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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Le mardi 4 avril 2023, 10 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures)

M. St-Pierre Plamondon :Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Donc, aujourd'hui, je veux vous parler spécifiquement des trop-perçus d'Hydro-Québec. Donc, on se rappelle que la CAQ, lorsqu'elle était dans l'opposition, elle a pris un engagement très, très ferme de rembourser les trop-perçus d'Hydro-Québec, environ 1,5 milliard de dollars en trop-perçus qui étaient censés être remboursés. Or, elle n'a remboursé que 500 millions. Et donc, compte tenu des profits d'Hydro-Québec, compte tenu qu'il y a là un engagement qui est dû, un engagement ferme que la CAQ n'honore pas, nous allons revenir sur ce point-là en déposant une motion aujourd'hui qui demande tout simplement à la CAQ d'honorer sa promesse. Il y a 1 milliard qui est toujours manquant, qui a été promis, et on rappelle, de notre côté, qu'on mène ce combat-là, là, on demande le respect des promesses de la CAQ, Pascal l'a fait très souvent, là, à plusieurs reprises au cours des dernières années. Et, sur ce, je lui laisse la parole.

M. Bérubé : Merci, Paul. Aujourd'hui, je veux indiquer très clairement que les écoles québécoises ne sont pas des lieux de culte. Nous apprenions hier, grâce au 98,5, que deux écoles lavalloises, l'école Mont-de-La Salle et l'école internationale de Laval, ont aménagé des locaux de prière, et le centre de services scolaire considère que c'est un droit fondamental, celui de prier à l'école, c'est ce qui a été communiqué à la station de radio. Il y a même un enseignant qui s'est improvisé imam à l'entrée de la classe. Vous comprendrez que ça va à l'encontre de tout l'esprit de la loi n° 21 et de l'application de cette loi. On interdit aux filles d'entrer dans le local et on considère que c'est un droit fondamental qui doit être protégé, le droit de pouvoir exercer son culte, de prier dans une école publique québécoise. C'est très fort, comme message qui est envoyé, et, s'il ne se passe rien, ça va servir de jurisprudence dans l'ensemble des écoles québécoises où il y aura des demandes de cette nature, quelle que soit la religion.

Aujourd'hui, le dossier de la laïcité rattrape le ministre de l'Éducation. C'est lui qui est titulaire de la charge et qui aura à prendre une décision importante, aujourd'hui, à envoyer une consigne très claire à un centre de services scolaires. Il n'a pas hésité à le faire dans d'autres dossiers, on se souvient, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où il avait réprimandé une administration scolaire parce qu'il était insatisfait de l'aménagement de l'organisation scolaire quant aux maternelles quatre ans. Aujourd'hui, deux écoles défient la loi n° 21 de façon formelle, et celui qui a la responsabilité d'accepter ou non cette attaque à la loi n° 21, c'est le ministre de l'Éducation. Donc, on s'attend à ce que, dans les prochaines heures, il envoie une consigne très claire au centre de services scolaire de Laval.

Donc, je répète, école Mont-de-La Salle, école internationale de Laval, l'aménagement de locaux de prière, qui pourrait aller jusqu'à utiliser le gymnase, et ça va très loin. Alors, c'est Valérie Lebeuf, la journaliste du 98,5, qui nous apprenait ça hier, en fin d'après-midi. Ça nous préoccupe. Je rappelle que notre position, pour le Parti québécois, tout au long du débat sur la laïcité, avec la loi n° 21, c'est que, d'abord, la loi puisse s'appliquer concrètement. Pendant qu'on avait les yeux rivés sur les contestations potentielles, on s'est dit : Peut-être qu'un jour des écoles vont défier ça.

Et je termine en vous disant que, lorsqu'un centre de services scolaire évoque le droit fondamental de prier dans une école avec un local aménagé et que c'est protégé par la charte, je m'attends, dans les prochaines heures, à ce que le ministre de l'Éducation, M. Drainville, qui a déjà présenté une pièce législative sur la laïcité, soit le premier à envoyer des balises claires en disant que c'est inacceptable, quelle que soit la religion.

Donc, sur ce, nous sommes disponibles pour vos questions.

M. Carabin (François) : Là-dessus, M. Bérubé, est-ce que le centre de services scolaires de Laval, à votre compréhension, est dans l'illégalité?

