Bien, vous ne pensez pas qu'on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps, là, puis qu'on n'est pas obligés de tout mettre dans un aspect, qu'on peut essayer de régler un aspect, puis qu'on peut aussi sensibiliser sur d'autres aspects?

M. Marissal : Oui, mais, pour moi, l'aspect ado qui a des expressions, ce n'est pas la priorité.

M. Lachance (Nicolas) : Vous voulez vous attaquer, oui, O.K., aux P.D.G., et tout ça, mais c'est dans la population en général que l'anglais commence à prendre de plus en plus de place. Comment on le règle, ce problème-là, alors, si on ne leur parle pas à eux?

M. Marissal : Est-ce que l'anglais prend de plus en plus de place? Il y a beaucoup d'expressions...

M. Lachance (Nicolas) : ...il y a des faits, là.

M. Marissal : Il y a malheureusement, effectivement, un phénomène rampant. L'anglais est comme une marée, là, qui nous entoure. Puis effectivement il faut toujours faire attention à notre français, mais l'anglais ne va pas disparaître. Donc, ce qu'il faut faire, d'après moi, là, puis je ne suis pas spécialiste de la langue, là, mais, d'après moi, c'est de valoriser notre langue, valoriser l'enseignement de notre langue, ne pas minimiser l'importance... Moi, quand j'entends dire, par exemple : Ah! il faudrait peut-être recommencer à parler de grammaire aux élèves du cégep, bien, franchement, je ne pensais pas qu'on avait arrêté de le faire, là. Puis quand j'entends dire : Oui, le français, c'est une langue qui est compliquée, on pourrait peut-être un peu la simplifier, bien, je suis désolé, mais c'est peut-être une langue compliquée, mais c'est une langue magnifique aussi puis c'est la colonne vertébrale de la nation québécoise. Alors, chérissons le français.

M. Lachance (Nicolas) : Mais justement, ce matin, on apprend aussi que, dans les universités francophones, presque toutes les études qui sont publiées, les études scientifiques, sont en anglais. Est-ce que c'est problématique selon vous?

M. Marissal : Bien, ça dépend d'où viennent les études, mais, oui, c'est problématique si tout notre réseau universitaire s'anglicise. C'est un sacré problème. Dans le domaine de la santé aussi, ça pourrait être un sacré problème, quand on nous dit que, par exemple, dans certains secteurs, de plus en plus, tout se passe en anglais, effectivement. Mais on a des lois pour ça au Québec, là. On n'a pas besoin de faire une pub avec un faucon pèlerin, là, on a des lois, là.

Mme Mignacca (Franca G.) : Can we just get you in English on the upcoming budget…

M. Marissal : No peregrine falcon this morning, no? I love birds. I love birds. The first thing I did yesterday is to doublecheck if it was really a peregrine falcon, just to make sure that they had the good... the right bird. They did. They did.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the upcoming budget, I know you mentioned that the tax cuts are not the way to go, but can you resume just what would you like to see in place instead?

M. Marissal : Well, if you go as planned by the CAQ Government, you're going to benefit the richest of the society, and it's not the way to go. People are struggling just to put food on the table, and now we have the CAQ planning, all over the board, cuts, tax cuts, and they are not going to benefit the people who first and foremost need it. So, I think it's not too late. The budget is not still print, so it's always the time to go back to the homework and do the job and make sure that the people who will benefit some kind of tax cuts are the right people.

Mme Mignacca (Franca G.) : And on the Enquête story that came out this morning, the idea that, you know, there aren't enough follow-ups… when it comes to psychiatric care and that could become a public security issue, what do you make of that? What do you think is the solution, at this point?

M. Marissal : Well, I mean, it's not a new problem, as far as I'm concerned. We see it firsthand in the streets of Montréal, in the streets of Québec, more and more in any kind of cities in Québec. You can clearly see that there's a problem with people who are struggling with mental health trying to get some help, some care. And basically, they just don't find these cares. Minister Carmant said, over and over again : I put so many millions of dollars in this filed. But, you know, on this field, the people who are working with the people who are struggling are calling this «les millions à Lionel», because they don't find any people to go on the street and work, because they don't have enough resources. And that's the first thing we should work on.

Mme Mignacca (Franca G.) : How do we get that, though?

M. Marissal : Well, we have a long way to go, because, for years, and years, and years, this file has been abandoned by the Government. So, we have to not only invest but to make sure that we recruit the right people, and make sure that we reach to the good people, the right people when they need it, and make sure that they have the resources in place.

Mme MacKenzie (Angela) : Staying on health, what is your opinion on Dubé's new patient's experience tool?

M. Marissal : Well, I mean, going to an hospital is not the same thing as going in vacation in a five-star hotel, right? So, basically, it's not necessarily a bad thing to have some kind of evaluation from the patients. But first of all, we already have many studies on that, many reports, «la Protectrice du citoyen» for example, «la Commissaire au bien-être et à la santé» is another example. And, I mean, come on, Minister Dubé knows exactly what's going on in the public health network. So, does he need that? Is it another gadget? I don't know. But when you read stories like this one from Geneviève Pettersen, who went to the hospital with her daughter, and they spent basically 28, 30 hours there, sleeping on the floor, trying just to get some answers, I mean, do we need another app, another «tableau de bord» from Mr. Dubé just to know exactly what we already know? I think that Mr. Dubé knows exactly what's going on, and he should act on this.

Mme MacKenzie (Angela) : And the priority, for you... what would you like to see him focus on instead?

M. Marissal : Bring back the nurses and the people in the public health sector. And that's the other thing, because, on one hand, Mr. Dubé is saying: We want to be... we want to bring back the nurses and the staff in the public health sector, but, on the other hand, he's building new private hospitals and private clinics. So, basically, Mr. Dubé is not coherent on this file. And I'm just asking him because we have the draft Bill 10, this morning, that we... We will start studying this bill, and I'm just asking Mr. Dubé to take the right actions to make sure that we bring back the nurses in the public sector.

Mme Henriquez (Gloria) : Can I get your thoughts on the hockey commission being extended?

M. Marissal : Yes. Well, first of all, I'm happy and kind of surprised that the CAQ has decided to extend the commission for two days. But, on the other hand, I think that's a good thing, because we have not finished the work. I've said it from the beginning, I think we have so many more witnesses to hear. Because the idea behind that, from the beginning, was not to get Mr. Courteau resignation. That was not my goal, anyways. That happened, and so be it. But the goal is to make sure that people, young people who are practicing sports in Quebec are safe, and that we protect them. Merci.

(Fin à 8 h 31)

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