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Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour la famille, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine

Version finale

Le jeudi 30 mars 2023, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire et Ma Place au travail. Prendront la parole aujourd'hui Sol Zanetti, député de Jean-Lesage et porte-parole en matière de famille, suivi de Marylin Dion, porte-parole de Ma Place au travail, et on va terminer avec Ruba Ghazal, responsable de Québec solidaire en matière de condition féminine. On prendra les questions par la suite.

M. Zanetti : Merci. Alors, aujourd'hui, je suis vraiment content d'être ici avec, d'abord, Marylin Dion, porte-parole de Ma Place au travail, Ruba Ghazal, évidemment, porte-parole en matière de condition féminine pour Québec solidaire, et aussi tous les parents, toutes les mères, ici, et les enfants. Je pense qu'on fracasse aujourd'hui un record de bébés par point de presse — c'est un nouvel indice — le BPPDP. Voilà.

Alors, je voulais évidemment, après faire cette petite blague là, revenir sur, bien, la raison pour laquelle on est ici aujourd'hui. C'est parce qu'il y a une pétition qui est en ligne en ce moment, sur le site de l'Assemblée nationale, que je suis très fier de parrainer, je vais laisser Mme Dion en parler pour vous vous la présenter, mais c'est une pétition qui demande quelque chose qui n'est pas présent dans le budget.

Et moi, je veux vous parler du budget de la semaine passée concernant les places en services de garde, mais tous les enjeux, les enjeux familiaux que ça cause. Je n'en reviens pas que, six mois après l'élection, déjà, la CAQ ait complètement brisé ses promesses envers les familles du Québec. On a eu des débats au sujet du nombre de places qu'il manquait en CPE au Québec, de places abordables. La ministre disait à peu près 33 000. On a eu des débats là-dessus. Nous, on pense encore que c'est très sous-estimé, comme chiffre, 33 000. Mais je n'en suis pas revenu quand j'ai regardé que qu'est-ce qui était planifié pour les cinq prochaines années, c'était moins de 20 000 places, moins de 20 000 nouvelles places. C'est moins du deux tiers d'un besoin qui, lui-même, est sous-évalué, alors que le premier ministre avait promis qu'il y aurait une place abordable par enfant qui en a besoin avant la fin de son mandat, en 2026. C'est une promesse brisée, littéralement.

En plus, ils avaient promis, en campagne électorale, 1,4 milliard pour convertir des places en services de garde non subventionnées, extrêmement chères, des fois, 70 $ par jour, en places subventionnées à 8,70 $. Ils disent : Regarde, il y en a à peu près 65 000, on va toutes les convertir en cinq ans, 1,4 milliard. On trouvait ça ambitieux mais nécessaire. On se disait : Je ne sais pas s'ils vont y arriver, mais c'est ça qu'il nous faut. Mais là qu'est ce qu'on voit dans le budget? 5 000 places au lieu de 65 000 conversions. Ça, là, c'est une promesse rompue comme ça n'a pas de bon sens. Le premier ministre, dans son discours inaugural de la présente législature, a dit : Il n'y en aura pas, de problème d'argent, l'argent est là pour les familles, l'argent est là pour les places en services de garde éducatifs au Québec. On va avoir un problème avec la main-d'œuvre parce qu'il y a une pénurie de main-d'œuvre, c'était ça qu'il disait, mais il n'y aura pas de problème d'argent, mais là ce qu'on voit, c'est que ce n'est pas vrai, il y a un problème d'argent.

L'argent, il y en a, au Québec, et on a décidé de ne pas le mettre là-dedans. Moi, je suis complètement désarçonné par ça, je n'en reviens pas. Je ne sais pas si la ministre Roy, quand elle s'est fait dire : Vous allez être ministre de la Famille, si elle savait qu'elle serait la ministre de la Déception, la ministre qui allait devoir porter le fardeau de l'abandon de cette promesse-là. Moi, je demande à la Coalition avenir Québec de se ressaisir, de reprendre ses engagements et... parce que cet abandon-là des promesses, ça ne passera pas.

Et je vais laisser la parole, maintenant, à Marylin Dion, porte-parole de Ma Place au travail, accompagnée d'Éléonore.

Mme Dion (Marylin) : Merci. Ma Place au travail milite depuis plus de deux ans afin qu'un soutien financier temporaire soit mis en place pour les familles qui attendent une place en garderie. Pourquoi? Parce que les parents ne devraient pas avoir à s'appauvrir, à malmener leur santé mentale et à payer le prix des sous-investissements des réseaux de garderies.