M. Bérubé : Il va clairement à l'encontre de la loi n° 21 et de l'esprit de la loi n° 21. Qu'un enseignant s'improvise imam pour diriger la prière dans un local d'une de ces deux écoles, c'est au-delà du port de signes ostentatoires, là. Quand on décide d'aménager des locaux de prière — qu'on appelle locaux de recueillement, mais c'est clairement des locaux de prière — et qu'on dit que c'est un accommodement raisonnable... selon quelles balises incluses dans la loi n° 21?

Donc, le gouvernement de la CAQ, on le sait, voulait une pièce législative sur la laïcité, en disant : Voici un dossier important qu'on a abordé, puis c'est terminé. Non. Il y a l'application de la loi puis il y a l'esprit de la loi. Et ce n'est certainement pas de commencer aujourd'hui à aménager des locaux de prière — pas de la catéchèse, de la prière — et c'est fort préoccupant, parce que, si on tolère ça à Laval et qu'il y a des demandes ailleurs au Québec, que ça soit pour des catholiques, ou des musulmans, ou un autre culte, ça va servir de jurisprudence. C'est pour ça que je m'attends, dans les prochaines heures, à ce que le ministre qui a ces pouvoirs-là de communiquer avec les directions des centres de services scolaires... à envoyer l'indication suivante : est-ce qu'on le tolère ou pas?

Et c'est un étrange retour du dossier de la laïcité pour le ministre de l'Éducation, donc, surtout lui, pour l'avoir côtoyé au Conseil des ministres, à l'époque, qui était très engagé pour légiférer en matière de laïcité. Je m'attends à ce que, d'ici la fin de l'avant-midi, une consigne sera envoyée aux centres de services scolaires exprimant la position du ministre de l'Éducation, et que cette position vous sera communiquée, également.

M. Laforest (Alain) : M. Plamondon, je veux juste revenir sur votre prise de position de vendredi concernant la fameuse loi créant l'agence Santé Québec, bon. Vous avez dit : On va collaborer. Comment vous trouvez l'attitude du premier ministre, en fin de semaine, sur les réseaux sociaux, qui s'en prend directement à la présidente de la FIQ, là?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne trouve pas ça digne. Je ne trouve pas ça... En fait, je trouve ça décevant, parce qu'on était en train de créer un espace pour tout le monde de faire avancer la santé. Donc, je demande... comme on a été capable de le faire au Parti québécois, je demande au premier ministre de corriger le tir et de donner un espace de bonne foi à tout le monde dans ce plan, qui a des lacunes puis qui a des points forts, mais il faut que tout le monde ait un espace pour en discuter avec une approche constructive.

M. Laforest (Alain) : C'est un peu le message que vous envoyez à la Fédération des médecins spécialistes qui va réagir à 11 heures ce matin, six jours après le dépôt, là : Venez discuter? C'est un peu ça, là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire que, oui, c'est ça : Venez discuter. On peut tous s'engager dans des superlatifs puis un concours de qui criera le plus fort sur la réforme en santé, la vérité, c'est que c'est un projet de loi avec des faiblesses mais avec des forces, également, puis, si on se donne une chance, probablement qu'on va améliorer ce projet de loi-là, alors que, si on se met tous à crier en même temps, les chances sont que ce projet de loi là sera adopté sans aucune amélioration, et amélioration il doit y avoir, là, il y a des endroits où est ce que c'est plus faible.

Mme Lévesque (Fanny) : Quels sont les points forts?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, en fait, demain, en point de presse, on a préparé quelque chose avec Joël Arseneau pour, justement, décortiquer. Il y a quand même 1 000 quelques articles, là. Donc, on s'est donné un espace de travail puis on va vous revenir avec une approche constructive où on tente le mieux possible de décortiquer ce qui vraiment est une amélioration, à nos yeux, puis vraiment, là, où on sollicite la collaboration du gouvernement. Donc, ça... on va faire ce travail-là formellement demain.

M. Carabin (François) : Mais la FIQ, comment vous qualifiez son attitude? La FIQ elle-même, comment vous qualifiez son attitude? Est-ce que son attitude est constructive.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je ne suis pas commentateur de l'actualité. Je demande simplement à tous les intervenants, puis il y aura d'autres intervenants, dont les spécialistes, là, je demande à tout le monde de ne pas entrer... le premier ministre au premier chef, là, ça commence par le premier ministre, mais ensuite tout le monde, de juste qu'on se donne un espace de travail, dans tout ça, là.

