(Onze heures vingt-neuf minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour
à tous. Avant de faire le point sur la réforme en santé, évidemment, je veux
dire quelques mots pour le drame à Akwesasne. C'est un drame humain qui est
bouleversant. Des jeunes victimes sont impliquées. Donc, évidemment, on veut
offrir nos condoléances aux familles, aux proches. Et c'est une situation qu'on
suit de très près.
Hier, la réforme en santé a pris beaucoup
d'espace au salon bleu, probablement pas pour les bonnes raisons, donc je vous
annonce aujourd'hui l'attitude qui va guider le Parti québécois quant à la
réforme en santé.
Nous reconnaissons la nécessité d'une
réforme. Nous partageons de nombreux objectifs avec le gouvernement. Il y a des
objectifs qui ne sont pas mentionnés, que nous pouvons apporter, pour bonifier
cette réforme-là. Et, cette loi en matière de santé, elle sera, évidemment, adoptée,
parce que, quoi qu'on en dise le gouvernement est majoritaire. Donc, en
conséquence, nous offrons notre pleine collaboration vis-à-vis cette réforme de
la santé, qui est nécessaire, et donc nous prenons l'engagement suivant : à
partir de maintenant, nous ne poserons plus de questions en Chambre sur cette
réforme de santé, nous allons nous concentrer exclusivement sur la commission
parlementaire, où est-ce que, point par point, article par article, nous allons
chercher à bonifier cette réforme-là pour ne pas vivre des moments regrettables
comme ce dont on a été témoins hier en Chambre.
Nous savons que c'est un exercice exigeant
et périlleux, que de faire une réforme en santé. En fait, le premier ministre
le sait, puisqu'il était ministre de la Santé sous le Parti québécois autour de
2002, 2003. Donc, ultimement, ce seront aux Québécoises et aux Québécois de
juger du succès de ces réformes-là. Nous, on offre notre collaboration, on
offre de bonifier ce projet-là.
Et nous continuerons à questionner le
gouvernement sur des enjeux tangibles et concrets, par exemple, le temps
d'attente dans les urgences, l'accessibilité aux soins, les délais dans les
chirurgies, on va continuer à faire notre travail d'opposition tout en offrant
une collaboration dans le cadre de la commission parlementaire.
Mme Prince (Véronique) : J'essaie
de comprendre pourquoi vous faites ça. C'est qu'hier vous n'avez pas aimé ce
que ça a donné à la période de questions?
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Puis, hier, on a énoncé très clairement que, nous, on offrait notre
collaboration. Mais il y a eu tellement de décibels et il y a eu un ton
tellement contre-productif qu'on sent le besoin aujourd'hui, à titre
d'opposition, de dire clairement au gouvernement : Nous, on est là puis on
est prêts à collaborer puis on a des choses à dire, qui sont utiles, qui vont
permettre de bonifier ce projet-là. Puis on juge essentiel de rappeler à tout
le monde, à la population, que le gouvernement est majoritaire et il va passer
cette réforme-là. Donc, quant à être là, pourquoi ne pas améliorer cette
réforme-là plutôt que de se lancer des... d'utiliser, là, un vocabulaire qui ne
nous avance à rien?
Mme Prince (Véronique) : Le
point, ce n'est pas de poser des questions en Chambre ou en questions
parlementaires, c'est le ton de la question, en fait. Parce qu'en Chambre vous
pouvez poser des questions là-dessus tout comme vous pouvez le faire en
commission parlementaire. Mais c'est juste le ton, peut-être, que vous ne
voulez pas qu'il soit partisan?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
souvent, en Chambre, c'est que c'est un modus operandi, en Chambre, qui vire
souvent à un aspect spectacle ou un aspect de décibels. On prend un engagement
simple de dire : On va travailler avec le gouvernement, point par point,
article par article, dans un environnement qui est celui de la commission
parlementaire où, là, les gens ne sont pas en fonction de l'image, mais en
fonction de quelle virgule, quel point spécifique, quel article doit être
modifié. Nous, on veut collaborer, puis c'est important qu'on le mentionne.