En 2021, Mélanie a pris six mois de congé sans solde, faute de place en garderie. Deux ans plus tard, elle a repris son poste en administration, mais n'a pas encore remboursé le crédit de 7 000 $ qu'elle avait pris pour compenser sa perte de revenus. Depuis l'automne 2022, Vanessa, une maman monoparentale sans épargne ni possibilité de crédit, est contrainte à demander de l'aide aux organismes communautaires ainsi qu'à ses parents pour subvenir aux besoins de sa famille. Laurence n'a pas pu reprendre son poste dans le milieu de la santé en octobre. Depuis, elle et son conjoint ont utilisé près de 10 000 $ de leurs économies pour compenser son manque de revenus.

C'est pour Mélanie, pour Vanessa, pour Laurence et pour ces milliers de femmes qui sont contraintes à renoncer à leur carrière et à leur indépendance financière que nous avons placé cette pétition sur le site de l'Assemblée nationale jusqu'au 18 avril prochain. Ces femmes, ce sont peut-être vos amies, vos voisines ou des membres de votre famille et c'est à elles que nous vous demandons aujourd'hui d'apporter votre soutien en allant signer la pétition.

On doit se questionner, comme société. Comment on veut soutenir nos jeunes familles? Qu'est-ce qu'on veut faire pour les aider concrètement? Un soutien financier, ça changerait tout pour Mélanie, pour Laurence, pour Vanessa et les autres, mais ça ne changerait rien pour le gouvernement. Ces montants représentent une dépense minime pour la CAQ. Un refus de la CAQ d'aider ces familles en attendant que chaque place ait une place en garderie... chaque enfant ait une place en garderie — et, je vous rappelle, ça va prendre des années — ça équivaudrait non seulement à laisser tomber les parents, mais également à briser ce filet social qui nous rend si fiers d'être Québécois. Merci.

Mme Ghazal : Merci. Merci beaucoup, Marylin. Vraiment, très, très percutant et important. Merci, mesdames. Merci, Sol. Pour moi, c'était très important d'être ici, comme porteuse du dossier condition féminine, et je veux interpeller la ministre, Martine Biron. Ne pas avoir suffisamment de places pour chaque enfant en CPE, bien, c'est un enjeu féministe important puis ça ne démontre pas... Le gouvernement n'arrête pas de nous dire, et M. Legault aussi nous le dit, que c'est un gouvernement féministe pour qui c'est important, et tout ça. Bien, quand on regarde son budget, on voit que ce n'est pas le cas.

Pourquoi c'est un enjeu féministe? Parce qu'on ne se le cache pas, là, même en 2023, quand il n'y a pas de place en CPE, la grande majorité du parent qui va rester à la maison, bien... ça va être la mère qui va rester à la maison. Et, en plus, avec les exemples que tu viens de nous donner, Marylin, ça a un impact aussi sur les mères monoparentales. Et on le sait, trois quarts des familles, bien, le chef de ces familles-là, ce sont des mères. Et donc ce que ça fait, cette situation-là dans laquelle on se trouve, bien, ça appauvrit les mères, ça appauvrit les femmes et ça nous appauvrit aussi, collectivement.

Si le gouvernement avait accepté de prendre le projet de loi que j'ai déposé il y a une semaine, de faire une analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle sur son budget, il aurait vu que ce budget-là est néfaste pour les femmes, et pour la condition féminine, et pour la cause des femmes. Mais, malheureusement, ça a été refusé.

Donc, j'interpelle aujourd'hui Mme Biron de voir toutes ces femmes qui se sont mobilisées. Ce n'est pas facile de se déplacer, de venir ici, elles ont d'autres choses à faire, mais, pour elles, c'est important, pour leurs enfants, pour toutes les femmes du Québec. C'est pour ça qu'elles sont ici. Donc, ça serait vraiment la moindre des choses que Mme Martine Biron les rencontre aujourd'hui. Elles sont disponibles. Puis, si ce n'est pas possible aujourd'hui, bien, on a vos numéros de téléphone. Elles ont aussi envoyé... je sais que vous avez envoyé aussi des lettres, des courriels à la ministre, à son bureau. Elles n'ont reçu qu'un accusé de réception, et, en ce moment, c'est silence radio.

Donc, j'espère vraiment que cet appel qui est lancé aujourd'hui va être entendu. Si la ministre, Martine Biron, nous dit qu'elle est féministe, qu'elle est dans un gouvernement féministe, bien, qu'elle le prouve, qu'elle donne des places en CPE pour tous les enfants et, au moins, qu'elle écoute ces femmes aujourd'hui. C'est une question de respect. Merci.

(Fin à 9 h 41)

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