Mme Prince (Véronique) : Bien, peut être, M. Bérubé, parce que vous êtes en région, là, puis le gouvernement demande une meilleure répartition territoriale des médecins spécialistes, par exemple dans l'Est du Québec, où il y a eu des bris de service, notamment en obstétrique, est-ce qu'effectivement il faut que les médecins spécialistes en fassent plus pour couvrir un plus grand territoire?

M. Bérubé : L'enjeu, c'est l'accessibilité. Par exemple, dans un centre hospitalier comme à Matane ou Amqui, qui ont des bris de service successifs en matière d'obstétrique, c'est un enjeu important, mais, encore une fois, est-ce que ça veut dire qu'ils vont être concentrés dans les capitales régionales, dans les centres hospitaliers régionaux? On veut favoriser une meilleure répartition des médecins spécialistes, mais, en même temps, dans le projet de loi, on permet une meilleure mobilité du personnel en santé. On pourrait aussi imaginer que des infirmières des régions puissent vouloir aussi quitter pour les grands centres. Ça aussi, c'est possible, puis nous, on est en manque d'infirmières. Donc, il y a un ensemble d'enjeux. Sur les objectifs, Paul l'a bien décrite, au point de presse de vendredi, la nécessité d'une réforme, celle d'améliorer les choses, mais il y a tellement de choses à analyser que...

Mme Prince (Véronique) : Mais les médecins spécialistes sont attachés à un établissement, puis le projet de loi veut qu'ils puissent se promener plus.

M. Bérubé : Ils le sont. Bien, je termine là-dessus. Ils font un peu d'itinérance, dans le sens qu'on peut être rattaché à un hôpital régional et venir pratiquer dans des petits hôpitaux. C'est le cas en urologie, c'est le cas dans certaines... en ophtalmologie, à l'Hôpital de Matane, par exemple. Ils le font déjà. Ils auront... ils prendront leur position comme nous, on a pris la nôtre pour cet enjeu-là, mais on va être pendant des mois en commission parlementaire, pendant des mois. Donc, le forum... et je suis totalement d'accord avec cette position-là, exprimée par mes deux collègues, nos propositions et nos observations vont s'exprimer essentiellement en commission parlementaire — et demain, pour donner un peu le cadre de départ de notre attitude face à cette réforme.

M. Lachance (Nicolas) : Concernant l'attitude du gouvernement, est-ce que vous avez été obligé de recadrer M. Arseneau après sa déclaration concernant le projet de loi, qui avait dit que c'était orwellien?

M. St-Pierre Plamondon : Non, en fait, la veille, il a dit : Nous, on demeure prêts à collaborer avec le gouvernement.

M. Lachance (Nicolas) : ...il a quand même pesté, là, que c'était orwellien et puis que c'était intrusif.

M. St-Pierre Plamondon : Sur la centralisation et la décentralisation, il y a des critiques légitimes à faire de ce projet de loi là.

M. Lachance (Nicolas) : ...orwellien?

M. St-Pierre Plamondon : Mais Joël Arseneau, la veille de mon intervention... parce que je n'étais pas en Chambre. Je n'étais pas présent jeudi, et la veille, il a dit : Malgré les points plus faibles, nous, au Parti québécois, on veut collaborer et on demeure disponibles pour collaborer à l'amélioration de ce projet de loi là avec le gouvernement. Malheureusement, ma perception, c'était que ce message-là ne perçait pas, dans une cacophonie de superlatifs, donc j'ai senti le besoin, comme chef, avec lui, de réitérer son message de la veille, et c'est un message qui, je comprends, a été bien reçu de tout le monde, y compris du gouvernement. Donc, essayons de créer cet espace de travail.

M. Bossé (Olivier) : Troisième lien, on s'approche de plus en plus de votre projet de train léger, monsieur.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, en fait, doucement, mais sûrement. À moitié.

M. Bossé (Olivier) : ...de ça, quand vous avez lu ça, ce matin, ce n'est sûrement pas une coïncidence avec le passage de M. Trudeau dans la région.

M. St-Pierre Plamondon : Écoutez, il y a une partie qui semble se dessiner sur le coin d'une table, là. Ça fait cinq ans. On nous dit que les études existent, mais le projet change de nature. En même temps, est-ce que je peux me plaindre qu'on se dirige lentement vers la proposition du Parti québécois de miser...