M. Laforest (Alain) : Mais,
il y en a, des articles qui vous dérangent, parce que, M. Arseneau, il en
a soulevé plus d'un, point, hier, là.
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Puis prenez la loi n° 96, prenez la minirévolution de Christian Dubé
lorsqu'il offrait des bonus aux infirmières au privé, il y a eu plusieurs fois
où les oppositions ont soulevé, en temps utile, des points précis qui auraient
pu améliorer la loi. Donc, on a une utilité potentielle comme opposition dans
cette situation-là. Mais évidemment qu'on a également une responsabilité
d'avoir un ton de collaboration qui permette de travailler avec le
gouvernement.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
que vous regrettez votre réaction initiale d'avoir voulu associer cette
réforme-là à Gaétan Barrette?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
En fait, hier, on l'a clairement dit de manière explicite : Nous, on est
prêts à collaborer. Mais il y a tellement de bruit...
M. Lecavalier (Charles) : Votre
réaction initiale, là? M. Bérubé, il dit : Ah! le seul qui appuie la
réforme, c'est Gaétan Barrette, tirez-en vos conclusions.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est un fait qu'on ne peut pas nier, là. Mais on a quand même réitéré à
quelques reprises, puis, là, je veux le dire le plus clairement du monde, on
l'a dit dès le départ : On est disponibles pour améliorer cette réforme-là
puis pour collaborer. Je me sens la responsabilité, comme chef, de même prendre
un engagement, là, en ce sens-là pour qu'on puisse avancer de manière plus
constructive que ça.
M. Laforest (Alain) : J'aimerais
revenir sur Akwesasne. Évidemment, là, ce sont des gens qui partaient du Canada
pour aller aux États-Unis selon les policiers. Est-ce que ça remet en question
l'entente sur les tiers pays sûrs? Parce que les postes frontaliers étaient
ouverts, là. Là, on a des gens qui quittent un pays pour aller vers un autre,
mais en utilisant des chemins détournés plutôt que le poste-frontière, là.
M. St-Pierre Plamondon : L'information
dont on dispose en ce moment, elle est limitée. On a entendu clairement la
cheffe de police dire qu'il n'y a aucun lien avec la fermeture du chemin
Roxham. Maintenant ça ne rend pas l'événement moins dramatique et moins
bouleversant. Donc, on va laisser les policiers faire leur travail, nous
éclairer sur ce qu'il s'est passé, et on aura l'occasion d'y revenir, parce que
ça demeure un événement...
M. Laforest (Alain) : Mais,
moi, je parle de l'entente des tiers pays sûrs, là, parce qu'il y a des gens
qui émettaient des réserves à fermer ce point-là. On apprend, à la lecture des
communiqués des policiers mohawks, que ce n'est pas le premier événement, là.
Entre autres, en janvier, il y avait quatre personnes qui ont été arrêtées sur
leur territoire. Il y aurait eu une quarantaine d'événements où des gens ont
tenté de passer par ce secteur-là, là. Est-ce que ça remet en question tout le
volet de l'immigration illégale?
M. St-Pierre Plamondon : Le
gouvernement, les gouvernements ont une responsabilité de veiller à ce que des
gens ne mettent pas en danger leur vie. Et on va attendre d'avoir plus de
détails sur ce cas précis là, mais, oui, les gouvernements ont une
responsabilité vis-à-vis des gens, qui, clairement, mettent leur vie en danger
et perdent leur vie dans des circonstances qu'on ne peut pas accepter comme
société.
M. Carabin (François) : Est-ce
que vous parlez du gouvernement fédéral dans ce cas-ci?
M. St-Pierre Plamondon : Les
paliers de gouvernement. Mais, comme je vous dis, avant de tirer des
conclusions sur ce point, sur cet événement tragique précis, on va obtenir plus
de détails avant, là.
M. Carabin (François) : Parfait.
Merci.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 36)