M. Lachance (Nicolas) : Mais là c'est les... des fonctionnaires, actuellement, ce n'est pas le politique, là, c'est ce qu'on comprend de ce qui est sorti ce matin.

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça. Sauf que le politique nous disait que ces études-là existaient puis que c'était simplement une question de s'ajuster en fonction du nombre d'automobiles en temps postpandémique. Là, on comprend qu'en fait c'est la nature du projet qui est remise en question, ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose. On souligne que, s'il y a deux tubes, puis qu'il y en a un en voiture puis l'autre en transport en commun, bien, nous, on voudrait savoir le prix de chaque tube. Donc, on s'attend à ça puis on réitère que la partie voiture va comporter les mêmes enjeux d'étalement urbain, d'impact sur la qualité de l'air, sur les terres agricoles, le coût astronomique des infrastructures routières. Donc, il y a une partie des enjeux qui... dans ce qu'on croit être le projet du gouvernement, parce qu'on attend toujours. Et je réitère que j'ai toujours mon sapin de Noël à la maison parce qu'on m'a dit qu'on obtiendrait les études complètes en début d'année. Donc, on est encore en début d'année.

Quand on aura ces études complètes là, bien là, on pourra poser des questions, mais on offre à nouveau notre collaboration au gouvernement en leur disant : Nous avons déposé un projet qui était à peu près la moitié du prix de celui de la CAQ et qui...

M. Bossé (Olivier) : ...la moitié du projet, là, si on comprend bien.

M. St-Pierre Plamondon : Qui est la moitié qui est uniquement axée sur les transports collectifs et sa bonification et qui, donc, pour un prix moindre, enlevait beaucoup plus de voitures sur les routes et donc contribuait à décongestionner les ponts, notamment. Donc, on...

Mme Prince (Véronique) : Ce qui est proposé, quand même, là, là, est-ce que c'est plus acceptable pour vous, est-ce que ça le rend plus acceptable?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ce n'est pas proposé. On n'est que dans les rumeurs de ce que, peut-être, le gouvernement fait, et ça fait cinq ans que ça dure. C'est comme un roman savon.

Mme Prince (Véronique) : Si le gouvernement va en ce sens-là, si c'est ça, là, qu'on fait, là, est-ce que c'est, à vos yeux, plus acceptable que l'autre mouture d'avant?

M. St-Pierre Plamondon : Le projet le plus intelligent, et c'est celui qu'on réclame, celui auquel on s'attend, c'est un projet de transport collectif, qui est beaucoup moins coûteux et qui enlève beaucoup plus de voitures sur les routes. Parce que l'objectif, c'est de donner à Québec une véritable infrastructure de transport collectif et de retirer des voitures pour que ceux qui sont en voiture ne soient pas pris sur les ponts. Notre projet atteignait ces objectifs-là pour à peu près la moitié du prix. C'est ce qu'on réclame. Tout le reste, ce sont des rumeurs, et le temps passe, l'engagement du début d'année...

M. Carabin (François) : ...qu'est-ce qui est préférable entre un tunnel avec des voitures puis un... bien, le compromis, là, donc, qu'on évoque ce matin, qu'est-ce qui est préférable entre ce compromis-là et pas du tout de projet de troisième lien?

M. St-Pierre Plamondon : On va attendre d'avoir quelque chose de concret. Là, ce ne sont que des rumeurs. Nous, on réitère qu'on a une proposition parfaitement sensée, et c'est ça qu'on réclame, c'est tout.

M. Laforest (Alain) : ...Lévis, est-ce que c'est... nécessaire?

M. St-Pierre Plamondon : Dans quel...

M. Laforest (Alain) : Le troisième lien.

M. St-Pierre Plamondon : Dans quel sens?

M. Laforest (Alain) : Bien, dans le sens que, là, on entre dans la stratégie navale canadienne. Ça va devenir un pôle important avec beaucoup de travailleurs, beaucoup de sous-traitants à Lévis. Est-ce que le troisième lien devient nécessaire? Il va arriver pas loin du chantier, là.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est là que les études au préalable puis la planification rentrent en ligne de compte. C'est le genre de question qui doit être étudiée. Puis doit se poser la question : Quelle est la façon la plus intelligente, la plus optimale de permettre le transit...

M. Laforest (Alain) : ...chantier, là, avec des milliards de dollars en contrats.

M. St-Pierre Plamondon : Ça doit être étudié par des gens dont c'est la spécialité et qui doivent se poser la question : Quelle est la façon la plus intelligente...

M. Laforest (Alain) : ...nécessaire, à ce moment-là, ou on garde juste les deux ponts à 25 kilomètres du chantier, là?

M. St-Pierre Plamondon : C'est parce qu'il faut déterminer quelle est la façon la plus intelligente d'assurer le transit d'un grand nombre de travailleurs, le cas échéant. Et ça peut être davantage les transports collectifs que la multiplication des voitures, avec les coûts que ça implique. C'est pour ça qu'on a de l'expertise. C'est pour ça qu'il y a des études avant d'annoncer un projet, en principe.

M. Laforest (Alain) : Donc, deux tubes en transport en commun, ça reste pour vous la seule solution?

M. St-Pierre Plamondon : En ce moment, ça fait cinq ans qu'on navigue dans le flou total. On a annoncé un projet en n'ayant aucune idée, essentiellement, de ce qui était derrière ce projet-là. Et là, ce matin, j'essaie le mieux possible de vous répondre à des questions qui sont parfaitement hypothétiques parce que le gouvernement n'a toujours pas rendu publique une seule étude crédible de planification de questions légitimes comme celle-là.

M. Laforest (Alain) : Un ou deux tubes de transport en commun?

M. St-Pierre Plamondon : On a proposé un tunnel de transport en commun durant l'élection, et c'est un projet qui coûte moins de la moitié, à peu près, et qui dessert, qui enlève beaucoup plus de voitures que ce qui avait été proposé à ce jour par la CAQ. Attendons d'avoir quelque chose de concret. Le temps passe et on n'a toujours rien sur la table.

Mme Lévesque (Fanny) : Akwesasne, est-ce que vous craignez que la fermeture du chemin Roxham ouvre d'autres brèches où les gens vont être plus présents, et donc le risque d'accident pourrait augmenter? Est-ce que vous craignez? Qu'est-ce qu'on devrait mettre en place pour colmater ces brèches-là?

M. Bérubé : D'abord, la situation particulière d'Akwesasne, qui se retrouve dans un carrefour où on retrouve l'Ontario, le Québec et l'État de New York n'est nullement liée à la fermeture du chemin Roxham. Les autorités policières de la communauté ont indiqué que ces passeurs sont là depuis des années. Et même un de vos collègues, là, spécialisé en immigration, Romain Schué, a indiqué que ce n'était pas lié. Donc, première erreur à ne pas commettre, pour les élus, c'est d'associer ça. J'ai regardé les analyses qui ont eu lieu, les commentaires de certains élus, certains ont été prompts à vouloir indiquer que ça allait dans ce sens-là. On a fait preuve de prudence. Donc, les réseaux de passeurs existent depuis des années, dans cet axe, donc je ne lierais pas les deux, ce serait l'essentiel de mon commentaire, de s'assurer qu'ils soient départagés.

Les passeurs, c'est lié au crime organisé. Donc là, ça implique une lutte commune de l'État de New York, de l'Ontario et du Québec pour lutter contre ces passeurs qui non seulement mettent des vies en jeu mais sont responsables du décès de nombreuses personnes qui sont décédées tragiquement au cours des derniers jours. Donc, on a toujours indiqué que le crime organisé, où qu'il soit sur le territoire du Québec, doit être combattu, et ces crimes qui sont commis avec des passeurs ne doivent pas faire exception.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que... Ce matin, on apprend que la SAAQ se lance dans la reconnaissance faciale. Bien, le gouvernement du Québec aussi a un projet de reconnaissance faciale pour son identité numérique, et, bon, les experts ont de plus en plus d'inquiétudes avec l'intelligence artificielle. La biométrie se sert de ce type d'intelligence là. Est-ce qu'on devrait faire le point sur ces questions-là avant de se lancer?

M. Bérubé : Quand on entend Yoshua Bengio, qui est la sommité québécoise en matière d'intelligence artificielle, dire qu'on doit suspendre rapidement la recherche en ce sens, évidemment qu'on écoute un expert comme celui-là.

Pour ce qui est du gouvernement du Québec, tout déploiement informatique biométrique doit être reconsidéré tant et aussi longtemps que le ministre Éric Caire est en poste. À certains égards, ce n'est pas rassurant, et la reconnaissance faciale, moi, je suis convaincu qu'il y a bien des Québécois aujourd'hui qui sont inquiets de cette nouvelle façon d'identifier les citoyens, que ce soit l'identité numérique, la reconnaissance faciale. Donc, je sens l'inquiétude, nous la sentons. Et le gouvernement veut créer une agence externe pour régler les enjeux de la santé, je me demande s'il ne devrait pas faire la même chose pour ce qui est de la transformation numérique, parce que, sinon, là, si on veut avoir moins d'erreurs, on va se fier à ChatGPT, je pense qu'on court moins de risques d'avoir des erreurs que de continuer sur l'administration actuelle du gouvernement du Québec en cette matière.

M. Lachance (Nicolas) : Faites-vous confiance à la SAAQ, après ce qu'on vient de vivre, pour mener de tels projets?

M. Bérubé : Bien là, j'ai entendu quelque chose d'important hier. Le premier ministre a dit, dans un entretien avec Marie-Christine Bergeron, de Noovo, je ne sais pas si vous avez entendu ça, qu'il allait y avoir des conséquences, quant au conseil d'administration de la SAAQ, qui s'en venaient. Donc, qu'est ce que ça veut dire? Est-ce qu'on va congédier des cadres? Est-ce qu'on va congédier le conseil d'administration? Parce qu'il pointe même le conseil d'administration. C'est quand même des gens qui s'engagent, jusqu'à avis contraire, seulement avec un jeton de présence.

La responsabilité ministérielle, là, qui a été rapidement évacuée, là, c'est la première chose qu'on nous apprend quand on devient ministre. Moi, c'est la première chose qu'on m'a dite : On est responsable de tout ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas. Il n'y a pas juste des bons côtés à être ministres, il y a ça aussi. Alors, le gouvernement s'en est tiré à bon compte avec la responsabilité ministérielle en disant : C'est la SAAQ qui est responsable, puis ils ont fait des erreurs. Je vous invite à écouter cette entrevue-là. Donc, jusqu'à avis du contraire, la ministre des Transports est responsable et doit assumer les conséquences, mais, encore une fois, ils ont trouvé une façon de blâmer quelqu'un d'autre. C'est regrettable.

Donc, en conséquence, est-ce qu'on a confiance? Je n'ai pas confiance que le gouvernement du Québec fait preuve de la responsabilité ministérielle qui fait en sorte que les dossiers se réalisent correctement. Parce que, quand c'est des bons coups, ils sont les premiers en conférence de presse en disant que tout est historique, dans leur cas, puis, quand ça va mal, c'est sûrement un fonctionnaire quelconque, puis, en plus, ça leur fait plaisir à bien des égards.

M. Carabin (François) : Est-ce que le ministère de l'Emploi outrepasse la présomption d'innocence en retirant du financement au présumé poste de police chinois, là, sur la Rive-Sud de Montréal? Ils disent qu'on ne leur a pas accordé la présomption d'innocence en leur retirant...

M. Bérubé : Bien, écoutez, les deux postes de police chinois identifiés au Québec, je pense qu'il y en a un à Montréal et un à Brossard, je ne veux pas me tromper, je pense que ça nécessiterait une meilleure analyse de notre part, mais c'est certainement préoccupant que d'autres forces policières, autres que celles qui sont légitimes sur le territoire du Québec, puissent ramasser du renseignement, exercer une certaine contrainte sur des concitoyens sino-québécois, notamment en matière de vote à la mairie de Brossard, aux élections, aux différentes élections. Donc, ce n'est pas rassurant. Il y a une force légitime, au Québec, qui est la force policière, qu'elle soit la Sûreté du Québec, ou les corps de police municipaux, ou les corps de police autochtones. Pour le reste, l'appellation de vouloir policer quand on n'a pas de mandat puis qu'on est financé par une force étrangère, évidemment, à l'évidence, ce n'est pas une bonne chose.

M. Carabin (François) : Est-ce que le ministère de l'Emploi n'aurait pas pu attendre les conclusions de l'enquête de la GRC?

M. Bérubé : Je n'ai pas les détails, je vous livre un témoignage général, mais je n'ai pas le détail là-dessus, mais, avec votre assentiment, j'aimerais vous revenir — et vous savez que je vous lis régulièrement.

(Fin à 10 h 23)

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